Equipe B3 Axe d`étude : « Littérature et arts de l`image (Cinéma

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Equipe B3 Axe d`étude : « Littérature et arts de l`image (Cinéma
Equipe B3
Axe d’étude : « Littérature et arts de l’image (Cinéma/Bande Dessinée), nouveaux rapports :
translation, projection, remédiation »
Directions possibles :
Denis Mellier (Directeur, PR, Littérature Générale et Comparée/10 e section)
et Véronique Campan (Co-directrice, MCF, Arts du spectacle/18 e section)
ou Lambert Barthélémy (Co-directeur, MCF, /10 e section)
ou Francisco Ferreira (Co-directeur, MCF, Arts du spectacle/18 e section)
ou Marie Martin (Co-directrice, MCF, Arts du spectacle/18 e section)
Axe FoReLL :
B3 « Esthétiques comparées »
Argumentaire
Pour renouveler l’approche des relations entre le cinéma et la littérature, il s’agit de les penser
non plus comme une relation transitive à sens unique, du texte écrit vers le texte filmique,
mais comme un système d’influences réciproques que les concepts techniques des arts
audiovisuels permettent d’aborder à neuf. Mais c’est à partir de cet axe historiquement
premier au sein de B3, que cette relation de la littérature et du cinéma, s’est ouvert aux
problématiques incluant d’autres formes médiatiques (bande dessinée, roman graphique,
création internet et nouvelles textualités, arts numériques).
L’axe proposé entend donc rendre possible à travers ces trois termes les travaux qui mettent
en jeu des articulations problématisées à travers des champs médiatiques multiples, ceux du
texte et des arts de l’image.
Trois angles :
- Translation. Sous ce terme peuvent s’envisager les pensées renouvelées de
l’adaptation et du remake : comment la question de la fidélité et de la proximité,
désormais notoirement caduque dans les caractérisations théoriques et critiques, ont
laissé place à une situation où le déplacement, la tension, le conflit, la réécriture et la
reprise, la réflexivité et l’hétérogénéité des médias et des formes font envisager les
rapports entre des médias distincts ou s’hybridant. Notamment le jeu de cette
conflictualité peut devenir l’argument même des fictions. C’est également sur le plan
des caractérisations critiques de la littérature, par exemple, qu’une série d’ouvrages
récents entendent penser sa place et ses usages dans le champ d’une culture où la
translation s’est opéré au profit d’une généralisation de la culture de l’image
(Kaufmann, 2011 ; Mainguenau, 2006 ; Schaeffer 2011 ; Macé 2011).
- Projection. Dans quelle mesure l’ombre portée de la littérature sur le cinéma, ou
inversement, peut-elle être qualifiée de projection, c’est-à-dire de transport et
d’amplification d’images ? Qu’on pense à l’étrange lumière qu’un épisode des Vases
communicants de Breton (1932), sans en être une reprise ou une description, verse sur
les images du Ménilmontant de Kirsanoff (1926) ou, à l’autre extrémité du XX e siècle,
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à la manière dont le prologue et l’épilogue de Point Oméga de Don De Lillo originent
mystérieusement le récit dans la projection de Psychose étirée sur 24 heures par
Douglas Gordon. Ces deux exemples différents, dans leur époque, leur esthétique et
leur usage de la projection (spectatorielle ou poétique), dessinent toute l’extension de
cet angle d’approche encore inédit. De telles questions se déplacent aujourd’hui sur les
domaines de la bande dessinée ou des arts numériques où de tels effets d’ombre
portée ou de spectralité, selon des jeux de métaphores critiques qui dessinent les
contours de ces nouvelles intermédialités.
-
Remédiation. Sous ce terme s’envisagent d’ordinaire les passages d’un média à un
autre (Bolter, 2000). Mais ce terme doit être resitué dans un réseau de pratiques plus
larges dans lequel les supports s’interpénètrent et où les œuvres se font l’écho d’une
transmédialité effective. Celle-ci peut également se voir thématisée par un support
dominant : le cas des univers audio-visuels dans le cinéma ou de la littérature et de ses
modalités de lecture dans le champ du roman graphique dans les œuvres de Peteers &
Schuitens ou de M.A Mathieu, par exemple). Comment le champ de l’extrême
contemporain — et notamment sous l’impulsion d’une réflexion et d’une pratique
radicalement reformulée ou créé par les contextes technologiques et les usages des
cultures numériques (Archibald, 2009) — redéfinit-il les relation entre les supports
originaux (littérature et cinéma notamment) et ce qui apparaît comme une sorte de
devenir numérique (et aussi, vidéoludique) désormais prédominant ?
Doctorats directement concernés par ces problématiques développées dans l’axe.
- Elsa Caboche (AMN, ENS de Lyon), Les univers inventés de Borges, Michaux, Calvino,
Marc-Antoine Mathieu, François Schuiten et Benoît Peeters. (AMN en littérature général et
comparée à l’UFR Lettres en langues de l’UP. ENS de Lyon)
- Jessy Neau, La question de l’adapation littéraire dans le cinéma de Wojceck Hass (The
Confession of a Justified Sinner, James Hogg ; Le manuscrit trouvé à Saragosse, Potocki ;
Les Boutiques de Cannelle, Bruno Schutz) (inscription en septembre 2012). Co-tutelle en
cours avec l’Université West Columbia (Canada)
- Alexandra Toporek, Les dispositifs de surveillance dans le cinéma contemporain (thèse
inscrite en 2011)
- Victoria Lagrange, La représentation de l’Inde au cinéma dans les œuvres de James Ivory,
Louis Malle et de Pier Paolo Pasolini (thèse inscrite en 2011)
- Marion Lejeune, Peintures et dessins en littérature et bande dessinée contemporaines,
(inscription en septembre 2013) (candidature en cours pour un support d’AMN. ENS de
Lyon)
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Orientations bibliographiques :
Samuel ARCHIBALD, Le texte et la technique, la lecture à l’heure des médias numériques, Le
Quartanier, 2009.
Jan BAETENS, La Novellisation, du film au roman, Les Impressions nouvelles, 2009.
Jay David BOLTER & Richard GRUISIN, Remediation, Understanding New Media, MIT, 2000.
Elie DURING, Faux raccords, la coexistence des images, Actes Sud/Villa Arson, 2010.
Kamilla ELLIOTT, Rethinking the Novel/Film Debate, Berkeley, Cambridge, Cambridge
University Press, 2003.
Vincent KAUFMANN, La faute à Mallarmé, L’Aventure de la théorie littéraire, « La Couleur
des Idées », Seuil, 2011.
Jean-Jacques LAUNIER & Jean-Samuel KRIEGK, L’Art Ludique, Sonatine, 2011.
Jean-Louis LEUTRAT, Cinéma & littérature : Le grand jeu, tome 1 et 2, (dir.), Paris, De l'inci
dence éditeur, 2010 et 2011.
Marielle MACÉ, Façons de lire, manières d’être, « Les Essais », Gallimard, 2011.
Patrice MANIGLIER, La Perspective de Diable, Figurations de l’espace et philosophie, de la
Renaissance à Rosemary’s Baby, Actes Sud/Villa Arson, 2010.
Dominique MAINGUENEAU, Contre Saint Proust ou la fin de la littérature, Belin, 2006.
Marie-Laure RYAN, Narrative across Medias, the Langage of Storytelling, University of
Nebraska Press, 2004.
Marie-Laure RYAN, Narrative As Virtual Reality: Immersion and Interactivity in Literature
and Electronic Media, John Hopkins University Press, 2000
Mathieu TRICLOT, Philosophie des jeux vidéos, « Zones », La Découverte, 2011.
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