Ki Tissa 5776
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Ki Tissa 5776
בס"ד ' KI TISSA Ce fascicule est dédié à la mémoire de Chmouel Claude ben Mouni La faute du Veau d'or (Par Rav Elie Lemmel) La Faute du Veau d’Or comme si vous y étiez (Par Dan Devash) Quand le Ayin hara a-t-il de l'emprise ? (Par Rav David Temstet) Moché Rabbénou, un avocat hors-pair ! (Par Rav Gabriel Haccoun) Le remède avant le coup (Par Rav Yonatan Chocron) Y a-t-il un interdit de travailler le vendredi après-midi ? (Par Rav David Sitbon) Espace Torah remercie Léa Marciano pour son dévouement et son professionalisme 1 La faute du Veau d'or (Par Rav Elie Lemmel) ' Dans la paracha de Ki-Tissa, la Torah nous parle de la faute du Veau d'or. Cette dernière est incroyable. En effet, comment est-il possible qu'à peine quelques jours après avoir reçu la Torah, le peuple d'Israël se tourne vers une statue d'or pour s'y prosterner ? C'est extrêmement surprenant et bouleversant. Cependant, en analysant les versets qui parlent de cette faute, cette dernière nous apparaît comme étant l'expression d'une crise d'angoisse que les Bené Israël ont eu parce que, ne voyant pas Moché revenir, ils se demandent s'il a disparu. Ils veulent alors un intermédiaire. Ils ne renient pas Dieu, mais cherchent à faire une chose qui jouera un peu le rôle et la fonction de Moché. Même si ce qu'ils ont fait est interdit, il est quand-même intéressant de l'analyser. Et, pour l'instant, la faute du Veau d'or semble donc provenir d'un sentiment d'angoisse. Cependant, nous voyons que le lendemain du jour où ils ont fait le Veau d'or, les Bené Israël lui offrent des sacrifices de Ola et de Chelamim, puis ils s'installent pour manger et rire. Le mot "rire (")לצחק employé ici est un euphémisme pour traduire "Ils se sont livrés à l'orgie". Nos maîtres font remarquer que les Bené Israël ont d'abord commencé à faire des korbanot Ola (c'est-à-dire des sacrifices qui étaient entièrement consumés) puis des korbanot Chelamim (c'est-à-dire des sacrifices dont une partie pouvait être mangée par les personnes qui les avaient amenés). La démarche des Bené Israël a donc été progressive: -au début, ils ont voulu n'agir que pour Dieu, que לשם שמים, que pour le futur spirituel du peuple d'Israël ; -ensuite, ils ont offert des korbanot Chelamim, c'est-à-dire des sacrifices qui n'étaient plus totalement pour Dieu mais dont ils allaient eux aussi manger une partie ; -puis ils ont agi totalement pour euxmêmes et aucunement pour Dieu, en s'installant mangeant, buvant, et en pratiquant l'immoralité. En faisant le Veau d'or, les Bené Israël ont donc cherché à s'affranchir du divin pour faire ce qu'eux-mêmes voulaient. Mais, au début, ils n'ont pas voulu s'avouer cette motivation. Ils se disaient donc qu'ils agissaient pour Dieu. De même, il y a des gens qui choisissent de mettre de côté certaines mitsvot de la Torah, en se disant que sans cela, certains n'accéderaient pas au Judaïsme. Ils pensent alors agir pour Dieu. Mais, au bout d'un moment, il devient clair qu'ils agissaient en fait pour eux-mêmes, dans leur propre intérêt. Pas du tout pour Dieu mais, au contraire, pour s'affranchir de Sa loi. Ceci ressemble à des personnes qui, lorsqu'elles jouaient aux fléchettes, avaient toujours 100. Pour une raison très simple: parce qu'elles tirent d'abord leur fléchette sur le mur, et ce n'est qu'ensuite qu’elles dessinent autour de la flèche un rond dans lequel elles écrivent 100. Elles reconstruisent la loi selon leur désirs, leurs appétits, leurs envies. Parfois, nos intentions nous semblent pures. Mais si nous sommes lucides, nous réalisons parfois que ce sont des intérêts beaucoup plus petits et mesquins qui guident nos mouvements; seulement, nous ne voulons pas nous l'avouer. La faute du Veau d'or nous rappelle de faire attention à ce genre de choses 2 La Faute du Veau d’Or comme si vous y étiez (Par Dan Devash) Inspiré de textes du RaBaSH, Rabbi Baroukh Shalom Ashlag זצ"ל, fils du Baal HaSoulam זצ"ל ' L’image que l’on conserve de la faute du Veau d’Or est très souvent puérile. On imagine les Enfants d’Israël, qui 40 jours après avoir écouté la voix de D., vont se prosterner devant un veau en or en s’écriant : « Voici ( )אלהtes dieux, Israël ! ». Comment penser que les Enfants d’Israël aient pu atteindre