Ports et structures flottantes – Recherches et innovations
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Ports et structures flottantes – Recherches et innovations
Session 1 Ports et structures flottantes – Recherches et innovations Président Dominique MICHEL, Président du Groupement des Entreprises Parapétrolières et Paragazières (GEP) Rapporteur Eric MOULINÉ Chef du département DPMVN du CETMEF De l'offshore pétrolier aux structures portuaires Dominique MICHEL Président du Groupement des Entreprises Parapétrolières et Paragazières (GEP) Digue de Monaco et urbanisation en mer René BOUCHET, Principauté de Monaco Le nouveau port de Monaco : Défi scientifique et technique - Point de vue du maître d'œuvre Michel VACHÉ, DORIS Engineering Ports et structures flottantes : Aspects hydrauliques (Murs d'eau, coefficient de transmission de la houle) Modélisation physique Etude expérimentale et numérique de la réponse à la houle d’une barge élastique Guy FACON, OCÉANIDE Bernard MOLIN, F. REMY, École Centrale de Marseille, Guy FACON, OCÉANIDE, A. LEDOUX, PRINCIPIA R.D. Structures portuaires de nouvelle génération : point de vue de l'entrepreneur Les ouvrages alternatifs aux digues classiques Les ouvrages flottants en béton de la rade de Lorient Mega-float project : prototype of floating port and airport in Japan Ports de plaisance flottants Un nouveau concept de terminal offshore flottant d’importation de Gaz Terminal sur bouée : Transport de kérosène par navire Bases navales flottantes : les projets de l'US Navy et de la Marine Nationale Pierre ARISTAGHES, SAIPEM-SA Yann RENOUL, SOGREAH Toshiki CHUJO, Shipbuilding Research Centre of Japon Jean PÉPIN-LEHALLEUR, DORIS Engineering Jean-Claude MESSAGER, Consortium GIFT Thierry DAUDUIN, Frédéric GOZLAN, Camille HUMBERT, CCI de Nice Côte dAzur Frédéric ROUGE, M. LE MAREC Délégation Générale pour l'Armement De l’Offshore Pétrolier aux Structures Portuaires. Dominique MICHEL Président __________________________ Environ 30 % de la production mondiale d’hydrocarbures vient de gisements situés en mer. L’offshore a commencé dans des zones à faible profondeur pour s’étendre maintenant aux eaux profondes jusqu’à 2.000 / 3.000 mètres. La première phase a constitué en l’extrapolation des techniques portuaires quand la hauteur d’eau ne dépassait pas 20 ou 30 mètres. Elle a été suivie d’une phase où l’industrie a fait preuve d’innovation et une nouvelle technologie est apparue que ce soit des plates-formes fixes ou flottantes en acier ou en béton dans des zones plus profondes. La Mer du Nord, par exemple, a été un champ d’expérimentation pour toutes ces profondeurs. Quand on est loin des côtes ou pour d’autres raisons des ports flottants qui stockent et expédient le pétrole brut ont été réalisés. Ces techniques peuvent maintenant enrichir les techniques portuaires par un juste retour des choses. La digue semi-flottante de Monaco est un exemple probant de ce transfert de technologie. L’exposé décrit ce transfert de l’offshore pétrolier aux structures portuaires. RB/mm Le 8 novembre 2006 Journées scientifiques et techniques du CETMEF Paris les 5, 6 et 7 décembre 2007 **** Digue de Monaco et urbanisation en mer *** René BOUCHET, Ingénieur Général Honoraire des Ponts et Chaussées *** Conseiller Technique au Département de l’Equipement, de l’Environnement et de l’Urbanisme Le principal problème de Monaco, plus petit pays du monde après l’Etat du Vatican, est le manque de place. 25 % de la superficie du pays (2 km²) ont été gagnés sur la mer. Monaco n’est certes pas le seul pays à avoir dû s’étendre en mer pour faire face à son développement. D’autres pays : Pays-Bas, Japon, etc, ont gagné des surfaces bien plus considérables, mais ils ont pu le faire sans dépasser, à ce jour, les profondeurs de - 20 m que le Japon a atteintes pour la création de l’île artificielle supportant l’aéroport du Kansaï. Monaco, il y a quarante ans, réalisait le nouveau quartier de Fontvieille à l’abri d’une digue implantée dans des fonds de - 35 m. Aujourd’hui, Fontvieille est complètement urbanisé. Comment se développer dans des profondeurs plus importantes encore, en respectant l’environnement marin ? Le premier projet confronté à ce dilemme a été celui de la protection et de l’extension du port historique de la Condamine, dont les nouveaux ouvrages sont implantés dans des fonds atteignant - 55 m. On sait que, dans des profondeurs d’eau importantes, l’ouvrage classique est la digue dite : « mixte », composée de caissons en béton posés sur un remblai sous-marin, dont la côte d’arase est fonction de la hauteur de la houle de projet. 1 Mais, plus la profondeur d’eau augmente, plus la taille du remblai sousmarin croît. Dans notre cas, avec une profondeur d’eau de - 55 m, le remblai aurait eu une largeur, à sa base, de l’ordre de 200 m. Or, à cette profondeur, aucune énergie ne transite. Pour remédier à ce que nous avons perçu comme une anomalie économique et écologique, nous avons cherché à arrêter l’énergie des vagues là où elle se trouve, c’est-à-dire, dans la partie supérieure du plan d’eau. De longues études, sur modèle mathématique, puis en canal et en bassin, nous ont conduits à un type d’ouvrage constitué de caissons larges, à fond plat, faiblement immergés, dont la coupe est étudiée pour limiter les forces cycliques agissant sur la masse d’eau située entre le fond du caisson et le fond de la mer, en sorte qu’elle demeure pratiquement immobile, d’où le nom de « mur d’eau fixe » donné à ce procédé. La Digue de Monaco, et la contre-jetée qui lui est associée, constituent la première application au monde de ce