Chanson anglaise engagée - Collège Nathalie Sarraute

Transcription

Chanson anglaise engagée - Collège Nathalie Sarraute
SUNDAY, BLOODY SUNDAY
U2
1983
I can't believe the news today.
I can't close my eyes and make it go away.
How long, how long must we sing this song ?
How long ? 'Cause tonight we can be as one.
Broken bottles under children's feet.
Bodies strawn across a dead end street.
But I won't heed the batle call.
It puts my back up, puts my back up against the wall.
Sunday, bloody Sunday.
Sunday, bloody Sunday.
And the battle's just begun.
There's many lost, but tell me who has won ?
The trenches dug within our hearts.
And mother's children, brothers, sisters torn apart.
Sunday, bloody Sunday.
Sunday, bloody Sunday.
How long, how long must we sing this song ?
How long ? 'Cause tonight we can be as one.
Tonight, tonight.
Sunday, bloody Sunday.
Sunday, bloody Sunday.
Wipe the tears from your eyes.
Wipe your tears away.
Wipe your bloodshot eyes.
Sunday, bloody Sunday.
Sunday, bloody Sunday.
And it's true we are immune.
When fact is fiction and T.V. is reality.
And today the millions cry.
We eat and drink while tomorrow they die.
The real battle just begun.
To claim the victory Jesus won.
On a Sunday, bloody Sunday.
Sunday, bloody Sunday.
Thème évoqué :
Le texte fait référence aux événements du dimanche 13 janvier 1972, à Londonderry
(Irlande du Nord), où 13 civils furent tués et 13 autres furent blessés par les soldats
britanniques alors qu'ils faisaient une manifestation en faveur des droits civiques et de la
présomption d'innocence de membres de l'IRA, considérés comme coupables d'actes
terroristes sans qu'il y ait de preuve, et emprisonnés sans procès.
Composition de l'orchestre :
Bono (Paul Hewson) : chant
The Edge (David Evans) : guitare
Adam Clayton : basse
Larry Mullen Jr : batterie
Historique :
C'est avec son 3ème album, War, qui paraît en mars 1983, que le groupe U2 obtient son
premier grand succès et acquiert la renommée qui est la sienne. Avec cet album, U2
prend ouvertement position sur des sujets politiques comme les événements en Irlande du
Nord dans Sunday Bloody Sunday, ou la situation en Pologne avec New Year's Day
(soutient à Lech Walesa et au syndicat Solidarnosc), premier single extrait de l'album et
devenant rapidement un tube international.
L'album se classe n° 1 au Royaume-Uni et entre dans le Top 20 aux USA.
Il existe une autre chanson intitulée Sunday, Bloody Sunday interprétée par John Lennon,
avec des paroles encore plus provocatrices.
Structure :
Introduction avec un jeu de batterie très lourd, marqué, et une guitare jouant en arpèges.
Strophes 1 et 2
Pont instrumental pendant lequel la guitare abandonne les arpèges pour des accords.
Strophe 3
Refrain
Pont vocal reprenant la fin de la strophe 1 (How long must we sing this song?).
Refrain
Solo de guitare
Pont vocal reprenant la fin de la strophe 1 (How long must we sing this song?).
Refrain
Strophe 4
Coda sur le refrain se terminant par un « fade out ».
ANOTHER DAY IN PARADISE
Phil Collins
1989
She calls out to the man on the street
Sir can you help me ?
It’s cold and I’ve nowhere to sleep
Is there somewhere you can tell me ?
He walks on doesn’t look back
He pretends he can’t hear her
Starts to whistle as he crosses the street
Seems embarrased to be there.
Oh think twice
'Cause it’s another day for you and me in paradise
Oh think twice
'Cause it’s another day for you
You and me in paradise. (Just think about it !)
She calls out to the man on the street
He can see she’s been crying
She’s got blisters on the soles of her feet
She can’t walk but she’s trying.
Oh think twice
'Cause it’s another day for you and me in paradise
Oh think twice
It’s just another day for you
You and me in paradise. (Just think about it !)
Oh Lord ! Is there nothing more anybody can do ?
Oh Lord ! There must be something you can say !
You can tell from the lines on her face
You can see that she’s been there
Probably been moved on from every place
'Cause she didn’t ft in there.
