19 MARS 1962 - Le travailleur catalan
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19 MARS 1962 - Le travailleur catalan
P-O L’hebdo communiste des Perpignan - Municipales 2014 Interview de Michel Franquesa P.5 N A L A T A C R U E L IL A V A R T LE 1,80 C - N°3499 - Semaine du 22 au 28 mars 2013 19 MARS 1962 Le respect de l’Histoire ! s ANI Un débat frfructueux ! P.6 s USAP Marc Delpoux en direct P.3 P.8 l’édito 2 de Michel Marc Que les choses soient claires La déception est là. Largement installée. Et elle s’exprime. Dans les urnes d’abord. 67% d’abstentions aux législatives partielles, dans l’Oise, où la candidate socialiste n’est pas qualifiée. Dans les sondages aussi. 67% des Français rejettent la politique du gouvernement, dont 41% des électeurs de gauche. Nous n’aimons pas les sondages, mais cela s’entend, pour qui veut bien tendre l’oreille. Certaines idées, donc, gagnent du terrain, certains sentiments diffus, peu argumentés, qui font l’ambiance : « Ils sont tous pareils », prétexte au désengagement de chacun devant la difficulté , sentiment mortifère qui gagne et s’étend. « Nous n’avons pas d’autres choix, nous devons tous faire des sacrifices », ce qui, vous le remarquerez, n’est pas la même chose, idée politique savamment entretenue, scandée et sponsorisée par les chroniqueurs « autorisés », de tout bord, en l’absence de débats contradictoires, et qui fait son chemin. Enfin, « C’est la faute au voisin » ; « J’en connais qui profitent » ; « On aide trop les gens », trois idées en une, fruit d’une réflexion primaire et insuffisante, sur lesquelles soufflent avec ténacité et constance les anciens du pouvoir et le Front National. Le cerveau reptilien de chacun est sollicité, le message subliminal organisé. On sent bien aujourd’hui que, si rien ne change, nous allons dans le mur. Et alors, quoi ? Et alors, faisons ce qu’il faut, là où nous sommes. Plus que jamais. Il n’y a pas de modèle, mais les salariés, de Goodyear à PSA, en passant par Florange, Sanofi et bien d’autres, luttent, résistent, proposent, dans des conditions très difficiles, mais surtout, ils démontrent à l’ensemble de la société l’iniquité de cette société capitaliste qui jette les hommes tout en réalisant de substantiels bénéfices. Ils ont besoin de notre soutien. Les salariés de l’école publique, devant l’insuffisance et le manque d’ambition du projet de refondation de l’école, discuté dans cette période à l’Assemblée Nationale, manifesteront le samedi 6 avril, à Paris, pour dire à tous l’urgence d’une école de la réussite pour tous, l’urgence du respect des personnels, et, eux aussi, feront des propositions alternatives. Ils ont besoin de notre soutien. La liste est longue. N’y revenons pas. Ils font ce qu’il faut. Devoirs Aujourd’hui, un certain nombre de décisions importantes sont en débat à l’Assemblée Nationale et au Sénat. L’ANI (accord national interprofessionnel) dont Filoche notait à Argelès l’extrême complexité en même temps que les dangers pour les salariés, la loi de refondation de l’école, qui mérite amendements et réorientation, le refus (encore !) de mettre à l’ordre du jour le droit de vote des étrangers sous prétexte que les députés de droite ne sont pas encore « prêts », le refus (étonnant ?) d’examiner le projet de loi contre les licenciements boursiers présenté par les élus Front de Gauche, tous ces grands dossiers sont sur la table. Nous avons le devoir de nous en mêler. Les élus font ce qu’il faut. Cela ne peut suffire. N°3499 m 2013 Semaine du 22 au 28 mars LU - VU - ENTENDU Les dispositions sur l’éthylotest montrent bien les atermoiements du gouvernement Un avocat spécialiste le répétait à l’envi sur la radio publique « c’est la première fois que je vois ça ! ». Il faut dire que l’« affaire » sur l’obligation pour chaque automobiliste d’avoir un éthylotest dans son véhicule est symbolique du manque de courage ou, du moins, des hésitations du gouvernement socialiste - radical - EELV. Sarkozy l’avait instaurée, Hollande voulait l’abroger, ce qui a provoqué la colère des fabricants de « ballons » qui menaçaient de licencier leurs personnels. Face à cette grogne, un texte de loi a tout de même était pondu : l’obligation d’avoir un éthylotest est faite à chaque automobiliste mais les personnes qui seront contrôlées sans ne s’exposent à aucune sanction. Bel exemple d’un gouvernement qui veut ménager la chèvre et le chou, comme il le fait entre la finance et le bon peuple. Le parlement catalan confirme sa volonté de consultation populaire Cette fois c’est à l’initiative du Parti Socialiste Catalan, qui veut coller à l’opinion publique catalane, que 77% du parlement a voté une déclaration demandant le dialogue avec le gouvernement central espagnol en vue d’organiser une consultation électorale en catalogne sur l’autodétermination. Le premier vote porteur de l’idée souverainiste avait recueilli 63% des suffrages parlementaires et fait l’objet d’un recours pour inconstitutionnalité de la part de l’Etat espagnol. Celui de cette semaine risque de subir le même sort. Romain Grau propose de doubler les effectifs de la police municipale perpignanaise Ses faux airs de premier de la classe ne le dispense pas de dire des âneries. L’élu de l’Agglo et de la ville de Perpignan, transfuge de la liste du socialiste - vert Jean Codognès, membre de l’UDI, fondateur d’un club de réflexion « Perpignan 2020 », dit vouloir prendre les problèmes de sécurité à bras le corps. Pour cela il propose de doubler au cours du futur mandat le nombre de policiers municipaux à Perpignan (103 actuellement). Pas besoin pourtant de sortir de Saint-Cyr ou de l’ENA pour comprendre que ce serait un transfert important vers l’impôt local, alors que la sécurité est une des missions régaliennes de l’Etat et qu’à ce rythme des candidats encore plus populistes pourraient proposer aux mairies de recruter des enseignants supplémentaires pour arranger les problèmes de l’école et tout le reste à l’avenant… Où sera rendue la justice à Perpignan ? Centre-ville ou « Centre del Mon » ? Où va donc atterrir le Palais de justice ? La question se pose à nouveau depuis que le président de la CCI a fait la proposition de « libérer » la belle bâtisse jouxtant le tribunal de Perpignan, que la chambre consulaire occupe. Edile perpignanais, commerçants et bien d’autres s’en réjouissent même si certains craignent l’effet d’annonce préélectoral. Jean Paul Alduy, le président de l’agglo, sûrement pris de cours, fait mine de ne