nouveau type d’ouvrage. La deuxième novation a consisté, pour la conception et l’exécution des ouvrages, à faire appel aux règles, techniques et méthodes de l’offshore pétrolier. Le résultat final est un projet dont les divers éléments sont préfabriqués en cale sèche, en dehors de Monaco, puis remorqués et mis en place, en limitant, à la préparation des sols, les travaux à faire sur le site. Au-delà du caractère très particulier de ces travaux, décrits dans le DVD qui suit, quelles sont les observations et remarques de portée générale qui peuvent être faites ? Elles relèvent essentiellement, pour ce qui concerne le maître d’ouvrage, de l’examen et de l’analyse des risques liés à cette réalisation, et de la façon dont ils ont été appréhendés. Sans être exhaustif, on citera : - les atteintes à l’environnement marin, l’estimation des houles de projet, l’estimation des forces exercées par les vagues sur les ouvrages, la durabilité des bétons, le comportement des sols de fondation. urbanisation en mer, ou « de l’offshore pétrolier à l’offshore immobilier » C’est en fonction de l’expérience de cette première réalisation qu’un nouveau projet d’urbanisation en mer vient d’être lancé par le Gouvernement Princier. 2 Elle doit permettre de retenir un groupement associant constructeurs, promoteurs, financiers, maîtres d’œuvre, chargé de concevoir, étudier, réaliser et commercialiser un programme d’environ 275 000 m² de surface développée de planchers, dans le strict respect d’un cahier des charges établi par l’Etat. L’enjeu sera de montrer qu’il est possible de concilier urbanisation en mer et respect, voire enrichissement, de l’environnement marin. La présentation qui suit, fait le point sur les diverses techniques envisageables, souvent tirées de l’expérience pétrolière, en indiquant pour chacune d’elles, les avantages et les inconvénients. *** ******* *** 3 6èmes Journées Scientifiques et Techniques du CETMEF SESSION 1: Ports et Structures Flottantes LE NOUVEAU PORT DE MONACO: Défi scientifique et technique - Point de vue du maître d'œuvre Par Michel VACHÉ, Directeur de l'Ingénierie DORIS ENGINEERING RESUME DE LA PRESENTATION La Principauté de Monaco désirant protéger le Port de la Condamine actuel et étendre sa capacité de mouillage et d'accueil pour les navires de croisières de grande capacité a envisagé différents scénarios de développement pour optimiser l'étendue du nouveau plan d'eau abrité et les systèmes de protection, et minimiser les coûts d'investissement. La profondeur des eaux à proximité de la côte étant rapidement croissante et la nature des fonds marins étant relativement instable aux abords du port de la Condamine, des ouvrages traditionnels en remblais se sont rapidement avérés économiquement non viables. C'est alors, qu'en concertation avec DORIS, le service des travaux publics Monégasques a examiné la possibilité de développer des solutions originales fixes ou flottantes dérivées des techniques déployées en offshore depuis plusieurs décennies. L'exposé s'attachera à décrire la problématique propre au site monégasque ainsi que la durabilité des nouvelles installations; à exposer les solutions imaginées et à développer le schéma retenu…. Les défis scientifiques et technologiques seront évoqués et les différents aspects novateurs seront illustrés et discutés du point de vue du concepteur et du maître d'œuvre. 6èmes Journées Scientifiques et Techniques du CETMEF SESSION 1: Ports et Structures Flottantes ASPECTS HYDRAULIQUES (Murs d’eau, coefficients de transmission de la houle) – Modélisation physique Par Guy FACON, Directeur Général d’ OCEANIDE RESUME DE LA PRESENTATION La conception des ouvrages de protection portuaires ces dernières décennies a considérablement évoluée. L’on est passé de digues classiques (enrochements, quais) à des ouvrages plus sophistiqués (caisson absorbeurs, digues flottantes, digue sur pieu,…). Pour dimensionner ces ouvrages tant d’un point de vue hydrodynamique que structurelle, les approches numériques ne suffisent pas (effets non linéaires importants,…). Des essais sur modèle physiques sont donc menés en phase conception et en phase étude de détails des projets afin de valider les performances hydrauliques (coefficients de transmissions, ;..), et de déterminer les efforts hydrodynamiques (efforts globaux et locaux,…) de ce type d’ouvrage. Sur la base de projets réels, Océanide présentera la méthodologie de ces essais et leur intégration dans le cadre d’un projet. Seront également discutés les incertitudes liés à ce type de modélisation physique (effets d’échelle,…). Etude expérimentale et numérique de la réponse à la houle d’une barge élastique 1 1 2 3 B. Molin , F. Remy , G. Facon , A. Ledoux 1 Ecole centrale de Marseille, 13451 Marseille cedex 20 2 Océanide, BP 63, 83502 la Seyne sur mer 3 Principia R.D., Athélia 1, 13705 la Ciotat cedex Les grandes structures flottantes, comme les FPSO de l’offshore pétrolier, se déforment quelque peu sous l’action des vagues. C’est un problème qui se pose aussi avec acuité dans les nombreux projets d’aéroports flottants et autres VLFS (’Very Large Floating Structures’). Un effort est en cours pour étendre les modèles classiques de tenue à la mer, qui supposent un mouvement de corps rigide, à la prise en compte des modes élastiques de déformation. La validation de ces développements nécessite des mesures expérimentales. On présente ici les résultats d’une campagne expérimentale, réalisée dans le bassin de génie océanique FIRST, dans le cadre du GIS-HYDRO. La maquette consiste en une succession de douze caissons indépendants, reliés au niveau de leur pont par une tige d’acier. Elle est soumise à des houles régulières et irrégulières, d’incidences variables. Des comparaisons sont présentées avec des résultats de calcul obtenus avec le code DIODORE de Principia, récemment étendu au calcul de la tenue à la mer de structures déformables. 