Les oiseaux d`eau d`Andalousie et du Maroc (PDF

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Les oiseaux d`eau d`Andalousie et du Maroc (PDF
LES OISEAUX D’EAU EN ANDALOUSIE ET AU MAROC
INTRODUCTION
Dans le cadre du second appel à projets du Programme opérationnel
de coopération transfrontalière Espagne-Frontières extérieures
(POCTEFEX), on a approuvé le projet appelé Développement
Durable de l’Espace Transfrontalier Réseau Natura 2000 et Habitats
de haut intérêt commun Andalousie-Maroc, dont l’acronyme est
TRANSHABITAT.
TRANSHABITAT est un projet qui surgit de la nécessité évidente
d’unifier les critères de gestion sur les deux rives du Détroit de
Gibraltar, surtout dans les Habitats de haut intérêt communs. L’objectif
principal du projet est la mise en valeur des Habitats d’intérêt commun
entre l’Espagne et le Maroc et l’élaboration de stratégies de gestion
y conservation communes. En même temps c’est un excellent point
de départ pour générer un développement socioéconomique et de
gestion agricole et de l’élevage durable.
TRANSHABITAT inclut, entre autres, un projet sur l’importance des
zones humides du nord du Maroc pour la conservation des Oiseaux
d’eau menacés de l’Andalousie. Les zones humides du Maroc ont une
importance vitale pour les oiseaux d’eau, en particulier pour certaines
espèces considérées « En danger d’extinction » selon le Catalogue
andalou des espèces menacées (Décret 23/2012, du 14 février),
comme la foulque caronculée (Fulicula cristata) ou la sarcelle marbrée
(Marmaronetta angustirostris). Ces espèces accusent un déclin très
rapide ces dernières années. Pour compléter leur cycle vital elles
dépendent étroitement des zones humides marocaines qui peuvent
constituer un refuge quand les conditions environnementales sont
défavorables en Espagne (Amat & Varo 2004; Green et al., 2002; Varo
2007).
Étant donné cette interdépendance des zones humides andalouses
et marocaines, il est nécessaire de connaître le statut des populations
d’oiseaux d’eau au Maroc afin de promouvoir leur conservation en
coordination avec les administrations marocaines et andalouses.
Ce travail présente les résultats du suivi des oiseaux d’eau dans les
zones humides de l’Andalousie au cours de la période 2004-2013, avec
une évaluation de l’état des populations. De plus il inclut les résultats
d’un travail réalisé par le Groupe de Recherche pour la Protection
des Oiseaux au Maroc (GREPOM) sur l’état des populations d’oiseaux
d’eau dans les principales zones humides du nord du Maroc, comme
point de départ pour une analyse conjointe des flux et mouvements
des oiseaux entre les deux régions et la création d’un Réseau de suivi
intercontinental.
Laguna de Fuente de Piedra (MA).
Photo: José Miguel Ramírez
LES OISEAUX D’EAU EN ANDALOUSIE ET AU MAROC 4
Crabier chevelu Ardeola ralloides 16
Fuligule nyroca Aythya nyroca 18
Sarcelle marbrée Marmaronetta angustirostris 20
Érismature à tête blanche Oxyura leucocephala 22
Foulque caronculée Fulica cristata 24
Balbuzard pêcheur Pandion haliaetus 26
Spatule blanche Platalea leucorodia 28
Flamant rose Phoenicopterus roseus 30
LES OISEAUX D’EAU AU MAROC 32
CONCLUSIONS 40
BIBLIOGRAPHIE ET ACRONYMES 42
LES OISEAUX D’EAU EN ANDALOUSIE ET AU MAROC
LES OISEAUX D’EAU EN
ANDALOUSIE
CONTEXTE
RÉGIONAL
Le suivi des oiseaux d’eau en
Andalousie au cours des dix
dernières années (2004-2013) a
permis d’améliorer les connaissances
sur l’état de conservation de
l’avifaune aquatique des zones
humides andalouses. Grâce à la
systématisation continue des
données récoltées pour tout le
territoire étudié, on a obtenu une
série temporelle suffisamment longue
et de qualité. On a pu ainsi établir
les tendances interannuelles, ce qui
a permis de mieux comprendre les
processus déterminant les variations
des populations d’oiseau d’eau et
les dynamiques de ces écosystèmes
complexes.
L’Andalousie possède l’un des
patrimoines naturels les plus
importants de la péninsule
Ibérique, avec 247 espaces pour
une superficie totale d’environ 2,8
millions d’hectares dont 2,7 millions
situés à l’intérieur des terres (ce
qui représente environ 30,5 % de
la superficie de l’Andalousie), le
reste correspondant à des espaces
maritimes. Ces divers espaces
protégés forment le Réseau
d’espaces naturels protégés
d’Andalousie (RENPA), qui est le
réseau le plus important de l’Union
européenne tant par son étendue
que par le nombre de sites qui le
composent.
Il y a actuellement en Andalousie
200 zones humides dont 25
figurent sur la liste Ramsar des
zones humides d’importance
internationale, avec une superficie
total de 143 138, 81 hectares.
Zones humides recensées
Espaces naturels protégés
La Communauté autonome
d’Andalousie possède également le
patrimoine naturel le plus riche et le
mieux conservé en zones humides
littorales et intérieures de toute
l’Espagne (il représente 17 % du
total des zones humides et environ
56 % de la superficie de celles-ci) et
de l’Union Européenne.
L’ANDALOUSIE POSSÈDE
UN TOTAL DE 200 ZONES
HUMIDES, DONT 25 FIGURENT
SUR LA LISTE RAMSAR
Les écosystèmes andalous sont
hétérogènes avec, par exemple,
des marais salants, des lagunes
endoréiques ou des zones humides
artificielles comme les retenues
de barrages ou les bassins d’eau
d’irrigation. À cette variabilité des
milieux est associée une grande
variabilité des communautés
d’oiseaux d’eau (Green & Figuerola,
2003).
4
Le Plan andalou des zones humides
(PAH), adopté par la décision
4/11/2002 de la Direction générale
du RENPA et des Services à
l’environnement, est un document
cadre pour la planification,
l’aménagement et la gestion des
zones humides andalouses. Il
établit les principes et les critères
de gestion, les programmes
sectoriels, les actions prioritaires
et les procédures nécessaires pour
conjuguer le respect de l’intégrité
écologique des zones humides et
l’utilisation durable des ressources
naturelles (CMA 2004). Une des
activités principales du PAH a été
la mise en œuvre du Plan andalou
des oiseaux d’eau, qui a permit
d’établir un programme de suivi des
populations d’oiseaux d’eau dans les
zones humides les plus importantes
de l’Andalousie.
Ce plan est nécessaire vu l’importance
nationale et internationale de la région
Les oiseaux d’eau en Andalousie
Laguna de Caja (MA). Photo: José Miguel Ramírez
de l’Andalousie en tant qu’habitat
et zone d’hivernage d’une avifaune
aquatique nombreuse et diversifiée.
Par ailleurs, il est fondamental
d’assurer la continuité du suivi dans le
temps, pour favoriser la conservation
et la gestion de l’avifaune associée
aux zones humides. Les oiseaux
aquatiques, et en particulier les
espèces menacées, sont considérés
comme des bioindicateurs de l’état de
conservation des zones humides, car
les fluctuations de leurs populations
sont étroitement reliées aux variations
de l’habitat.
C’est en ce sens qu’en 2003 a
été créée une équipe de suivi,
principalement constituée par
des membres du ministère
régional de l’Environnement et
de l’Aménagement du Territoire
(CMAOT), avec l’appui de la station
biologique de Doñana (EBD-CSIC)
pour les comptages dans l’Espace
Naturel Doñana (END). Depuis 2013,
la station ornithologique de Padul
ainsi qu’une équipe de la mairie
de Motril réalisent les comptages
dans deux zones de la province de
Grenade, respectivement Turberas
de Padul et Charca Suárez. Cette
équipe de suivi est responsable de
la collecte continue et régulière
d’informations sur les zones humides
et leur avifaune, avec comme objectif
la mise au point d’un outil efficace
pour la gestion des principaux
espaces naturels andalous.
Le programme inclut un suivi de 150
à 200 zones humides différentes (en
fonction du type de dénombrement
et des conditions hydriques) ce qui
a permis de recueillir pendant ces
dix dernières années des données
sur 146 espèces d’oiseaux d’eau
hivernants et jusqu’à 63 espèces
nicheuses dans les zones humides
prospectées.
Le Gouvernement andalou, à l’issue
de son conseil du 13 mars 2012, a
approuvé le Plan de récupération
et de conservation des oiseaux
des zones humides qui prévoit des
mesures visant la récupération
des populations de huit espèces
d’oiseaux d’eau menacées, à
travers la réduction des menaces
et la conservation de leurs habitats
actuels et de leurs éventuelles
aires d’expansion. Le Plan inclut
notamment une espèce classée
« vulnérable » (VU), le balbuzard
pêcheur (Pandion haliaetus) et sept
« en danger d’extinction » (EN) : le
butoir étoilé (Botaurus stellaris), la
guifette noire (Chlidonias niger),
la sarcelle marbrée (Marmaronetta
angustirostris), le fuligule nyroca
(Aythya nyroca), l’érismature à tête
blanche (Oxyura leucocephala),
la foulque caronculée (Fulicula
cristata) et le crabier chevelu
(Ardeola ralloides).
DES DONNÉES SONT
DISPONIBLES SUR 146
ESPÈCES D’OISEAUX
HIVERNANTS ET JUSQU’À 63
NICHEURS POUR LA PÉRIODE
2004-2013
5
Les travaux réalisés dans le cadre
des programmes de suivi de la
faune du CMAOT ont démarré en
2003 et ont porté sur la réalisation
annuelle de :
• Cinq dénombrements coordonnés
au niveau national pour la sarcelle
marbrée, le fuligule nyroca, la
foulque caronculée et l’érismature
à tête blanche.
• Un suivi intensif de la
reproduction des oiseaux d’eau
menacés, entre le mois de mars et
le mois de septembre.
• Un dénombrement de mi-janvier
des oiseaux d’eau hivernants
coordonné par Wetlands
International (Delany et al., 1999).
Cette publication offre les résultats
de ce suivi pour la période 20042013 en mettant l’accent sur les
espèces menacées incluses dans
le Catalogue andalou des espèces
menacées (Décret 23/2012) et dans
le Plan andalou de récupération
et de conservation des oiseaux
d’eau. Elle propose également
quelques données sur deux
espèces suivies à long terme par
le CMAOT : la spatule blanche
(Platalea leucorodia) et le flamant
rose (Phoenicopterus roseus).
LES OISEAUX D’EAU EN ANDALOUSIE ET AU MAROC
MÉTHODOLOGIE
Pour le suivi des oiseaux d’eau,
des comptages directs ont
été réalisés à partir d’une série
de points de recensement
préalablement sélectionnés et
visités périodiquement afin de
pouvoir dégager les tendances. Une
attention spéciale a été accordée à
l’homogénéisation des conditions lors
des recensements (lumière, heures,
marée, etc.) et les comptages ont
été réalisés à l’aide d’instruments
optiques (jumelles 10 x et télescopes
terrestres 20-60x) (CMA 2011).
Les dénombrements ont permis de
déterminer des variables comme
l’abondance (nombre d’oiseaux,
nombre de couples) et la richesse
(nombre d’espèces observées)
aussi bien dans le cas des espèces
hivernantes que des nicheuses.
Les tendances des populations
ont été analysées avec le logiciel
statistique TRIM (Trends and Indices
for Monitoring Data, Pannekoek
2008) en raison de sa fiabilité
pour obtenir des conclusions
statistiquement significatives (Van
Strien et al., 2004). Ce programme
génère un modèle mathématique
de la tendance de la population
à partir des résultats annuels,
fournit des pourcentages estimatifs
d’augmentation ou de diminution
annuelles de la population, y compris
dans le cas de séries temporelles
incomplètes et calcule la signification
statistique du modèle. La marge
d’erreur standard de la tendance
définit si le modèle est fiable et
significatif : c’est ainsi que si elle est
supérieure à 0,02, il faudra considérer
les résultats avec prudence et ne
pas les considérer comme définitifs.
Il convient de prendre en compte
que ces tendances doivent être
appréciées avec précaution en
fonction du nombre d’années de
suivi dont on dispose et que le
pourcentage d’augmentation ou de
diminution détecté par le programme
n’a qu’une valeur indicative pour les
comparaisons futures des tendances
populationnelles.
Afin d’analyser les espèces possédant
les mêmes exigences alimentaires
et d’habitat, on a considéré neuf
groupes trophiques conformément
aux critères taxonomiques : flamants
(Phoenicopteridae), hérons et
cigognes (Ardeidae, Ciconiidae,
Threskiornithidae et Gruidae),
limicoles (Haematopodidae,
Recurvirostridae, Burhinidae,
Glareolidae, Charadriidae
Scolopacidae et Alcedinidae),
goélands et sternes (Stercorariidae,
Laridae, Sternidae, Alcidae,
Procellariidae et Hydrobatidae),
foulques et espèces affines (Rallidae),
anatidés (Anatidae), grèbes et
espèces affines (Podicipedidae et
Gaviidae), rapaces (Pandionidae,
Falconidae et Accipitridae)
et cormorans (Sulidae et
Phalacrocoracidae).
Les données de reproduction
analysées incluent la série 2007-2013
pour toutes les espèces et 2004-2013
seulement pour les espèces qui
figurent dans le Catalogue andalou
des espèces menacées car on ne
dispose pas de données concernant
toutes les espèces de Doñana pour la
période 2004-2006.
Des modèles linéaires généralisés
(GLM) ont été appliqués pour
analyser la relation entre données
populationnelles et précipitations au
niveau de la zone. En ce sens, on a
pris pour référence les précipitations
recueillies à l’END (données de
l’équipe de suivi des processus
naturels de la station biologique de
Doñana ESPN-EBD), vu qu’il s’agit
de la zone humide la plus importante
d’Andalousie pour les oiseaux d’eau.
Les données pluviométriques ont été
regroupées en années hydrologiques
et pour chaque printemps, on a inclut
les précipitations cumulées du 1er
septembre de l’année précédente au
31 août de l’année concernée.
6
Les oiseaux d’eau en Andalousie
Photo: Antonio Atienza
7
LES OISEAUX D’EAU EN ANDALOUSIE ET AU MAROC
RÉSULTATS
Reproduction
La période de reproduction est la
plus délicate et importante pour
les oiseaux. De fait, les paramètres
de reproduction à moyen et long
terme ont été retenus pour établir la
catégorisation des espèces (UICN,
2012).
La période de suivi a été
suffisamment longue pour offrir
une vision générale des variations
spatio-temporelles des zones
humides andalouses, qui a permis
de comprendre les fluctuations
des communautés d’oiseau d’eau
et d’établir les tendances des
populations. Cette information
constitue un outil efficace pour
la mise en place de mesures de
conservation.
LA POPULATION NICHEUSE
D’OISEAUX D’EAU AUGMENTE
ANNUELLEMENT DE 0,6 %
PENDANT LA PÉRIODE 20072013
Les résultats obtenus ont révélé
qu’en général, les principales zones
humides d’Andalousie présentent
un bon état de conservation et
hébergent en moyenne presque 70
000 couples nicheurs (maximum
de 103 107 en 2011) de jusqu’à 63
espèces différentes. La tendance
pour la période 2007-2013, est
légèrement positive (augmentation
de 0,6 % annuelle) dans le cas de
l’abondance de couples et stable
quant à la richesse en espèces pour
cette même période.
L’END accueille entre 22 et 49 % du
nombre total de couples nicheurs. Le
reste des zones humides andalouses
montre en général une tendance
positive avec une augmentation
annuelle de 2,8 % pour la période
2004-2013. Néanmoins certaines
zones humides présentent une
tendance négative en ce qui
concerne l’abondance des couples
nicheurs et/ou la richesse en
espèces.
Entre autres variables externes
ayant un impact sur l’évolution
des zones humides, on a évalué
l’influence des précipitations
au cours des mois précédant
la période de reproduction.
En ce sens, on a observé que
les fluctuations annuelles et
interannuelles sont positivement
reliées aux apports de pluie, qui
expliquent 65 % de la variation du
nombre de couples nicheurs.
