Des prix pas toujours très lisibles - Haut-Rhin
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Des prix pas toujours très lisibles - Haut-Rhin
Région Q MERCREDI 11 MAI 2016 13 LE CLASSIQUE ET L’INATTENDU Q MUSIQUE. – Le festival de musique classique d’Obernai, du 22 au 29 juillet, entend plus que jamais arpenter des chemins inattendus. Premier regard sur les surprises que réserve cette septième édition. P. 18 TRANSPORTS LGV Est 2e phase Des minutes gagnées et des tarifs contenus La SNCF ouvre demain les ventes pour les TGV qui circuleront à partir du 3 juillet sur la LGV Est rallongée de 106 km. Les billets coûteront en moyenne 3 euros de plus dès lors que le gain de temps sera supérieur à 20 minutes. A lors que les nouvelles marches d’essais, programmées suite à l’accident du 14 novembre à Eckwersheim, viennent de s’achever, la SNCF enclenche demain pour de bon le compte à rebours final de la mise en service de la seconde phase de la LGV Est (106 km de Vendenheim à Baudrecourt), reportée dans l’intervalle au dimanche 3 juillet, en ouvrant la vente des billets pour les TGV domestiques et internationaux qui circuleront de et vers Strasbourg à partir de cette date. Malgré ce contretemps, aucune modification majeure n’a été apportée au plan de desserte initialement présenté à l’automne par Sébastien Pavot, directeur commercial du TGV Est (DNA du 1er octobre 2015). Alors que la ligne sera exploitée dans des « conditions transitoires » (circulation sur voie unique sur 27 km de Vendenheim à Steinbourg), réparation de la voie endommagée oblige, un grand nombre de TGV effectueront comme prévu le trajet de Strasbourg à Paris Est en 1 h 49, nouveau meilleur temps de parcours (contre 2 h 19 actuellement). Soit un gain de temps de 30 minutes, qui s’appliquera à toutes les liaisons vers l’Ouest bénéficiant de l’extension de la LGV Est, encore accentué vers Roissy, Lille et Bruxelles en raison notamment de la mise en place de TGV directs. Les tarifs ne changeront pas si le gain de temps reste inférieur à 20 minutes Cette accélération des dessertes s’accompagne d’une remise à plat de la grille tarifaire : « Quand il n’y a pas de gain de temps de parcours, ou que celui-ci est inférieur ou égal à 20 minutes, les tarifs restent inchangés », annonce Rachel Picard, directrice générale de Voyages TGV EST « l’Européenne » : meilleurs temps de parcours Au départ de Strasbourg pour la période du 3 juillet au 28 août 2016 Francfort Luxembourg 1H45 1H39 Ligne à grande vitesse Est Lille 2H51 Rennes Lorraine TGV 0H38 Paris Est 4H20 Le Mans 3H28 Nantes 4H14 Metz 0H41 Stuttgart 1H18 0H59 1H25 1H57 Karlsruhe Saverne Nancy Marne-la-Vallée TGV 0H37 0H23 Lunéville 1H05 St-Pierre-des-Corps 4H55 Sarrebourg Meuse TGV 2H34 Angers-St-Laud 1H05 1H14 0H52 Massy TGV Mannheim Thionville 1H49 Laval STRASBOURG Augsbourg 3H13 Ulm 2H31 Munich 3H49 Sélestat 3H27 0H18 Colmar Angoulême Bordeaux 1H18 1H51 4H59 5H01 Champagne Ardenne TGV Aéroport CDG-TGV Poitiers 0H24 Futuroscope Mulhouse 4H22 0H45 4H11 Lyon 6H06 3H50 Montpellier 5H52 Info 45562 V. Schmitt 11/05/2016 Photo © Michel Frison - Source : SNCF SNCF, la branche qui coiffe l’activité TGV au sein de l’entreprise publique. Pour les liaisons dont le gain est supérieur à 20 minutes, le prix des billets connaîtra, dit-elle, « une augmentation raisonnable au regard du gain de temps, soit 3 euros en moyenne ». Les 32 TGV (16 allers-retours) qui relieront Paris et Strasbourg chaque jour, sont tous dans ce dernier cas à l’exception de 5 à 6 trains qui verront leurs tarifs évoluer seulement au terme de la période transitoire, dont l’issue est prévue pour la midécembre. « Conquérir de nouveaux clients » Même si le nombre de fréquences entre Strasbourg et Paris reste inchangé, la SNCF entend profiter de LE CHIFFRE 85 euros C’est le montant du « plein tarif loisir 2e classe » qui s’appliquera en période normale (106 euros en période de pointe) pour les billets de TGV sur la desserte Strasbourg-Paris Est à partir du 3 juillet. Par rapport au montant actuel, la hausse est de 11 %. Homologué par l’État, ce tarif sert de référence pour le calcul des différentes réductions et paliers de prix. cette seconde