un tel degré de déchéance spirituelle en partant de si haut et en si peu de temps ? Voici une Guémarra très surprenante qui va nous en apprendre plus sur ce sujet : « Les Enfants d’Israël n’ont commis la faute du veau d’Or que pour pouvoir répondre aux arguments de ceux qui doivent se repentir. » וא''ר יהושע בן לוי לא עשו ישראל את העגל אלא ליתן פתחון פה לבעלי תשובה Et Rashi d’expliquer : « (Les enfants d’Israël étaient) inébranlables et maitrisaient leur penchant (au point que) celui-ci était incapable de prendre le dessus sur eux. C’est un décret du Roi (du Monde) qui permit au penchant de les dominer, afin de pouvoir répondre à l’argument de celui qui veut se repentir. (C'est-à-dire que) Dans le cas où celui qui faute venait à dire : ‘Je ne peux pas revenir parce qu’on ne m’acceptera pas’, on pourra lui répondre : ‘Va apprendre de la faute du Veau d’Or. Eux ont demandé le pardon et leur repentir a été reçu » כלומר גבורים ושלי־.לא עשו ישראל את העגל טים ביצרם היו ולא הי' ראוי להתגבר יצרם עליהן אלא גזירת מלך היתה לשלוט בם כדי ליתן פת־ חון פה לבעלי תשובה שאם יאמר החוטא לא אשוב שלא יקבלני אומרים לו צא ולמד ממעשה העגל שכפרו ונתקבלו בתשובה: Cela revient à dire que les Enfants d’ Israël ont été poussés à fauter par D. lui-même ! Et tout cela, pour que les fauteurs, quelles que soient leurs fautes, ne se découragent, et puissent tenter de se repentir. Ainsi, cette interprétation de Rashi insiste bien sur la grandeur des enfants d’Israël au moment même où ils commettent la faute ! Rien à voir avec l’image d’une tribu d’Afrique qui se prosternerait devant leur idole ! Avant de chercher à comprendre ce qui a provoqué cette faute, il nous faut reconnaitre tout d’abord, que Rashi nous met mal à l’aise. À savoir, si c’est D. qui pousse l’homme à fauter, où se situe donc son libre arbitre ? De plus, tout l’enseignement de la Torah est là précisément pour nous éloigner de la faute. Comment dès lors comprendre que D. ait voulu les pousser à fauter ? Le Maharal repousse des deux mains cette idée. Il explique ainsi l’intention de Rashi. Selon lui, C’est uniquement sur la Téshouva que porte le décret de D. (‘Nétivot ‘Olam). עיקר הגזירה מן השם יתברך לא היה על החטא רק על התשובה C'est-à-dire que si un homme faute et fait Téshouva, il retourne à l’état ou il se trouvait avant la faute. Comme si rien ne s’était passé ! C’est cela qui méritait d’être décrété parce qu’il s’agit d’une chose extraordinaire (id.). כי התשובה שישוב האדם מן החטא ויקבל אותו הש"י בתשובה הוא דבר גדול מאוד כי אחר שחטא האדם ישוב אל התחלתו כאשר היה בראשונה... Cette interprétation à vrai dire, ne se retrouve pas dans les mots de Rashi lorsqu’il affirme que les Enfants d’Israël étaient ‘inébranlables et dominaient leur penchant’, et que c’est par un décret, que D. ‘permit au penchant de les dominer’. Le ‘Ets Yossef (Sur le ‘Ein Ya'akov) propose quant à lui, une interprétation disant que le décret porte bien sur la faute et non sur la Téshouva. Quant à savoir comment il est possible que D. les ait poussés à fauter, il en donne une explication qui s’appuie sur la guémarra suivante (Soucca 52a) : « Le penchant de l’homme prend chaque jour plus d’emprise sur lui et cherche à le tuer (d’après le verset) : ‘Le Méchant observe le Juste et cherche à le tuer’. 3 ' S’il ne reçoit pas l’aide du Saint ב"ה, il ne peut pas lui résister. » יצרו של אדם מתגבר עליו בכל יום ומבקש לה־ לב} צופה רשע לצדיק-מיתו שנאמר {תהילים לז ומבקש להמיתו ואלמלא הקב''ה שעוזר לו אינו יכול לו Le ‘Ets Yossef explique que les Enfants d’Israël étaient susceptibles de recevoir l’aide du Ciel, mais que D. a décrété de ne pas la leur accorder, afin de répondre aux arguments de ceux qui doivent se repentir. Nous proposerons plus loin, une raison pour laquelle D. ne les a pas aidés. Quoi qu’il en soit, il ressort de tout cela que Les Enfants d’Israël avaient atteint un très haut niveau spirituel et que donc ils n’auraient jamais dû fauter. COMPRENDRE LA FAUTE DU VEAU D’OR Il nous reste à présent à découvrir ce qui a pu, compte tenu de leur grandeur, c'està-dire de leur crainte du ciel, les pousser à fauter ? Rappelons tout d’abord leur faute : « Ils se sont vite détournés de la voie que Je leur ai ordonné. Ils se sont fabriqué un veau de métal, se sont prosternés à lui, lui ont offert des sacrifices et ils ont dit ‘’Voici tes Dieux