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16/22 FEV 11
Hebdomadaire Paris
OJD : 440469
29 RUE DE CHATEAUDUN
75308 PARIS CEDEX 9 - 01 75 55 10 00
Surface approx. (cm²) : 1219
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ECONOMIE
Tourisme Tous en ligne
Toujours plus
de particuliers
passent par
le Web pour
préparer voyages
ou vacances.
Les professionnels
se ruent vers
ce créneau.
Avant qu'il
affiche complet.
TRAVELFACTORY
1285917200524/GAW/OTO/2
C
'est une vague
de fond que
rien ne semble pouvoir
arrêter Mal
gré l'épisode du volcan is
landais, la crise économique,
ou même les événements en
Tunisie et en Egypte, le tourisme en ligne poursuit son
irrésistible ascension. Cette
année, il passe même a la vitesse supérieure Déjà champion du e-commerce, avec
des sites comme Voyagessncf.com, Lastmmute ou Ex-
pédia, le secteur affiche, se
Ion la Fédération du e commerce et de la vente a dis
tance (Fevad), un taux de
croissance de 20 % et un chiffre d'affaires de l'ordre de
12 milliards d'euros
Le mouvement est irréver
sible • déjà plus de 90 % des
vacanciers s'informent sur Internet avant de partir Et, dans
les années a venir, ils seront
de plus en plus nombreux a
acheter via la Toile Cette « révolution en marche », selon
Bruno Despujol, consultant
au cabinet Oliver Wyman,
permet de rebattre les cartes
dans un domaine encore très
éclaté, et ouvre la voie aux
grandes manœuvres. Les rachats et les concentrations
se précipitent déjà en ce
début d'année, à l'image de
la spectaculaire fusion
d'Opodo avec Go Voyages et
eDreams, annoncée le 9 février. Le tno franco espagnol,
spécialiste des vols secs (sans
prestations hôtelières), va
donner naissance à un géant
européen du voyage en ligne,
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Hebdomadaire Paris
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INCONTOURNABLE
En dix ans, Internet
est devenu le canal quasi
unique d'information
des vacanciers.
forçant ses concurrents à
bouger. « Ceux qui ne réagiront pas rapidement mourront », prévient Jean-Pierre
Nadir, président d'Easyvoyage, site de conseil et de
comparaison de vols et de séjours, qui vient de racheter
trois de ses concurrents européens.
L'ampleur du phénomène a
pris tout le monde de court.
« Le e-tourisme n'en finit pas
de surprendre par son dynamisme », s'enthousiasme
Denis Philipon, un ancien
TRAVELFACTORY
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de Lastminute, aujourd'hui
patron de Voyage-Privé. Que
la quasi-totalité des voyageurs achète ses billets de
tram sur Internet, faisant de
voyages-sncf.com le leader
du secteur, passe encore.
Mais que le marché dans son
ensemble accélère aussi
rapidement sa mue est plus
étonnant. En moins de dix
ans, Internet est devenu le
seul canal d'information des
vacanciers. « II a permis davantage de transparence sur
les prix, tout en désmhibant
le consommateur », analyse
Jean-Pierre Nadir.
Mais le vrai déclencheur de
cette croissance exponentielle est sans aucun doute
l'émergence des compagnies
low cost. En incitant les touristes à acheter séparément
leurs billets d'avion et leurs
chambres d'hôtel, elles ont
élargi la clientèle et fait exploser le marché du séjour.
Surtout en Europe, où plus
personne ne fait appel à un
voyagiste pour un week-end
à Vienne ou à Rome.
Une fois le voyageur rassuré
sur la sécurité de son règlement en ligne (voir l'encadré
ci-contre) et devenu expert
dans la comparaison des
prestations, grâce à des sites
comme Tnpadvisor et Easyvoyage, plus rien n'empêche
l'achat de produits simples,
comme les billets d'avion. A
présent, près de une vente
sur deux (40 %) d'un vol sec
s'effectue en ligne via des
sites tels que eBookers,
Go Voyages ou Opodo. Même
progression pour les chambres d'hôtel proposées sur la
Toile. Plus lents à se développer, parce qu'ils engagent
davantage les vacanciers, les
« séjours club » deviennent
aussi un nouvel eldorado du
e-tourisme. « Les ventes en
ligne ne représentent encore
que 20 % du total. Mais, avec
un rythme de croissance de
10 % par an, Internet va devenir un point de passage
obligé pour commercialiser
des "packages" », estime un
expert.