pas y être hostile. Difficile pourtant de s’en convaincre tant l’ex maire de Perpignan misait sur le déménagement du palais de justice à côté de celui de l’agglo et de la nouvelle gare, pour redynamiser son projet de « Centre del Mon », qui bat méchamment de l’aile. Le Travailleur Catalan 44 av. de Prades - 66000 Perpignan Tél. 04 68 67 00 88 - Fax 04 27 50 15 33 Courriel : [email protected] Site internet : www.letc.fr Commission Paritaire N° 0414 C 84 621 N° ISSN 1279-2039 Gérant : Christian Diéguez Impression : Imprimerie Salvador Directeur de publication : 33 bd.d’Archimède - 66200 Elne (France) René Granmont Webmaster : Christian Diéguez Publicité : Richard Siméon politique 3 N°3499 Semaine du 22 au 28 mars 2013 La décision du maire de Perpignan de ne pas respecter la loi, de ne pas commémorer le 19 mars, date officielle de l’arrêt des hostilités, a provoqué une vague de réactions, soulevant l’émotion. Nous avons choisi de reproduire deux d’entre elles. La lettre de Jean Vila (extraits) à J.M Pujol se passe de commentaires. Celle de J.Pierre Kamincker, universitaire, s’adresse à la communauté des historiens, les appelant au « devoir de vérité ». © Jean Quillio Lettre de Jean Vila à M Pujol 19 mars. Extraits choisis par la rédaction. Monsieur le Maire, (…) Votre lettre du 4 mars est une insulte à l’histoire, (…). Le cessez le feu du 19 mars 1962 marque bien l’arrêt officiel de cette guerre. (…). Le 19 mars 1962, c’est la victoire de la paix gagnée en France par tous ceux qui ont lutté contre la colonisation et le racisme, pour la fraternité entre les peuples, contre les coups d’état contre la République. Honneur aux soldats du contingent qui n’ont pas craint de refuser les ordres putschistes de leurs chefs militaires. Ceux-là mêmes qui furent à la tête de l’O.A.S, et qui n’hésitèrent pas à tirer, à tuer des soldats du contingent. La paix en Algérie a fait beaucoup d’heureux, le peuple Algérien, bien sûr, en Algérie, mais aussi en France. N’oublions pas le 17 octobre à Paris où vingt mille d’entre eux (algériens) manifestaient pacifiquement contre le couvre-feu qui leur était imposé, étaient réprimés sauvagement par la police du Préfet PAPON. Des morts par centaines, des blessés par milliers et 12 000 arrestations. Pendant 7 ans, c’est une moyenne de 10 morts par jour, rapatriés très discrètement, sans trop de commentaire, dont les noms figurent aujourd’hui sur nos monuments aux morts. (…) Ces morts, comme ceux d’Algérie, sont des morts en trop. C’est le résultat des guerres qu’il faut à tout prix éviter. Si, après le cessez-le-feu, il nous faut déplorer des morts que nous ne saurions oublier, si nous condamnons les drames qui incombent alors, pour une bonne part, à l’O.A.S. ou au F.L.N., la majorité des soldats du contingent n’est pas concernée. Nous savons que d’abominables règlements de compte eurent lieu après le cessez le feu officiel. Mais il va de soi que nous unissons les victimes dans le même hommage, en particulier ces harkis, persécutés, non seulement au lendemain du cessez le feu, mais dans les mois qui ont suivi l’indépendance de l’Algérie. Le 19 mars 1962, heureuses les familles des soldats, et une grande majorité du peuple français, tous ceux qui ont combattu pour la paix en Algérie. Nous ne pouvons oublier les « pieds-noirs », nés « là-bas » revenus vers la terre de leurs aïeux qui vivront toujours l’arrachement à leur « terre natale », victimes d’une histoire faite de trop de sang versé, d’oppression, d’exploitations, de mépris et de haine. Le 19 mars 1962, il fallait être appelé en Algérie pour comprendre leur grand bonheur. J’y étais. J’ai vécu ces moments intenses, comme j’ai vécu l’épreuve de l’O.A.S. et la journée sanglante du 5 juillet 1962 à Oran, où mon bataillon (35RI) était basé. Si aujourd’hui, les « pieds-noirs », les harkis ont, avec raison, des griefs contre les gouvernements successifs qui n’ont pas tenu leurs promesses, les anciens combattants d’Algérie ont, eux aussi, des raisons d’être mécontents, pour des engagements non respectés. Le 19 mars, c’est aussi se rappeler du 8 février 1962 quand le peuple parisien, protestant contre les attentats O.A.S., fut victime de la police de PAPON et des commandos O.A.S., faisant 9 morts et des centaines de blessés au métro Charonne. Du référendum du Général de Gaulle où 90.7 % des Françaises et des Français approuvaient la fin de la guerre d’Algérie, aux 26 000 communes et 50 conseils généraux qui ont adopté un vœu pour commémorer cette date anniversaire, au dernier sondage I.F.O.P. réalisé après le débat à l’Assemblée nationale où 69 % des français approuvent le vote de l’Assemblée Nationale, un large consensus est de fait exprimé. Ces mêmes commandos qui attentèrent à la vie du Général de Gaulle (petit Clamart). En 2002, sur tous les bancs de la majorité à l’Assemblée nationale, mais aussi, d’une façon responsable, d’une partie de l’opposition, les interventions furent d’un haut niveau de responsabilité pour approuver le texte soumis aux parlementaires, sauf quelques nostalgiques de l’Algérie française et de la colonisation, d’un passé révolu, qui ont tenu des propos semblables aux vôtres. (…). Vous vouliez (…) mettre en berne, dans votre mairie, le drapeau de la France pour tous ceux qui sont morts après le 19 mars 1962. Vous oubliez toutes les autres victimes civiles avant le 19 mars, des centaines de milliers d’Algériens, les militaires, 30 000, pour la majorité des appelés du contingent et leurs 300 000 blessés. Aujourd’hui, je me félicite que cette journée soit celle du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires, et de la célébrer officiellement en présence des autorités. Dans de nombreux départements, les parlementaires de votre sensibilité politique assistent aux cérémonies. La date du 19 mars appartient à notre peuple, à son histoire, à tous ceux qui sont épris de paix. Que cela vous plaise ou pas ! Dans ces circonstances, je me dispense de toute formule de politesse. Jean Vila Les nostalgéristes, …, éructant… Après les déclarations de Pujol Historiens, faites votre devoir ! P ujol, maire de Perpignan, décide de désobéir et en avise le gouvernement. Le fait est grave en lui-même et appelle la protestation, mais sa gravité ne dispense pas de réfléchir aussi sur l’argumentaire qui l’accompagne : « Le 19 mars 1962 c’est la décision unilatérale de la France de cesser le feu en Algérie ». Ainsi parla le maire, dans sa conférence de presse du 15 mars (l’Indépendant du 