SPB 2-09 Cover1 - Fédération Royale des Corps de Sapeurs

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SPB 2-09 Cover1 - Fédération Royale des Corps de Sapeurs
Bureau de dépôt : EUPEN 1
BELGIQUE · BELGIË
P.P.
4700 EUPEN 1
9/348
FÉDÉRATION
FÉDÉRATION ROYALE
ROYALE DES
DES CORPS
CORPS DE
DE
SAPEURS-POMPIERS
SAPEURS-POMPIERS DE
DE BELGIQUE
BELGIQUE
AILE
AILE FRANCOPHONE
FRANCOPHONE––GERMANOPHONE
GERMANOPHONE a.s.b.l.
a.s.b.l.
PÉRIODIQUE
PÉRIODIQUE TRIMESTRIEL
TRIMESTRIEL –– N°
N° 2/2009
2/2009
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
3
Sommaire
ÉDITORIAL .......................................................................................................................................... 4
LA VIE DE LA FÉDÉRATION
Éghezée, le 24 avril 2009 :
Réunion du Conseil d’Administration
6
........................................................................
COSI : compte-rendu de la réunion du 5 mars 2009
7
.................................
COSI : compte-rendu de la réunion du 26 mars 2009
8
..............................
85e année
N° 2 – 2009
Tragique intervention,
rue des Alliés à Forest
LA VIE DES UNIONS
Site web :
www.frcspb.be
Exercice Catastrophe
de la Zone Hainaut-Est
...........
À L’ÉTRANGER
Mexique : Sierras et tequila,
sombreros et bomberos… ... 25
Rédacteur en Chef
Michel MÉAN
Rue de Charleroi 556 · 6140 Fontaine-l’Évêque
GSM : (0475) 44 25 72
E-mail : [email protected]
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Éditeur responsable :
Marc GILBERT
Rue des Vignes 2 · 5060 Sambreville
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Daniel REQUETTE
Chaussée de Namur 28 · 5310 Éghezée
Tél. : (081) 81 18 14 · Fax : (081) 81 14 58
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Annonce : 5 Miles
du Brabant wallon
........................
14
AU SERVICE DU SAPEUR
Priorités 2009 du Centre
de Connaissances ....................... 15
Nouveaux Animaux
de Compagnie,
nouveaux dangers ....................... 16
Abonnement : 15 €
à verser sur le compte n° 001-2349927-81
de Sapeur-Pompier Belge
Chaussée de Namur 28 · 5310 Éghezée
avec communication :
Abonnement + nom + prénom et adresse
LE SAPEUR-POMPIER
EN BALADE
Eupen
........................................................
30
ASPECTS TECHNIQUES
Les eurocodes et
leur futur usage par
les services incendie
.................
34
Que signifie ATEX 100A,
ATEX 95, ATEX 118A
et ATEX 137 ? .................................... 37
Imprimé par
Imprimerie KLIEMO s.a.
Hütte 53 · 4700 Eupen
Tél. (087) 59 50 00 · Fax (087) 55 57 81
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Tous les articles de cette édition n’engagent
que la responsabilité de leurs auteurs.
20
10
Siège Administratif
Secrétariat de rédaction :
Isabelle SAUSSEZ
E-mail : [email protected]
..............
Le système de transport
d’eau en grande quantité
sur de longues distances
......
38
INTERVENTIONS
INTÉRESSANTES
Histoires d’eau
.................................
18
Changement d’adresse – Adresse incorrecte
Prière de renvoyer l’étiquette
de la présente revue corrigée à :
Michel MÉAN
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E-mail : [email protected]
Notre couverture :
Eupen : Un véhicule unique
en Europe pour les
feux dans les Fagnes.
4
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
Éditorial
Chers Collègues,
Chers Amis,
Dans le contexte actuel si difficile, face à la grave crise bancaire,
économique et sociale qui nous frappe, face à la recrudescence du taux de
chômage et aux nombreuses pertes d’emploi et pertes financières, il nous faut
continuer, avancer, sans jamais baisser les bras.
Aussi, je suis heureux de vous annoncer enfin une avancée dans le cadre
de l’évolution de notre réforme : il s’agit de la mise en place des « Task-Forces ».
Que sont les « Task-Forces » ? Très concrètement, il s’agit de faire procéder
par des gens de terrain – et c’est la première fois que les gens de terrain sont
consultés et que leur avis va maintenant pouvoir compter – à l’analyse de ce
qui se passe et de ce qui existe en termes de moyens, que ce soit en
personnel, en matériel, en risques potentiels, et ce au niveau de chaque zone
de secours. C’est prendre véritablement une photo de la situation réelle de
terrain. L’objectif est clairement de vérifier si ce qui a été fait ou qui est fait est
correct et d’en arriver in fine à une analyse parfaite des besoins.
Bien entendu, cette analyse représente un coût. Le Gouvernement a
décidé de dégager plus de 5 millions d’euros afin de rendre possible ce travail.
D’aucuns diront que c’est cher payer pour de simples statistiques. Ils se
trompent. Cette étude – qui devrait être clôturée pour fin décembre 2009- est
essentielle pour mener à bien et au mieux la réforme.
Le centre fédéral de connaissances apportera un appui technique aux
diverses Task-Forces et d’ici la fin de l’année, les réels besoins seront enfin
définis et identifiés.
Je salue et remercie Monsieur le Ministre de l’Intérieur pour son soutien et
son implication à ce stade.
Je me dois en outre d’insister sur le fait qu’il y a une forte volonté des
pompiers de voir en leurs futurs Commandants de zone de véritables managers
disposant à la fois d’une formation au management digne de ce nom, d’une
expérience opérationnelle indéniable ainsi qu’une réelle connaissance de la
profession. Ils seront les garants de prises de décisions judicieuses et
adéquates en cas de catastrophe.
Mais quid en matière de financement de cette réforme, en pleine tourmente
économique ? Les banques ont, elles, été refinancées par le Gouvernement.
J’interviendrai à mon tour auprès des représentants des partis politiques et
chacun sera mis face à ses responsabilités.
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
5
Éditorial
Le coût majeur de cette réforme sera bien évidemment représenté par les
dépenses en personnel. Nous devons rester attentifs à la définition du nouveau
statut, en étant conscients qu’il y aura davantage de professionnels qu’à l’heure
actuelle, en gardant à l’esprit la réglementation sur le temps de travail (Loi du
14 décembre 2000) à laquelle nos services semblent être bel et bien soumis - à
l’heure où je vous écris aucune instance n’est en mesure de l’affirmer ni de
l’infirmer… Je rappelle si besoin est qu’il s’agit de dispositions européennes
auxquelles aucun État membre ne peut déroger sous peine d’être sanctionné.
Je tiens également à souligner et à insister sur le rôle primordial des
Gouverneurs en ce qui concerne les Task-Forces. Les Gouverneurs sont en
effet le moteur de la mise en place des zones, depuis leur création, tout au long
des travaux et au-delà de leur aboutissement. Ils assureront une mission
d’impulsion, de coordination et d’appui, de contrôle et de rapport régulier
auprès du SPF Intérieur.
Enfin, à ceux qui dénoncent un manque de communication quant à la
réforme et à son avancement, je répondrai qu’il existe un site spécifique où
chacun peut trouver toutes les informations utiles et où il lui est loisible de
poser toutes les questions souhaitées : www.securitecivile.be. Ces pages web
sont entièrement consacrées à la réforme de la sécurité civile et sont ouvertes
à tous, citoyens ou professionnels des secours. Il est même possible de
s’inscrire à leur newsletter afin de recevoir régulièrement des informations de
qualité en ligne directe de l’administration.
Je terminerai en signalant que nous devons hélas toujours nous battre
contre la volonté de certains politiciens, farouches opposants à notre projet, qui
introduisent à tour de main des recours contre les Arrêtés et autres Circulaires
qui paraissent dans ce cadre. Nous ne pouvons que ressentir une violente
envie de révolte et un profond sentiment de tristesse face à de telles réactions
et nous interroger quant à leur motivation sous-jacente… Rappelons que la
réforme n’a d’autre but que d’apporter davantage de sécurité à la population et
au personnel intervenant.
Puisse notre pays trouver la sagesse, la force, l’inspiration et le
financement nécessaire pour notre réforme en vue d’une unité nationale et d’un
rayonnement international.
Je vous souhaite à toutes et tous d’excellentes vacances d’été. Puissentelles vous apporter sérénité, réconfort, repos et rapprochement d’avec vos
familles et vos amis.
Je reste à votre écoute et vous remercie de votre confiance.
LE PRÉSIDENT, CDT. MARC GILBERT
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Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
La vie de la Fédération
Éghezée, le 24 avril 2009
Réunion du Conseil d’Administration
1. Accueil par le Président
3. Le PV du 27/03/09 est ap-
Le Président GILBERT accueille
les participants et ouvre la
séance à 14 h 00.
prouvé avec quelques petites
modifications effectuées en réunion.
treront aussi par Ryanair, les
frais de voyage estimés à 400 €
maximum seront pris en charge
par la Fédé.
4. Suite à l’annexe 6, le SPF
8. Monsieur Thierry LEMOINE
Intérieur a créé deux groupes
de travail concernant :
propose des logos pour le
Centre de Connaissances, le
C.A. pense qu’aucun n’est vraiment valable. À revoir.
2. Appel des
Administrateurs
Présents :
• GILBERT Marc, Président
(Namur)
• REQUETTE Daniel, Trésorier
Administrateur (Namur)
• BODART Francis,
Administrateur (Namur)
• VOS DE WAEL Philippe,
Administrateur (Brabant
Wallon)
• GIBSON Alain, Administrateur
(Brabant Wallon)
• FILLEUL Philippe, VicePrésident (Brabant Wallon)
• LOWAGIE Pol, Vice-Président
(Hainaut)
• STAQUET Philippe,
Administrateur (Hainaut)
• DE MEYER Yves,
Administrateur (Hainaut)
• GUISLAIN Olivier,
Administrateur (Liège)
• MARGREVE Franz-Joseph,
Administrateur (Liège)
• LOUIS Jacques,
Administrateur (Luxembourg)
• HUET Thierry, Administrateur
(Luxembourg)
• EVEN Joël, Administrateur
(Luxembourg)
Excusés :
• HORNICK Catherine,
Secrétaire, Trésorière-adjointe
• HONDERS José,
Administrateur (Liège)
• MÉAN Michel, Rédacteur en
chef de la revue
Nombre de votants : 14/15.
1° Groupe de travail « charge
calorifique » – désignation de
F. HENRY
2° Groupe de travail « éléments
structurels » – désignation JF
SOUGNE
Le C.A. avalise les deux candidats.
5. Courrier du Capt. J. LOUIS,
membre de la Task-Force de la
zone de secours du Luxembourg demandant le détachement de la secrétaire de la Fédé
Catherine HORNICK comme
agent administratif de la TaskForce du Luxembourg. Accord
du
C.A.
pour
détacher
Catherine HORNICK à la TaskForce du Luxembourg, signature du contrat de détachement
et le trésorier enverra chaque
mois les frais de traitement au
Gouverneur du Luxembourg.
6. Le Président demande au
C.A. si on connaît un secrétaire
pour faire les listes des
membres, le suivi Mobistar et
les cartes d’identités des pompiers. Le Capt. Pol LOWAGIE
propose Pol VOET un ancien
secrétaire de la Fédé. Accord
du C.A.
7. Pour le Congrès en Italie,
Franz-Joseph MARGREVE et
son épouse seront de la partie
et partiront en Mobil-home avec
un pompier et son épouse de
Malmedy qui eux rentreront par
Ryanair. Peut-être le Président,
deux pompiers de Sambreville
et une épouse partiront et ren-
9. Un mail de T. HUET et un
des pompiers de Mons concernant le projet d’A.R. « aide adéquate » sont analysés par le
C.A. Débat entre O. GUISLAIN,
T. HUET et P. STAQUET sur
l’A.R. O. GUISLAIN propose de
rencontrer les U.P. pour leur
présenter l’A.R. Le C.A. avalise
et des dates sont dès lors proposées à Olivier : Andenne le
13 mai à 09 h 00, Neufchâteau
le 14 mai à 18 h 00 et Jurbise
le 3 juin à 14 h 00.
10. En ce qui concerne la réforme, le courrier destiné au
Ministre n’a pas encore été rédigé mais le Président a été
contacté par les partis politiques (MR, Cdh et Écolo). Des
questions parlementaires vont
être posées au Ministre de
l’Intérieur concernant :
1° Les moyens financiers pour
2010
2° Le Commandant de Zone, un
pompier oui ou non ?
3° Le statut du pompier est-il un
copié-collé de la police
4° Une Sécurité Civile oui ou
non ?
5° Le fond globalisé a été raboté de 10 %
Un courrier va être envoyé au
Ministre.
11. Mise en place de la TaskForce :
– Brabant ; ok
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
7
La vie de la Fédération
– Luxembourg ; 3 officiers + F.
LEBOUTTE + C. HORNICK
– Liège, à déterminer
– Hainaut, suivant demande
– Namur, les Bourgmestres se
rencontrent le 29/04
– Toutes les 6 semaines : réunions à Bruxelles pour faire
le point sur l’avancement des
travaux. Deux membres du
Centre de Connaissances assureront le suivi.
12. À Courtrai, une présentation de la réforme a été faite par
COSI
le Capt. G. VAN DE GAER et
celle-ci est différente du point
de vue des wallons : 3 niveaux
de recrutement (Sapeur, Sergent, Officier). La Fédération estime qu’il n’est pas normal de
recruter au grade de sous-officier directement.
