lettre d`information du territoire des terres australes
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lettre d`information du territoire des terres australes
LETTRE D'INFORMATION DU TERRITOIRE DES TERRES AUSTRALES ET ANTARCTIQUES FRANCAISES 2 ème trimestre 1999 EDITORIAL M. JEAN-JACK QUEYRANNES, SECRETAIRE D'ETAT A L'OUTRE-MER, A POSE LA PREMIERE PIERRE DU SIEGE DU TERRITOIRE DES TERRES AUSTRALES ET ANTARCTIQUES FRANCAISES, A SAINT-PIERRE DE LA REUNION De gaucbe à droite: Mme Brigitte Girardin, administrateur supérieur; M Jean-Pierre Cbarpentier, président du Conseil consultatif; M. jean-jack Queyranne, Secrétaire dÉtat; M. Élie Hoarau, Député Maire. EDITORIAL M. jean-jack Queyranne, Secrétaire d'état à l'outre-mer, a posé la première pierre du siège du territoire des Terres australes et antarctiques françaises, à Saint-Pierre de la Réunion Particulièrement attaché à la réussite de l'opération de délocalisation du siège du territoire des Terres australes et antarctiques françaises, M. Jean-jack Queyranne, Secrétaire d'État à l'outre-mer, a posé, le 18 mai 1999, la première pierre des bâtiments destinés à accueillir en mars 2000, l'administration centrale du Territoire à Saint-Pierre de la union, chef-lieu de la circonscription la plus australe de France.Accueilli par Mme Brigitte Girardin,Administrateur supérieur du Territoire, M. Jean-Pierre Charpentier, Président du Conseil consultatif des Taaf et les personnalités présentes, le Secrétaire d'État a pris connaissance du projet architectural qui comprend la réhabilitation d'un entrepôt du XVIlIème siècle, la construction d'un bâtiment annexe et des aménagements paysagers. Le lancement des travaux en juin 1999 lui a été confirmé. La cérémonie a eu lieu en présence de M. Elle Hoarau, Député Maire de Saint-Pierre et de M. Jean-Luc Poudroux, Président du Conseil Général, les deux collectivités participant, avec le Conseil Régional, au financement de l'opération. En soirée, une réception offerte par le Secrétaire d'État à l'outre-mer s'est déroulée à bord du Marion Dufresne. Elle a réuni une centaine de personnalités du département associées à l'évolution du Territoire. M. Gilles Foubert, Commandant du navire, a présenté ensuite au Secrétaire d'État les installations du bâtiment de desserte logistique des Terres australes françaises. CNES L'OBSERVATION DES SATELLITES A KERGUELEN Cnes L'OBSERVATION DES SATELLITES À KERGUELEN Le Centre National d'études Spatiales (Cnes) à Kerguelen, c'est déjà de l'histoire ancienne, puisque dès les années soixante et jusqu'en 1975, ses équipes y ont régulièrement mené des campagnes d'études de la magnétosphère à l'aide de fusées et de ballons-sondes. Ces expériences ont mis en évidence la situation unique dans l'hémisphère Sud des îles Kerguelen qui sera, en 1989, à l'origine de la décision conjointe du Cnes et de la Délégation générale pour l'armement (DGA) d'y implanter une station de poursuite des satellites. Achevée et mise en service en mai 1995, la " Station 2 Ghz " fait désormais partie du paysage de Port-aux-Français qu'elle surplombe de son radôme blanc (20 mètres de hauteur et 15 mètres de diamètre). Sous ce radôme, une antenne parabolique d'un diamètre de 10 mètres est capable d'effectuer un tour complet en 20 secondes, vitesse nécessaire pour se retourner rapidement lorsqu'un satellite passe au zénith. Dotée de moyens particulièrement puissants d'amplification puis de transmission, via Intelsat, des données recueillies, la station réalise au profit de la DGA l'exploitation spatiale des satellites militaires Hélios 1 et 2, ainsi que celle des satellites Spot. En 1996, le Cnes a confié l'exploitation de la station à la société Alcatel. La construction de cette station à Kerguelen a aussi constitué un défi pour l'administration du Territoire dont les équipes logistiques ont bâti l'ensemble des infrastrurctures et en assurent désormais la maintenance. Ce pari engagé au côté du Cnes a contribué au désenclavement de ces lointaines terres françaises devenues aujourd'hui une escale des informations en provenance et à destination de l'espace. RECHERCHE LES MANCHOTS "PLATES FORMES OCEANOGRAPHIQUES" Recherche Arrivée des manchots