Chronique « pingouinos 2012 » ! Un pingouin.. c`est un animal qui
Transcription
Chronique « pingouinos 2012 » ! Un pingouin.. c`est un animal qui
Chronique « pingouinos 2012 » ! Un pingouin.. c’est un animal qui vit dans le grand nord, sur la banquise..et qui est plutôt sympathique ! Préparer « les pingouins »..ce n’est pas prendre soin d’un petit animal qui vit sur la banquise.. ! En langage motard..Préparer les pingouins c’est se préparer à affronter le froid lors d’une concentration motarde mythique qui se déroule en Espagne et qui s’appelle «los pingouinos ». Car il faut savoir qu’en Espagne en hiver il peut faire froid, très froid même ! Cette concentration, on l’a déjà partagée avec Pierre Henri et Jean Michel il y a deux ans.. beaucoup de neige, du froid (jusqu’à – 14° lors de la dernière édition 2010)..et on y retourne pour l’Edition 2012 ! Une semaine avant le départ, je fais l’inventaire de tout ce que je dois amener pour affronter cette nouvelle édition. Dans le salon, étalé à même le sol, le duvet, la toile de tente (car on campe aux pingouinos… !), et tout un ensemble de chaussettes, tee-shirts et sous-vêtements « grand froid ».. Ne rien oublier car une fois sur place, il faut gérer ! La veille du grand départ, la moto est prête et chargée, la batterie chargée à bloc car nos avions eu la désagréable surprise lors de l’Edition précédente de voir nos batteries diminuer de moitié lors des phases de démarrage et les « cables » nous avaient bien rendu service ! Vendredi 13/01/12, je démarre la moto de bonne heure, il fait encore nuit et à l’heure ou beaucoup se rendent à leur bureau, j’enfourche ma 100RT et je me lance direction l’aire de repos de Cestas ou je vais retrouver mes deux compères Jean Michel et Pierre Henri. Il fait froid sur la rocade, la route me semble luisante, il fait 0 degré derrière mon carénage et comme à l’accoutumée la rocade est embouteillée.. 15 kms de bouchon ininterrompu avant de rejoindre la bretelle vers « Arcachon », ou je peux enfin dépasser les 4000 tours et lancer la RT à 130 ! OUF.. c’est qu’il fait chaud emmitouflé comme je le suis à rouler à 15Km/h avec la chaleur du flat qui remonte dans le carénage ! Jean Michel est déjà sur place, le plein fait. Pierre Henri n’est pas encore arrivé mais il a des circonstances atténuantes..il arrive de Dordogne et il a une heure de moto de plus que nous au compteur en cette fraiche matinée. Nous échangeons déjà avec quelques motards qui tout comme nous se sont donnés RDV sur l’aire de Cestas et qui tout comme nous filent « aux pingouinos » ! Quelques discussions et échanges sur la route, les conditions climatiques.. mais tout comme nous ils sont déjà « ailleurs », à quelques 690 kms ou la « grande fête de la moto nous attend ».. Quelques instants plus tard le phare de la Kawa pointe son nez ! Nous sommes enfin au complet prêts à affronter le grand froid. Devant nous 690 kms et la surprise de savoir si la route sera blanche ou dégagée.. On se lance.. Il fait froid en ce vendredi 13 janvier sur l’autoroute..le compteur affiche derrière le carénage -02°.. équipés comme nous le sommes, les poignées chauffantes a plein régime c’est tout à fait supportable.. La descente sur St Jean de Luz s’effectue sans problème jusqu’au moment où Pierre Henri qui est en tête (car il est équipé d’un coyotte ce qui peut être utile sur l’autoroute..) (Décidément entre coyote et pingouinos..une vraie ménagerie cette virée hivernale ! !), jusqu’au moment ou Pierre Henri décélère en pleine ligne droite brutalement sans aucune raison valable de s’arrêter..nous stoppons derrière lui intrigués que nous sommes de son arrêt intempestif..La kawa ferait-elle des siennes.. Renseignement pris en se rapprochant de lui, il nous explique que son moteur s’est subitement arrêté en pleine vitesse.. Bizarre bizarre.. En fait, le contact d’arrêt d’urgence s’est mis sur position « stop » et cela a cause des manchons que Pierre Henri avait montés sur son guidon pour se protéger du