Au cours des dernières années,
suite à une période de sécheresse,
certaines espèces de l’END ont
commencé à se disperser hors des
limites de cet espace, à la recherche
de ressources alimentaires et
d’un habitat plus favorable à leur
reproduction. C’est le cas de
nombreuses espèces d´ardéidés
et de threskiornithidés qui, d’année
en année, fondent de nouvelles
colonies en dehors de Doñana.
L’absence de précipitations peut
faire disparaître temporairement
certaines lagunes endoréiques
intérieures ; il s’agit toutefois
d’un phénomène naturel. Avec le
retour des pluies, l’abondance de
végétation aquatique des lagunes
attire de nombreuses espèces
d’anatidés et de rallidés qui
viennent profiter de cette ressource
trophique.
Photo: Antonio Atienza
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Les
Las oiseaux
aves acuáticas
d’eau en
enAndalousie
Andalucía
Groupes trophiques et espèces
Étant donné le grand nombre
d’espèces qui ont fait l’objet
du suivi, l’analyse par groupes
trophiques est la meilleure approche
pour déterminer la situation
d’espèces ayant des exigences
trophiques et des habitats similaires.
Au cours de la période 20072013, des tendances différentes en
fonction du groupe trophique ont
été constatées. Les flamants (+25,4
%), les grèbes (+2,2 %), les anatidés
(+2,1 %) et le groupe des hérons et
des cigognes (+1,8 %), présentent
des tendances très positives ce
qui, compte tenu de leur forte
contribution au niveau régional,
pourrait expliquer la tendance à la
hausse des effectifs reproducteurs
andalous. Cependant, concernant
les foulques (-9,8 %), les goélands
(-3,9 %) et les limicoles (-1,1 %), les
tendances sont négatives pour
cette même période ce qui prouve
le besoin d’identifier les causes
pouvant expliquer ce déclin et de
mettre en place des actions visant à
inverser cette tendance.
L’analyse par espèce révèle que sur
les 63 espèces nicheuses qui ont
été repérées en Andalousie, 29,7 %
(n = 19) montrent une tendance
positive, avec des augmentations
importantes ou modérées, comme
par exemple le flamant rose,
le tadorne de Belon (Tadorna
tadorna) ou l’ibis falcinelle (Plegadis
falcinellus), 15,6 % une tendance
stable (n = 10) [par exemple, le
héron pourpré (Ardea purpurea)
ou la nette rousse (Netta rufina)] et
16,2 % (n = 11) une tendance négative,
avec un déclin fort ou modéré
[par exemple l’avocette élégante
(Recurvirostra avosetta) ou le petit
gravelot (Charadrius dubius)]. Le
reste des espèces (n = 23) ne montre
aucune tendance nette.
Sur les 63 espèces d’oiseaux d’eau,
huit sont classées « menacées »
en Andalousie (sept « EN » et une
« VU ») par le Décret 23/2012
du Gouvernement régional
d’Andalousie et incluses dans le Plan
de récupération et de conservation
des oiseaux des zones humides.
Par ailleurs, 35 autres espèces ont
été incluses dans la Liste andalouse
des espèces sauvages spécialement
protégées (LESPE). Cependant,
concernant les espèces menacées
(EN et VU), on n’a pas pu, dans
la plupart des cas, dégager de
tendances significatives car il s’agit
de reproductions discontinues et
Lagunas de Campillos (MA). Photo: José Miguel Ramírez
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LES OISEAUX D’EAU EN ANDALOUSIE ET AU MAROC
inhabituelles et, par conséquent, il
serait nécessaire de compter sur
des séries temporelles plus longues
qui permettraient d’établir des
tendances fiables. Le nombre de
couples nicheurs de butor étoilé
augmente légèrement pendant
la période 2004-2013; pour le
crabier chevelu et l’érismature à
tête blanche, la tendance demeure
stable pendant cette même période
alors que pour la sarcelle marbrée
une légère diminution est constatée.
humides seulement (END, marais
de Trebujena-Sanlúcar (CA) et
marais salants de Cerrillos (AL).
La plupart des zones humides
qui présentent des fortes
concentrations doiseaux d’eau,
se trouvent dans la vallée du
Guadalquivir et sur la bande côtière
andalouse. À l’intérieur des terres,
les lagunes endoréiques constituent
des zones humides importantes
mais avec une grande variabilité
Laguna de Lobón (MA). Photo: José Miguel Ramírez
Répartition par zones humides
L’analyse par zones humides
met en évidence que la majorité
des nicheurs se concentrent
dans quelques sites. Cinq zones
humides accueillent plus de 80 %
des couples, notamment l’END,
avec une moyenne de 37,4 %
du total (soit 28 090 couples
dénombrés en moyenne) et la
lagune de Fuente de Piedra, dont
l’abondance est conditionnée par
la population reproductrice de
flamants roses.
Ce phénomène de concentration
sur certains sites est plus
prononcé pour les espèces
menacées, pour lesquelles 80
% des effectifs nicheurs se
concentrent dans trois zones
des effectifs nicheurs en fonction
des disponibilités hydriques, tandis
que les zones humides artificielles
(retenues de barrages, bassins
d’irrigation, stations d’épuration
d’eaux usées, etc.), certes moins
nombreuses, constituent l’habitat
préféré de certaines espèces
menacées.
LES COUPLES D’OISEAUX
D’EAU SE CONCENTRENT
SURTOUT DANS LES ZONES
HUMIDES DE LA VALLÉE DU
GUADALQUIVIR ET DE LA
BANDE CÔTIÈRE ANDALOUSE
Grâce à leur hétérogénéité, les
écosystèmes andalous offrent de
très nombreux sites de nidification à
l’avifaune aquatique. C’est ainsi que
l’on constate que, dans les estuaires
10
des principaux fleuves et rivières
(Guadalquivir, Odiel, Guadiana
ou Guadalhorce), se forment des
plaines d’inondation ou des marais
littoraux où se concentrent la
plupart des communautés d’oiseaux
d’eau. Ces estuaires représentent
un habitat favorable d’autant plus
que ce sont de vastes aires jouissant
d’un statut de protection nationale
ou internationale.
En ce sens, le meilleur exemple est
Doñana qui, par son étendue et
son niveau de protection, accueille
les principales colonies de hérons,
mais aussi une importante colonie
de flamants pendant les années
les plus humides. C’est ainsi que
certains printemps, ce territoire
est arrivé à héberger presque la
moitié des couples reproducteurs
d’Andalousie.
Pendant les années de sécheresse,
les marais littoraux atlantiques
(marais de l’Odiel ou de la baie
de Cadix) ne constituent pas un
habitat aussi favorable que les
marais de rivière, mais ils possèdent
cependant l’avantage de ne pas
dépendre des apports hydriques
de la pluie et représentent par
conséquent un refuge pour
certaines espèces dont les zones
habituelles de reproduction
n’offrent plus des conditions
optimales. Par exemple, le flamant
rose a niché pour la première fois
dans les marais de l’Odiel après
l’assèchement de ses principales
aires de reproduction : la lagune de
Fuente de Piedra et Doñana.
La plupart des zones humides
où les comptages ont été
réalisés comprennent des zones
transformées par certaines
utilisations anthropiques (marais
salants, élevages piscicoles, bassins
d’irrigation, stations d’épuration,
etc.). Ces zones ont également
fait l’objet d’un suivi qui a fourni
une information précieuse pour
améliorer leur gestion. Lorsqu’ils
sont bien conçus et gérés, ces
Les oiseaux d’eau en Andalousie
aménagements peuvent représenter
une opportunité de diversification
des habitats naturels disponibles
et offrir de nouvelles aires de
nidification. Les micro-invertébrés
qui peuplent les bassins hypersalins
des salines de Cabo de Gata, de
la baie de Cadix ou des marais de
l’Odiel constituent une source de
nourriture fondamentale et sont la
base alimentaire d’espèces comme
le grèbe à cou noir (Podiceps
nigricollis) ou le flamant rose qui
parcourent de grandes distances
pour s’y alimenter.
jouent un rôle fondamental dans
l’amélioration des conditions de
reproduction de certaines espèces
très menacées. Des espèces comme
le crabier chevelu ou la guifette
noire ont besoin de s’intégrer
dans des colonies composées
d’autres espèces moins menacées
et en bonnes conditions, au sein
desquelles elles peuvent assurer le
succès de leur reproduction. À titre
d’exemple, le crabier chevelu rejoint
les colonies d’ardéidés des marais
Par ailleurs, des nouvelles mesures
de conservation visant notamment
l’amélioration des conditions de
l’habitat de reproduction des
espèces les plus menacées ont
également été proposées.
Hivernage
Mis à part la migration, la plus
grande abondance d’oiseaux d’eau
en Andalousie se produit pendant la
phase phénologique correspondant
La plupart des couples recensés
se trouvaient dans des espaces
jouissant de statuts de protection
divers car les zones humides
retenues pour le suivi à long terme
étaient déjà protégées au début
du programme. Les informations
récoltées démontrent que la
protection permet de corriger
les menaces préexistantes et
fournissent un meilleur cadre de
travail (financier, propriété publique,
etc.) pour y mettre en œuvre des
actions d’amélioration de l’habitat
qui se traduisent par une abondance
et une richesse accrues.
Marismas del Odiel (HU). Photo: Jesús Chaves
Le suivi a également joué un
rôle essentiel dans l’évaluation
de l’efficacité des actions de
conservation menées à bien sur
le milieu et l’avifaune pendant la
période d’étude. Par exemple, dans
l’embouchure du Guadalhorce,
l’abondance et la richesse en
oiseaux d’eau se sont améliorées
à partir de 2003, après une série
d’actions de restauration de la zone
humide. C’est ainsi que l’érismature
à tête blanche s’est établie dans
cette zone humide, par ailleurs
devenue l’un des principaux sites de
reproduction de l’espèce.
De toute évidence, le plus grand
nombre de couples reproducteurs
correspond à des espèces
coloniales dont les ardéidés, les
goélands, les sternes ou le flamant
rose. Ces sites de reproduction
de Trebujena (CA), de la lagune de
Los Prados (MA) ou la colonie de
Dunas de l’Odiel (HU).
L’accent a également été mis
sur l’identification des menaces
qui pèsent sur le milieu ou
directement sur les espèces.
La menace principale est la
modification ou la destruction
de l’habitat, plus concrètement
les modifications du régime
hydrique ou les transformations
de la végétation en bordure ou
de la flore submergée (surtout
des macrophytes) qui s’avèrent
fondamentales pour le succès
de la reproduction des oiseaux
d’eau. Les espèces exotiques, les
lignes électriques dangereuses ou
l’impact des herbivores constituent
d’autres menaces repérées.
11
à l’hivernage. Les comptages qui
ont été réalisés dans le cadre des
programmes de suivi de la faune du
CMAOT incluent le dénombrement
des oiseaux d’eau, réalisé à la mijanvier et organisé par Wetlands
International, en coordination avec
le reste des régions paléarctiques.
L’Andalousie accueille chaque
année une moyenne d’environ
740 000 oiseaux d’eau hivernants,
représentant 146 espèces
différentes. Même si les efforts
de comptage ont été les mêmes
chaque année, toutes les zones
humides ne possédaient pas les
conditions hydriques idéales pour
accueillir les oiseaux d’eau. C’est
pourquoi, pendant l’hivernage,
le nombre de zones humides
accueillant les oiseaux d’eau a
LES OISEAUX D’EAU EN ANDALOUSIE ET AU MAROC
oscillé entre 150 et 200. Les dix
périodes d’hivernage sur lesquelles
on possède des informations pour
l’ensemble du territoire montrent
une tendance positive concernant
l’abondance (+ 1,9 %) et stable
concernant la richesse en espèces.
LA POPULATION HIVERNANTE
D’OISEAUX D’EAU PRÉSENTE
UNE CROISSANCE ANNUELLE
DE 1,9 % PENDANT LA
PÉRIODE DE 2004-2013
Ce résultat sous-estime cependant
la population existante car, pour
limicoles (26,4 %) et les goélands
(16,2 %). L’espèce présentant une
plus grande abondance moyenne
a été le canard souchet (Anas
clypeata) avec plus de 89 000
oiseaux hivernants.
significatives pour la période 20042013 n’ont été obtenues que pour le
goéland d’Audouin (Larus audouinii)
(- 4,9 %), la foulque caronculée
(- 13,9 %) et l’érismature à tête
blanche (+ 1,3 %).
Tous les groupes trophiques ont
affiché des tendances positives
concernant l’abondance des
hivernants pendant la période
2004-2013 sauf le groupe des
limicoles qui, même si ce n’est que
très légèrement (- 0,2 %), rompt
avec la tendance du reste des
groupes.
Les zones humides bien
conservées et offrant de bonnes
conditions pour les oiseaux
d’eau pendant la période de
reproduction ont été également
estimées optimales pour
l’hivernage. La répartition des
hivernants se superpose plus ou
moins étroitement à la répartition
Population hivernante
58
100000
56
80000
54
60000
52
40000
50
20000
48
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Couples sans Doñana
Couples avec Doñana
2011
2012
2013
Richesse sans Doñana
46
Nº oiseaux
120000
Richesse (nº espèces)
Nº couples
Population nicheuse
900000
800000
700000
600000
500000
400000
300000
200000
100000
0 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Richesse avec Doñana
de nombreuses espèces incluses
dans le dénombrement, la
méthodologie recommandée est de
recenser les dortoirs, qui comptent
toujours plus d’exemplaires que
lorsqu’on applique la méthodologie
générale.. En tout état de cause,
l’échantillonnage réalisé a permis
d’analyser les tendances afin d’avoir
une bonne approximation de l’état
et des variations des populations.
Sur les 146 espèces hivernantes
dénombrées, 91 (62,3 %) sont
protégées par le décret D23/2012,
11 sont considérées espèces
menacées, 9 classées EN et 2 VU.
L’abondance des espèces classées
EN et VU diminue (respectivement
-2,1 % et -4,4 %) tandis que les
tendances sont plus positives pour
le reste (LESPE + 0,8% et NA +
2,6%).
des reproducteurs et se concentre
dans les zones humides de la vallée
du Guadalquivir et la bande côtière
atlantique (END, baie de Cadix,
Brazo del Este (SE) ou marais de
l’Odiel (HU). Il s’agit dans la plupart
des cas d’estuaires de fleuves,
de marais maritimes ou de zones
humides alluviales annexes qui leur
fournissent l’aliment nécessaire
pendant ce stade phénologique.
Groupes trophiques et espèces
Les données d’hivernage
concernant les espèces les plus
menacées sont rares et ponctuelles.
Par conséquent, dans la plupart des
cas, aucune tendance significative
ne peut être dégagée pour la
période étudiée car il faudrait en
ce sens compter sur des séries
plus longues. Les tendances
La salinité détermine également
un modèle de répartition des
différents groupes trophiques et la
plupart des rallidés et des anatidés
se concentrent dans des zones
humides d’eau douce, tandis que
les limicoles et les goélands sont les
groupes les plus représentatifs des
zones humides d’eau salée.