empereurs en Terre Adélie LES MANCHOTS "PLATES-FORMES OCÉANOGRAPHIQUES" L'un des grands enjeux de la communauté scientifique internationale est de déterminer les conséquences des activités humaines, et notamment des changements climatiques qu'elles sont susceptibles d'induire, sur le vivant. En particulier, il s'agit de comprendre comment les changements climatiques au niveau des océans déterminent l'évolution des écosystèmes marins, dont dépend une grande part de l'alimentation humaine, et les conditions de l'équilibre sans lequel il ne peut y avoir de ressources renouvelables. L'idée d'utiliser les oiseaux marins comme " indicateurs " pour étudier les conséquences des changements climatiques sur les ressources marines date de quelques décennies. Mais c 'est grâce aux rapides progrès de la microélectronique et de l'informatique de ces dernières années qu'il a pu être possible de vérifier, de façon irréfutable, leur potentiel bio-indicateur vis-à-vis des ressources. Dans le cadre de programmes qui ont débuté sous l'égide de la Mission de Recherche du Territoire et se sont développés grâce au soutien de l'IFRTP, des chercheurs du CNRS, avec la collaboration du Muséum d'Histoire Naturelle, sont parmi les principaux acteurs de cette nouvelle approche au plan international. En particulier, parce qu'il plongent à de grandes profondeurs (atteignant 400 m chez le manchot royal et 500 m chez le manchot empereur) et explorent une grande zone océanique (à des centaines, voire des milliers de km de leur lieu de reproduction), tout en revenant régulièrement dans leur colonie, les manchots deviennent de précieux auxiliaires. " Suivis " en haute mer grâce au système Argos, munis de systèmes d'acquisition de données miniaturisés permettant de recueillir des informations sur leur comportement alimentaire et les caractéristiques physico-chimiques des masses d'eau traversées, ils constituent des " plates-formes " océanographiques mobiles. Ces travaux menés parallèle ment aux recherches conduites sur d'autres oiseaux et mammifères marins vont ainsi nous permettre de mieux connaître, et pour un coût modique, les modifications saisonnières et inter annuelles de l'environnement marin et leurs conséquences sur la localisation et l'abondance des ressources marines. Yvon Le Maho Membre de l'Académie des Sciences ENTRETIEN L'ARCHE DES KERGUELEN Entretien L'ARCHE DES KERGUELEN " On ne se remet jamais d'être allé aux Kerguelen. Je n'ai pas échappé à la règle. Le paradoxe est que le me sens dépossédé d'un lieu vide. Pas si vide que cela d'ailleurs car chacun peut habiller à sa guise la nudité des Kerguelen, ce que je ne me suis pas privé de faire. Cela tient probablement à mon histoire personnelle. L'Arche des Kerguelen est une réflexion sur la désolation. Ne parvenant pas à aborder frontalement l'épreuve de mes trois années de détention, j'ai dû ruser Je me suis servi du lieu le plus hostile, le plus isolé du monde. Est-il aussi hostile, aussi isolé que je l'ai cru ? J'ai bien conscience d'avoir projeté ma tragédie intime sur cet archipel dont l'histoire est tragique - la découverte, le refus de " reconnaissance " sont un drame. Les Kerguelen ont parfaitement coïncidé avec ma blessure d'alors. J'ai imaginé mes Kerguelen à moi. Mais j'ai voulu que cette invention soit strictement adossée aux faits (histoire, flore, faune, météorologie). Les Kerguelen sont insaisissables. C'est la vérité des deux extrêmes. On ne peut faire la moyenne de deux choses aussi irrémédiablement opposées. Le commencement et la fin. La Genèse et l'Apocalypse. Le cinquième jour de la création - quand Dieu créa les monstres marins et les fins dernières "Tout cela est de la littérature" dira-t-on. Oui j'en assume même les connotations péjoratives. Evidemment je ne suis pas objectif - puisque je ne suis pas un objet. Les Kerguelen, je les porte en moi. Je n'en ai pas fait mon deuil. Comment peut-on renoncer à ses illusions ! " Jean-Paul Kauffman INFO TOURISME Le 1er JANVIER 2000 A KERGUELEN Infos tourisme LE 1er JANVIER 2000 À KERGUELEN Depuis 1994, l'administration du territoire des Terres australes et antarctiques françaises ouvre la possibilité à un nombre limité de touristes de