13. Divers
Le Cdt P. VOS DE WAEL demande si on peut obtenir des
subsides pour les vêtements
de feu. Le Président répond
qu’il recevra prochainement un
courrier du SPF intérieur stipu-
lant l’attribution des subsides
pour les sapeurs pompiers recrutés entre janvier 2009 et
mars 2009.
La séance est levée à 17 h 30.
Prochaine réunion
La prochaine réunion du C.A.
aura lieu le Mardi 19 mai à
18 heures à Eghezée.
LE PRÉSIDENT,
CPT-CDT LIC. M. GILBERT
LE SECRÉTAIRE FF,
CAPT. D. REQUETTE
Compte-rendu de la
réunion du 5 mars 2009
Présents
Y. STORDEUR, P. DEGEEST, Y. VANDERDONCKT, M. DEDONCKER, P. MINNAERT,
D. PARIS, Q. GREGOIRE, X. LAMBIN,
Ph. BOULANGER, R. LANDRAIN, F. DEFFENSE,
Excusés
T. FIERENS, S. GYDE, H. DePOORTERE,
C. MARCHAL
1. Approbation du dernier CR
de la réunion du 5 mars 2009
2. Présentation et résumé des travaux
du CCU par J.P. CHARLIER
3. Communication sur le projet de
modification des critères de sélection
des postes radios portables
4. Projet de simplification du fleetmapping
4.1. La proposition de Liège basée sur le cours
opérationnel du centre provincial de formation et réalisé par T. Fierens fait l’unanimité
quant à sa qualité. Le groupe décide de
l’adopter comme base de départ de notre réflexion.
4.2. Dans les grandes lignes, ce dispositif s’appuie sur une gestion de la routine par le dispatching. S’il n’attribue pas de groupe de travail pour la mission, tout le monde reste sur le
groupe routine. Les groupes projets sont at-
tribués localement ou par zone ? La question
reste ouverte. Dans le cadre d’une zone,
cette procédure est tout à fait transposable.
Les membres de COSI pensent en majorité
que l’on peut conserver les groupes locaux
existants actuellement pour des besoins locaux des casernes, par exemple pour des
exercices ou des interventions différées
(pompages ou nids de guêpes).
4.3. Cependant, il apparaît que, dans certaines
provinces, il faudra au moins un dispatching
par zone, en complément du dispatching
provincial prévu par le SPF.
4.4. Interventions avec la Protection Civile : seuls
les groupes provinciaux sont à disposition.
Dans la Prov de LG, les groupes routines locaux ont été ajoutés car la PC effectue des
missions Disc1 sur certains territoires.
4.5. Pour le groupe COSI, il est indispensable,
pour un dispatching, d’avoir un DWS.
4.6. Les groupes numérotés doivent être gardés,
par facilité car des dénominations peuvent
entraîner des confusions (local, zonal, …) et
des groupes locaux échangés pourraient porter le même mnémonique (incendie ou plongeurs). Il n’y a pas assez de place pour ajouter des dénominations, du moins sans rendre
le texte illisible sur l’écran car trop petit.
4.7. Le groupe COSI juge inutile, pour les postes
radios de chaque fois reprendre la mnémonique « GI », cela engendre même des confusions dans les groupes multidisciplinaires.
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Le Sapeur-Pompier Belge
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La vie de la Fédération
5. Contrats de maintenance
Les conditions des contrats de maintenance actuelles ne permettent pas de les adopter dans la
grande majorité des cas : le ratio coût – efficacité
est dissuasif. La balle est dans le camp des fournisseurs.
6. La problématique des
kits de programmation…
… a également été évoquée avec leurs coûts, l’investissement en maintenance (suivi des versions
de programmes) et la formation des « programmeurs ».
7. Points divers
La compatibilité DMO des radios a été évoquée
dans le cadre des communications multidisciplinaires et l’utilisation des Gateway.
COSI
8. La réunion est clôturée avec le report
à la réunion suivante
8.1. Projet de procédure d’utilisation du fleetmapping multidisciplinaire.
9. La prochaine réunion est fixée
le 26 mars 2009 à 14 heures à Éghezée
Ordre du jour :
• résumé du dernier CCU
• présentation des projets provinciaux de simplification du fleetmapping
• projet de procédure d’utilisation du fleetmapping multidisciplinaire.
Prochaines réunions : le 30 avril, le 28 mai et le
25 juin à 14 heures à ÉGHEZÉE.
Compte-rendu de la
réunion du 26 mars 2009
Présents
Y. STORDEUR, P. DEGEEST, Y. VANDERDONCKT, M. DEDONCKER, P. MINNAERT,
D. PARIS, Q. GREGOIRE, X. LAMBIN,
Ph. BOULANGER, R. LANDRAIN, F. DEFFENSE,
T. FIERENS
Excusés
S. GYDE, H. DePOORTERE, C. MARCHAL
1. Approbation du dernier CR
de la réunion du 5 mars 2009
2. Présentation et résumé des travaux
du CCU par J.P. CHARLIER
3. Communication de F. Deffense sur l'état
des lieux en matière de couverture
La liste des mâts on AIR, prévus et bloqués sera
diffusée aux participants. La position d'ASTRID
est actuellement d'attendre le déblocage budgétaire pour lancer les travaux sur les mâts bloqués.
Pour les travaux en cours, ceux-ci seront achevés. On attend beaucoup du rapport d'audit de
Deloitte. Le CCU a fait le maximum pour mettre la
pression sur le Ministre de l'Intérieur. On conseille
d'actionner les Bourgmestres afin qu'ils fassent
pression sur le Gouvernement. Il est également
conseillé, dans les provinces où cela est possible
de répertorier en détail les zones à problèmes et
de développer les arguments opérationnels : en
multidisciplinaire, c'est plus cohérent.
4. Réglementation pour diminuer
les rayonnements des antennes
Voir http://telecomastrid.over-blog.com. La réglementation bruxelloise a été reportée jusqu'en
septembre. Il est possible que les autres régions
emboîtent le pas mais il n'existe pas de certitudes
à ce propos.
5. Le Capt Minnaert demande s'il existe
une solution pour l'utilisation d'ASTRID
par des employés communaux
Dans le cadre des plans catastrophes communaux, certains services (voirie et travaux notamment) sont amenés à devoir participer au PCOps, or ils ne peuvent pas y être présents
constamment. Il n'existe pas d'interdiction à utiliser ASTRID comme moyen de communication
dans une commune et, dans ce cadre, des
moyens organiques et des groupes « privés » peuvent être alloués. En extension, des groupes multidisciplinaires locaux peuvent y être placés pour
les besoins de plans catastrophes communaux.
6. Projet de simplification du fleetmapping
6.1. Une alternative à la proposition de Liège serait de ne plus utiliser les groupes locaux. En
principe le dispatching provincial envoie les
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
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La vie de la Fédération
missions et donne les groupes de projets zonaux à la mission en cas de besoin. Pour les
missions non-urgentes, la proposition est
d'utiliser les groupes provinciaux B et M. suivant les besoins.
6.2. Une autre alternative est mise sur la table par
Mouscron mais le groupe demande de le
faire par écrit pour la prochaine réunion. Le
représentant du Hainaut est chargé de diffuser cette proposition par écrit pour la prochaine réunion.
6.3. Le groupe COSI est d'avis qu'une procédure
identique pour toutes les zones est impossible car le nombre de SI par zone varie de
2 à plus de 15. Il vaut mieux partir d'une base
opérationnelle que d'une base zonale qui ne
sert qu'à la gestion administrative. Pour cela,
partir de la province paraît plus cohérent.
6.4. Interventions avec la Protection Civile : il est
fort difficile à la PC de travailler avec des organisations basées sur les zones. Les erreurs
de communication engendrées par le
nombre de choix possible pourraient rendre
celles-ci impossibles. Il faut tenir compte de
la politique de renfort pour l'organisation des
communications, même en local.
6.5. Le mnémonique des zones basé sur la position de la rose des vents, n'est pas très parlant pour l'utilisateur de terrain. Il est proposé
une mnémonique sur le nom de zone mais
ceci ne fait pas l'unanimité car, pour certains,
cela n'est pas plus facile et renforcera peutêtre la notion de territoire que la réforme veut
faire disparaître. La discussion continuera
avec des propositions plus concrètes lors de
la prochaine réunion.
7. La réunion est clôturée avec le report
à la réunion suivante
8. La prochaine réunion est fixée
le 30 avril 2009 à 14 heures à Éghezée
Ordre du jour :
• projet de procédure d'utilisation du fleetmapping multidisciplinaire sur base zonale et provinciale.
• Procédure radio interne à la zone lorsque deux
envois sont nécessaires.
• Communication sur l'état des lieux en matière
de couverture radio.
Prochaines réunions : le 28 mai et le 25 juin à
14 heures à ÉGHEZÉE.
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Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
La vie des Unions
Exercice Catastrophe de la Zone Hainaut-Est
Les services de secours de la zone Hainaut-Est
s’étaient donnés rendez-vous le vendredi
13 mars à l’Aquacentre d’Erpion pour un
exercice multidisciplinaire de grande ampleur.
Beaumont et Philippeville… Son église Ste MarieMadeleine, son passé verrier et surtout, pour ce
qui nous occupe, les toutes récentes infrastructures du village de vacances entourant son Aquacentre.
18 h 00
Un incendie d’origine électrique se déclare dans
l’armoire générale au sous-sol des installations.
18 h 04
L’alerte est donnée au 100.
Deux conduites d’acide chlorhydrique et d’hypochlorite de Sodium cheminent au-dessus de l’armoire électrique. Les réserves du local chimique
(2 x 100 l) se trouvent dans la même cave.
18 h 19
Cet exercice qui a été élaboré par le Lt Fabrice
Pierard du Service Incendie de Beaumont a permis à près d’une centaine de participants et d’observateurs de tester le plan d’urgence froidchapellois et d’évaluer la réponse apportée à ce
scénario par les cinq disciplines.
Ces manœuvres multidisciplinaires ont mis à jour
certaines failles et lacunes… Celles-ci seront analysées et décortiquées afin que ces erreurs nous
permettent d’améliorer nos procédures et renforcent au quotidien nos prochaines interventions.
1. Compte-rendu de l’exercice
Erpion, petit village de l’entité de Froidchapelle à
l’entrée de la Botte du Hainaut à mi-chemin entre
Le départ incendie de Beaumont franchit l’entrée.
Aidés d’un plan des installations, les hommes du
feu beaumontois attaquent l’incendie, s’en rendent maîtres assez rapidement et évacuent une
victime des sous-sols mais…
… Mais ils ne savent pas encore à cet instant que
de nombreux touristes présents dans l’atmosphère toxique de la piscine attendent les secours.
La première équipe médicale descendue sur les
lieux, ignorant la nature du danger, pénètre dans
la piscine et, avec l’aide des secouristes présents, entame l’évacuation des victimes… Ceuxci doivent bien vite battre en retraite tant l’atmosphère est piquante et irritante. Les sapeurs,
équipés d’A.R.I., prennent la relève aux commandes de la petite noria.
18 h 52
L’emplacement du PMA vient d’être défini par la
D2 : il sera installé au milieu du giratoire d’accès à
la piscine et aux courts de tennis du site. Sans
doute cet endroit a-t-il été choisi car les points IN
et OUT étaient facilement repérable et que l’absence de vent le mettait à l’abri de tout risque
évolutif.
18 h 55
Alors que les secours éprouvent les pires difficultés à maîtriser un groupe d’handicapés, un combi
des forces de l’ordre (D3) prend position dans le
rond-point d’accès aux infrastructures et la première réelle coordination est réalisée sur le terrain
entre le Dir-Si (Adj. Beaumont) et les Dir-PCOps et
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
11
La vie des Unions
et Couvin (lots cata.) viennent tour à tour compléter le dispositif.
L’Inspecteur d’Hygiène a à peine le temps d’être
briefé par le Dir-Med qu’il doit déjà quitter le
PCOps pour rejoindre la Cellule de crise communale. Il y retrouve le Bourgmestre en contact téléphonique permanent avec le Dir-PCOps qui vient
d’affréter un car pour évacuer 20 impliqués vers
un lieu sûr.
19 h 24
Dir-Med qui arrivent à l’instant sur la catastrophe.
Ces derniers confirment l’emplacement du PMA.
Le Dir-PCOps officialise le périmètre d’exclusion
(bâtiment piscine + cafétéria), s’informe auprès
du C.T.A. de Charleroi concernant les produits impliqués, fait procéder au confinement des occupants du village de vacances et décide de l’envoi
de la CMIC (appelée en renfort à 18 h 29 par le S.I.
de Beaumont).
La petite noria continue à acheminer les victimes
vers le PMA où celles-ci sont déposées à même
le sol avant d’être enregistrées.
Le DSM se frotte les
mains… Son PMA est
fonctionnel et les premières
évacuations
vers les hôpitaux sont
en cours. De leur côté,
les hommes du feu
attendent toujours les
renforts CMIC en provenance de Charleroi… Ils mettent ce
temps à profit pour
éplucher la « fiche produit » qui leur a été faxée
par l’APS de Marche.
20 h 04
19 h 06
La tente apportée par le S.I. de Chimay est en
cours de montage.
