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1 - CONTENU THÉORIQUE
Mise en contexte
1. CONTEXTE INTERNATIONAL
La traite des jeunes est un fléau qui existe depuis longtemps mais qui a pris ces dernières années une ampleur
particulièrement inquiétante. Il est difficile d’évaluer le nombre exact de jeunes victimes de la traite dans le
monde à cause du caractère clandestin du problème. Cependant, l’UNICEF estime que de 1 à 1,2 million d’enfants sont victimes de la traite chaque année dans le monde (ce qui représente près de 3000 enfants victimes
chaque jour).
La mondialisation*, l’ouverture des frontières, la hausse des mouvements transfrontaliers et l’avancement des
nouvelles technologies n’ont fait qu’aggraver une situation déjà alarmante.
Le premier Congrès mondial contre l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales s’est tenu
à Stockholm en 1996, ce fut l’occasion pour la communauté internationale de se pencher véritablement sur ce
problème. Ce ne fut pas seulement une prise de conscience des 122 États participants, mais également un
engagement de leur part à prendre des mesures concrètes dans le cadre de la « Déclaration de Stockholm » et
du « Plan d’Action »1. Ces deux documents sont désormais des outils indispensables dans la mobilisation et le
suivi des initiatives pour protéger les jeunes contre l’exploitation sexuelle, mais aussi contre la traite, car les
deux phénomènes sont intimement liés.
Un deuxième Congrès mondial a eu lieu à Yokohama, au Japon, en 2001 pour faire le point sur les progrès
accomplis en ce qui a trait à la protection des jeunes contre l’exploitation sexuelle. Ce Congrès a permis de
consolider et de renforcer les partenariats mondiaux qui avaient été établis depuis le 1er Congrès mondial. Ce
fut également l’occasion de partager des expériences et des connaissances plus approfondies sur le problème
de l’exploitation sexuelle à des fins commerciales.
Le troisième Congrès mondial qui s’est déroulé à Rio de Janeiro (Brésil) du 25 au 28 novembre 2008 a
réuni 3000 participants dont des représentants de 137 gouvernements. Un des aboutissements majeurs de
cette troisième rencontre a été l’élaboration d’un plan d’action contre l’exploitation sexuelle qui inclut notamment
l’importance de la lutte contre l’impunité juridique*. De plus, cette dernière réunion a permis de mettre en
exergue le rôle néfaste des nouvelles technologies, et particulièrement de l’Internet, dans l’exploitation sexuelle
des jeunes à des fins commerciales, mais également dans la traite des jeunes, aussi bien au stade du recrutement
qu’au stade de l’exploitation proprement dite (pornographie infantile).
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La communauté internationale a réagi en adoptant le 15 novembre 2000 la Convention des Nations Unies
contre la criminalité transnationale organisée accompagnée de deux protocoles additionnels2 :
1. Protocole contre le trafic illicite de migrants par terre, mer et air.
2. Protocole visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des
enfants, dit protocole de Palerme.
Cette convention internationale est entrée en vigueur en 2003. Il est important de bien saisir le caractère
exceptionnel de ce traité international car il s’agit du document le plus complet sur la traite des personnes, et
d’un aboutissement de plus de deux siècles de réflexions internationales souvent difficiles.
2. AU PLAN NATIONAL
Le Canada n’est pas épargné par la traite des jeunes : il s’agit non seulement d’un pays de destination et de
transit, mais aussi d’un pays d’origine pour des jeunes victimes de la traite3.
Le Canada a ratifié en 2002 le protocole de Palerme. En lien avec cet engagement, le Canada a promulgué la
Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés en 20024, qui interdit explicitement la traite des personnes5.
C’est également dans ce contexte qu’a été créé un Groupe de travail fédéral interministériel sur la traite des
personnes (GTITP)6. Ce groupe a pour mandat principal de coordonner les activités fédérales portant sur le
sujet de la traite des personnes.