Contrairement à ce qui se passe
pendant la reproduction, le groupe
trophique le plus abondant pendant
l’hivernage inclut les anatidés qui,
chaque année, représentent en
moyenne 39,4 % des oiseaux d’eau
hivernants ; viennent ensuite les
12
Les oiseaux d’eau en Andalousie
Bahía de Cádiz (CA). Photo: Jesús Chaves
LES OISEAUX D’EAU EN ANDALOUSIE ET AU MAROC
Population nicheuse (couples) d’oiseaux d’eau en Andalousie (2004-2013)
Nom commun
Nom scientifique
Cat D23/2012
Marmaronetta angustirostris
Aythya nyroca
Oxyura leucocephala
Botaurus stellaris
Ardeola ralloides
Fulica cristata
Chlidonias niger
Pandion haliaetus
Tadorna tadorna
Tachybaptus ruficollis
Podiceps cristatus
Podiceps nigricollis
Ixobrychus minutus
Nycticorax nycticorax
Bubulcus ibis
Egretta garzetta
Casmerodius albus
Ardea cinerea
Ardea purpurea
Ciconia ciconia
Plegadis falcinellus
Platalea leucorodia
Phoenicopterus roseus
Circus aeruginosus
Porzana porzana
Porzana parva
Porzana pusilla
Porphyrio porphyrio
Himantopus himantopus
Recurvirostra avosetta
Burhinus oedicnemus
Glareola pratincola
Charadrius dubius
Charadrius alexandrinus
Actitis hypoleucos
Tringa totanus
Chroicocephalus genei
Larus melanocephalus
Gelochelidon nilotica
Thalasseus sandvicensis
Sterna hirundo
Sternula albifrons
Chlidonias hybrida
Anser anser
Alopochen aegyptiaca
Anas penelope
Anas strepera
Anas crecca
Anas platyrhynchos
Anas acuta
Anas clypeata
Netta rufina
Aythya ferina
Phalacrocorax carbo
Phoeniconaias minor
Rallus aquaticus
Gallinula chloropus
Fulica atra
Vanellus vanellus
Chroicocephalus ridibundus
Larus fuscus
Larus michahellis
Sterna elegans
Sarcelle marbrée
Fuligule nyroca
Érismature à tête blanche
Butor étoilé
Crabier chevelu
Foulque caronculée
Guifette noire
Balbuzard pêcheur
Tadorne de Belon
Grèbe castagneux
Grèbe huppé
Grèbe à cou noir
Blongios nain
Bihoreau gris
Héron garde-boeufs
Aigrette garzette
Grande aigrette
Héron cendré
Héron pourpré
Cigogne blanche
Ibis falcinelle
Spatule blanche
Flamant rose
Busard des roseaux
Marouette ponctuée
Marouette poussin
Marouette de Baillon
Talève sultane
Échasse blanche
Avocette élégante
Oedicnème criard
Glaréole à collier
Petit Gravelot
Gravelot à collier interrompu
Chevalier guignette
Chevalier gambette
Goéland railleur
Mouette mélanocéphale
Sterne hansel
Sterne caugek
Sterne pierregarin
Sterne naine
Guifette moustac
Oie cendrée
Ouette d'Égypte
Canard siffleur
Canard chipeau
Sarcelle d'hiver
Canard colvert
Canard pilet
Canard souchet
Nette rousse
Fuligule milouin
Grand cormoran
Flamant nain
Râle d'eau
Gallinule poule-d'eau
Foulque macroule
Vanneau huppé
Mouette rieuse
Goéland brun
Goéland leucophée
Sterne élégante
EN
EN
EN
EN
EN
EN
EN
VU
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
Min
11
0
27
0
35
3
0
0
4
189
107
26
27
194
4.603
456
0
383
23
69
0
174
0
52
0
0
0
82
1.425
2.080
32
451
72
648
0
16
276
0
1.104
0
30
1.472
173
0
0
0
67
0
490
0
2
66
87
8
0
0
283
245
17
1.089
0
3.507
0
Max
85
7
138
26
470
159
16
13
71
756
823
2.072
210
3.072
10.528
3.760
46
1.569
3.733
974
8.199
2.799
34.057
98
1
2
8
1.604
7.140
6.697
173
2.898
225
1.328
16
642
985
9
2.910
90
185
2.790
6.484
10
4
2
245
1
1.311
9
16
291
364
100
2
8
875
4.407
172
2.378
33
6.254
1
Moyenne
37
2
80
10
201
46
2
3
38
420
399
723
75
1.356
6.346
1.871
8
978
1.513
632
3.081
1.419
16.664
80
Ocasional
Ocasional
2
477
3.746
4.496
79
1.677
143
971
3
176
656
5
1.863
23
98
2.191
3.299
2
1
Ocasional
146
Ocasional
893
2
8
166
216
35
Ocasional
4
574
1.911
85
1.917
17
4.601
Ocasional
Tendance 2004-2013
ii
?
h
h
=
?
?
?
hh
h
h
=
?
hh
h
h
?
h
=
h
hh
ii
hh
=
?
?
?
ii
h
ii
ii
hh
ii
h
?
=
hh
?
i
?
hh
i
h
?
?
?
hh
?
=
?
?
=
=
?
?
?
ii
ii
?
i
h
ii
?
Population hivernante (individus) d’oiseaux d’eau en janvier en Andalousie (2004-2013)
Nom commun
Nom scientifique
hh Forte augmentation
Cat D23/2012
Marmaronetta angustirostris
Aythya nyroca
Oxyura leucocephala
Botaurus stellaris
Ardeola ralloides
Ciconia nigra
Fulica cristata
Chlidonias niger
Pandion haliaetus
Larus audouinii
Branta leucopsis
Branta bernicla
Tadorna ferruginea
Tadorna tadorna
Aythya marila
Gavia stellata
Gavia immer
Tachybaptus ruficollis
Podiceps cristatus
Podiceps nigricollis
Sarcelle marbrée
Fuligule nyroca
Érismature à tête blanche
Butor étoilé
Crabier chevelu
Cigogne noire
Foulque caronculée
Guifette noire
Balbuzard pêcheur
Goéland d'Audouin
Bernache nonnette
Bernache cravant
Tadorne casarca
Tadorne de Belon
Fuligule milouinan
Plongeon catmarin
Plongeon imbrin
Grèbe castagneux
Grèbe huppé
Grèbe à cou noir
h
Faible augmentation
=
Stable
EN
EN
EN
EN
EN
EN
EN
EN
VU
VU
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
i
Faible diminution
14
Min
0
2
824
0
6
138
17
0
65
548
0
0
0
720
0
0
0
1.243
455
1.558
Max
142
58
2.110
8
49
404
124
12
90
1.293
4
7
9
13.630
3
2
3
2.401
1.596
4.490
ii Forte diminution
Moyenne
29
19
1.268
2
17
222
65
1
82
816
1
2
2
3.221
Ocasional
Ocasional
Ocasional
1.710
1.163
2.795
?
Tendance 2004-2013
?
?
h
?
?
h
ii
?
h
i
?
?
?
hh
?
?
?
h
hh
h
Données insuffisantes / incertain
Les oiseaux d’eau en Andalousie
Population hivernante (individus) d’oiseaux d’eau en janvier en Andalousie (2004-2013) - suite
Nom commun
Nom scientifique
Blongios nain
Bihoreau gris
Héron garde-boeufs
Aigrette garzette
Grande aigrette
Héron cendré
Héron pourpré
Cigogne blanche
Ibis falcinelle
Spatule blanche
Flamant rose
Busard des roseaux
Talève sultane
Grue cendrée
Huîtrier pie
Échasse blanche
Avocette élégante
Oedicnème criard
Petit Gravelot
Grand gravelot
Gravelot à collier interrompu
Pluvier argenté
Bécasseau maubèche
Bécasseau sanderling
Bécasseau minute
Bécasseau de Temminck
Bécasseau cocorli
Bécasseau violet
Bécasseau variable
Combattant varié
Barge à queue noire
Barge rousse
Courlis corlieu
Courlis cendré
Chevalier guignette
Chevalier culblanc
Chevalier arlequin
Chevalier aboyeur
Chevalier stagnatile
Chevalier sylvain
Chevalier gambette
Tournepierre à collier
Phalarope à bec étroit
Phalarope à bec large
Goéland railleur
Mouette mélanocéphale
Goéland marin
Mouette tridactyle
Mouette pygmée
Sterne hansel
Sterne caugek
Sterne pierregarin
Sterne naine
Guifette moustac
Guifette leucoptère
Hibou des marais
Oie rieuse
Oie cendrée
Canard siffleur
Canard chipeau
Sarcelle d'hiver
Canard colvert
Canard pilet
Sarcelle d'été
Canard souchet
Nette rousse
Fuligule milouin
Fuligule morillon
Harle huppé
Grand cormoran
Aigrette des récifs
Flamant nain
Râle d'eau
Gallinule poule-d'eau
Foulque macroule
Vanneau huppé
Bécassine sourde
Bécassine des marais
Mouette rieuse
Mouette de Franklin
Goéland à bec cerclé
Goéland cendré
Goéland brun
Goéland argenté
Goéland leucophée
Mouette de Sabine
Sterne caspienne
hh Forte augmentation
Cat D23/2012
Ixobrychus minutus
Nycticorax nycticorax
Bubulcus ibis
Egretta garzetta
Casmerodius albus
Ardea cinerea
Ardea purpurea
Ciconia ciconia
Plegadis falcinellus
Platalea leucorodia
Phoenicopterus roseus
Circus aeruginosus
Porphyrio porphyrio
Grus grus
Haematopus ostralegus
Himantopus himantopus
Recurvirostra avosetta
Burhinus oedicnemus
Charadrius dubius
Charadrius hiaticula
Charadrius alexandrinus
Pluvialis squatarola
Calidris canutus
Calidris alba
Calidris minuta
Calidris temminckii
Calidris ferruginea
Calidris maritima
Calidris alpina
Philomachus pugnax
Limosa limosa
Limosa lapponica
Numenius phaeopus
Numenius arquata
Actitis hypoleucos
Tringa ochropus
Tringa erythropus
Tringa nebularia
Tringa stagnatilis
Tringa glareola
Tringa totanus
Arenaria interpres
Phalaropus lobatus
Phalaropus fulicarius
Chroicocephalus genei
Larus melanocephalus
Larus marinus
Rissa tridactyla
Hydrocoloeus minutus
Gelochelidon nilotica
Thalasseus sandvicensis
Sterna hirundo
Sternula albifrons
Chlidonias hybrida
Chlidonias leucopterus
Asio flammeus
Anser albifrons
Anser anser
Anas penelope
Anas strepera
Anas crecca
Anas platyrhynchos
Anas acuta
Anas querquedula
Anas clypeata
Netta rufina
Aythya ferina
Aythya fuligula
Mergus serrator
Phalacrocorax carbo
Egretta gularis
Phoeniconaias minor
Rallus aquaticus
Gallinula chloropus
Fulica atra
Vanellus vanellus
Lymnocryptes minimus
Gallinago gallinago
Chroicocephalus ridibundus
Larus pipixcan
Larus delawarensis
Larus canus
Larus fuscus
Larus argentatus
Larus michahellis
Xema sabini
Hydroprogne caspia
h
Faible augmentation
=
Stable
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
LESPE
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
NA
i
Faible diminution
15
Min
0
427
9.518
1.544
30
2.857
0
3.445
98
1.031
23.805
391
953
2.578
823
4.666
6.027
271
33
6.573
2.361
3.398
148
1.640
887
4
158
0
42.067
82
25.056
1.675
366
883
168
429
7
521
1
1
4.269
379
0
0
123
137
0
0
0
0
332
0
0
0
0
1
1
22.204
9.948
1.057
13.319
21.962
2.494
0
25.126
275
2.831
42
26
8.490
0
0
3
671
15.109
5.813
0
719
16.011
0
0
0
57.934
0
9.767
0
68
Max
4
1.628
19.683
8.478
426
4.648
6
13.250
13.363
2.535
62.705
1.992
8.587
13.215
1.538
16.367
28.868
1.482
1.411
12.450
7.551
4.943
751
3.290
9.300
37
1.535
3
84.159
2.844
57.078
3.916
851
1.802
257
988
630
1.102
23
69
6.522
1.071
1
2
597
714
8
56
91
5
767
150
6
186
2
58
26
81.726
46.831
7.378
42.313
42.058
80.409
151
149.144
13.273
9.135
165
104
13.497
3
6
13
2.669
43.273
21.995
6
3.139
31.012
1
1
4
108.700
512
18.323
1
180
ii Forte diminution
Moyenne
2
869
14.671
3.803
197
3.731
2
5.524
4.134
1.716
41.374
921
2.866
6.239
1.181
9.787
16.095
767
440
9.617
5.113
4.035
381
2.279
3.488
9
638
Ocasional
56.018
758
40.697
2.658
593
1.333
199
599
314
696
9
23
5.377
615
Ocasional
Ocasional
337
351
2
6
12
Ocasional
556
24
2
55
Ocasional
18
10
52.628
22.504
3.352
29.104
31.579
32.792
16
84.303
5.044
5.661
80
53
10.699
1
2
9
1.634
31.283
14.154
1
1.685
23.097
Ocasional
Ocasional
1
75.899
62
12.472
Ocasional
123
?
Tendance 2004-2013
?
h
i
h
hh
i
?
i
hh
hh
h
hh
ii
hh
h
=
i
h
hh
i
ii
i
hh
h
ii
?
i
?
=
i
i
hh
h
=
i
h
ii
h
?
?
i
hh
?
?
hh
i
?
?
?
?
i
i
?
ii
?
hh
?
h
ii
=
i
i
hh
?
h
hh
hh
=
=
h
?
?
?
ii
hh
h
?
i
hh
?
?
?
h
?
h
?
i
Données insuffisantes / incertain
LES OISEAUX D’EAU EN ANDALOUSIE ET AU MAROC
Crabier chevelu Ardeola ralloides
Andalousie EN
Espagne EN
Lieu d’hivernage
Lieu de reproduction
Cette espèce est associée à des
zones humides d’eau douce, avec
une végétation palustre dense, où
elle niche en colonies mixtes avec
d’autres ardéidés. La population
andalouse est majoritairement
estivale et représente presque
15 % de la population nationale.
En automne, le crabier chevelu
migre principalement vers l’Afrique
subsaharienne et le Maghreb.
Reproduction
Sa population reproductrice varie
entre 35 et 470 couples et dépend
fortement des précipitations.
L’analyse interannuelle à long
terme (1990-2013) montre une
légère tendance négative de la
population nicheuse, estimée à 1,2
% par an, mais ce résultat est en
bonne partie biaisé par les échecs
des années 1991-1994, caractérisées
par un déficit de précipitations en
Andalousie. La tendance à court
terme (2004-2013) indique que la
population est stable. La plupart des
couples (en moyenne 68,9 %) ont
été localisés dans des espaces du
réseau Natura 2000, se concentrant
surtout dans l’END (où niche jusqu’à
97,6 % de la population andalouse
pendant les années avec une
bonne pluviométrie) en raison de
la disponibilité de nourriture, des
mesures importantes de protection
et de la disponibilité de sites de
nidification. Dans l’END, ont été
réalisées des interventions visant à
isoler les colonies du surpâturage et
des prédateurs terrestres.
En 1996, l’espèce s’est rétablie
comme reproductrice à Doñana
dans la colonie de Cerrado
Garrido où elle montre depuis lors
une tendance significativement
positive bien que très dépendante
des précipitations de l’automne
et de l’hiver précédents. C’est
ainsi que pendant les années très
Photo: Francisco Marín
16
Crabier chevelu Ardeola ralloides
partie à l’introduction de la gambusie
(Gambusia holbrooki), un poisson
exotique envahissant qui constitue
une proie idéale pour le crabier
chevelu.
pluvieuses (au-dessus de 500 mm),
l’inondation des marais produit un
impact négatif sur la disponibilité
de nourriture et par conséquent,
sur la reproduction de l’espèce qui
se réfugie alors dans des colonies
alternatives environnantes. Cela
pourrait expliquer qu’en 2013 (566
mm à Doñana pendant l’année
hydrique 2012-2013), les colonies
proches de Séville et de Cadix ont
connu une forte augmentation des
couples de crabier chevelu.
Dans la province de Huelva, l’espèce
se reproduit de manière stable dans
la même lagune depuis 2006, avec
une colonie d’ardéidés (Dunas del
Odiel) qui s’est formée cette même
année. À Malaga, la population
est surtout répartie dans la zone
côtière et littorale de la province, la
lagune de Los Prados accueillant le
noyau le plus stable. L’espèce est
moins constante dans les lagunes
temporaires et endoréiques de la
zone nord.
Le reste des colonies andalouses
de crabier chevelu se trouvent dans
des lagunes isolées, bien conservées,
avec des ressources alimentaires et
une bonne couverture de végétation
en bordure. Cependant ces colonies
sont plus petites et beaucoup
plus sensibles aux changements
et aux perturbations du milieu.
Elles se répartissent dans toutes
les provinces (excepté Grenade)
et forment toujours des colonies
mixtes avec d’autres ardéidés. Sont
à souligner les colonies d’Almeria,
comme les marais salants de
Cerrillos (9 couples en 2013), ou le
site de Cañada de las Norias (jusqu’à
29 couples en 2009) où l’espèce
semble s’être développée grâce en
Quant au substrat utilisé, l’espèce
préfère les lagunes d’eau douce
avec une végétation bien
développée notamment avec
typha et tamarix, même si elle a été
détectée dans des zones saumâtres
de la province d’Almeria.