visiter les trois districts austraux (Crozet, Kerguelen et Amsterdam). Chaque année, une trentaine de touristes découvre ainsi le plus austral des territoires français. L'accès à ces îles australes se fait, au départ de la Réunion, par le Marion-Dufresne 11, navire du Territoire, qui assure le ravitaillement des bases et la relève des personnels qui y séjournent entre 6 mois et 1 an. Sur chaque rotation, un petit nombre de places est offert aux touristes qui sont alors soumis aux aléas et impératifs de cette mission, ce qui constitue, pour une part, l'originalité et le charme de ce voyage. Ils abordent d'abord Crozet puis naviguent vers Kerguelen et enfin rejoignent l'île d'Amsterdam en passant, si les besoins logistiques l'exigent, à l'île Saint-Paul. Le temps de séjour sur les districts varie suivant la durée des opérations de débarquement et de rembarquement. A terre, lis découvrent une faune unique par son abondance et sa diversité, des sites grandioses et l'accueil chaleureux des " hivernants ". Afin de préserver cet environnement exceptionnelle, le territoire fait encadrer chaque groupe de touristes par des guides naturalistes. Il à également mis en place, des refuges qui permettent un accès relativement aisé et contrôlé aux différents sites d'observation. Du 24 décembre 1999 au 9 janvier 2000, le Territoire organisera une Desserte exceptionnelle de Kerguelen et de Saint-Paul uniquement dédiée au tourisme (36 places seulement), avec en particulier la nuit de Noël en mer au large de la Réunion, le 31 décembre et le 1er janvier à Port-aux-Français. (Pour tous renseignements, s'adresser au 34, rue des Renaudes - 75017 Paris, tél. : 01.40.53.46.53, télécopie : 01.42.27.10.77. e mail [email protected]). VIE D'UNE BASE DUMONT D'URVILLE vie d'une base DUMONT D'URVILLE Dans l'immensité glacée mais fascinante de l'Antarctique, la France a, grâce à la découverte en 1840 de Dumont d'Urville, une petite part du " gâteau polaire austral ", la Terre Adélie (350 000 km 2, et 3% du continent Antarctique). Depuis 1950, elle dispose d'une base permanente où, sous l'autorité du chef de district, une trentaine de personnes œuvre régulièrement à des tâches diverses : intendance, entretien de la base, centrale électrique, télécommunications, fonctionnement de l'hôpital, expériences scientifiques dans de nombreuses disciplines géophysique, glaciologie, météorologie, biologie et physiologie humaine, psychosociologie, biologie animale, écologie ). Ces activités de recherche, coordonnées par l'Institut polaire, successeur des Expéditions Polaires Françaises, permettent à la France, seule nation à pratiquer des raids terrestres entre la base de Dumont d'Urville et le Dôme C (l 800 km ), d'être en pointe dans le domaine de l'innovation pour améliorer les techniques polaires. Au quotidien, la journée de travail s'organise assez librement, avec cependant certaines contraintes horaires, pour éviter tout risque de déphasage. Le travail n'est pas la seule activité de l'hiver austral : baby foot, vidéothèque, bibliothèque, bar, " partagent " l'univers aquatique avec les diverses spectacles cabarets... rythment la vie de la mission et minimisent les caprices du temps (températures pouvant atteindre - 30°, blizzard glacial fréquent pouvant souffler, en pointe, à 320 km/h ), dans une atmosphère d'isolement immaculé mais total. La période d'été voit l'arrivée de personnels techniques et scientifiques supplémentaires, comme en 1998, le service d'hydrographie de la marine chargé de relever les positions de divers points de la côte et parfois, la venue d'un bateau de touristes apportant les effluves d'une réalité mondaine Dans cette partie du continent antarctique à la beauté majestueuse et mystérieuse, la faune est reine et marque les saisons avec la régularité d'un métronome. Les colonies de manchots " Adélie " cohabitent avec. l'homme sur le périmètre de la base, mais aussi avec les pétrels, les Skuas, les damiers et " partagent " l'univers aquatique avec les diverses espèces de phoques dont le léopard de mer. A l'approche de l'hiver, les "Adélies " migrent vers des zones plus clémentes et les manchots empereurs apparaissent, les uns derrière les