Par ailleurs, à la suite d’une demande formulée lors de la Marche mondiale des femmes7, le gouvernement
québécois a également mis sur pied un sous-comité interministériel, présidé par le ministère de la Justice du
Québec. Celui-ci a pour mandat principal de soumettre des recommandations au gouvernement en ce qui a
trait à la prestation de services pour les femmes migrantes victimes de la traite au Québec.
La population, les pouvoirs publics et les médias ont été sensibilisés au niveau national sur ce sujet par l’arrivée
en 1999 de bateaux sur la côte ouest du pays dans lesquels se trouvaient un grand nombre de jeunes séparés
d’origine chinoise. Certains des ces jeunes étaient des victimes de la traite8. À la suite de cet événement, le
gouvernement de la Colombie-Britannique a développé un plan d’action pour intervenir auprès des femmes et
des enfants qui sont victimes de la traite externe. Par ailleurs, la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) a
amorcé un travail de sensibilisation auprès de ses agents en plus de créer des unités spécialisées.
En effet, des condamnations pour traite ont déjà eu lieu. En 2008, deux hommes ont été trouvés coupables de
la traite de personnes en Ontario9. Pour la première fois, un canadien a été accusé de traite de personnes et
condamné à 36 mois de prisons. La victime, une Montréalaise de 20 ans, avait été recrutée pour un bar de
danseuses.
Au début de février 2009, un homme a également été accusé de traite de personnes par le Palais de Justice de
Montréal10. La police de Montréal a appréhendé l’homme qui a comparu en cour le lendemain sous trois chefs
d’accusation de traite de personne, treize chefs de proxénétisme*, et deux chefs de voies de fait ayant causé
des lésions corporelles. Depuis deux ans, sa présumée victime avait été forcée à danser nue dans plusieurs
bars du Québec, surtout dans la région de Montréal, de même qu’en Ontario.
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Définitions, causes et conséquences
(voir étape 3)
1. DÉFINITION
La traite est un phénomène complexe et clandestin qui constitue une véritable violation des droits de l’homme,
une forme contemporaine d’esclavage, et une atteinte à la dignité des personnes. Le « protocole de Palerme »
donne trois éléments caractérisant la traite :
Le recrutement de personnes en situation de vulnérabilité par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité,
etc. ;
Le déplacement de ces personnes, incluant le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil, d’une région
à une autre, ou d’un pays à un autre ;
L’exploitation de ces personnes : exploitation sexuelle, travail forcé, esclavage, prélèvement d’organes, etc.
Le terme « enfant », tel qu’indiqué dans la Convention relative aux droits de l’enfant, fait référence à toute
personne âgée de moins de 18 ans11. Dans certains cas, nous utiliserons également les termes suivants :
mineur, adolescent ou jeune qui réfèrent toujours au même groupe d’âge, sans exception.
Par ailleurs, il faut savoir qu’il existe deux sortes de traite, la traite interne et la traite externe. La première
réfère à des déplacements des jeunes à l’intérieur du Québec ou encore vers des lieux situés au Canada, alors
que la seconde réfère au fait que, pour arriver au Québec, le jeune ait dû franchir la frontière canadienne.
2. MOTIFS D’EXPLOITATION
L’exploitation, finalité de la traite, peut se traduire de différentes façons. Il peut s’agir d’une exploitation sexuelle,
de travail forcé, de mendicité, d’esclavage ou de pratiques semblables telles que la servitude ou le prélèvement
d’organes. Les deux types d’exploitation les plus courantes sont l’exploitation sexuelle et le travail forcé.
Les jeunes sont exploités de diverses façons selon leur âge, leur sexe et leur lieu de résidence. Ainsi, les
garçons et les filles sont utilisés pour effectuer des travaux forcés, notamment dans les champs, les usines ou
les résidences privées. Des jeunes âgés de moins de 14 ans sont également contraints à accomplir des travaux
dangereux. Certains sont même enrôlés dans les conflits armés. Enfin, de jeunes enfants sont utilisés pour
mendier alors que les plus vieux sont forcés à participer à des cambriolages, des fraudes ou à d’autres types de
vols12. Selon le rapport du Comité permanent de la condition féminine13, la traite à des fins d’exploitation sexuelle
représente environ 92 % de l’ensemble du phénomène de la traite au Canada. À titre d’exemple, des femmes
originaires des Philippines ont témoigné de leur mariage par correspondance et de leur exploitation au Canada
dans le cadre d’une recherche réalisée par Condition féminine Canada (CFC)14.