Un marché aussi effervescent ne pouvait qu'attiser les
convoitises. Peu enclins à laisser les grands sites généralistes, comme Lastminute ou
Expédia, conquérir la clientèle des internautes, les touropérateurs se sont lancés eux
aussi dans la bataille. Des
géants du tourisme européen,
tels Thomas Cook ou TUI
(Nouvelles Frontières, Mar-
"LE WEB
A PERMIS
DAVANTAGE DE
TRANSPARENCE
SUR LES PRIX"
mara), ont développé leurs
propres sites marchands
pour vendre en direct leurs
produits et diviser leurs coûts
de distribution par deux.
Mais, jusqu'ici, cette incursion n'est pas un franc succès. Ils ne manient pas aussi
bien la technologie et le marketing du Web que les « pure
players », comme Promovacances, producteur et vendeur de séjours uniquement
sur la Toile.
Trop d'acteurs, une offre surabondante et peu différenciée, et des prix bas : la
concentration est inévitable.
« Le marché est encore très
fragmenté. Et tout le monde
ne peut pas gagner d'argent »,
explique Guillaume Cussac,
patron d'eBookers France.
D'autant que les marges demeurent faibles. « II faut atteindre une certaine taille critique pour peser sur les
fournisseurs - compagnies
aériennes et hôteliers - et
pour garantir les meilleurs
LE PAIEMENT
SÛR NE PAIE PAS
ce aux escroqueries
la carte de paiement
ur Internet la
Banque de France a demandé aux établissements
financiers de renforcer la sécurité Certes, les problèmes
liés aux règlements sur le
Web demeurent marginaux
(0,26 % du montant estimé
des fraudes, évaluées à
342,4 millions d'euros),
mais mieux vaut prendre les
devants Visa et MasterCard
ont ainsi développé le
système 3 D Secure pour
s'assurer que le porteur
de la carte est bien le vrai
titulaire La méthode est
simple elle consiste pour
l'utilisateur à entrer un code
d'identification lors d'un
achat Ce code peut être
créé par une petite calculatrice fournie par la banque,
ou envoyé par SMS
II ne sert qu'une fois
Recommande depuis
juin 2010,3 D Secure est
pourtant loin d'avoir séduit
Si le Groupement des cartes
bancaires estime que près de
la moitié des sites d'e-commerce en étaient équipés a
la fin de 2010, seules 14 %
des transactions ont été réalisées a l'aide de cette technologie En clair, les grands
sites comme Amazon, Pixmama, ou iTunes la boudent ou
l'ont déjà abandonnée « La
plupart des internautes ne
connaissent pas ce système,
explique Benoît Tabaka, de
PriceMmister Du coup, ils renoncent, dans 30 % à 40 %
des cas, à mener leur transaction à bien Nous préférons
donc prendre les risques de
fraude à notre charge plutôt
que de perdre des achats »
Sur Internet aussi, l'enfer est
pave de bonnes intentions
E
• EMMANUEL RAQUETTE
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ECONOMIE
CONCURRENCE Pour se hisser aux premières places,
les sites doivent se livrer a une course au volume sans pitié
prix », précise Nicolas Brumelot, directeur général de
Go Voyages. Faire sa place au
soleil nécessite aussi de gros
moyens « Le clic coûte cher»,
explique un patron de site. Et
le ticket d'entrée est de plus
en plus élevé. A moins de trou
ver des partenaires solides,
comme l'a fait Go Voyages
avec Axa Pnvate Equity.