phase pour « conquérir de nouveaux clients » et accroître le trafic voyageurs sur l’axe du TGV Est, rebaptisé l’Européenne (environ 12 millions de voyageurs en 2015). « On mise sur la qualité de service, l’amélioration des dessertes, le renforcement des fréquences vers l’Allemagne et la Belgique, et le renforcement de la capacité des TGV aux heures de pointe, au moyen de rames Euroduplex de 509 places et de rames ICE de 444 places, pour transporter annuellement 400 000 voyageurs supplémentaires en France et 300 000 à l’international d’ici 2020 », précise Mme Picard. En attendant, la SNCF mettra en vente les billets demain à partir de 6 heures via les canaux habituels : en ligne, aux guichets et bornes Marseille 5H56 libre-service des gares, dans les boutiques SNCF et les agences de voyage agréées. Jusqu’au 16 mai, le lancement de la seconde phase du TGV Est s’accompagne d’une offre promotionnelle de 100 000 billets pour des voyages effectués en juillet et en août : « On trouvera des billets seconde classe à partir de 10 euros pour des trajets vers Luxembourg depuis Strasbourg, Colmar et Mulhouse et pour des trajets Strasbourg-Metz. Sur la relation Alsace-Paris, il y aura des billets à partir de 15 euros et sur Strasbourg-Bruxelles à partir de 39 euros », indiquait hier la SNCF. À noter aussi que les prix Prem’s restent inchangés, soit à partir de 25 euros pour un trajet StrasbourgParis. XAVIER THIERY R Des prix pas toujours très lisibles Les Strasbourgeois sondés par la SNCF Du 28 avril au 2 mai, l’IFOP a sondé pour la SNCF un panel de 1 001 personnes représentatif de la population de l’Eurométropole de Strasbourg âgée de 18 ans et plus. Au final, 92 % d’entre elles ont estimé qu’il sera plus facile d’aller à Paris en TGV pour la journée ou le week-end avec cette nouvelle ligne. 89 % pensent par ailleurs qu’elle améliorera encore l’attractivité de la capitale alsacienne. On notera également que 60 % des Strasbourgeois, privilégiant jusqu’alors l’auto pour se rendre à Paris, ont déclaré « envisager prendre davantage le TGV » à partir de juillet prochain. Parmi ceux qui ne sont jamais allés à Paris, 36 % ont répondu que la nouvelle ligne leur donnait des envies de découvrir la ville lumière. Bruxelles 3H38 DE L’AVIS DE NOMBREUX usagers de la SNCF et associations de consommateurs, les tarifs des TGV continuent à s’apparenter à une véritable jungle. En cause : une mécanique tarifaire basée sur le système du « yield management » (littéralement « gestion du rendement ») qui fixe et rehausse les tarifs par paliers de prix en fonction notamment de la date de départ, du jour de réservation et du taux de remplissage du train. Pour redorer le blason du TGV, produit phare de la SNCF dont la marge opérationnelle est tombée à 10,4 % en 2014 (contre 18 % en 2007), Rachel Picard, directrice générale de Voyages SNCF, avait promis au prin- temps 2015 « de retravailler sur la lisibilité tarifaire et revoir le système de yield management tout en travaillant parallèlement sur les cartes de réduction ». Si la seconde promesse semble avoir été tenue (les cartes offrent désormais des réductions sur tous les voyages y compris sur les prix Prem’s ainsi que sur les voyages vers l’Allemagne, le Luxembourg et la Suisse), l’engagement apparaît plus difficile à tenir concernant la première : « C’est en cours. On procède par étapes », déclare-t-elle. « On met davantage de places à prix plancher en vente et d’ores et déjà les gens disposant d’une carte de fidélité voient s’afficher leur tarif Rachel Picard, directrice de Voyages SNCF. PHOTO FRANÇOIS MARECHAL réduit et le tarif loisir du jour sur le site », ajoute celle qui précise que la mécanique s’appuie sur 37 catégories de prix. Autre anomalie, pour ne pas dire « discrimination » : pour un Strasbourgeois, le plein tarif de référence pour aller en TGV à Paris en 2 h 20 reste à ce jour supérieur de 4 à 5 euros à celui payé par un Lyonnais qui peut rejoindre Paris en 2 heures ! « Ces tarifs sont homologués par l’État et tiennent compte de la date de mise en service des LGV », se défend Mme Picard en relevant que la capitale alsacienne allait passer sous les 2 heures le 3 juillet. X.T. R