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3. DISTINCTION ENTRE TRAITE DE PERSONNES ET TRAFIC D’ÊTRES HUMAINS
Cette distinction est fondamentale car la confusion entre ces deux notions est assez fréquente d’autant plus
qu’en anglais la « traite de personnes » se traduit par le mot « trafficking » (notez que le « trafic d’êtres humains »
se traduit en anglais par le terme « smugling »). Bien que dans les deux cas on retrouve cette idée de déplacement
des individus il est important de bien distinguer ces deux phénomènes15.
À ce sujet, le rapport de 2006 de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime16 souligne trois distinctions importantes :
(1)
Malgré le fait que leur trajet se passe dans des conditions dangereuses et dégradantes, les migrants
qui entrent clandestinement au pays ont consenti à leur situation. Les victimes de la traite pour leur
part, ne peuvent pas être considérées comme ayant consenti à leur situation, notamment en raison
de la manipulation, la tromperie ou la contrainte exercée par les trafiquants.
(2)
Le trafic se termine avec l’arrivée des migrants à leur destination, alors que la traite des personnes
implique une exploitation continue des victimes, visant à générer de façon illicite un gain pour les
trafiquants. D’un point de vue concret, les victimes de la traite sont généralement plus sévèrement
affectées; elles sont traumatisées par leurs expériences et elles ont un plus grand besoin de protection contre le risque de re-victimisation.
(3)
Le trafic est toujours transfrontalier, alors que la traite inclut non seulement les personnes emmenées
à l’étranger mais également celles qui sont déplacées d’un endroit à l’autre au sein d’un même pays.
Dans le tableau suivant, les grandes distinctions entre la traite des personnes et le trafic des êtres humains sont
illustrées.
TRAFIC DES ÊTRES HUMAINS
TRAITE DE PERSONNES
(passage clandestin de migrants)
Un passeur organise l’entrée illégale au pays d’une personne
Un trafiquant recrute, déplace et exploite une personne en
en échange d’un avantage économique et/ou matériel. Le
échange d’un avantage financier et/ou matériel. Le
trafic de migrants implique donc le passage illégal de frontières
déplacement peut s’effectuer au niveau international (traite
internationales.
externe) ou à l’intérieur des frontières d’un pays (traite interne).
Il y a absence de contrainte.
La traite de personnes implique un élément de force, de fraude
ou de contrainte physique et/ou psychologique.
Il y a consentement. La personne trafiquée coopère avec le
La victime de la traite ne peut pas consentir à être exploitée.
passeur et elle n’est pas considérée comme une victime.
Après le passage de la frontière, la personne trafiquée est libre
La victime de la traite est exploitée sous une forme continue,
et ne sera pas soumise à l’exploitation.
assurant ainsi au trafiquant la perspective de profits à long
terme.
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4. FACTEURS DE RISQUE FAVORISANT LA TRAITE
Les causes de la traite sont multiples. Il est important de bien les identifier afin de mieux comprendre ce
phénomène. Les trafiquants prennent souvent avantage de ces facteurs de risque pour mieux tromper leur
victime. Voici une liste non exhaustive de facteur de risque :
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Pauvreté et disparités économiques;
Mondialisation;
Nouvelles technologies;
Conflits armés;
Nécessité ou désir de migrer;
Situation géographique d’un pays;
Politiques d’immigration restrictives;
Corruption, inefficacité du système de justice et du filet social;
Carences affectives;
Isolement social (marginalisation, discrimination);
Érotisation des jeunes dans les médias;
Phénomène de la demande17.