16). Ce jour-là la France a baissé les bras, comme les parlementaires les ont baissés, dit-il encore, le 10 juillet 1940, en s’inclinant devant Pétain. Le cessez-le-feu du 19 mars n’avait rien d’unilatéral, mais on sait depuis longtemps que Pujol a des vues très personnelles sur la colonisation et la décolonisation. En revanche ce qu’il dit sur le dix juillet 1940 paraît inédit. Ce jour-là, dit-il « le Front populaire a voté les pleins pouvoirs à Pétain ». Faisons donc un peu d’histoire. Premier rappel : en 40 le Front Populaire n’était qu’un souvenir. L’alliance entre communistes, socialistes et radicaux, qui avait repoussé le fascisme en 34 et triomphé dans les urnes en 1936, était rompue dès l’automne de 1938, quand Daladier réprimait les grèves et signait à Munich. Second rappel : sur les 669 votants du 10 juillet l’abdication eut 569 suffrages, toutes appartenances confondues, (sans les communistes toutefois, le PCF ayant été dissous peu de jours après la déclaration de guerre, à la faveur du soutien qu’il apporta au Pacte germano-soviétique). Je crois qu’on aurait tort de se contenter de rire. Cette bévue est risible il est vrai, comme nouvelle preuve d’une inculture bien connue par ailleurs; risible aussi parce qu’en associant les désastres de 40 et le Front Populaire, sous couleur de déplorer l’intronisation de Pétain, Pujol parle lui-même en bon pétainiste : « La faute au Front populaire ! » ce fut la tarte à la crème de la Révolution Nationale, et le prétexte du tragi-comique Procès de Riom. N’empêche que selon moi le danger dont ce discours est le signe mérite d’être pris très au sérieux : si des personnes aussi hautement responsables pouvaient, sans créer d’émotion, prendre avec la vérité et avec la raison de telles libertés, l’exigence intellectuelle inséparable de la démocratie continuerait de s’étioler en France. Sarkozy avait montré le chemin, avec ses écarts de langage, ou sa sortie contre La Princesse de Clèves, et surtout en multipliant, en matière d’histoire, des bourdes qui n’ont pas dû être toutes involontaires. Dans le cas présent, tout citoyen attachant du prix au savoir historique est habilité à se plaindre, mais c’est surtout la corporation des historiens, de tout niveau d’enseignement, et de toutes sensibilités politiques, qui devrait, à mon sens, se regarder comme offensée, et le faire savoir. J.P. Kamincker politique 4 N°3499 m 2013 Semaine du 22 au 28 mars Municipales à Perpignan. L’enjeu est de taille. ADN : quand la justice est de classe ! Témoignage. Sans aucune condamnation au préalable, Cédric et Sébastien ont été condamnés solidairement à 200 ` d’amende par la juge du tribunal d’instance d’Alès pour avoir refusé de se soumettre au test ADN.. V oilà Je reviens d’Alès (Gard) où j’étais fraternellement invité par l’union locale CGT et le PCF pour intervenir et soutenir Cedric et Sébastien devant le tribunal de grande instance de la ville. Coupables tous deux d’avoir refusé en 2011 un prélèvement ADN, suite à des incidents lors des mouvements sociaux qui agitèrent la région. Pour la petite histoire, cet acharnement judiciaire, oui c’est bien de l’acharnement, dure depuis 2 ans et demi. Pour se prémunir de tout revers, le ministère public avait requis une dizaine de chefs d’accusation allant de coups et blessures envers les forces de l’ordre, à destruction de biens publics et dernièrement, pour un jet d’œuf. Un geste qui selon le ministère public, traumatisa sept agents des forces de l’ordre à tel point qu’ils se sont tous mis en incapacité pendant plus de six jours. Rendez-vous compte ! Mais après cinq renvois et 30 mois de procédures, Sébastien et Cédric ont été relaxés par la justice de toutes ces accusations. C’était sans compter sur les fonctionnaires de justice. Rattrapés par la patrouille, les deux belligérants n’en n’avaient pas fini avec le procureur teigneux et une commissaire plutôt portée sur la bibine, aujourd’hui sous une procédure de révocation, leur collant sans aucune preuve à l’appui, un feu de poubelle improbable. Les contribuables et tous ceux qui se plaignent de l’engorgement de la justice et de son coût exorbitant apprécieront ! Le fichage à tous prix ! Relaxés entre temps de ce délit par la justice, le procureur ayant fait appel, les deux sujets, toujours sous le coup d’une présomption de culpabilité, les lois de Sarkozy implacables, aveugles, mais surtout liberticides, s’appliquent. Alors messieurs Cedric Valero et Sébatien Migliore, qu’avez-vous à déclarer pour justifier votre refus ? s’indigna la juge ! Les deux autres : « Nous sommes des syndicalistes pas des délinquants et aucune charge ne pèse aujourd’hui sur nous. Nous refusons de nous soumettre à ce test ! » La réplique du procureur et de la juge ne s’est pas fait attendre : « Oui mais la loi c’est la loi, vous devez vous y soumettre comme n’importe quel citoyen, car de fortes présomptions pèsent sur vous. Et donc en cas de fortes présomptions, même sans preuve, même sans condamnation, vous devez vous y soumettre, sinon vous serez condamné pour refus ». Cornélien non ! Cédric et Sébastien ont été condamnés solidairement à 200 ` d’amende par la juge du tribunal d’instance d’Alès Vendredi 15 mars à 16h30 précise pour avoir refusé de se soumettre au test ADN. Un test que l’on voulait appliquer sur eux sans aucune charge juste des présomptions. Encore un peu et il faudra bientôt que l’on s’excuse d’être innocent. Philippe Galano La ville peut basculer en 2014 Elections. Il y a les petites phrases, l’affirmation de quelques ambitions personnelles et d’alliances étonnantes, à « gauche » et à droite, la phraséologie improductive et manipulatrice du FN, un maire de droite qui surfe sur le sentiment d’insécurité. Il y a aussi une grande ville, avec ses atouts et ses insuffisances, ses habitants qui, lorsque l’on prend le temps d’un échange, évoquent leurs souhaits, leurs difficultés, leurs désaccords avec l’équipe d’aujourd’hui. I l y a aussi un environnement national qui pèse, avec un gouvernement socialiste qui déçoit, qui cède sur certains points. Le TC a voulu rencontrer le responsable communiste de la ville, Michel Franquesa, et faire le point. Le travailleur Catalan. Les élections se profilent, certains en ont parlé très tôt. Où en est-on, au PCF ? Michel Franquesa. La droite, le FN et quelques personnalités de gauche en ont parlé, très tôt, c’est vrai. Mais il ne s’agit que des candidatures, il ne s’agit que d’affirmer des ambitions personnelle. Il n’y a