Accents - Observatoire de l`Espace

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Accents - Observatoire de l`Espace
GUIDEPEDAGOGIQUE
« Accents »
Depuis les premiers mots lâchés en russe en 1961 dans l’Espace circumterrestre par
Youri Gagarine, les multiples vols spatiaux qui ont emporté des cosmonautes, des
spationautes, des astronautes et des taïkonautes ont fait résonner l’orbite terrestre
des différents accents des langues de la Terre. Assurément, les messages adressés à
leurs collègues, proches, et parents ont gardé trace de cette diversité !
Le premier «cosmonaute» de l’histoire. Il est soviétique et
s’appelle Youri Gagarine. Il a décollé le 12 avril 1961, pour
effectuer une révolution autour de la Terre en 1h48.
© TASS
Le «spationaute» Jean-Loup Chrétien, premier français qui
a passé 8 jours en micropesanteur à bord de la station
Saliout-7 en 1982. © CNES
Le vaste programme de la Station spatiale internationale
a conduit des astronautes de tous horizons à s’entraîner,
travailler et vivre ensemble, tel cet équipage qui a
participé à la construction de l’ISS en 1998. © NASA
Yang Liwei est le «taïkonaute» qui a permis à la Chine
d’acquérir, en octobre 2003, la maîtrise des vols habités.
© D.R.
GUIDEPEDAGOGIQUE
Suggestions d’écriture
Lors de la rencontre de deux vaisseaux spatiaux en orbite, les deux équipages
font connaissance ; leur conversation est retransmise dans le centre de contrôle
au sol. Une stagiaire présente dans le centre commente l’histoire dans une lettre
adressée à une de ses camarades de promotion. En retour, elle l’interroge...
Un apprenti spationaute passe d’un centre d’entraînement à un autre, sans
pouvoir s’adapter aux différents environnements cosmopolites. Il s’en ouvre à
son frère dans ses lettres. Ce dernier l’encourage...
Sources documentaires
L E S A MBASSA D EUR S D E L' E S PAC E
Au début 2006, 439 hommes et femmes de 34 nationalités ont été envoyés dans l'Espace. La liste donne
la date du premier vol dans l’Espace pour chaque ressortissant et le véhicule spatial qui l’emportait
1991, Autriche
Franz Viehböck à bord d’un
vaisseau spatial Soyouz
1961, Union Soviétique
1982, France
1992, Belgique
Youri Gagarine à bord d’une
capsule Vostok
Jean-Loup Chrétien à bord
d’un vaisseau spatial Soyouz
Dirk Frimout à bord de la
navette spatiale Atlantis
1961, Etats-Unis
1983, Allemagne de l'Ouest
1992, Italie
Alan Shepard à bord d’une
capsule Mercury
Ulf Merbold à bord de la
navette spatiale Columbia
Franco Malerba à bord de la
navette spatiale Atlantis
1978, Tchécoslovaquie
1984, Canada
1992, Suisse
Vladimir Remek à bord d’un
vaisseau spatial Soyouz
Marc Garneau à bord de la
navette spatiale Challenger
Claude Nicollier à bord de la
navette spatiale Atlantis
1978, Pologne
1984, Inde
1994, Kazakhstan
Miroslaw Hermazewski à bord
d’un vaisseau spatial Soyouz
Rakesh Sharma à bord d’un
vaisseau spatial Soyouz
Talgat Musabayev à bord
d’un vaisseau spatial Soyouz
1978, Allemagne de l'Est
1985, Pays-Bas
1996, Australie
Sigmund Jähn à bord d’un
vaisseau spatial Soyouz
Wubbo Ockels à bord de la
navette spatiale Challenger
Andrew Thomas à bord de la
navette spatiale Endeavour
1978, Bulgarie
1985, Mexique
1997, Ukraine
Georgi Ivanov à bord d’un
vaisseau spatial Soyouz
Rodolfo Neri à bord de la
navette spatiale Atlantis
Leonid Kadenjuk à bord de
la navette spatiale Columbia
1980, Hongrie
1985, Arabie Saoudite
1998, Espagne
Bertalan Farkas à bord d’un
vaisseau spatial Soyouz
Salman Al-Saud à bord de la
navette spatiale Discovery
Pedro Duque à bord de la
navette spatiale Discovery
1980, Vietnam
1987, Syrie
1999, Slovaquie
Pham Tuan à bord d’un
vaisseau spatial Soyouz
Mohammed Faris à bord
d’un vaisseau spatial Soyouz
Ivan Bella à bord d’un
vaisseau spatial Soyouz
1980, Cuba
1988, Afghanistan
2002, Afrique du Sud
Arnaldo Tamayo Menendez à
bord d’un vaisseau spatial Soyouz
Abdul Ahad Mohmand à bord
d’un vaisseau spatial Soyouz
Mark Shuttleworth à bord
d’un vaisseau spatial Soyouz
1981, Roumanie
1990, Japon
2002, Israël
Dumitru Prunariu à bord d’un
vaisseau spatial Soyouz
Toyohiro Akiyama à bord
d’un vaisseau spatial Soyouz
Ilan Ramon à bord de la
navette spatiale Columbia
1981, Mongolie
1991, Royaume-Uni
2003, Chine
Jugderdemidyin Gurragcha à
bord d’un vaisseau spatial Soyouz
Helen Sharman à bord d’un
vaisseau spatial Soyouz.