Oh think twice
'Cause it’s another day for you and me in paradise
Oh think twice
It’s just another day for you
You and me in paradise. (Just think about it !)
It’s just another day for you and me in paradise ( x 3)
Thème évoqué :
Le texte a été écrit pour sensibiliser les personnes au problème des SDF.
Composition de l'orchestre :
Phil Collins : chant, claviers et batterie
David Crosby : voix
Leland Sklar : basse
Dominic Miller : guitares
Historique :
Another day in paradise est une chanson de Phil Collins sortie en tant que premier single
de l'album …But Seriously. Cette chanson peut être mise en regard de Man on the Corner
du groupe Genesis. Étant donné la gravité du sujet évoqué, la chanson ne possède pas
un rythme aussi pop que les autres chansons de l'album. Elle est la chanson avec laquelle
Phil Collins a obtenu le plus de succès.
Structure :
Couplet 1 et 2
Refrain
Couplet 3
Refrain
Pont vocal
Couplet 4
Refrain
Coda sur une variation du titre, se terminant par un « fade out ».
RUSSIANS
Sting
1985
In Europe and America, there's a growing feeling of hysteria
Conditioned to respond to all the threats
In the rhetorical speeches of the Soviets
Mr. Krushchev said we will bury you
I don't subscribe to this point of view
It would be such an ignorant thing to do
If the Russians love their children too.
How can I save my little boy from Oppenheimer's deadly toy
There is no monopoly in common sense
On either side of the political fence
We share the same biology
Regardless of ideology
Believe me when I say to you
I hope the Russians love their children too.
There is no historical precedent
To put the words in the mouth of the President
There's no such thing as a winnable war
It's a lie we don't believe anymore
Mr. Reagan says we will protect you
I don't subscribe to this point of view
Believe me when I say to you
I hope the Russians love their children too.
We share the same biology
Regardless of ideology
What might save us, me, and you
Is if the Russians love their children too.
Thème évoqué :
Sting dénonce les répercussions de la guerre froide et la doctrine de la destruction
réciproque entre les USA et l'URSS. Dans sa chanson, il dit qu'il espère que les Russes
aussi aiment leurs enfants, sous-entendant que c'est la seule chose qui pourrait sauver le
monde d'une guerre nucléaire.
Composition de l'orchestre :
Sting : chant et contrebasse
Kenny Kirkland : claviers
Historique :
Un an après la séparation du groupe The Police, Sting produit son premier album solo :
The Dream of the Blue Turtles.
Particularité de la chanson : Sting reprend le thème Lieutenant Kijé Suite écrit par le
compositeur russe Sergei Prokofiev.
Structure :
C'est une chanson strophique, comprenant 3 strophes. La coda reprend deux des quatre
derniers vers de la première strophe.
ANOTHER BRICK IN THE WALL (part 2)
Pink Floyd (Roger Waters)
1979
We don't need no education
We don't need no thought control
No dark sarcasm in the classroom
Teachers leave the kids alone
Hey ! Teachers ! Leave the kids alone !
All in all it's just another brick in the wall.
All in all you're just another brick in the wall.
We don't need no education
We don't need no thought control
No dark sarcasm in the classroom
Teachers leave the kids alone
Hey ! Teachers ! Leave us kids alone !
All in all you're just another brick in the wall.
All in all you're just another brick in the wall.
« Wrong, do it again ! »
« If you don't eat yer meat, you can't have any pudding. How can you have any pudding if
you don't meat your meat ? »
« You ! Yes, you behind the bikesheds, stand still laddy ! »
Thème évoqué :
Another Brick in the Wall est une chanson contestataire (protest song) qui dénonce la
rigidité des règles scolaires en général, et celle des internats en particulier. Elle reflète la
vision de Roger Waters sur l'enseignement conventionnel : en effet, il détestait ses
professeurs de collège et pensait que ces derniers étaient davantage intéressés par la
discipline que par la transmission des connaissances aux élèves. Ici, l'expression
« another brick in the wall » (« une autre brique dans le mur ») se rapporte à l'image du
professeur, qui est donc perçu comme l'un des facteurs déclenchants de l'isolement
mental de Pink, le héros de l'histoire contée dans l'album.