En 2013, des actions ont été réalisées
pour éviter le drainage d’un secteur
des marais de Trebujena (CA), ce qui
a augmenté la période d’inondation
de cette aire et amélioré les
Reproduction (couples)
Zone humide
Espacio Natural Doñana
Corta de Los Olivillos
Cañada de las Norias
Laguna de Palos y las Madres
Marismas de Trebujena-Sanlúcar
hh Forte augmentation
Min
2
12
4
0
0
Max
430
32
29
12
24
h
Moy. Tendance 2004-2013
?
150
?
18
?
13
?
5
?
3
=
Faible augmentation
Stable
Zone humide
Espacio Natural Doñana
Brazo del Este
Laguna de Palos y las Madres
Pantano Torre del Águila
Estero Domingo Rubio
i
Faible diminution
400
800
300
600
200
400
100
200
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
2011
2012
2013
0
Nº oiseaux
1000
Precipitation (mm)
Nº couples
Comme espèce migratoire
transsaharienne, le crabier chevelu
est un hivernant très rare mais
régulier, avec une population
oscillant entre 6 et 49 oiseaux
(en moyenne 18) et même si sa
tendance n’est pas en général
significative pour la période
2004-2013, les valeurs maximales
ont été enregistrées en 2004. Il se
localise surtout dans les dortoirs qui
sont situés dans les mêmes endroits
que les sites de nidification lorsque
la disponibilité de nourriture et
l’isolement des déprédateurs sont
garantis.
ii Forte diminution
Min
0
0
0
0
0
?
Max
36
14
6
7
3
Moy. Tendance 2004-2013
?
8
?
3
?
3
?
1
?
1
Données insuffisantes / incertain
Population hivernante
500
Population nicheuse
Hivernage
Hivernage (individus)
Population nicheuse
0
conditions d’alimentation des
oiseaux d’eau qui nichent dans
les environs, y compris le crabier
chevelu. Ce genre d’actions, tout
comme l’installation de clôtures sur
le périmètre des sites des colonies
pour éviter l’accès de prédateurs
terrestres et du bétail, ont démontré
leur efficacité pour faire augmenter
la population reproductrice.
Precipitation à Doñana (mm)
60
50
40
30
20
10
0
2004
2005
2006
2007
Population hivernante (ind.)
17
2008
2009
2010
2011
2012
2013
LES OISEAUX D’EAU EN ANDALOUSIE ET AU MAROC
Fuligule nyroca Aythya nyroca
Photo: José Rafael Garrido
Andalousie EN
Espagne EN
Lieu d’hivernage
Lieu de reproduction
Le fuligule nyroca est un bon
indicateur des caractéristiques
écologiques des zones humides où
il s’installe car il est très exigeant en
matière d’habitat : zones humides
riches en végétation émergente,
flottante et / ou submergée (Green,
2000).
(Espagne, Maroc, Algérie et Tunisie),
qui hiverne dans ces pays et au Sud
du Sahara (Sénégal, Mauritanie,
Tchad, Niger, etc.). Une grande partie
des oiseaux qui hivernent en Espagne
et au Maroc peuvent cependant
provenir de l’Europe Centrale (Green
& Figuerola, 2003).
Reproduction
Il se reproduit rarement en
Andalousie, et pendant les dernières
décennies (1984-2013), le nombre
de couples a oscillé entre 0 et 7, ce
qui le place au bord de la viabilité.
Cette situation pourrait être due à
Les effectifs espagnols constituent
une petite partie de la population
nicheuse de la Méditerranée
Occidentale et de l’Afrique de l’Ouest
18
la perte de qualité de son habitat
dans les zones humides espagnoles
et au déclin des populations dont
fait partie la population andalouse.
Par ailleurs, en Andalousie cette
espèce se trouve dans les limites
occidentales de la zone de
répartition de sa population, ce
qui complique d’autant plus sa
récupération, vu que les principales
populations européennes
connaissent un franc déclin et ne
permettent pas le recrutement
d’effectifs provenant de zones plus
favorables.
La répartition de la population
reproductrice fluctue chaque
année entre les zones humides des
provinces de Huelva, de Séville et de
Cadix en fonction de leur état. Sauf
dans quelques sites de la province
de Huelva (Laguna Primera de Palos
et Gravera de Manzorrales), l’espèce
n’a pas démontré de continuité dans
Fuligule nyroca Aythya nyroca
Gravera de Manzorranes (HU). Photo: Jesús Chaves
Laguna de Jeli (CA). Photo: Claudine de le Court
hivernants sous nos latitudes et la
disponibilité d’adultes reproducteurs
dans les zones humides andalouses.
l’utilisation du site de nidification,
ce qui est très parlant quant à ses
exigences en matière de lieu de
reproduction.
Pendant les années 1990, quelques
dizaines d’exemplaires élevés en
captivité ont été relâchés avec
succès à court terme sur plusieurs
sites de Huelva (Laguna del Portil,
Laguna Primera de Palos et l’END).
L’espèce ne se reproduit plus à
Doñana même si au début du XXe
siècle, on y avait estimé jusqu’à 500
couples reproducteurs (Valverde
1960). Sa disparition se doit en
général aux transformations du
bassin versant qui ont modifié le
régime hydrique et éliminé les zones
profondes et semi-permanentes
appropriées pour des plongeurs
comme le fuligule nyroca. L’état de
la population de fuligule nyroca peut
également être dû au très fort déclin
des populations européennes qui a
un impact négatif sur l’arrivée des
Hivernage
En Andalousie, le fuligule nyroca a
été un hivernant rare et irrégulier
pendant la dernière décennie
(2004-2014) et la tendance, même
à la hausse, n’est pas significative
en raison de ses fluctuations. Un
maximum de 58 hivernants a été
Hivernage (individus)
Reproduction (couples)
Zone humide
Marismas del Odiel
Laguna del Portil
Laguna de Montellano
Canal del Guadaira
Laguna Chica (Cádiz)
hh Forte augmentation
Min
0
0
0
0
0
Max
2
2
3
1
1
h
Zone humide
Laguna de Montellano
Espacio Natural Doñana
Laguna de la Alcaparrosa
Marismas del Odiel
Laguna del Portil
Moy. Tendance 2004-2013
?
1
?
0
?
0
?
0
?
0
=
Faible augmentation
Stable
i
Faible diminution
1000
8
800
6
600
4
400
2
200
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
2011
2012
2013
0
Nº oiseaux
10
Population nicheuse
Min
0
0
0
0
0
ii Forte diminution
?
Max
19
12
7
7
3
Moy. Tendance 2004-2013
?
4
?
2
?
1
?
1
?
1
Données insuffisantes / incertain
Population hivernante
Precipitation (mm)
Nº couples
Population nicheuse
0
dénombré en 2013. Cependant,
l’augmentation des hivernants
ne s’est pas traduite par une
augmentation de la population
reproductrice pendant cette même
période, et semblerait par contre
plutôt liée à l’évolution, dans
d’autres zones européennes, de
la population reproductrice qui
vient hiverner en Andalousie. Il faut
remarquer un comptage maximum à
la lagune de Jeli (CA) en septembre
2010, avec 68 exemplaires qui
étaient de passage sur leur route
migratoire postnuptiale. Les
hivernants observés dans les zones
humides andalouses et marocaines
proviennent probablement des
populations reproductrices
d’Europe centrale.
Precipitation à Doñana (mm)
60
50
40
30
20
10
0
2004
2005
2006
2007
Population hivernante (ind.)
19
2008
2009
2010
2011
2012
2013
LES OISEAUX D’EAU EN ANDALOUSIE ET AU MAROC
Sarcelle marbrée Marmaronetta angustirostris
Photo: Antonio Atienza
Andalousie EN
Espagne EN
Lieu d’hivernage
Lieu de reproduction
Reproduction
Les marais du Guadalquivir
constituent le lieu le plus important
d’Europe pour la sarcelle marbrée.
Cette espèce requiert des zones
humides peu profondes et saumâtres,
riches en végétation aquatique
émergente, halophile et submergée.
Elle a traditionnellement niché dans
les marais naturels de Doñana mais
aujourd’hui, elle peuple de préférence
des habitats semi-naturels. Dans
l’END, le cycle hydrologique des
marais naturels s’est affaibli, rendant
plus difficile la reproduction si tardive
(du mois de mai jusqu’à la fin juin) de
cette espèce, qui s’est déplacée vers
les bassins de pisciculture extensive
(Veta la Palma). Mais ces zones où
les niveaux d’eau sont artificiellement
maintenus ne lui offrent que des
possibilités d’habitat limitées en
raison de leur salinité accrue pendant
les années de sécheresse.
El Codo de la Esparraguera (marais
de Trebujena / CA) est un site
relativement « récent » de nidification
de l’espèce en Andalousie. Il
20
s’agit d’une petite exploitation
piscicole où les oiseaux qui nichent
traditionnellement sur les berges
du Guadalquivir trouvent refuge et
nourriture toute l’année. Même si cet
emplacement possède pratiquement
les mêmes problèmes que Veta la
Palma, il constitue actuellement l’une
des aires principales de reproduction
en Andalousie et conserve chaque
année de 3 à 10 couples dont la
reproduction connaît un succès
des plus élevés. Dans le cadre
d’une convention passée avec le
propriétaire de l’exploitation, on a
mis en place un projet d’amélioration
et de restauration des habitats de
nidification pour la sarcelle marbrée.
Le site naturel de Brazo del Este
(SE) est une autre aire potentielle
de nidification pour la sarcelle
marbrée mais qui a perdu beaucoup
d’importance au cours de ces
dernières années. La zone qui
accueillait 20 couples en 2002 n’en
Sarcelle marbrée Marmaronetta angustirostris
(2002-2013), on peut apprécier un fort
déclin de 12,9 %, avec des fluctuations
annuelles très prononcées, ne
remontant timidement qu’en 2011,
année qui s’est caractérisée par une
pluviosité importante. La tendance
n’est cependant pas en rapport avec
les précipitations annuelles cumulées
de Doñana (1992-2013 ; R2 = 0,06;
p>0,05). Par ailleurs, même si l’année
2010 fut exceptionnellement pluvieuse,
14 couples de sarcelle marbrée
seulement arrivèrent à nicher, et aucun
ne le fit dans les marais de Doñana.
Cela suggère que d’autres facteurs liés
à la qualité de l’habitat ont également
une influence sur la population de
sarcelle marbrée. Le relâchement de
plus de 400 exemplaires provenant
d’un programme de reproduction
en captivité dans la Cañada de
los Pájaros ne s’est pas non plus
traduit par une augmentation de la
population reproductrice.
héberge plus que quelques uns
qui en général n’arrivent pas à se
reproduire. Le bras d’eau qui a subi
de nombreuses transformations
n’offre pas un niveau d’eau suffisant
en pleine époque de reproduction, se
maintenant seulement grâce à l’eau
de pluie et des flux de retour des
rizières environnantes.
Une petite population reproductrice
de sarcelle marbrée subsiste
encore en Andalousie orientale,
avec un maximum de six couples
qui nichent principalement dans
les marais salants de Cerrillos
et dans le site de Charcones
de Punta Entinas-Sabinar (AL).
L’adoucissement de l’aquifère
qui alimente ces zones a modifié
ces habitats hypersalins où
se développent maintenant
des roselières et des zones à
macrophytes, spécialement
appréciés par l’espèce.
Hivernage
L’analyse à long terme (1992-2013)
montre que la population est stable
mais si l’on écourte la période analysée
La population de sarcelle marbrée
en Andalousie fait partie de la
sous-population occidentale de
la Méditerranée et les variations
que connaissent ses effectifs
peuvent être influencées par les
mouvements et les échanges
d’exemplaires entre les populations
d’Espagne et de l’Afrique du
Nord (CMA 2007). Il faut signaler
que 900 exemplaires ont été
dénombrés à Veta la Palma (END)
en décembre 2011. Pour pouvoir
interpréter les résultats et fournir
un diagnostic fiable sur l’état de
conservation de la sarcelle marbrée,
il s’avère nécessaire de connaître les
fluctuations des effectifs des zones
humides du Maroc.
En hiver, l’effectif de sarcelle
marbrée varie considérablement,
Reproduction (couples)
Hivernage (individus)
Zone humide
Min Max Moy. Tendance 2004-2013
?
Espacio Natural Doñana
5 74 26
?
Marismas de Trebujena-Sanlúcar
3 10
5
?
Brazo del Este
0 10
2
?
Salinas de Cerrillos
0 3
1
?
Charcones de Punta Entinas-Sabinar 0 5
1
Zone humide
Espacio Natural Doñana
Marismas de Trebujena-Sanlúcar
Dehesa de Abajo
Salinas de Cerrillos
Laguna de Consuegra
hh Forte augmentation
h
=
Faible augmentation
Stable
i
Faible diminution
Population nicheuse
1000
80
800
60
600
40
400
20
200
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Population nicheuse
2011
2012
2013
0
Nº oiseaux
100
0
ii Forte diminution
Min
0
0
0
0
0
?
Max
119
17
19
8
8
Moy. Tendance 2004-2013
?
20
?
3
?
2
?
2
?
1
Données insuffisantes / incertain
Population hivernante
Precipitation (mm)
Nº couples
avec un comptage maximum de
142 exemplaires en janvier 2012.
Pendant la période 2004-2013, la
population hivernante a montré une
tendance à la hausse mais qui n’est
pas significative en raison de ses
fortes fluctuations.
Precipitation à Doñana (mm)
180
150
120
90
60
30
0
2004
2005
2006
2007
Population hivernante (ind.)
21
2008
2009
2010
2011
2012
2013
LES OISEAUX D’EAU EN ANDALOUSIE ET AU MAROC
Érismature à tête blanche Oxyura leucocephala
Photo: Claudine de le Court
Andalousie EN
Espagne EN
Lieu d’hivernage
Lieu de reproduction
Au niveau national, l’espèce se
reproduit dans la moitié méridionale
de la péninsule Ibérique et aux
Baléares, la population andalouse
étant la plus importante (Torres
Esquivias 2004).
La situation de la population
espagnole a énormément fluctué
pendant la deuxième moitié du XXe
siècle. Pendant les années 1950, la
population estimée était de 1 000
oiseaux. En raison de diverses
menaces, elle a frôlé l’extinction,
avec seulement 22 exemplaires
concentrés dans la lagune de Zóñar
(CO) en 1977. La population s’est
ensuite rétablie jusqu’à un maximum
de 4 500 oiseaux en 2000. En
Andalousie, où se trouvent 56 % des
effectifs espagnols, le comptage
maximum d’oiseaux dernière
décennie a été de 2 110 en janvier
2011.
Reproduction
Si l’on analyse les données
disponibles à long terme
(1978-2013), l’érismature à tête
22
blanche présente une augmentation
annuelle significative (+8,1 %) en
Andalousie. Cette même analyse à
court terme (2004-2013) montre
une tendance stable, la reproduction
ayant eu lieu jusque dans 75 zones
humides différentes. La population
nicheuse moyenne est d’environ
80 femelles reproductrices par an
(maximum de 138 couples en 2004).
L’aire de répartition principale
correspond à la côte d’Almería
(surtout le site de Albufera de
Adra) qui a accueilli en moyenne
40 % du total des effectifs andalous
pendant la dernière décennie
(jusqu’à 76 % en 2005). Viennent
ensuite, les lagunes des provinces
de Cadix, de Malaga et de Séville,
avec pratiquement les mêmes
pourcentages (17 %). Les données
du comptage révèlent également
qu’associé à la population
reproductrice, il existe un grand
Érismature à tête blanche Oxyura leucocephala
les fluctuations des effectifs
reproducteurs étant en bonne partie
liées à une augmentation ou une
diminution des précipitations entre
les mois de septembre et octobre.
D’autres facteurs peuvent avoir un
impact négatif : la dégradation de
l’habitat, la présence de cyprinidés,
l’absence de macrophytes
submergés et la destruction de la
végétation en bordure des lagunes.
nombre d’exemplaires qui ne se
reproduisent pas et qui peuvent
arriver à représenter 60 % de la
population locale. Plus de la moitié
(52 %) des effectifs reproducteurs
se localisent dans des espaces
protégés.
