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(cm²) : 442 11 RUE BERANGER 75154 PARIS 3 - 01 42 76 17 89 Page 1/1 Rock ^ Sixième édition de la manifestation parisienne qui déploie, sur huit lieux, sa poudrière de musiques non conventionnelles, L'explosion Sonic Protest bain de sang torture, sodomie et autres En live également pour Aa premiere et der mere fois dans la capitale», les mysteneux Ich Em, dont l'album Obéis ' sorti sur KV dans les annees 90 vient d'être réédite en L insurrection gagne Pour cette sixième vinyle (Poutre apparente) La rumeur veut offensive. Sonic Protest déploie son arse- que les quatre (pseudo) terroristes corses nal non conventionnel sur huit lieux pan (vraisemblablement alsaciens) buveurs de siens et une semaine f Notre demarche est schnaps d'IchBin dont on ne connaît que toujours aussi égoïste, dit Franq de Quengo les visages encagoules exhibes lors de tri musicien tout terrain et tenancier de la bunes revendicatives postées surYouTube boutique de disques Eimbo Tower a Pans aient commence a jouer ensemble en 1988 coprogrammateur du festival avec le musi «avec du materiel trouve sur un bateau échoue cien Arnaud Riviere «Se/aireplaisir opro- transportant des instruments électroniques manufactures en Corée» Ce qui A la Maroquinerie, un concert expliquerait l'ongine de leur des rares Brainbombs, groupe suédois synthe punk cybernétique qui fera entendre sur scène son rock glace «comme si Kraftwerk ren industriel malsain, ponctué par contrait Suicide ou Nord de la Poune voix traînante, vomissant un bain logne» A découvrir le dimande sang : torture, sodomie et autres. che 14 auCentQuatre au cote de la contrebassiste Joelle Leangrammer des artistes diurnes qu'on rêve de dre L'occasion aussi de fane le plein de voir sur scene et que les autres nepensenlju productions indépendantes pointues sur maîs a inviter Ne pas forcement attendre que les stands du (Marche d anti-Noël» les groupes soient en tournee aller fcç cher Farfelues. Pour rester dans I ambiance cher Avec une prédilection pour les outsiders guerre froide, le Point éphémère ac comme Vivaro, Cestes, COL et le do-it your cueille, samedi, le groupe de polit rock self» d'Hambourg Die Goldenen Zitionen Artillene lourde aux Instants chavires a fonde en 1984 Pionniers du «Jun punk» ils Montreuil jeudi, avec la division bntanni glorifient I alcool et la défonce pnvileque Shit and Shine, deux basses vrombis giant I ironie sur le discours idéologique, santes et (au moins) quatre battenes dé- et reprennent le tube d'Alphaville, torbver chaînées pour décrasser le conduit auditif Young, transforme en Fur Immer Punk -comme le suggère l'alléchant flyer de Maîs leur public s'étant hooliganise ils Qzo, dégoulinant de cérumen- afind'ap- ont opere un revirement radical cnùpreaer pleinement le rock noisy des Sue quant la montee du racisme en AllemadoisdeSkullDefekts ou le reatal de chan- gne Les Citrons dores n'ont jamais cesse sons sales de l'irrécupérable Cestes de se remettre en question, témoin leur Encagoulés Sonic Protest dégaine sa dernier album l'incisifLemn botte secrete vendredi a la Maroquinerie, Sonic Protest reste fidèle a sa strategie de avec un concert des rares Brainbombs déstabilisation, n'hésitant pas a brasser au groupe suédois infréquentable fondé sein d'une meme programmation le vaste en 1985, qui fera entendre sur scene pour spectre des musiques farfelues et inforla sixième fois seulement de sa clandestine mes du free rock éructant de Catalogue a camere son rock industnel malsain ponc- l'électronique fantomatique de Carl Mi tue par une voix tramante vomissant un chael Von Hausswolff et Lalf Elggren, Sonic Protesî Du 8 au 14 decembre dans huit heœ< z Pans Rens wwwsorucprotestcom 104 6009218100506/CBN/MTA Eléments de recherche : PRESSE : Article dans Libération Shit and Shine, deux basses vrombissantes et (au moins) quatre battenes PHOTO DR amateurs de fréquences paranormales ou chuchotent les voix des