rien sur le fond. Notre démarche est et sera différente. Avec nos partenaires du Front de Gauche, nous travaillons et réfléchissons à un programme, et, en même temps, nous proposons un questionnaire et allons à la rencontre des citoyens. C’est l’occasion, pour nous, de dire nos convictions et d’écouter, d’écouter, je le répète. Le programme partira de là. Nous organiserons ensuite des assemblées citoyennes, dans tous les quartiers, bien loin des batailles d’égo et des démarches personnelles. TC. Cela veut-il dire que le Front de Gauche sera seul ? M.F. Non. Cela signifie que le FDG sera présent, c’est tout, pour rassembler, pour avoir des candidats, pour défendre des contenus, des axes progressistes qu’une éventuelle liste de gauche devra défendre, avec des objectifs bien identifiés. Le débat sera évidemment POMPES FUNÈBRES mené avec d’autres partenaires, dont le PS. Ceux qui ont laissé entendre que les choses étaient réglées sont dans le faux. Il y a donc les citoyens, les partis et associations, et les contenus. Nous agirons sur les trois. TC. Vous décidez donc d’aller à la rencontre des habitants ? M.F. Oui. Le questionnaire à la main, les militants rencontrent, discutent et collectent les réponses, écrites et orales. Nous les traiterons et les examinerons en détail. Il y a d’abord, dans le questionnaire (3 pages et une quinzaine de rubriques), ce que vivent les gens : emploi, salaires, transports, vie associative…, bref, tout ce qui fait la vie dans une cité et ce qui dépend d’elle. Et puis, il y a les questions ouvertes pour recueillir les témoignages, les propositions mêmes, les suggestions, voire les critiques. TC. Justement, comment les citoyens, les militants eux-mêmes définissent-ils ce que pourrait être une mairie de Gauche, à Perpignan ? M.F. Il n’est pas facile de répondre. Ce qui s’impose, d’abord, c’est le « dégoût » de la politique, le manque de confiance, la défiance. Nous les comprenons. Ensuite, il y a une exigence d’égalité, de justice. Une mairie de gauche doit agir autant pour les uns que pour les autres. L’espoir d’une démocratie vivante, bien réelle, est là, aussi, pour marquer ce que doit être la gauche. Enfin, il y a l’utilisation du budget, les dépenses où, de manière TC. La gauche peut-elle gagner ? M.F. Oui, bien sûr. Il faut un contenu, un programme, juste, et qui réponde aux besoins. Il faut une volonté de rassemblement, un respect mutuel de toutes les composantes, sans aucune hégémonie, respectant les différences. Enfin, il faut du travail, tenace, en toute humilité, en direction des citoyens et des autres forces politiques, dont le PS et les écologistes. A ce jour, évidement, rien n’est tranché. Mais vraiment, partant de là, oui, vraiment, les Perpignanais peuvent se donner une mairie de Gauche et battre Pujol et l’extrême droite 2014. Propos recueillis par Michel Marc POMPES FUNÈBRES DU ROUSSILLON MAISON 24h/24 GUIZARD DE PÈRE EN FILS DEPUIS 1925 générale, on ferait plus confiance à la Gauche pour éviter les dépenses « somptuaires » et aller vers plus d’égalité. Ce que l’on peut dire, c’est que sur des questions plus politiques, gestion privée de services publics, eau, éclairage, traitement des déchets, cantine…, d’un côté, sur la question des compétences qui glissent vers l’agglo, sur la baisse annoncée des dotations, sur le désengagement de l’état, les « choses » sont loin d’être connues. 8, Place Gambetta - 66000 PERPIGNAN Tél. : 04.68.51.30.20 - Fax : 04.68.34.32.82 www.pompes-funebres.fr dans le département 5 N°3499 Semainee du 22 au 28 mars 2013 Hors la loi Jean-Marc Pujol. Le maire de Perpignan a refusé d’appliquer la loi qui a fait du 19 mars « La journée nationale du souvenir à la mémoire des victimes de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc ». L e 8 novembre 2012, le Sénat adoptait le 19 mars, jour anniversaire du cessez-le-feu en 1962 de la guerre d’Algérie, comme « journée nationale du souvenir à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc ». Le 29 novembre, le Conseil constitutionnel, saisi par les sénateurs de droite, jugeait cette proposition conforme à la Constitution. Jacky Mallea, membre du bureau national de l’ « Association des pieds-noirs progressistes » J-M Pujol en tant que maire re devait se plier aux règles dee la République. Lorsqu’on est élu et qu’on reçoit une directive nationale, on doit l’appliquer. Et puis surtout,, e, mettre le drapeau en berne, c’est cracher à la figure de tous ceux qui ont perdu la vie en Algérie, de tous ceux qui y ont combattu et pour qui la fin de la guerre était une délivrance. Ce 19 mars 1962 est une date historique. Alors, c’est vrai qu’ensuite il y a eu des exactions par la faute d’éléments incontrôlés des deux côtés. Mais surtout, il y a la responsabilité de l’OAS. S’il y a eu le 26 mars, rue d’Isly, à Alger, une fusillade meurtrière au cours de laquelle des Français d’Algérie ont perdu la vie, c’est parce que l’OAS, qui ne voulait pas du cessez-le-feu, les avait envoyés délibérément dans un véritable traquenard. Et pour les événements dramatiques d’Oran en juillet 1962, à l’origine, il y avait les exactions commises après le 19 mars par l’OAS contre la population algérienne. Dans la région de Guelma dont je suis originaire, il n’y a rien eu de tel, car l’OAS était quasiment absente. La loi était finalement promulguée le 6 décembre 2012. Dès lors, comme toutes les autres lois, les maires sont chargés de son application, fût-elle contraire à leurs convictions. Mais, Jean-Marc Pujol n’en a eu cure. Non content de refuser le pavoisement des bâtiments publics, comme l’exige la loi, il a fait mettre en berne le drapeau national de la mairie. Trois personnalités réagissent. Nicole Gaspon, conseillère municipale communiste Je suis choquée par les déclarations de J-M Pujol, décidément toujours sur les positions de la droite la plus rétrograde. Et le drapeau en berne ! Une minable provocation. De quoi porte-t-il le deuil ? De l’Algérie française ? Cette date du 19 mars marque la fin d’un conflit douloureux, qui a fait beaucoup de morts des deux côtés, dont des appelés qui n’avaient rien demandé. C’est désormais une date symbolique, qui s’inscrit dans l’histoire. Il y a eu la perte de tous les empires coloniaux, la décolonisation est un grand mouvement historique. Cinquante ans après, le maire de Perpignan est dans le déni, il veut confisquer l’histoire à des fins partisanes. Alors qu’aujourd’hui il faut se tourner vers l’avenir, tisser des relations avec