L’érismature à tête blanche préfère
les zones humides relativement
profondes, avec une bonne
couverture de plantes émergentes
et de végétation sur leur périmètre.
La répartition de l’espèce peut
également être déterminée par
la présence de biomasse de
chironomidés qui peuvent se
développer dans les zones humides
polluées par un apport artificiel
de nutriments (Green & Figuerola
2003). C’est le cas de certaines aires
de reproduction principales comme
Albufera de Adra (AL) ou Cañada
de las Norias (AL).
Les années pluvieuses sont les
plus favorables à la reproduction
de l’érismature à tête blanche,
L’expansion de l’érismature rousse
(Oxyura jamaicensis), une espèce
d’origine américaine introduite en
Grande-Bretagne dans les années
1950 comme espèce ornementale
qui s’est répandue dans toute
l’Europe, constitue toujours une
menace pour l’érismature à tête
blanche car d’une part, elle la
déplace de son habitat et d’autre
part, il existe un risque d’hybridation
entre les deux espèces et de
production d’exemplaires
fertiles constituant une menace
d’exogamie.
Zone humide
Min
Albuferas de Adra
2
Desembocadura Río Guadalhorce 4
Laguna de Gobierno
0
Salinas de Cerrillos
0
Cañada de las Norias
0
Max
34
15
18
7
10
h
=
Faible augmentation
Stable
i
ii Forte diminution
Faible diminution
160
800
120
600
80
400
40
200
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
2011
2012
2013
0
Nº de aves
1000
Precipitation (mm)
Nº couples
Min
46
91
107
16
0
?
Max
933
318
322
270
463
Moy. Tendance 2004-2013
i
267
ii
179
h
156
ii
141
?
137
Données insuffisantes / incertain
Population hivernante
200
Population nicheuse
Les dix dernières années de
suivi (2004-2013) ont permis de
constater une tendance à la hausse
significative, estimée à 1,3 % annuel.
La répartition de la population
hivernante est très similaire à celle
de la population nicheuse : elles
occupent en effet presque les
mêmes zones humides, la province
d’Almeria étant celle où l’espèce est
plus abondante et régulièrement
présente.
Zone humide
Cañada de las Norias
Salinas de Cerrillos
Albuferas de Adra
Espacio Natural Doñana
Laguna de Medina
Moy. Tendance 2004-2013
?
16
?
9
?
9
?
4
?
4
Population nicheuse
0
La sous-population paléarctique
occidentale d’érismature à tête
blanche à laquelle appartient la
population andalouse est sédentaire,
se dispersant légèrement en
hiver. Il est donc facile d’observer
une augmentation du nombre
d’exemplaires dans les zones
humides, ce stade phénologique
correspondant à l’une des périodes
de plus grande abondance de toute
l’année.
Hivernage (individus)
Reproduction (couples)
hh Forte augmentation
Hivernage
Precipitation à Doñana (mm)
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
2004
2005 2006
2007
Population hivernante (ind.)
23
2008
2009
2010
2011
2012
2013
LES OISEAUX D’EAU EN ANDALOUSIE ET AU MAROC
Foulque caronculée Fulica cristata
Photo: José Manuel Méndez
Andalousie EN
Espagne EN
Lieu d’hivernage
Lieu de reproduction
Reproduction
Les populations espagnole et
marocaine constituent les principaux
groupes de la Méditerranée
occidentale et de tout le Paléarctique.
En Andalousie, qui accueille 70 % de
la population espagnole, l’espèce est
très rare et très localisée, avec une
moyenne annuelle de 46 couples
pendant la période 2004-2013.
Pendant la deuxième moitié du
XXe siècle, la population de foulque
caronculée connut un très fort déclin
dû aux transformations profondes
des terres agricoles qui provoquèrent
la perte et la dégradation d’habitats
critiques pour l’espèce. Cet état de
situation fut aggravé par l’activité
cynégétique et une sècheresse
sévère qui menèrent la foulque
caronculée à sa quasi-disparition
dans les années 1990, l’espèce n’étant
que sporadiquement observée.
EN ANDALOUSIE SE REPRODUIT
70 % DE LA POPULATION
NATIONALE AVEC UNE MOYENNE
DE 46 COUPLES PAR AN
24
L’espèce préfère les lagunes d’eau
douce ou saumâtre relativement
profondes, entourées de végétation
hélophyte, avec d’abondantes
prairies de macrophytes submergés.
Les zones les plus importantes
pour la foulque caronculée sont
l’END, les lagunes de Medina
et d’Espera (CA) et la Dehesa
de Abajo (SE) qui peuvent
potentiellement héberger plus de
75 % des effectifs reproducteurs
d’Andalousie. Cependant, les
lagunes semi-permanentes ne
constituent plus des aires de
nidification importantes en raison de
l’intensification de l’agriculture sur
les bassins versants et de l’érosion
provoquée par les travaux agricoles
qui a contribué à leur colmatage,
réduisant profondément leur
hydropériode. Dans ces lagunes,
la foulque caronculée ne peut
nicher que pendant les années aux
précipitations exceptionnellement
Foulque caronculée Fulica cristata
périodes de sécheresse, les foulques
caronculées se réfugient dans
d’autres zones humides artificielles
aux conditions plus favorables
(Cañada de los Pájaros, Veta la
Palma). Cependant, la majeure
partie de la population, plus de
80 % des effectifs pendant certaines
années, abandonne l’Andalousie à la
recherche d’autres zones humides
dont le régime de protection n’est
pas connu et où elle peut être plus
menacée par la chasse.
abondantes qui permettent aux
macrophytes submergés de
compléter leur cycle de vie. C’est
ainsi que la population andalouse
connaît des variations extrêmes aussi
bien de ses effectifs que de la qualité
et de la disponibilité d’habitat et ne
se reproduit que pendant les années
à forte pluviométrie. La tendance
de la population nicheuse présente
une augmentation modérée de 6
% par an pour la période 1991-2013,
favorisée par le relâchement de
centaines d’exemplaires élevés en
captivité. Cependant, à partir de
2001, on assiste à un fort déclin
(- 11,5 %) qui indique que, même si
les relâchements d’exemplaires se
sont poursuivis, les conditions des
habitats naturels en Andalousie ne
semblent pas s’être améliorées.
D’autres zones humides comme la
lagune Amarga (CO), la lagune de
Salobral (CO) et les marais salants de
Cerrillos (AL) ont pris de l’importance
les dernières années, en partie
grâce au relâchement d’exemplaires
dans le cadre du programme de
reproduction en captivité. Celuici a été mis en place avec succès
depuis 1992 dans la réserve naturelle
privée de la Cañada de los Pájaros
(SE). Jusqu’à maintenant, plus
de 700 foulques caronculée ont
été relâchées en Andalousie ce
qui a permis l’établissement de
nouveaux groupes reproducteurs en
Andalousie orientale.
Des diminutions considérables
des effectifs ont été enregistrées
pendant les années de sécheresse
extrême qui affectent notamment
le noyau reproducteur principal
des zones humides temporaires de
l’END. Ces zones sont déterminantes
pour la dynamique de l’espèce
en Andalousie car, pendant les
hh Forte augmentation
Min
0
1
0
0
0
Max
113
5
5
3
13
h
=
Faible augmentation
Stable
i
Faible diminution
200
800
150
600
100
400
50
200
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
2011
2012
2013
0
Nº de aves
1000
Precipitation (mm)
Nº couples
De même que pour la reproduction,
Doñana demeure en général la zone
humide la plus importante pour
l’hivernage de l’espèce, suivie des
lagunes d’Espera (CA). Des petites
populations se maintenant dans
les lagunes naturelles et les bassins
d’irrigation d’Andalousie orientale.
ii Forte diminution
Min
2
4
1
0
0
?
Max
86
24
8
12
8
Moy. Tendance 2004-2013
?
32
?
12
?
4
?
3
?
3
Données insuffisantes / incertain
Population hivernante
250
Population nicheuse
LA POPULATION HIVERNANTE
DE FOULQUE CARONCULÉE
PRÉSENTE UN FORT DÉCLIN
DE 13,9 % POUR LA PÉRIODE
2004-2013.
Zone humide
Espacio Natural Doñana
Balsa de riego de Villargordo
Salinas de Cerrillos
Laguna Amarga
Dehesa de Abajo
Moy. Tendance 2004-2013
?
31
?
3
?
2
?
2
?
1
Population nicheuse
0
Les effectifs hivernants varient
entre 7 et 124, avec une moyenne
de 65 oiseaux mais avec une
forte diminution des dernières
années, surtout le sérieux déclin
(- 13,9 %) de la période 2004-2013.
Les variations de la population
pourraient être influencées par
les fluctuations de la population
marocaine ; il s’avère donc
nécessaire de connaître les effectifs
et la tendance de cette espèce
au Maroc (CMA 2007 ; Raya
et al., 2008).
Hivernage (individus)
Reproduction (couples)
Zone humide
Espacio Natural Doñana
Balsa de riego de Villargordo
Dehesa de Abajo
Laguna Amarga
Laguna de Medina
Hivernage
Precipitation à Doñana (mm)
180
150
120
90
60
30
0
2004
2005
2006
2007
Population hivernante (ind.)
25
2008
2009
2010
2011
2012
2013
LES OISEAUX D’EAU EN ANDALOUSIE ET AU MAROC
Balbuzard pêcheur Pandion haliaetus
Reproduction
Andalousie VU
Espagne VU
Lieu d’hivernage
Lieu de reproduction
L’état de la population reproductrice
andalouse est le fruit des efforts
déployés dans le cadre du « Projet
de réintroduction du balbuzard
pêcheur en Andalousie » qui a été
lancé en 2003 à Cadix et à Huelva
et qui, jusqu’en 2012, a permis de
relâcher un total de 191 juvéniles (102
à Cadix et 89 à Huelva) provenant
des pays du nord de l’Europe avec
de bonnes populations nicheuses.
Actuellement, la population
reproductrice est consolidée,
avec 13 territoires et neuf couples
reproducteurs en 2013.
Depuis sa disparition comme
reproducteur en Andalousie en
1982, et après une longue étape de
régression comme conséquence
d’une perte importante d’habitat,
l’espèce a niché à nouveau en 2005
à Cadix. Le premier couple formé
par des exemplaires relâchés dans le
cadre du projet s’est formé à Huelva
en 2008. Cependant, la tendance
depuis lors (2005-2013) n’est pas
significative, c’est pourquoi il faudrait
disposer d’une série temporelle
plus longue pour pouvoir évaluer
la tendance d’une manière fiable.
Pourtant, le nombre de territoires et
de couples s’accroît chaque année, ce
qui indique que la population tend à
se stabiliser comme reproductrice en
Andalousie.
Le balbuzard pêcheur a commencé
à se reproduire à Huelva en 2008 et
a continué à le faire sans interruption
jusqu’à présent, atteignant en 2012 un
maximum de 3 couples reproducteurs
dans les marais de l’Odiel et un autre
territoire occupé dans les marais
d’Isla Cristina et d’Ayamonte. Il faut
souligner que tandis qu’à Huelva, la
population nicheuse ne compte pas
d’individus sauvages, car tous les
couples sont composés d’individus
relâchés, à Cadix, on a constaté la
Photo: Antonio Atienza
26
Balbuzard pêcheur Pandion haliaetus
reproduction d’oiseaux sauvages
provenant d’autres zones d’Europe
(Muriel, 2013). Le taux de retour des
individus relâchés a été de 14,6 %.
On a détecté la mortalité d’individus
relâchés provoquée par des maladies
(58 %), des collisions contre les pales
des rotors des éoliennes et les lignes
électriques (18 %) et des coups de feu
(10 %) (Muriel 2013). Malgré cela, la
population continue à augmenter et
on peut considérer que les objectifs du
projet de réintroduction sont en train
de s’accomplir (Muriel et al., 2010).
Le reste de la population espagnole,
principalement regroupée dans
les îles, ne montre aucun signe de
récupération démographique ni
géographique et par conséquent,
n’est pas en mesure de fournir
des reproducteurs pour coloniser
l’Espagne continentale (Triay &
Siverio 2008). Par ailleurs, au nord du
Maroc, se reproduisent entre 20 et
25 couples (El Agbani & Qninba 2011)
qui pourraient renforcer la population
andalouse ou au contraire, pourraient
en être issus. Un suivi coordonné
de part et d’autre des deux rives
s’impose donc pour connaître
les niveaux possibles d’échanges
populationnels. Les quatre sites où la
reproduction du balbuzard pêcheur
a été localisée se caractérisent
fondamentalement par un niveau
d’isolement accru, sauf quelques
rares exceptions comme le barrage
de Guadalcín où sont ponctuellement
pratiquées certaines activités
aquatiques (ski aquatique et pêche).
Les registres disponibles montrent
que les écosystèmes soumis aux
cycles des marées et les lacs intérieurs
constituent des aires idéales pour le
balbuzard pêcheur : une bonne partie
des effectifs les choisissent aussi bien
comme sites d’hivernage que de
reproduction.
Presque tous les effectifs ont été
dénombrés dans des espaces
naturels protégés (Los Alcornocales
et les marais de l’Odiel, les marais
d’Isla Cristina et le Barrage de
Bornos).
Hivernage
Les dénombrements d’oiseaux
d’eau ont permis d’estimer la
population hivernante à environ
65-90 individus en 2004-2013.
Compte tenu du fait que les effectifs
maximum correspondent aux mois
Reproduction (couples)
Zone humide
Embalse de Guadalcacín
Marismas del Odiel
Colas del Embalse del Barbate
Cola del embalse de Bornos
Embalse de Los Hurones
hh Forte augmentation
Hivernage (individus)
Min
0
0
0
0
0
Max
5
3
3
1
1
h
Moy. Tendance 2004-2013
?
1
?
1
?
0
?
0
?
0
=
Faible augmentation
Stable
Zone humide
Bahía de Cádiz
Espacio Natural Doñana
Marismas del Odiel
Embalse del Barbate
Marismas del Tinto
i
Faible diminution
1000
12
800
9
600
6
400
3
200
2004 2005 2006 2007 2008 2009
2010
2011
2012
2013
0
Nº oiseaux
15
Population nicheuse
Min
16
0
6
0
0
ii Forte diminution
?
Max
35
34
15
6
5
Moy. Tendance 2004-2013
i
25
?
23
?
10
?
4
?
3
Données insuffisantes / incertain
Population hivernante
Precipitation (mm)
Nº couples
Population nicheuse
0
de novembre et de décembre et
que la migration vers les zones de
reproduction commence à la fin
du mois de janvier et en février,
ces données pourraient sousestimer la population. Cependant,
on constate une tendance positive
pour la période étudiée avec une
croissance annuelle moyenne de
1,2 %. Pendant l’hivernage, l’espèce
est beaucoup plus répartie que
pendant la reproduction. Les
individus proviennent principalement
du nord de l’Europe. Après s’être
reproduits en Andalousie, ils gagnent
les zones humides de l’Afrique
subsaharienne. La majeure partie de
la population s’installe en Andalousie
occidentale, dans des marais ou des
bassins d’exploitations piscicoles
sur la frange littorale des provinces
de Huelva et de Cadix, mais aussi
dans des plans d’eau artificiels des
terres intérieures. Ces espaces ont
en commun unegrande disponibilité
de ressourcesalimentaires (poissons)
et des zonesde repos propices
à l’installation del’espèce.. Le
nombre de territoires disponibles a
effectivement augmenté dans les
marais de l’Odiel à la fin des années
1990 grâce à une disponibilité accrue
de perchoirs.
Precipitation à Doñana (mm)
120
100
80
60
40
20
0
2004
2005
2006
2007
Population hivernante (ind.)
27
2008
2009
2010
2011
2012
2013
LES OISEAUX D’EAU EN ANDALOUSIE ET AU MAROC
Spatule blanche Platalea leucorodia
Photo: José Manuel Méndez
Andalousie LESPE
Espagne LESPE
Lieu d’hivernage
Lieu de reproduction
Reproduction
La spatule blanche est un oiseau
associé à des eaux peu profondes,
douces, saumâtres ou salines. Il
s’alimente de petits poissons et de
crustacés et niche habituellement
dans les arbres (pins, chênes-lièges,
eucalyptus, saules…), sur de la basse
végétation ou directement sur le
sol. Sa population, autrefois très
abondante dans toute l’Europe, a
souffert un déclin très prononcé dû
à l’assèchement des zones humides.