morts Les deux artistes suédois sont également les rois autoproclames d'Elgaland-Vargaland micronaùon utopique qui ouvrira son consulat parisien a la galène Nuit d'encre (XIe), hier Les oreilles tendres se feront bercer par les reprises minimales du guita nste Noel Akchote qui déshabille les tubes de Kyhe Minogue pour n'en garder qu'une émouvante trame, a la Maison des metal los samedi Ou iront frétiller sur la pop effrontée de Deerhoof au Trabendo, jeudi en tête d affiche, fort relative, de la manifestation 104 : espace culturel/lieu d'exposition à Paris 19ème, toutes citations » MARIE LECHNER La maturation Sonic Protest LAURENT CATALA Avec sa septième édition dans différents lieux parisiens du 8 au 14 décembre prochain, le festival Sonic Protest change de dimension et s'affirme aux côtés de Villette Sonique comme l’un des rendez-vous hexagonaux les plus électriques, expérimentaux et truculents du moment. En piste donc pour un tour d'horizon d'une programmation 2008 qui s'annonce vrombissante. C'est un fait. Avec la crise financière, la remise en cause des 35 heures par Sarko and Co, le chômage qui monte et le pouvoir d'achat qui descend, on nous avait promis un automne social plombé, une vague de réactions virulentes qui feraient résonner le pavé parisien. Que nenni ! Les rues sont restées calmes, les manifestants apathiques et en guise de protestation, seul Sonic Protest semble en mesure de secouer un peu la morosité ambiante de cette fin d'année. En six années d'existence, ce festival itinérant adéquatement dédié aux pérégrinations soniques, électriques, psychédéliques, postéclectiques en tout genre, a creusé son trou dans le paysage musical de la capitale. Aux côtés d'autres évènements annuels du même acabit, comme Villette Sonique par exemple, Sonic Protest s'est révélé en affichant un non-conformisme militant doublé d'un hédonisme bruitiste truculent qui a su rendre ce rendez-vous aussi incontournable qu'attachant. Sept soirées…Huit lieux ! Sonic Protest a pris l'habitude de tenir chacune de ses éditions autour d'un lieu central et de quelques espaces satellites. Cette année, pour sa septième mouture, ce sera un peu l'hallali, puisque pas moins de huit lieux, pour sept soirées, seront réquisitionnés pour l'occasion : les traditionnels Instants Chavirés, fer de lance historique du festival, mais également la Galerie Nuit d'Encre, le Centre Culturel Suédois, le Trabendo, La Maroquinerie, La Maison des Métallos, le Point Ephémère et le 104. Corollaire évident d'un tel déploiement spatial, la programmation musicale aura cette année une saveur particulièrement pimentée avec une affiche extensible, qui balaiera largement les champs de l'irrévérence sonore dans des propositions corrosives et décalées hautes en couleur. Dès le 8 décembre, la Galerie Nuit d'Encre accueillera les représentants du micro-état d'Elgaland-Vargaland, leurs altesses magnétiques Leif Elggren et Carl Michael von Hausswolff pour l'ouverture d'un consulat parisien qui délivrera visa pour basses fréquences et permis de larsen. Une expérience prolongée le lendemain par les deux mêmes têtes couronnées, en solo cette fois et dans le cadre du Centre Culturel suédois. On reste en Scandinavie, mais pas seulement, puisque le 10 décembre les expérimentations de drones cataleptiques entretenus avec force guitares et batterie des Suédois de Skull Defekts investiront les Instants Chavirés. Un sens rythmique, répétitif et vrombissant que ne renieront pas leurs compagnons d'un soir de Shit and Shine, campés derrière l’armada de leurs deux basses et de leur quatre batteries ! La scène tiendra-t-elle ? Jean-Louis Costes en personne en répondra, pour un récital poétique et introspectif au piano et au chant. Fichtre ! Le 11 décembre, les Californiens de Deerhoof viendront jouer de leurs passerelles improbables entre pop et noise/rock avant-gardiste, histoire de cerner deux registres musicaux que viendront également bousculer les