6èmes Journées Scientifiques et Techniques du CETMEF SESSION 1: Ports et Structures Flottantes LES OUVRAGES ALTERNATIFS AUX DIGUES CLASSIQUES Par Pierre ARISTAGHES – SAIPEM-SA RESUME DE LA PRESENTATION Les digues assurent classiquement la fonction de protection du plan d’eau portuaire. Leur conception est intimement liée aux profondeurs d’eau, au degré d’exposition aux houles, aux conditions géotechniques et aux matériaux disponibles. Il y a une vingtaine d’années, on distinguait schématiquement les digues à talus et les digues verticales, dont les domaines d’application optimaux étaient fonction des quatre critères précédents. L’évolution de ces digues classiques a porté sur un dimensionnement plus fiable via une meilleure connaissance des phénomènes affectant leur stabilité et leur niveau de franchissement, et sur le développement des carapaces monocouche, et plus récemment des digues dynamiquement stables. Les facteurs qui ont conduit à s’écarter des digues classiques sont schématiquement : l’intégration de fonctions urbanistiques, qui ont conduit notamment à de nouvelles formes plus efficaces en termes de contrôle des franchissements, et à des concepts intégrant les aspects structurels et hydrauliques, la prise en compte de l’environnement, conduisant à privilégier dans certains contextes des ouvrages en caissons, dans d’autres des ouvrages dérivés des brise-clapots flottants, le besoin d’implantation par grande profondeur, où les digues classiques entrent en compétition avec les ouvrages perméables. Ces problématiques nouvelles ont suscité des réalisations innovantes ainsi que des concepts en attente d’application. 6èmes journées scientifiques et techniques du CETMEF Thème 1 : Ports et structures flottantes Les ouvrages flottants en béton de la rade de Lorient Yann RENOUL SOGREAH CONSULTANTS, 8 Avenue des Thébaudières, BP 232, 44815 Saint-Herblain Cedex, Tél. : 02 28 09 18 00, [email protected] La rade de Lorient est un site privilégié pour aborder le thème des pontons flottants en béton armé, car elle a vu se développer de multiples projets depuis une vingtaine d’années. Le site étant protégé des houles du large, les pontons flottants sont principalement soumis aux effets des vagues d’étrave des navires et des clapots levés sur des fetchs locaux. Les conditions d’agitation que l’on y retrouve correspondent ainsi tout à fait aux gammes d’utilisation des brise-clapots flottants (Hs < 1,0 m et T < 4,0 s). La collaboration entre maîtres d’œuvre, entreprises et bureaux d’études a permis des progrès importants, tant dans la mise au point de méthodologies d’études adaptées aux configurations propres à chaque site, que dans l’optimisation des principes de construction. L’amélioration des performances des pontons flottants a permis d’une part l’implantation dans des sites de plus en plus exposés, et d’autre part la généralisation d’utilisations mixtes brise-clapots/accostage/amarrage ; ceci en satisfaisant aux dispositions réglementaires de plus en plus sévères en termes de protection de l’environnement. Les évolutions techniques sont présentées à travers des exemples de réalisation, depuis la construction de brise-clapots flottants au port de plaisance de Kernevel en 1987, jusqu’à l’extension du port de plaisance de Sainte-Catherine en 2004. MEGA-FLOAT PROJECT : PROTOTYPE OF FLOATING PORT AND AIRPORT IN JAPAN Shipbuilding Research Centre of Japan Toshiki CHUJO Responding potential demand on large floating structures to utilize space on the sea in an environmentally friendly manner, R/D project “Mega-Float”, a large floating structure which may be applied to various purposes such as floating airport and floating harbour facilities, has been carried out from 1995 to 2000. Japan has established a construction technology to be applicable to various actual structures and verified its functions especially for an airport. In the final phase of the project, an experimental floating airport (L: 1.000m x B: 120m (max) x D: 3m) was constructed in Tokyo Bay. Sufficient landing and taking-off experiments by actual planes were successfully conducted to verify its availability as an airport. Using the outcomes of R/D, the Shipbuilding Research Centre of Japan (SRC) proposed a detailed design for the Tokyo International Airport (Haneda) expansion project, on which the Japanese Government called for bids in 2004. The floating runway in the design was about L: 3.100m x B: 540m(max) x D: 20m. Mega-Float technology we have acquired through the project can be potentially applied to various facilities, such as container terminals or LNG re-gasification terminals. The SRC is studying those models expecting positive application to port facilities in the world. PROJET “MEGA-FLOAT” : PROTOTYPE DE PORT ET D’AEROPORT FLOTTANTS AU JAPON Centre de recherche de construction navale JAPON Toshiki CHUJO Le projet de recherche et de développement « Mega-Float », mené de 1995 à 2000, permet de répondre à la demande potentielle sur les ouvrages importants flottants, utilisés pour gagner de l’espace sur la mer tout en respectant l’environnement. Un ouvrage important flottant peut servir à diverses intentions comme un aéroport flottant ou des équipements portuaires flottants. Le Japon a établi une technologie de construction qui peut être appliquée à divers