AYLMER, Louise-Anne, « Recollections of Canada », dans Rapport

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AYLMER, Louise-Anne, « Recollections of Canada », dans Rapport
AYLMER, Louise-Anne, « Recollections of Canada », dans Rapport de l'archiviste de la province
de Québec pour 1934-1935, s.l., Rédempti Paradis, 1935, 456 p. [TÉMOIGNAGE DE 1831]
Lady Louise-Anne, fille cadette de sir John Cald, épouse en 1801 l'officier et administrateur anglais
Mathew Whitworth-Aylmer. Ils viennent au Canada en 1830, Aylmer vient d'être nommé onzième
gouverneur général. Ils y demeurent jusqu'en 1835 car, jugé trop conciliant, Aylmer est rappelé en
Angleterre.1
Les extraits qui suivent contiennent des renseignements sur le Canada que lady Aylmer
communiquait à des parents ou amis par lettres. Lorsqu'elle jugeait que certains renseignements
étaient particulièrement intéressants, elle les retranscrivait dans son journal. Comme on pourra le
constater à la lecture des extraits qui suivent, lady Aylmer était aussi sympathique aux Canadiens
français que l'était son mari.2
[Lettre adressée à la comtesse de C. en février 1831]. «[...] We have an Indian Village
called Lorette, nine miles from Quebec, where the Indians, though they have learnt some of the
habits, with too many of the Vices of their more civilised neighbours, are yet sufficiently
Extraordinary looking to be very amusing; their dress and customs are very savage and I assure
you, that when I was present at a kind of Levee, where Lord Aylmer and I received a deputation
from the Village of Lorette where these Indians live, their dark faces painted with streaks of
Vermilion, and their uncouth dress or rather undress was so novel, and so unlike anything I had
ever seen, on the stage or in masquerade, that I was highly Excited. These poor people speak
french, which as you of course are aware, is the language of the habitans or Canadians properly
so called, and as it is not quite the french of the present day, I am assured that you are carried
back to the time of Louis 14 or 15, as many of their Customs in Lower Canada have not changed
since the first Establishment of the french in this part of the Country.
1
Thomas Chapais dans son Cours d'histoire du Canada écrit à propos de lord Aylmer ce qui suit : « Lord
Aylmer a été fort maltraité par nos historiens, et son nom a été classé à côté de ceux de Craig et de Dalhousie. Et
cependant quand on entre, comme nous l'avons fait, dans l'examen approfondi de sa correspondance, on est forcé de
se dire qu'il ne méritait pas l'animadversion dont il fut assailli. L'étude des dépêches et des documents ne nous
permet pas de concourir dans les jugements rigoureux dont il a été l'objet. Il a commis des erreurs de jugement, sans
aucun doute. Mais il a surtout été victime des circonstances. Et la justice nous impose le devoir de déclarer qu'il
avait des intentions droites, des dispositions bienveillantes envers les Canadiens-Français et qu'il était animé d'un
grand désir d'impartialité et d'équité. » (Rapport de l'archiviste de la province de Québec pour 1934-1935, p. 279)
2
Grand dictionnaire encyclopédique Larousse (GDEL); VEYRON, Dictionnaire canadien des noms propres;
Rapport de l'archiviste de la province de Québec pour 1934-1935, pp. 279-280; DUFEBVRE, Cinq femmes et nous,
pp. 207-208.
Upper Canada is chiefly Colonised by English (or rather British) and Americans.
I so
greatly prefer the french language to our own, when spoken by the Lower orders, that I rejoice
the population is french.
In Society, English is generally spoken, but many of the Canadian
ladies are better pleased when you converse with them in french and some cannot speak English
at all, which rather proves the disinclination to become very English.
A happier and a more
contented population does not Exist, and they have every reason to be so, their houses
comfortable, provisions abundant, the rigors of the climate guarded against by suitable Clothing,
no Taxes, and the mildest Laws and Government. » (p. 287)

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