l`osteosarcome vertebral osteosarcoma of the vertebral
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l`osteosarcome vertebral osteosarcoma of the vertebral
Article original L’OSTEOSARCOME VERTEBRAL OSTEOSARCOMA OF THE VERTEBRAL COLUMN N’Dri Oka D.1, Haidara A.1, Boni N. R.1, Koffi K.2, Varlet G.1, Ba Zeze V.1 1- Service de Neurochirurgie CHU de Yopougon. 21 BP 632 ABIDJAN 21, Rép. Côte d’Ivoire. 2- Service d’Anatomie Pathologie CHU de Treichville, Rép. Côte d’Ivoire. Résumé Summary ostéosarcome vertébral est une affection rare. Les auteurs rapportent un nouveau cas diagnostiqué chez un patient de 36 ans sans antécédent pathologique particulier. Le tableau clinique était celui d’une compression médullaire apparemment d’installation brutale. Les aspects radiologiques et anatomopathologiques de cette affection ont été présentés. Le diagnostic différentiel avec une tumeur à cellules géantes et l’ostéoblastome est difficile. Le pronostic reste sombre avec une survie dépassant rarement deux ans. L’ pinal osteosarcoma is a rare disease. The authors report a new case diagnosed in a 36 year old man. Clinical picture was a rapidly spinal cord compression. Histological and radiograph aspect of this pathology are presented. The differential diagnosis with giants cells tumor and osteoblastoma is difficult. The prognosis is severe and the mortality can appear two years after the diagnosis and the treatment. Mots-clefs : Ostéosarcome - Vertèbre. Key-words : Ostéosarcoma - Vertebrae. RACHIS - Vol. 15, n°1, Février 2003. S 41 Fabrice Michel, Bernard Parratte, Anne Cosson , Laurent Tatu , Guy Monnier , Daniel Wendling ostéosarcome est la tumeur maligne primitive osseuse la plus fréquente après les myélomes. Cependant la localisation rachidienne est rare représentant moins de 5% des tumeurs vertébrales primitives (7). Nous rapportons un nouveau cas diagnostiqué au service de neurochirurgie d’Abidjan. L’ Observation Monsieur K. O. âgé de 36 ans, un comptable malien sans antécédent de maladie de Paget ni d’irradiation rachidienne a été admis dans le service de Neurochirurgie le 11 décembre 2001. Il se plaignait depuis le mois de juillet 2001 de lombalgies survenues lors d’un effort de soulèvement d’objet lourd. Secondairement ces lombalgies irradiaient aux membres inférieurs de topographie L4 bilatérale. Il a été admis devant ce tableau clinique dans un service de Rhumatologie où la saccoradiculographie effectuée montrait une image de sténose canalaire lombale. Il était donc traité médicalement. Le 6 décembre 2001 à l’occasion d’un traumatisme minime (chute de son lit). Il présenta une paraplégie flasque qui a motivé sans admission dans le service de Neurochirurgie. La myélographie (figure 1) complétée par une tomodensitométrie rachidienne (figure 2) montrait une ostéolyse corporéale de T12 et son arc postérieur étendue à la tête de la 12ème côte droite. Une laminectomie pratiquée en urgence permettait de découvrir une lésion ostéolytique et friable très hémorragique intéressant aussi bien le corps de T12, l’arc postérieur que la tête de la 12ème côte à droite. Cette lésion accompagnée d’une épidurite engainante a été prélevée pour un examen anatomopathologique. L’examen anatomopathologique du prélèvement (figure 3) mettait en évidence une prolifération de grandes cellules polymorphes de forme parfois anguleuse souvent en couronne ou en croissant. Cet examen retrouvait la présence de mitoses anormales et un stroma fibrillaire avec peu de matériel ostéoide. Cet aspect anatomopathologique a permis de conclure à un ostéosarcome vertébral. L’échographie abdominale était normale de même que la radiographie pulmonaire et le cliché panoramique du squelette osseux. La chimiothérapie n’a pu être entreprise quant le patient décéda le 15/01/2002 de complications de décubitus à type d’escarres et de fièvre inexpliquée. RACHIS - Vol. 15, n°1, Février 2003. Figure 1 : Myélographie thoracique de face montrant un tassement corporeal de la vertèbre T12 et le ralentissement de la progression du produit radio opaque. Figure 2 : Tomodensitométrie rachidienne montrant une lésion ostéolytique intéressant le corps et l’arc postérieur de T12. Commentaires L’ostéosarcome vertébral est une affection rare (1, 7, 11). Khalfallah dans une revue de la littérature en 1997 42 Présentation clinique et intérêt des explorations électrophysiologiques dans la hernie discale thoracique - un alignement d’ostéoblaste le long des lamelles osseuses, - un stroma habituellement dense avec une cellularité élevée, - la présence fréquente d’un foyer cartilagineux et de cellules géantes. L’ostéoblastome est le principal diagnostic différentiel. Il s’agit d’une tumeur histologiquement bénigne proche de l’ostéome ostéoïde, c’est-à-dire qu’il est caractérisé par l’existence d’un nidus, siège de calcification entouré par un riche stroma fibrovasculaire avec une réaction osseuse dense (9, 11). L’ostéoblastome est plus volumineux que l’ostéome ostéoide, comporte un risque de récidive et atteint le sujet jeune. Figure 3 : Coupe histologique montrant la