La science, le temps, la science fiction, la musique, les systèmes de
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La science, le temps, la science fiction, la musique, les systèmes de
Festival Cinélatino, Perspectives, Carte blanche à María Inés Rodríguez Jeudi 17 mars 2016 Auditorium des Abattoirs à 19h00 – Entrée libre Directrice du CAPC/Musée d’art contemporain de Bordeaux, María Inés Rodríguez a été conservatrice en chef du Musée universitaire d’art contemporain de Mexico (MUAC), à l’invitation de Cinélatino et des Abattoirs, elle signe une programmation qui présente le travail des artistes qui nous amènent à réfléchir sur la relation que nous avons avec le monde extérieur. Comment nous percevons notre culture quand nous l’exposons au regard de l’autre, et comment l’autre la perçoit à son tour ? Leur travail nous montre que l’art ne reste pas à l’intérieur de quatre murs dans un état de contemplation, il nous confronte à des discours différents aux nôtres et a des réalités politiques, sociales et économiques qui constituent le monde dans lequel nous habitons et nous partageons. La science, le temps, la science fiction, la musique, les systèmes de langage, l’architecture et l’histoire sont des éléments très présents dans les propositions des artistes invités. Des univers complexes qui nous renvoient aux enjeux géopolitiques qui traversent notre époque. Julieta Aranda If a body meet a body 9’34’’ 2015 lip, dip, paint, talk: your mouth is bleeding 6’06’’ 2015 On trouve au cœur de la pratique d’Aranda son implication dans les mécaniques de circulation ainsi que l’idée d’une “poétique de la circulation”; son intérêt pour la sciencefiction, les voyages dans l’espace et les zones de friction ; la possibilité d’une subjectivité politisée à travers la perception et l’utilisation du temps, ainsi que la notion de pouvoir sur l’imaginaire. L’œuvre de Julieta Aranda couvre les champs de l’installation, de la vidéo et de l’édition, avec un intérêt tout particulier pour la création et la manipulation de l’échange artistique et la subversion des notions traditionnelles du commerce via la création artistique. A travers la co-direction avec Anton Vidokle de la plateforme en ligne e-flux, Julieta Aranda a développé les projets Time/Bank, Pawnshop, et la location de video e-flux. Autant de projets qui furent initiés dans le studio e-flux de New York, et qui ont déjà beaucoup voyagé à travers le monde. L’œuvre d’Aranda a ainsi été exposée, entre autres, dans des lieux tels que la 56ème Biennale d’art contemporain de Venise (2015), le musée Guggenheim (2015, 2009), le musée Fridericianum de Cassel (2015), la 8ème Biennale d’art contemporain de Berlin (2014), le Musée Berardo de Lisbonne (2014), le Centre d'art contemporain Witte de With (2013 et 2010), le Musée d'art contemporain de la Villa Croce à Gênes, Genova (2013), le Musée d'art contemporain de Rome (MACRO, 2012), Documenta 13 à Cassel (2012), le N.B.K. de Berlin (2012), la Biennale de Gwangju (2012), la 54ème Biennale d’art contemporain de Venise (2011), la Biennale d'Istanbul (2011), l'espace Portikus à Francfort (2011), le New Museum de New York (2010), le Kunstverein d'Arnsberg (2010), le Musée d'art contemporain de Miami (2009), le Musée d'art contemporain de Chicago (2007), la 2ème Biennale de Moscou (2007), le Musée d'art contemporain de Castille et Léon en Espagne (2010 et 2006), et la 7ème Biennale de La Havane. Tania Candiani Language as Sound I 4’10’’ (boucle) 2014 Le langage en tant que son révèle la sonorité du langage à travers certaines consonnes de la langue polonaise, absentes de la langue espagnole (par exemple : dź , sz, ł ), faisant d’elles une composition qui délivre tout le potentiel sonore du langage. La Magdalena, 1’40’’ (boucle) 2013 La vidéo est un hommage à une scène de Fitzcarraldo, le film réalisé par Werner Herzog (1982). Dans la version de Candiani, le canoë vogue sur la rivière Magdalena avec un gramophone qui joue le Beau Danube Bleu ; l’embarcation, l’appareil, la musique et la rivière elle-même sont des symboles d’un progrès limité, constitutifs d’un manifeste anachronique. Tania Candiani s’intéresse à l’intersection complexe entre systèmes de langage, son et logiques technologiques. Son travail dénote une certaine nostalgie pour ce qui est obsolète, qui dans le même temps rend explicite à la fois le contenu discursif des objets, et les visions futuristes contenues dans le passé. Son travail agit à travers le son, les mots, les motifs ; les appareils créent des associations discursives et révèlent des logiques de pensée. Tania Candiani bénéficie d’une bourse du Guggenheim et fait partie du Mexican National System of Creators depuis 2012. Elle a, ces dernières années, collaboré avec des groupes de travaux interdisciplinaires (Five variations on phonic circumstances and a pause, 2012). Ses projets se concentrent sur la mise en valeur de liens entre histoire scientifique, techniques d’observation empirique et utopies technologiques (Serendipia, 2013 et Atlas, 2015), basés sur la réinterprétation et la recréation d’idées oubliées, afin de re-penser le moment de leur invention (Máquina para volar, Besnier 1673, 2015). Elle s’attache également aux objets désuets et à la restauration de professions afin de comprendre l’organisation de la pensée en tant que discours créatif. Parmi ses projets personnels figurent : Five variations on phonic circumstances and a pause, Laboratorio Arte Alameda, Mexico (2012) et Kiblix IT Linux Festival, Máribor, Slovénie (2014) ; Serendipia, Artium, Centro Museo Vasco de Arte Contemporáneo, Vitoria, Espagne (2013) ; La Magdalena y otros estudios de campo, Casa del Lago, Mexico (2013) et Museo de la Ciudad, Querétaro, Méxique (2014). Elle a représenté le Mexique à la 56ème Biennale d’art contemporain de Venise (2015). Naufus Figueroa Incremental Architecture 12’41’’ Video Couleur, HD La pratique de Ramírez-Figueroa prend ses racines dans le folklore et les rêves, les théories de la conspiration, les mythologies antiques et la magie. La guerre civile guatémaltèque de 1960 à 1996 est récurrente dans son travail ; elle y est seulement atténuée par l’approche parfois absurde ou humoristique qui teinte bon nombre de ses sculptures, performances et œuvres sur papier. Naufus Ramírez-Figueroa est diplômée des Beaux-Arts à l’Université Emily Carr de Vancouver et à l’Institut des Beaux-Arts de Chicago. Il était chercheur à la Jan Van Eyck Academie de Maastricht en 2013. Il a pris part à de nombreuses expositions aussi bien collectives que personnelles, parmi lesquelles la 13ème Biennale d’art contemporain de (2015) ; la 10ème Biennale de Gwangju (2014) ; A Chronicle of Interventions à la Tate Modern de Londres (2014) ; l'exposition Illy Present Future Prize de 2013 au Castello di Rivoli de Turin ; Beber y leer el arcoiris, à la Casa América de Madrid (2012) ; Home Works IV à l'Ashkal Alwan de Beyrouth (2008) ; et le 53ème Festival international du court métrage d'Oberhausen (2007). Il bénéficie d’une bourse du Guggenheim, d’un prix Franklin Furnace et d’une bourse de l'Akademie Schloss Solitude (sélectionnée par Dan Graham). Il a récemment remporté le prix ARCO Region of Madrid 2015 pour les jeunes artistes. RamírezFigueroa vit et travaille à Guatemala City au Guatemala.