C'est dire que « la course au
volume n'est pas terminée »,
affirme Bruno Despujol. « On
n'a encore rien vu », ajoute
Frédéric Vanhoutte, président
de Level.com, l'association
des agences en ligne. « Le
potentiel est énorme et le
marché, pas encore ma
ture », conclut Franck Brault,
consultant chez SKP. Bref, il
est urgent de se positionner,
tant qu'il en est encore temps,
comme l'a fait Denis Phihpon. Cet entrepreneur ingé-
nieux a choisi un créneau
inexploité dans le vovage : les
ventes flash de séjours dégriffés. Le succès a été fulgurant : après seulement cinq
ans d'existence, Voyage-Privé
caracole en tête des sites
Cette évolution n'ira pas
sans heurts pour les acteurs
traditionnels, notamment les
agences, qui, jusqu'ici, « ont
étonnamment résisté », observe un consultant Pour
LE E-COMMERCE CREVE L'ECRAN
. ui eût cru que le Père
|l\loel allait devenir un
cyberacheteur averti i
En décembre 2010, l'achat de ça
deaux sur Internet a pourtant
battu tous les records avec 6 mil
liards d'euros dépenses en I espace de quelques semaines Cette
fin d année reflète, s il le fallait,
I excellente santé du e commerce
français Selon la Fédération du
e-commerce et de la vente à distance (Fevad), les ventes en ligne
ont franchi, I an dernier, la barre
des 30 milliards d'euros (+ 24 %
par rapport a 2009) avec 340 mil
lions de transactions i
Les raisons de cet emballe
ment ? La venue de nouveaux
clients, d'abord A côte des moins
de 25 ans, toujours plus nom
breux les seniors se sont mis,
eux aussi, devant leurs ordinateurs Leurs dépenses sur la Toile
ont grimpe de 73 % entre 2009
et 2010 « Le nombre d'acheteurs
en ligne a crû deux fois plus vite
que celui des internautes », précise Marc Lolivier, délègue général de la Fevad Dans le même
temps les cyberacheteurs les
plus actifs-adeptes d'eBay de
PnceMinister ou de Voyages
sncfcom- dépensaient, eux,
jusqu'à 1100 euros Réalisant,
en moyenne, un achat par mois
Ensuite, l'offre de sites mar
chands - on en dénombre a pré
sent 81900 - ne cesse de s'accroître Outre les sites grand
public, comme la Redoute, Car
refour, la Fnac ou Cdiscount (en
hausse de 11 %), de nouveaux
acteurs œuvrant dans le voyage
les services ou les vêtements,
ont séduit des clients a coups
de promotions et de prix casses
Les sites consacres a la vente de
chaussures se sont ainsi multiplies Selon le cabinet Xerfi, le
chiffre d affaires de spécialistes
telsSarenza Spartoo Shoestyle
(la Redoute) oujavan (Amazon)
a explose II s élevait a 400 millions d'euros en 2010 et devrait
grimper a 600 millions en 2012
Ce n'est qu'un début La Fevad
prévoit une poursuite de la croîs
sance du e-commerce sur le
même rythme trépidant Avec
une progression attendue de
22 % en 2011 et de 20 % en
2012, soit un chiffre d affaires
de 45 milliards d'euros, le secteur
risque de battre encore des
records
me s
combien de temps ? « Sur les
billets d'avion, c'est déjà fichu. D'ici à cinq ans, on passera à 80 % de ventes sur Internet », explique un patron
de site. Sur les séjours balnéaires, les agences en ligne
ont toutes les chances d'accaparer 50 % du marché.
D'autant qu'elles offrent de
plus en plus de conseils pcr
sonnalisés. Seuls les produits
sophistiqués, séjours à la
carte et autres circuits, échappent encore aux géants de
l'Internet Ils exigent trop
d'expertise. Aux agences traditionnelles de relever le défi.
« Nous ne pouvons exister
que si nous apportons de la
valeur ajoutée », affirme,
conscient, Jean-Pierre Mas,
président du réseau Afat.
La bagarre risque d'être
rude. Il reste, selon les experts,
cinq ans pour faire partie des
futurs happy fcw du e tou
nsme. A l'horizon 2015, l'univers français du voyage
sera totalement transformé,
avec trois ou quatre géants
européens du « e-travel», détenteurs de 70 % des parts
de marché, aux côtés de
quelques sites très spécialisés, comme la France du
Nord au Sud ou Travelski, et
les agences traditionnelles
les plus performantes. Voilà
les vacanciers prévenus.
• CORINNE SCEMAMA
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