Möltey Crüe, Asia, David Coverdale, House of Lords, La Playlist de
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Möltey Crüe, Asia, David Coverdale, House of Lords, La Playlist de
LE JOURNAL DU JURA SAMEDI 27 JUIN 2015 20 RIFFS HIFI MÖTLEY CRÜE Un dernier round et puis s’en vont DAVID COVERDALE Quand Whitesnake honore Deep Purple Quand toutes les mauvaises choses ont une fin D’accord, Whitesnake a connu ses années de gloire. Explosé les hitparades. Toutefois, on sent comme une frustration chez David Coverdale, son emblématique frontman. Deux frustrations, plutôt. La première? Malgré un passage conséquent chez Deep Purple – les albums «Burn», «Stormbringer» et «Comme taste the band», il sait que pour les masses et l’Histoire, Ian Gillan sera toujours perçu comme LE chanteur du gang. Même déconvenue avec Jimmy Page. Malgré un très bon album, «Coverdale/Page», réalisé avec le guitariste du Dirigeable, pas question pour le David d’espérer remplacer le Robert dans Led Zeppelin. Ah! la nostalgie. Elle vient de pousser Whitesnake – Coverdale, donc – à enregistrer un CD reprenant tous les meilleurs morceaux de Deep Purple période Coverdale. Ça s’appelle «The Purple Album» (Musikvertrieb). Eh bien, si l’intéressé chante actuellement bien mieux que Gillan, il a pris de l’âge, lui aussi. Le drame de tous les chanteurs, l’exemple le plus pathétique étant celui de Robert Plant. On comprend que ce dernier ait plus peur qu’envie de reformer Led Zep. Quant aux fans de Whitesnake et même ceux du Purple, ils retrouveront sans doute avec plaisir ces hits oubliés nommés «Burn», «Stormbringer», «You fool no one». Le tout à la sauce Serpent. Ce n’est pas de la béarnaise, mais ça vaut quand même mieux que le ketchup! PASCAL VUILLE Après plus de trois décennies de vices et de sévices, les bad boys ont promis (juré et craché) qu’ils ne se produiront plus jamais au-delà du 31 décembre 2015. Le «Final tour» du gang (bang) de L.A. passera par Bâle le 9 novembre. Flashback. S’il est un groupe qui a davantage fait parler de lui pour ses innombrables excès en tout genre plutôt que par l’étoffe de son répertoire, c’est bien le quatuor ébouriffé et tatoué de partout, composé de trois noirauds ténébreux (Nikki Sixx, Tommy Lee et Mick Mars) et d’une fausse blonde à la crinière peroxydée (VinceNeil).Aucunautrecombo que Mötley Crüe («L’équipe bariolée») n’a incarné le slogan «sexe, drogues et rock’n’roll» de manière aussi littérale. A côté, les Stones des années 70, c’étaient les Poppies. Vous pensez qu’on fait dans l’hyperbole? Voyez plutôt: Mötley pour les nüls en 5 leçons. 1. En 1984, Vince Neil, ivre au volant de sa De Tomaso Pantera, provoque la mort de son passager, le batteur de Hanoi Rocks. Il s’en tirera avec dix-huit jours de tôle et une amende de 2 millions de dollars plus tard. 2. En pleine tournée avec les Guns, Nikki Sixx fait une overdose à l’héroïne (la première d’une longue série) dans la chambre de Slash. Déclaré mort cliniquement, il revient pourtant à la vie, avant de fuir de sa chambre d’hôpital. On le retrouvera le lendemain, chez lui, inanimé, une seringue dans le bras. Deux overdoses en deux jours. 3. Réticents à l’idée de les accueillir en tournée en 1983, les EXPLOSIF DUO BEAUVOIR-FREE Frères de sang, le Haïtien et le Comanche! De gauche à droite: Mick Mars, Nikki Sixx, Vince Neil et Tommy Lee. Manque sur la photo: Francis Cabrel. Van Halen acceptent à contrecœur. Lors des présentations, Nikki Sixx s’approche d’Eddie Van Halen avant de le mordre violemment à l’épaule (Suarez Tommy Lee peut se targuer d’être à l’origine de la sex tape la plus visionnée de tous les temps... naîtra quatre ans plus tard). 4. Tommy Lee peut se targuer d’être à l’origine de la sex tape la plus visionnée de tous les temps. Ses ébats sur un yacht avec sa pouffe d’alors (Pamela Ander- son) ont provoqué moult vagues et des hectolitres d’écume. 