les peuples de l’autre côté de la Méditerranée. De nt plus, beaucoup de Perpignanais sont dresse d’origine algérienne, le maire leur adresse un message de rejet. Il divise les habitants de la ville. Il s’est proclamé candidat aux futures municipales. Est-ce ainsi qu’il Philippe Galano, pied-noir, dirigeant communiste. Je suis pied-noir et issu d’une famille pieds-noirs et ouvrière sur trois générations. Comme il est difficile de rester serein et calme quand on observe ce qui se passe dans ce pays. La décision de ces maires qui refusent de célébrer le 19 mars, c’est cautionner les positions extrémistes, racistes, islamophobes de l’extrême droite qui tendent à réhabiliter les actes barbares et meurtriers de l’OAS. Oui, il y a eu amnistie, mais non, il ne peut pas y avoir réhabilitation de leurs actes. L’instrumentalisation qu’ils en font n’est guère reluisante et continue d’alimenter les haines et les souffrances se d’une période française peu glorieuse. Face à ce d’h i que nous vivons aujourd’hui, les paroles du rappeur Kery James résonnent de sens : « A tous ces racistes Ecole Jeanne Hachette : rien n’est encore résolu à la tolérance hypocrite qui ont bâti leur nation sur le sang, maintenant s’érigent en donneurs de leçons. Pilleurs de richesses, tueurs d’africains, colonisateurs, tortionnaires d d’algériens. Ce passé colonial, c’est le vôtre. C’est vous quii avez choisi de lier votre histoire à la nôtre. Maintenant vous devez assumer …» (Lettre à la république). La Saga des Conti Bouge Toit. Le 13 mars avait lieu la deuxième audience opposant l’association Bouge Toit à la mairie de Perpignan. M © Jean Quillio e Rouillard, représentant l’association, plaidait d’emblée l’incompétence du tribunal d’Instance, car la « sommation à déguerpir » (c’est à dire l’expulsion de l’école) concerne à la fois les familles logées « sans droit ni titre » dans l’école et l’association dont le siège social est à l’école mais n’occupant pas les lieux à des fins d’habitation. Ce qui relève du TGI. Il précisait par Au tribunal, l’inquiétude des militants ailleurs qu’une AG devait se réunir le 20 mars pour modifier le siège de l’association. Me Pons-Serradeil, représentant la mairie, est alors intervenu avec virulence pour dire que la demande était indivisible, l’association utilisant les locaux à des fins autres qu’habitation (bureaux, buffets festifs) et que donc le tribunal d’instance était compétent. Son intervention a provoqué quelques remous à deux reprises. Lorsqu’il a lancé « à mon avis les familles concernées ne sont même pas là » toutes les familles, présentes, se sont risquées à lever le doigt. Et lorsqu’il a mis en cause la bonne foi de l’association en doutant que les familles logées actuellement dans l’école, une fois expulsées, ne soient remplacées par d’autres, l’association a reprécisé qu’elle s’y était engagée auprès du maire. A l’issue des plaidoiries, le juge a annoncé le délibéré pour le 3 avril. Seule décision ce jour-là, la compétence ou non du tribunal d’instance. Une date de jugement concernant l’expulsion des familles devrait être également fixée. Pour l’association, l’expulsion ne fait pas de doute. Elle attend en revanche de la Préfecture un acte de régularisation des familles qui leur permettraient de prétendre à un toit. A-M D Attac. Mardi 26 mars à 19h, au cinéma Castillet, en présence du réalisateur et du syndicaliste Xavier Mathieu. Projection du film de Jérôme Palteau : «La Saga des Conti» Hommage à Rosette Blanc Hommage. Samedi 23 mars à 11h, devant la stèle qui lui est consacrée, rue Frédéric Mistral. Comme chaque année, à l’initiative de l’association Femmes Solidaires,un hommage sera rendu à Rosette Blanc, résistante catalane, déportée, décédée à Auschwitz. Nicole Rey présidente de l’AFMD retracera le parcours résistant et concentrationnaire de Rosette. Juliette Bes, elle-même résistante et déportée, dira un poème de Micheline Maurel. 6 département N°3499 m 2013 Semaine du 22 au 28 mars Loin de la coupe aux lèvres Education Nationale. Les dotations en postes sur le département viennent d’être révélées. Pas d’amélioration en vue pour la rentrée 2013. On fait amis ou ANI ? Collèges. Au mois de janvier, les instances académiques annonçaient 26 postes supplémentaires d’enseignants dans les collèges des P.O. pour 324 élèves accueillis en plus. Cette dotation, même si elle laissait présager un changement de logique après des années de suppressions massives, restait insuffisante, ne permettant que l’accompagnement de la hausse des effectifs sans amorcer le moindre rattrapage des postes perdus. Lors de l’instance départementale réunie le 11 mars, ce ne sont plus 26 postes, mais 6 qui sont proposés ! 21 créations réelles de postes, dont 11 avec un complément de service sur un autre établissement. Et 15 suppressions. Telle est la traduction concrète de la politique du ministre Peillon. Un véritable tour de passe-passe ! Où sont passés les 20 postes manquants ? Les 10 premiers postes vont servir à accueillir les « nouveaux profs » stagiaires et contractuels, version « nouvelle formation des maîtres ». Les stagiaires ayant réussi le concours à la session de juin assureront 15h de cours par semaine en plus de leur formation. Les étudiants, reçus à l’écrit en septembre, pourront, s’ils le souhaitent, être embauchés dès septembre comme contractuels pour 6h de cours par semaine. L’opacité est totale en revanche en ce qui concerne les 10 autres postes restants. Ils seront vraisemblablement utilisés en moyens provisoires, heures éparpillées dans les collèges pour combler les trous. Bref, du bricolage à tous les étages. D’autant que la grande inconnue est le nombre d’étudiants qui accepteront d’être contractuels à 6h. Le risque est grand donc que nombre de ces « 6h » ne soient pas assurées dans les établissements. Sans parler de l’insuffisance du nombre de lauréats aux concours, du nombre de remplaçants etc. La rentrée 2013 en collège s’annonce, à n’en point douter, au moins aussi difficile qu’en 2012. Lycées. Les lycées sont encore plus mal lotis: 14 postes en moins. 