5. CONSÉQUENCES SUBIES
L’enfant victime de la traite subit une multitude d’effets néfastes pour son développement. Il est, entre autres,
confronté à plusieurs difficultés psychosociales18. L’enfant venu de l’étranger est privé de sa famille et de son
système de soutien, il vit un sentiment de perte et présente souvent des difficultés d’adaptation à la nouvelle
société.
Outre le traumatisme provoqué par le contexte d’exploitation, la victime se voit souvent confrontée à des lésions
physiques et à des contagions dues au VIH/SIDA ou à d’autres infections transmises sexuellement19, ainsi qu’à
des grossesses précoces. Par ailleurs, les jeunes victimes d’exploitation sexuelle peuvent également avoir des
problèmes liés à l’alcoolisme et à la toxicomanie, situation souvent provoquée par leurs trafiquants20.
La confiance des jeunes victimes à l’égard des autorités et du réseau de services est également souvent
compromise, notamment en raison de leurs expériences ou du sentiment d’insécurité permanent21. Par ailleurs
la traite entraine souvent la victime dans une relation de servitude pour dette22.
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L’ampleur de la traite
(voir étape 4)
Le caractère clandestin de la traite rend difficile toute évaluation chiffrée de ce phénomène. Cette difficulté
complique grandement la prise de conscience de ce fléau au sein de la population23.
Estimation des gains générés annuellement et mondialement par les victimes de la traite
Selon le Bureau International du Travail (BIT), les profits illicites produits par le trafic de travailleurs se chiffreraient
à environ 32 milliards de dollars des États-Unis par an24. Ces gains sont réalisés pour moitié dans les pays
industrialisés (15,5 milliards) et pour près du tiers en Asie (9,7 milliards). Globalement, cette somme représente
une moyenne de quelque 13 000 dollars par an et par victime, soit 1100 dollars par mois25. Il est intéressant de
noter que la grande majorité de ces gains sont générés par l’exploitation sexuelle et non par l’exploitation
économique.
La traite est ainsi classée au 3ème rang des marchés illicites les plus lucratifs, après le trafic de drogue et celui
des armes.
Estimation du nombre de victimes de la traite
Au niveau international
Les estimations au niveau international des victimes de la traite varient considérablement. Le Département
d’État américain estime que 600 000 à 800 000 personnes sont victimes de la traite internationale26 alors que
les Nations Unies évaluent à environ 4 millions de personnes chaque année, le nombre de victimes de la traite
interne et externe27. En ce qui concerne les jeunes, l’UNICEF estime que de 1 à 1,2 million de jeunes sont
victimes de la traite chaque année dans le monde, dans leur pays ou au-delà des frontières28.
Pratiquement aucun pays n’est épargné par ce phénomène et chacun peut constituer un État de destination,
d’origine ou de transition pour la traite; la plupart du temps, il s’agit d’une combinaison des trois29.
Les principaux pays d’origine se trouvent en Asie du Sud et du Sud-Est. Depuis la chute de l’Union soviétique,
les pays de l’ex-URSS, de l’Europe de l’Est et de l’Europe centrale sont devenus le deuxième groupe en ordre
d’importance des pays d’origine. Le troisième groupe est constitué des pays d’Amérique latine et des Caraïbes,
et le dernier groupe, des pays de l’Afrique30.
Les femmes, les hommes, les filles et les garçons peuvent tous être victimes de la traite. L’Organisation
internationale pour les migrations (OIM) estime que les personnes victimes de la traite sont des femmes à plus
de 80 %31, ce qui est renforcé notamment pour l’exploitation sexuelle32. Selon le Bureau International du Travail,
entre 40 et 50 % des victimes d’exploitation sexuelle à des fins commerciales ont moins de 18 ans33.
Au niveau régional
Le continent américain est également touché par la traite de personnes notamment à travers du phénomène de
la migration clandestine. Les pays fortement touchés par ce problème sont essentiellement le Brésil, la Colombie,
la République dominicaine, le Surinam et les Antilles, et plus récemment le Mexique, l’Argentine, l’Équateur et
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le Pérou. 100 000 femmes et adolescentes provenant de ces pays seraient conduites avec tromperie et de
fausses promesses d’emploi vers les États-Unis, l’Espagne, la Hollande, la Belgique, Israël, le Japon et d’autres
pays asiatiques34.