Israël, ceux qui t’ont fait monter de la Terre d’Égypte.» סָ רּו מַ הֵ ר מִ ן הַ ּדֶ ֶרְך אֲ ׁשֶ ר ִצּוִיתִ ם עָ ׂשּו לָהֶ ם עֵ גֶל מַ ּסֵ כָה וַּיִׁשְ ּתַ חֲ וּו לֹו וַּיִ ְזּבְחּו לֹו ו ַּי ֹאמְ רּו אֵ ּלֶה אֱ ֹלהֶ יָך י ִׂשְ ָראֵ ל אֲ ׁשֶ ר הֶ עֱ לּוָך מֵ אֶ ֶרץ מִ צ ְָרי ִם: Rappelons que 40 jours auparavant, ils avaient eu une révélation extraordinaire sur la montagne du Sinaï : D. Lui-même s’est adressé à eux. Cette Révélation hors du commun, a laissé en eux des traces indélébiles. Plus aucun doute ne subsistait pour eux. Cette vie troublée qu’ils aient vécue, les souffrances qu’ils ont subies en Égypte, la servitude et l’oppression, tout cela avait à présent un sens : ça les avait rendus aptes à recevoir cette Révélation. Celle- ci avait permis d’effacer tout ce trouble, toute cette souffrance. Ils voyaient clairement toute la Bonté du Créateur. Ils étaient prêts, à présent, à Le suivre là où Il les conduirait. Mais le Seigneur avait un autre projet pour eux. Moshé est monté sur la montagne et les a prévenus que pendant quarante jours et quarante nuits il devait recevoir la Torah. Le peuple l’attend patiemment quarante jours durant, mais voilà que Moshé tarde. Les évènements se précipitent. Un bruit court dans le camp, ‘’Moshé est mort’’ son cercueil apparaît dans le ciel. C’est alors que la nature humaine fait son travail, le Yetser Hara s’éveille. Leur hauteur spirituelle aurait dû faire taire le mauvais penchant, mais D. a conçu les choses autrement (Soucca 52a) : « Celui qui est plus grand que son ami, son penchant aussi est plus grand que lui » כל הגדול מחבירו יצרו גדול הימנו C’est une règle : plus l’homme est grand et plus son penchant est grand. Or, nous avons vu que les Enfants d’Israël avaient atteint un très haut niveau spirituel au point que même D. témoigna de leur hauteur (Devarim 5, 26) : « Qui pourrait faire en sorte qu’ils conservent une telle crainte en leur cœur pour toujours … ? » מי יתן והיה לבבם זה להם ליראה אותי כל הימים LA NATURE DE LA FAUTE DU VEAU D’OR Essayons à présent, de comprendre la nature cette faute. (Inspiré du Ma’agalot Hashana de מוה"ר Mordekhai Gottlieb (שליט"א L’origine de cette faute, tout d’abord, est précisément liée à la Révélation qu’ils ont eue. Avant ce contact direct avec D., cette Révélation, ils vivaient dans une situation toute différente. Une situation qui faisait appel à la Foi, à la Emounah. Ils 4 ' avaient accepté de se retrouver dans un désert sans vivres et sans eau. Ainsi, par exemple, leur nourriture, la Manne, leur était certes envoyée du Ciel, mais elle ne pouvait pas être conservée. Ils n’avaient aucune assurance d’en recevoir le lendemain. Ils étaient en quelque sorte, contraints de vivre avec la Emounah. Quant à Moshé, il était leur guide. C’est lui le Berger, modèle de la fidélité à D., qui entretenait leur Emounah. Le retard de Moshé et l’annonce de sa mort provoque un grand trouble. Non seulement ils risquent de se retrouver dans le même état qu’avant la Révélation, c'est-à-dire une situation où ils doivent faire appel à leur Emounah, mais en plus, ils seraient privé de Moshé, leur guide, l’incarnation même de la Emounah ! On a vu qu’ils étaient malgré tout capables de subir cette épreuve. Mais D. ne leur apportera pas Son aide, et donc (Soucca 52a) : « S’il ne reçoit pas l’aide du Saint ב"ה, il ne peut pas lui résister (à son penchant). » ואלמלא הקב''ה שעוזר לו אינו יכול לו Ils furent alors, livrés à leur penchant. Ils vont tuer Hor, le fils de Myriam, qui a tenté de les contenir. Puis ils se pressent autour d’Aaron, le frère de Moshé : « Lève-toi, fais nous un dieu (eloh-im) qui marche à notre tête … » וַּיִּקָ הֵ ל הָ עָ ם עַ ל ַאהֲ רֹן ו ַּי ֹאמְ רּו אֵ לָיו קּום עֲ ׂשֵ ה לָנּו אֱ ֹלהִ ים אֲ ׁשֶ ר יֵלְכּו לְפָ נֵינּו Et, lorsqu’Aaron jette dans le feu l’or qu’ils lui remettent, et qu’il en sort miraculeusement un Veau, voilà le peuple qui se prosterne et s’écrie : « Voici ( )אלהtes dieux Israël, qui t’ont fait monter d’Égypte ! » אֵ ּלֶה אֱ ֹלהֶ יָך י ִׂשְ ָראֵ ל אֲ ׁשֶ ר הֶ עֱ לּוָך מֵ אֶ ֶרץ מִ צ ְָרי ִם La Torah n’est pas un livre d’histoire. Elle est intemporelle et chaque situation y est décrite afin que nous puissions en tout temps, en tirer une leçon. Or cet épisode est tellement invraisemblable, que nous ne voyons pas ce que son récit peut