délicats Parenthetical Girls, experts en complaintes larvées de xylophones, et les non moins caustiques Dimension X, dont le free-rock intempestif sera emmené par le batteur Chris Corsano, accompagné du bassiste de Zu Massimo Pupillo et du guitariste David Chalmin. A signaler également la présence de l'orchestre le plus trash du bassin de la Seine, souvent présenté comme un croisement intempestif de Naked City et des musiques d'Emir Kusturica, à savoir les Stanley Kubi. Catalogue à l'affiche ! Séquence historique le 12 décembre puisque le batteur Gilbert Artman, le guitariste Jean-François Pauvros et le trompettiste Jac Berrocal ressortiront des limbes du passé Catalogue, sans doute le groupe français le plus culte du rock expérimental hexagonal des années 70. Une explosion sonore libertaire et précieuse que viendront compléter de leur goût exacerbé pour les serial killers les tout aussi rares et vitupérants suédois de Brainbombs, l'une des premières signatures du label américain de référence Load Recordings, ainsi que les parisiens Fred Nipi et le trio Yann Gourdon, Mathieu Thily et Jérémie Sauvage. L'art du décalage et du contre-pied sera à l'honneur l'après-midi du samedi 13 décembre à la Maison des Métallos puisque le guitariste Noel Akchoté s'attaquera au répertoire de Kylie Minogue tandis que le poète urbain Ghédalia Tazartès se fera accompagner de deux jeunes manipulateurs de bandes, El-G et Jo Lang, pour une séance d'improvisation dadaïste. Cerise sur le gâteau, le chanteur et compositeur Alvaro Pena-Rojas, précurseur post-punk elliptique sur son légendaire album Drink My Own Sperm, passé depuis à des expériences folk/latino déviantes, sera l'invité d'honneur de ses agapes ubuesques. En soirée, le défoulement sera de rigueur au Point Ephémère avec une ribambelle de projets plus déjantés et instinctifs les uns que les autres. Si l'inventivité et le sens des variations rythmiques du duo franco-américain Berg Sans Nipple jouera davantage dans la finesse, les collisions à prévoir seront abruptes avec l'électro-punk engagé de Die Goldenen Zitronen, la démesure distordue d'Ero Babaa WEB annonce du festival sur le site www.mouvement.net (1/2) (projet de Jeff Pichard des Instants) et les louveteaux élevés au noise-psyché de Salmigondis. Les fêtes de fin d'année approchant, la journée de clôture du dimanche, dans un 104 fraîchement ouvert dans le nord-est parisien, mettra les petits plats dans les grands pour un anti-marché de noël ! Amateurs de rondelles vinyles et de publications indépendantes seront gâtés par les stands de Bimbo Tower, PPT et autres activistes. L'offre musicale ne sera pas en reste, puisque entre deux crêpes au sucre vous pourrez retrouver, entres autres, la violoncelliste Joelle Léandre en solo, les révolutionnaires industriels corses d'Ich Bin, le duo platines et percussions de Claus Van Bebber et Michael Vorfeld, l'organiste Charlie O ou les dialogues forcément impromptus entre le quatuor environnementaliste Gol et l'invétéré batteur Charles Hayward. Prenez votre souffle, préparez vos conduits auditifs et votre pass navigo car cette semaine de Sonic Protest sera bien l'épreuve attendue de cette fin 2008. > Sonic Protest, du 8 au 14 décembre dans huit lieux parisiens : les Instants Chavirés, la Galerie Nuit d'Encre, le Centre Culturel Suédois, le Trabendo, La Maroquinerie, La Maison des Métallos, le Point Ephémère et le 104. WEB annonce du festival sur le site www.mouvement.net (2/2) Sonic Protest, le « festival des musiques tordues » BENOIT HICKE ET MATTHIEU RECARTE Une semaine dédiée aux musiques « libres et tordues », selon le mot de ses organisateurs, c’est exactement ce qu’il nous faut en ce moment. Sonic Protest, né en 2003 aux Instants chavirés de Montreuil (la référence locale des musiques improvisées), a vu les choses en grand pour sa sixième édition, qui, pour la première fois, investit massivement la capitale. Amis du bruit blanc et des bidouillages, happenings