OMD 4 - Réduire la mortalité infantile
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OMD 4 - Réduire la mortalité infantile
OMD 4 - Réduire la mortalité infantile La mortalité infantile en Haïti est en baisse constante depuis 1990, bien que des efforts soutenus restent à faire pour garantir l’accès aux soins à tous les enfants, quelque soit leur milieu socioéconomique. L’Objectif 4 des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) vise ainsi à réduire de deux tiers, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans. Pour ce faire, l’OMD 4 analyse l’évolution du taux de mortalité infanto-juvénile (enfants de moins de 5 ans) et du taux de mortalité infantile (fréquence des décès avant l’âge d’1 an). Enfin, l’OMD 4 analyse la couverture vaccinale contre la rougeole des enfants d’1 an. Objectif 4: Réduire la mortalité infantile Cible 4A: Réduire de deux tiers, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans 4.1 Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans 4.2 Taux de mortalité infantile 4.3 Proportion d'enfants d'1 an vaccinés contre la rougeole OMD 4 - Les tendances mondiales Des progrès significatifs ont été réalisés, avec une baisse de la mortalité des enfants de plus d’un tiers. Dans les régions en développement, le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans a baissé de 35% entre 1990 et 2010. Le nombre de décès est passé de 12 millions en 1990 à 7,6 millions en 2010. La couverture vaccinale, notamment contre la rougeole, a permis de réduire ce taux. Néanmoins, l'Afrique Subsaharienne reste la région ayant le taux de mortalité le plus élevé. Le risque de décès est aussi plus élevé en zone rurale et dans les ménages les plus pauvres. Néanmoins, la progression reste trop lente pour que l’objectif soit atteint en 2015. Seulement dix des 67 pays définis comme ayant un taux de mortalité infantile élevé sont sur la bonne voie pour atteindre la cible OMD. Alors que le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans a baissé dans son ensemble, la proportion des décès ayant lieu durant le premier mois après la naissance est en augmentation, passant de 37% en 1990 à 40% en 2010. Par ailleurs, l’éducation de la mère demeure un puissant déterminant d’inégalité : les enfants de mères éduquées ont plus de chances de survivre que les enfants de mères sans éducation. Les progrès d’Haïti vers l’OMD 4 La mortalité infantile en Haïti est en baisse, mais pas assez pour atteindre la cible. De manière générale, la mortalité juvénile et infanto-juvénile a significativement baissé en Haïti depuis les années 90. Le taux d’enfants mourant avant l’âge de 5 ans a davantage baissé en Haïti qu’à l’échelle mondiale, avec une réduction de 44% des décès entre 1990 et 2012, passant de 156 morts pour 1000 naissances vivantes en 1990 à 88 en 2012. De même, la fréquence des décès de l’enfant de moins d’1 an a baissé de 52%, passant de 122 à 59 ‰. Malgré une réduction significative de la mortalité infantile, la cible sera difficilement atteignable d’ici 2015, dont l’objectif est de ramener le taux de mortalité infanto-juvénile à 50 ‰, et le taux de mortalité infantile à 34 ‰. 200 189.1 180 156.1 160 140 158.2 151.1 120 135 118.6 118 112 100 80 EMMUS III 96 86 EMMUS IV 88 EMMUS V 60 Trajectoire OMD 40 50.4 20 2015 2011 2009 2007 2005 2003 2001 1999 1997 1995 1993 1991 1989 1987 0 1985 Décès pour 1000 naissances vivantes Taux de mortalité infanto-juvénile D’autre part, il est à noté que l’évolution positive de la mortalité infantile en Haïti ne concerne pas la mortalité néonatale. En effet, au cours des dix dernières années le taux de décès des nourrissons avant l’âge de 1 mois a augmenté, passant de 30 à 31 décès pour 1000 naissances vivantes. Mortalité des enfants entre 2002 et 2012 120 100 112 96 79 68 80 60 40 88 59 30 33 31 2002 2007 2012 20 0 Mortalité infanto-juvénile Mortalité infantile Mortalité néonatale La couverture vaccinale est en net progrès. Le Programme Elargi de Vaccination (PEV) a permis des avancées significatives concernant la vaccination des jeunes enfants, en particulier contre la rougeole. En 2012, 45% des enfants âgés de 12 à 23 mois étaient complètement vaccinés, conformément aux recommandations de l’OMS et au calendrier vaccinal établi par le PEV, alors que seuls 30% des enfants étaient complètement vaccinés en 1994-95. En 2012, seuls 7% des enfants de cette tranche d’âge n’ont reçu aucun vaccin, tandis que ce taux était de 20% en 1994-95. La vaccination contre la rougeole, spécifiquement, a progressé de 11 % en l’espace de 18 ans, passant de 54% en 1994-95 à 65% en 2012. Bien que l’efficacité des campagnes de vaccination ait été prouvée, il est néanmoins nécessaire de prendre des dispositions visant l’intégration des vaccinations dans les pratiques routinières des établissements de santé à travers le pays. Proportion d'enfants d'un an vacciné contre la rougeole: 120.00% 100% 100.00% 80.00% 40.00% 57.70% 53.90% 60.00% Proportion d'enfants d'un an vacciné contre la rougeole 65.10% Trajectoire OMD 25.80% 20.00% 0.00% 1987 1995 2000 2006 2012 2015 La mortalité infantile reste intrinsèquement liée au milieu socio-économique et au niveau d’éducation de la mère. Plus le quintile de bien-être économique du ménage est bas, plus les taux de mortalité infantile et infanto-juvénile sont élevés. En effet, le taux de mortalité infanto-juvénile est de 104‰ pour le plus bas revenu, tandis que le niveau de revenu le plus élevé affiche un taux de mortalité infantojuvénile de 62‰. Par ailleurs, le niveau d’instruction de la mère a une directe influence sur la couverture vaccinale des enfants et sur le taux de mortalité infantile. En 2012, un enfant dont la mère n’a reçu aucune instruction court 1,5 fois plus le risque de mourir avant l’âge de 5 ans qu’un enfant dont la mère a fréquenté l’école jusqu’au secondaire. Mortalité infantile et infanto-juvénile selon le revenu du ménage (quintiles) 150 100 50 Mortalité infantile et infanto-juvénile selon le niveau d'instruction de la mère 150 104 62 51 62 100 113 72 65 50 0 90 54 73 0 Mortalité infantile Quintile le plus bas Mortalité infanto-juvénile Quintile le plus élevé Mortalité infantile Aucun Mortalité infanto-juvénile Primaire Secondaire L’accès aux soins et infrastructures sanitaires de base reste le principal facteur lié à la mortalité infantile et infanto-juvénile. Pour atteindre l’OMD 4 et capitaliser sur les récents progrès, il est impératif de soutenir ces dynamiques dans le temps. L’insuffisance des fonds et des ressources humaines peut notamment compromettre la consolidation de ces avancées.