nous apporter. Il nous faut donc admettre que toute cette narration est codée. Aussi allons-nous tenter de déchiffrer le message qu’il contient. LES CLES POUR COMPRENDRE LA FAUTE DU VEAU D’OR Les clés de ce récit vont nous être fournies par le Zohar. Celui-ci explique que le premier nom de D. qui apparait dans la Torah אלהי"ם (Elohi’m) est en fait une association de deux mots. D’une part le mot ( אלהéléh) qui signifie ‘ceux-ci’ le pronom démonstratif, et d’autre par le mot ( מיmi) qui signifie ‘qui ?’, la préposition interrogative. Le Zohar explique que la Création a débuté par le mot ( מיqui ?) et elle s’est ensuite habillée du ( אלהceux-ci). Le מי (qui ?) étant ce qui est caché, c'est-à-dire le Créateur, quant au ( אלהceux-ci), ce sont les éléments visibles qui composent la Création. En d’autres termes, la Nature, c'est-àdire ce qui est visible dans la Création, est un habillage qui ‘’cache’’ le Créateur. Ce sont ces deux mots qui, en s’associant, définissent le premier nom de D., Elohim אלה-( ))אֱ ֹלהִ ים מ''יZohar Introduction 2a). ָרצָה לְהִ תְ ־. ֹלא נִקְ ָרא אֶ ּלָא מִ ''י.עָ מ ֹק וְנִסְ ּתָ ר ּבַּׁשֵ ם ו ְהִ תְ ַלּבֵׁש ִּבלְבּוׁש י ְקָ ר,]ּגַּלֹות ּולְהִ ּקָ ֵרא ּבַּׁשֵ ם [הזה הִ תְ חַ ּבְרּו. ו ְעָ לָה אֵ ּלֶה ּבַּׁשֵ ם,ׁשֶ ּמֵ אִ יר ּוב ָָרא אֵ ּלֶה - וְנִׁשְ לְמּו ּבַּׁשֵ ם אֱ ֹלהִ ים (מ''י,הָ אֹותִ ּיֹות אֵ ּלּו ּבְאֵ ּלּו )אלה. Tout cela est exprimé aussi dans un verset (Yésh’ayia 40,26) : « Levez les yeux au Ciel et voyez qui a créé ceux-ci …» ּוראּו מִ י ב ָָרא אֵ ּלֶה ְ ׂשְ אּו מָ רֹום עֵ ינֵיכֶם Quel rapport tout cela a-t-il avec la faute du Veau d’Or ? C’est la suite de ce Zohar qui va nous guider : « Et eux, qui ont fauté par le Veau, c’est 5 ' sur la base de ce secret qu’ils ont dit : ‘Voici ( )אלהtes dieux, Israël’ » ו ְעַ ל,ו ְהֵ ם ׁשֶ חָ טְ אּו ּבָעֵ גֶל סֹוד זֶה ָאמְ רּו (שמות לב) אֵ ּלֶה אֱ ֹלהֶ יְך י ִׂשְ ָראֵ ל LE DECODAGE La faute du Veau d’Or a été causée par la peur de devoir quitter l’état d’élévation absolu dans laquelle ils se trouvaient, après la Révélation. Le choc causé par la vision de la mort de Moshé leur a fait craindre de revenir à l’état d’avant la révélation. Ils étaient prêts à servir D., mais en connaissance de cause. Ils refusaient à présent de retourner à l’état du מי, c'està-dire à l’état ou D. est caché et où il faut agir sur la base de la Foi. Ils voulurent que la Révélation continue et qu’il n’y ait plus nécessité de faire preuve d’Emounah. Bref ils voulaient que D. soit visible dans la Nature au point que l’on puisse le d ésigner à tout moment : « Voici ( ) אלהtes dieux ». POURQUOI D. A-T-IL PROVOQUE LA FAUTE ? Le projet de D. est que chaque juif se construise grâce à sa foi. Les Sages l’ont compris, ils ont réduits toutes les mitzvot de la Torah dans une seule, la Emounah (Makot 24a) : « Lorsque Habakouk (le prophète) est venu, il les a fait tenir (toutes les mitzvot) dans une seule : ‘Le Juste vivra par sa Emounah’’ » באמונתו יחיה,"בא חבקוק והעמידן מצוה אחת שנאמר [חבקוק ב] "וצדיק. Quand Il s’est révélé au peuple, D. a inscrit dans les gênes des Enfants d’Israël, la connaissance du plaisir extrême de la proximité avec Lui. Cette jouissance qu’ils avaient acquise sans effort, ils doivent à présent l’acquérir par leur propres moyens, grâce aux mitzvot et à la Torah. C’est la raison pour laquelle, quand ils eurent l’occasion de fauter, D. ne les a pas aidé, Il laissa leur penchant prendre le dessus. Cette faute, nous la commettons, en fait, chaque fois que la situation dans laquelle nous nous trouvons nous déplait. Ces situations nous cachent la bonté de D. et nous préfèrerions tous, comme le peuple dans le désert, qu’Il se révèle à nous. Dédié à l’élévation de l’âme de Shmouel Claude ben Mouni et Isaac Ben Yéhoudah et Myriam 6 ' Quand le Ayin hara a-t-il de l'emprise ? (Par Rav David Temstet) Au début de parachat Ki tissa, Hachem demande à Moché Rabbénou de compter les Bené Israël. Mais Il lui précise bien de ne pas les dénombrer directement; de les compter en utilisant des pièces d'un demi-chékel. Car, comme l'explique Rachi, le fait de compter entraîne le Ayin hara et la peste, comme cela s'est produit à l'époque du roi David. A cette époque, David a demandé à son général, Yoav, de compter les Bené Israël. Au début, celui-ci a refusé, car il savait que c'était dangereux. Mais