et autres têtes chercheuses avant-gardistes, ou simples curieux des contre-allées musicales, Sonic Protest est pour vous, qui se décline en sept soirées, une kyrielle de lieux (Centre culturel suédois, Point Ephémère, Trabendo, Maroquinerie, 104, Maison des Métallos...) et toujours une multiplicité de propositions. Autant dire qu’il s’agit bien d’un pari pour cet événement borderline, qui travaille inlassablement à la collision des marges musicales. Poptronics a donc voulu cuisiner les têtes pensantes du festival, Arnaud Rivière et Franq de Quengo. Leur programmation travaille la noise (Shit and Shine, The Skull Defekts, le 10 aux Instants chavirés), l’expérimental pop-rock (Deerhoof et Parenthetical Girls, le 11 au Trabendo), l’électro-punk (Die Goldenen Zitronen, le 13, Ich Bin, le 14), la poésie sonore (Joëlle Léandre, le 14), sans oublier les performances (dès ce soir avec l’ouverture du consulat parisien d’Elgaland/Vargaland à la galerie Nuit d’encre ou samedi à la Maison des métallos, pour une journée de concerts et performances où il ne sera pas nécessaire de bourse délier). En point d’orgue, quelques glorieux anciens sont de la partie : le punk chilien historique Alvaro, les Français Catalogue (Jac Berrocal et Jean-François Pauvros dans leurs œuvres) ou les Suédois punko-nihilistes de Brainbombs, qui donneront jeudi leur sixième concert en vingt-cinq ans de carrière ! Poptronics : Sonic Protest sort-il des marges pour devenir boulimique avec cette sixième édition ? Arnaud Rivière et Franq de Quengo : Notre festival grossit d’année en année, on a même franchi un sacré cap cette année : les trois premières éditions duraient deux jours aux Instants Chavirés de Montreuil (ce qui nous permettait de bénéficier d’une subvention du Conseil général de Seine-Saint-Denis), on est passé de quatre jours (en 2007) à une semaine de zig-zag entre plusieurs lieux, histoire de ne pas lasser les gens. On ne voulait pas perdre l’idée de base de proposer des concerts gratuits ou pas chers. Garder l’esprit « do it yourself » des débuts et réagir contre l’omniprésence du laptop dans les musiques nouvelles. Quelle est la ligne du festival ? Peu à peu les Instants sont passés de l’acoustique pure à l’électronique et le rock un peu tordu. On aime bien l’idée de ce « rock pas rock », qui s’avançait vers l’électronique et la musique moins dansante (notamment par le label Mego, Fennez ou le collectif burö) aux Instants chavirés. Mais cette scène s’est un peu épuisée d’elle-même. Avec Sonic Protest, nous cherchons avant tout des formes vivantes pour créer des moments uniques et mélanger le tout. Nous avons suivi avec intérêt le phénomène de mode entourant la noise (qui a amené par exemple la Villette Numérique à muer en Villette Sonique), une scène qui nous passionne mais ne nous suffit pas. Quelles sont les locomotives de la programmation ? Les Américains Deerhoof sont la tête d’affiche la plus évidente : ils ont donné leur premier concert aux Instants chavirés avec Gorge Trio et nous sommes toujours restés en contact au fil des années. Dans le rock business, un tel suivi est rare, surtout quand un groupe grossit. Ça les intéresse de jouer à Sonic Protest parce qu’avec leur succès, on ne les programme plus qu’avec des gens qui leur ressemblent, en tournée ou festivals. Sauf qu’ils ont une vraie culture musicale et que ça les motive d’être confrontés à d’autres styles de musique. On est aussi très contents d’avoir les Suédois Brainbombs (vendredi à la Maroquinerie), un groupe vraiment culte, très extrémiste et qui ne joue jamais. C’est la première fois qu’ils jouent depuis 1995. Ils ont accepté notre invitation parce qu’ils viennent du free, de la poésie sonore, de la performance. Nous n’avons pas d’autre solution que de mélanger nos goûts et nos différentes émotions. Les musiciens qui viennent à Sonic Protest apprécient en général ce mélange et ce manque voulu d’homogénéité. Nous avons une prédilection