Le S.I. de Thuin entre à son tour dans la danse…
Les pompiers thudiniens sont chargés de faire
une dernière reconnaissance afin de s’assurer
que toutes les victimes ont bien été évacuées. La
Croix-Rouge et les Services Incendie de Chimay
Le camion CMIC franchit le panneau de bienvenue du village de vacances. Il est suivi peu de
temps après du car des pompiers carolos à bord
duquel 20 membres de la CMIC ont pris place.
À peine ceux-ci ont-ils dressé leur tente qu’est
sifflée la fin de l’exercice…
2. Le débriefing de la D1
Une dizaine de jours après l’exercice d’Erpion, les
représentants de la D1 se sont réunis au S.I. de
Beaumont pour analyser son déroulement. Le colonel Daniel De Clercq, le Cdt Yves Demeyer, le
Cpt Dimitri Renier, les Lt Fabrice Pierard, Eric
Namèche, Michel Méan, Martial Lambreghts et
Olivier Dams ainsi que le Sgt Jean-Pol Hauspie
12
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
La vie des Unions
• Une vanne a été fermée par les intervenants
dans la salle technique. Il apparaît qu’il s’agissait de la vanne d’alimentation en eau des dévidoirs et non celle du traitement chloré des eaux
de la piscine.
• Le Lt Lambreghts déplore le manque de bilan et
l’imperfection de la reconnaissance. Le Colonel
De Clercq relève également qu’il n’y a jamais eu
de message d’ambiance envoyé vers le Centre
100 ou les dispatches locaux.
• Le Point de Première Destination (PPD) n’a pas
été déterminé de façon claire. Tous les renforts
se sont présentés dans le rond-point face à
l’Aquacentre. Il aurait été plus pratique d’utiliser
un parking de délestage, point de passage obligatoire de tous les véhicules.
ont mis en commun leurs observations et proposé certaines mesures correctrices.
Dans les grandes lignes, voici les remarques et
conclusions du groupe :
• En situation réelle, la première équipe médicale
aurait gonflé le nombre des victimes.
• Trois groupes de pompiers différents sont descendus dans la salle technique et ont cherché à
réaliser l’extinction et le sauvetage de la victime
alors que la première équipe s’en était déjà
chargée (syndrome « du Heysel »).
• Dans les premières minutes de l’intervention,
l’échange d’information et la coordination des
secours ont fait défaut.
• Le Cdt Demeyer déplore la lourdeur du plan de
communication provincial théorique. Il suggère
qu’au maximum une fonction soit à l’écoute de 2
groupes et que le Centre 100 et le comité de coordination communal soient placés sur un groupe
de conversation identique (Centre 100 et CCCDir-PCOps – Dir-Si, Dir-PCOps – Dir-Si – Chef de
départ, Dir-Si – Chef de départ-pompiers). Autre
problème soulevé : l’impossibilité de scanner les
groupes « projets » (folder Local, groupe 1, 2,
3,…) des Services appelés en renfort.
• L’identification visuelle des responsables de
Disciplines au moyen de chasubles de couleurs
doit être respectée. Le Dir-PCOps était le seul
responsable correctement identifié.
• Différentes suggestions sont apportées concernant le fonctionnement du PC-Ops : création
d’un secrétariat pour enregistrer l’entrée du matériel et des effectifs au PPD, utilisation de plusieurs PCOps propres à chacune des disciplines géographiquement situés l’un à côté de
l’autre.
• Sur le plan des communications, le Sgt Hauspie
n’est pas tendre… Il s’étonne des nombreuses
questions que les intervenants lui ont posées
durant le briefing concernant l’utilisation des
postes portatifs. Il insiste sur le fait qu’il est primordial de suivre le plan de communication établi par la province. Dans les faits, aucun groupe
multidisciplinaire n’a été ouvert (folder Cata),
aucune demande en ce sens n’a été faite auprès du centre 100. Jean-Pol Hauspie rappelle
le danger de saturation des réseaux GSM sur
catastrophe réelle et met en garde les Officiers
contre l’utilisation de ce moyen de communication au PCOps. Dans l’enceinte de la piscine,
faute de réseau Astrid, les intervenants sont
passés en DMO,… Certains messages se sont
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
La vie des Unions
perdus sur le Mode Direct. Il faut veiller à passer
en DMO local et ne pas se trouver sur un autre
groupe du Mode Direct.
• Le Cpt D. Renier signale que le Dir-Info communal s’est présenté au PCOps. Sa place n’est pas
sur le chantier mais bien au Centre de Crise
communal.
• Les délais d’intervention en ce qui concerne la
CMIC ont été jugés excessifs. Si les temps de
rappel du personnel et de déplacement jusqu’à
l’intervention sont incompressibles, il faut trouver une autre voie pour accélérer la mise en
place de la CMIC. Le Lt O. Dams suggère l’envoi direct des premiers intervenants vers le
chantier afin d’accélérer la mise en place du
matériel et la collecte des données. Idéalement,
des installateurs, des habilleurs et déshabilleurs
CMIC auraient pu être trouvés parmi les pompiers des autres centres déjà sur place. Ceci implique de former une partie du personnel des
Services de la zone au drill de la CMIC.
LT DAMS O.,
S.R.I. CHARLEROI
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Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
La vie des Unions
Union Provinciale des Sapeurs Pompiers
du Brabant Wallon et Bruxelles Capitale (partie francophone)
Cross d’environ 9 km
avec un départ collectif à 11 h 00
Domaine Provincial du Bois des Rêves (Ottignies)
Nombreux prix et coupes :
Vainqueur par catégorie d’âge et de sexe
Service proportionnellement le plus représenté
Challenge « Cadets »
Organisé en collaboration avec les pompiers de Wavre
Frais d’inscription : 4,00 € comprenant :
l’accès au parking du domaine – une boisson –
un T-shirt avec marquage relatif à l’activité – un accès aux douches
Activité familiale dans une ambiance conviviale.
Petite restauration et accès à la plaine de jeux pour les enfants.
Chaussée de Mont St Jean, 120 – Tél. 02 385 02 07 – Fax 02 384 11 69
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
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Au service du sapeur
Priorités 2009 du Centre de
Connaissances pour la sécurité civile
Les missions du Centre fédéral de Connaissances pour
la sécurité civile vous ont été présentées dans le
dernier numéro. Le « Sapeur-pompier belge » se penche
aujourd’hui sur les priorités du Centre pour 2009.
Actuellement, le Centre de
Connaissances se charge principalement du support de la réforme de la Sécurité civile. Les
experts du centre collaborent activement aux travaux de la réforme : ils transposent leurs connaissances du terrain dans le
cadre d’études spécifiques. L’une
de ces études porte sur le principe de l’aide adéquate la plus rapide. Une analyse basée sur des
questionnaires fournira notamment des informations concrètes
qui permettront d’évaluer l’impact et les difficultés liés à l’application de ce principe.
Outre le support apporté dans le
cadre de la réforme, le Centre de
Connaissances considère également les projets suivants comme
des priorités :
• la formation des services opérationnels
• les procédures opérationnelles
• la récolte de données statistiques
• l’évaluation des incidents et retours d’expérience
• le développement d’un centre
de documentation
Harmoniser la formation
La réforme en cours révèle que la
Sécurité civile a besoin d’une formation harmonisée, adaptée aux
besoins de la société. Les formations dispensées varient, en effet,
énormément sur l’ensemble du
territoire belge. Afin de protéger
les citoyens plus efficacement et
de mieux assurer la sécurité des
personnes sur le terrain, tout le
trajet de formation des services
opérationnels doit être soumis à
une révision approfondie.
À l’occasion d’une première table
ronde organisée avec les gouverneurs et les directeurs des écoles
de sapeurs-pompiers (fin 2008),
un brainstorming avait déjà permis de dégager une vision globale des formations. Il a ainsi été
décidé de développer un nouveau trajet de formations pour les
services d’incendie, allant de la
formation de base de sapeurpompier à la mise sur pied de formations spécifiques.
Uniformiser les procédures
opérationnelles
Les zones de secours étant désormais une réalité, il importe
d’harmoniser les procédures
opérationnelles et les directives
techniques utilisées pour les services de secours. Le Centre de
Connaissances mettra à disposition des procédures uniformes,
sur la base d’un inventaire et
d’une analyse de la situation actuelle.
Récolter des données
statistiques
Une quatrième mission prioritaire
prévoit la collecte et l’analyse des
données stratégiques des zones
de secours. La création d’un modèle du rapport d’intervention et
la collecte des informations utiles
auprès des services d’incendie
permettront de disposer en permanence de données statistiques
relatives aux différents aspects
des services de secours. En collaboration avec la Cellule réforme, un système de gestion intégré destiné aux zones de
secours est également élaboré.
Évaluer les incidents
Au vu de la diversité des incidents
auxquels les membres opérationnels de la Sécurité civile sont
confrontés, il convient de prévoir
également, parmi les différentes
missions du Centre de Connaissances, la révision continue des
procédures utilisées pendant les
interventions. Grâce à l’analyse et
l’évaluation des incidents passés,
il est possible de réintégrer les
constats aux procédures opérationnelles et à la formation. La
qualité du service fourni, ainsi
que la sécurité des citoyens et
des intervenants sur le terrain,
augmenteront dès lors en permanence.
Développer un centre de
documentation
Comme son nom l’indique, le
Centre de Connaissances est
avant tout une source d’informations. La dernière mission prioritaire du Centre est donc la mise
sur pied d’un centre de documentation en matière de Sécurité
civile. Outre un centre de documentation physique, qui fournira
au public concerné la documentation demandée, l’objectif consiste surtout à fournir un service
sur mesure, accessible via le futur
site Internet du Centre de
Connaissances.
Les règles de savoir-faire seront
développées et diffusées à
grande échelle. Une base de données est en cours d’élaboration et
permettra de mettre sur pied un
réseau d’experts nationaux et internationaux. Nos experts pourront ainsi être également demandés par des services à l’étranger.
Le haut niveau d’expertise belge
dépassera bientôt nos frontières,
entraînant une valorisation de la
profession.
Fort de toutes ces réalisations,
le Centre de Connaissances entend répondre au besoin réel
qui constitue une nécessité permanente : assurer la sécurité des
citoyens. Qu’il s’agisse de répondre aux besoins sur le terrain
ou de valoriser la profession, l’objectif consiste à offrir un niveau
élevé de compétences et des
résultats de qualité.
OPHÉLIE BOFFA
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Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
Au service du sapeur
Nouveaux Animaux de Compagnie,
nouveaux dangers
Bonjour à tous,
Au travers de cet article, j’aimerais attirer votre attention sur un
phénomène important qui se
développe de plus en plus chez
nous.
Toléré dans certaines régions,
interdit dans d’autres et à peine
réglementé dans une troisième,
les Nouveaux Animaux de
Compagnie s’installent, chez
nous, depuis quelques décennies sans trop de problème…
Sauf que : Nous les rencontrons dans certaines de nos interventions ou on nous appelle
pour la capture de ceux-ci.
La plupart d’entre nous intervient sans trop d’expérience ni
de connaissances réelles sur la
contention de ces animaux ni
même conscient qu’il y a un
danger réel.
Il y a bientôt cinq ans, que je me
suis approché de ce monde très
particulier qu’est la terrariophilie pour la réalisation d’un mémoire.
Je me suis rendu compte que
nous étions encore à l’âge de la
pierre quand aux méthodes
d’approche et de capture pour
ce genre d’animaux… je résume : coup de pelle et extincteur.
Au début cela fait sourire… puis
quand on apprend que ces
êtres chers ont des droits,
qu’ils ont des prix, parfois, inestimables et que certains organismes les défendent bec et
ongles sortis… il était temps,
pour nous, de s’adapter.
Au départ d’une petite équipe
existant chez les pompiers de
Liège, nous avons décidé d’unir
nos connaissances et de créer
un groupe d’intervention et de
formateurs au sein de l’école du
feu de la province de Liège,
avec la confiance du Cdt
Collignon.
Le G.I.N.A.C. fonctionne depuis
maintenant trois ans et :
– enseigne dans de nombreuses casernes (plus de
trois cents pompiers initiés)
– donne des cours (de 4h à 32h
de formation) à tous les corps
de métier concernés
– se déplace pour les interventions
– participe à différents salons
animaliers et vétérinaires,
ainsi qu’au salon des métiers
de la sécurité
– a été invité à des émissions de
télévision
– est présent lors des journées
portes ouvertes (à la demande
avec des animaux)
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
Au service du sapeur
– donne des conférences
– aide les différentes polices
lors de saisies
– suit des formations spécifiques (parfois à l’étranger)
– travaille en collaboration avec
les écoles vétérinaires et des
centres de revalidation…
La montée en puissance des interventions et saisies N.A.C. de
ces derniers temps a provoqué
la saturation de certains organismes d’accueil, obligeant
notre groupe à créer une a.s.b.l.
(Crusoé) lui permettant de
prendre en charge la revalidation, le logement, la nutrition
des animaux récupérés en toute
légalité (en Wallonie, pour un
reptile détenu, il faut un permis
d’environnement de classe 2).
Dans le G.I.N.A.C. et l’a.s.b.l.
CRUSOE on retrouve les
mêmes personnes : des pompiers de Liège, de Verviers, de
Charleroi, un expert animalier et
judiciaire, des policiers, des vétérinaires, tous diplômés en notions herpétologiques.