Yang Liwei à bord d’une
capsule Shenzou
RENCONTRE APOLLO-SOYOUZ : Extrait des
échanges entre les équipages et le Président des
Etats-Unis (dont on n’entend pas les réponses),
lors de la rencontre Apollo-Soyouz en 1975 :
Valery Kubasov : Nous avons de la bonne
nourriture spatiale. Il y a de la soupe russe, et du
jus de fruit, du café, et beaucoup d’eau ! Pas de
bière, pas de crabe.»
«Deke Slayton : Eh bien, Tom vient de me le
répéter, monsieur. Bien, oui, j’ai plein de conseils
pour les jeunes, mais je pense que l’un des plus
importants est d’abord de décider de ce qu’on
veut vraiment faire, et ensuite de ne jamais
abandonner tant qu’on n’y est pas arrivé...
Vance Brand : Mr le Président, je pense,
d’une certaine manière, que notre projet, et
en particulier l’entraînement que nous avons
suivi, a été une sorte de modèle pour le futur,
pour d’autres projets similaires. Je pense que
cela a été une expérience réellement plaisante
d’apprendre le Russe et d’être amené à travailler
avec les cosmonautes, et je pense que nous avons
quelques idées qui aideront probablement les
gens qui seront impliquées dans des programmes
similaires à l’avenir...
Poignée de main historique entre les cosmonautes russes et
les astronautes américains lors de l’amarrage des vaisseaux
Apollo (Etats-Unis) et Soyouz (Union Soviétique). © TASS
LES PRINCIPAUX CENTRES D’ENTRAINEMENT :
La diversité culturelle des spationautes est
principalement représentée dans les centres
d’entraînement et dans les stations spatiales, hier
la station soviétique MIR, aujourd’hui l’ISS. Les
spationautes de diverses nationalités se retrouvent
le temps de leur formation (environ 2 ans) dans
les deux principaux centres d’entraînement que
sont la Cité des Etoiles, près de Moscou et le
Johnson Space Center, à Houston, aux EtatsUnis.
au sol et en vol et établit le calendrier des
missions de la navette spatiale. Au cours de leur
longue période de formation, les astronautes
apprennent à se connaître parfaitement. Ils
peuvent avoir à apprendre une langue étrangère
- le russe - (l’anglais est obligatoire) et subissent
une formation pratique et théorique très intense.
Selon leur nationalité ou les besoins de la mission,
les astronautes sont amenés parfois à compléter
leur formation lors de leurs visites dans d’autres
centres d’entraînement.
La cité des Etoiles (Centre Youri Gagarine)
L’EAC (Centre des Astronautes Européens,
European Astronaut Centre) à Cologne
(Allemagne)
Située à 35 Km au nord est de Moscou, et créée
en 1960, la Cité des Etoiles est une petite ville
de 5000 habitants qui abrite les cosmonautes
en service, les cosmonautes retraités et leurs
familles, quelques commerces, un cinéma et un
groupe scolaire fréquenté par 800 enfants.
Ce centre dispose de tous les équipements
et installations nécessaires à la formation
des cosmonautes, notamment l’imposante
centrifugeuse, machine tournante destinée à
simuler les effets de l’accélération. En 45 ans, la
Cité des Etoiles a formé plus de 200 cosmonautes,
dont 25 % d’étrangers.
