attractivité, compétences et emploi cadre en alsace

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attractivité, compétences et emploi cadre en alsace
LES ÉTUDES DE L’EMPLOI CADRE
– ATTRACTIVITÉ,
COMPÉTENCES ET EMPLOI
CADRE EN ALSACE–
N°
2013-42
SEPTEMBRE 2013
– Attractivité économique : atouts
et faiblesses de l’Alsace.
– L’emploi cadre au cœur des
mutations de la région.
– Cadres : quelles perspectives
pour 2013.
Dossiers attractivité régionale de l’Apec
L’Alsace se situe au cœur de l’Europe et ses frontières communes avec la Suisse et l’Allemagne
influencent considérablement le fonctionnement de
ses activités économiques. 1 Alsacien actif sur 12
travaille dans un de ces deux pays. Sa forte vocation
industrielle s’appuie sur un tissu productif diversifié : construction automobile, agroalimentaire,
mécanique ou encore chimie. Les activités tertiaires
se sont parallèlement fortement développées :
elles regroupent 63 % des salariés du secteur marchand en 2010 contre 57 % dix ans plus tôt. Les
entreprises du secteur privé implantées en Alsace
emploient 80 000 cadres, soit 3 % des cadres travaillant en France. L’Alsace peut s’appuyer sur l’attractivité et le dynamisme de sa capitale régionale.
Strasbourg est une véritable métropole européenne
qui accueille différents organismes internationaux
et polarise de nombreuses fonctions stratégiques.
–ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE : ATOUTS
ET FAIBLESSES DE L’ALSACE–
–
UNE RÉGION AU CŒUR DE L’EUROPE
–
1. Différence entre le nombre de
naissances et le nombre de décès.
2. Différence entre le nombre de
personnes qui sont venues habiter
dans la région au cours de l’année et
le nombre de personnes qui ont quitté
la région.
–
UN DYNAMISME DÉMOGRAPHIQUE
MESURÉ
–
L’Alsace bénéficie d’un positionnement géographique
privilégié, riche de multiples opportunités de coopération, notamment avec les pays frontaliers de l’Allemagne et de la Suisse. Cette coopération transfrontalière dans différents domaines se matérialise par
d’importants flux de travailleurs. Ainsi, 63 000 Alsaciens travaillent en Allemagne ou en Suisse, soit
1 actif alsacien sur 12.
Le territoire alsacien fait partie d’une région européenne en devenir : le Rhin Supérieur. Cet espace
transfrontalier englobe quatre territoires (Alsace, Pays
de Bade, extrême sud du Palatinat, Suisse du NordOuest) couvrant 6 millions d’habitants. Le Rhin Supérieur peut s’appuyer sur un tissu industriel solide et
diversifié, avec des branches clés comme la chimie et
l’automobile, mais se tourne également de plus en
plus vers le tertiaire.
En matière de transports, les mises en service du TGVEst puis, en 2011, du TGV Rhin-Rhône, font de Strasbourg une liaison ferroviaire stratégique, entre l’axe
Londres-Paris-Munich et l’axe Mer du Nord-Méditerranée. Par ailleurs, en tant que 2e port fluvial français,
Strasbourg constitue un axe majeur du réseau navigable européen. À noter que l’Alsace compte aussi sur
deux aéroports d’envergure : l’aéroport binational de
Bâle-Mulhouse-Fribourg (classé 7e aéroport français)
et celui de Strasbourg-Entzheim (classé 17e).
Source : Insee, recensement de la population, 2010. France métropolitaine
– Tableau 1–
Dynamisme démographique des régions françaises : place de l’Alsace
2
Population
en 2010
Corse
Taux de
variation annuel
moyen entre
1999 et 2010
(en %)
Classement
régional
dynamisme
démographique
309 693
1,6
1re
Languedoc-Roussillon
2 636 350
1,3
2e
Midi-Pyrénées
2 881 756
1,1
3e
Île-de-France
11 786 234
0,7
10e
Alsace
1 845 687
0,6
11e
1 171 763
0,4
12e
[…]
Franche-Comté
APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN ALSACE
1,8 million de personnes résident en Alsace, soit 3 %
de la population nationale. Avec 6 Alsaciens sur 10,
le Bas-Rhin est le territoire départemental alsacien le
plus peuplé. Entre 1999 et 2010, la population alsacienne a progressé de 112 000 personnes (soit un
rythme moyen annuel de 0,6 % identique à celui de
la France métropolitaine). L’Alsace se situe au 11e
rang des régions métropolitaines pour le dynamisme
démographique, loin derrière les régions méridionales (tableau 1), mais nettement devant la Lorraine voisine (20e). Cette croissance démographique
est largement alimentée par un solde naturel1 positif
qui demeure l’élément moteur de la démographie
alsacienne. La région se caractérise par ailleurs par
la jeunesse de sa population. Les 15 à 28 ans représentent 18 % de la population régionale, ce qui situe
l’Alsace au 4e rang des régions les plus jeunes de
métropole.