Au plaisir de vous rencontrer,
s/Lt Martial Lambreghts
S.R.I. Charleroi
[email protected]
0495/910 230
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Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
Interventions intéressantes
Histoires d’eau…
Il est 0 h 40, le 17 décembre 2008, lorsqu’un employé chargé de veiller au bon
fonctionnement d’une pompe installée de façon à rabattre la nappe phréatique
sur le chantier d’un bassin d’orage constate un important affaissement aux
abords immédiats. Les faits se passent dans la rue de Hal, en plein centre de la
commune de Forest, le long des usines Audi.
la Protection Civile est demandée en renfort.
D’inquiétantes lézardes faisaient craindre le pire pour un local
technique de l’usine.
L’autopompe de la caserne
d’Anderlecht est envoyée sur
les lieux. À son arrivée, le chef
de poste constate l’étendue de
l’affaissement et sollicite la présence d’un officier. À ce stade,
personne n’imagine encore la
durée de l’intervention qui s’engage et surtout l’importance
des moyens qui vont bientôt
être mis en oeuvre.
Entre-temps,
un
ingénieur
d’une firme concernée par le
chantier demande de procéder
au remplissage du bassin
d’orage par de l’eau de manière
à contrer les poussées de terre.
Il y a urgence car une faiblesse
dans le voile de béton du bassin
provoque l’introduction de
terres dans l’enceinte, en accentuant l’affaissement du terrain à proximité.
Le bassin en construction a
une profondeur de 27 mètres et
mesure 22 mètres de diamètre.
Afin de pouvoir disposer de
moyens de pompage puissants,
D’importants moyens de pompage sont établis à proximité
de la Senne.
Dans l’attente de son arrivée, le
SIAMU établit immédiatement
plusieurs lignes de 70, alors que
l’eau pompée dans la nappe
phréatique est reversée dans le
bassin. La P11 (dévidoir grande
puissance – 4 250 l/min) ainsi
que la P17 (autopompe lourde –
6 000 l/min) sont engagées et
permettent l’établissement de
deux lances-canons.
L’entrepreneur qui avait commencé à combler le trou à l’aide
de camions de terre, doit interrompre son intervention en raison de la présence de nombreuses lignes qui commencent
à converger vers le bassin.
À l’arrivée de la Protection
Civile, la décision est prise
d’établir quatre lignes de 200
sur une distance de 1 500
mètres permettant l’alimentation d’un super-canon de
24 000 l/m.
L’eau est pompée dans la
Senne et acheminée le long des
L’eau devant être refoulée sur une très longue distance,
des pompes sont établies en relais.
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
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Interventions intéressantes
La circulation dans le quartier fut sérieusement perturbée
par l’établissement des conduites de refoulement à même
la chaussée.
À gauche de notre illustration le bassin d’orage en
bordure duquel la voirie s’est complètement affaissée.
voiries existantes, ce qui complique singulièrement la circulation à proximité du ring et de
l’autoroute de Mons.
L’accès aux entreprises établies
aux abords est également perturbé. Des ouvriers entreprennent le creusement d’un caniveau afin d’enfouir partiellement
les tuyaux devant l’entrée et
permettre l’approvisionnement
de l’usine Audi.
Des
établissements
qui témoignent
de l’importance
de l’intervention.
Si le remplissage du bassin
d’orage constitue une priorité,
l’affaissement de la voirie fait
craindre une rupture des
conduites de gaz dans la rue de
Hal.
Par prudence, et bien que la canalisation se trouve à 28 m du
bassin, la compagnie Sibelga
décide de couper l’alimentation
d’une conduite basse pression,
entre les numéros 104 et 128.
L’apparition de
fissures dans la
voirie a fait
craindre dans un
premier temps
des ruptures de
conduite
(notamment de
gaz).
Différentes vérifications sont effectuées afin de s’assurer de
l’absence de conduites du réseau Fluxys et de localiser avec
précision les lignes haute tension.
Dans le même temps, le
contrôle des égouts laisse apparaître des fissures qui ne cessent d’évoluer. La décision est
prise d’évacuer les habitations
dans un périmètre de 50
mètres.
85 personnes sont évacuées
par 2 bus de la STIB, en direction du château de l’abbaye de
Forest. Trois ambulances complètent ce dispositif afin de
prendre en charge les personnes à mobilité réduite. Le
plan catastrophe communal est
déclenché vers 8 heures.
Avant que les effets du remplissage se fassent sentir, des
bruits suspects se font entendre
au niveau de la passerelle aérienne qui alimente l’usine Audi
en pièces détachées. Bien que
lourde de conséquence, la décision est prise d’interrompre son
fonctionnement. L’affaissement
du terrain lézarde gravement un
bâtiment situé à proximité immédiate du bassin. Son accès
en est immédiatement interdit.
La conjugaison des moyens engagés permet de rétablir progressivement l’équilibre des
poussées de sorte que toute
aggravation de l’affaissement
est bientôt écartée.
Le dispositif mis en place sera
maintenu jusqu’au lendemain.
Le démontage des lignes se
fera dans la matinée du 18 décembre, clôturant cette intervention peu banale.
TEXTE ET PHOTOS
ROBERT DEKOCK
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Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
Interventions intéressantes
Un départ pour incendie est
toujours un départ vers l’inconnu.
De sorte qu’au moment de quitter
leur caserne d’Anderlecht, les
hommes du feu sont loin d’imaginer
la gravité de l’intervention vers
laquelle ils se dirigent, le 13 mars
peu avant 23 heures.
Au même moment, plusieurs
appels confirment au central
100 la violence de l’incendie,
certains faisant état que plusieurs personnes pourraient
être bloquées aux étages d’un
immeuble situé rue des Alliés à
Forest.
Ces informations sont immédiatement répercutées par radio
aux véhicules de la caserne
d’Anderlecht et à ceux de l’Etat-
Tragique
intervention
rue des Alliés
à Forest
Major qui convergent vers l’incendie. Dès leur arrivée, les
pompiers sont confrontés à un
violent feu d’appartement au
premier étage d’un immeuble
d’habitation. Un enfant menace
de se jeter du balcon du
deuxième étage. Une équipe
entreprend son sauvetage alors
que d’autres tentent de progresser dans l’immeuble à la recherche d’occupants.
Plusieurs minutes sont nécessaires pour rabattre les flammes
et explorer tout l’immeuble.
Un homme et ses deux enfants
sont découverts inanimés au
deuxième étage.
Bien que disposant déjà de la
présence de l’équipe médicale
de l’hôpital militaire, le Lt. J-M
Ledeghen qui dirige les opérations, demande le renfort de
deux SMUR.
La conjugaison de ces secours
médicaux permet la prise en
charge simultanée des victimes,
qui sont en arrêt respiratoire et
cardiaque. En dépit des efforts
prodigués, une victime décède
sur les lieux. Le père et le
deuxième enfant décéderont le
lendemain.
Une intervention dont le caractère tragique prendra une autre
dimension lorsque les premiers
témoignages confirmeront l’origine de l’incendie. Ce sont des
enfants jouant dans une
chambre du premier étage qui
boutèrent le feu à des nounours. Effrayés par les flammes,
ils appelèrent leur maman qui
se chargea de les mettre en sécurité, non sans avoir au préalable hurlé afin d’avertir les occupants du deuxième étage.
La rapidité de la propagation
de l’incendie coupa vite toute
possibilité d’évacuation par
l’unique escalier.
3 équipes du SMURF ont tenté en vain de réanimer le papa et ses deux enfants.
TEXTE ET PHOTO
ROBERT DEKOCK
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
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À l’étranger
Mexique : Sierras et tequila,
sombreros et bomberos…
sol. Claustrophobe s’abstenir. À
Mexico-City et Veracruz, quelques lignes de bus sont Solo
Mulheres
(réservées
aux
femmes).
Heureux qui comme Ulysse…
Des militaires, mitraillette en
bandoulière, sont présents en
nombre à chaque péage autoroutier afin d’enrayer le trafic
de drogues et de dissuader
d’éventuels ravisseurs d’opérer.
C’est en compagnie d’un couple d’amis, Evelyn et
Jean-Marie, compagnons de nombreux voyages sac au
dos surtout en Asie, que je m’envole de Zaventem.
Direction Mexico-City, via Washington DC.
Ce couple a accueilli pendant quelques mois en 2002,
un étudiant mexicain, Ulises, qui va convoler en justes
noces en ce mois de mars 2009.
Heroico Cuerpo
de Bomberos de
MEXICO CITY.
Nous répondons évidemment
par l’affirmative à son invitation
à partager son bonheur. Dans
nos sacs, le Guide du Routard
car l’occasion faisant le larron,
nous en profiterons pour sillonner les routes mexicaines pendant un mois. La superficie du
Mexique étant 55 fois celle de
la Belgique, pas question pour
nous de tenter le pedibus cum
jambis, mais nous utiliserons les
bus, tant longs courriers avec
grand confort, que les bus et
minibus locaux multicolores,
ahanant dans les côtes ; nous y
retrouverons le plaisir de partager le voyage avec les autochtones. Le réseau TEC mexicain,
ainsi que les voiries n’ont rien
à envier aux nôtres.
Dans les cars long courrier, la
sécurité n’est pas un vain mot :
chaque passager est photographié avant le départ par un
agent de sécurité et ses papiers
d’identité contrôlés.
(2022) Cuisine et boulangerie de la caserne
centrale de MEXICO CITY.
Comme dans les aéroports, les
bagages sont acheminés par
tapis roulant jusque dans les
soutes. Dans ces cars modernes, deux chauffeurs se relaient au volant ; pendant ses
heures de pose, le second
chauffeur dort sur un matelas
dans une des soutes, au ras du
Pas de panique cependant car
l’essentiel de notre voyage se
fera au centre du Mexique, alors
que les rapts d’otages afin
d’obtenir une rançon ont plutôt
lieu du côté de la frontière guatémaltèque.
Dans tout le pays, une très
importante présence policière,
tant municipale que fédérale
peut parfois « indisposer », mais
en même temps rassure les visiteurs étrangers, même si quelquefois la demande de bakchich émane des policiers euxmêmes.
Nous aurons aussi souvent le
plaisir de voyager dans des
« taxis » locaux, les colletivos :
quelques planches à l’arrière
d’un pick-up, des banquettes
en bois parallèles à la route, un
toit de toile, le vent… pour
quelques pesos. Pour demander l’arrêt du véhicule, il suffit
de taper du pied assez fort sur
le plancher !
Nous sommes accueillis à
Veracruz par notre ami Ulises et
sa famille et, coup de bol, ces
derniers nous font découvrir
leur fameux carnaval, aussi réputé que celui de Rio de
Janeiro.
Un cortège de dizaines de chars
énormes (derrière chaque char
est tracté un imposant groupe
électrogène destiné à alimenter
les baffles), des milliers de danseurs et danseuses de samba,
des décibels résonnant dans la
poitrine, des centaines de très
jolies filles au corps bronzé et
ondulant, une orgie de bière, de
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Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
À l’étranger
Pompiers de BOCA DEL RIO
(Golfe du Mexique).
Huit motos « premier départ » (20 litres d’eau,
20 mètres de tuyau, une bouteille d’air comprimé)
à la caserne centrale de MEXICO CITY.
tequila, de whisky-soda… Bref,
débridé et hot à tous points de
vue que ce défilé tonitruant de
presque trois heures sur les huit
kilomètres de l’avenue bordant
le Golfe du Mexique, applaudi
par près de trois millions de personnes en délire…
La surveillance policière est assurée pas des dizaines d’MP
habillés et casqués de blanc de
la base navale de Veracruz,
ainsi que par des centaines de
policiers de tout poil munis de
gilets pare-balles et armés de
matraques imposantes.
À vivre, mais qu’il sera bon deux
jours plus tard de se retrouver
dans des sierras désertiques,
sous un soleil de plomb, à cra-
pahuter dans les collines où ne
poussent sur des centaines
d’hectares que d’immenses
cactus. Leur croissance étant
d’un centimètre par an, l’âge de
nombre d’entre eux dépasse
largement les 500 ans ; une variété de ces cactus, au pied très
large, le « cactus éléphant », atteint à l’aise les 1 500 ans !
D’autres, de forme arrondie,
munis d’épines très fines, sont
surnommés « sièges de bellesmères »…
tasse de thé, on se sent tout petit devant les réalisations de ces
civilisations disparues.
De ces civilisations, il ne reste
que de rares descendants. La
ségrégation raciale est toujours
vivace dans ce pays, indiens et
surtout noirs faisant partie de
« castes » inférieures auxquelles
seuls les petits boulots sont accessibles ; à défaut de petits
boulots, il ne leur reste comme
solution pour survivre que de
faire la manche…
Il est impossible de parcourir le
Mexique sans au moins en découvrir les pyramides de l’un ou
l’autre site aztèque, toltèque,
zapotèque… Même si les
vieilles pierres ne sont pas ma
Dans chaque ville ou village
mexicain, un zocalo, place centrale et lieu de rencontre incontournable. Souvent ombragés,
bordés de restaurants et de
bistrots, on peut y entendre de
Caserne d’OAXACA.
Autopompe offerte
par les pompiers californiens
de Palo Alto.
Véhicule stationné
à la caserne d’OAXACA.
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
27
À l’étranger
le repas de tortillas, galettes de
maïs omniprésentes, sans goût.
Délicieuses sauterelles grillées au miel,
avec un zeste de tequila.
petits groupes de guitaristes et
chanteurs quémandant la piécette.