Le phénomène de la traite interne est toutefois également présent. En République Dominicaine, plusieurs
mineurs sont victimes de la traite interne à des fins d’exploitation sexuelle dans des régions touristiques35. Au
Pérou la traite interne est particulièrement alarmante36. La Coalition Against Trafficking in Women affirme qu’une
centaine de jeunes honduriens, en majorité des garçons, ont été amenés à Vancouver afin d’être exploités
comme revendeurs de drogue sur le marché local37. On rapporte également le cas de jeunes filles venues du
Honduras pour fins d’exploitation dans les réseaux de prostitution à Vancouver38.
Au niveau national
Dans le cadre de la traite transfrontalière à des fins d’exploitation sexuelle, la Gendarmerie royale du Canada
(GRC) a déjà estimé le nombre de femmes et d’enfants qui entreraient chaque année au Canada39. Pourtant,
les entrevues menées dans le cadre de cette présente recherche ont révélé qu’il demeure difficile d’assurer
que ces statistiques soient toujours le reflet de la réalité actuelle. Il s’avère donc prudent d’attendre l’issu de
nouvelles recherches permettant de partager de plus récentes données avec précision.
Les jeunes victimes de la traite ne correspondent pas à un profil unique. Toutefois, un nombre considérable
d’entre elles représentent des filles âgées de 14 à 17 ans. Le rapport de 2008 du gouvernement américain,
« Trafficking in persons report » indique que le Canada est surtout un pays de destination et de transit pour la
traite sexuelle de femmes provenant de Chine, de Thaïlande, du Cambodge, des Philippines, de l’Amérique
latine et de l’Europe de l’Est. Dans une moindre mesure, des individus sont victimes de la traite au Canada pour
le travail forcé alors que des citoyens canadiens sont soumis à la traite à l’intérieur du pays pour le commerce
du sexe40.
Les images du Canada diffusées par les médias à l’étranger laissent croire que la vie y est meilleure et que l’on
peut y vivre librement et sans souci financier41. Cela contribue à la vulnérabilité des jeunes femmes et des filles
qui désirent immigrer au Canada42. Les jeunes victimes de la traite sont généralement déplacés vers d’autres
grandes villes du Canada, telles que Toronto et Vancouver, ou encore aux États-Unis, soit à New York, Seattle,
Las Vegas ou Hawaï. L’âge moyen des jeunes recrutés dans les réseaux de prostitution juvénile est de 14 à
16 ans43, tandis que d’autres affirment que la moyenne se situe plutôt à 13 ans44.
Selon une récente étude québécoise45, l’exploitation sexuelle des jeunes à des fins commerciales représente
un phénomène caché qui se passe principalement dans des chambres d’hôtels ou des appartements. La plupart des victimes ont moins de 14 ans et sont impliquées dans l’industrie de la pornographie juvénile. Selon
cette même étude46, il y a plus de filles que de garçons signalées comme victimes. Toutefois, très peu d’informations sont disponibles quant au phénomène de la prostitution chez les garçons47.
Selon des recherches effectuées par madame Marie-Andrée Roy, professeure et directrice de l’Institut de
recherches et d’études féministes (IREF) à l’Université du Québec à Montréal, et par madame Lyne Kurtzman,
agente de développement à l’IREF «plus de 300 mineures à Montréal, certaines âgées de 12 ans, sont l’objet
d’une exploitation sexuelle – pornographie infantile et prostitution- et que plusieurs d’entres elles ont été recrutées
par un réseau de traite48.» Madame Roy précise qu’il est difficile de documenter la traite en raison de son
caractère clandestin.
