Limpact industriel des jeux olympiques à Barcelone.
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Limpact industriel des jeux olympiques à Barcelone.
Barcelone L’infrastructure projetée pour le village olympique de Poble Nou est de première importance sur le plan industriel, principalement pour le recteur du bâtiment. L’IMPACT INDUSTRIEL DES JEUX OLYMPIQUES A BARCELONE Le 24 février dernier, s’est déroulée à la Lonja de Mar de Barcelone la présentation officielle d’une étude réalisée par le Comité d’organisation de Barcelone’92 sur l’impact industriel que les Jeux de la XXVe Olympiade peuvent avoir sur l’économie espagnole. La manifestation était organisée par la Fondation Barcelone. Ci-dessous nous reproduisons un extrait de cette étude qui illustre l’impact des Jeux Olympiques sur la grande métropole catalane. 367 Barcelone L ‘étude aboutit à des résultats importants : plus de 400 milliards de pesetas comme conséquence directe des investissements réalisés dans le cadre des Jeux et des conséquences indirectes pouvant raisonnablement se situer autour de 300 milliards de pesetas (sans compter les dépenses courantes des visiteurs...) et une main-d’œuvre de 76 500 hommes par an sur l’ensemble des quatre ans. Ce ne sont certes pas des conclusions tirées à la légère, d’autant que la tâche pour y parvenir a été très laborieuse en raison du degré d’anticipation. Pour parvenir à ces chiffres, les projets d’investissement étudiés ont été sélectionnés sur la base des critères suivants : — Projets indispensables à la tenue des épreuves sportives des Jeux. — Projets nécessaires à l’organisation correcte des Jeux. — Projets complémentaires. Néanmoins, il convient de préciser que ces chiffres pourraient être révisés à la hausse si l’on tient compte d’autres projets moins directement liés aux Jeux. ÉTUDE PRÉLIMINAIRE Cette anticipation a eu son côté positif, une première évaluation de l’impact permettant de définir un cadre d’activité pour les secteurs industriels concernés, mais elle a eu également un aspect négatif en ce qui concerne le manque de précision de bon nombre des projets considérés. II fallait de plus stimuler la participation active des associations industrielles à ce projet et identifier (le cas échéant) les opportunités de marché, deux objectifs venant s’ajouter au but principal. II convient de signaler une information moins gratifiante : la polarisation de nombreuses possibilités de marché autour de thèmes faisant appel à des technologies avancées. A noter, enfin, deux aspects qui semblent avoir une signification spéciale : a) A la différence d’autres expériences préalables, le grand protagoniste des JO de 1992 à Barcelone est l’investissement. b) son impact constant sur quatre ans peut compenser un éventuel ralentissement de I’économie. N’oublions pas que nous parlons d’assurer, pour bon nombre de secteurs, une croissance du chiffre d’affaires de l’ordre de 2 % par an. 368 840 MILLIONS DE PESETAS SEULEMENT POUR L’ÉQUIPEMENT SPORTIF La conséquence directe des investissements liés à la tenue des Jeux Olympiques de 1992 et des projets complémentaires est de 429 448 millions de pesetas. Ces investissements comprennent 22 137 millions de pesetas d’émoluments et de salaires au titre des services professionnels et 153 milliards de pesetas au titre des émoluments et Des jeux qui intéressent les entrepeners, en témoigne cette page de publicité pour une entreprise de construction de Catalogne. les pourcentages sont plus élevés (5 à 8 %). Les plus importants sont obtenus dans les secteurs de haute technologie tels que les télécommunications (15 %). II convient de remarquer l’effet extrêmement positif des Jeux Olympiques sur bon nombre de ces secteurs, car une augmentation de la demande pour les quatre prochaines années de l’ampleur mentionnée assurera une certaine continuité dans la croissance de ces secteurs. salaires liés à la construction et aux secteurs industriels. On peut donc estimer la main-d’œuvre à 76 500 hommes par an sur l’ensemble des quatre ans. Les facteurs d’influence considérés sont : le village olympique, l’infrastructure sportive, I’urbanisation de certaines zones, l’industrie hôtelière, la RENFE (chemins de fer espagnols), les aéroports, les ceintures routières, le tunnel de Vallvidrera, le métro, le Parque del Mar, la Tour des communications, la compagnie téléphonique, le BIT, autres. N’oublions pas que dans ce chiffre, comme dans ceux qui précèdent, il faudrait inclure les investissements et salaires correspondant à d’autres activités telles que la sécurité, la publicité, la presse et les publications, qui dans la réalité sont difficiles à évaluer car elles sont encore peu définies. La répartition sectorielle de ces investissements s’élève à 398 443 millions de pesetas dont 840 millions seulement correspondent à I’équipement sportif (la fraction la plus faible). Si au chiffre final nous ajoutons les sommes affectées «à des postes non définis» (4584), nous obtenons les 429 448 millions que représente l’impact industriel direct. En ajoutant à ce chiffre total l’apport du facteur d’influence «Divers» (12 111 millions de pesetas), nous arrivons à 441 559 millions qui constituent la somme des budgets prévus pour les facteurs ou projets initialement considérés. Dans les activités plus étroitement liées à la construction proprement dite, l’incidence est de l’ordre de 3 à 4 %. En revanche, dans les activités complémentaires (finitions et équipements), CRÉATION DE PETITES ENTREPRISES Dans le cas des secteurs n’exigeant pas de gros capitaux (sécurité, peinture, boiserie, plomberie, etc.), l’impact engendrera un certain dynamisme pouvant se traduire par la création de nouvelles entreprises sans toutefois que celles-ci soient très structurées du fait qu’elles seront créées pour répondre à des sursauts ponctuels de la demande