David a insisté; et, finalement, Yoav a obéï au roi. Ce compte a entraîné une terrible épidémie. Pourquoi ? En quoi le fait de compter entraîne-t-il l'emprise du mauvais œil ? Dans son Séfer Doudaé Réouven, sur parachat Bamidbar, le Rav Réouven Timstit, pose une question encore plus forte. Il demande: s'il ne faut pas compter les Bené Israël directement mais seulement par l'intermédiaire d'un objet (comme nous le voyons dans parachat Ki tissa), comment se fait-il que cette précaution n'ait pas été prise lors du décompte dont la Torah nous parle dans le paracha de Bamidbar? A cet endroit, nous voyons que le compte a été fait par tête. Et même si d'après Rachi, des pièces d'un demi chékel ont aussi été utilisées à cette occasion, plusieurs autres commentateurs disent que le décompte des Bené Israël dont la Torah nous parle dans parachat Bamidbar a été fait sans ma'hatsit hachékel. Qu'à cette occasion, les Bené Israël ont été comptés directement. Comment comprendre cela ? N'avait-on, alors, plus peur du Ayin hara ? Avant de répondre à ces questions, faisons une petite parenthèse sur le Ayin hara: d'où vient cette force destructrice du regard ? Dans parachat Béréchit, nous voyons qu'Hachem a créé le monde par la parole, par dix paroles. Mais nous voyons aussi qu'Hachem a vu (comme par exemple lorsqu'il est dit, au quatrième verset du premier chapitre, qu'Hachem a vu que la lumière était bonne). Et, en fait, Hachem a créé le monde par la parole, mais Il l’a maintenu par le regard. Cela signifie que la parole crée, et le regard positif maintient. La parole peut construire. Et le regard peut soit maintenir (s'il s'agit d'un regard positif), soit détruire (s'il s'agit d'un Ayin hara). La force de l'œil, du regard, qu'elle soit créatrice ou destructrice, existait déjà depuis la création du monde. Mais revenons à notre question: pourquoi dans parachat Ki tissa a-t-on peur du Ayin hara au point de ne pas compter directement les Bené Israël, alors que dans parachat Bamidbar on n'a pas cette crainte ? Le Rav répond que la grande différence 7 ' entre ces deux dénombrements, c'est que lors de celui qui est raconté dans Bamidbar, la construction du Michkane avait déjà eu lieu. Il se situe au moment où Hachem va faire résider Sa Chékhina sur le Michkane. Alors que le décompte relaté dans Ki-tissa a eu lieu avant la construction du Michkane et après la faute du Veau d'or. Il servait à déterminer le nombre de survivants à cette faute, et montrait l'amour d'Hachem envers le Klal Israël qui existait même à ce moment-là. Mais en quoi le fait que le dénombrement des Bené Israël raconté dans Bamidbar ait eu lieu après la construction du Michkane justifie-t-il la non-crainte du Ayin hara ? Le Ayin hara existe. La preuve: Rachi en parle, et chaque matin nous prions pour ne pas être touchés par le Ayin hara. Cependant, il ne faut pas que le Ayin hara devienne "une grande porte de sortie", c'est-à-dire L'explication de n'importe quel malheur ou la cause d'une trop grande peur. Le Ayin hara existe, c'est vrai. Mais attention! Il ne faut pas tout confondre. Certaines personnes ont peur du mauvais œil, au point de vouloir par exemple "cacher" leur belle voiture neuve, pour ne pas que les voisins y mettent leur Ayin hara. Il y a toute sorte de paranoïa autour du mauvais œil, qui entraîne mensonge, séparation d'amis, problèmes dans les familles... Essayons donc de comprendre quelle est la véritable force du Ayin hara. Lorsqu'il y a le Michkane, on n'a plus peur du Ayin hara, car la Chékhina c'est la berakha. Lorsqu'il y a Chékhina, il y a berakha; et lorsqu'il y a berakha, il y a Chékhina. Lorsque la Présence Divine réside parmi les Bené Israël, il y a automatiquement la bénédiction. Lorsqu'il y a la Chékhina, le mauvais œil n'a pas d'emprise. De nos jours, il n'y a pas de Michkane. Alors où est la Chékhina ? Et y a-t-il Ayin hara ou pas ? Le principe selon lequel la Chékhina entraîne la berakha et la non-emprise du Ayin hara reste valable même de nos jours, où nous n'avons pas de Michkane. Car lorsqu'un Juif fait des mitsvot et étudie la Torah, lorsqu'un Juif est en cohérence avec son Créateur et il peut donc faire résider la Chékhina sur lui. Pour faire résider la Chékhina sur nous, il ne faut pas forcément ne jamais avoir fauté. Il n'existe pas d'homme