Les restaurants te proposent
une cuisine variée, merveilleusement coloriée, épicée et pimentée. Aux ingrédients indigènes (maïs, tomates, avocats,
haricots rouges…), s’ajoutent le
riz, le blé, l’oignon, l’ail, la
viande de porc et de poulet…
À toi de choisir le hard qui
t’agrée en y ajoutant divers
piments, de doux à immangeable ; le seul moyen d’en calmer le feu est d’accompagner
SAN PEDRO MIXTEPEC.
Vestiaire à l’air libre.
Un petit creux ? Un taco, tortilla
pliée en deux ou roulée, cuite
sur une plaque métallique, garnie de viande, d’oignons, de
sauces et vendue à chaque coin
de rue par des marchands ambulants. Pour l’accompagner, la
cerveza déclinée en des dizaines de marques, les boissons à base de fruits ou de
fleurs, la tequila ou le mezcal ;
ces deux dernières titrant environ 43° sont extraites de deux
sortes d’agaves différentes.
Dans les marchés multicolores
et odorants, fruits et légumes
abondent ; tu pourras aussi y
tester les sauterelles grillées
dans du miel : un délice à ne pas
manquer !
Entre Oaxaca (où nous avons
visité le superbe site des pyramides de Monte Alban) et
l’Océan Pacifique, un minibus
embarquant quatorze passagers nous fait traverser sur près
de 240 kilomètres, plusieurs
sierras, puis la jungle ; c’est la
route aux 600 virages aux dénivellements impressionnants.
Les lacets sont parfois si serrés
qu’il est nécessaire au minibus
d’effectuer
plusieurs
manœuvres pour les passer. Sujets
au vertige s’abstenir (ou fermer
les yeux, mais ce serait dommage de rater la beauté de ces
paysages !).
L’accueil dans la dizaine de casernements de bomberos mexicains visités ne déroge pas à la
règle. Un détail saute aux yeux :
le grand nombre de camions-citernes par rapport aux autopompes ; la raison en est
simple, il n’y a pas d’hydrants.
Devant quelques bâtiments importants, un collecteur fixé au
mur sera alimenté par les citernes et fournira l’eau nécessaire aux colonnes sèches.
Partout le charroi fait l’objet de
toutes les attentions, tandis que
locaux et garages sont parfois
entretenus avec les moyens du
bord. Les tenues de feu (souvent en nomex) et les casques
(de type américain) ont partout
déjà beaucoup souffert.
Dans chaque casernement, un
autel toujours fleuri, dédié à
la Vierge de Guadalupe (notre
Sainte-Barbe) ; on la retrouve
également dans chaque gare
routière et, en statuette, dans
la majorité des véhicules mexicains.
Sur la côte Pacifique, le poisson
est roi mais la pêche reste artisanale. Requins, espadons, dorades sont ramenés à terre par
des pirogues motorisées qui
s’élancent vers la plage à toute
vitesse, coupant et relevant le
moteur hors-bord à la dernière
seconde avant de se stabiliser
dans un long sillon de sable.
Côte Pacifique toujours, plage
de Zipolite : danger d’y nager en
fonction des courants et des
rouleaux violents, mais endroit
de rêve pour les surfeurs. À
quelques encablures, un îlot
blanc, recouvert entièrement
par le guano des cormorans.
28
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
À l’étranger
Sierra et forêt de cactus couvrant les collines
écrasées de soleil.
Pompiers de TEHUACAN.
Avec Anastasio dans son ambulance.
Zipolite est une plage mixte :
nudistes et « habillés » se côtoient et ce ne sont pas les naturistes qui se sentent le plus
mal à l’aise…
Où je me sens très à l’aise par
contre, c’est devant un casernement de pompiers ; partout
dans le monde il est facile à
trouver car tout un chacun le
connaît. Au corps de garde ou
devant le volet, pas de salamalecs : je me présente comme
étant (maintenant ancien) pompier et demande si je puis visiter
ta caserne. C’est tout.
Pourquoi ne m’a-t-on jamais
demandé un quelconque document attestant de mon appartenance à ce monde si particulier
qui est le nôtre ? Je ne sais. La
porte est toujours ouverte et il
y a toujours eu un pompier qui
m’a pris sous son aile pour la
visite de sa caserne ; il se sera
aussi débrouillé pour faire apposer le tampon (cello) de son
casernement dans mon carnet
de route.
Par contre, dans ce périple
Outre-Atlantique, il m’a été
plus difficile d’aborder les gens
(autres que dans les casernes)
que lors d’autres voyages pédestres et solitaires, du fait
que je ressens assez fort la
relation touriste (pognon) /
autochtone, malgré l’extrême
amabilité et la gentillesse des
Mexicain(e)s.
Dans mon sac à dos, il y a toujours quelques autocollants de
« ma » caserne batticienne, que
j’offre aux hommes (et aux
femmes) de garde ; dans ces
régions du monde, ce genre de
gadget est inconnu et les pompiers sont souvent marris de
rien pouvoir m’offrir.
Caserne centrale des pompiers municipaux de VERACRUZ.
Créé en 1873, ce Corps est le plus ancien d’Amérique Latine.
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
29
À l’étranger
Détrompe-toi, ami pompier, si
tu savais quel bonheur tu m’as
offert en me faisant visiter ta caserne !…
Chacun porte son propre regard sur un voyage, un pays,
ses habitants…
Si tu n’es pas trop sujet au mal
de mer, je t’entraînerai prochainement à bord d’une goélette
trois mâts, le Bel Espoir, pour
des escales en Irlande, en Mer
Baltique… Il y a deux ans, j’embarquais à son bord comme
marin stagiaire. Là-bas aussi, il
y a des camions rouges !
Le Commandant Fragoso montre fièrement l’emblème des
pompiers municipaux de VERACRUZ.
S/LT (RETRAITÉ) GUY JAMINET
(SRI HERVE,
CASERNE DE BATTICE)
Impossible de voyager au Mexique sans au moins visiter l’un ou l’autre site remarquable.
Ici, celui de TEOTIHUACAN, non loin de MEXICO CITY.
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Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
Le Sapeur-Pompier en balade
Le Sapeur-Pompier en balade à Eupen
La province de Liège est la dernière à ne pas avoir été mise à l’honneur dans
le cadre du Sapeur-Pompier en Balade. C’est pourquoi nous nous sommes
rendus dans cette belle province qui a la particularité d’avoir sur son territoire
la communauté germanophone de Belgique. C’est précisément Eupen, capitale
de cette communauté, qui fera l’objet de toute notre attention cette fois.
Il ne faudrait pas oublier que
notre fédération porte dans son
titre aile francophone et germanophone. C’est donc un hommage à nos collègues des cantons de l’est que le premier
article consacré à la province
de Liège leur soit consacré.
D’autant plus que le corps des
pompiers eupenois fête, cette
année, ses 125 ans d’existence.
Eupen (en français : Néau.
Tombé en désuétude) est une
ville de la communauté germanophone de Belgique, située à
15 km d’Aix-la-Chapelle. Elle
constitue l’une des neuf communes belges de langue allemande, toutes situées en
Région wallonne.
À une altitude variant entre 250
et 350 mètres, la ville est formée
de deux parties : la ville-haute
(Oberstadt), la plus importante,
où se trouvent les principaux
monuments et centres commerciaux ; et la ville-basse
(Unterstadt), en bord de la
Vesdre. Eupen est le siège du
gouvernement de la Communauté germanophone et accueille depuis janvier 2007 le
siège de l’Euregio Meuse-Rhin.
Eupen en français (inusité) se
disait Néau.
Un peu d’histoire
Le premier document qui fait
mention d’Eupen est les Chroniques du duché de Limbourg
en 1213, où l’on parle d’un lieudit Eupen et d’une chapelle
Saint-Nicolas. Après la bataille
de Worringen en 1288, Eupen
est annexé au duché de
Brabant avec le reste du duché
de Limbourg. Le Brabant et le
Limbourg deviennent des possessions bourguignonnes en
1387 ; la même année Eupen
est entièrement brûlée durant
la guerre contre le duché de
Gueldre.
En 1477, le Brabant et le
Limbourg changent de couronne pour passer sous celle
Une vue du garage de départ
des Habsbourgs autrichiens
Charles Quint. Accorde à Eupen
le privilège d’organiser deux
foires l’an à partir de 1544. À
l’abdication de Charles Quint,
Eupen devient une possession
des Pays-Bas espagnols.
Après la paix d’Utrecht en 1713,
la région passait sous le régime
des Pays-Bas autrichiens.
Après avoir partagé l’histoire
du duché de Limbourg durant
800 ans, Eupen fut rattachée à
la Prusse après le congrès de
Vienne en 1815. Puis, avec les
autres communes des cantons
de l’Est, à la Belgique en 1920
par le traité de Versailles.
Des attractions
« grandeur nature »
Eupen est une ville historique
mais également une ville touristique. Les musées et autres
curiosités ne manquent pas
pour faire de votre séjour à
Eupen un moment de détente
agréable et une découverte
culturelle enrichissante.
Une des attractions touristiques
majeure est le barrage de la
Gileppe. Le lac de la Gileppe,
situé dans la partie orientale de
la forêt du Hertogenwald, est
essentiellement alimenté par la
rivière du même nom et le ruisseau du Louba (ou Raboru). La
paroi du barrage de la Gileppe,
de type poids, est la plus ancienne d’Europe. L’inauguration
du barrage a eu lieu le 28 juillet
1878 par le roi Léopold II. La
capacité de contenance du lac
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
31
Le Sapeur-Pompier en balade
était de 12 millions de m3, et
portée à plus de 13 millions de
m3 après aménagements des
déversoirs suite à la sécheresse
de 1921. La superficie était de
86 hectares.
Le barrage a été rehaussé de 10
mètres dans les années 19671971, utilisant désormais la
technique du barrage-pression.
La retenue a été vidée en janvier
1969 et la ville de Verviers alimentée en eau à partir du réservoir d’Eupen. La capacité de la
retenue est de 26,5 millions de
m3, pour une superficie de 130
hectares. Comme le barrage
d’Eupen, il est utilisé pour la
production d’eau alimentaire.
Son affectation première était
l’alimentation en eau de l’industrie lainière de Verviers. Les artisans souhaitaient en effet bénéficier d’une eau de meilleure
qualité et surtout d’un débit régulier.
L’industrie
lainière
d’Eupen, à l’époque prussienne
et située en amont sur la
Vesdre, utilisait en effet en premier de l’eau pure de la rivière.
Deux tours de prise d’eau d’une
hauteur de 75 mètres sont sises
dans le lac à proximité du barrage. Elles permettent un captage d’eau plus pure, à distance
des berges et surtout un captage à des hauteurs différentes
ce qui permet d’avoir accès à la
meilleure eau du moment.
La centrale hydro-électrique récupère l’énergie de la chute
d’eau qu’il y a entre le point de
La caserne d’Eupen est idéalement située
captage et la vallée (42,9 m)
avec un débit moyen de 76 300
m2/jour (0,88 m3/s) soit un potentiel hydraulique de (370 kW)
le débit peut varier de 0,80 à
1,00 m3/s. Cette centrale est
composée de deux turbines de
430 CV (321 kW) alimentant
chacune un alternateur triphasé
fournissant l’énergie sous une
tension de 6 000 volts. La production annuelle totale de la
centrale est de 3 300 000 kWh.
Un lion monumental de 13,5
mètres de haut et d’un poids de
130 tonnes orne le barrage,
fixant la frontière prussienne,
distante d’environ 5 kilomètres
à l’époque de la construction du
barrage. Il est l’œuvre de Félix
Antoine Bouré, et est taillé dans
des éléments de grès tendre de
la vallée de la Sûre.
Particularités
hydrographiques
En Gileppe supérieure, à peine
quittée la zone fagnarde, le ruisseau reçoit les eaux du fossé
Bouvy au lieu-dit « les Biolettes. » Creusé du temps de la
« querelle des eaux » avec
Eupen, ce drain permet de recueillir des eaux qui auraient dû
alimenter le bassin de la Vesdre
supérieure.
L’échelle Magirus est en service depuis... 1962
Le barrage reçoit également
l’eau de la Soor (bassin de la
Helle, Vesdre supérieure) par le
Tunnel de la Soor, creusé de
1950 à 1953. Celui-ci permet
ainsi d’ajouter aux 34,3 km2 du
bassin-versant de la Gileppe les
20,9 km2 de celui de la Soor. Un
petit barrage de type gravité,
peut ainsi dévier une partie du
cours de la rivière pour alimenter le lac par un tunnel creusé
sous la crête séparant les deux
bassins. Le tunnel lui-même est
long d’environ 2,5 kilomètres
pour 2,30 mètres de diamètre,
débouchant sur le lac au lieu-dit
Trou Malbrouck.
Lors de la construction du tunnel, le 8 juillet 1952, un brutal
orage sur le plateau coûta la
vie à huit ouvriers, sept italiens
et un belge, ayant décidé de revenir vers la Soor par le tunnel
lui-même. Ils périrent engloutis,
le débit étant passé à 70 m3 par
seconde dans le tunnel. Une
plaque commémorative figure
à proximité de l’issu aval du
tunnel.
À lire : « Le surhaussement du
barrage de la Gileppe » par
Joseph De Clercq et Guy
Pirotton (1970) in la revue bimestrielle « La Technique des
Travaux » (sept.- oct. 1970).
Mais il y a aussi
le barrage de la Vesdre
Le Barrage de la Vesdre ou
Lac d’Eupen près d’Eupen est
le troisième réservoir d’eau potable de Belgique. Ses eaux
32
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
Le Sapeur-Pompier en balade
viennent du plateau des Hautes
Fagnes. Il est alimenté par les
ruisseaux de la Vesdre, la Getz,
et via un tunnel d’une longueur
de 1,5 km par la Helle.