Notons que l’Alsace s’inscrit en marge des grands
courants migratoires. Elle est structurellement l’une
des régions qui échange le moins de population avec
les autres régions (tout comme la Lorraine et le NordPas-de-Calais). L’Alsace reste attractive pour les étudiants et les jeunes actifs, mais entre 25 ans et 59
ans, les départs se font plus nombreux que les arrivées et le solde migratoire2 devient fortement négatif. La Lorraine, l’Île de France, la Franche-Comté et la
région Rhône-Alpes alimentent à elles seules plus de
la moitié des flux migratoires (départs et arrivées).
–
UNE ÉCONOMIE INDUSTRIELLE
EN MUTATION TOURNÉE VERS LES
EXPORTATIONS
–
–
ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET
RECHERCHE : UN POTENTIEL DE
TRÈS HAUT NIVEAU
–
La position stratégique de l’Alsace constitue un atout
majeur pour les implantations et les investissements
étrangers. Le poids des capitaux étrangers est particulièrement élevé, notamment dans l’industrie, et
constitue une spécificité du tissu productif alsacien.
22 % des emplois alsaciens dépendent d’un groupe
étranger, soit la proportion la plus importante des
régions métropolitaines.
L’Alsace est la 3e région la plus industrialisée de
France, derrière la Franche-Comté et la Haute-Normandie. Le secteur produit 19,5 % de la valeur ajoutée brute régionale (contre 12,6 % au niveau national). Rappelons que le tissu industriel régional a subi
de profondes transformations et qu’il a notamment
été marqué par une forte érosion de l’emploi salarié.
La quasi-totalité des secteurs industriels ont été
concernés et certains bassins de vie semblent avoir
été plus touchés que d’autres (Altkirch, Guebwiller,
Hagenau/Niederbronn). Depuis, l’industrie alsacienne peine à rebondir, et ce malgré une légère reprise en 2010. Même si le secteur est soutenu par une
grande diversité d’activités, il a vu son chiffre d’affaires se contracter de presque 5 % en 2012.
L’économie alsacienne peut cependant s’appuyer sur
ses exportations. L’Alsace est en effet la 5e région
exportatrice française derrière l’Île-de-France, RhôneAlpes, Midi-Pyrénées et le Nord-Pas-de-Calais. Alors
que la région représente moins de 3 % de la population française, les exportations alsaciennes contribuent pour 6,7 % au commerce extérieur national et
l’Alsace se situe au 1er rang des régions françaises en
termes d’exportations par habitant. L’Allemagne est
le premier client de l’Alsace, avec 28 % des exportations en 2012, essentiellement dans les domaines de
l’automobile, des équipements mécaniques et de la
chimie. Les perspectives de croissance de l’économie
allemande, orientée – selon la Commission européenne – de façon plus favorable en 2013-2014 que
dans l’Hexagone, pourraient ainsi favoriser l’économie alsacienne.
Les dépenses en recherche & développement représentent 1,7 % du PIB régional alsacien (contre 2,3 %
en France), ce qui situe l’Alsace au 9e rang des régions métropolitaines.
La région se caractérise notamment par une recherche publique forte et innovante. Elle peut s’appuyer sur des universités et des organismes de recherche de notoriété internationale (CNRS, Inserm…).
La contribution de la cité alsacienne est décisive. Les
trois universités de Strasbourg ont fusionné depuis
2009 en une université unique, forte de près de
44 000 étudiants au 1er janvier 2013. Pluridisciplinaire, elle offre une formation de haut niveau (2 700
doctorants) et une recherche d’excellence.
Cette forte notoriété des établissements d’enseignement supérieur attire les jeunes et les étudiants venus
d’autres régions : l’Alsace se situe au 6e rang des régions françaises pour le solde migratoire des 18-24
ans. Par ailleurs, les jeunes cadres et jeunes diplômés
interrogés par l’Apec placent l’Alsace à la 9e position
des régions qui allient le mieux attractivité économique et qualité de la vie, au même niveau que la
Bretagne ou le Languedoc-Roussillon.