pour les outsiders, c’est ce qui explique l’invitation lancée à Alvaro, le premier punk chilien qui a joué au côté de Joe Strummer avant les Clash (The 101’ers). Son premier album s’appelait « Drinking My Own Sperm », ce qui suffit à cadrer le personnage. Il se produira au 104 avec une chorale de dix enfants. Il faut aussi citer Noël Akchoté, qui reprendra samedi à la Maison des Métallos des morceaux de Kylie Minogue. Et chez les artistes émergents ? Die Goldenen Zitronen (samedi au Point Ephémère), qu’on a pu découvrir l’an dernier au festival Musique Allemand. Ils ont une culture très mixte, à la fois punk, rock et électro. On peut les qualifier de punks politiques autonomes totalement 80’s mais ils sont très proches également de Peaches et Chicks on Speed pour l’esprit décalé. Avec les Corses Ich Bin, le ton est nettement plus déconnant. Le groupe refuse en général les concerts, on est d’autant plus contents de sa présence (dimanche au 104). Ils jouent une électro froide, post-indus martiale, mais pour ce qui est des textes, c’est un mélange de l’esprit de « Hara-Kiri » et de rock alternatif. Ils ont déjà joué à Sonic Protest en 2007, le soir des résultats de l’élection présidentielle, grand souvenir... Leur univers est plus subtil qu’il en a l’air. Il y a beaucoup de précision dans leurs shows, qui s’apparentent à des happenings très maîtrisés, avec beaucoup de préparation en amont. Y-a-t-il un propos politique dans la démarche du Sonic Protest ? Notre travail en tant que festival, c’est de susciter des croisements et ne surtout pas attendre qu’un groupe soit en tournée pour le faire jouer. Sonic Protest est donc un mélange d’envies et de plans, et surtout un travail de réseau. Le fait de présenter des musiques libres, c’est déjà un acte fort et cela prouve qu’il est possible de monter à Paris un festival dédié aux musiques tordues sans que ce soit institutionnel. Notre credo du « d’abord pour rigoler » est forcément politique. L’esthétique devient politique. WEB annonce du festival et interview sur le site www.poptronics.fr Sommaire du mois / Jets d'encre / Live imprimer envoyer à ... Sonic Protest La désinvolture noise sans conteste Pour sa septième édition, le festival Sonic Protest a incontestablement franchi un palier. Plus de concerts, plus de lieux visités, le festival a surtout confirmé sa mise en valeur très particulière des courants noise et assimilés, en déployant une approche décalée et désinvolte qui aura offert avec les concerts de Golden Zitronen, Gol/Charles Hayward ou Ich Bin, quelques grands moments d'anthologie. Retour sur quelques instants choisis du festival. Chapeau mou vissé sur la tête, les doigts rivés à son accordéon et la bouche fixant le micro de ses incantations plaintives, Ghédalia Tazartès navigue à vue dans le hall ouvert de la Maison des métallos, bercé par les accompagnements électroniques bruissants d'El-G et Jo Lang, ses compagnons de route de Reines d'Angleterre, projet hybride répondant autant aux aspirations fantasques du poète urbain qu'à la fascination modulatoire d'un courant musical noise glouton de sources sonores diverses. Voilà une image, parmi d'autres, d'une édition 2008 de Sonic Protest qui aura balayé de son approche insolite un assortiment de frasques sonores et de manifestations éclectiques à travers les salles les plus alternatives (Les Instants Chavirés, La Maroquinerie, Le Point Ephémère, Le Trabendo, auxquelles il faut ajouter le 104, la Galerie Nuit d'Encre et le Centre Culturel Suédois) de la capitale pendant une semaine. Une approche, et bien davantage, une identité. Car, à l'image d'un festival comme l'ATP britannique, qui à travers sa mouture la plus radicale – le fameux Nightmare Before Christmas, commissionné par Thurston Moore de Sonic Youth en 2006 puis cette année par Mike Patton et les Melvins – ausculte les saignées les plus saturées d'un noise-rock frissonnant de radicalité, Sonic Protest cultive sa spécificité. Un