Journée Européenne de la musique ancienne
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Journée Européenne de la musique ancienne
1e Journée Européenne de la Musique Ancienne JEUDI 21 MARS 2013 - 19h Nantes Passage Sainte Croix Durée : 1h sans entracte Manuel de Grange luth & théorbe RECITAL DE LUTH & THEORBE AU XVIIe SIECLE Ennemond Gautier « Le Vieux » (ca.1575-1651) Pièces en ré mineur Prélude Allemande Courantes I & II Tombeau de Mezagneau Canaries La Poste Sarabande Sarabande en Sol « Les Castagnettes » Denis Gautier (1603 – 1672) « Tombeau de M. de Lenclos » Robert de Visée (ca. 1650 – ca. 1732) Charles Mouton (ca. 1617 - 1699) Jacques Gallot († ca.1690) « La Belle homicide », Courante & Double Pièces de théorbe en la mineur Prélude Allemande Sarabande Mascarade Chaconne P eu d’instruments ont eu un statut aussi emblématique que le luth au XVII siècle : associé au raffinement de l’aristocratie, il faisait partie de l’apprentissage rendant un honnête homme digne de ce nom. Mais le luth avait également une réputation d’instrument techniquement difficile (ce qui est tout à fait exact) et peu de gens réussissaient à le maîtriser et rendre son écoute agréable. Il nous est rapporté que, pour suivre la mode, le cardinal de Richelieu avait entrepris de l’apprendre, mais le résultat final fut, apparemment, assez pitoyable. Fort heureusement, les compositeurs de l’époque, probablement encouragés par leurs éditeurs, eurent l’idée de produire des oeuvres vocales dans leur version à une seule voix, accompagnée d’une tablature pour le luth (parfois pour la guitare) résumant les autres parties de la polyphonie. Cette possibilité d’exécuter les pièces à la mode avec un effectif moins important contribua sans doute à la popularité de l’instrument comme moyen d’accompagnement. Il en était autrement pour la musique soliste, inaccessible à la plupart des amateurs par sa difficulté technique, et destinée plutôt à un petit cercle de virtuoses. Ceux-ci jouissaient certes d’une renommée parfois internationale, mais leur but était d’abord d’atteindre la perfection grâce à un langage ultra-raffiné qui peu de gens arrivaient à maîtriser. Par le moyen d’un arpègement subtil (le style brisé), les mélodies sont décomposées en une multitude de voix et la résolution des accords est incessamment repoussée, ajoutant une tension au discours musical, déjà enrichi par l’ornementation caractéristique de la musique française de cette époque. Ainsi, ces luthistes créèrent un style qui séduisit leurs contemporains, et bien d’autres musiciens (clavecinistes pour la plupart) essayèrent de l’imiter. Mais ce langage était difficilement transposable sur d’autres instruments que le luth: c’est sa force mais en même temps sa faiblesse et progressivement il devint un instrument démodé, incapable de s’adapter au nouveau style galant qui envahit l’Europe. En Passage Sainte-Croix quinzaine «L’Archipel d’en face» partenariat avec le et dans le cadre de la L a renommée et le talent d’Ennemond Gautier, « Le Vieux » dépassaient les frontières du royaume de France. Son séjour en Angleterre, selon le maître de luth de Mary Burwell, aurait été particulièrement glorieux : « Le vieux Gautier fut envoyé en Angleterre par sa bonne maîtresse (Marie de Médicis) pour témoigner auprès du roi et de la reine de la joie qu’elle prenait de la naissance du Prince de Galles Charles le second, maintenant roi d’Angleterre. Il joua du luth devant le roi et la reine. Leurs Majestés lui firent des présents dignes à la fois des rois et du roi du luth, et le feu duc de Buckingham (devant lequel il joua aussi) pour le tenter, glissa dans sa poche 500 livres d’or, pour le garder – comme Atalante faisait de son amoureux avec les pommes d’or – quelques jours de plus à la cour d’Angleterre avec ce précieux fardeau ». L es pièces de théorbe de Robert de Visée nous sont parvenues dans des manuscrits dont les plus importants sont ceux de Vaudry de Sezenay (1699), que l’on peut trouver à la bibliothèque de Besançon, et celui de la Bibliothèque Nationale de France, à Paris. Ce sont donc des pièces non éditées qui constituent le corpus du plus prolifique des musiciens français ayant écrit pour théorbe et, fait assez révélateur du déclin de l’instrument en cette fin de XVII siècle, l’auteur les éditera en 1716 dans leur version en partition pour dessus et basse, pouvant donc être jouées sur n’importe quel type d’instrument. C’est une sorte du «chant du cygne» que ces pièces, où l’on trouve l’essentiel du style français sous la forme de suites de danses avec, en plus, des préludes non mesurés et des transcriptions des passages d’opéra les plus à la mode (la plupart de Lully). L’originalité de l’écriture de de Visée consiste en sa modernité (non pas par rapport à nous mais bel et bien à son propre temps) car si le propre de la musique française pour luth est le style brisé, c’est-à-dire des mélodies «cassées» par une technique d’arpègement constant sur l’instrument, sa musique des est construite sur l’opposition d’un dessus et d’une basse: d’où la possibilité d’effectuer une édition en partition. À cela il faut ajouter une grande richesse mélodique et harmonique que d’autres luthistes avant lui avaient su trouver, mais dans une forme archaïque qui condamnait le luth à vivre en autarcie et à disparaître définitivement. Robert de Visée n’aura donné qu’un sursis au théorbe et aux instruments de sa famille, mais sans lequel leur mort n’aurait pas été aussi glorieuse. Manuel de Grange Manuel de Grange Né en 1967 à Santiago du Chili, Manuel de Grange étudie la musique au Chili. Installé en France depuis 1990, il entre à l’Ecole Normale de Musique où il poursuit des études de guitares et musique de chambre. De 1995 à 1999 il étudie le luth, le théorbe et la basse continue avec Claire Antonini au CNR de Paris. Ensuite, il se perfectionne à la Schola Cantorum de Bâle avec Hopkinson Smith. Manuel de Grange exerce une activité de soliste et continuiste au sein d’ensembles divers avec lesquels il joue et enregistre régulièrement: Le Poème Harmonique, Il Seminario musicale, Le Parlement de Musique, Les Paladins, Maîtrise du centre de musique Baroque de Versailles, La Chapelle Rhénane, Ensemble Jacques Moderne. Il collabore également depuis l’année 2000 avec le metteur en scène Jean-Denis Monory. En 2009 il fonde Il Festino, ensemble vocal et instrumental à géométrie variable qui aborde la musique du 17e s . L’Evènement du 30e du Printemps des arts de Nantes Lundi 24 Juin 2013 à 20h30 à la Cité de Nantes L’Arpeggiata de Christina Pluhar avec Misia dans son dernier programme MEDITERRANEO en exclusivité Grand Ouest LOCATION OUVERTE