Gad, le rire aimant…
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Gad, le rire aimant…
Gad, le rire aimant… A Rabat, Gad entame la tournée de son nouveau spectacle. « Sans tambour », c’est la décision de venir sur scène sans esbroufe, de ranger au placard les effets de manche après avoir vécu les choses intensément durant 17 ans dans le métier comme dans la vie, après avoir clamé son bonheur d’être père dans le précédent spectacle, après avoir coulé pour l’éternité la figure de ses propres parents dans le moule du premier , après avoir inventé moult personnages qui hantent encore certains textes, -clin d’œil affectueux à la mythique madame Tazi qui sort régulièrement du panthéon des marionnettes qu’il a créées en miroir de cette société pour laquelle il éprouve tant de tendresse-, le voilà, lui, Gad, heureux d’être « bla zwa9 ». Chick, au cinéma comme sur scène… D’un côté au cinéma, il est promis à devenir bientôt le funambulesque personnage de Chick, inoubliable héros de « l’Ecume des Jours » de Boris Vian, que tourne prochainement Michel Gondry avec Audrey Tautou et Romain Duris. Un personnage pris dans la fantaisie et le monde merveilleux de l’écrivain, en sublimant le caractère tragique de la maladie qui ronge inexorablement Chloé, l’héroïne, pour apporter cette bouffée d’espoir que livre et livrera toujours la poésie… Et comme son futur personnage de ciné, Gad affiche son incompréhension face aux bizarreries de la vie, montrant que c’est la vie qui se révèle au fond incroyable, que la vie ne cesse de proposer un sens décalé aux situations. 1/4 Gad, le rire aimant… En signifie comme réflexion cette Canada, franchissements de qu’il la cela, est extraordinaire simple en les né l’humoriste possibles : lecomportement, effet à enfants, Maroc question Casablanca. s’étonner de et ductilité barrière à devient le la posée une tragique France. et « In série déchiffreur des nous ne par d’une Trois sont de artistes le faire douanier « pourquoi ? » pas entités part, partager de dont toujours sens. l’humour américain culturelles le parcours cet Car simples. pour étonnement de ne l’autre. bien lesquels pas la déjà, Autrement frontière en spécifiques comprendre, Gad en tout s’offrent lui-même, ac’est lenous cette plus long. lisant deux pour complexes dimension C’est traverse sur les pistes Gad, son répondre, cela passeport de le que plastique, celle Morocco ? fait le douanier. 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Ce ne sont jamais que des clins d’yeux, même éloignés, à la façon dont s’envisage la diversité, et au-delà, le sentiment de la différence… Le parcours de Gad est celui d’un humoriste dont les rôles, au cinéma, prennent une densité de plus en plus importante, des débuts orchestrés avec l’inénarrable « Chouchou » ou le sympathique « C oco » à sa prestation dans « Le capital » de Costa-Gavras ou l’humanité tragique de son personnage dans « La rafle », de Roselyne Bosch. Si le souci de la différence comme richesse l’inspire depuis toujours, aujourd’hui le rire ne s’en nourrit plus de la même façon, comme si l’homme était en transition 2/4 Gad, le rire aimant… vers un nouveau modèle d’écriture, souhaitant raconter en suivant le cheminement d’un fil rouge et pour le moment se contentant de semer ici et là, de façon pointilliste mais brillante, ses anecdotes toutes périodes de vie confondues, en testant quelles vannes font effet et lesquelles doivent être gentiment délestées en chemin… Evoquant les mimes que son père affectionnait particulièrement, et auxquels il l’a initié, Gad 3/4 Gad, le rire aimant… montre combien ce qui se donne passe par ce que l’on donne à imaginer de voir, au-delà de ce qui est visible. C’est le sentiment que l’on peut avoir, avec « Sans tambour », comme si le mur que recrée Gad par la magie du geste laissait entrevoir d’autres possibles. Un mur lisse et coloré derrière lequel se lit beaucoup de profondeur, inavouée mais tangible. Dire en achevant le spectacle que c’est au public qu’on doit d’être là, c’est à la fois un salut et un hommage à ceux qui croient en vous depuis 17 ans. C’est le dire, « bla zwa9 ». Terminé cut, on pouvait se demander le 25 février, -première date du spectacle-, où était le Gad trublion et protéiforme d’antan, ou se dire aussi que le personnage était cette fois à l’intérieur du personnage…D’une soirée l’autre, Gad renégocie son côté cabotin chaque fois autrement, trublion s’il le veut, pour le plus grand bonheur du public… Sans fioriture mais avec du chien ! Et c’est nourri de cette extraordinaire capacité à dialoguer avec lui, à l’aimer et à partager ce qu’il est, qu’il nous invite cette fois encore à confirmer sa garantie d’authenticité : fidèle à lui-même et cependant toujours différent… 4/4