Capitaine
Claudy
Marchal
Claudy Marchal est ce que l’on peut appeler
une personne agréable et sympathique. Directement il vous met à l’aise et ne s’embarrasse
pas de protocole. En un mot comme en cent, il
est très accueillant.
Claudy est né le 23 juin 1951, marié et papa
de deux grands enfants, une fille de 31 ans et
un garçon de 28 ans.
Après des études secondaires, en filière technique, d’abord à Verviers, ensuite à l’ISIL, à
Liège, il entame un Master d’ingénieur technicien à l’université d’Aix-la-Chapelle, d’où il sort
diplômé en 1973. Quand on dit il en sort, c’est
une vue de l’esprit. En effet, dès ses études terminées, il est aussitôt engagé… par l’université
où il a si brillamment réussi ses études. Il y est
chargé, entre autre, des télécommunications
avant d’être affecté à l’hôpital universitaire où
il prendra en charge la logistique. Il quittera ses
fonctions en septembre 2005.
Claudy est un véritable passionné de pompiers,
c’est tout naturellement qu’il postule au corps
de Kelmis (La Calamine).
En 1981 il entre au service d’incendie de Kelmis
au grade de sapeur-pompier volontaire.
En 1988 il obtient son brevet A.
En 1989 il est promu Sous-Lieutenant.
En 1990 il est breveté technicien en prévention
de l’incendie.
En 1992 il obtient sa deuxième étoile de
Lieutenant.
En 2000 il devient chef de service, en remplacement de notre ami Jean Broze.
Il occupe cette fonction jusqu’au mois de septembre 2005, date à laquelle il devient chef de
service professionnel au service incendie
d’Eupen, revêtu du grade de Capitaine.
Le bâtiment fut construit depuis
1938 et inauguré par le régent
Prince Charles de Belgique en
1952 et fournit actuellement
quotidiennement 66 000 m3
d’eaux potables pour les régions d’Eupen, Spa, et Seraing.
Les systèmes d’eaux potables
sont reliés avec celles du barrage de la Gileppe située à environ dix kilomètres.
Une des raisons de construction était le réglage du cours
d’eau servant à l’industrie de la
région de Verviers.
Au cœur des
Hautes Fagnes
Eupen est également apprécié
pour sa proximité avec les
Hautes Fagnes. Les Hautes
Fagnes forment une région qui
s’étend, en Belgique dans la
Région Wallonne (province de
Liège) et en Allemagne dans la
Rhénanie-Palatinat et en Rhénanie-du-Nord-Westphalie). En
néerlandais, Hoge Venen, en allemand, Hohes Venn. Bien que
constituant un site de grande
importance à l’échelle nationale, les Hautes Fagnes, à l’inverse du plateau des Tailles, ne
font pas partie du Patrimoine
majeur de Wallonie.
Il ne faut pas confondre les
Hautes Fagnes avec la Fagne,
une autre région naturelle qui
s’étend en Belgique et en
France. Le Signal de Botrange
(694 mètres) est le sommet de
la Belgique.
Ce sont de vastes étendues
(4 100 ha en Belgique) de tourbières, de landes et de forêts
qui présentent une flore et une
faune assez exceptionnelles
liées au climat froid et humide.
Les contreforts du plateau accueillent essentiellement de
vastes plantations de conifères :
c’est la forêt du Hertogenwald.
Les tourbières se sont formées
il y a 7 500 ans, à la fin de la
dernière glaciation. La tourbe
résulte de la décomposition
des végétaux, notamment les
sphaignes, en milieu très humide. Son épaisseur peut atteindre sept mètres. Jusqu’au
milieu du XXe siècle, la tourbe
constitue pour les habitants
proches, une source de chauffage appréciable. La surface
des tourbières actives ne représente plus qu’une centaine
d’hectares.
Le plateau des Hautes Fagnes
est le plus important massif
tourbeux en Belgique. Les
autres massifs importants sont
le Plateau des Tailles, le Plateau
de Saint-Hubert et la Croix-de
Saille.
Eupen regorge
de musées
en tous genres
Nous noterons, entre autre, Le
musée Historique d’Eupen. Il
comprend sa mission dans la
représentation du passé de la
région eupenoise qui, au cours
des siècles, a dû changer son
appartenance politique, ce qui
lui a donné son caractère
unique.
Même la maison qui l’abrite
peut être considérée comme
curiosité. Jadis, elle fut habitée
par un de ces drapiers qui,
à l’apogée des manufactures
de draps, ont profondément
influencé l’aspect de la ville.
Une collection d’horloges de
toutes sortes venant de différents pays et un aperçu du
confort de l’habitat à Eupen
ouvrent l’exposition.
Une autre section procure un
aperçu du développement de la
poterie de Raeren. Un tableau
chronologique montre l’histoire
mouvementée de notre région.
La mode et la manière de
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
33
Le Sapeur-Pompier en balade
grands, se fabriquent les délicieux bâtons et tablettes de
chocolat Jacques, depuis le
broyage du cacao jusqu’au
conditionnement final.
Le Service Incendie
d’Eupen
Une ancienne échelle Riffault à été transformée en
une citerne de 6 000 l de mousse par le personnel
d’Eupen
Le service incendie d’Eupen possède un engin
unique en Europe
s’habiller à l’époque sont expliquées au moyen de nombreuses figurines costumées,
en partie de tissus d’origine
d’Eupen. Un atelier complet
d’orfèvrerie est unique : trois générations d’orfèvres eupenois
y ont créé de magnifiques ustensiles du culte dont quelquesuns sont exposés.
Incontournable également : le
musée du chocolat. Là, c’est
toute l’histoire du chocolat qui
défile sous vos yeux : documentation sur la culture du cacao,
animations vidéo, collections
anciennes d’objets divers tels
que moules, emballages, machines, chromos ou publicités.
Une passerelle surplombant le
hall de production permet de
voir, sans les déranger, les chocolatiers à l’œuvre. Sous les
yeux des visiteurs, petits et
Le service incendie d’Eupen est
placé sous l’autorité du Cpt
professionnel Claudy Marchal
(voir encadré). Il est composé
de 92 volontaires, dont 35 sont
badgés AMU,
Le matériel roulant dont dispose
les collègues d’Eupen se compose de :
• Une Auto-pompe Renault
• Un camion-citerne Saviem
• Un camion-citerne Steyr
• Un véhicule transport de matériel Magirus
• Un véhicule transport de matériel Ateco
• Un auto-élévateur ALP34
• Une auto-échelle 30 Magirus
• Un véhicule désincarcération
Sprinter
• Un véhicule désincarcération
Chevy
• Une auto-pompe feux de forêt
Iveco
• Un camion tous usages LKW
Mercedes
• Un camion-citerne mousse de
6 000 l
• Un véhicule de commandement Renault
• Une auto-pompe Ateco
N.B. : Le camion-citerne de
6 000 l de mousse est une réalisation « maison ». Une ancienne
auto-échelle Riffaud complètement transformée par le personnel du service.
Durant l’année écoulée, les
membres du personnel ont participé à :
• 22 exercices mensuels
• 10 exercices pompes et matériel
• 2 exercices véhicule mousse
• 22 exercices « GRIMP »
• 9 autres exercices
En 2008, le service a assuré
2 759 interventions ambulances
et transporté 2 719 personnes.
Par 11 fois, il a été fait appel à
l’intervention d’un hélicoptère.
Les trois ambulances du service
ont parcouru 77 842 km.
Les Interventions « Pompiers »
se répartissent comme suit :
• 36 fausses alertes
• 5 feux de cheminée
• 5 feux de voitures
• 4 feux de camions
• 6 feux de broussailles/herbe
• 6 feux de déchets
• 1 feu d’appareil de chauffage
• 7 incendies de maison unifamiliale
• 3 incendies d’appartement
• 1 incendie dans école
• 1 feu d’usine
• 1 feu de ferme
• 6 autres incendies
• 333 interventions de secours
dont 128 nids de guêpes et 57
nettoyages d’hydrocarbures
Soit un total de 415 interventions.
Parmi les risques les plus
importants sur le territoire défendu par le service d’incendie
d’Eupen, notons :
– la câblerie d’Eupen, en
son département « Mousse »,
classé Grand Sévéso, pour sa
fabrication de mousse PU.
– Deux zonings industriels, l’un
à Eupen avec quelque 40
entreprises, l’autre à Raeren
comptant une trentaine d’entreprises.
Le tourisme est une autre
source de risque, été comme
hivers, des milliers de visiteurs
explorent les Fagnes ou pratiquent le ski de fond.
Deux barrages, celui de la
Gileppe et celui d’Eupen, se
trouvent également sur le territoire protégé.
LIEUTENANT MICHEL MEAN
34
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
Aspects techniques
Les eurocodes et leur futur usage
par les services incendie
1. Que sont les eurocodes ?
Les eurocodes sont des normes européennes,
éditées par les instituts de normalisation, qui définissent des méthodes de conception et de dimensionnement de la structure des ouvrages
principalement par le calcul et par les probabilités
sur la base de données, de paramètres, d’hypothèses et de formules résultant de la très longue
expérience acquise lors d’essais sur feux réels,
essais en vraie grandeur, formulations mathématiques et études post-sinistres. On les désigne
ainsi parfois sous le nom de « eurocodes structurels ». Les eurocodes peuvent être utilisés comme
documents de référence pour :
1° Prouver la conformité des structures des ouvrages aux exigences essentielles de la DPC
(Directive produits de construction)
n° 1 de résistance mécanique et de stabilité,
n° 2 de sécurité en cas d’incendie et
n° 4 de sécurité d’utilisation ;
2° Exprimer ces exigences essentielles (1) en
termes techniques ;
3° Déterminer les performances (dont celles de la
classe R de résistance au feu des structures)
telles que prévues dans les informations accompagnant le marquage CE des produits
constituant ces structures.
Ces trois points sont extraits du « Guidance paper
L en page 6 » (2), qui commente l’usage des eurocodes dans le cadre de la DPC.
La structure des ouvrages peut être en béton,
acier, acier-béton, bois, maçonnerie ou aluminium. Chacun de ces sujets fait l’objet d’une série
de normes. Les eurocodes constituent ainsi un
très important volume de documents. En Belgique, comme dans tous les autres pays membres
du CEN (Comité européen de normalisation), tous
les eurocodes ont été enregistrés à ce jour
comme normes NBN EN de la série 1990 à 1999.
Cette numérotation n’a rien à voir avec des années. Ces normes EN ont ensuite été complétées
par des annexes nationales (ANB), temporaires,
décrites ci-après.
2. Quel est l’historique
des eurocodes ?
Il y a plus de 30 ans que les ingénieurs-calculateurs des bureaux d’étude ont tenté d’améliorer
leurs méthodes de calcul des structures en vue
d’utiliser au maximum les sollicitations réelles
auxquelles ces structures pouvaient être soumises, en tenant compte de valeurs probables de
ces sollicitations mécaniques et thermiques dans
les conditions d’un incendie probable pour le
risque concerné. L’usage des probabilités, qui
font appel à des formulations mathématiques très
spécifiques, était particulièrement nouveau. Ces
travaux, purement privés, ont attiré l’attention de
la Commission européenne qui les a récupérés et
intégrés dans un comité technique du CEN
(Comité européen de normalisation) qui fut et est
encore à ce jour, le TC 250. La Commission confia
des mandats (bons de commande) au CEN afin
que ce TC 250 puisse développer et structurer
ses études dans une série de futures normes EN.
Il en est résulté l’édition de plusieurs prénormes
(Vornormen) ENV qui sont devenues des EN à
condition que chaque État-membre associe, à
chacune de ces normes, des prescriptions nationales, des choix nationaux (Annexes nationales
ANB en Belgique). Ces annexes ANB se limitent à
choisir une ou plusieurs options citées dans les
normes EN.
3. La promotion des eurocodes
au niveau européen
Dès 2003, la Commission européenne recommanda la mise en œuvre et l’utilisation des
eurocodes (Recommandation 2003/887/CE publiée au JOUE L 332/62 du 2003.12.19) qui
fut suivie d’une Décision en 2005 (Décision du
Comité mixte de l’EEE N 80/2005 publiée au
JOUE L 268/12 du 2005.10.13). (3)
Les eurocodes sont donc des prescriptions d’application volontaire qui entrent dans le cadre législatif européen et donc, dans la législation
belge.
4. Situation belge actuelle :
La NBN EN et son
indissociable ANB
Les eurocodes sont donc des normes NBN. Oui,
mais des normes un peu particulières qui se présentent à ce jour sous forme d’une série de NBN
EN associées à des NBN EN ANB. Explication :
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
35
Aspects techniques
Ces NBN EN définissent un très grand nombre de
paramètres utilisables dans tous les Étatsmembres. Et chaque organisme de normalisation
de ces États (le NBN, ex IBN en Belgique) a dû
choisir les paramètres de la norme NBN EN qui
pouvaient leur être applicables sur la base de leur
climat, de leurs spécificités géographiques et de
leurs coutumes constructives. Ces particularismes nationaux ont été consignés dans des « annexes nationales » (ANB Annexe nationale – nationale bijlage) en Belgique.