ouvrages réels et a vérifié ses fonctionnalités en particulier pour un aéroport. Lors de la phase finale du projet, un aéroport expérimental flottant (L: 1.000m x B: 120m (max) x D: 3m) a été construit dans la baie de Tokyo. Suffisamment de décollage et d’atterrissage expérimentaux ont été menés avec succès pour vérifier qu’il assurait bien sa fonction d’aéroport. En utilisant les résultats du projet de R&D, le centre de recherche de construction navale du Japon a proposé un dimensionnement détaillé du projet d’extension de l’aéroport international de Tokyo (Haneda), pour lequel le gouvernement japonais a fait un appel à d’offre en 2004. La plate-forme flottante de projet faisait environ L: 3.100m x B: 540m(max) x D: 20m. La technologie « Mega Float » que nous avons acquise au cours de ce projet peut être potentiellement appliquée à d’autres équipements, tels qu’un terminal conteneurs ou un terminal gaziers LNG. Le centre de recherche de construction navale est en train d’étudier ces modèles en espérant des applications positives aux équipements portuaires dans le monde. PROJET “MEGA-FLOAT” : PROTOTYPE DE PORT ET D’AEROPORT FLOTTANTS AU JAPON Centre de recherche de construction navale JAPON Toshiki CHUJO Le projet de recherche et de développement « Mega-Float », mené de 1995 à 2000, permet de répondre à la demande potentielle sur les ouvrages importants flottants, utilisés pour gagner de l’espace sur la mer tout en respectant l’environnement. Un ouvrage important flottant peut servir à diverses intentions comme un aéroport flottant ou des équipements portuaires flottants. Le Japon a établi une technologie de construction qui peut être appliquée à divers ouvrages réels et a vérifié ses fonctionnalités en particulier pour un aéroport. Lors de la phase finale du projet, un aéroport expérimental flottant (L: 1.000m x B: 120m (max) x D: 3m) a été construit dans la baie de Tokyo. Suffisamment de décollage et d’atterrissage expérimentaux ont été menés avec succès pour vérifier qu’il assurait bien sa fonction d’aéroport. En utilisant les résultats du projet de R&D, le centre de recherche de construction navale du Japon a proposé un dimensionnement détaillé du projet d’extension de l’aéroport international de Tokyo (Haneda), pour lequel le gouvernement japonais a fait un appel à d’offre en 2004. La plate-forme flottante de projet faisait environ L: 3.100m x B: 540m(max) x D: 20m. La technologie « Mega Float » que nous avons acquise au cours de ce projet peut être potentiellement appliquée à d’autres équipements, tels qu’un terminal conteneurs ou un terminal gaziers LNG. Le centre de recherche de construction navale est en train d’étudier ces modèles en espérant des applications positives aux équipements portuaires dans le monde. 6èmes Journées Scientifiques et Techniques du CETMEF SESSION 1: Ports et Structures Flottantes PORTS DE PLAISANCE FLOTTANTS Par Jean PEPIN-LEHALLEUR, Directeur Général Délégué de DORIS ENGINEERING RESUME DE LA PRESENTATION La navigation de plaisance est en pleine expansion et il y a une forte demande pour des places à quai. La plupart des ports existants sont difficilement extensibles et il y a peu d’emplacements le long du littoral pour la création de nouveaux ports. La situation est particulièrement aiguë en France et en Méditerranée. Les ports de plaisance flottants apportent une réponse possible à ce problème et pourraient être déployés assez facilement avec un impact réduit sur les infrastructures existantes et sur l’environnement. De tels ouvrages pourraient être construits en béton précontraint ou en acier (construction navale). L’exposé présentera des concepts envisageables par des vues et plans généraux typiques, Illustrant : -des concepts de port flottant type « lagon », avec possibilité de parking à voitures, grâce à une passerelle d’accès -Un concept de « bateau-port », de mise en œuvre plus légère, éventuellement pour une exploitation saisonnière. « GIFT » : UN TERMINAL FLOTTANT POUR L’IMPORTATION DU GNL Par Jean PÉPIN-LEHALLEUR et Jean-Claude MESSAGER DORIS Engineering SOMMAIRE Le concept « GIFT » concerne un terminal flottant destiné à décharger les méthaniers en mer ouverte, à stocker, vaporiser et expédier le gaz naturel à terre par un gazoduc sous-marin. Le terminal est orientable par des propulseurs transversaux et équipé de jupes horizontales, afin de créer une zone calme permettant l’amarrage des méthaniers à couple. Le projet est réalisé avec un financement de la Commission Européenne. SUMMARY The « GIFT » concept concerns an offshore floating terminal designed to offload LNG carriers, to store, vaporize and send natural gas to shore through a sub-sea pipeline. The terminal can be oriented by transversal thrusters and is fitted with horizontal skirts, in order to create a sheltered area on the leeside of the terminal, allowing berthing the LNG carriers alongside. The project is financed by the European Commission. R:\651873\Users\messagej\dissemination and conferences\conferences\CETMEF le 6 decembre 2006\DGD-01381rev2 Mémoire DE pour GIFT.doc DGM-01381/page 2 1. PRÉSENTATION GÉNÉRALE : Introduction et problématique 1.1 Introduction Le concept « GIFT » (pour « Gas Import Floating Terminal ») concerne un terminal flottant destiné à décharger les méthaniers en mer ouverte, à stocker et vaporiser le gaz naturel, puis à l’expédier à terre par un gazoduc sous-marin. Le concept est actuellement développé sur les bases suivantes : • Dimensions : 410 m x 55 m x 43 m • Réception des méthaniers : jusqu’à 250 000 m3 de capacité • Stockage de GNL : 350 000 m3 net (6 cuves de 60 000 