Vers la fin du siècle dernier, il ne
restait plus que quelques colonies
reproductrices dans les Pays-Bas
et en Andalousie, avec un nombre
très réduit de couples. Grâce aux
mesures de protection mises en
place et à la récupération des zones
humides entreprise en Andalousie
et dans le reste de l’Europe
occidentale, le nombre de couples
a progressivement augmenté et de
nouvelles colonies se sont formées.
L’Andalousie héberge actuellement
une importante population nicheuse
de spatules blanches qui varie
28
énormément d’année en année, avec
une moyenne de 1 419 couples au
cours de la dernière décennie. Les
variations interannuelles demeurent
importantes, avec un minimum de
16 couples en 2012 et un maximum
de 2 799 en 2011. Les colonies sont
systématiquement concentrées
dans quelques zones humides des
provinces de Huelva, de Séville et
de Cadix, dont notamment l’END,
les marais de l’Odiel et la baie de
Cadix. Au cours des dernières
années, on a assisté à la formation
de nouvelles colonies de nidification
qui ont permis à l’espèce de mieux
répartir ses effectifs ; c’est ainsi
que l’on est passé de deux colonies
reproductrices dans les années 1980
à 23 en 2013.
Depuis 1984, quand le suivi des
colonies a commencé, on constate
une tendance générale positive,
avec une augmentation modérée
Spatule blanche Platalea leucorodia
de 1,7 % par an, même si pour
les dernières dix années, on a pu
constater un fort déclin (- 10,6 %).
Le nombre de colonies (23 en
2013) montre, quant à lui, une nette
augmentation de 8,5 %.
phénomène, dans les marais de
l’Odiel, on a placé des plateformes
artificielles flottantes sous les nids
menacés d’inondation pour assurer
le succès de la reproduction de
l’espèce.
Les variations si accentuées de la
population sont manifestement
reliées aux précipitations de
l’automne et de l’hiver (R2 = 0,23,
p < 0,01) qui influencent à leur
tour la disponibilité en poissons et
crustacés constituant l’alimentation
de la spatule. À Doñana et dans
la baie de Cadix, la population
nicheuse présente une tendance
positive, avec une augmentation
annuelle de respectivement 5,2 %
et de 6,3 % tandis que dans les
marais de l’Odiel, la tendance de la
population nicheuse est clairement
à la baisse (- 1,2 %). Parmi les
facteurs ayant des retombées
négatives sur les populations
de spatules blanches, il faut
notamment souligner l’inondation
des nids lors des marées de viveseaux. Afin d’essayer de pallier ce
La station biologique de Doñana
réalise chaque année depuis 1979
une campagne de baguage des
poussins de spatules blanches.
Hivernage
La population hivernante de spatule
blanche en Andalousie compte en
moyenne 1 716 exemplaires, avec un
dénombrement maximum de 2 535
oiseaux en janvier 2012. Le nombre
de zones humides fréquentées
par les hivernants varie entre 8 et
21, les principales zones humides
(Doñana, baie de Cadix et marais
de l’Odiel) étant également des
lieux de reproduction. De grandes
concentrations de spatules blanches
peuvent également s’observer dans
les marais d’Isla Cristina (HU) et
Brazo del Este (SE). La présence d’un
Reproduction (couples)
Zone humide
Espacio Natural Doñana
Marismas del Odiel
Bahía de Cádiz
Marismas de Isla Cristina y Ayamonte
Embalse de Cabrahigos
hh Forte augmentation
Min
48
78
16
0
0
h
Max
2.030
493
178
163
41
Moy. Tendance 2004-2013
i
908
=
299
=
104
=
62
=
24
Faible augmentation
=
Faible diminution
ii Forte diminution
Min
364
275
120
31
2
?
Max Moy. Tendance 2004-2013
hh
1.191 721
h
837 527
h
368 248
i
247 85
?
184 67
Données insuffisantes / incertain
Population hivernante
2400
800
1800
600
1200
400
600
200
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
2011
2012
2013
0
Nº oiseaux
1000
Precipitation (mm)
Nº couples
Les données de reproduction et
d’hivernage de la spatule blanche
confirment l’importance à l’échelle
internationale des zones humides
d’Andalousie non seulement parce
qu’elles hébergent de grandes
colonies reproductrices, mais aussi
comme étape fondamentale sur la
route migratoire des spatules en
provenance du nord de l’Europe.
Zone humide
Espacio Natural Doñana
Bahía de Cádiz
Marismas del Odiel
Marismas de Isla Cristina y Ayamonte
Brazo del Este
i
Stable
3000
Population nicheuse
La tendance populationnelle
2004-2013 présente une forte
augmentation de 5,4 % par an. Cela
témoigne d’une part, de la bonne
santé des populations de spatules
blanches en Europe occidentale
et d’autre part, d’une modification
du comportement migratoire de
l’espèce qui niche dans le nord de
l’Europe mais qui préfère de plus en
plus rester dans le sud de l’Espagne
pour hiverner au lieu de migrer
jusqu’à la Mauritanie et le Sénégal
(Lok et al., 2011).
Hivernage (individus)
Population nicheuse
0
petit nombre de spatules hivernantes
semblerait s’être consolidée dans la
province d’Almeria.
Precipitation à Doñana (mm)
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
2004
2005
2006
2007
Population hivernante (ind.)
29
2008
2009
2010
2011
2012
2013
LES OISEAUX D’EAU EN ANDALOUSIE ET AU MAROC
Flamant rose Phoenicopterus roseus
Reproduction
Andalousie LESPE
Espagne LESPE
Lieu d’hivernage
Lieu de reproduction
Les flamants qui nichent en
Andalousie appartiennent à la
métapopulation de la Méditerranée
et de l’Afrique nord-occidentale, avec
une aire de répartition qui couvre
le nord-ouest du continent africain
et tout le littoral de la Méditerranée
européenne, africaine et asiatique. En
Espagne, environ 40 000 exemplaires
ont été dénombrés – avec de fortes
fluctuations intra et interannuelles en
fonction des conditions d’inondation
des zones humides et de la période
de l’année –, ils sont répartis entre
les zones humides salines de la côte
méditerranéenne et du sud-ouest
atlantique, ainsi que dans quelques
lagunes intérieures d’Andalousie et
de Castille-La Manche. L’Andalousie
accueille 96 % de toute la population
reproductrice espagnole. Lorsque les
conditions hydriques le permettent,
le flamant rose se reproduit
régulièrement dans la lagune de
Fuente de Piedra, les marais de
Doñana et depuis 2008, dans les
marais salants des marais de l’Odiel.
96 % DE LA POPULATION
REPRODUCTRICE ESPAGNOLE
SE CONCENTRE EN
ANDALOUSIE ET PRÉSENTE
UNE TENDANCE POSITIVE
(+1,0 % PAR AN)
Pendant la période 1985-2013, la
population nicheuse de flamants
roses en Andalousie a présenté une
tendance à la hausse significative
(+ 1,0 %) et d’autant plus notoire si
l’on considère les 10 dernières années
(+ 3,6 %). Cette tendance est évidente
dans les colonies de Fuente de Piedra
(+ 1,9 %) et encore plus marquée dans
les marais de l’Odiel (+ 19,8 %), tandis
que Doñana présente une tendance
négative significative (- 0,9 %). La
population reproductrice dépend de
la présence d’un niveau d’eau suffisant
lui permettant de disposer d’un lieu de
Photo: José Miguel Ramirez
30
Flamant rose Phoenicopterus roseus
nidification à l’abri des déprédateurs.
Par ailleurs, la disponibilité d’aires
complémentaires d’alimentation
s’avère fondamentale pendant la
période d’élevage des poussins. En
ce sens, les précipitations d’hiver et
de printemps sont déterminantes
pour la reproduction du flamant rose
dans les zones humides d’Andalousie.
On observe une relation significative
entre le nombre de couples de
flamants roses à Fuente de Piedra et
les précipitations cumulées dans les
marais du Guadalquivir où les adultes
s’alimentent pendant la période
d’élevage des poussins (R2 = 0,30;
p < 0,01).
La population reproductrice
des marais de l’Odiel dépend
également très fortement des
précipitations (R2 = 0,68 ; p < 0.05),
alors que ce n’est pas le cas des
effectifs reproducteurs des marais
du Guadalquivir (R2 = -0,009 ;
p > 0,05). Il est probable que les
variations temporelles des effectifs
reproducteurs soient déterminées
chaque année par la disponibilité
de sites pour les nids à Fuente de
Piedra : c’est ainsi que pendant les
années présentant une importante
population reproductrice, les individus
les plus jeunes ne trouvent pas de
place pour construire leurs nids
et doivent se déplacer vers des
colonies moins productives (Rendón
et al., 2001).
La forte saisonnalité de la lagune de
Fuente de Piedra et les nuisances
d’origine anthropique représentent
les principaux facteurs qui ont
conditionné la présence et la
reproduction du flamant rose dans
cette zone humide jusqu’en 1981,
année où commencèrent les actions
de gestion visant à la conservation du
site. Cependant, ce n’est qu’à partir de
1984 qu’un suivi régulier de la colonie
a été mis en route, avec la création de
la réserve naturelle et l’adoption d’une
série de mesures de conservation.
En 1986, on a lancé le Programme
de baguage des flamants roses qui
a permis d’évaluer les paramètres
de reproduction de cette colonie
(Rendón-Martos & Johnson, 1996). La
lecture des bagues a mis en évidence
que les zones humides marocaines
jouent un rôle important pour la
dispersion des adultes reproducteurs
et des juvéniles de l’année en cours,
ainsi que en période pré-reproductrice
des adultes qui reviennent en
Andalousie pour réaliser leurs pontes.
Reproduction (couples)
Zone humide
Laguna de Fuente de Piedra
Espacio Natural Doñana
Marismas del Odiel
h
Tendance 2004-2013
Faible augmentation
=
i
Stable
ii Forte diminution
Faible diminution
40000
800
30000
600
20000
400
10000
200
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
2011
2012
2013
0
Nº oiseaux
1000
Precipitation (mm)
Nº couples
Min
11.015
2.566
12
785
206
Max
52.675
5.994
8.533
2.849
912
?
Moy. Tendance 2004-2013
hh
29.041
h
4.822
hh
2.878
i
1.688
i
496
Données insuffisantes / incertain
Population hivernante
50000
Population nicheuse (parejas)
Pendant cette période, la répartition
de l’espèce s’élargit au-delà des sites
de reproduction, et même si elle se
concentre surtout dans la vallée du
Guadalquivir et sur le littoral, des
individus isolés ont été repérés dans
des zones humides de toutes les
provinces andalouses (excepté celle
de Grenade). La disponibilité d’eau
de la lagune de Fuente de Piedra
et à Doñana détermine en grande
mesure les effectifs de la population
hivernante bien que les marais
salants comme ceux de la baie de
Cadix, des marais de l’Odiel ou de
Cabo de Gata offrent des ressources
alimentaires à l’espèce quelles que
soient les précipitations des mois
précédents.
Zone humide
Espacio Natural Doñana
Bahía de Cádiz
Laguna de Fuente de Piedra
Marismas del Odiel
Salinas de Cabo de Gata
h
?
?
Population nicheuse
0
La population andalouse migre vers
le sud et plus de 70 % de ses effectifs
peuvent arriver à se concentrer sur
la côte atlantique du Maroc. Malgré
cela, les zones humides andalouses
accueillent toujours une population
hivernante stable, oscillant entre
23 805 et 62 700 oiseaux (41 374
hivernants en moyenne) et qui
manifeste pour la période 2004-2013
une augmentation annuelle de 4,4 %.
Hivernage (individus)
Min Max Moy.
0 26.806 13.188
0 13.597 2.781
0 2.150 694
hh Forte augmentation
Hivernage
Precipitation à Doñana (mm)
90000
75000
60000
45000
30000
15000
0
2004
2005
2006
2007
Population hivernante (ind.)
31
2008
2009
2010
2011
2012
2013
LES OISEAUX D’EAU EN ANDALOUSIE ET AU MAROC
LES OISEAUX D’EAU AU MAROC
INTRODUCTION
Du point de vue typologique, les
zones humides au Maroc présentent
une grande diversité, liée à celles
des climats, des reliefs et des
paysages caractérisant le territoire
du pays. On y trouve des zones
humides naturelles : lacs, marais
et cours d’eau, lagunes, estuaires,
tourbières, mares temporaires,
sebkhas, oasis ; et d’autres soumises
à l’action de l’homme comme les
salines, les retenues de barrage et
bassins de stockage d’eau.
Les zones humides classées comme
sites d’intérêt biologique et écologique
(SIBE), définis par le Plan directeur des
aires protégées du Maroc (AEFCS,
1996), sont au nombre de 84, totalisant
plus de 200.000 ha, soit 0,3 % de la
superficie du territoire national.
Parmi ces SIBE’s, 24 zones humides
ont été identifiées comme sites
Ramsar (Dakki et al., 2011) ; elles
couvrent une superficie de 272 010 ha.
Les sites les plus importants sont :
• l’embouchure de la Moulouya et
la lagune de Nador, comme sites
côtiers méditerranéens,
• la Merja Zerga, le Complexe du
Bas Loukkos, le Complexe de
Sidi Moussa-Walidia, la lagune de
Khnifiss, la baie d’Ad-Dakhla, pour
les sites côtiers atlantiques,
• les Aguelmams de Sidi Ali et
d’Afennourir, comme sites
montagneux,
• les oasis de Tafilalt et de la Moyenne
Draa, comme sites représentatifs au
niveau de l’Afrique du Nord,
Zones humides du nord du Maroc
• les retenues de barrages
Mohammed V, Al Massira et Al
Mansour Ad-Dahbi.
Ces caractéristiques confèrent aux
zones humides du Maroc un rôle
significatif dans le maintien des
populations de nombreux d’oiseaux
aquatiques aussi bien sédentaires que
migrateurs ; elles servent notamment
de relais d’importance majeure
pour des millions d’oiseaux ouestpaléarctiques hivernant au Maroc et,
surtout, en Afrique sub-saharienne.
Les zones humides marocaines
hébergent aussi des populations
reproductrices ou hivernantes
d’espèces menacées ou vulnérables
comme le butor étoilé (Botaurus
stellaris), le crabier chevelu (Ardeola
ralloides), la sarcelle marbrée
(Marmaronetta angustirostris), le
32
tadorne casarca (Tadorna ferruginea),
le fuligule nyroca (Aythya nyroca),
l’érismature à tête blanche (Oxyura
leucocephala), la foulque caronculée
(Fulica cristata), etc.
Les espèces sélectionnées pour
cette analyse constituent les
espèces ayant un caractère menacé
ou remarquable de la région de
Méditerranée occidentale et pour
lesquelles les situations et statuts
écologiques présentent beaucoup
de similitudes entre les zones
humides du nord du Maroc et celles
d’Andalousie en Espagne. Il s’agit
donc du crabier chevelu, de la
sarcelle marbrée, du fuligule nyroca,
de l’érismature à tête blanche, de
la foulque caronculée, de la spatule
blanche (Platalea leucorodia) et
du flamant rose (Phoenicopterus
roseus).
Les oiseaux d’eau du Nord du Maroc
Embouchure de la Moulouya. Photo: Mohammed Aziz El Agbani
Ce travail se focalise sur les huit zones
humides du nord du Maroc dont six
sites Ramsar : (1) l’embouchure de la
Moulouya, (2) la Sebkha Bou Areg
(ou lagune de Nador), (3) le barrage
Mohammed V, dans le nord-est du
pays, (4) le barrage de Smir, (5) les
marais de Smir, (6) le Complexe du
Bas Tahaddart, (7) le Complexe du
Bas Loukkos et (8) les marais du
Plateau de Rmel, dans le nord-ouest
du Maroc.