L’Alsace présente de surcroît une population fortement
diplômée. 23 % des Alsaciens de 15 ans et plus et
ayant terminé leurs études sont diplômés du supérieur.
C’est le 6e rang national, devant le Languedoc-Roussillon, l’Aquitaine ou les Pays de la Loire (tableau 2),
et nettement devant les régions voisines, que ce soit
la Lorraine (13e) ou la Franche-Comté (10e).
Part (en %)
Classement
des régions
Île-de-France
35,9
1re
Rhône-Alpes
26,4
2e
Midi-Pyrénées
26,0
3e
Provence-Alpes-Côte d'Azur
24,6
4e
Bretagne
23,2
5e
Alsace
23,1
6e
Languedoc-Roussillon
23,0
7e
APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN ALSACE
Source : Insee, recensement de la population, 2009.
– Tableau 2–
Part des diplômés du supérieur dans la population de 15 ans et plus ayant terminé
leurs études (par région) : place de l’Alsace
3
–
UN PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ MONDIAL
EN SCIENCES DE LA VIE
–
3. Pour l’Insee, une aire urbaine est
un ensemble de communes d’un seul
tenant, constitué d’abord par une ville
pôle puis par des communes
périurbaines ou rurales dont au moins
40 % de la population ayant un
emploi travaille dans la ville pôle ou
dans des communes attirées par
celle-ci.
4. Les cadres des fonctions
métropolitaines (CFM) sont définis par
l’Insee comme les cadres et chefs
d’entreprises de plus de 10 salariés de
5 fonctions jugées stratégiques et à
contenu décisionnel élevé :
conception-recherche (ingénieurs,
chercheurs…), prestations
intellectuelles (avocats, architectes…),
commerce interentreprises (cadres
technico-commerciaux…), gestion
(cadres de la banque, finance,
ressources humaines), culture-loisirs
(journalistes, artistes…).
L’Alsace accueille sur son territoire le pôle de compétitivité Alsace BioValley dédié aux sciences de la vie et
aux biotechnologies. Il est l’un des trois pôles de compétitivité de dimension mondiale dans le domaine de
la santé. Il regroupe des entreprises, centres de recherche, organismes de formation et universités et
permet de positionner l’Alsace sur l’échiquier mondial
des grands acteurs des sciences de la vie et de l’innovation thérapeutique. L’Alsace regroupe aussi les pôles
Véhicule du Futur (Mulhouse, en lien avec la région
Franche-Comté) et Alsace Energivie (écotechnologies
dans la construction, Strasbourg). Des entreprises et
centres de recherche alsaciens participent par ailleurs
aux pôles de compétitivité Fibres (bio ressources et
matériaux, Épinal) et Hydreos (écotechnologies,
Nancy).
En 2011, 249 établissements alsaciens étaient
membres d’un pôle de compétitivité. Ils regroupaient
37 200 salariés, dont 5 800 cadres.
–
STRASBOURG : UNE MÉTROPOLE
DE DIMENSION EUROPÉENNE
–
L’Alsace peut s’appuyer sur l’attractivité et le dynamisme de sa capitale régionale. Avec 272 000 habitants (et plus de 761 000 habitants dans son aire ur-
baine3), Strasbourg est la 7e ville plus importante de
France. Véritable métropole européenne et deuxième
ville diplomatique de France, Strasbourg rassemble de
nombreuses fonctions stratégiques liées notamment à
la présence d’institutions et organismes internationaux. Ces instances, principalement européennes, favorisent un flux de services important.
La capitale alsacienne se caractérise par un tissu économique dense et diversifié. Elle est notamment l’une
des premières places financières et bancaires de l’hexagone. Strasbourg est par ailleurs la 2e ville au classement Coface / L’Entreprise des villes où entreprendre,
dans la catégorie des agglomérations de 200 000 à
500 000 habitants, derrière Rennes, mais devant
Caen, Montpellier ou Grenoble.
L’aire urbaine de Strasbourg regroupe 35 000 cadres
des fonctions métropolitaines (CFM), c’est-à-dire des
cadres et chefs d’entreprises dans des fonctions à forte
valeur ajoutée (conception, recherche, prestations intellectuelles, culture, gestion…)4. Elle se situe à la 10e position des aires urbaines quant au nombre de CFM, mais
à la 11e position si l’on observe la part des CFM dans
l’emploi total (tableau 3).