5. Lors de la fête d’anniversaire de son fils, un enfant de 4 ans est retrouvé noyé dans la piscine de Tommy Lee à Malibu. Pas très happy, le birthday. Ces quelques illustrations ne sont que des morceaux choisis. Ces gars-là ont fait les 4000 coups: leur parcours est jonché de cadavres, truffé de partouzes géantes, de shoots par milliers (ils ont même sniffé des fourmis avec Ozzy), de tragédies (Mick Mars souffre depuis des années d’une spondylarthrite ankylosante), de bagarres, de violences conjugales, de provocations, de procès et d’autant de condamnations, de séparations et de retrouvailles (au moins autant de fois que Ridge et Brooke). Au fait, ils ont quand même DR pondu quelques belles ballades («Without you»), plusieurs hymnes («Shout at the devil», «Same ol’situation») et un album d’anthologie («Dr. Feelgood»). Si, si, ils ont aussi fait de la musique! Ceux qui se sont autoproclamés les «Saints de Los Angeles» et qui ont touché à peu près tous les seins de Los Angeles ont vécu deux décennies de décadence et d’hédonisme à outrance, avant de s’assagir quelque peu. Vince Neil est un homme d’affaires, Nikki Sixx fait dans la philosophie de bas étage et Tommy Lee ferait une excellente nounou. Comme quoi, la rédemption est à portée de tous. Qui l’eut Crüe? Päscal Vüille! Mötley Crüe, «The final tour» (very special guest: Alice Cooper), le 9 novembre à Bâle (St. Jakobshalle). Un objet historique mais très dispensable gratte aux côtés de John Wetton (chant, basse), Goeff Downes (claviers) et Carl Palmer (batterie). A lui seul, le contexte nourrit la valeur historique du moment. La tournée alors en cours, en plus de promouvoir l’album «XXX», servait de décor aux célébrations du 30e anniversaire de la formation du groupe, savant croisement entre Yes, King Crimson, ELP et les Buggles. «Heat of the moment», «Only time will tell», «Wildest Asia en version originale (depuis la gauche): Goeff Downes, John Wetton, Carl Palmer et Steve Howe. De l’histoire ancienne. LDD dreams», «The smile has left your eyes», «Here comes the feeling», «Don’t cry» ou encore «Open your eyes» – sans le savoir, tout le monde connaît un hit d’Asia –, aucun tube des deux premiers albums ne manquent à la setlist. Vendu à plus de 10 millions d’exemplaires en 1982, «Asia» avait pointé neuf semaines en tête du Billboard américain. En 1983, son successeur, «Alpha», s’était contenté de trois petits millions de vinyles et cassettes. Le solde de l’enregistrement est un savant panachage des meilleures pièces de «Phœnix» (2008), «Omega» (2010) et «XXX» (2012) – du bon matériel, sans plus –, les livraisons asiatiques depuis la reformation du groupe en 2006 sous sa forme originale. Mais bon… Les refrains faciles et les claviers «plombiers» ne font plus recette aujourd’hui. Le monde évolue, la musique aussi. Asia et ses alertes sexagénaires – John Wetton soigne un cancer de la prostate – tirent leurs der- HOUSE OF LORDS Entre FM Knorr et Prog Maggi: la bonne recette Tiens, les House of Lords sévissent toujours. Avec leur look miangélique mi-satanique – le premier morceau d’«Indestructible» s’appelle «Go to hell» –, ils distillent toujours un subtil dosage de prog et de FM. Recette? Certes, mais une bonne! PIERRE-ALAIN BRENZIKOFER LA PLAYLIST DE... Christophe Meyer [email protected] ASIA Les dinosaures du rock FM reviennent avec «Axis XXX live» Deux écoles s’affrontent. Celle des fans, qui vénèrent la sortie d’un album live comme un instant de dévotion. Et il y a l’autre, celle du commun des mortels, vous, moi. «Axis XXX live» (Musikvertrieb), dernière livraison d’Asia, est un de ces disques que divisent. Ce double CD assorti d’un DVD est la captation d’un concert donné le 7 novembre 2012 sur la scène du Regency Ballroom de San Francisco, théâtre d’une des dernières apparitions de Steve Howe à la On avait quitté Jean Beauvoir en bassiste des Plasmatics, groupe punk célèbre pour exploser des bagnoles à la dynamite