Choisir un revêtement de sol éCologique
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Choisir un revêtement de sol éCologique
Choisir un revêtement de sol écologique Fiche-conseil n°172 [mise à jour : mai 2014] du conseil à l’action Le choix des revêtements de sol dépend fortement de l’ambiance qu’on veut créer dans la maison et des notions d’esthétique et de confort de chacun. Selon qu’il s’agit d’un lieu de passage intensif, d’un salon ou d’une salle de bains, on aura des attentes différentes au niveau des caractéristiques techniques. Les revêtements intérieurs sont aussi en contact avec l’air dans la maison et constituent donc une source potentielle de pollutions intérieures. On sera ainsi particulièrement attentif aux aspects sanitaires de ces matériaux. Les impacts environnementaux varient également fortement d’un revêtement à l’autre. Pour rappel, les matériaux écologiques viseront à respecter un ou plusieurs des critères suivants : minimiser l’énergie nécessaire à la fabrication et présenter un écobilan favorable, réduire les émanations de composés organiques volatils, notamment présents dans les solvants des colles, utiliser un maximum d’ingrédients ou de composants d’origine naturelle, améliorer les propriétés thermiques et réduire les consommations d’énergie, améliorer les propriétés acoustiques et hygrométriques des parois, réduire l’utilisation de substances nocives... Certains de ces matériaux présentent un label indiquant qu’ils respectent un cahier de charges précis, intégrant des critères environnementaux et/ou sanitaires. Pour plus d’infos concernant les différents labels, consultez : www.infolabel.be et les fiches-conseil n°10 sur l’écolabel pour les revêtements de sol durs et n°108 pour les labels du bois. Nous ferons ici le point sur les revêtements écologiques de sol intérieurs. Serait-il possible d’imaginer autre chose que les éternels carrelages « si faciles à entretenir » mais « si froids aux pieds » ? ...et que les vinyles et autres tapis synthétiques ? Certainement oui ! Au rayon des sols en bois, bambou et liège Le parquet ou plancher massif reste une solution « chaude » et durable qui permet aussi de travailler avec des essences de bois locales (chêne, châtaigner, pin, etc.). Le plancher en bambou où le traitement spécifique du plancher permet même d’étendre son utilisation à la cuisine ou à la salle de bains. Bien qu’il vienne de loin, le bambou est renouvelable et offre des caractéristiques mécaniques intéressantes (dureté, résistance aux moisissures, dilatation faible, absence de nœuds). Le liège se présente en dalles ou en lames stratifiées, qui peuvent être posées soit en étant collées, soit en étant clipsées. S’il est correctement verni, le liège convient également pour les pièces humides. Il est dans tous les cas important de s’assurer que les matériaux n’ont pas été traités avec des fongicides ou des insecticides. Informez-vous aussi sur la nature des colles utilisées pour agglomérer les granulés de liège ou les lames de bambou et éventuellement sur les résines utilisées si les dalles ou les planches sont revêtues. On optera de préférence pour des huiles ou des cires naturelles. Plancher en bambou flickr | kepanok CC BY 2.0 Revêtement de sol en liège « Parquet en bois massif » DocteurCosmos | GNU Free Documentation License Pour la mise en œuvre, une sous-couche acoustique peut s’avérer intéressante pour réduire les bruits d’impact. La pose clouée ou les systèmes d’encliquetage permettent de se passer de colle ! Si une colle est inévitable pour une pose sur chape par exemple, on pourra s’orienter avantageusement vers des colles « écologiques ». On les trouve dans les négoces de matériaux écologiques de construction. Il existe aussi un label allemand garantissant la faiblesse des émissions des colles - www.emicode.be Au rayon des sols minéraux Contrairement aux revêtements en bois, les sols minéraux ont une fonction d’inertie thermique et contribuent ainsi à la régulation de la température intérieure, d’où la sensation froide. Contrairement à beaucoup de revêtements souples, les revêtements minéraux sont de bons conducteurs de chaleur et donc compatibles avec un plancher chauffant. En choisissant des pierres de provenance proche, les pierres naturelles (calcaires, schistes, pierre bleue...) présentent un très bon écobilan. Elles ont une grande résistance à l’usure et aux UV et permettent d’être démontées et réutilisées si elles sont posées sur un lit de sable. Leur recyclabilité dépendra néanmoins du traitement de surface utilisé. Les dalles de terre cuite artisanales présentent également un très bon écobilan et peuvent remplacer un carrelage traditionnel. Elles s’utilisent dans les mêmes conditions mais requièrent davantage d’entretien : les dalles en terre cuite sont sensibles aux taches et à l’humidité et nécessitent un traitement à l’huile dure ou à la cire après leur pose. Ce traitement doit être renouvelé annuellement. Les sols en terre battue présentent probablement l’écobilan le plus avantageux, mais aujourd’hui, leur