qui n'ai jamais fait d'erreur, et même Moché Rabbénou en a fait. Dans une course, les participants ne courent pas tous au même rythme. Mais ce qui compte, c'est de commencer à courir. Car celui qui sait qu'il faut aller plus vite, et qui pourtant refuse cela et continue à marcher, n'a aucune chance de gagner la course... De même, dans la Torah, celui qui fait ce qu'il peut, mais qui veut vraiment s'améliorer et progresser, peut faire résider la Chékhina sur lui. Même s'il y en a d'autres qui "courent plus vite que lui", c'est-à-dire qui étudient davantage la Torah ou qui accomplissent mieux les mitsvot. Ce Juif a la Chékhina. Il a la berakha. Il est protégé du mauvais œil. Mais lorsqu'un Juif n'est pas en paix avec lui-même parce qu'il fait des choses qu'il sait qu'il ne doit pas faire, lorsqu'il peut s'arrêter de faire ces choses-là mais qu'il ne le veut pas, là la Chékhina s'en va. La Chékhina ne reste pas là où on ne la souhaite pas. Là où on ne la désire pas, elle se retire. Et alors le mauvais œil à de l'emprise. Le Ayin hara n'a pas de force en luimême. C'est un instrument qui est actionné par la midat hadine. Il est l'un des moyens par lequel cette dernière peut frapper. Par conséquent, la cause n'est pas le Ayin hara. La cause, c'est les fautes de chacun d'entre nous. C'est la mauvaise direction qu'on a prise. C'est là que le mauvais œil peut avoir de l'emprise. 8 ' Il est donc illogique d'avoir peur du mauvais œil sans avoir peur des fautes qu'on a faites. Il vaut mieux avoir peur de ses propres fautes que du regard de l'autre. Car sur nos propres fautes, nous pouvons avoir une maîtrise. Alors que le pouvoir qu'aura le regard de l'autre sur nous est une conséquence de nos fautes. Le regard de l'autre n'a pas de force en lui-même. C'est une force qui a été créée à partir de mes faiblesses. Par conséquent, le fait de fuir le regard de l'autre et de mettre en place une stratégie pour l'éviter équivaut en fait à se fuir soi-même. Car le principal responsable de ce qui arrive, c'est toujours nous-mêmes. La force destructrice du regard de l'autre est un outil utilisé par la midat hadine. Mais si nous avons confiance en Hachem, si nous cherchons à être chaque jour meilleur que ce que nous étions la veille, si nous essayons d'être constamment en progression, le regard de l'autre n'a aucun effet. Parce que ce qui joue, ce sont mes fautes. L'autre n'est qu'un instrument. La midat hadine peut frapper par son intermédiaire, ou par un autre moyen. Par conséquent, ce que nous devons faire, c'est la volonté de Dieu. Ne pas avoir peur des gens, ne pas avoir peur de leur regard. 9 ' Moché Rabbénou, un avocat hors-pair ! (Par Rav Gabriel Haccoun) Dans la paracha de Ki-Tissa, la Torah parle de la tragique faute du Veau d'or, suite à laquelle le peuple juif a failli être anéanti. Finalement, Moché Rabbénou l'a défendu auprès d'Hachem, lui permettant ainsi d'être épargné de cette terrible sanction. Mais que Lui a-t-il dit pour plaider en sa faveur ? "חטא העם הזה ( חטאה גדלהce peuple a fait une grande faute!)". Ceci est plutôt surprenant... Car, en effet, le fait de dire cela est-il vraiment une façon de défendre les Bené Israël ? On dirait plutôt une accusation contre eux, une affirmation du fait qu'ils sont responsables de ce qu'il s'est passé! Or normalement, lorsqu'un avocat défend une personne, il essaye d'amoindrir la gravité de sa faute, ou l'étendue de sa responsabilité. Il ne dit en tout cas pas clairement: "Oui, Monsieur le juge, c'est vrai! Mon client a affectivement commis une grave faute!!". Car à première vue, de tels propos ne feraient qu'envenimer la situation! Pourquoi donc Moché, alors même qu'il cherche à défendre les Bené Israël auprès d'Hachem, Lui dit-il qu'ils ont gravement fauté? Le Rav Lévinstein explique cela à travers le machal suivant: Un jeune garçon qui venait de faire sa Bar Mitsva s'habillait désormais comme un adulte (en costume noir, chemise blanche et chapeau), et non comme lorsqu'il était enfant (en jeans et T-shirt). Cependant, certains amis à lui, qui n'avaient encore que douze ans, s'habillaient encore ainsi. Et c'est avec envie qu'il les voyait, à la récréation, grimper dans les arbres et faire d'autres activités auxquelles lui, avec son costume neuf et qui avait coûté si cher, ne pouvait se livrer de