sur scène et aussi pour avoir poussé ses fans à bouter le feu au Volkshaus de Zurich. On y était et le concert avait duré 10 minutes. Wendy O. Williams, la désormais défunte chanteuse-stripteaseuse, avait cru que tous les Suisses se comportaient comme dans les livres de Heidi. Après avoir reçu trois bouteilles sur le crâne, elle avait dû revoir son jugement. Depuis, Jean Beauvoir est toujours un des rares Blacks à arborer une flamboyante coupe d’Iroquois. Il s’est fait connaître grâce à son hit, «Feel the heat», retenu par le rusé Sylvester Stallone comme thème du film «Cobra». On saute quelques étapes? Aujourd’hui, Jean le Bon vient de commettre une de ces galettes suintant le rock ricain par tous les pores, entre balades pas trop sirupeuses et riffs saignants. Son compagnon de jeu n’est autre que le guitariste Micki Free, subtil mélange de sang irlandais, comanche et cherokee. Un tout bon, celuilà, accessoirement très actif sur le front du programme Native Music Rocks. Tatoué comme un membre de gang latino, il ne fait certes pas penser à Crazy Horse. Mais tant qu’on a l’esprit. En tout cas, l’album de Beauvoir/Free, «American Trash» (Musikvertrieb) vaut le détour. nières cartouches. D’accord, en janvier 2013, Steve Howe a laissé sa place à Sam Coulson, guitariste de 28 ans. Et c’est là que «Axis XXX live» dérape. Entre l’enregistrement dudit concert et sa sortie dans le bac, Asia a produit en 2014 le particulièrement fade «Gravitas» avec son gamin six-cordiste. Niveau timing, c’est retour vers le futur. On soupçonne une pêche aux royalties entre amis. Car Asia vit en total décalage avec la scène rock et prog du XXIe siècle. Qu’importe. Le nom du groupe est intimement lié à l’avènement de MTV, qui a grandi avec le supergroupe. Ou l’inverse. Le 6 décembre 1983, la diffusion de «Asia in Asia» en direct du Nippon Budokan Hall reste la première retransmission via satellite de l’histoire de MTV. En 2015, Asia a davantage sa place dans les «Coups de cœur d’Alain Morisod» que sur les écrans du tentaculaire réseau américain. Cruel, mais réaliste. LAURENT KLEISL J’ai envie de vous parler de «bricolage» dans ce Riffs Hifi d’aujourd’hui. Mais attention, de bricolage avec un grand G. Un bricolage digne de figurer parmi les grands noms du Panthéon du rock. D’ailleurs, que serait le rock sans bricolage? Mais attention, les analyses qui vont suivre n’engagent que moi et une bonne part de mon imagination fertile. THE BEATLES Nohwhere man (1965) Après les superbes harmonies vocales en introduction, écoutez comment entrent les instruments. Lennon avait travaillé une introduction musicale. Pourquoi ne figure-t-elle pas sur ce morceau? J’ai envie de croire qu’à un moment donné, une erreur est apparue et que, pour la cacher, l’ingénieur du son, George Martin, a tout simplement coupé les instruments pour ne laisser que la voix. LINDA VAN DYCK Stengun (1966) Magnifique batterie avec ambiance et rythme, qui peut vaguement faire penser à celui des «Cactus» de Dutronc. Mais quand la guitare s’emballe, pour parler français, le batteur est aux fraises. Une petite perle hollandaise à découvrir sur Youtube. MICHEL POLNAREFF Le bal des Laze (1968) Un titre culte et ô combien parfaitement construit. Pourtant, écoutez bien à partir de 3’47! Polnareff sort complètement du tempo pendant trois secondes. Il repart avec précision sur le «Je ne suis …». Effet donné volontairement ou alors une «erreur» passée inaperçue? LED ZEPPELIN When the levee breaks (1971) John Bonham, le batteur, vient de recevoir une nouvelle batterie. Impatient d’essayer son instrument, il l’installe dans le hall d’entrée d’une maison où le groupe enregistre. L’ingénieur du son se trouve dans la régie quand John commence de jouer. Scotché par la qualité du son, il se rend alors compte que deux micros sont restés branchés et «oubliés» dans la cage d’escalier au-dessus de la batterie. Ce sera le son définitif.