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À l’heure actuelle, on dispose de peu d’information relative à la traite des jeunes au sein des communautés
autochtones du Canada. À titre informatif, les jeunes de ces communautés représentent approximativement
8% des jeunes canadiens49. Selon une étude réalisée en 2004, 30% à 40% des victimes d’exploitation sexuelle
à des fins commerciales en Alberta et en Colombie-Britannique proviennent des communautés autochtones50.
Dans le cadre d’une étude portant sur le secteur communautaire canadien51, des intervenants de Winnipeg
mentionnent que la plupart des victimes de la traite rencontrées sont des femmes autochtones. Les auteurs
constatent que les victimes proviennent souvent des réserves situées au nord de la Colombie-Britannique, en
Alberta et au Québec. Certains auteurs indiquent que la majorité de ces jeunes sont des filles et que leur
moyenne d’âge est de 15 ans; mais des victimes aussi jeunes que 11 ans ont été signalées.
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Le recrutement
(voir étape 5)
La traite des personnes implique souvent la participation de plusieurs acteurs différents au cours des étapes du
recrutement et de l’exploitation. Un jeune victime de la traite sera confronté à l’action de divers individus, parmi
lesquels se trouvent parfois des membres de son propre entourage. Le rapport Human Trafficking : a Growing
Criminal Market in the U.S., Trafficking in Women and Children souligne que tout comme il n’existe pas de
profil unique d’une victime de la traite, il n’existe pas de portrait unique du recruteur, du trafiquant52.
1. LA TRAITE EXTERNE
Si l’on associe souvent le phénomène de la traite à différents types d’organisations criminelles très bien
structurées, il existe peu de preuves à cet effet53. Des études préliminaires révèlent plutôt que les trafiquants
sont d’abord des exploitants de courte durée, fonctionnant souvent sur une base individuelle et dans le cadre
de relations personnelles ou familiales54. Dans bien des cas, le recruteur n’est pas l’exploiteur. Le recruteur est
alors un maillon de la chaîne, souvent proche de la victime ou de son milieu. Peuvent être ainsi impliqués la
famille, les amis, les leaders ou tout autre membre de la communauté en tant qu’aidants ou intermédiaires au
recrutement d’un jeune55.
Cette réalité d’un recrutement à petite échelle, sur une base individuelle, est cependant liée, selon l’Organisation
internationale des migrations (OIM), à la tendance à la hausse vers le développement d’alliances stratégiques
intercontinentales entre ces réseaux locaux et des organisations criminelles plus élaborées. Le caractère
tentaculaire, illégal et caché de la traite rend difficile l’identification détaillée des recruteurs et trafiquants
internationaux des jeunes56.
En ce qui a trait à la traite transfrontalière, certains suggèrent que les trafiquants dupent les jeunes et leurs
familles en faisant miroiter des promesses attirantes comme des emplois bien rémunérés à l’étranger ou des
propositions de mariage. Dans plusieurs cas, il a été constaté que des membres de la famille de la victime
peuvent jouer un rôle important dans le recrutement en conspirant avec le trafiquant en échange d’un paiement57. Le jeune est considéré comme un objet ayant une valeur marchande. Le mensonge, la manipulation et
le chantage sont fréquemment utilisés lors du recrutement. Les parents dont le rôle est de protéger leurs
jeunes, se font ainsi à l’occasion leurrer par les promesses de trafiquants58.
Selon ECPAT*59, bien que la duperie soit fréquemment utilisée par les recruteurs pour leurrer des parents à se
séparer d’un jeune, il arrive qu’un jeune soit vendu à un trafiquant en connaissance de cause. La pauvreté, la
toxicomanie, la discrimination sociale fondée sur le genre, le besoin de «cacher» un inceste ou viol sont des
facteurs avancés par cet organisme pouvant expliquer le rôle des parents dans la traite des jeunes60. De
nombreux cas de traite sont aussi le résultat d’un recrutement opéré par un ami de la famille ou un voisin. Ces
individus peuvent aisément approcher la victime potentielle et établir un lien de confiance et de proximité,
facilitant ainsi le processus, en échange d’argent ou de services de la part du trafiquant, de l’exploiteur futur. Il
arrive souvent que le recruteur, connu de la victime, agisse en tant que passeur dans les cas de traite
transfrontalière61.