m3) • Déchargement : jusqu’à 24 000 m3/h (2 x 5 bras de 20") • Export de gaz : 8 milliards m3/an sous 80 bars 1.2 Problématique Les projets de terminaux offshore (fixes ou flottants) qui voient le jour sont une réponse aux difficultés rencontrées pour l’implantation de nouveaux terminaux classiques à terre : besoins de grands espaces, trafic portuaire, sécurité, réticence des riverains (syndrome NIMBY – Not In My Backyard = pas dans mon jardin). Mais les terminaux offshore sont par nature en mer ouverte, ce qui limite leur disponibilité pour l’accostage et le déchargement des méthaniers. L’innovation du concept GIFT consiste à orienter le terminal par des propulseurs transversaux de façon à créer une zone protégée pour l’approche, l’accostage et l’amarrage du méthanier le long du terminal (voir illustration du principe). D'autre part, le GIFT est équipé de jupes horizontales qui contribuent à réduire l’agitation dans cette zone protégée, et de plus, agissent en quille anti-roulis. 2. GÉNESE DE LA CONCEPTION 2.1 Etat de l’art L'état de l'art actuel concernant les terminaux d'importation de GNL reste limité, mais de nombreux développements sont en cours. On peut citer : - Le système "ENERGY BRIDGE" installé dans 90 m d'eau au large de la Louisiane consistant en un méthanier de 138 000 m3 de capacité qui se connecte sur une bouée sousmarine de type STL pour vaporiser et expédier le gaz à terre. La vaporisation du gaz est assurée par la vapeur de la chaudière et/ou l'eau de mer. La capacité de vaporisation est de 5 milliards de m3/an. Un autre site sur la côte Atlantique est prévu sous peu. Il y a deux unités en préparation et deux en construction. Cette conception particulière de méthaniers spéciaux qui sont essentiellement conçus pour des livraisons "spot" sur les bouées. Le méthanier reste captif quelques jours lors de la vaporisation du gaz et doit se déconnecter de la bouée par mauvais temps. - Un terminal au large de Livourne (Italie), en cours de construction, réalisé à partir d'un méthanier réformé à 5 réservoirs sphériques, équipé d'un système de vaporisation utilisant la vapeur de la chaudière existante. La capacité d'export est de 2,75 milliards de m3/ an sous 85 bar. Le terminal est équipé d'un touret sur l'avant et d'un propulseur transversal. La DGM-01381/page 3 profondeur est de 110 m. Les méthaniers sont accostés bord-à-bord. L'export de gaz est par un gazoduc sous-marin de 400 mm de diamètre. Etant donné les dimensions, ce terminal ne peut opérer que dans un site favorable du point de vue météo-océanique. cuves : ce touret a finalement été positionné entre la première et la seconde cuve. - Le problème du ballotement (sloshing) GNL dans les cuves à membranes partiellement remplies est à étudier car, dans un premier abord, on pourrait avoir des cuves partiellement remplies au-delà des limites imposées par les sociétés de classification pour les méthaniers à la mer (pour le DNV : remplissage supérieur à 80 % ou inférieur à 10 %). Cependant, on prendra en compte le fait que le GIFT est pratiquement face à la houle en cas de mauvais temps et roule peu. Enfin, une gestion appropriée de la répartition de la cargaison pourrait être faite par transfert entre cuves en cas d'annonce de mauvais temps. (Voir plus loin les remarques sur le système de ballastage) D’autres projets sont en cours d'études : Projet BROADWATER ENERGY (par SHELL) avec une coque stockant 300 000 m3, connectée et tournant autour d'une structure fixe dans 30 m d'eau près de New York (Long Island Sound), la capacité de vaporisation serait de 10 milliards de m3/an. Projet CABRILLO PORT (BHPBILLINGTON) avec une coque de 3 réservoirs sphériques (capacité : 273 000 m3), équipée d'un touret, dans 850 m d'eau, au large de la Californie. 2.2 Développement du projet Le projet GIFT est basé sur la possibilité de recevoir les méthaniers classiques à couple (à bâbord ou à tribord). Les premières études ont montré que les dimensions du terminal devaient être grandes (stockage supérieur à 300 000 m3, longueur supérieure à 400 m) pour être efficace. La particularité du concept GIFT repose sur la possibilité d’orienter le terminal par des propulseurs transversaux et l’utilisation de jupes horizontales au niveau de la quille pour créer une zone plus calme pour l’accostage et l’amarrage du méthanier. Cette idée est une extrapolation du concept de la digue semiflottante du port de Monaco, avec des jupes horizontales qui ont prouvé leur efficacité pour cette application. Le touret ("turret" en anglais") doit être suffisamment à l'avant pour assurer une stabilité en lacet et un compromis dû être trouvé entre cette stabilité, la puissance des propulseurs transversaux et la disposition des Les jupes horizontales ne doivent pas interférer avec le méthanier accosté et leur largeur a été limitée à 5 m, correspondant à celles des défenses télescopiques d'accostage. Le transfert de GNL par des bras articulés récemment développés par les principaux fournisseurs (bras de 20", avec système de guidage pour les connections malgré les mouvements relatifs du méthanier et du GIFT) ne semble pas être critique, contrairement à ce qui était craint au début de la conception. Plusieurs aspects ont été affinés pendant la première partie des études et il apparaît que, contrairement à ce qui était imaginé au début, les opérations d’approche et d’accostage du méthanier avec l’aide des remorqueurs soient le cas le plus critique par rapport aux conditions océano-météo, du fait des remorqueurs. Le résultat des études de simulation d'accostage pour plusieurs scénarios de conditions