En 1980, en Afrique du Sud, la chanson fut adoptée comme hymne contestataire par des
étudiants noirs protestant contre l'apartheid sévissant alors dans les écoles du pays. Elle
fut par conséquent officiellement interdite par le gouvernement sud-africain pour motif
d'incitation à l'émeute.
Composition de l'orchestre :
Roger Waters : chant et basse
David Gilmour : chant et guitare
Richard Wright : claviers
Nick Mason : batterie
Historique :
Another Brick in the Wall est le titre de trois chansons du groupe Pink Floyd, composées
par Roger Waters autour d'une même mélode. Les trois parties figurent sur l'album The
Wall. Respectivement sous-titrées Part 1, Part 2 et Part 3, ces chansons sont importantes
dans le concept de l'album : elles marquent la construction du mur derrière lequel
s'enferme Pink, le personnage principal de l'album.
Sur l'album, cette chanson est la suite de The Happiest Days of Our Lives. Ces deux
chansons sont parfois enchaînées à la radio (particulièrement dans les stations rock) à
cause de leur liaison, tant sur le plan musical que sur celui des paroles.
La chanson comporte une partie de batterie très marquée, des parties de guitares
distinctes en arrière-plan, ainsi qu'un solo de guitare très rock. Elle présente également
une chorale d'enfants pour la seconde partie. Lorsque la chanson se termine, on entend
des bruits de cour de récréation ainsi que des professeurs grondant les enfants. Elle se
termine avec une sonnerie de téléphone permettant l'enchaînement avec le titre suivant
de l'album.
Le tempo disco a été suggéré par le producteur Bob Ezrin. C'était inattendu de la part de
Pink Floyd qui était réputé pour sa musique faite pour être écoutée, et non pour être
dansée. Ezrin en a eu l'idée après avoir écouté le musicien disco Nile Rodgers à New
York.
Dans le film Pink Floyd : The Wall réalisé par Alan Parker en 1982, le personnage, Pink,
est vexé que son professeur l'ait ridiculisé en lisant un de ses poèmes devant le reste de
la classe. Les paroles de ce poème sont les mêmes que celles de Money, une autre
chanson de Pink Floyd extraite de l'album The Dark Side of the Moon.
Structure :
La chanson ne comporte qu'une strophe qui sera répétée avec quelques petits
changement de paroles.
STROPHE 1 chantée par Roger Waters
STROPHE 1b chantée par la chorale d'enfants
SOLO long solo de guitare interprété par David Gilmour
BRUITAGES enfants, brimades, téléphone
ASIMBONANGA (MANDELA)
Johnny Clegg & Savuka
1987
ASIMBONANGA (We have not seen him)
ASIMBONANG' UM MANDELA THINA (We have not seen Mandela)
LAPH' EKHONA (In the place where he is...)
LAPH' EHLELI KHONA (In the place where he is)
Oh The sea is cold and the sky is grey.
Look across the island into the bay.
We are all islands 'till comes the day.
We cross the burning water.
ASIMBONANGA (We have not seen him)
ASIMBONANG' UM MANDELA THINA (We have not seen Mandela)
LAPH' EKHONA (In the place where he is...)
LAPH' EHLELI KHONA (In the place where he is)
A seagull wings across the sea.
Broken silence is what I dream.
Who as the words to close the distance
Between you and me ?
ASIMBONANGA (We have not seen him)
ASIMBONANG' UM MANDELA THINA (We have not seen Mandela)
LAPH' EKHONA (In the place where he is...)
LAPH' EHLELI KHONA (In the place where he is)
Steven Biko :
ASIMBONANGA (We have not seen him)
ASIMBONANG' UMFOWETHU THINA (We have not seen our brother)
LAPH' EKHONA (In the place where he is...)
LA WAFELA KHONA (In the place where he died...)
Victoria Mxenge :
ASIMBONANGA (We have not seen him)
ASIMBONANG' UMFOWETHU THINA (We have not seen our brother)
LAPH' EKHONA (In the place where he is...)
LA WAFELA KHONA (In the place where he died...)
Neil Aggett :
ASIMBONANGA (We have not seen him)
ASIMBONANG' UMFOWETHU THINA (We have not seen our brother)
LAPH' EKHONA (In the place where he is...)