froid ! Il décide de les enlever dès le prochain parking en se jurant de ne plus utiliser ces protèges mains dangereux.. Il y a deux ans déjà, sa poignée d’accélérateur s’était bloquée en position maxi..et on avait été bons pour une bonne frayeur ! Manchons de protection des mains ne rime pas avec Kawa ! Passé cet incident, nous continuons à descendre vers le Sud, nous passons la frontière très facilement et faisons le plein dans une station sur l’autoroute près de San Sébastien ou nous croisons des motards qui comme nous sont chargés de toile de tente, duvet..les discussions sont sympas avec ces compagnons de route avec qui nous sympathisons immédiatement..C’est la magie « pingouinos » qui s’opère déjà ! Un bon repas espagnol avec chorizo, frite, boudins chaud et une première « cerveza » qui sera suivie par de nombreuses autres est avalée de bon cœur.. Deuxième incident, Jean Michel qui est notre reporter photo pour l’occasion a son appareil photo Nikon qui montre des signes de faiblesse ! Le téléobjectif ne fonctionne plus.. Décidément, que des problèmes avec ces objets « made in japan » ! ! Les kms sont avalés sans problème jusqu’à Valladolid ou nous doublons de plus en plus de motards.. on se rapproche ! « Puente dorro » est en ligne de mire, lieu de la concentration de « los pingouinos » ! On y est immédiatement c’est la fête motarde qui commence..des motos et encore des motos.. de la musique, des sourires, une ambiance de kermesse ! Nous allons nous inscrire, habitués que nous sommes maintenant de cette manifestation ! 25€ tout compris avec en prime « un pingouinos » en peluche à rapporter à Bordeaux ! Nous souhaitons faire vite car monter nos toiles de tentes avant la nuit est notre objectif principal ! On entre dans le « camping municipal » de Valladolid qui pour l’occasion est transformé en immense « camp motard » ! On repère un endroit sympa et on s’installe..assez éloigné de l’immense scène en plein air..car dés la nuit tombée, c’est Woodstock qui commence ! Avant la nuit, tout est bouclé, les tentes montées, les duvets installés et « summum » du confort, les matelas pneumatiques gonflés car cette année « les deux vieux » (JM et moimême) avons investi dans un matelas pneumatique gonflable afin de mieux nous isoler du sol glacial.. Ce n’est qu’un peu plus tard que JM va avoir la très désagréable surprise de constater que son matelas est crevé et qu’il va devoir régulièrement redonner un coup de gonfleur pour maintenir « la pression »..ceci y compris pendant la nuit ou nous ne manquerons pas de participer avec lui par la pensée à son calvaire ! La concentre des pingouinos..c’est 30 000 motards, une scène pour un spectacle digne des plus beaux concerts de plein air avec sono, projecteurs et tout l’artifice ! C’est un « village de toile » pour se restaurer moyennant quelques euros et boire de la cerveza pour oublier qu’il fait 0°dehors et que nous dégageons un nuage de fumée à chaque fois que nous ouvrons la bouche ! Petit détail qui nous aide bien.. nous avons investi dans une « chaufferette » qui est de la taille d’un paquet de cigarettes et que nous remplissons « d’essence à briquet »..Quand cette chaufferette veut bien démarrer (ce qui n’est pas gagné), elle dégage une douce chaleur qui permet de se réchauffer les mains durant au moins 8 heures.. et ce soir..nos trois chaufferettes fonctionnement ! Couché à 1 heure du matin, demain la journée sera longue avec le défilé vers Valladolid traditionnel. Je me couche dans un duvet glacé, il fait -1° dehors et le brouillard très épais qui règne sur la concentration rend le froid encore plus mordant.. Se déshabiller par ce froid glacial est vraiment difficile mais je ne peux entrer dans mon duvet comme cela en tenue de route ! Je calcule mal ma tenue de nuit et je m’endors avec trop peu de vêtements..Vers 3 heures, je me réveille car je tremble de froid.. Impression très désagréable ! Sortir du duvet pour aller récupérer un autre pull et des chaussettes plus