10 suppressions en lycées et 4 en lycées professionnels. Primaire et maternelle. Dans le premier degré, la dotation de 23 postes au département semble plus positive. L’an dernier, 41 postes avaient été supprimés. Mais ils ne représentent que 6 classes supplémentaires devant élèves, alors que le Rectorat prévoit 441 élèves de plus ! Parmi ces postes donc, deux RASED sont créés, ce qui rompt avec la logique du gouvernement précédent, mais reste dérisoire par rapport aux 28 postes supprimés l’an dernier. Trois postes sont créés pour l’accueil des moins de trois ans, mesure annoncée et attendue, limitée, et qui, de fait, ne répondront pas aux besoins des 3-6 ans. Les syndicats s’accordent à dire que les promesses vont dans le bon sens, mais qu’il y a loin des promesses aux actes. A-M D Casse du code du travail. Le Front de Gauche des Albères tenait un débat public jeudi 14 mars avec Gérard Filoche sur l’accord national interprofessionnel du 11 janvier. D ans l’ANI, cet accord soi-disant « gagnant-gagnant », le grand perdant est surtout le droit du travail, et donc les 18 millions de salariés dont il détermine la vie. C’est ce qu’a démontré point par point Gérard Filoche aux 200 personnes venues à Argelès pour en discuter. Le 6 mars, le conseil des Ministres a validé le projet de loi transcrivant l’accord. Il sera présenté en procédure accélérée à l’Assemblée nationale le 2 avril et au Sénat le 17. Il reste donc peu de temps pour rassembler contre le texte. C’est dans ce but que l’inspecteur du travail en retraite, syndicaliste CGT et membre du bureau national du PS multiplie les réunions partout en France. Les moins initiés en ont juste entendu parler. Ils se sont peut-être insurgés du coup de force du Medef pour imposer « son » accord. Mais peu ont lu le texte en détails avec une connaissance solide des droits des salariés. À l’écoute de l’exposé de Gérard Filoche, l’assemblée a pu totalement (re)prendre conscience de sa portée et sa dangerosité. Des « avancées » trompeuses Les « avancées » sont très limitées : La majoration de la taxation ne concerne que 20% des CDD. Les droits rechargeables à l’assurance chômage sont remis à la convention UNEDIC et ne devront rien coûter. La couverture santé complémentaire avec son panier de soins réduit sera choisie par l’employeur, payée pour moitié par les salariés et ouverte en 2016 à la concurrence. L’encadrement des temps partiels avec son plancher à 24h pourra, entre autres, être contourné par une « demande » écrite de l’employé. La représentation des salariés dans les organes de gouvernance, ne concerne, elle, que 229 entreprises. Ces représentants ne pourront pas être membres du CE, du CHSCT, délégué du personnel ou délégué syndical et seront soumis à des règles de confidentialité. Un contenu inacceptable Les reculs sont par contre bien réels. Par exemple, des accords d’entreprise pourront prévoir des variations d’horaires et baisses de salaires. Les salariés qui refuseront seront licenciés pour motif économique, la cause « réelle et sérieuse » étant attestée par l’accord, ne laissant plus aux prud’hommes la décision de la qualification de la rupture. Et l’entreprise sera exonérée des obligations légales et conventionnelles attachées au licenciement collectif pour motif économique. La mobilité interne pourra aussi être imposée au salarié, la mobilité géographique n’étant pas limitée. S’il refuse, il ne sera pas licencié pour motif économique mais pour motif personnel. Les plans sociaux pourront profiter de mesures dérogatoires s’il y a accord majoritaire avec les syndicats ou par une « homologation administrative ». Homologation qui sera tacite à défaut d’une réponse dans les 21 jours. Avec un délai de contestation de l’accord de 3 mois. Les délais de recours devant les prud’hommes seront eux réduits à 2 ans à propos de l’exécution ou la rupture du contrat de travail et 3 ans pour les demandes de salaire, au lieu de 5 actuellement. Il y a aussi la création dans trois secteurs de CDI intermittents, la mobilité volontaire externe, la simplification du recours à l’activité partielle, la volonté d’arrêter l’assimilation des irrégularités de forme et de fond devant les prud’hommes, etc. C’était là tout l’intérêt de la rencontre : faire toucher du doigt au plus grand nombre ce qui fait le fond de l’accord et qui, pour toute « force de gauche », est inacceptable. La salle a salué ce travail dans les riches échanges qui ont suivi. Pour protéger le code du travail, « construit lutte après lutte, année après année, décennie après décennie, qui est déjà beaucoup dénigré, fraudé, ignoré mais qui est encore le gage de l’Etat de droit dans l’entreprise », Gérard Filoche suggère de ne pas attaquer, de ne pas accuser de traitrise, mais de « chercher par delà les barrières des partis et des syndicats ce qui unit, pour amener un maximum de personnes dans la rue. Et construire ensemble le rapport de force ». Et pour que le combat soit aussi porté à l’Assemblée nationale, M. Filoche a vanté les intérêts d’amendements à visée pédagogique. Le front de Gauche des Albères a, lui, présenté une lettre ouverte aux députés du département. Hélène Lompech international N°3499 Semainee du 22 au 28 mars 2013 François-tout-court, star médiatique Sauver des vies et/ou sauver des profits? Laïcité médiatique. Les chaînes publiques, comme tous les médias ont couvert l’élection d’un nouveau pape. L’importance accordée à l’événement et la retransmission en direct de cérémonies religieuses posent la question de la légitimité de ce traitement. Mali. Deux témoignages récents confirment que l’intervention française aurait eu un double objectif : protéger les populations de la violence djihadiste et préserver les intérêts français. P auline Imbach, membre du Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers-Monde (CADTM) vient de publier une « Lettre ouverte à François Hollande » (cadtm.org) dans laquelle elle traite de la responsabilité de la France en tant que « puissance créancière » dans la dette écrasante de ce pays. La conséquence est, selon elle, que « La souveraineté du Mali est ainsi bafouée au nom du remboursement d’une dette largement illégitime car n’ayant pas servi les intérêts de la population. » Prenant au mot François Hollande qui afin de légitimer l’’intervention française a souligné que celle-ci s’était faite dans « le respect de la charte des Nations unies », elle lui fait remarquer que « la même charte stipule que les droits humains priment sur les autres engagements pris par les États, parmi lesquels le remboursement des dettes et aussi l’application des programmes d’austérité. Ainsi la France peut, en se basant sur le droit international, reconnaître l’illégitimité des dettes réclamées au peuple malien et soutenir le non-paiement de cellesci. » Elle ne s’en tient pas là, et lui rappelle que s’il a expliqué que la France ne s’est