Mulhouse, 35e ville de France avec 110 000 habitants
et une aire urbaine de plus de 280 000 habitants,
présente également des atouts. De tradition industrielle, elle poursuit d’importants efforts en recherche
& développement, en particulier dans le domaine des
éco-industries. Sa position géographique en fait par
ailleurs une place privilégiée pour les investissements
étrangers. Mulhouse est la 2e ville d’Alsace quant au
nombre de cadres des fonctions métropolitaines, et se
situe au 30e rang français devant Limoges, Le Havre,
Besançon ou Poitiers. •
– Tableau 3–
Cadres des fonctions métropolitaines (CFM) dans les aires urbaines de plus de 50 000 emplois
Nombre de CFM
en 2009
Part dans l'emploi
total (en %)
Classement selon
le nombre
Classement
selon la part
Paris
1 111 934
19,3
1re
1re
Lyon
118 700
12,3
2e
4e
80 481
14,5
e
3
2e
Nice
40 658
10,3
9e
10e
Strasbourg (partie
française)
35 033
10,3
10e
11e
Rennes
32 894
10,8
11e
8e
Mulhouse
7 757
6,9
30e
34e
Colmar
4 028
6,7
58e
39e
Toulouse
[…]
[…]
4
APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN ALSACE
Source : Insee, recensement de la population, 2009.
Aire urbaine
–L’EMPLOI CADRE AU CŒUR
DES MUTATIONS DE LA RÉGION–
–
767 000 ACTIFS EN EMPLOI ET UN TAUX DE
CHÔMAGE INFÉRIEUR À LA MOYENNE
–
–
UN TAUX D’ENCADREMENT PROCHE
DE LA MOYENNE
–
L’Alsace compte sur l’ensemble des secteurs d’activité
(y compris le secteur public) 767 000 actifs en emploi, dont 708 000 salariés. 28 % des salariés alsaciens du secteur marchand travaillent dans l’industrie, contre 21 % au global en France, ce qui souligne
l’importance de ce secteur dans la région. Les emplois
alsaciens sont particulièrement concentrés dans deux
zones d’emploi5 : celle de Strasbourg qui regroupe
près de 40 % des emplois régionaux et celle de Mulhouse qui en regroupe plus de 20 %.
Le taux de chômage a augmenté de 0,8 point en
Alsace entre le 4e trimestre 2011 et le 4e trimestre
2012, pour atteindre 9,2 %. Il reste toutefois inférieur
de 0,9 point à la moyenne métropolitaine. Le taux de
chômage est par ailleurs très hétérogène selon les
zones d’emploi. Le taux de chômage n’est ainsi que
de 6 % dans la petite zone d’emploi de Wissembourg
alors qu’il atteint 11,4 % dans le bassin industriel de
Mulhouse.
L’économie alsacienne affiche un taux d’encadrement (16 %) très légèrement supérieur à la moyenne
nationale (15 % hors Île-de-France), mais arrive loin
derrière les régions locomotives pour l’emploi cadre :
Île-de-France (25 %), Midi-Pyrénées (19 %) ou encore
Rhône-Alpes (18 %). Le poids persistant de secteurs
industriels enregistrant des taux d’encadrement particulièrement faibles (agroalimentaire, métallurgie et
travail des métaux, industrie automobile), associé à
la présence de nombreux établissements appartenant à des groupes étrangers (avec des sièges sociaux
extérieurs à la région), ne permettent pas de rivaliser
avec ces régions qui concentrent les emplois qualifiés.
Les entreprises alsaciennes du secteur privé emploient 80 090 cadres, ce qui situe l’Alsace au 10e
rang des régions françaises pour le nombre de cadres,
derrière la région Centre et devant le LanguedocRoussillon (tableau 4). Ainsi, 2,8 % des cadres
français travaillent en Alsace.
5. Pour l’Insee, une zone d’emploi
constitue un espace géographique à
l’intérieur duquel la plupart des actifs
résident et travaillent, et dans lequel
les entreprises peuvent trouver
l’essentiel de la main d’œuvre
nécessaire pour occuper les emplois
offerts.
– Tableau 4–
Effectifs cadres du secteur privé : place de l’Alsace
Nombre de cadres
à fin 2012
Taux
d'encadrement
Classement en
nombre de cadres
Part de la région
sur l'ensemble des
effectifs cadres
Île-de-France
1 017 470
25 %
1re
35,1 %
Rhône-Alpes
311 110
18 %
2
10,7 %
PACA et Corse
215 430
17 %
3
7,4 %
Centre
91 330
15 %
9e
3,1 %
Alsace
80 090
16 %
10e
2,8 %
Languedoc-Roussillon
75 710
15 %
11e
2,6 %
e
e
Source : Apec, 2013.