sens du décalage, une posture désinvolte qui font de ce rendez-vous un moment unique à l'échelle hexagonale, riche en propositions musicales surprenantes et bigarrées. Exemple des surprises offertes par Sonic Protest cette année, la performance envoûtante des Allemands de Die Goldenen Zitronen. Oeuvrant dans un canevas no-wave bercé d'effluves kosmiche rock, où perçaient les fragrances subtiles de Devo, de Tuxedomoon, de Can ou de The Fall, le groupe de Hambourg, d'ailleurs davantage affilié à la Neue Deutsche Welle (la"nouvelle vague allemande", issue du rock contestataire des années 80) qu'au sillage noise-rock actuel, a éclaboussé de sa classe la soirée du Point Ephémère. Sans céder exagérément aux sirènes bruitistes, les Citrons dorés ont dévoilé un sens du raffinement, une métronomie fantasque filtrée dans un esprit rock-cabaret très germanique, s'insérant à merveille dans le cadre foisonnant de Sonic Protest. "Sonic Protest cultive sa spécificité. Un sens du décalage, une posture désinvolte qui font de ce rendezvous un moment unique à l'échelle hexagonale" L'hexagone sur le trône Surprendre son public peut paraître une gageure pour un festival établi, pas pour Sonic Protest qui a cette année joué la carte française sans vergogne. Stanley Kubi, Fred Nipi, France, Salmigondis, Ero Babaa, France Sauvage ou les artisans de la résurrection noise-rock lorraine (remember Hems et Davy Jones Locker !) de A.H. Kraken ont contribué à WEB report du festival sur le site www.octopus-enligne.com (1/2) donner au festival une fraîcheur frondeuse bienvenue, parfois teintée d'un humour noir amusant (Charlie O habillant les anciennes pompes funèbres du 104 de ses ambiances à l'orgue Hammond avait quelque chose de fascinant !). Bien qu'habitué des lieux, le duo franco-américain Berg Sans Nipple a quelque peu changé son fusil d'épaule par rapport à ses précédentes performances, délivrant une musique plus compacte et plus électronique. Un contre-pied choisi également par Jöelle Léandre, artiste toujours aussi insaisissable, qui ne rechignait pas à singer quelques riffs plombés salaces dans ses improvisations capiteuses à la contrebasse. Au rayon spectacle, si l'on est resté un peu sur sa faim concernant la nouvelle scénographie réduite de Jean-Louis Costes, la bonne surprise provocatrice est venu des improbables Ich Bin, groupe masqué et industriellement incorrect, sévissant quelque part entre Laibach, Daf… et Costes. Grimés comme des hommes-grenouilles du GIGN avant l'assaut du Rainbow Warrior, et remontés comme des pendules à l'heure d'affronter un public qui l'était tout autant pour "le premier et dernier concert du groupe à Paris", les Mulhousiens d'Ich Bin ont réalisé une performance à la fois grandiose et hilarante. Pas de révolution musicale, mais un débordement de tous les instants en terme de mauvais goût synthétique et jouissif qui aura donné à la salle des allures de bordel punk bravache. Par les temps de morosité qui courent, on ne s'en plaindra pas. Pour les esthètes du son, il valait mieux regarder du côté de Gol et de Charles Hayward. Entre le quatuor français, auteur d'un excellent essai de défrichage électro-acoustique sur son triple CD paru chez Stembogen, et le batteur légendaire de This Heat, le courant est passé de façon absolue. Guidé par la science rythmique de celui qu'on peut présenter comme le chaînon manquant entre le free-rock seventies et l'ère punk qui l'a suivi, la musique de Gol y a trouvé l'occasion de parfaire son sens tribal et la fulgurance de ses architectures musicales alambiquées. Une véritable décharge de pulsions et de nuances soniques. Attendu comme l'un des grands moments du festival, le reformation du mythique trio Catalogue aura moins bouleversé les esprits, même si le guitariste Jean-françois Pauvros, le batteur Gilbert Artman et le trompettiste-chanteur Jac Berrocal auront offert quelques beaux moments d'improvisations décomplexées. International protest Au