MÉTHODOLOGIE
L’analyse de l’hivernage des oiseaux
d’eau se base sur les résultats
des dénombrements hivernaux
coordonnées par le Centre d’étude
des migrations d’oiseaux (CEMO)
de l’Institut scientifique (Université
Mohammed V, Rabat) et réalisée
par les membres du Groupe de
Recherche pour la Protection des
Oiseaux au Maroc (GREPOM). La
période prise en compte s’étale sur 11
ans : 2001-2011.
L’effectif moyen de chaque espèce
correspond à la somme des oiseaux
dénombrés dans chacun des sites
prospectés divisé par le nombre
d’années où des visites ont concerné
ces sites. Les tendances ont été
analysées au moyen du programme
TRIM (Pannekoek & van Strien, 2008).
L’essentiel de l’information sur la
nidification des espèces a été extrait
d’un rapport élaboré dans le cadre
du projet d’inscription de nouveaux
sites sur la Liste de la convention de
Ramsar (Thévenot & Qninba, 2003) ;
les données de travaux plus récents
ainsi que des observations inédites
ont été également intégrées.
RÉSULTATS
Hivernage
Les résultats des dénombrements
hivernaux dans les zones humides
septentrionales considérées dans
le présent travail pour la période
2001-2011 ont donné une moyenne
annuelle de 41 118 individus
appartenant à 96 espèces.
Du point de vue du nombre
d’espèces, le groupe des limicoles
arrive en tête avec 32 espèces,
suivis par les anatidés (20), les
laridés (19), les ardéidés (8) et les
rallidés (6). Les podicipédidés,
33
threskiornithidés, phalacrocoracidés,
ciconiidés et phœnicoptéridés sont
représentés par un petit nombre
d’espèces (entre 1 et 3).
L’effectif total d’oiseaux d’eau utilisant
ces zones humides est très variable
avec un minimum de 23 387 individus
notés en 2009 et un maximum de
86 737 oiseaux dénombrés en 2002.
Les anatidés constituent le groupe
numérique dominant, avec en
moyenne 37 % des oiseaux recensés.
Les laridés et les limicoles occupent
la seconde place avec 20 % chacun ;
les rallidés occupent le troisième
rang (12 % en moyenne). L’ensemble
des autres groupes occupe moins de
10 % de l’effectif moyen.
Le Complexe du Bas Loukkos
(marais et embouchure) héberge,
avec ses 15 556 hivernants, plus de
37 % de l’effectif moyen d’oiseaux
d’eau comptés.
Reproduction
L’analyse globale des données
relatives au peuplement d’oiseaux
d’eau nicheurs des zones humides
du Maroc septentrional met en
LES OISEAUX D’EAU EN ANDALOUSIE ET AU MAROC
évidence une importante dynamique
globalement positive de réhabilitation
d’espèces ayant connu un grave
déclin par le passé ou une disparition
locale ou régionale (voir aussi Qninba
& El Agbani, 2008). On assiste
parfois même à l’installation de
nouvelles espèces ou à l’expansion
territoriale d’autres espèces.
À titre d’exemple, à l’embouchure
de la Moulouya, le nombre d’oiseaux
reproducteurs inféodés au milieu
aquatique est passé de quatre,
pendant les années 1950, à 18, à la
fin des années 1980, puis à plus de
30 actuellement.
Cette dynamique positive de
recolonisation est accompagnée par
un important succès de reproduction
qui se manifeste par des nombres
élevés de couples reproducteurs ;
c’est le cas de la sarcelle marbrée
(plus de 200 couples), l’échasse
blanche (Himantopus himantopus)
(100 couples), l’avocette élégante
(Recurvirostra avosetta) (85 couples)
à l’embouchure de la Moulouya. Ceci
est également valable pour ces deux
dernières espèces au Bas Tahaddart.
Trois espèces d’ardéidés, le héron
bihoreau (Nycticorax nycticorax), le
crabier chevelu et l’aigrette garzette
(Egretta garzetta) ont montré
récemment un fort succès de
reproduction avec respectivement
86, 500 et 200 couples au
Complexe des zones humides du
Bas Loukkos pour une seule période
de reproduction.
talève sultane (Porphyrio porphyrio),
espèce actuellement en pleine
expansion géographique au Maroc.
Une mention spéciale est à décerner
au butor étoilé et au blongios nain
(Ixobrychus minutus), deux espèces
en danger (EN) au Maroc et qui
semblent reconquérir lentement les
rares sites d’où elles avaient disparu
auparavant.
Cette dynamique de colonisation
et ce niveau élevé de succès de
reproduction ont été démontrés
également chez la glaréole à collier
(Glareola pratincola) au niveau de
l’embouchure de la Moulouya, au
Complexe des zones humides du
Bas Loukkos et au Bas Tahaddart.
En ce qui concerne le héron pourpré
(Ardea purpurea), espèce classée
en danger au Maroc et en déclin en
Europe, on assiste à une certaine
stabilisation et au maintien dans les
sites où il se reproduisait auparavant
(embouchure de la Moulouya et
Complexe des zones humides du Bas
Loukkos) ; il développe même une
certaine dynamique de recolonisation
en réapparaissant aux marais de
Smir et en se reproduisant pour la
première fois au Bas Tahaddart.
Cette dynamique de colonisation
semble se produire pour d’autres
espèces bien qu’avec des effectifs
moins importants ; il s’agit par
exemple de la nette rousse (Netta
rufina), du fuligule milouin (Aythya
ferina), du fuligule nyroca, du grèbe
castagneux (Tachybaptus ruficolis) et
du grèbe huppé (Podiceps cristatus),
qui sont en train de reconquérir de
nouvelles zones humides. Le cas où
le nombre de sites recolonisés a sans
doute été le plus élevé est celui de la
Marais du Bas Loukkos. Photo: Mohammed Aziz El Agbani
34
La sterne naine (Sterna albifrons)
connaît également un renforcement
de ses populations reproductrices
et une extension récente à d’autres
zones humides comme les zones
humides de l’Oriental.
On a également constaté la
reproduction d’espèces pour la
première fois au Maroc ; il s’agit
de la mouette rieuse (Larus
ridibundus), première mention en
Afrique (barrage Al Massira, Bas
Loukkos, etc.), et de la guifette
noire (Chlidonias niger) (barrage
Al Massira) deuxième mention en
Afrique après celle de la Tunisie. Ces
espèces acquièrent ainsi le statut
de nicheurs et voient leurs limites
de répartition biogéographique
s’étendre au Maghreb. Jusqu’alors
la mouette rieuse était hivernante
et migratrice au long cours
et la guifette noire hivernante
occasionnelle et migratrice au long
cours.
Les oiseaux d’eau du Nord du Maroc
Tendance des populations en hivernage (comptages
de mi-janvier) . Période 2001-2011
Espèce
Crabier chevelu
Fuligule nyroca
Sarcelle marbrée
Érismature à tête blanche
Foulque caronculée
Spatule blanche
Flamant rose
hh Forte augmentation
h
Minimun
6
2
153
0
690
261
781
Effectifs hivernaux
Maximun
Moyenne
67
30
968
153
2.812
120
80
9
4.435
2.197
1.000
479
6.818
4.046
Faible augmentation
ii Forte diminution
Distribution des effectifs hivernaux au Maroc. Moyenne
des % annuels pendant la période 2001-2011
Tendance
?
hh
ii
?
h
hh
h
?
Espèce
Nordouest
Nord-est
Centre
Haut et
Atlantique Moyen Atlas
Crabier chevelu
Fuligule nyroca
Sarcelle marbrée
Foulque caronculée
Spatule blanche
Flamant rose
87%
46%
13%
69%
43%
25%
4%
14%
6%
1%
9%
46%
3%
9%
20%
13%
8%
3%
31%
<1%
Sud
8%
23%
32%
34%
53%
Incertain
Effectifs hivernaux dans les principales zones humides (minimum, maximum et moyenne) pour la période 2001-2011
Embouchure Oued
Barrage
Moulouya
Mohamed V
Espèce
min-max moy. min-max moy
Crabier chevelu
3 - 10
1
0
0
Fuligule nyroca
0 - 16
1
5 - 400
50
Sarcelle marbrée
3 - 142
27
3 - 230
27
Érismature a tête blanche
0-2
0
0
0
Foulque caronculée
0
0
0
0
Spatule blanche
1 - 56
10
0
0
Flamant rose
6 - 39
20
2 - 36
4
Sebkha Bou Areg
min-max
0
0
0
0
0
0-6
51 - 700
moy
0
0
0
0
0
1
296
Marais de Smir
min-max
0-8
0 - 17
0-8
0
0 - 281
0 - 90
0 - 312
moy
1
2
1
0
43
24
80
Complexe Oued
Complexe Bas
Tahaddart
Loukkos
min-max moy min-max moy
0
0
2 - 65
19
0
0
0 - 68
12
0
0
0 - 82
8
0
0
0
0
0 - 15
1
294 - 3.918 1.304
1 - 15
3
0 - 136
61
0 - 415
126 0 - 1.044 298
Plateau de Rmel
min-max
0 - 40
0 - 50
0 - 12
0-1
0 - 90
0 - 83
0 - 26
moy
7
7
1
0
15
25
4
Effectifs d’oiseaux d’eau recensés en hivernage pour la période 2001-2011
Zone humide
Embouchure Oued Moulouya
Barrage Mohamed V
Sebkha Bou Areg
Marais de Smir
Barrage Smir
Complexe Oued Tahaddart
Complexe Bas Loukkos
Plateau de Rmel
Min. (individus)
424
22
789
687
291
160
5.197
2.974
Max. (individus)
3.402
21.174
4.984
3.767
13.197
9.828
30.654
18.881
Moyenne (Individus)
1.729
5.997
2.931
2.469
3.816
3.921
15.556
7.991
35
Écart type
1.113
6.778
1.281
926
4.233
3.249
8.180
4.405
Nº d' espèces
77
47
58
63
26
52
77
61
LES OISEAUX D’EAU EN ANDALOUSIE ET AU MAROC
Ce héron reste très localisé, les
effectifs ont été partagés entre 13
zones humides seulement. Les sites du
nord-ouest ont accueilli en moyenne la
majorité des crabiers chevelus (86 %) ;
les marais du Bas Loukkos, à eux seuls,
Fuligule nyroca
Aythya nyroca
Hivernage
La population hivernale marocaine de
fuligules nyrocas a connu une nette
progression aussi bien des effectifs
que des sites fréquentés. En effet,
les effectifs hivernaux sont passés
de 11 individus en 2001 à 968 en 2011.
Cependant, de grandes fluctuations
interannuelles ont été observées.
L’accroissement des effectifs a été
accompagné d’une élévation du
nombre de sites fréquentés : 12 sites
ont hébergé cette espèce en 2011,
alors que seulement quatre sites ont
été fréquentés en 2001 (un seul site
en 2003 et en 2005).
En moyenne, 60 % des effectifs de
fuligules nyrocas hivernant au Maroc
ont été observés dans le Nord : 46 %
dans le nord-ouest et 14 % dans le
Reproduction
Nicheur migrateur rare, le crabier
chevelu a été identifié à partir de la
Actuellement la nidification été
renseignée au niveau de la Moulouya,
de la Sebkha Bou Areg, des marais
de Smir, des marais de Fouarate,
des étangs du Golfe de Benslimane
et potentiellement au niveau de Dar
Bouazza.L’héronnière des marais du
Bas Loukkos, qui a hébergé environ
500 couples en 2004, a été détruite
depuis.
Population hivernante
100
10
80
8
60
6
40
4
20
2
0
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
nord-est. La Merja de Sidi Bou Ghaba
a accueilli 19 % des hivernants, suivie
par les marais du Bas Loukkos (14 %)
et le barrage Mohammed V (10 %) ;
la présence du fuligule nyroca était
plus régulière dans les deux
premières zones humides.
Reproduction
Le fuligule nyroca est un nicheur
sédentaire rare et vulnérable au
Maroc. Alors qu’auparavant la
nidification était restreinte au Rharb
et plus particulièrement aux marais
du Bas-Loukkos, le nyroca a colonisé
0
Nº de zones humides
La capacité d’accueil du Maroc
pour le crabier chevelu hivernant
durant la période 2001-2011 a été
relativement stable, aussi bien
concernant les effectifs que les
sites fréquentés. En effet, malgré
quelques années avec des effectifs
inférieurs à une dizaine d’individus,
les effectifs hivernaux ont varié en
général entre 24 et 67 individus
avec une moyenne de 30 individus.
La tendance de la population
hivernante est incertaine.
seconde moitié du 20ème siècle ; il
a niché dans les colonies arboricoles
suivantes : M’diq, marais du Bas
Loukkos, oued Sebou et île du BouRegreg près de Rabat.
Population
hivernante (ind.)
Nº de zones
humides
de nouveaux sites récemment : les
marais de Smir, la merja de Sidi Bou
Ghaba, la région de Benslimane, la
zone humide de Mohammedia et
les marais de Fouarate où la plus
importante population reproductrice
de cette espèce (40-45 couples) a été
découverte en 2010. Sa reproduction
est très probable à Douyiet.
La population totale était faible
jusqu’à la fin des années 1990, estimée
à 10-25 couples maximum ; mais
les données collectées récemment
laissent penser qu’elle dépasserait au
moins la soixantaine de couples.
Population hivernante
1000
25
800
20
600
15
400
10
200
5
0
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
36
0
Nº de zones humides
Hivernage
Nº oiseaux
Ardeola ralloides
ont hébergé 62 % des hivernants, avec
en plus une présence interannuelle
régulière. Ce qui n’est pas le cas de
la Merja Bargha bien que ce site ait
abrité en moyenne 13 % de l’effectif
national. Les marais du Bas Loukkos,
avec 65 individus recensés en 2004,
représentent le seul site marocain
répondant au critère de sélection de
la Convention de Ramsar de 1 % (40
individus).
Nº oiseaux
Crabier chevelu
Population
hivernante (ind.)
Nº de zones
humides
Les oiseaux d’eau du Nord du Maroc
Marmaronetta angustirostris
enregistré dans le nord-est du pays
n’a pas dépassé 7 %.
Reproduction
Les effectifs de la sarcelle marbrée
hivernant au Maroc lors de la période
2001-2011 ont été caractérisés par
de grandes fluctuations et une nette
tendance à la baisse. Ils ont varié
entre 152 individus en 2007 et 2 812
individus en 2001. Le nombre de
sites fréquentés était généralement
supérieur à sept sauf en 2007 et
2009 où seulement quatre et trois
sites ont hébergé un faible nombre
de sarcelles : 152 et 226 individus
respectivement.
La majorité des sarcelles marbrées
s’est distribuée sur les sites du
centre atlantique et du sud du pays.
Le nord du Maroc a été faiblement
fréquenté. La région du nord-ouest
n’a hébergé que 13 % et l’effectif
Érismature à tête blanche
La sarcelle marbrée est une
reproductrice rare, localisée au Maroc.
Sa nidification a été confirmée au
niveau de 12 sites : embouchure de
l’Oued Moulouya, marais du BasLoukkos, Merja Bargha, Merja Zerga,
marais de Fouarate, Merja de Sidi Bou
Ghaba, plan d’eau de Douyiet, zones
humides artificielles de la région
de Benslimane, zone humide de
Les effectifs fluctuent suivant les
années ; ils ont été estimés à environ
50 couples au cours des années
90, mais étaient probablement plus
élevés dans le passé, de l’ordre de
75-100 couples. Ponctuellement, ils
peuvent être exceptionnellement
élevés comme en 2002 au niveau de
l’embouchure de l’oued Moulouya où
205 couples avaient été recensés.
Population hivernante
Nº oiseaux
Hivernage
Mohammedia, Complexe Sidi MoussaWalidia, embouchure de l’oued
Massa, Daya de Ténouchad du parc
national de Khnifiss.
3000
15
2400
12
1800
9
1200
6
600
3
0
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Oxyura leucocephala
également notée au niveau des
salines de Qaryat Arkmane en 2009
(3 individus).
Hivernage
Reproduction
L’érismature à tête blanche
fréquente actuellement
régulièrement le plan d’eau de
Douyiet (80 individus en 2005)
et la Merja de Sidi Bou Ghaba (12
individus en 2011) ; l’espèce a été
Nicheur sédentaire de plus en plus
régulier actuellement, cet oiseau
s’est reproduit au début du 20ème
siècle dans le nord-ouest du Maroc,
dans le Rharb, dans la région du
Zemmour et, probablement aussi,
0
Nº de zones humides
Sarcelle marbrée
2,5
80
2
60
1,5
40
1
20
0,5
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
0
Nº de zones humides
Nº oiseaux
100
37
Nº de zones
humides
dans certains lacs du Moyen Atlas.