météo-océaniques permettra de connaître la limite pratique de ces opérations d'approche et d’accostage, ce qui détermine la disponibilité du GIFT pour des telles DGM-01381/page 4 opérations suivant le site d’opération. Une disponibilité moyenne de 90 % serait satisfaisante. moment quasi-constant dans la poutre-navire aussi bien en exploitation qu’en phase d’inspection ou de réparation d'une cuve. 3. DESCRIPTION ET PERFORMANCES Le mode d'opération à tirant d'eau constant permet aussi de réduire le débattement vertical requis pour les bras de déchargement de GNL. 3.1 Dimensions générales Le projet est développé sur les bases suivantes : • • • • • • • • • • • • • • • Longueur hors tout : 410 m Largeur coque : 55 m Creux (au port principal) : 37.75 m Hauteur (toit des réservoirs) : 41.75 m Jupes horizontales : 5 m de large Déplacement : 335 000 tonnes Tirant d'eau : 16 m Capacité de stockage : 350 000 m3 net (6 cuves de 60 000 m3) Capacité de vaporisation : 8 milliards de m3/an Capacité de réception : 25 000 m3/h Quartier-vie pour 70 personnes Propulseurs transversaux : 3 en service, 1 ou 2 en réserve, de 10 MW chaque Puissance électrique installée : 50 MW Mouillage : 16 chaînes de 152 mm longueur unitaire : 1 240 m dans 75 m d’eau La durée de vie : 25 ans sur site, sans passage en cale sèche 3.2 La coque La coque a un poids 90 000 tonnes (hors équipement) et présente des formes simples à construire. Des compartiments de ballast sont disposés de chaque côté sur toute la longueur. Le principe d'opération choisi étant de rester à tirant d'eau pratiquement constant, la capacité des réservoirs de ballast est égale au poids de la cargaison dans la cuve de la même tranche. Ceci permet une répartition quelconque du remplissage des cuves en conservant un La coque présente un double fond servant également de ballast et dans lequel circulent des tuyauteries de service pour l’ensemble des compartiments de ballast. Tous les compartiments sont vidangeables et inspectables en mer. Les dimensions hors tout de la coque sont compatibles avec les grandes cales sèches des principaux chantiers navals mondiaux. Le touret, autour duquel pivote la coque du GIFT, est connecté au mouillage. Ce touret est à deux paliers, d'une conception similaire à celle du FPSO "FARWAH" mis au point et fourni par DORIS Engineering dans le cadre du projet libyen. Le palier supérieur formé pour un roulement à 3 rouleaux de grandes capacités, d'un diamètre de 4 m environ, couramment disponible dans l'industrie. Ce palier supérieur supporte essentiellement des efforts verticaux (environ 20 000 kN). Le palier inférieur (palier lisse à patins en matière plastique) s'appuyant sur anneau recouvert d'inconel (chargé par soudure et poli). Ce palier ne transmet que les efforts horizontaux (jusqu'à 70 000 kN) du mouillage. Ce palier est lubrifié à l'eau de mer environnante et ne nécessite aucun entretien. Il est situé au niveau de la quille et donc transmet les efforts de mouillage avec un minimum de renforcements structurels. La partie basse du touret constitue la table d'ancrage où sont situés les stoppeurs de DGM-01381/page 5 chaines. Ceux-ci sont pivotants dans le plan vertical. Lors de la connexion du GIFT au mouillage pré-installé, les chaines sont tirées à travers les stoppeurs par un treuil situé sur le pont (ou sur le touret). Ce treuil pourra être utilisé pour des retensionnements ou changement de chaines pendant l'exploitation. Le touret supporte également les joints tournants à sa partie supérieure, par lesquels est fourni le gaz sous pression de 80 bars. Il est prévu deux joints tournants (un en réserve) avec les vannes d'isolement et de sécurité. Le gaz est exporté par deux ou trois flexibles de 400 mm de diamètre, fonctionnant en parallèle, suspendus au touret et connectés au gazoduc d'export (diamètre : 750 mm) via un « PLEM » (pipeline and manifold) avec des vannes sousmarines d'isolement. Ces flexibles d'export imposent une excursion maximale du GIFT égale à 30 % de la profondeur (soit + ou – 22,5 m), ce qui constitue un élément déterminant dans le dimensionnement du mouillage. permettant la circulation du personnel lors de la manutention des aussières. - Un ensemble de bras de déchargement (4 bras de 20” pour le GNL, plus un bras de 20” pour le retour de la vapeur) pour une capacité maximale de 24 000 m3/h, prévus pour les méthaniers les plus gros (250 000 m3 de capacité). Ces bras sont spécialement conçus pour une application offshore avec un déchargement accru et sont munis d’un système de guidage par câble à tension constante pour leur connexion au manifold du méthanier malgré les mouvements propres de ce dernier (+ 7 m en horizontal, + 3m en vertical concomitants). En alternative aux bras, on peut envisager des flexibles cryogéniques qui font l’objet de développement en cours. 