prolifération de grandes cellules avec la présence de mitose Son siège préférentiel est lombal ou anormales. cervical (11). Le traitement est très discuté (4, 8). Il consiste (3, 4, 12) en une chimiothérapie primitive n’a recensé que 66 cas d’ostéosarcome primitif (5). Il suivie d’une vertébrectomie totale mais si le diagnospeut être primitif ou survenir après une radiothérapie, tic est fait devant un tableau de compression rédiculosur une maladie de Paget ou sur un ostéoblastome (2, médullaire comme dans notre cas il est préconisé de 6, 9, 11). Son siège préférentiel est le rachis lombal (4, faire la chirurgie suivie de la radiothérapie puis de la 6, 9). La localisation thoracique comme dans cette chimiothérapie. observation est retrouvée dans 23% des cas. Dans une L’acte chirurgical (5, 12) peut être précédé d’une emborevue de la littérature faite par Peyrade, il constatait lisation tumorale intra artérielle. Il consistera si possible une légère prédominance masculine avec 56 % d’homen une vertébrectomie, greffe osseuse et une fixation au mes contre 44% de femmes (29). La forme primitive ème niveau du rachis cervical, dorsal, lombaire ou en une survient après la 3 décade de la vie. Ce fut le cas exérèse tumorale monobloc carcinologique au niveau du dans la présente observation. sacrum. Cet acte chirurgical est suivi d’une polychimioAu plan clinique, les ostéosarcomes vertébraux se thérapie systématique utilisant la doxorubicine, la vinmanifestent essentiellement par des douleurs rachicristine et le methotrexate à forte dose et d’une radiothédiennes et quelque fois par la perception d’une masse rapie de 45 Gy en 4,5 semaines au niveau du rachis au para vertébral (9). La compression médullaire peut dessus de L2 et 60 Gy en 6 semaines au dessus de L2. être ainsi considérée comme l’expression d’un retard Au niveau du sacrum lorsqu’une chirurgie d’exérèse diagnostique. La radiographie standard au rachis mond’emblée monobloc et carcinologique ne paraît pas postre une lésion ostéolytique dans 48% des cas mais sible, une chimiothérapie préopératoire peut être envisamontrer une ostéocondensation dans 27% des cas (9). gée afin de rendre l’acte chirurgical plus réalisable en La tomodensitométrie confirme l’ostéolyse vertébrale cas de réponse tumorale. L’attitude actuelle préconise en avec une extension paravertébrale quasi constante (9). semi urgence la confirmation diagnostique au moyen L’imagerie par résonance magnétique (IRM) analyse d’une biopsie suivie d’une chimiothérapie précédant mieux l’extension intracanalaire de la lésion (9). Le l’exérèse chirurgicale (5). Le traitement le plus efficace diagnostic différentiel avec les lésions vertébrales semble être une chimiothérapie première suivie d’une infectieuses ou tumorale est difficile. exérèse chirurgicale la plus complète possible puis d’une Les critères histopathologiques (9) permettant le diaseconde suivie de chimiothérapie post opératoire (5). gnostic d’ostéosarcome sont : L’ostéosarcome comporte un risque de dissémination - un pleiomorphisme habituel, RACHIS - Vol. 15, n°1, Février 2003. 43 Fabrice Michel, Bernard Parratte, Anne Cosson , Laurent Tatu , Guy Monnier , Daniel Wendling observation. La survie moyenne est de 17 mois pour le type ostéoblastique, 2 fois moins pour le type chondroblastique, et pour les autres formes histologiques, la durée de survie n’est pas évaluée compte tenu du nombre insuffisant. métastatique (3, 12). Jusqu’à ces dernières années contrairement aux ostéosarcomes des os périphériques. Le pronostic de l’ostéosarcome de topographie rachidienne reste sombre avec un taux de survie ne dépassant guère 2 ans. La survie au delà de 5 ans est possible (5, 12). Cette survie décroît quand l’âge augmente (9). Peyrade citant Meyers disait qu’un âge compris entre 13 et 21 ans est gage d’une survie prolongée sans récidive (9). Le pronostic paraît lié au potentiel évolutif, de la qualité d’exérèse, de l'âge du patient, de son état neurologique au moment du diagnostic et du type histologique de l’ostéosarcome (5). Le patient peut décéder des complications de décubitus liées à une paraplégie flasque comme dans notre Conclusion L’ostéosarcome vertébrale est une affection rare de mauvais pronostic. Une parfaite collaboration entre chirurgiens, oncologues et anatomopathologistes permettrait d’améliorer son pronostic. ■ Bibliographie 1- Benezech J, Fuentes J M. Les tumeurs primitives du rachis. Etude coopérative multicentrique. Neurochirurgie 1989 ; 35 : 317-322. 2- Dikinson P J, MC Entee M C, Lipsitz D, Keel K, Le Couteur R A. Radiation indnad vertebral osteosarcoma following treatment of an intradural extramedullary spinal cord tumor in a dog. Vet Radiol Ultrasound 2001 ; 42 (5) : 460-70 3- Fuentes J M, Benezech J. Les tumeurs primitives du rachis. Stratégie du traitement chirurgical des tumeurs primitives du rachis. Neurochirurgie 1989, 35 : 323-327. 4- Khalfallah M, Malca S, Roche P H, Duffaud F, Garbe L, Pellet W. Ostéosarcome primitif vertébral. A propos d’une observation. 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