[…]
APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN ALSACE
5
–
UNE PROGRESSION DE L’EMPLOI CADRE
SUPÉRIEURE À CELLE DE L’ENSEMBLE DES
SALARIÉS
–
entre 2008 et 2009, et en progressant de 2,3 %
entre fin 2009 et fin 2012. Les entreprises alsaciennes ont ainsi créé 450 postes nets de cadres en
2010, 550 en 2011 et 830 en 2012. Pour autant,
cette reprise des créations d’emplois cadres reste très
inférieure au niveau de créations enregistré avantcrise (2 120 créations nettes de postes cadres en
2007).
Entre fin 2010 et fin 2012, les effectifs cadres des
entreprises du secteur privé ont progressé, selon
l’Apec, de 1,8 % dans la région, alors que les effectifs
salariés du secteur marchand, pour leur part, enregistraient, selon l’Insee, une baisse de 0,4 %. Le repli
des effectifs salariés a été encore plus sensible entre
fin 2007 et fin 2010 (-5,3 %). La tertiarisation à
l’œuvre n’a pu, sur cette période, contrebalancer les
pertes subies par l’industrie alsacienne. La crise mondiale a touché de plein fouet les bassins d’emplois
industriels, ce qui a notamment entraîné une chute
de l’emploi intérimaire. Les effectifs cadres ont, de
leur côté, mieux résisté à ces fortes turbulences économiques en n’accusant qu’une légère baisse (-0,3 %)
–
LES PARTICULARITÉS DE L’EMPLOI
CADRE EN ALSACE : LA CONCENTRATION
STRASBOURGEOISE
–
Selon l’Insee, la moitié des cadres de la région (secteurs privé et public confondus) travaillent dans la
zone d’emploi de Strasbourg. Ils sont également
18 % à exercer leur activité dans la zone d’emploi de
Mulhouse (carte 1). En Alsace, ce sont ainsi sept
cadres sur dix qui travaillent sur les zones d’emploi
de Strasbourg et de Mulhouse.
Les offres d’emploi de cadres publiées sur le site internet de l’Apec par des entreprises implantées en Alsace (et qui représentent 2 % du total des offres
diffusées par l’Apec) illustrent cette concentration.
Sept offres de cadres sur dix publiées dans la région
concernent le département du Bas-Rhin, porté par le
dynamisme de la métropole strasbourgeoise. On peut
également noter que les offres cadres diffusées en
Alsace illustrent certaines spécificités de la région.
Ainsi, 10 % des offres concernent des postes en production industrielle et chantiers, contre 7 % au niveau national. De même, 13 % des offres alsaciennes
concernent les services techniques (achats, sécurité,
maintenance, logistique), contre 10 % pour l’ensemble du territoire. •
– Carte 1–
Nombre d’emplois de cadres par zone d’emploi en
2009 (secteurs privé et public)
Wissembourg
Saverne
Haguenau
MolsheimObernai
Strasbourg
Colmar
Nombre d'emplois
cadres 2009
55 000
Mulhouse
20 000
3 000
Saint-Louis
6
APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN ALSACE
Source : Insee, recensement de la population 2009, Cartographie Apec
Sélestat
–CADRES : QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013–
–
PRUDENCE DES ENTREPRISES
–
– Figure 1–
Recrutements de cadres pour la région Alsace
(entreprises du secteur privé)
Les entreprises régionales restent prudentes pour
2013. 8 % d’entre elles envisagent d’augmenter leurs
effectifs de cadres, soit la même proportion qu’au
niveau national. À l’inverse, 7 % des entreprises implantées en Alsace prévoient de réduire leurs effectifs
de cadres, soit un point de plus que pour l’ensemble
des territoires. Dans ce contexte, le nombre de recrutements de cadres dans la région en 2013 pourrait
se contracter. Les entreprises de la région envisagent
de recruter entre 3 760 et 4 180 cadres en 2013
(figure 1), soit – pour la fourchette basse – un recul
qui pourrait atteindre 10 % par rapport à 2012.
5 000
4 000
3 000
4 780
4 580
4 220
4 180
4 240
2 880
3 760
3 600
3 260 3 400
4 180
2 900
2 000
1 000
0
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
Source : Apec, 2013
–
LE BAS-RHIN ET STRASBOURG
CONCENTRENT LES PROJETS DE
RECRUTEMENT DE CADRES
–
Les projets de recrutement des entreprises pour 2013
recueillis par Pôle emploi pour son enquête sur les
besoins en main-d’œuvre démontrent une nouvelle
fois l’importance du Bas-Rhin, et plus particulièrement de Strasbourg, pour l’emploi cadre alsacien.