3.4 Equipements de Production et Utilités 3.3 Amarrage et Déchargement des Méthaniers Les équipements de production sont disposés sur le pont au-dessus des cuves et sont regroupés en modules. Ils comprennent : Le terminal GIFT est équipé pour recevoir les méthaniers sur l'un ou l'autre bord, le choix étant déterminé par les directions relatives du vent et des vagues, si ces éléments ne sont pas colinéaires. - Le système de cargaison GNL, avec pompes (2 plus 1 en réserve) pour chaque cuve, système de re-compression des vapeurs («Boil-Off Gas»), et auxiliaires, similaires à ceux d’un méthanier. Les postes d'amarrage et de déchargement comprenant donc pour chaque bord : - Le système de vaporisation comprenant des pompes HP (6 plus 1 en réserve), un ballon de ré-incorporation des vapeurs et les vaporisateurs. Pour ces derniers, plusieurs alternatives sont à l’étude : - un ensemble de défenses télescopiques (capacité unitaires, 3 700 kN, course 1.65 m) dimensionnées suivant les règles de SIGTTO (Society of International for Tanker and Terminal operations) pour les méthaniers. - un caisson périphérique reliant les structures des défenses et supportant des points d’amarrage avec crocs à largage rapide et Soit des vaporisateurs à ruissellement (ORV’s = open rack vaporisers) comme les terminaux à terre : l’eau de mer ruisselle à l’extérieur de ces échangeurs à plaques et réchauffe le GNL pour le vaporiser. DGM-01381/page 6 Cependant, le type de vaporisateur reste à qualifier pour un objet flottant (les mouvements dus à GIFT sont très faibles). Soit des vaporisateurs à échangeurs à tubes, avec un fluide intermédiaire (propane ou eau glycolée) (IFV’s : intermediate fluid vaporisers), l’apport des calories étant assuré par la récupération de chaleur sur les échappements des générateurs (moteurs à gaz, turbines à gaz) et/ou par des chaudières auxiliaires. - Le système de torches : les torches sont situées sur l’étrave, de façon à être les plus éloignées possibles des quartiers situés sur l’arrière. Elles sont dimensionnées pour couvrir tous les cas de dysfonctionnement des systèmes (arrêt des compresseurs de boil-off, retour des vapeurs lors d’un déchargement, « roll-over » dans une cuve, …). Les utilités comprennent : - La génération électrique soit par moteurs à gaz dans les salles de machine sous les quartiers, comme pour les méthaniers à propulsion électrique, soit par turbines à gaz situées sur le pont principal. Ces machines fonctionnent au gaz vaporisé à partir du GNL pris sur la cargaison : un réservoir tampon de GNL sur le pont est prévu de façon à éviter de perturber la gestion de la cargaison. La consommation de gaz pour la génération électrique correspond à 0,5 à 1 % de la production. - Les systèmes auxiliaires d’azote, de ballast, d’eau de mer et d’incendie. 3.5 Aspects Sécurité Le DNV, membre du consortium du projet GIFT, est chargé plus particulièrement des études de sécurité, primordiales pour une telle installation. Les organismes de certification ont tous des recommandations pleinement à GIFT. s’appliquant Des études d’identification des risques (HAZID) ont été réalisées pour permettre l’élaboration du projet ; entre autres, les aspects particuliers comme le torchage , les fuites de GNL sur le pont, les collisions, et le ballotement («sloshing») dans les grandes cuves ont été revus. Le cas le plus critique concerne le méthanier qui serait amené à déconnecter en urgence, étant partiellement vide et se retrouvant alors en mer ouverte. 3.6 Performances Le critère fondamental est la disponibilité du terminal pour recevoir des méthaniers (en moyenne un déchargement par semaine). Cette disponibilité dépend du site (5 zones dans le monde ont été identifiées), de la conception du terminal et des remorqueurs. Le concept GIFT vise une disponibilité moyenne de 95% pour le Golfe du Mexique et en Méditerranée et 90% dans des zones à environnement plus sévère. Les phases d’approche et d’accostage semblent les plus critiques, essentiellement à cause des performances des remorqueurs. Toutefois, des études et simulations sont en cours et semblent confirmer que des conditions Hs = 3 m sont acceptables en orientant convenablement le terminal GIFT. DGM-01381/page 7 3.6.1 Comportement de GIFT seul Les études confirmées par les essais en bassin ont montré que le GIFT, du à sa grande taille, a des mouvements extrêmement réduits. En effet: • Pour les conditions de mer extrêmes (ouragan du Golfe du Mexique) correspondant à des houles de plus de 20m de creux, GIFT peut faire des embardées de ±40 degrés par rapport aux vagues et: ¾ Son roulis reste inférieur à ± 3degrés ¾ Son tangage reste inférieur à ± 4degrés • Pour les conditions de mer opérationnelles limitées à 3m de Hs (creux de 6m), GIFT est orienté grâce à ces propulseurs latéraux jusqu’à 60 degrés par rapport à la houle, et: ¾ Son roulis reste inférieur à ± 0.5degrés ¾ Son tangage reste inférieur à ± 1degrés 3.6.2 Influence des jupes horizontales Les jupes horizontales de 5m permettent de réduire les mouvements de roulis en décalant la période propre de 17.5sec à 20 sec et en rajoutant de l’amortissement, comme le montre la figure 4. 3.6.3 Agitation dans la zone protégée Les simulations numériques utilisant le logiciel DIODORE et les essais en bassin ont permis de déterminer la hauteur des vagues dans la zone protégée pour différentes orientations du terminal. Lorsque la proue de GIFT est orientée à 60 degrés par rapport aux vagues (incidence de 120 deg), la protection du plan d’eau est optimale. Comme le montre la figure 5 , dans un état de mer multi-directionnel développé, le facteur d’agitation résiduelle derrière le terminal est égal à: • 0.20 à une distance de 50m de GIFT • 0.35 à une distance de 200m de GIFT • 0.50 à une distance de 400m de GIFT • 0.65 à une distance de 600m de GIFT 3.6.4 Simulation d’approche des manœuvres Du fait de la petite taille des remorqueurs (par rapport à GIFT et aux méthaniers), ceux-ci sont sensibles aux vagues et ne peuvent plus travailler dans des mers supérieures à : • 2.5m de Hs pour les remorqueurs escorteurs • 1.5m de Hs pour les remorqueurs pousseurs qui assurent l’approche finale du méthanier sur le terminal L’originalité du concept GIFT consiste à utiliser ses propulseurs latéraux arrières pour l’orienter par rapport aux environnements (houle et vent) comme le montrent les figures 2 et 3. Le méthanier