Cette situation n’est que temporaire car la série
des normes EN et toutes les ANB nationales seront prochainement revues par le CEN qui intégrera au mieux ces ANB dans les corps de futures
normes EN. Et c’est ainsi que, dans quelques
années, les eurocodes seront des EN sans les
ANB nationales qui auront été abrogées entretemps puisqu’intégrées dans les futures EN. On
obtiendra ainsi un seul langage européen commun à tous les pays de l’EEE (Espace économique européen).
5. Utilisation des eurocodes
dans le projet d’annexe 6
des « Normes de base »
L’eurocode NBN EN 1991-1-2 : 2002 – « Actions
sur les structures au feu – Partie 1-2 : Actions
générales – Actions sur les structures exposées
au feu », indissociablement lié à son annexe
nationale belge NBN EN 1991-1-2-ANB : 2008
« Actions sur les structures au feu – Partie 1-2ANB : Actions générales – Actions sur les structures exposées au feu », a servi de base pour la
rédaction d’une ajoute à l’annexe 1 et pour la
rédaction de la nouvelle annexe 6 des « Normes
de base ».
En premier lieu, cette intrusion d’un eurocode
dans notre législation est une sorte de révolution
de notre logique législative habituelle. Jusqu’à
présent, la législation était basée sur les dangers.
Maintenant, avec la référence aux eurocodes, elle
se base sur les risques.
Un danger est défini par des valeurs précises et
univoques : La résistance au feu des structures
des bâtiments industriels était initialement basée
sur l’article 52 du RGPT qui définissait des
groupes de locaux sur la base de dangers :
des litres de liquides inflammables, des kilogrammes de matières solides très inflammables,
des litres de gaz comprimés, liquéfiés ou dissous,
une surface de 2 000 m2 pour les grands magasins pour la vente au détail. C’étaient des
nombres bien définis et aisément vérifiables de
visu ou sur papier.
Un risque est associé
à la probabilité qu’un danger
donne lieu à un dommage.
Avec le projet d’annexe 6, on se base sur des
risques (on y trouve par exemple la formulation
d’un paramètre « deltaqt » déterminé sur la base
d’une probabilité acceptable d’effondrement de
l’ouvrage). Des risques sont des dangers associés à une probabilité de survenance d’un dommage consécutif à ces dangers. Et c’est dans ce
concept de probabilité, complété par une foule de
paramètres et coefficients donnés dans les eurocodes qu’il faudra évaluer la pertinence de la
valeur retenue, éventuellement déterminée par les
autorités par un texte légal, et acceptée par
toutes les parties.
En second lieu, le projet d’annexe 6 définit la
charge portante des éléments de construction
par l’euroclasse R de résistance au feu. Cette
classe R est évaluée par une valeur de la densité
de charge calorifique au sol contenue dans un
compartiment. Mais celle-ci doit être une valeur
de conception qfd (f = floor et d = design = conception) et non un qfik, comme mentionné dans le
projet d’annexe 6. Ce qfik n’existe d’ailleurs ni
dans l’eurocode ni dans la ANB. D’autre part, la
dimension totale des compartiments est définie
non en m2 mais en gigajoules (GJ). Il faudrait
mieux préciser que la conversion de ces gigajoules en mètres carrés se calcule en faisant
usage de cette densité de charge calorifique de
conception qf,d exprimée en MJ/m2 (mégajoules
par mètre carré) associée à de nombreux paramètres. Ces paramètres devraient d’ailleurs être
mieux précisés dans l’annexe 6.
L’eurocode NBN EN 1991-1-2 : 2002 définit un
grand nombre de ces paramètres puisqu’il peut
s’appliquer à tous les bâtiments de l’Espace économique européen. Notre annexe nationale NBN
EN 1991-1-2-ANB : 2008 limite déjà la variété de
ces paramètres pour les appliquer aux ouvrages
tels qu’on les construit en Belgique. Le projet
d’annexe 6 devrait encore en réduire la variété
puisque ces paramètres doivent s’appliquer aux
seuls bâtiments industriels.
6. L’intervention des
organismes accrédités
C’est la mode. On confie des contrôles à des
organismes accrédités sans aucune autre précision. L’idée peut être excellente. Quoique. Il
existe beaucoup d’organismes accrédités. Mais
ils le sont pour des scopes (domaines d’applica-
36
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
Aspects techniques
tion) très différents et en confiant un contrôle à un
« organisme de contrôle accrédité conformément
à la loi du 20 juillet 1990 relative à l’accréditation
des organismes de certification et de contrôle ou
selon une procédure de reconnaissance équivalente d’un autre État-membre de la Communauté
européenne ou de Turquie ou d’un État signataire
de l’AELE, partie contractante de l’accord sur
‘Espace économique européen », une installation
de détection incendie pourrait être contrôlée par
un organisme accrédité pour un scope relevant
de l’industrie alimentaire ou pharmaceutique
ou autre. Le scope, le domaine qui précise le ou
les articles de l’annexe 6 soumis au contrôle ainsi
que le schéma d’inspection accrédité devrait être
précisé. BELAC accrédite des organismes d’inspection pour des scopes spécifiques. Il accrédite
des organismes d’inspection de type A, B et C.
Qu’a choisi le ministre de l’intérieur avec son annexe 6 ? Il serait utile de les préciser.
Mais un autre problème se pose. Par une telle
formulation, le ministre de l’Intérieur confie à son
collègue de l’Économie le soin de décider de la
compétence d’un organisme en n’ayant aucun
contrôle direct sur la bonne réalisation des
contrôles que cet organisme effectuerait. À titre
de comparaison, le SPF Travail qui a une très
longue expérience dans le domaine des anciens
« organismes agréés » a remplacé ce dernier
concept, trop souvent galvaudé par le marché,
par la nouvelle définition des SECT (Services externes de contrôle) largement décrite dans l’AR
du 29 avril 1999 paru au MB 1999.09.02 (4). Cet
AR impose une accréditation mais détaille, par le
menu, toutes les obligations complémentaires de
qualité, de missions, de contrôle et de pénalités
qui s’appliquent à ces SECT. Ils sont accrédités
mais c’est le ministre du travail qui les agrée et
qui impose ses conditions. Il garde finalement
la maîtrise sur ce SECT auquel il a confié une
mission d’inspection.
7. Qui a dit qu’il y avait
« comme un défaut »
dans cette annexe 6 ?
Le bon sens. Le bon sens tout simplement.
D’abord le bon sens du juriste qui, normalement,
connaît le statut d’application volontaire des
normes NBN EN associées au respect des exigences essentielles des Directives ainsi que des
textes des Décisions européennes qui font référence à ces normes. Le juriste, qui sait que, dans
ce domaine particulier, nous ne sommes plus en
Belgique mais en Europe avec un langage tech-
nique européen qui doit être utilisé dans les législations nationales.
Ensuite le bon sens du technicien, qui ne doit pas
nécessairement être ingénieur civil pour constater
que les solutions qu’on lui propose dans l’annexe
6 ne « collent » pas ni avec la simple logique technique ni avec les réalités du terrain, les réalités du
monde de la construction.
Seule l’autorité détermine le niveau de sécurité
mais elle doit le faire en respectant, au moins,
ces deux éléments de bon sens ci-dessus qui
sont insuffisamment rencontrés dans le projet
d’annexe 6.
8. Un mot sur la sécurité
des secours
Enfin, la sécurité des secours, dont celle des sapeurs-pompiers, ne peut pas se limiter à l’accessibilité, à l’approvisionnement en eau et aux plans
monodisciplinaires. Le sapeur-pompier en intervention, au même titre que le policier et le militaire, n’est pas entièrement couvert par la législation sur le Bien-être au travail qui impose à
l’employeur de supprimer ce qui est dangereux et
de remplacer ce qui est dangereux par ce qui l’est
moins. Tous trois doivent instantanément faire
face au danger tel qu’il se présente. L’exigence
essentielle de la DPC qui prévoit que « l’ouvrage
doit être conçu et construit de manière que, en
cas d’incendie, la sécurité des équipes de secours
soit prise en considération », compense cette lacune législative et donne aux autorités, et donc
aux sapeurs-pompiers, le pouvoir de relever
TOUS les cas où il serait possible de remédier à
des situations où leur sécurité pourrait être compromise. Une petite phrase débutant par « sans
préjudice de… » serait utile en début du point 8 du
projet d’annexe 6. Attention à l’esprit tordu qui
pourrait dire : « J’ai assuré l’accessibilité de mon
ouvrage, j’ai veillé à un très important approvisionnement en eau et j’ai transmis les plans monodisciplinaires d’intervention donc, je n’ai aucune autre obligation légale qui m’impose
d’assurer la sécurité des secours ». La formulation
actuelle de l’annexe 6 détruit la finalité recherchée
par la DPC au détriment des sapeurs-pompiers et
autres secours.
9. Conclusion
Il faut apprécier le travail réalisé par les rédacteurs de l’annexe 6. Les objections techniques
motivées, des acteurs de terrain tiers qui n’altèrent pas le niveau de sécurité défini par les autorités, doivent être prises en considérations par
Le Sapeur-Pompier Belge
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37
Aspects techniques
ces autorités. Le projet de cette annexe 6 relève
d’une philosophie législative qui s’écarte très
sensiblement des autres annexes des « Normes
de base » et de nos législations habituelles. Son
texte devra être sérieusement, rapidement et
principalement commenté dès sa parution au
Moniteur, par le SPF Intérieur et accessoirement,
secondairement, par le privé. L’autorité doit avoir
de l’autorité. Le caractère probabilistique, de l’annexe 6, qui se retrouvera dans d’autres législations futures et qui fait appel à des formulations
mathématiques pas toujours évidentes à saisir,
s’oriente, avec raison, vers une approche en trois
variantes.
• La première variante, ingénieuriale (fire safety
engineering disent les Anglo-Saxons), par laquelle le respect de la législation est réalisé par
des formulations mathématiques complexes ou
des logiciels informatiques peu accessibles au
commun ;
• Une seconde variante, un peu plus simple ne
nécessite que quelques calculs limités aux
quatre opérations arithmétiques élémentaires.
Mais cette approche doit englober toutes les
possibilités réalisables par la première variante.
• Une troisième variante, la plus simple et la plus
sécuritaire, mais souvent la moins économique,
qui se présente, comme dans nos anciennes législations, sous forme de chiffres parfois consignés dans un tableau : des surfaces limites en
m2 et non en GJ, des classes R de résistance au
feu minimale et très sécuritaire de la structure
du bâtiment, des classes E ou EI des parois
intérieures des compartiments, … Mais cette
approche doit également englober toutes les
possibilités réalisables par les deux premières
variantes. Elle doit en être le plus grand commun dénominateur. Ce qui n’est actuellement
pas le cas.
Puissent ces quelques modestes considérations
contribuer à rendre un texte légal plus univoque
c’est-à-dire, interprétable simplement et de la
même façon par tous ceux susceptibles d’en faire
usage.
H. ARESU DE SEUI
(1) http://www.previ.be/dic/public/detail.cfm?MotID=747
(2) http://www.eurocode.info/download_files/GuidancePaperL.pdf
(3) http://www.previ.be/dic/public/detail.cfm?MotID=2345
(4) http://www.ejustice.just.fgov.be/mopdf/1999/09/02_1.pdf#Page29
Que signifie ATEX 100A, ATEX 95,
ATEX 118A et ATEX 137 ?
On rencontre souvent ces expressions dans différents documents commerciaux. Un explosimètre
est conforme à ATEX2100A ou qu’il est ATEX 95.
D’où viennent-elles et que signifient-elles ?
ATEX est l’acronyme, diminutif de « Atmosphères explosibles » qui désigne notamment les
deux directives européennes définissant
1° de niveau de protection des appareils destinés
à fonctionner dans des atmosphères explosibles
2° les obligations des employeurs qui emploient
des travailleurs occupés dans ces atmosphères.
Le 1° a été traité par la directive 94/9/CE qui a
été prise sur base de l’article 100 A du traité insti-
tuant la Communauté européenne. Cet article est
devenu l’article 95 actuel du traité instituant la
Communauté européenne.
Le 2° a été traité par la directive 1999/92/CEE a
été prise sur base de l’article 137 du traité instituant la Communauté européenne qui avait déjà
remplacé l’article 118 A du traité instituant la
Communauté européenne.
C’est ainsi qu’on désigne la première directive
par : ATEX 100A ou ATEX 95
et la seconde par : ATEX 118A ou ATEX 137
Complément d’information et textes des directives sur :
http://www.previ.be/dic/public/detail.cfm?MotID=2342
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Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
Aspects techniques
Le Système de transport d’eau en
grande quantité sur de longues distances
Introduction
Il n’est pas rare que, pour faire face à un incendie
important, les pompiers doivent faire appel à
des norias de camions-citernes pour pallier au
manque d’eau disponible sur place. C’est une solution qui a fait ses preuves mais qui implique
aussi des investissements importants en véhicules et qui requiert assez bien de personnel. Or,
dans de nombreuses circonstances, une source
d’eau importante est disponible à faible distance,
moins de 2.000 m très souvent. Mais le matériel
adéquat manque pour l’exploiter rapidement et
efficacement.
Pourtant, ceci serait souvent possible grâce au
système de transport d’eau en grande quantité
réunissant quatre innovations développées par la
société néerlandaise HYTRANS FIRE SYSTEM
(HFS) représentée en Belgique par la société
SOMATI VEHICLES S.A. Cette solution a été retenue par de nombreux services d’incendie belges
et étrangers ; elle bénéficie également de deux
marchés du SPF Intérieur valables respectivement jusqu’en 2011 pour le HFS 150 et 2012 pour
le HFS 450.