rayon international, l'affiche de Sonic Protest n'a pas non plus été en reste, avec notamment quelques ouvertures sur les multiples aspérités d'une scène musicale suédoise vrombissante. Ce sont d'ailleurs leurs altesses royales Leif Elggren et Carl Michael Von Hausswolff qui ont ouvert les hostilités, investissant le nouveau consulat de leur micro-état d'Elgaland-Vargaland dans la galerie Nuit d'Encre avant de projeter leurs ondes électroniques grésillantes dans le cadre feutré du Centre Culturel Suédois – Leif Elggren procédant à un concert de ventilateurs qui rappellera aux amateurs du festival Octopus le travail effectué par le Staalplaat Sounsystem lors de l'édition 2008. Plus rock, lourds et hypnotiques, les suédois de Brainbombs arrivaient avec un passé mythique auréolé de leur présence séminale sur le label Load records de Lightning Bolt, mais leur concert mit un certain temps à décoller, plombé par un chanteur et un trompettiste un peu empruntés. Du coup, leur musique sorte de post-punk à la The Ex/Dog Faced Hermans version doom, ne trouva sa motricité rampante que sur les derniers morceaux, incandescents et presque métalliques. Même approche rock'n'roll, mais plus répétitive et chaotique pour leurs compatriotes de The Skull Defekts dont on retiendra surtout les chorégraphies d'iguane du guitariste frondeur. Du côté anglo-saxon, deux groupes ont retenu l'attention. Les anglais de Shit & Shine, déjà entrevus – et appréciés – lors du Villette Sonique 2007 ont dû revoir à la baisse leur frénésie scénique pour épouser le cadre réduit des Instants Chavirés. Avec seulement deux batteries (au lieu de quatre), leurs deux basses ronflantes tenues par des lapins grommeleurs et des choristes réduites à jouer les sentinelles armées, il est juste dommage que le groupe n'ait pu effectuer un soundcheck digne de ce nom (la faute à la neige italienne qui retarda leur arrivée) car on devina en fin de concert, quand le son fut enfin au niveau, le potentiel de basses abrasives du groupe. Plus attendus, les New Yorkais de Deerhoof ont mis depuis un certain temps de la pop dans leur noise/rock, ce qui permettait en passant à Sonic Protest de s'offrir une ouverture vers un public plus consensuel. Une mixture qui s'est révélée plutôt digeste dans le cadre accueillant du Trabendo, le groupe, toujours emmené par l'énorme Greg Saunier à la batterie, essaimant une performance bien léchée, où les vieux fans purent cependant se délecter des quelques restes de riffs puissants glissés derrière les mélodies dissonantes et trompeuses. Une occasion surtout, de montrer encore et encore l'absence d'œillères d'un festival pour qui la volonté de dépasser les supposées logiques de styles tient lieu de véritable gageure, et qui aura sans doute passé un nouveau cap cette année en terme d'organisation et d'impact médiatique. Le public, qui s'est déplacé nombreux sur chacune des dates, et nos oreilles, au bourdonnement satisfait de tant d'expériences, pourront en témoigner favorablement. (crédit photos : Arthur Dressler) Laurent Catala Pour en savoir plus Site du festival : www.sonicprotest.com A propos d’Octopus | Pour contribuer | Contacts | Partenaires | Crédits | Plan du site | © Association Hyacinthe Octopus 2004 WEB report du festival sur le site www.octopus-enligne.com (2/2) [Sonic Protest] noise noise noise au Trabendo Les soirées d’hiver sont longues, en cette fin d’automne, c’est sans doute la raison de l’existence du festival Sonic Protest, qui nous évite d’aller hiberner trop tôt avec un programme copieux sur 6 jours, telle l’affiche du Trabendo ce jeudi soir… DIMENSION X Ça débute dans une relative intimité, puisque l’ouverture des portes est fixée à 19h, et la salle se remplira peu à peu jusqu’à la tête d’affiche, mais il n’y a quand même pas grand monde pour assister à la prestation de Dimension X,un trio italien basse/guitare/batterie, de qualification “Expérimentale / Rock / Alternative“, qui nous présente