Ainsi, parmi les six métiers cadres qui représentent
plus de 100 projets de recrutement en 2013 en Alsace, les trois quarts concernent des entreprises du
Bas-Rhin et 6 sur 10 le bassin d’emploi6 de Strasbourg (tableau 5). Les recrutements d’ingénieurs et
cadres d’études-R&D en informatique sont particulièrement concentrés dans la capitale régionale. Dans
ce métier cadre, 8 recrutements sur 10 concernent le
bassin d’emploi de Strasbourg. •
6. Les bassins d’emploi
correspondent, pour Pôle emploi, à
une zone géographique définie par
des critères de distance des
demandeurs d’emploi à leur agence
locale Pôle emploi.
– Tableau 5–
Métiers cadres représentant plus de 100 projets de recrutement en 2013 en Alsace
% en Bas-Rhin
% bassin
d'emploi de
Strasbourg
Ingénieurs et cadres d'études, R&D en informatique, chefs de projets informatiques
315
84 %
79 %
Ingénieurs et cadres technico-commerciaux
285
66 %
46 %
Cadres commerciaux, acheteurs et cadres de la mercatique
249
87 %
62 %
Ingénieurs et cadres d'études, recherche et développement (industrie)
241
76 %
56 %
Cadres administratifs, comptables et financiers (hors juristes)
130
61 %
51 %
Ingénieurs et cadres de fabrication et de production
111
80 %
50 %
APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN ALSACE
Source : Pôle emploi, enquête BMO, 2013.
Nombre
de projets
de recrutement
7
– MÉTHODOLOGIE–
2013
05
Ce dossier a été réalisé à partir de recherches documentaires et d’analyses spécifiques réalisées par l’Apec. Pour des raisons de lisibilité, les sources précises de
chaque donnée indiquée n’ont pas été systématiquement signalées. La grande
NOVEMBRE
majorité des
informations indiquées proviennent des données officielles publiées
par l’Insee. Les données démographiques sont systématiquement issues de données Insee (recensement). De même, les données liées au nombre d’emplois dans
la région, et en particulier à l’emploi salarié, sont fournies essentiellement par
l’Insee, notamment à partir du dispositif Estel (estimations d’emploi localisées).
Enfin, les publications régionales de l’Insee ont été systématiquement consultées.
ISBN 978-2-7336-06827
SEPTEMBRE 2013
Autres sources utilisées :
– Apec, Offres d’emploi 2012.
– Apec, Perspectives de l’emploi cadre, édition 2013.
– Apec, L’attractivité des régions françaises pour les jeunes cadres et les jeunes
diplômés, 2011.
– Banque de France, Les entreprises en région Alsace : Bilan 2012 – Perspectives
2013.
– CCI du Bas-Rhin, Chiffres clés 2012.
– Coface Services, L’Entreprise, Top 100 des villes pour entreprendre, 2010.
– Direccte Alsace, Le commerce extérieur de l’Alsace en 2012.
– Eurostat, Dépenses de R&D par région en 2009.
– Ministère du redressement productif, Tableau de bord des pôles de compétitivité,
édition 2012.
– Observatoire régional emploi formation (Oref) d’Alsace, Tableau de bord emploi
formation 2013.
– Pôle emploi, Enquête Besoins en main-d’œuvre (BMO) 2013.
Cette étude a été réalisée par le département études
et recherche de l’Apec.
Pilotage de l’étude : Gaël Bouron.
Analyse et rédaction : Caroline Legrand,
Christophe Lenzi.
Maquette : Daniel Le Henry.
Direction de l’étude : Maïmouna Fossorier.
Direction du département : Pierre Lamblin.
ASSOCIATION POUR L’EMPLOI DES CADRES
51 BOULEVARD BRUNE – 75689 PARIS CEDEX 14
CENTRE DE RELATIONS CLIENTS
0810 805 805*
DU LUNDI AU VENDREDI DE 9H À 19H
© Apec, 2013
Cet ouvrage a été créé à l’initiative de l’Apec, Association
pour l’emploi des cadres, régie par la loi du 1er juillet 1901,
et publié sous sa direction et en son nom. Il s’agit d’une œuvre
collective, l’Apec en a la qualité d’auteur.
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