LA WAFELA KHONA (In the place where he died...)
HEY WENA (Hey you…)
HEY WENA NAWE (Hey you and you as well…)
SOZIFIK A NINI LA' SIYAKHONA (When will we arrive at our true destination ?)
ASIMBONANGA (We have not seen him)
ASIMBONANG' UM MANDELA THINA (We have not seen Mandela)
LAPH' EKHONA (In the place where he is...)
LAPH' EHLELI KHONA (In the place where he is)
Thème évoqué :
Le texte, politiquement engagé (surtout pour l'Afrique du Sud de l'époque) fait référence à
l'île de Robben au large du Cap, sur laquelle Nelson Mandela était emprisonné. Sont
également cités les noms de Steven Biko, Victoria Mxenge et Neil Aggett, militants de la
lutte contre l'apartheid.
Composition de l'orchestre :
Johnny Clegg : chant et guitare
Steve Mabuso : claviers
Jabu Mabuso : basse
Derek de Beer : batterie
Keith Hutchinson : saxophone et flûte
Dudu Zulu : percussions
Historique :
Asimbonanga est une chanson du groupe sud-africain Savuka dirigé par Johnny Clegg.
Elle est extraite de l'album Third World Child qui a propulsé le groupe à la tête de
l'actualité musicale à la fin des années 80.
Particularité de la chanson : le titre et le refrain sont écrits et chantés en zoulou, les
couplets en anglais. C'est un acte particulièrement provocateur au temps de l'apartheid,
surtout de la part d'un groupe multiracial composé de Blancs et de Noirs. Le titre « Nous
ne l'avons pas vu » fait référence au fait qu'avant sa captivité, Mandela devait toujours se
cacher de la police.
Structure :
Refrain a cappella.
Couplet 1
Refrain
Couplet 2
Refrain
Pont vocal pendant lequel sont évoqués les noms de militants anti-apartheid.
Refrain se terminant par un « fade out ».
STRANGE FRUIT
Billie Holiday
1939
Southern trees bear a strange fruit,
Blood on the leaves and blood at the root,
Black bodies swinging in the southern breeze,
Strange fruit hanging from the poplar trees.
Pastoral scene of the gallant south,
The bulging eyes and the twisted mouth,
Scent of magnolias, sweet and fresh,
Then the sudden smell of burning flesh.
Here is fruit for the crows to pluck,
For the rain to gather, for the wind to suck,
For the sun to rot, for the trees to drop,
Here is a strange and bitter crop.
Thème évoqué :
Le texte est un poème écrit en 1937 par Abel Meeropol sous le pseudonyme de Lewis
Allen. Il décrit les scènes de lynchage qui étaient monnaie courante dans le sud des ÉtatsUnis au début du XXème siècle. Cette chanson a été considérée comme une déclaration
de guerre marquant le début des manifestations pour le mouvement des droits civiques.
Composition de l'orchestre :
Billie Holiday : chant
C'est une chanson de jazz, l'orchestre est donc à « géométrie variable ». On peut trouver
des versions minimalistes (la voix est accompagnée du seul piano) ou des versions plus
élaborées avec davantage d'instruments (comme la version du Café Society Band
comprenant trompette, saxophones alto et ténor, guitare, piano, contrebasse et batterie).
Historique :
Après la première interprétation par Billie Holiday du morceau en 1939 au Café Society à
New York, la salle resta tout d’abord plongée dans un lourd silence puis de timides
applaudissements se firent entendre, qui s’amplifièrent au fur et à mesure. Billie Holiday
prit l'habitude de chanter Strange Fruit en fin de programme. Elle demandait alors le
silence et les lumières s'éteignaient, mis à part un spot braqué sur la chanteuse qui gardait
les yeux fermés pendant toute l’introduction. Puis elle articulait lentement les paroles,
donnant à chaque mot le poids nécessaire avant de conclure la chanson comme un cri,
puis de baisser la tête avant qu'on ne fasse l'obscurité complète. Lorsque la lumière
revenait, la scène était vide, la chanteuse l'ayant quittée tant elle était secouée et émue
par la portée des paroles.
Structure :
La chanson s'articule de façon strophique (sans refrain) : trois strophes avec des rimes
plates (aabb) et un nombre de pieds irrégulier.