autres, venant de l'eau libre. Spectacle magnifique dont on ne se lasse pas. Peu effrayés par l'homme, tous ces animaux protégés se multiplient, aux limites de la surpopulation pour certaines espèces, et leur organisation sociale reste un thème d'études privilégié. Entre deux moments de tempête, cette immensité glacée, propice à la découverte d'un environnement vierge et envoûtant, mais aussi à celle de sa propre nature, laisse des traces indélébiles dans la mémoire et la personnalité de chacun. ECONOMIE FIN DE LA CAMPAGNE 1998-99 ET PREPARATION DE LA CAMPAGNE DE PECHE A LA LEGINE 1999-2000 DANS LES ZONES ECONOMIQUES DES TERRES AUSTRALES Economie FIN DE LA CAMPAGNE 1998-99 ET PRÉPARATION DE LA CAMPAGNE DE PÊCHE À LA LÉGINE 1999-2000 DANS LES ZONES ÉCONOMIQUES DES TERRES AUSTRALES La fin de la campagne 1998-99 a d'abord été marquée par l'expiration de l'accord de pêche entre la France et l'Ukraine qui avait été exceptionnellement prolongé jusqu'au 30 juin 1999. Cette décision met fin à une tradition de pêche de plus vingt ans dans la zone, qui datait de l'époque soviétique et qui s'était poursuivie avec l'Ukraine. Par ailleurs, lors de sa dernière réunion à Hobbart en octobre 1998, la convention pour la conservation de la faune et de la flore marines de. l'antarctique (CCAMLR) a accordé à la France un quota de 1576 tonnes de légine à pêcher à la palangre dans les zones économiques adjacentes aux zones de Kerguelen et Crozet. Ce quota a été réparti à égalité entre les Armements Réunionnais et l'armement Le Garrec. Des quotas supplémentaires de 200 tonnes par chalutier dans la zone de Crozet pour l'hiver austral ont été accordés aux armements Comata et Sapmer afin qu'une présence de navires Français soit effective à cette période pour dissuader les éventuels pêcheurs illicites. Cette attribution exceptionnelle intervient pour la dernière fois : en effet, pour la campagne 1999-2000, les dates de pêche à la légine ont été fixées par arrêté no 21 du 15 juin 1999 pour la première fois du ler septembre au 31 août, quelle que soit la technique de pêche utilisée, mettant ainsi fin à une organisation réservant systématiquement un sort particulier à la période de l'hiver austral. HISTOIRE DECOUVERTE DES ILES SAINT-PAUL ET AMSTERDAM Histoire DÉCOUVERTE DES ÎLES SAINT-PAUL ET AMSTERDAM La découverte par les Européens des Iles Saint-Paul et Amsterdam remonte aux voyages de circumnavigation du XVIème siècle. Ces îles, placées comme deux vigies sur la route des vaisseaux voguant vers l'Australie, l'Inde et les îles de la Sonde, sont situées dans la région subtropicale, au nord et au sud du 38° parallèle sud. C'est sans doute un navire portugais qui, le premier, aperçut Saint-Paul vers la fin du XVIème siècle : son nom, en portugais, apparaît sur un portulan de 1599. Le navigateur hollandais Vlaming y aborde en 1699 et découvre un superbe lac intérieur. En 1840, Saint-Paul est reconnue par l'Héroïne, puis, en 1843, par l'Olympe, qui y effectue une cérémonie de prise de possession. Une entreprise de pêcheurs réunionnais s'y installe ensuite pendant une dizaine d'années. Cet étonnant cratère égueulé a souvent été décrit. Mais c'est le géologue Charles Vélain qui, en 1874, lors de la mission astronomique du commandant Mouchez, l'a le mieux dépeint. Située à 90 km de Saint-Paul, Amsterdam doit son nom au hollandais Van Diemen qui, le 18 juin 1633, baptise l'île du nom de son bateau, le Nieuw Amsterdam (Nouvelle-Amsterdam). L'usage actuel de la nommer Amsterdam est très récent. Massive et haute, d'aspect verdoyant mais aux rivages inabordables, cette île est également un reste de volcan entouré de falaises noires. En 1870, un Réunionnais, Heurtin, vint s'y installer avec sa famille pour tenter d'y faire de l'élevage de bovidés, mais il n'arriva pas à y survivre une année. Les 25 et 26 janvier 1893, l'Eure, qui vient d'effectuer une prise de possession des Kerguelen, réédite les mêmes cérémonies sur Amsterdam et Saint-Paul. En 1950, une base permanente est installée à Amsterdam. Elle est baptisée Martin de Vivies, du nom du météorologue qui dirigea cette implantation. Gracie Delépine Conservateur en chef honoraire à la bibliothèque nationale de France