Paris au mois d`août 2008

Transcription

Paris au mois d`août 2008
évènement
Paris au mois d’août
Les plus étonnés, dans l’histoire,
ce sont les touristes, les yeux écarquillés de voir passer ces engins.
Un premier regroupement a lieu
place Vendôme. Nous attendons
les suivants, pour générer un
gros embouteillage… Voilà le
plus amusant : se regrouper ou
rouler de concert, à plusieurs
voitures. Traverser Paris dans
ces conditions ne manque pas de
charme et le plaisir est à l’opposé
de l’usage d’une auto moderne
dans les embarras habituels. Certains choisissent de faire halte à
la terrasse d’un bistrot, regardant
passer les copains en sirotant un
petit crème.
Un autre regroupement se crée au
Trocadéro, au pied des fontaines
dont l’accès est fermé. La place est
assez vaste pour accueillir quelques dizaines d’autos, au milieu de
touristes déchaînés, déversés par
des hordes d’autocars. Parlant les
sabirs les plus variés, ils peuvent se
révéler charmants aussi bien que
sans-gêne. Le Messerschmitt a le
don de déclencher toutes sortes
de réactions allant de la simple
surprise à la plus grande hilarité.
On se croirait au zoo, nous dans
le rôle des singes. C’est la rançon
de l’attrait qu’exercent ces voitures
anciennes : la passion de l’automobile est universelle !
Sous l’œil
des touristes
Après la « Traversée de Paris »
en janvier, voici « Paris au
mois d’août ». Serge Cordey y
a participé en Messerschmitt,
sous l’œil médusé des touristes,
nombreux à cette époque.
« Lors de la Traversée de Paris de janvier, nous avons dû refuser cent cinquante voitures ! » annonce Michel
Romanet-Perroux, président du
club Vincennes en Anciennes. La
balade hivernale traversant Paris
est en effet devenue une classique
du genre, réunissant chaque année
quelque trois cent cinquante voitures le premier week-end de janvier. « Alors pour ceux qui n’avaient
pas pu participer, nous avons imaginé
d’organiser la même chose, mais en
plein été, quand les manifestations
de voitures anciennes sont au point
mort. » Le rendez-vous a donc été
fixé au premier week-end du mois
d’août. Le pari n’était pas stupide
car, d’une part, cette période n’est
pas synonyme de vacances pour
tout le monde et, d’autre part, la
circulation dans la capitale est
beaucoup plus agréable au cœur
de l’été.
Le succès prouve la justesse du
choix : deux cent cinquante inscrits, sans battage particulier. Et
pour jouer le jeu jusqu’au bout,
j’ai décidé d’y prendre part avec
le Messerschmitt, celui que vous
connaissez déjà si vous avez lu mon
compte rendu du voyage Nice-Paris
dans notre numéro 2. Les soixante
kilomètres nous séparant du château de Vincennes ont été couverts
tambour battant bien que, pour
approcher Paris, les routes bucoliques soient assez rares…
MGB et
Messerschmitt
sur les grands
boulevards. La
ville est à nous !
20 Classic & Sports Car Septembre 2008
Sur l’esplanade, nous retrouvons
un joyeux désordre, sous une
météo incertaine : ce serait le
comble que cette traversée subisse
la pluie alors qu’en janvier il fait
généralement beau (et froid) !
Michel Lemoine, ravi, salue les
arrivants. Tout cela existe un
peu grâce à lui, puisqu’il est l’un
des pionniers du rassemblement
informel de Vincennes. La variété
des autos est étonnante, des plus
modestes aux plus exceptionnelles : Facel HK 500, une paire de
V W Karmann-Ghia, plusieurs
MG et Triumph, la belle découvrable Hotchkiss du président
Claude Delagneau, une mignonne
Fiat 500 Gamine, la Donnet-Zedel
patinée de Jean-Jacques Lizambard, une Lotus 11 paraissant
minuscule à côté de deux énormes
américaines, une Ferrari 250 GT
Lusso immaculée, dotée d’une
belle immatriculation comportant « 250 ». « Je l’ai depuis plus de
trente ans, avoue Pierre Lagarde.
En l’immatriculant, j’avais simplement demandé un petit numéro. On
m’a très gentiment attribué le nombre correspondant au type de l’auto. »
Autres temps…
Chacun à son rythme
A 8h30 tapantes, un premier
groupe s’ébranle, direction place
de la Nation. La file s’égrène,
s’étend, se reforme au gré des
feux rouges et du r ythme de
chaque conducteur. Le trajet se
poursuit jusqu’à la Bastille, où
nous faisons plusieurs fois le tour
de la colonne, puis nous passons
rive gauche, place Saint-Michel,
île de la Cité, place du Chatelet…
Rencontre matinale avec
la maréchaussée, qui veut
surtout voir de plus près ces
curieux engins.
Regroupement sur la place du Trocadéro, pour le plus grand
plaisir des grappes de touristes venus visiter la Tour Eiffel.
Arrêt-bistrot.
Michel Lemoine, pionnier de Vincennes
en anciennes, accueillant Céline
Poussard, vice-présidente de la FFVE,
et sa Traction.
Michel Romanet-Perroux,
président du club.
Doublé par une 250 GT Lusso, à hauteur
de ses pots d’échappement…
Peugeot 201 dans la circulation
parisienne, devant le Palais de Justice.
Cet engin étrange est un
prototype Georges Irat, remonté sur
une mécanique Simca Huit.
Ensuite, direction le parc de
Saint-Cloud. « Nous avions initialement envisagé Longchamp comme
lieu de déjeuner, mais finalement cet
endroit nous a mieux séduits », précise Michel Romanet. Déjeuner ?
Pique-nique, en fait. Apporté par
chacun ou livré en panier par les
organisateurs à ceux qui en ont
passé commande. Tout ce petit
monde s’étale dans l’herbe ou
s’installe sur les tablesprévues par
les mieux organisés. On peut alors
déambuler en toute tranquillité
le long de la rangée de voitures
en les détaillant et en s’étonnant
toujours de découvrir des choses
nouvelles, un détail particulier, un
modèle original…
L’organisation prévoyait un retour
jusqu’à l’esplanade de Vincennes,
pour partager un dernier verre
amical. Pour notre part, nous
avons dirigé sans tarder le nez
du Messerschmitt vers le sud et
les soixante kilomètres restant à
parcourir, par les chemins buissonniers.
Mission accomplie !
/// Vincennes en anciennes
53, bis rue de Fontenay, 94300 Vincennes.
06 71 98 00 19
www.vincennesenanciennes.com
Septembre 2008 Classic & Sports Car 21

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