peur de déchirer le précieux vêtement. Pendant un certain temps, il les observa jouer ainsi, sans participer à leurs activités pour ne pas abîmer son costume. Mais à un moment, n'en pouvant plus, il se mit lui aussi à courir, à grimper et à sauter avec ses camarades... Et évidemment, ce qui devait arriver arriva: son pantalon tout neuf se déchira... Comment allait-il annoncer cela à son père, qui avait payé l'habit si cher ? Et, pour couronner le tout, passa près de lui à ce moment-là (constatant donc 10 ' l'état dans lequel se trouvait le pantalon) son voisin de palier. Celui-ci allait sûrement annoncer la nouvelle à son père... Que faire ?? A un moment, le jeune garçon eut une idée: il se mit à courir très rapidement en direction de chez lui, appela son père et pleura sans pouvoir s'arrêter... Le voyant dans un tel état, son père lui dit: "Mais qu'y a-t-il, mon fils ? Pourquoi pleurestu tellement? Que s'est-il passé ? Dis-le-moi, s'il te plaît! Et n'aies pas peur, je ne t'en voudrais pas! Je ne me mettrai pas en colère!". Le fils avoua alors qu'il avait déchiré le nouveau pantalon... En voyant cela, le voisin (qui, entre-temps été arrivé chez le père de l'enfant, dans l'intention de lui dire ce que celui-ci avait fait à son vêtement) comprit qu'il n'était plus nécessaire de dire ce qu'il comptait dire. Et il rentra donc chez lui. Rav Lévinstein explique que c'est dans la même logique que Moché Rabbénou a agi: il savait pertinemment que la faute du Veau d'or avait suscité une terrible accusation contre le peuple juif (qui, s'il ne l'avait pas défendu, aurait été exterminé). Il choisit donc d'avouer lui-même cette faute, pour qu'en conséquence, le Satane ne puisse plus continuer à accuser. En effet, à quoi bon, pour lui, accuser des gens qui s'accusent déjà eux-mêmes ? Et une fois que Moché Rabbénou a vu que le Satane n'allait plus accuser, une fois qu'il a constaté qu'il l'avait détourné, il a commencé à défendre les Bené Israël en suppliant Hachem de leur pardonner. 11 Le remède avant le coup (Par Rav Yonatan Chocron) ' Dans la paracha de Ki-Tissa, il est dit: "( "וראית את אחרי ופני לא יראוcf. Chémot 33-23) À propos de ces mots, le Rav Zilberstein explique que chacun, dans sa vie, a souvent vécu des événements qu'il ne comprenait pas, mais au bout desquels il a vu le chemin tracé. C'est-à-dire qu'au bout de plusieurs années, il a pu constater que tel ou tel événement difficile à vivre sur le moment était en fait voulu par Hachem pour le bien. Que הכל לטובה. Que tout est pour le bien. Après la Seconde Guerre mondiale, un jeune enfant a pu raconter l'extraordinaire histoire qui va suivre, et dans laquelle il explique comment il a pu sauver la vie de sa petite sœur: Durant la Seconde Guerre mondiale, le jeune garçon avait perdu ses parents, et il se trouvait seul, à s'occuper non seulement de lui-même, mais aussi de sa petite sœur, sur laquelle il veillait de toutes ses forces. Avant d'être séparé de ses parents, cet enfant leur avait, en effet, promis qu'il la protégerait tout le temps, quoi qu'il arrive. Et, effectivement, tous les matins, il veillait à ne pas la quitter d'un pas. Toute la journée, il la protégeait, pour que rien de mal ne puisse lui arriver. Mais une fois, en se levant le matin, il constata que le lit dans lequel elle dormait était... vide! Que s'était-il donc passé ?? Où avaitelle pu aller ? Il partit immédiatement à sa recherche, et on lui dit qu'elle avait été prise, avec d'autres enfants, par les Nazis. Avec beaucoup de détermination, l'enfant se dirigea vers l'endroit où se trouvaient les enfants. Et il n'hésita pas à y entrer, sans tenir compte des risques encourus pour avoir osé pénétrer dans ce lieu sans en avoir reçu l'autorisation... Une seule chose le préoccupait: sa sœur, sur laquelle il avait promis de veiller ! Et il aperçut effectivement la petite fille parmi les autres enfants qui avaient été pris par les Nazis. Alors, avec une rage folle et incroyable, il se mit à hurler à ces derniers: "Rendez-moi ma sœur!! Vous ne me la prendrez pas!!". Mais les Nazis n'étaient évidemment pas disposés à lui rendre l'enfant... L'un d'eux s'approcha même du jeune garçon, et lui dit d'un ton moqueur et méprisant: "Si tu me prouves que tu as des poils dans la main, je te rends ta sœur!". A ce moment-là, et à