Reva Stone - Horizon zero
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Reva Stone - Horizon zero
Horizon zéro : Horizon deux : Imiter : septembre 2002 « Ce que nous semblons être n’est pas ce que nous sommes, mais ce que nous pensons être. » Reva Stone Bio [www.members.shaw.ca/revastone/] [www.snacc.mb.ca/multipleandmutable/] [www.snacc.mb.ca] [media.macm.org/biobiblio/metamorphoses/index.htm] [www.members.shaw.ca/revastone/] [www.mars-patent.org/projects/projects.htm] p. 24 Manitobaine, Reva Stone est une artiste média indépendante. Elle a reçu un baccalauréat en beaux-arts de l’école d’art de l’Université du Manitoba et travaille actuellement en arts visuels. Ses projets comprennent des projections vidéo et, depuis 1987, des installations interactives intégrant des ordinateurs. L’art de Reva Stone reflète presque toujours son intérêt pour la relation entre la technologie et le corps humain. Son art explore l’intégration subtile de la technologie dans notre vie de tous les jours, et les changements presque invisibles qu’entraîne dans nos vies cette intégration. Par exemple, son Sentient Body (La chambre blanche, Québec, 1998) présente, sur un écran vidéo interactif, une reproduction de l’image des spectateurs, laquelle s’altère progressivement, explorant ainsi la malléabilité du corps humain à l’âge des interventions médicales tous azimuts. Parmi les autres installations solos reflétant ces mêmes thèmes, on notera Veridical Body (1998) et Interstitial Spaces (1995-97). Collaborer avec d’autres artistes pour réaliser des projets a aussi été une priorité pour Stone. Ces projets incluent notamment des installations interactives telles que No One... in Conversation (avec Richard Dyck, 1994) et Skin Notwithstanding (avec Richard Dyck, 1997). Stone a aussi été la curatrice adjointe de The Multiple and Mutable Subject (1999) — un symposium sur le « sujet postmoderne » et sur Internet, avec Vera Lemecha et le Saint Norbert Cultural Centre de Winnipeg (1999). Récemment, Stone a travaillé sur Imaginal Expression (œuvre en cours de production), une coproduction avec le Centre des arts de Banff. Il s’agit de l’installation d’une galerie virtuelle tridimensionnelle permettant une interaction simultanée entre les spectateurs en ligne et les visiteurs déjà dans la galerie. Ce travail incorporera les recherches récentes de Stone dans le domaine du modelage virtuel des molécules de protéines (la composante de toute vie biologique). Stone donne à ses modèles des textures à l’aide de tissus corporels et d’autres manifestations visibles comme la peau, les cheveux et les cicatrices. En composant avec ces extrêmes visuels par le truchement d’un montage interactif, Stone espère réincorporer des expériences vécues dans le discours sur la biotechnologie et la virtualité. Les premiers pas de Reva Stone dans la robotique ont été Carnevale 1.0 (présenté au Photographer’s Gallery, Saskatoon, en 2000) et Carnevale 2.0 (présenté en 2001 comme élément de l’exposition Métamorphoses et clonage au Musée d’art contemporain de Montréal). Ses autoportraits de style fembot explorent le contraste entre la mémoire organique et externe, le corps et l’archive digitale. Une présentation détaillée de plusieurs œuvres de Reva Stone, robotiques ou autres, ainsi qu’une liste de lectures suggérées se trouvent sur son site Web. Ceux qui sont intéressés par le prochain projet de l’artiste, qui consiste à envoyer Carnevale 3.0 sur la planète Mars, sont invités à visiter The Mars Patent. Horizon zéro : Horizon deux : Imiter : septembre 2002 « Ce que nous semblons être n’est pas ce que nous sommes, mais ce que nous pensons être. » Reva Stone Idées « Le corps est un lieu de transformation. » [www.members.shaw.ca/revastone/] « Notre connaissance de nous-mêmes nous vient de la chair. » «Si nous voyons uniquement le corps comme matrice de l’information, il devient alors envisageable de s’en passer.» p. 25 Se passer de la chair Nous sommes liés aux machines. Elles se sont insinuées dans notre vie quotidienne jusqu’à devenir presque invisibles. Des appariements humain/machine tels que les implants neuronaux, les prothèses, l’ingénierie génétique, les greffes d’organes artificiels, les ordinateurs biologiques, les logiciels de vie artificielle et les réalités virtuelles interactives sont en train de reformuler nos concepts du moi. Ces technologies sont étrangement intimes, car ce sont nos propres corps qui constituent les matériaux sur lesquels elles opèrent. Les distinctions entre l’organique et l’artificiel, l’humain et la machine, le vivant et l’inerte, sont devenues sujettes à mutation. J’ai trouvé important d’étudier cet espace qui se situe à la rencontre de notre expérience vécue et de nos technologies. Posséder un corps est une composante essentielle de notre identité et de notre individualité. Notre connaissance de nous-mêmes nous vient de la chair. Nos esprits ne sont pas de simples coquilles creuses, ils contiennent l’information et la structure psychique qui proviennent de l’expérience corporelle. J’ai travaillé ces derniers temps à une nouvelle œuvre qui s’inspire non seulement de mon histoire et de mon identité, mais aussi de mes préoccupations théoriques actuelles. J’y analyse la tendance présente à réduire le corps humain à un objet, à une archive digitale. Si nous voyons uniquement le corps comme matrice de l’information (codes génétiques, détails téléchargeables, etc.), il devient alors envisageable de s’en passer. Le corps s’en trouve interchangeable et même éventuellement remplaçable. Dans un modèle standardisé de la conscience humaine, où se situent l’expérience vécue, la mémoire et les sensations ? En utilisant la vidéo et en manipulant la manière dont les images sont stockées par la suite, je cherche à comprendre comment nous construisons notre perception de nousmêmes dans la durée, en fonction de notre mémoire et de notre expérience corporelle. J’essaie également de déterminer comment cette expérience est modifiée par les nouvelles technologies. Horizon zéro : Horizon deux : Imiter : septembre 2002 « Ce que nous semblons être n’est pas ce que nous sommes, mais ce que nous pensons être. » Reva Stone : Carnevale Description Carnevale : sans chair [www.members.shaw.ca/revastone/| p. 26 Un double découpage grandeur nature en aluminium (représentant Reva Stone jeune fille) déambule dans la galerie sur une plate-forme mobile. Une caméra vidéo et un vidéoprojecteur sont intercalés entre ces deux découpages identiques. Le dispositif interagit avec les visiteurs qui entrent dans la galerie en s’orientant et en se déplaçant vers eux. Leur image et leurs mouvements sont filmés aléatoirement. Ces images sont alors combinées et superposées à d’autres images, conservées en mémoire, puis projetées hors du corps métallique du robot grâce au vidéoprojecteur. Après plusieurs lectures, soit l’ordinateur ajoute la nouvelle vidéo à sa mémoire, soit il s’en débarrasse et l’efface. Quand il est seul dans la galerie, le dispositif récupère au hasard des images de sa banque de données, les combine, les superpose et les projette dans l’espace d’exposition. Carnevale (Sans chair) garde des images d’un lieu à l’autre, se construisant ainsi une banque de données d’expériences vécues pour lesquelles les images vidéos sauvegardées deviennent mémoire d’événements réels. Cet instrument d’expérimentation, cette entité désincarnée a la capacité de dévoiler le comportement humain en générant des mouvements de réaction, en traitant l’information et en accédant à sa mémoire. Le souvenir, le sens physique et la perception deviennent des entités sujettes à mutation.