mise en œuvre est essentiellement le fait d’autoconstructeurs. Les plus motivés réalisent même une dalle d’argile avec la terre argileuse de leurs fondations : le coût dans ce cas est réduit aux heures de travail que l’on y consacre ! Des réponses personnalisées à vos questions : 081 730 730 | [email protected] | www.ecoconso.be sous-couches en matières synthétiques, à éviter pour la présence de phtalates et de COV. Les fibres les plus utilisés sont le sisal, le coco et le jonc de mer et en laine pour les fibres animales. Malgré de nombreux avantages (résistant, imputrescible, isolant acoustique et thermique, prix abordable), les revêtements de sol en fibres végétales ou animales ont l’inconvénient de demander beaucoup d’entretien. Dalle en terre battue Etienne Guillaume, Elémenterre Dalle en terre cuite Robin Stott | CC BY 2.0 Au rayon des revêtements souples Les revêtements écologiques souples se déclinent en trois types : le linoléum, le caoutchouc naturel et les revêtements en fibres végétales et animales. La plupart des revêtements souples sont « isolants » et ne conviennent donc pas pour des planchers chauffants. Il existe néanmoins des modèles spécialement conçus pour ce type d’usage. Le linoléum est un revêtement souple 100% naturel, à base d’huile de lin, de farine de bois, de jute et de résines naturelles. On y ajoute des pigments pour créer divers coloris et motifs. C’est un revêtement très résistant, à longue durée de vie, facile à entretenir et très hygiénique. Le linoléum se présente le plus souvent sous forme de rouleaux ou de dalles et peut se poser partout, à l’exception des pièces humides. Le linoléum est parfois confondu avec les revêtements en vinyle, moins chers et parfois vendus sous le nom ‘lino’. Ces revêtements sont entièrement synthétiques, à base de PVC. Ce sont surtout les phtalates, des plastifiants utilisés pour assouplir le PVC, qui ont fait l’objet de nombreuses publications concernant leurs effets sur la santé et qui font partie des polluants organiques persistants. Le caoutchouc est un matériau très souple, résistant et antidérapant. Il sera donc privilégié pour les surfaces fort fréquentées. Il se présente sous forme de dalles, de rouleaux ou de sol coulé et permet aujourd’hui une grande variété de reliefs et de couleurs. Le caoutchouc peut se retrouver sous trois formes : le caoutchouc naturel à base du latex de certains arbres, le caoutchouc synthétique produit de mélanges de latex, d’antioxydants, de minéraux, de résines et de pigments et le caoutchouc issu du recyclage de certains produits comme les pneus. Le caoutchouc synthétique reste de faible toxicité par rapport au PVC des sols vinyles, mais nuit quand même à la qualité de l’air intérieur. Même le caoutchouc naturel est aujourd’hui souvent additionné de composés synthétiques pour le rendre plus résistant. Mieux vaut se renseigner auprès des fabricants pour connaître la composition exacte. Le sisal provient des feuilles d’une plante mexicaine, qui sont broyés, séchées et filées, créant ainsi des fils très résistants. Le coco provient des fibres des noix de coco. Le jonc de mer est une graminée issue des lieux marécageux en Chine. Le bilan environnemental et sanitaire de ces fibres varie en fonction du traitement des fibres, de la teinture, du transport, de la souscouche et des colles utilisées. Les conditions de travail pour la fabrication des tapis ne sont pas toujours optimales non plus. Renseignez-vous auprès du vendeur. Pour les moquettes 100% laine, il faudrait éviter les additifs chimiques contre les tâches et le feu. En effet, la laine est naturellement résistante ! Echantillons de revêtements de sol en fibres naturelles Aronson’s Floor Covering En savoir plus : ēē Livre : « Matériaux écologiques d’intérieur », Jean-Claude Mengoni et Manu Mengoni, éditions Terre Vivante (2009). ēē Guide en ligne : « Guide du bâtiment durable », Bruxelles Environnement (2013). ēē Tu bâtis, je rénove (N° 284, novembre 2012). Le tour des sols souples, pp.95-115 écoconso : ēē L’Écolabel européen pour les peintures et les vernis- Fiche-conseil n°063 ēē L’argile dans la maison, du sol au plafond !- Fiche-conseil n°151 ēē Les produits de traitement du bois - Fiche-conseil n°078 ēē Les bois compatibles avec le développement durable - Ficheconseil n°114 ēē Du choix du bois comme matériau - Fiche-conseil n°117 ēē Les labels du bois - Fiche-conseil n°108 ēē Préservons sans poison le bois dans la maison ! - Fiche-conseil n°165 ēē L’énergie grise des matériaux de construction - Fiche-conseil n°155 ___________________________________________ Cette publication est mise à disposition sous un contrat Creative Commons Revêtement en linoléum www.armstrong.com Revêtement en caoutchouc naturel | www.nora.com Les revêtements de sols en fibres végétales et animales se composent d’une sous-couche en latex, en lin ou en jute, sur laquelle sont fixées les fibres. Il existe également des du conseil à l’action Des réponses personnalisées à vos questions : 081 730 730 | [email protected] www.ecoconso.be