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Des trafiquants utilisent également des industries légales, par exemple des agences de voyage, de mariage ou
de mannequins, comme façades pour attirer des jeunes filles62. En effet, l’isolement causé par l’absence d’un
réseau social, la dépendance économique, les contraintes culturelles et la peur d’être rapatriée* sont des
facteurs qui militent au maintien d’une relation, même abusive. Dans les pires situations, ces femmes et jeunes
filles peuvent devenir victimes de la traite; on leur confisque leur passeport et on les force à se prostituer63.
Plusieurs études constatent que les trafiquants utilisent aussi de plus en plus l’obtention de papiers d’immigration
légaux, à des fins de traite externe, comme un moyen de faciliter les mouvements transfrontaliers64. Ceci étant
dit, les jeunes sans statut légal sur un territoire donné demeurent les plus vulnérables face au recrutement,
puisqu’ils sont souvent prêts à accepter n’importe quelles conditions ou céder aux menaces du recruteur pour
éviter l’expulsion65.
L’avancement des technologies procurent des outils additionnels pouvant faciliter l’exploitation des jeunes66.
Selon un rapport d’Europol (2006), les nouvelles technologies sont essentiellement utilisées par les trafiquants
appartenant à des groupes organisés internationaux67. L’utilisation des technologies de communication rendrait
le travail des autorités plus difficile, notamment puisque l’identité du trafiquant peut être plus facilement dissimulée.
De plus, des messages électroniques peuvent transiter de manière successive à une liste d’expéditeurs se
trouvant dans différents pays. Une de ces destinations pourrait se trouver dans un pays qui refuse de collaborer
avec les instances internationales68.
2. LA TRAITE INTERNE
Dans le cadre d’une recherche effectuée en 2004 par le Service de police de Montréal, il y est indiqué que
l’Internet et les actions de proxénètes indépendants comme étant les deux modes de recrutement principaux
de jeunes victimes d’exploitation sexuelle69. Les agences d’escortes représentent aussi, mais dans une moindre
mesure, un moyen de recrutement. À noter que les groupes de crime organisé motards n’interviennent que très
peu dans le processus de recrutement, étant plutôt des clients de proxénètes qui agissent en tant que
fournisseurs70.
Le processus de recrutement des jeunes filles est ainsi souvent l’acte d’un gang de rue et repose sur l’établissement d’un rapport personnel et d’une dépendance de la victime à l’égard du trafiquant. Le recrutement se fait
par une fille ou un garçon qui tente de tisser des liens personnels avec la jeune fille, en l’approchant dans des
lieux publics, notamment à l’école, dans les stations de métro, dans les parcs ou dans les centres commerciaux.
Le recrutement se fait ainsi par l’entremise du réseau de connaissances, de l’entourage social71. Ce type
d’activité n’est pas seulement présent dans les grands centres urbains; on note également sa présence dans
des régions rurales72.
Il arrive que des jeunes filles soient impliquées dans le processus de recrutement dans le but d’éviter leur
propre victimisation, de cesser de se prostituer, et d’occuper une position hiérarchique plus élevée au sein du
gang, ou autres récompenses. De plus, il peut arriver que ce soient les jeunes filles elles-mêmes qui approchent
un membre du gang de rue73.
En obtenant des renseignements utiles, le recruteur lui proposera par la suite une activité qui semble répondre
à ses besoins préalablement exprimés. Au cours des semaines qui suivent, le recruteur va continuer à manipuler
10
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la jeune fille en l’isolant de son entourage, en devenant la personne de confiance. La jeune fille croit souvent
qu’elle vit une relation amoureuse avec le jeune homme qui l’a recrutée. Dans une tentative de briser la victime
et de la forcer à se prostituer, les trafiquants utilisent de la violence physique, psychologique et sexuelle. Par la
suite, les trafiquants conservent le contrôle sur leur victime en la séquestrant, en lui fournissant de la drogue, en
la menaçant psychologiquement ou en utilisant des armes74.