approche ainsi dans le vent et la houle à vitesse réduite (1, 5 nœuds), assisté si besoin des deux (2) remorqueurs escorteurs déjà connectés, et entre dans la zone protégée de la houle avec sa propre propulsion. Lorsque le méthanier arrive à environ une longueur de navire de GIFT, il effectue sa rotation pour se mettre parallèle à GIFT aidé si besoin par les escorteurs. Ensuite les deux (2) remorqueurs pousseurs viennent se positionner derrière le méthanier et sont alors doublement abrités des vagues et du vent par le terminal et le méthanier pour pousser le méthanier contre le terminal. La figure 5 illustre l’approche du navire GNL. Il est à noter que du fait de sa grande taille, le navire GNL est alors protégé du vent comme le montre les figures 6, 7 et 8, facilitant de façon significative les manœuvres de poussée des remorqueurs pousseurs. De nombreuses simulations numériques de manœuvre d’approche, de départ, de cas d’avarie du méthanier ont permis d’optimiser les procédures d’approche et de déterminer les conditions environnementales limites pour ces manœuvres. Les principales conclusions sont : • L’approche oblique du méthanier lorsque GIFT est orienté à 60 degrés par rapport à la houle (incidence 120 degrés sur les figures) est la procédure d’approche optimale car elle permet une approche lente et contrôlée tout en permettant aux remorqueurs d’opérer dans des conditions de mer protégées. (voir figure 5) • Naviguant contre le vent et la houle, le méthanier contrôle son approche avec une DGM-01381/page 8 • vitesse inférieure à 1.5 nœuds, ce qui lui permet de se laisser dériver avec ou sans l’aide des remorqueurs dans la direction opposée de GIFT en cas d’avarie. Les conditions de mer limites pour les procédures d’approche et le départ du méthanier sont égales à 3m de Hs dans un état de mer développée de période 9s et 2.5m de Hs dans un état de mer de houle du large de période 12sec La figure 9 illustre la manœuvre d’approche dans l’état de mer limite de 3m de Hs 3.6.5 Essais en bassin Deux campagnes d’essai en bassin ont été réalisée au bassin FIRST opéré par OCEANIDE à la Seyne sur mer près de Toulon : • Première campagne d’essais courant Juillet 2005: terminal seul en conditions de survie (Hs=12.6m) et opérationnelles (Hs=4m) Les objectifs des ces essais étaient de confirmer l’ancrage de GIFT ainsi que ses faibles mouvements de pilonnement, roulis et tangage, et de valider/calibrer les calculs numériques. • CAT (Chantiers de l’Atlantique), LMC (London Marine Consultant), et DNV (Den Norske Veritas). Les études et essais en bassin sont financés partiellement par l’Union Européenne, avec un budget de 3,2 M € sur une durée de 2 ans (2005-2006), et couvrent : la conception de la coque, du touret, des moyens d’accostage ; les études hydrodynamiques ; les essais en bassin (terminal seul et terminal avec méthanier accosté), les efforts de mouillages et les mouvements du terminal, les aspects sécurité, règlements et certification. Plusieurs opérateurs (TOTAL, SHELL, GDF, GAZOCEAN) ont montré leur intérêt pour ce projet et suivent activement son développement. 5. ANNEXES 5.1 Vue générale (3D) Deuxième campagne d’essais courant Mars 2006: méthanier amarré à GIFT dans des conditions de mer opérationnelles (Hs=2.5m) Les objectifs des ces essais étaient de confirmer l’amarrage du méthanier sur le terminal ainsi que les défenses d’accostage et de valider/calibrer les calculs numériques. Les objectifs de ces essais ont été atteints. Les figures 10 et 11 montrent un aperçu des ces essais en bassin. 4. ORGANISATION DU PROJET Le projet GIFT est actuellement développé par un consortium comprenant DORIS Engineering (Concepteur et coordinateur), NTUA (Université Technique d’Athènes), Figure 1 – Vue générale (3D) DGM-01381/page 9 5.3 Influence des jupes sur le roulis de GIFT 5.2 Principe d’opération du GIFT Mé tha Terminal GNL Fonction de transfert en roulis nie r Comparaison avec jupes de 5m (J=5) / sans jupes (J=0) J=5 90 deg 5.0 Conditions operationelles J=5 90 deg J=5 120 deg J=0 120 deg Conditions extrêmes 4.5 4.0 3.5 RAO (deg/m) GIFT 40° 90 deg 3.0 120 deg 2.5 2.0 1.5 SECTEUR DU VENT ET DU COURANT Inc. 150 degrés Inc. 120 degrés = Direction principale des vagues Figure 2 – Orientation de GIFT par rapport aux environnements 1.0 0.5 0.0 5 10 15 20 25 30 Période (sec) Figure 4 – Influence des jupes sur le roulis de GIFT 5.4 Effet brise houle de GIFT Hs=0.80m Hs=1.0m Hs=0.65m Figure 3 – Principe d’opération du GIFT Hs=0.50m Hs=0.35m Houle multi directionnelle de direction principale 120 degrés Figure 5 – Effet brise houle de GIFT 35 DGM-01381/page 10 5.5 Effet brise vent de GIFT 5.6 Illustration d’une manœuvre d’approche Figure 6 – Vue en plan du méthanier derrière GIFT Direction du vent Figure 7 – Effet brise vent de GIFT à 120 degrés d’incidence Direction du vent Figure 8 – Effet brise vent de GIFT à 150 degrés d’incidence Figure 9 – Manœuvre d’approche dans les conditions de mer limites (Hs=3m à 120 degrés, Vent=14m/s et Courant =0.4m/s à 150 degrés) DGM-01381/page 11 5.7 Vue des essais au bassin BGO-FIRST 5.8 Diagramme et tableaux performances hydrodynamiques des Mouvements Conditions Conditions opérationnelles Dynamiques sous de survie Méthanier amarré à GIFT houle maximums (Hs=12.6m) (Hs=2.5m) GIFT GIFT Méthanier (138 000m3) Pilonnement (m) Roulis (deg) Tangage (deg) Figure 10 – 1ère campagne d’essais GIFT dans les conditions de survie du golfe du Mexique (Hs=12.6m) Figure 11 – 2nde campagne d’essais Navire GNL amarré à GIFT dans les conditions opérationnelles (Hs=2.5m) ± 3.5 ± 3.0 ± 4.0 ± 0.8 ± 0.5 ± 0.8 ± 0.6 ± 3.0 ± 0.8