la surprise générale, l'enfant ouvrit sa main et montra... les poils se trouvant au creux de celle-ci! 12 ' Le Nazi fut évidemment très surpris, et il n'eut pas d'autre choix que de rendre l'enfant. Ainsi, la petite fille fut sauvée. Mais, au fait, d'où provenaient les poils ? Avant la guerre, ce même enfant avait accompagné son père à l'usine dans laquelle il travaillait. Et, intrigué par une immense machine dans laquelle tournait une sorte d'hélice en fer, il y avait plongé sa main et... Après ce terrible accident, il avait fallu remplacer le morceau de chair déchiré et, la médecine de l'époque étant bien moins performante que celle d'aujourd'hui, on lui avait greffé à la place un bout de peau sur lequel poussaient des poils. Et ceux-ci ont continué à pousser même après l'opération... Cette histoire illustre un magnifique enseignement: Hachem envoie le remède avant le coup. Avant d'envoyer un problème, Il a déjà préparé sa solution. L'accident à la main qu'a eu l'enfant aurait pu être perçu comme un événement horrible, susceptible de lui gâcher sa vie (quelle honte, en effet, devait-il ressentir avec ce morceau de peau poilue "collé" sur sa main, et qu'il devrait garder à vie!). Mais, des années plus tard, on a pu constater que c'est en fait ce qui lui a permis de -littéralement- sauver une vie: celle de sa sœur. 13 ' Y a-t-il un interdit de travailler le vendredi après-midi ? (Par Rav David Sitbon) L'interdit de faire une mélakha existe pendant Chabbat. C'est concernant ce jour que la Torah a dit "לא תעשה כל מלא־ ( כהtu ne feras aucune mélakha)". Le vendredi, il serait donc apparemment permis d'en faire, sans aucun problème. Mais, en vérité, le Choul'hane Aroukh (simane רנא, séif )אdit qu'il est interdit de faire un travail le vendredi aprèsmidi, environ 2h30 avant la שקיעת החמה (le coucher du soleil), en raison d'une ( גזרהd'un décret) que les 'Hakhamim ont fait pour le kevod Chabbat. Avant Chabbat, il est en effet important de s'occuper du kevod Chabbat en préparant certaines choses en l'honneur de ce jour (de bons aliments, de beaux vêtements, des chaussures bien cirées etc...). Or s'il était permis de travailler librement le vendredi aprèsmidi, on risquerait d'arriver à l'entrée de Chabbat sans s'être préparé à ce jour (et en ayant donc, par exemple, des habits froissés, au lieu qu'ils soient bien repassés). Cela ressemble un peu à 'Hol Hamoed, où les Hakhamim ont interdit de se couper les cheveux et de laver ses habits même en machine, afin qu'on n'entre pas dans la fête en étant מנובל (négligé, repoussant). Car, en effet, s'il était permis de se couper les cheveux et de laver son linge à 'Hol Hamoed, certains n'auraient pas cherché à faire ces activités avant la fête, puisqu'ils se seraient dit qu'ils auraient largement le temps de s'en occuper à 'Hol Hamoed. C'est pourquoi les 'Hakhamim ont interdit de faire certains travaux en cette période (parmi lesquels se couper les cheveux et laver son linge). Dans le même ordre d'idée, environ 2h30 avant Chabbat, les 'Hakhamim ont interdit de faire certains travaux, pour que lorsque le Chabbat entre, on soit bien prêt à l'accueillir et qu'on n'y arrive pas en dernière minute, sans avoir pris le temps de s'y préparer, parce qu'on était par exemple trop préoccupé par son commerce. Nous ne listerons pas aujourd'hui tous les travaux qui sont permis ou tous ceux qui sont interdits (cela pourra faire l'objet de prochaines questions), mais nous pouvons déjà retenir le principe suivant: -tout travail qui est autorisé à 'Hol Hamoed l'est aussi environ 2h30 avant Chabbat; -tout travail qui est interdit à 'Hol Hamoed l'est aussi environ 2h30 avant Chabbat. Si une personne a fait une mélakha pendant le temps du issour (le Choul'hane Aroukh parle de plusieurs temps, mais ce temps correspond environ à 2h30 avant Chabbat) au lieu de préparer Chabbat: -ce n'est pas aussi grave que si elle l'avait faite pendant Chabbat, au point de lui interdire d'en profiter en ce jour; -mais le Choul'hane Aroukh dit clairement (et c'est donc un témoignage de son auteur, Rabbi Yossef Karo) qu'elle ne verra pas de simane berakha dans ce travail (c'est-à-dire que l'argent que ce dernier lui rapportera, Hachem s'occupera de le lui faire perdre autrement). 14
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