Johnson Space Center
Ce centre qui dépend de la Nasa organise et dirige
les opérations de vols spatiaux pour la sélection
et l’entraînement des équipages d’astronautes. Il
participe à l’élaboration et à la mise en œuvre des
équipements de simulations et d’entraînement,
met au point les systèmes informatiques utilisés
Cet Etablissement de l’Agence Spatiale
Européenne créé en 1989 est chargé de recruter
les spationautes européens, de coordonner leur
formation et de déterminer leur affectation à
des activités en vol ou sol. Il permet à d’autres
spationautes des Etats-Unis, Russie, Canada
et Japon, de parfaire leur connaissance sur
les éléments européens de la station spatiale
internationale. Une des méthodes de formation
est la répétition d’activités orbitales dans un
très grand bassin contenant des modules de
vaisseaux spatiaux. L’EAC dispose aussi de
maquettes grandeur nature de modules
spatiaux : notamment le véhicule ravitailleur
ATV et le laboratoire scientifique Columbus.
Des équipements informatiques très modernes
permettent aussi aux spationautes de s’entraîner
grâce à un système de réalité virtuelle.
Réflexions
LE METIER D’ASTRONAUTE : Texte de Michel
Viso, membre de la sélection d’astronautes du
Cnes de 1985, tiré du magazine L’Astronomie, vol
116, septembre 2002.
Et, au milieu de l’entraînement à la Cité des
étoiles pour ces missions vers l’ISS à bord d’un
Soyouz, il faut bien sûr aller effectuer un stage
à Houston !
«Spationaute, cosmonaute ou astronaute,
la multiplicité des appellations traduit aussi
la diversité des milieux et des lieux que nos
sélectionnés peuvent avoir à connaître. Chacun
a eu un parcours singulier, Jean-François Clervoy
par exemple a appris le Russe avant de rejoindre
le deuxième groupe d’astronautes de l’ESA et de
partir pour… Houston, Texas !
Le regroupement des astronautes sélectionnés
par les pays européens en un corps unique
basé à Cologne n’a pas non plus simplifié leur
vie. Certains sont en formation à Houston pour
obtenir leur « qualification » pour la navette
ou pour la station internationale. En attendant
une assignation pour une mission, ils naviguent
entre Houston et Cologne. Ceux qui ont obtenu
leurs qualifications en Russie sont maintenant
basés en Allemagne mais ils doivent retourner
régulièrement à la Cité des étoiles pour des
stages afin de conserver leurs qualifications
en attendant bien sûr d’avoir la chance d’être
affectés à un vol.
Parmi les autres astronautes français, plusieurs
ont fait un (ou plusieurs) stages à la Cité des
étoiles avant de s’établir aussi pour un temps au
Johnson Space Center : Jean-Loup Chrétien et
Patrick Baudry en 1984, de nouveau Jean-Loup
Chrétien et Michel Tognini en 1995, Philippe
Perrin en 1996 et Léopold Eyharts en 1998.
Seul Patrick Baudry n’a pas intégré le corps des
astronautes de la NASA.
Maintenant, le chemin se fait en sens inverse
pour certains astronautes européens. Ainsi
l’italien Umberto Vittori, après trois années
d’entraînement à Houston, a passé huit mois à
la Cité des étoiles afin de préparer le troisième
« vol taxi » à destination de la station spatiale
internationale, en avril 2002.
LA DIVERSITE CULTURELLE : L’accord intergouvernemental qui règle la coopération pour la
construction de la station spatiale internationale
ISS (projet auquel participent 16 pays) pose
dans un de ses principes que les critères de
sélection des astronautes sont fondés sur une
Entraînement au Johnson
Space Center. © NASA
Entraînement au Centre des
Astronautes Européens. © ESA
Au milieu de ces séjours prolongés ici et là, il
y a bien sûr tous les voyages nécessités par la
préparation à la manipulation des expériences, les
rencontres avec les scientifiques, les participations
aux congrès et conférences et, bien sûr, les
opérations de communication.
L’endroit où vous avez le plus de chances de
rencontrer fortuitement un astronaute, c’est
encore dans un aéroport ou un avion !»
aptitude générale à séjourner dans l’espace mais
également sur des considérations médicales,
comportementales et… linguistiques. Dans le
même esprit, la charte des astronautes européens
pose cinq grands principes dont un est le respect
des peuples et le sens de la culture.
Entraînement à la Cité des
Etoiles.© CNES
Confraternité à bord de la
Station spatiale © NASA