pas rendue au Mali « pour servir je ne sais quel intérêt », il n’est pas « sans savoir que les intérêts français y sont nombreux et que la formule est peu convaincante ». Enfin réagissant aux propos présidentiels selon lesquels « le temps de la Françafrique est révolu », elle affirme que « Tant que la dette et le pillage des ressources maintiendront le peuple malien dans l’extrême pauvreté, le privant de ses droits fondamentaux, le Mali ne sera pas libre. Le Mali ne sera pas non plus en paix. Vous avez beau déclarer “ ne pas laisser un seul espace territorial du Mali sous le contrôle des terroristes “, 7 ils ont un terreau fertile : la pauvreté. C’est bien cela qu’il faut éradiquer et c’est en territoire politique français que cette guerre-là doit être menée. » L a démission d’un pape est un événement plus que rare. L’élection d’un Pape a une importance, à la fois élection du chef d’une spiritualité, qui influence un grand nombre de fidèles catholiques à travers le monde, et d’un chef d’Etat. Ces deux événements ont leur place dans les médias. Mais on peut s’interroger sur l’espace qui leur est réservé, le suivi jour après jour, les « live » interminables, surtout dans l’audiovisuel public, dans un pays laïque. L’emballement médiatique est connu, il faut occuper l’antenne. On nous a présenté les candidats, leurs atouts, leurs chances, on a lancé les paris. Une émission de télé-réalité papale, suspens garanti. Mais peut-on lier, sur le service public, le télé-spectateur/auditeur à l’attente pieuse d’une religion ? On a assisté en direct à l’attente des catholiques et à leur joie d’accueillir leur nouveau pape. Les commentateurs se sont réjouis en coeur, louant un souverain pontife « du bout du monde », « proche des pauvres », « qui prend les transports en commun ». Il semble que la France laïque devait aussi se réjouir. Se pose alors le problème du devoir de neutralité du service public. Quand passe-t-on de l’information à la diffusion d’une émission à caractère religieux ? Il semblerait que la diffusion en direct d’une communion et prière collective dépasse le rôle informatif des JT ou émissions d’actualité. Qu’en est-il alors du droit à l’antenne des autres religions, dans les mêmes conditions ? On peut aussi regretter que les chaines n’aient ouvert leur plateau qu’aux vaticanistes et autres spécialistes de la religion catholique et non à des représentants d’autres religions, des spécialistes géopolitiques, et pourquoi pas des défenseurs de la laïcité. «Le pays a besoin d’une guerre contre la pauvreté» Le deuxième témoignage est une interview publiée sur le site du parti de la Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (partisadi.net) de Mohamed Diarra, responsable de la section France. Le SADI y est défini comme se situant « clairement à gauche et dans l’opposition face aux pouvoirs qui se sont succédé depuis 2002 ». Mohamed Diarra affirme que par la faute des « impérialistes et de leurs alliés de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest)», l’armée malienne qui avait été plongée « dans un délabrement total ne pouvait pas défendre un territoire deux fois plus grand que la France (…) Et quand l’intervention militaire est arrivée à un moment où la population souffrait, SADI a dénoncé tout cela, mais on ne pouvait pas aller à l’encontre de la volonté des populations qui étaient contentes de la libération. » Plus loin, il réitère : « vu la souffrance de nos populations à cause des Djihadistes, nous n’avons pas condamné l’intervention. » La conclusion de cet entretien est à rapprocher du précédent témoignage : « Un pays comme le Mali a besoin d’une guerre contre la pauvreté pour qu’il y ait à manger pour tout le monde, la guerre contre la misère, la pauvreté, la maladie, le manque d’éducation, cela doit être la préoccupation majeure de toutes les populations. Pour le Mali, la situation est grave, le Mali est au milieu entre les forces djihadistes d’un coté et de l’autre les forces néo-colonialistes ». RH Mais non, tous se réjouissaient de l’élection du « pape des pauvres », sans aucune profondeur. Tant qu’à utiliser le temps d’antenne, des questions auraient pu être portées. L’attitude floue du pape lors de la dictature en argentine bien sûr, question qui est sur la place publique depuis plusieurs années. On pouvait aussi parler de la dimension géo-politique, de la favorisation ou non du dialogue inter-religieux, de la dimension économique et sociale, le cardinal Bergoglio serait un critique du FMI, du néolibéralisme. Sans pour autant être partisan de la théologie de la libération ou d’un réel changement de société, les pauvres restant sujets de charité. C’est d’ailleurs du fait de leur coloration politique, marxiste, que les fameux prêtres torturés par la dictature avaient été déchargés à l’époque de leur mission par l’ordre jésuite. Les sujets étaient nombreux. Alors, sensationnalisme à moindre effort de la part des médias ou atteinte à la neutralité du service public ? Une chose est sûre, l’information n’a pas été gagnante dans le traitement réalisé. Hélène Lompech annonces légales - annonces légales - annonces légales ID STAT COVETEC Le Travailleur Catalan SARL Unipersonnelle au capital de 3000 Euros 28 Avenue du Général Gallieni, 94340 Joinville-le-Pont 534498159 R.C.S. Créteil SARL Unipersonnelle au capital de 1000 Euros ROUTE DE THUIR, LIEU DIT LES FONTENILLES, 66170 MILLAS 750743429 R.C.S. Perpignan est habilité à publier les annonces Par décision du Gérant en date du 08/03/2013 il a été décidé de transférer le siège social de la société au 2 Espace Méditerranée, BAT C, RESIDENCE GRAND ARC, 66000 Perpignan à compter du 15 mars 2013. Par décision du Gérant en date du 19 mars 2013 les Associés ont décidé la dissolution anticipée de la société et sa mise en liquidation amiable à compter du 19 mars 2013, nommé en qualité de liquidateur Monsieur LAURENT NAVAJAS, ROUTE DE THUIR, LIEU DIT LES FONTENILLES, 66170 MILLAS et fixé le siège de liquidation et l’adresse de correspondance au siège de la société. Suite à ce transfert, il est rappelé les caractéristiques suivantes : Gérance : Florian PILLOY, 28 Avenue du Général Gallieni - 94340 Joinville-le-Pont La société sera immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés de Perpignan et sera radiée du Registre du Commerce et des Sociétés de Créteil Mention en sera faite au RCS de Perpignan légales et judiciaires. Renseignements au 04 68 67 00 88 ou au journal, 44 avenue de Prades - Perpignan