Grâce à son caisson flottant, la pompe HFS
fonctionne sous la surface dans une zone où
l’eau est « propre » : on évite aussi bien les
déchets flottants en surface que la boue du
fond. Le cas échéant, la grande surface de la
crépine évitera une obstruction intempestive de
la pompe.
b) Pas de problème d’accès au point d’eau
En de nombreux endroits, il n’est pas possible
d’amener la pompe à proximité du point d’eau :
passage impossible pour un véhicule ou un
conteneur, présence d’un obstacle… En outre,
de nombreux points d’eau n’ont pas la profondeur suffisante pour placer convenablement la
crépine.
La pompe submersible est, elle, utilisable dans
la plupart des situations (Fig. 2) :
Première innovation :
la pompe submersible
a) Pas de problème d’aspiration
Conformément aux lois de la physique (hydraulique) une pompe traditionnelle avec système
d’amorçage doit être placée autant que possible
à l’aplomb du point d’immersion de la crépine
(longueur d’aspiration inférieure à 12 m) et à une
hauteur inférieure à 7,5 m. Et encore, dans ces
conditions, le débit sera diminué environ de moitié par rapport à un placement à une hauteur
d’aspiration de 3 m !
On connaît bien aussi les problèmes de bouchage
de la crépine, principalement lorsque celle-ci est
proche du fond.
La pompe flottante étant placée directement dans
l’eau, son débit est toujours le même quelle que
soit la différence de niveaux entre le plan d’eau
et l’engin à alimenter ; ce qui change, c’est la
pression. Selon les types de pompes, la différence de niveau entre la pompe flottante et le
moteur thermique peut varier de 15 à 50 m.
Fig. 2
– Entraînée par l’énergie hydraulique, elle peut
être placée à plusieurs dizaines de mètres du
moteur thermique qui lui fournit l’énergie nécessaire. La distance maximum est de 60 m,
sauf pour le modèle HFS 60 où elle n’est que
de 30 m.
– Pour accéder au point d’eau, il suffit de pouvoir
apporter la pompe et son caisson flottant, la
présence de coudes ou de « siphon » dans le refoulement est sans grande importance.
– Le cadre de transport avec ses petites roues et
son poids limité permet à 2 ou 3 personnes de
déplacer la pompe et de l’immerger dans l’eau
sans aide extérieure.
Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
39
Aspects techniques
c) Les différents modèles de pompes
Il existe deux pompes
HFS de base, la HFS
1500 et la HFS 3000,
et ces deux pompes
se déclinent en plusieurs versions.
La pompe HFS 3000
(Fig. 1) a un débit nominal de 3.000 l/min à
Fig. 1
la pression de 10 bar,
c’est elle qui est utilisée dans le système HS 150
acheté par le SPF Intérieur pour le débit nominal
de 4.000 l/min à 8 bar. Elle pèse 115 kg et peut
travailler dans 30 cm d’eau.
Elle existe aussi en version « Hi Flow » avec un débit de 8.000 l/min à 2,5 bar et en version « Super
Hi Flow » avec un débit de 11.000 l/min à 2,5 bar ;
c’est cette dernière version qui est utilisée
comme pompe nourrice dans le système HS 450
acquis par le SPF Intérieur pour l’Unité
Permanente de Crisnée et dans le système HS
900 en service à l’Unité Permanente de
Brasschaat.
La Fig. 3 illustre les courbes « débits-pressions »
de ces trois modèles de pompes.
Dans sa version de base, la pompe HFS 1500 a
un débit nominal de 1.500 l/min à la pression de
10 bar. C’est elle qui équipe l’unité HS 60. Dans
sa version « Hi Flow », elle débite 4.000 l/min à la
pression de 2,5 bar.
Pour le système HS
60, il existe aussi une
version « inondation »
(Fig. 4) qui peut, via
un tuyau léger de
300 mm (Fig. 5), débiter jusque 20.000 l/min
à 0,3 bar et 10.000 l/
min à 1,4 bar.
Fig. 4
Fig. 5
Fig. 3
En fonction des modèles et des applications, la
pompe submersible aura besoin d’une pompe de
pression (booster) ; dans ce cas, celle-ci est placée dans le même conteneur et entraînée directement par le moteur thermique qui entraîne aussi le
système hydraulique pour la pompe submersible.
Quelques autres caractéristiques de la pompe HFS 3000
Si la profondeur du point d’eau n’est pas suffisante pour faire
flotter la pompe, il est possible de l’utiliser en immergeant seulement la crépine.
On peut retirer le pompe de son cadre et du flotteur et l’utiliser
dans un endroit confiné comme un égout…
On peut retirer la crépine, fixée par un raccord Storz, et utiliser la
pompe en relais en la raccordement à la ligne de refoulement.
Il est assez facile de démonter la roue à aubes et de la remplacer
par celle du modèle HFS Hi Flow, ce qui permet de travailler sur
inondations avec un débit de 8.000 l/min.
Comme les pompes Standard et Super Hi Flow sont interchangeables, on peut pour un investissement limité disposer
d’une solution qui débite plus de 11.000 l/min.
Avec une bonne prise de force, il est également possible d’installer sur un camion-citerne, par exemple, la pompe HFS 3000 (dans
n’importe quelle version) ainsi que son système d’entraînement
hydraulique. Ceci permet au véhicule d’accéder à de nombreux
points d’eaux qui, autrement, ne seraient pas accessibles.
Deuxième innovation :
les tuyaux de grands diamètres
Pour plusieurs raisons, les Services de Secours
(pompiers surtout) ont privilégié les tuyaux de
faibles diamètres : en Belgique, ce sont principalement les diamètres de 45 mm et de 70 mm.
Les tuyaux de 110 à 150 mm ne sont disponibles,
en petites quantités, que sur des véhicules dits
à « grande puissance » ou « pour feux industriels ».
Ceci a pour conséquence que les débits pouvant
être transportés sont relativement faibles sous
peine d’entraîner rapidement des pertes de
charge importantes. De ce fait, les établissements
en relais, nécessaires pour aller s’approvisionner
en eau à quelques centaines de mètres ou plus,
relèvent d’une forme d’utopie car on ne dispose
généralement pas des moyens nécessaires en
matériel et, surtout, en personnel pour les réaliser.
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Le Sapeur-Pompier Belge
n° 2/2009
Aspects techniques
Actuellement, on a le plus souvent recours à des
norias de camions-citernes qui requièrent également des moyens importants en hommes et
en matériel.
Un principe essentiel du système HFS est d’utiliser systématiquement des tuyaux de grands diamètres, au minimum 150 mm à partir de 4.000
l/min et, de préférence, les diamètres de 200 et
250 mm, voire de 300 mm pour les plus grands
débits. On peut ainsi atteindre des distances
de refoulement considérables pour des débits
importants. À titre d’exemple, pour un débit de
4.000 l/min, un tuyau de refoulement de 4”
(100 mm) présente une perte de charge d’environ
3 bar par 100 m, alors qu’un tuyau de 8” (200 mm)
n’a une perte de charge que d’environ 0,13 bar
par 100 m !
Il existe aussi une version allégée des tuyaux de
300 mm (Fig. 5) pour l’application en très basse
pression à l’occasion d’inondations.
Fig. 7
Troisième innovation :
le conteneur à tuyaux
Pour pouvoir appliquer les avantages d’une
pompe à grand débit et des tuyaux de grand
diamètre, il faut évidemment pouvoir mettre en
œuvre rapidement ces tuyaux sur des distances
importantes. C’est ainsi que dans les versions
standard, le système de pompage est complété
Fig. 6
par un conteneur à tuyaux permettant de réaliser
un établissement de 1 000 à 2 000 mètres, rapidement et avec peu de personnel (un chauffeur).
Selon les versions, ce conteneur à tuyaux
peut être transporté simultanément (Fig. 6) ou
séparément du conteneur pompe. Il est aussi
possible d’avoir recours à plusieurs conteneurs
à tuyaux pour augmenter la longueur de transport d’eau.
Quatrième innovation :
le système de récupération des
tuyaux (HRU)
Chacun peut imaginer ce que serait le travail de
récupération d’un établissement de 1.000 m de
tuyaux de 200 mm ou plus en longueurs de 50 m
pesant chacune environ 150 kg ! Après une
longue intervention forcément pénible ou à l’occasion des exercices, ce travail de forçats suffirait
à décourager la plupart des services d’acquérir
ce type de tuyaux. Il fallait donc prévoir un équipement qui permette de récupérer les tuyaux
avec peu de personnel et un minimum d’efforts
physiques. C’est ce qu’offre le HRU (Hose
Recovery Unit) développé par Hytrans Fire
System.
Ce système est monté à l’avant du conteneur à
tuyaux (Fig. 7). Il est principalement constitué
d’un jeu de rouleaux, entraînés par un système
hydraulique, qui tirent les tuyaux vers le haut pour
les amener dans le conteneur. Le conducteur du
camion avance à la même vitesse que le tuyau
entraîné par le HRU. Dans le conteneur à tuyaux,
deux personnes suffisent pour disposer le tuyau
en écheveau. Ce système permet de récupérer
environ 1.000 m de tuyaux en 30 minutes.
Ce système HRU existe pour les diamètres de
tuyaux jusque 200 mm et 300 mm et peut être
proposé dans une version « Slide » qui peut être
Le Sapeur-Pompier Belge
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41
Aspects techniques
Fig. 8
déplacée de droite à gauche du conteneur ou en
version « Tilt » qui reste toujours du même côté.
L’entraînement hydraulique peut se faire au
moyen de la prise de force du camion ou par un
moteur indépendant (Power Pack). Cette unité
peut être facilement installée sur un conteneur
existant.
Autres points forts
de HYTRANS FIRE SYTEM
a) Un premier point important est le système
électronique de commande et de contrôle du
groupe de pompage (Fig. 8) connu sous le nom
de IQUAN qui a été développé pour offrir une interface ergonomique et simple d’emploi.
Par ailleurs, les systèmes de contrôle implémentés permettent de libérer presque totalement
l’opérateur :
– les variations de débits sont automatiquement
prises en charge et la vitesse du moteur adaptée en conséquence ;
– les différents dysfonctionnements sont signalés
par un dispositif lumineux et sonore ;
– il en est de même pour d’autres informations
telles que le niveau insuffisant de carburant
pour le moteur Diesel ;
– en cas de dysfonctionnement pouvant avoir des
conséquences néfastes pour l’unité, le système
va adapter les conditions de fonctionnement ou
s’arrêter automatiquement.
Parmi les nombreuses informations disponibles,
on peut citer :
– les fonctions liées au moteur thermique, les
conditions de fonctionnement du système hydraulique d’entraînement de la pompe flottante,
les caractéristiques de fonctionnement de la
pompe de refoulement, … ;
– le débit calculé en permanence ;
– un module de
calcul de la
distance maximale de refoulement en
fonction des
conditions de
pression
et
débits ainsi
que de la hauteur de l’extrémité de la Fig. 9
ligne de refoulement (Fig. 9) ;
– un journal reprenant l’historique des événements.
En option, ce système IQUAN peut être doté
d’un module de communication par GSM pour
certains réglages à distance (vitesse moteur, …)
par l’opérateur.
b) Dans le conteneur à tuyaux, le système de
HoseBloc® (Fig. 10) empêche les tuyaux de
glisser vers l’arrière et de venir s’appuyer sur la
porte, lors des manœuvres de dépose du conteneur. Il s’agit de profilés en polyuréthane qui n’ont
pas d’effet négatif sur le déroulement des tuyaux.
C’est une solution efficace qui peut être adaptée
sur tous les conteneurs existants.
c) Pour les tuyaux des plus grands diamètres,
Hytrans a développé un système de raccords symétriques multi cames (Fig. 11), facile et sûr.
d) Pour les tuyaux de diamètre 150 mm, il existe
un système de pont à tuyaux qui permet de
limiter à 100 mm la hauteur de franchissement
(Fig. 12).
Fig. 10
42
Le Sapeur-Pompier Belge
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Aspects techniques
Fig. 11
Pour les plus grands diamètres de tuyaux, il
existe également des ponts à tuyaux qui permettent un franchissement aisé par les différents véhicules (Fig. 13).
e) Il existe aussi quelques équipements qui peuvent être entraînés par le circuit hydraulique du
HS 60, principalement :
Une génératrice de 38 kVA (Fig. 14).
Un ventilateur à pression positive de 120.000
m3/h (Fig. 15)
Fig. 14
Fig. 12
Fig. 15
f) Enfin, la mise en œuvre d’établissements avec
des tuyaux de grands diamètres nécessite aussi
une large gamme de pièces de robinetterie adaptées : divisions, réductions, pièces intermédiaires,
vannes d’arrêt, … (Fig. 16).
Fig. 16
Conclusion
Fig. 13
Le recours au système de pompe flottante
d’HYTRANS est une façon de travailler plus écologique et plus économique, car on évite ainsi
de puiser abondamment dans les réserves d’eau
potable du réseau de distribution.
Entrer dans le monde HFS, c’est profiter d’une
dimension nouvelle de l’approvisionnement en
eau dans le cadre de la lutte contre l’incendie,
c’est disposer de moyens importants pour les
travaux d’épuisement en cas de grandes inondations. En Belgique, dix-sept services d’incendie,
deux Unités permanentes de la Protection civile
et une entreprise privée sont déjà des utilisateurs
convaincus. Pourquoi pas vous ?

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