Au cours du processus de recrutement, on rapporte que plusieurs filles reçoivent des cadeaux et autres biens
matériels, lesquels engendrent une dette que la victime doit rembourser. Ce prétexte est d’ailleurs souvent
utilisé comme appât pour l’amener à se prostituer. Des conflits concernant l’obtention de gains affectifs et
matériels peuvent également s’installer entre les différents membres du gang75.
Le processus de recrutement des jeunes garçons s’effectue différemment. La majorité de ceux-ci perçoivent
l’exploitation sexuelle comme étant une activité de courte durée et un moyen de survie76. Toutefois, il a été
constaté que la plupart des garçons demeurent impliqués dans ce type d’activités pour des périodes plus
longues que les filles, soit en moyenne de six à dix ans77. De plus, il a été constaté que ces jeunes transitent
souvent d’endroits. En effet, vingt-cinq villes au Canada, ainsi qu’aux États-Unis et Europe ont été identifiées
comme destinations78.
Le recrutement se fait d’abord par l’entremise du réseau de connaissances ou par un homme qui propose à un
jeune fugueur un endroit où demeurer et de la nourriture en échange d’actes sexuels79 ayant lieu dans une
voiture, une chambre d’hôtel ou un appartement80. Par la suite, un grand nombre d’entre eux se retrouve dans
des partys privés ou dans des films pornographiques81. Il peut aussi arriver qu’en échange de cadeaux et
d’argent, un client demande en plus d’actes sexuels, à ce que le jeune garçon soit vu publiquement avec lui. Ce
type d’arrangement est généralement de courte durée82.
Dans une moindre mesure, des femmes recrutent de jeunes garçons. Par contre, il arrive plus souvent qu’un
jeune garçon se fasse approcher pour les mêmes raisons par un couple hétérosexuel83.
3. DEMANDE
La demande reste un des aspects peu connu de la traite des jeunes, quoi qu’elle soit une composante importante
de la problématique. La difficulté à en brosser un portrait tient en partie au caractère illicite du phénomène, mais
aussi du fait que la majorité des études ne ventilent que très rarement leurs données entre victimes de la traite
«femmes» et «enfants». Ceci dit, la plupart des études touchant la demande indiquent que les individus,
majoritairement des hommes, qui recherchent et demandent des activités sexuelles avec des jeunes proviennent
de tous les horizons socio-économiques et culturels84. À cet égard, ECPAT souligne que la demande locale
dépasse en toutes circonstances la demande étrangère85. Comprendre ainsi le phénomène de la demande
implique un examen du contexte social, culturel et historique contribuant localement à une commercialisation
de l’exploitation sexuelle de jeunes enfants et adolescents. Cette demande n’est ainsi pas uniquement le fait
d’hommes esseulés ou insatisfaits86.
Il est aussi documenté que de grands événements tels les Jeux Olympiques sont un facteur important haussant
la demande dans la ville hôte, augmentant ainsi le risque de traite vers cette région87.
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La demande en vue d’exploitation des jeunes pour le travail est souvent exprimée au travers d’un discours
altruiste de la part du demandeur, qui justifie ses agissements par des coutumes socio-culturelles et des raisons
d’entraide, telles le lien de parenté, ainsi que l’accès à de la nourriture et à une éducation88. Si le contexte ne
justifie jamais un cas de traite, il permet néanmoins de mieux cerner le portrait du phénomène et doit être pris
en compte dans toute réflexion à propos de la demande.
Enfin, le phénomène de la «commodification» des enfants correspond à la perception des enfants en tant que
commodité pouvant être échangée ou vendue sur un «marché» donné. La traite implique systématiquement
une commodification de la victime, qui devient un «bien» appartenant au trafiquant, puis pour une durée limitée
au client89. On reprend ainsi les modes de fonctionnement typique d’un marché qui offre de plus en plus de
diversité, d’abondance90.
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