des titres exclusivement instrumentaux, très sonores, créant des ambiances à base de larsens et d’effets de pédales, que j’aurais tendance à associer parfois à la notion limite de noise progressif tant cela prend du temps à monter en puissance… Comme dit l’autre c’est du brutal, mais je n’irais pas jusqu’à dire que cela me passionne, cela manque un peu de variations, mais au moins on comprend mieux l’intitulé du festival ! Parenthetical Girls Après un changement de plateau agrémenté de vidéos originales malheureusement projetées de manière à ne pouvoir être vues qu’à moitié, c’est le quatuor américain (Portland, Oregon, et ils en semblent fiers, les bougres !) de Parenthetical Girls qui arrive sur scène, et on ne peut pas dire que l’appellation “Pop / Idol” soit vraiment erronée, puisqu’elle ne correspond pas à grand chose de tangible ! En résumé, c’est la multiplication des claviers du scène, avec une guitare, une batterie, un xylophone et un violon pour agrémenter l’espèce de cabaret dont l’intérêt essentiel semble être le mouvement créé par les changements de place et d’instruments des uns et des autres… Pour le reste, la voix m’insupporte, la musique m’endort, et ça me permet de terminer mon bouquin en attendant la suite ! Stanley Kubi Pas de problème avec la suite, puisque les parisiens de Stanley Kubi sont des têtes connues, même si ce sera la première fois qu’on les verra sans leur trombone, parti pour de nouvelles aventures… Avec donc l’habituel trio basse/guitare/batterie, le bassiste prenant parfois le piano d’assaut, plus le joueur d’épinette des Vosges, qui la lâche aussi pour la mandoline quand ça le prend, et un chanteur incontournable, le set démarre de manière bordélique comme souvent, avec les lumières qui s’éteignent 5 minutes avant que le groupe soit prêt, mais dès que ça commence il n’y a plus grand chose à dire, juste à apprécier : le “Autre / Rock” peut aussi s’appeler “hardcore folklorique” si l’on veut, les alternances de parties calmes avec une prépondérance des instruments acoustiques étant largement contrebalancées par les envolées largement rock du groupe, et on inclut les performances vocales de Macario dans le groupe, car sa voix est toujours aussi étonnante, oscillant entre rires d’outre-tombe et hurlements, en passant par du chant presque classique… Au passage, il y a aussi une distribution de verres (remplis, bien sûr !) au public, des apartés qui tombent plus ou moins à plat, mais c’est souvent le résultat espéré puisque l’idée est de s’éloigner au maximum des standards habituels du rock ! Et en ce qui concerne l’absence du trombone, j’ai trouvé que cela donnait un set légèrement moins varié qu’avant, mais toujours totalement jubilatoire, ce dont on ne doutait que très peu à vrai dire ! Deerhoof Pour clore la soirée, ce sont les nippo-américains de Deerhoof qui s’y collent : au menu ce qu’on pourrait qualifier d’indie/rock (aucune signification véritable !), mâtiné de jazz par instants, de rock classique par moments, genre Who meets Led Zep… La composition du groupe est simple (2 guitares, une batterie, une basse, tous les musiciens étant alignés sur le devant de la scène), mais la voix de la chanteuse/bassiste japonaise détonne totalement, on hésite souvent en se demandant si elle chante en japonais ou en anglais, et la douce voix entre en conflit frontal avec la musique souvent très brutale distillée… Pour être franc, cette deuxième occasion de voir le groupe est un peu moins scotchante qu’il y a 1 an et demi au Point Éphémère, l’effet de surprise étant passé, mais il reste que cela est tout de même assez épatant, et que pas grand monde dans la salle ne renâclera lorsque les musiciens reviendront sur scène pour un 2e rappel a priori imprévu, ce qui permet de boucler les 70 minutes en beauté, et confirme que le groupe est à voir sur scène : la prochaine fois, n’hésitez plus ! WEB report de la soirée du 11.12.2008 au Trabendo sur le site www.le-hiboo.com