sectorielle. Outre l’impact des 429 448 millions de pesetas, l’étude considère que la célébration des Jeux Olympiques aura des effets plus larges sur l’activité économique en général. Le montant de l’investissement initial se verrait ainsi augmenté de 150 milliards de pesetas minimum, majoration pouvant raisonnablement atteindre 300 milliards. Ces dépenses supplémentaires stimuleront considérablement la majeure partie des secteurs de fabrication des biens de consommation durant les quatre prochaines années. De plus, les Jeux constitueront un choc salutaire pour réveiller la demande potentielle dans certains secteurs (sécurité, équipement sportif, etc.) qui, à moyen terme, se situera à un degré supérieur. En ce qui concerne l’expérience des Jeux à Los Angeles, les faibles investissements réalisés (25 milliards de pesetas) ont engendré un impact total de l’ordre des 75 milliards de pesetas (année 1984), chiffre très éloigné des 700 milliards de pesetas et plus prévus pour Barcelone. L’explication réside logiquement dans la différence entre les deux investissements, beaucoup plus important dans le cas de Barcelone où toute l’infrastructure nécessaire (installations sportives, ceintures routières, etc.) est à construire alors qu’elle existait déjà à Los Angeles. Si au lieu de nous arrêter sur l’impact industriel nous évaluons l’impact global (comprenant par conséquent les dépenses directes et de consommation), nous pouvons constater qu’à Los Angeles les dépenses totales encourues au 369 Barcelone Le pavillon des sports, une conception originale en termes de structure et de distribution de l’espace du Japonais Arata Isozaki, est l’un des ouvrages clés des Jeux Olympiques à Barcelone. cours des quatre années précédant les Jeux ont atteint 400 milliards de pesetas (de l’année 1984). Souvenons-nous à ce propos que l’impact total de Barcelone (direct et indirect), si l’on tient compte uniquement de l’investissement initial pour les divers facteurs d’influente, totalise déjà plus de 700 milliards de pesetas. UN IMPACT SUPÉRIEUR A CELUI DE LOS ANGELES De tout ce qui vient d’être exposé jusqu’ici, on peut tirer la conclusion positive que l’impact total de Barcelone’92 sera supérieur à celui de Los Angeles’84, tout en tenant compte du fait que les 370 données au départ sont différentes. En effet, dans le cas de Barcelone, on n‘a pas pris en considération les dépenses courantes initiales (touristes, etc.), lesquelles ont précisément engendré la plus grosse part de l’impact économique à Los Angeles (l’étude se réfère exclusivement à l’impact économique dérivé des investissements industriels). A titre spéculatif, on peut estimer l’impact global des Jeux aux niveaux suivants : — Impact industriel direct, 429 000 millions de pesetas ; — Impact dérivé de l’investissement industriel, 300 000 millions de pesetas ; — Autres dépenses courantes (dépenses liées au tourisme), 300 000 millions de pesetas ; — Total, 1000 000 millions de pesetas. L’obtention de ces chiffres signifierait que I’investissement direct (avec une participation supérieure à 40 %) joue un rôle clé dans la stratégie de Barcelone’92. L’estimation des dépenses touristiques comprend, outre les dépenses correspondant à la période de célébration des Jeux, celles qui proviennent de l’effet indirect qu’a eu sur le tourisme la proclamation de Barcelone comme siège des Jeux Olympiques. L’étude relève la volonté manifestée par les différentes associations sectorielles de connaître l’impact potentiel des Jeux, étant donné le manque d’informations dont disposent généralement les groupements mentionnés. Dans un assez grand nombre de secteurs, d’importants problèmes ont été décelés dans le domaine de la formation d’une main-d’oeuvre spécialisée à court et moyen terme. Les activités directement liées au bâtiment sont les plus touchées. A un autre niveau, ces difficultés se manifestent également dans les secteurs de I’informatique et des télécommunications. Les besoins de formation de la part des utilisateurs de ces services dépassent les prévisions du BIT et il faudra une grande quantité de ressources pour y faire face. D’un autre côté, pour les produits électroniques déjà manufacturés à l’étranger (panneaux d’affichage par exemple) et qui en Espagne (en raison de son niveau technologique industriel) ne le sont pas encore, cette demande spécifique stimulera l’offre nationale (avec la génération de technologie correspondante). PROJECTIONS AXÉES DAVANTAGE SUR L’INDUSTRIE QUE SUR L’INVESTISSEMENT De la même façon, pour favoriser au maximum l’offre nationale, toutes les associations sectorielles interrogées ont placé l’accent sur I’importance d’avoir les informations nécessaires concernant les investissements liés aux Jeux. A ce titre, il est essentiel de disposer d’un programme détaillé des besoins définitifs afin de mener à bien les différents projets. Si cette condition n’est pas remplie, il faudra, pour couvrir la demande dans bon nombre de cas, recourir à des importations qui seraient inutiles avec une bonne planification. Pour la quasi-totalité des secteurs, les Jeux sont considérés comme un phénomène ponctuel qui en soi n’entraînera aucun investissement supplémentaire direct. Ceci est dû au fait que dans de nombreuses activités la modernisation s’est faite durant les années de crise et qu’elles ont déjà atteint un niveau compétitif. Dans ce sens, les Jeux contribueront davantage à développer la capacité productive industrielle qu’à engendrer de grands investissements. Enfin, à un niveau plus général, il ne faut pas oublier les effets positifs à long terme sur le plan du développement économique (amélioration des transports, de la productivité, attraction des entreprises, etc.) et social (revalorisation de l’éducation sportive, etc.). Publié dans Difusión Sport et reprosuit avec son aimable autorisation. 371