chaudes.. un véritable exploit par ce froid.. Une fois mieux équipé, je me rendors en pensant à la journée de demain, un bonnet sur la tête et des gants aux mains.. pas très sexy cette tenue mais à ce moment précis, j’apprécie cet accoutrement ! Le lendemain matin, petit dej dans un des restaus de toile et on enfourche nos motos.. comme il y a deux ans et bien qu’il ait changé de batterie, JM ne démarre pas.. un simple « glonk » (ce qui veut dire en allemand « je suis à plat » pour une »teutone ») témoigne que son démarreur n’a pas assez de courant pour lancer le moteur de la 1200 ! PH le dépanne avec sa kawa, la batterie de la 100RT étant tout juste suffisante pour me permettre de démarrer.. (Je peux vous assurer qu’a ce moment précis Pierre Henri arborait « une banane » à dépanner une BM ave sa kawa.. ! Heureusement qu’il avait une bonne batterie LUI ! Nous nous positionnons comme beaucoup d’autres motos sur la file de départ vers Valladolid.. et là..nous restons ½ heure sur place avant de pouvoir embrayer la première vitesse ! 15 000 motards nous précédent et 15 000 nous succèdent..c’est vraiment incroyable comme défilé.. des motos su plusieurs kms, de toutes les marques, tous les pays.. la vraie fête de la moto.. L’arrivée dans la ville est une véritable fête ! Nous sommes accueillis par les habitants qui nous applaudissent, les enfants sont émerveillés et je crois que nous sommes encore plus émerveillés qu’eux de voir cet accueil exceptionnel ! Il n’y a pas de doute, Valladolid est la vile de la moto le temps des pingouinos ! On peut d’ailleurs se garer n’importe où et la police est plus que bienveillante ce jour-là ! En ville des milliers de motos garées un peu partout. C’est un vrai plaisir pour les yeux que de voir toutes ces machines, toutes les marques, tous les modèles, un vrai « salon de la moto » ! Il faut aussi vous préciser quelque chose..Lorsque l’on est « aux pingouinos », il y a quelque chose de très caractéristique..c’est le bruit ! Beaucoup de motards « s’amusent » à faire hurler leur moteur jusqu’à ce que le « rupteur » se déclenche et ne ralentisse la montée dans les tours ! Ce qui donne un bruit très étrange et surprenant, le jour, la nuit.. ! (A mon avis, nous n’avons pas affaire à de « vrais motards », car malmener ainsi sa machine nous fait à tous les trois mal au cœur.. mais, bon, cela fait aussi partie des pingouins ! Retour en fin d’AM ou nous nous préparons pour cette fois ci « le défilé nocturne » qui a lieu à 23H. Ce défilé est organisé pour avoir une pensée pour tous les motards décédés en 2011. Y participer est symboliquement fort et il y a deux ans nous avions raté la manifestation. Cette année, nous y avons été. Très émouvant de voir toutes ces motos en plein nuit, tous les phares allumés avec une torche distribuée à chaque passager.. Nous défilons dans une petite ville dans un mélange de fumée que dégagent les torches, les klaxons hurlants, et la foule.. des milliers de personnes entassées qui applaudissent.. Vraiment, très émouvant et je me dis que je suis heureux à ce moment précis d’être à l’endroit où je suis avec ma 100 RT ! Quelques échanges avec JM et PH.. et je me dis qu’ils pensent la même chose ! Retour au « camping » vers 1 heure du matin où la fête bat son plein.. Sur scène les groupes rocks se succèdent et nous avons même droit à un « streap tease » !!! Bref, la fête à l’espagnole ! Coucher à 3 heures du matin en pensant déjà au départ demain matin vers 10Heures. La route du retour le lendemain s’effectue sans encombre, et les kms sont avalés par nos machines sans aucune difficulté.. Nous avons la tête remplie de toutes ces images, ces bruits, ces odeurs.. C’était génial ! Retour à la maison, je suis content de retrouver Hélène et les enfants.. Un petit coup de fil à JM et PH.. Tout le monde est bien rentré au bercail et c’est le principal. Nous avons passé 3 jours fabuleux à parler, penser, manger et boire « moto » ! Les prochains Pingouinos, c’est quand Jean Michel ?....