Aucun cas de reproduction au
Maroc n’a été observé de 1970 à
1996. Depuis 1997, probablement
à la suite de l’accroissement
considérable de la population
espagnole, l’espèce a été observée
aux marais de Fouarate (Maire
et al., 2013), à Merja de Sidi Bou
Ghaba (Cherkaoui et al., 2013) et
au plan d’eau de Douyiet (Bergier
et al., 2003).
Population hivernante
0
Population
hivernante (ind.)
Population
hivernante (ind.)
Nº de zones
humides
LES OISEAUX D’EAU EN ANDALOUSIE ET AU MAROC
Foulque caronculée
où seulement quatre et trois sites
respectivement ont hébergé les
contingents de cette espèce.
Fulica cristata
Hivernage
Les effectifs de foulque caronculée
hivernant au Maroc lors de la
période 2001-2011 sont caractérisés
par de grandes fluctuations et un
léger accroissement. Ils ont varié
entre un minimum de 690 individus
(2003) et un maximum de 4 435
individus (2008). Le nombre de
sites fréquentés était généralement
supérieur à six sauf en 2002 et 2010
Ces localités sont réparties entre
deux régions du pays avec huit sites
au nord-ouest qui ont accueilli en
moyenne la majorité des effectifs
(69 %) et huit sites au Moyen Atlas.
Les marais du Bas Loukkos ont
accueilli plus de la moitié des effectifs
de foulque caronculée (61 %). La
présence de l’espèce est régulière
aussi à Merja de Sidi Bou Ghaba et
aux marais de Smir, malgré les faibles
effectifs que ces sites ont hébergés.
Reproduction
La foulque caronculée se
reproduit localement au Maroc,
essentiellement dans le nord-ouest
du pays et dans le Moyen Atlas
: marais de Smir, marais du bas
Loukkos, Sidi Bou Ghaba, marais de
Fouarate, Douyiet, plans d’eau de la
région de Benslimane et du Moyen
Atlas (Dayet Aoua, Afourgah,
Hachlaff, Affenourir, plan d’eau
d’Ifrane, Zerrouqua et les Amghass)
; l’espèce a été très récemment
découverte au niveau de Sidi
Moussa-Walidia.
5000
15
4000
12
3000
9
2000
6
1000
3
0
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Spatule blanche
en 2011, alors que le nombre de
sites fréquentés par an est resté
relativement stable avec une
moyenne annuelle d’une quinzaine
de sites.
Platalea leucorodia
Hivernage
Le Maroc a accueilli, entre 2001 et
2011, de plus en plus de spatules
blanches hivernantes sans que le
nombre de sites fréquentés n’en
soit affecté. En effet, les effectifs
hivernaux sont passés de 300
individus en 2001 à 1 000 individus
Le nord-ouest a hébergé en
moyenne 43 % des effectifs des
spatules blanches hivernant au
Maroc tandis que la région du nordest n’en a hébergé que 3 %.
0
Nº de zones humides
Nº oiseaux
Population hivernante
Population
hivernante (ind.)
Nº de zones
humides
Reproduction
Après une tentative avortée de
nidification en 1967 dans le Bas
Tahaddart, l’espèce s’est reproduite
pour la première fois au Maroc (1
couple) près des marais de Smir
en 1994 ; depuis lors, la population
nicheuse n’a cessé d’augmenter
pour atteindre 20 couples en 2000.
L’espèce se reproduit toujours au
sein de la même héronnière.
25
1000
20
750
15
500
10
250
5
0
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
38
0
Nº de zones humides
Nº oiseaux
Population hivernante
1250
Population
hivernante (ind.)
Nº de zones
humides
Les oiseaux d’eau du Nord du Maroc
Flamant rose
en 2008. Le nombre des sites
fréquentés n’a pas montré de
grandes variations et généralement,
une vingtaine de sites ont hébergé
le contingent de cette espèce
hivernant au Maroc.
Phoenicopterus roseus
Hivernage
Les effectifs de flamants roses
hivernants au Maroc lors de
la période 2001-2011 ont été
caractérisés par une légère
augmentation avec des nombres
variant entre 3 000 et 7 000
individus. Toutefois, un minimum
de 781 individus a été consigné
Durant la période 2001-2011, le sud
du pays a accueilli en moyenne la
moitié des effectifs des flamants
hivernants au Maroc et le nordouest le quart des hivernants. Le
quart restant est partagé entre le
centre atlantique et le nord-est.
Reproduction
Aucun cas de nidification sur un
site naturel n’a été observé au
Maroc depuis l’assèchement du
lac Iriqui (Moyenne Draa) suite à la
construction du barrage Al Mansour
Eddahabi près d’Ouarzazate.
Il est à noter qu’une petite
population captive se reproduisait
régulièrement au niveau de l’ancien
parc zoologique de Rabat, transféré
ces dernières années.
7500
30
6000
24
4500
18
3000
12
1500
6
0
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
REMERCIEMENTS
BIBLIOGRAPHIE
Nous tenons à remercier et à
rendre hommage aux innombrables
observateurs volontaires du
GREPOM ou d’ailleurs qui ont bien
voulu nous communiquer leurs
précieuses observations concernant
l’hivernage et la reproduction des
espèces traitées dans cette étude.
C’est à travers leur engagement et
leur dévouement que nous pouvons
réaliser ces types de synthèses en
vue d’une meilleure conservation
de ces espèces menacées et leurs
habitats naturels.
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0
Nº de zones humides
Nº oiseaux
Population hivernante
Population
hivernante (ind.)
Nº de zones
humides
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LES OISEAUX D’EAU EN ANDALOUSIE ET AU MAROC
CONCLUSIONS
Le suivi à long terme de la
communauté d’oiseaux d’eau en
Andalousie a permis d’établir que
l’état de conservation de l’ensemble
des espèces et des zones humides
est satisfaisant bien que très
dépendant des précipitations.
Les résultats obtenus ont démontré
que, pendant la dernière décennie,
les principales zones humides
andalouses ont joui d’un bon état
de conservation, abritant une
moyenne d’environ 70 000 couples
reproducteurs (maximum 103 107
couples reproducteurs en 2011) de
jusqu’à 63 espèces différentes, avec
une tendance légèrement positive
pendant la période 2007-2013
concernant l’abondance de couples
(augmentation annuelle de 0,6 %)
et une richesse d’espèces qui reste
stable au cours de cette
même période.
L’analyse par espèces montre que
sur les 63 espèces reproductrices
qui ont été repérées en Andalousie,
29,7 % (n = 19) présentent une
tendance positive, avec des
augmentations fortes ou modérées
(p. ex. le flamand rose, le tadorne de
Belon ou l’ibis falcinelle), 15,6 % une
tendance stable (n = 10) (p. ex., le
héron pourpré ou la nette rousse)
et 16,2 % (n = 11) présentent une
tendance négative, avec un déclin
fort ou modéré ( p. ex. l’avocette
élégante ou le petit gravelot). On
n’a pas pu dégager de tendances
nettes pour le reste des espèces
(n = 23).
Environ 740 000 oiseaux d’eau
hivernent en moyenne chaque
année en Andalousie, représentant
jusqu’à 146 espèces différentes dans
150-250 zones humides, avec une
tendance à la hausse de 1,9 % par an
pour la période 2004-2013.
La plupart des zones humides,
et par conséquent la plus grande
concentration d’oiseaux d’eau,
se trouvent dans la vallée du
Guadalquivir et sur la bande côtière
andalouse, dont principalement
l’END, la baie de Cadix et les
marais de l’Odiel. Dans l’arrièrepays abondent les zones humides
à caractère endoréique dont les
disponibilités hydriques varient
énormément ; soulignons la lagune
de Fuente de Piedra en raison de
sa colonie de flamants roses et les
zones humides artificielles (retenues
de barrages, bassins d’irrigation,
stations d’épuration des eaux
usées, etc.) qui, même si elles moins
nombreuses, constituent parfois
les habitats préférés de certaines
espèces menacées.
Le suivi des populations a joué
un rôle essentiel dans l’évaluation
de l’efficacité de chaque action
de conservation du milieu ou de
l’avifaune mise en œuvre pendant la
période étudiée.
La majeure partie des populations
reproductrices et hivernantes se
trouvait dans des espaces faisant
partie du RENPA. Les résultats du
suivi semblent dès lors indiquer que
ce statut de protection a contribué
à la correction des menaces
préexistantes et fournit un meilleur
cadre de travail (financier, propriété
publique, etc.) pour pouvoir y mettre
en œuvre des actions d’amélioration
de l’habitat.
40
Parmi les espèces incluses dans
le Plan de récupération et de
conservation des oiseaux des zones
humides et qui se sont régulièrement
reproduites en Andalousie au cours
des dix dernières années, le butor étoilé
et le balbuzard pêcheur montrent une
tendance positive (ce dernier grâce
au Programme de réintroduction de
l’espèce en Andalousie). Par contre,
la sarcelle marbrée et la foulque
caronculée présentent un fort déclin.
L’érismature à tête blanche et le crabier
chevelu demeurent stables tandis que
la population de fuligule nyroca est
minime, aux limites de la viabilité.
Au Maroc les populations de foulque
caronculée et sarcelle marbrée
accusent une forte baisse tandis
que le fuligule nyroca montre une
remarquable augmentation. Le crabier
chevelu est en légère diminution
tandis que l’érismature à tête blanche
réapparaît de plus en plus au Maroc,
en partie grâce à l’augmentation des
effectifs de l’Andalousie.
La spatule blanche et le flamant
rose, deux espèces suivies depuis
une trentaine d’années, montrent
des populations bien conservées et
en augmentation à long terme ; on
enregistre la même tendance positive
au Maroc.
L’analyse globale des données
relatives au peuplement d’oiseaux
d’eau nicheurs des zones humides
du Maroc septentrional met en
évidence une importante dynamique
globalement positive de réhabilitation
d’espèces ayant connu un grave
déclin par le passé ou une disparition
locale ou régionale. À l’échelle du
Maroc, si les données sur l’hivernage
Conclusions, bibliographie et acronymes
des oiseaux d’eau sont relativement
bien maitrisées, les informations sur la
reproduction de ces espèces restent
ponctuelles. Il s’avère donc nécessaire
de lancer un programme de suivi qui
serait dédié à combler cette lacune.
Il faut signaler l’importance de
la composition, la diversité et la
complementarité des zones humides
du nord du Maroc, ce qui favorise
l’échange entre les populations
d’oiseaux d’eau de différents milieux
et entre différentes zones humides
d’un même complexe.
On retrouve cette complementarité
entre les zones humides de
l’Andalousie et du nord du Maroc,
et les populations de certaines
espèces peuvent être influencées par
les déplacements et les échanges
d’individus entre l’Espagne et le
Maroc. Pour pouvoir expliquer les
grandes fluctuations détectées et
évaluer l’isolement des populations
il s’avère donc nécessaire de réaliser
un suivi coordonné et une analyse
conjointe des populations entre
l’Andalousie et le Maroc.
Les problématiques générales
sont plus ou moins similaires pour
ces espèces menacées et les
zones humides qui les hébergent
entre le nord du Maroc et ceux de
l’Andalousie. Il est nécessaire de
mutualiser les efforts, d’homogénéiser
les méthodologies de travail et de
récolte de l’information et faciliter
les échanges d’expériences aussi
bien pour la recherche et le suivi
environnemental que pour les actions
conservatoires de réhabilitation
des espèces menacées et de leurs
habitats naturels.
Hoya de la Huerta (SE). Photo: José Miguel Ramirez
41
LES OISEAUX D’EAU EN ANDALOUSIE ET AU MAROC
BIBLIOGRAPHIE ET ACRONYMES
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ACRONYMES
CMA : Ministère régional de
l’Environnement d’Andalousie
CMAOT : Ministère régional de
l’Environnement et de l’Aménagement
du territoire d’Andalousie
EBD-CSIC : Station biologique de
Doñana. Conseil supérieur de la
recherche scientifique (ministère de
l’Économie et de la Compétitivité)
EN : Espèce classée “en danger”
d’extinction conformément au décret D
23/2012
END : Espace Naturel de Doñana
ESPN : Équipe des Processus naturels.
Station biologique de Doñana
GREPOM : Groupe de Recherche pour la
Protection des Oiseaux au Maroc
LESPE : Espèce incluse dans la Liste
des espèces sauvages spécialement
protégées
PAH : Plan andalou des zones humides
RENPA : Réseau des espaces naturels
protégés d’Andalousie
UICN : Union Internationale de la
Conservation de la nature,
VU : Espèce classée “vulnérable”
conformément au décret D 23/2012
AL : Province d’Almeria
CA : Province de Cadix
CO : Province de Cordoue
HU : Province de Huelva
MA : Province de Malaga
SE : Province de Séville
JA : Province de Jaén
GR : Province de Grenade
Laguna de Medina. Photo: Luis Alfonso Rodríguez
Collaborations
Les résultats présentés ici sont le fruit
d’un immense travail de terrain qui a été
réalisé par de nombreuses équipes au
cours de ces 10 années de suivi, et sans
lesquelles il n’aurait pas été possible
d’obtenir une information de cette
qualité.
Dans la plupart des zones humides
andalouses, le suivi a été réalisé par le
personnel du Programme d’interventions
d’urgences, de contrôle épidémiologique
et de suivi de la faune sauvage du
Ministère régional de l’Environnement
et de l’Aménagement du territoire
d’Andalousie, avec la collaboration des
Agents de l’Environnement.
Le suivi de certaines zones humides
a été réalisé par des équipes
spécifiques : c’est le cas de l’Espace
Natural de Doñana, contrôlé par l’équipe
des Processus naturels de la Station
biologique de Doñana (EBD-CSIC).
D’autre part, depuis 2013, la station
ornithologique de Padul ainsi qu’une
équipe de la mairie de Motril ont réalisé
les comptages dans deux zones de la
province de Grenade, respectivement
Turberas de Padul et Charca Suárez.
En outre, durant la dernière décennie
certaines espèces menacées ont fait
l’objet de projets de conservation menés
Partenaire bénéficiaire
par des équipes spécialisées. C’est le
cas du balbuzard pêcheur, objet d’un
projet de réintroduction en Andalousie
(CMAOT) dans lequel ont participé
la Fondation Migres et le personnel
du parc des Marais de l’Odiel. En ce
qui concerne la spatule blanche, on a
utilisé les données du plan régional de
conservation de la spatule (2005-2009)
et du personnel du parc des Marais
de l’Odiel. On a également utilisé des
données du Programme de baguage
des flamants roses, du personel de
la Lagune de Fuente de Piedra, de la
Station Biologique de Doñana et du parc
des Marais de l’Odiel et de la réserve
naturelle de la Lagune de Fuente de
Piedra.
Pour le suivi de la foulque caronculée
et la sarcelle marbrée, on a pu compter
sur les informations apportées par
le Programme d’actions pour la
récupération de la foulque caronculée
et de la sarcelle marbrée en Andalousie
(CMAOT), la Réserve naturelle Cañada
de los Pájaros et les experts de la Station
biologique de Doñana (EBD-CSIC).
El Groupe de Recherche pour la
Protection des Oiseaux au Maroc
(GREPOM) a réalisé le suivi des zones
humides au Maroc et a rédigé l’article
inclus dans cette publication.
Auteurs
Les oiseaux d’eau en Andalousie :
Claudine de le Court, Jesús Chaves,
Araceli Garrido, José Rafael Garrido,
Manuel Rendón-Martos.
Les oiseaux d’eau au Maroc :
Rhimou El Hamoumi, El Mohammed
Aziz El Agbani, Abdeljebbar Qninba &
Mohammed Dakki.
Suggestion sur la façon de
citer cette publication
CMAOT, 2014. Les oiseaux d’eau
d’Andalousie et du Maroc. Consejería
de Medio Ambiente y Ordenación del
Territorio. Junta de Andalucía. Sevilla.
Auteur de la photo de
couverture et verso de la
publicatión
Antonio Atienza Fuerte