Lundi - Mercredi - Vendredi : 14h à 18h Fax 04 27 50 15 33 8 sports N°3499 m 2013 Semaine du 22 au 28 mars USAP : Marc Del Avant d’aborder l’importantissime dernière ligne droite, Marc Delpoux, manager gén TC : Pratiquement neuf mois après votre prise de fonctions, quel premier bilan pouvez-vous tirer de vos débuts de manager à l’USAP ? MD (souriant) : Le bilan est, à mon avis, amplement positif ! Pour ce qui est du jeu, je suis ravi pour les garçons qui se sont adaptés assez rapidement au jeu préconisé. Quant aux résultats, nous sommes qualifiés pour les quarts de finale du Challenge Européen et 6e en Top14 donc en voie de récupérer une place pour la Hcup en 2013-2014, ce qui était l’objectif du club. TC : Il y a trois mois certains supporters avaient qualifié le jeu pratiqué par l’USAP de « beach-rugby ». Quel est votre sentiment ? MD (légèrement en colère) : Demandez au Stade Toulousain à Barcelone et à Castres chez eux si on a fait du « beach-rugby » ! (plus calme) Il nous manque 2 victoires (à Grenoble et à Castres). Nous modifions régulièrement notre façon de jouer donc il faut un temps d’adaptation plus important. Par contre il est bon de préciser que sur la phase retour nous avons gagné 8 matchs sur 10. TC : Un équilibre parfait semble se mettre en place… MD : Oui ! Ce jeu est difficile à mettre en place et le calendrier compliqué au début ne nous a pas aidés. Les victoires escomptées n’arrivaient pas, le moral commençait à être plombé. Heureusement les joueurs ont été forts et actuellement on capitalise sur ce jeu. TC : Le jeu d’avants ne pose-t-il pas problème parfois ? Certains mauls de l’USAP reculent, certains mauls de l’adversaire avancent sur 20 m … MD (qui coupe de façon catégorique) : Non ! Il n y a pas de problème sur le jeu d’avants!… Nous avons devant 4 joueurs sur 8 en Equipe de France ! Sur les trois derniers clubs que j’ai entrainés, nous avons cherché la meilleure défense en touche : ou contre en bas ou conquête en touche privilégiée ou en jouant ni en l’air ni en bas, et on s’aperçoit que nous récupérons autant de ballons que les autres. Nous ne prenons plus de pénalités sur les mauls pénétrants ce qui est plus que positif ! TC : Pendant le match contre Grenoble on a senti vos joueurs très fatigués. Où en sont-ils après une semaine de repos ? MD : Ils étaient à bout de souffle car beaucoup ont joué sans pouvoir être remplacés. Certains ont fait tous les matchs et il devient dès lors très difficile d’enchaîner des matchs entiers et conserver cette tonicité nécessaire pour ce championnat qui est très dur. La vidéo : outil indispensable jeudi dernier à Marcoussis pour cause de fatigue. MD : Je ne pense pas qu’ils arrivent plus fatigués que lorsqu’ils sont avec l’USAP. Quant à Nico Mas, il n’a fait que 9 matchs avec l’USAP et encore pas des matchs entiers (il sort à Castres à 10 mn de la fin)… TC : Si je vous dis 3-4-6-2 ? TC : Au sujet des internationaux, Sébastien Vahaamahina est annoncé la saison prochaine à l’ASM … MD (un peu hésitant) : Nos quatre internationaux du dernier FranceEcosse ! MD (qui coupe) : C’est faux ! Sébastien est sous contrat donc 100% Usapiste en 2013-2014 ! TC : Certains ne seront-ils pas plus fatigués ? Je pense à Nicolas Mas dispensé d’entrainement TC : Six matchs super importants attendent vos joueurs (au Racing-Métro, Castres, Stade sports N°3499 Semainee du 22 au 28 mars 2013 9 poux répond à nos questions ! néral de l’USAP, a bien voulu accorder une interview exclusive pour les lecteurs du TC. trouver le rythme, mais son rapport qualité/… prix est excellent ! Mais nous, on le savait ! La surprise est pour les supporters ! (rires …) TC : Si les finances du club le permettaient, quel(s) poste(s) aimeriez-vous renforcer pour la saison prochaine ? MD : (réfléchissant) : Non, nous avons un recrutement plus que judicieux, en troisième ligne, en 9, en 10 ! (hésitant) : Peut-être un ou deux joueurs supplémentaires… (affirmatif) : Par contre on aurait aimé garder certains joueurs qui s’en vont ! TC : Et Camille Lopez ? … MD (qui coupe court) : Joker ! (Lecteurs du TC ! Vous n’en saurez pas plus car l’USAP n’a pas besoin d’une amende de 50000 E par les temps qui Toulousain en Amlin, Biarritz, à Agen et à Montpellier). Comment les aborder stratégiquement ? Faut-il... courent ! Il faudra encore patienter !) TC : Pendant l’échauffement des équipes avant un match, vous tournez systématiquement le dos à vos joueurs pour observer avec attention l’adversaire ! Est-ce pour l’intimider ou alors qu’en retirez-vous ? MD : (rires…) Je tiens à ce que mes joueurs s’échauffent sur le terrain pour diverses raisons, ce qui me permet d’observer l’adversaire et j’essaie de repérer si tout ce qui a été vu la semaine précédente à la vidéo se reflète bien sur le jeu de l’adversaire. Contre Grenoble, j’ai ainsi signalé un petit truc à « Chicho » De Carli et on leur a piqué la première touche ! TC : Samedi à Colombes vous serez à nouveau sur le bord de touche ! La « peine de prison » est terminée ! Patrick Arlettaz intervient : Oh ! Oui, il devenait impossible, contre Grenoble, il fallait le voir ! MD (en riant) : Oui ! Ma peine est terminée, la LNR (Ligue Nationale de Rugby) a décidé de serrer de près les entraineurs des meilleures équipes du Top14. Ma sanction prouve qu’on fait peut-être partie des meilleurs ! TC : L’ambiance en coulisses est à l’optimisme ! Merci et bon match samedi à Colombes. Sur le coup de 19h, après la victoire, je vous appelle pour vous féliciter ! MD : Chiche ! Le Racing-Metro 92 n’a qu’à bien se tenir sur ses rails ! Propos recueillis par Jo Solatges Lotissement « Les portes de la mer » MD (qui coupe encore) : Attaquer les matchs le plus rapidement possible, les jouer tous à fond, d’autant que nous avons la chance de récupérer tous les joueurs donc un banc complet ! TC : A ce sujet verra-t-on les deux blessés de longue date Pedro Pérez et Sofiane Guitoune ? MD : Non ! Sofiane ne sera pas dans le groupe, il devait jouer en Espoirs dimanche dernier, mais une angine l’en a empêché. De toute façon on ne peut pas le faire rentrer contre le Racing-Métro ! Quant à Pedro, il n’est pas encore prêt ! TC : Richard Haughton est joker médical de Guitoune. Haughton pourra-t-il jouer lorsque Guitoune sera opérationnel ? MD : Très bonne question, oui c’est OK pour Haughton qui est Usapiste jusqu’en juin ! TC : Parmi les joueurs recrutés à l’intersaison, quel est celui qui vous a le plus agréablement surpris ? (sans le dire nous pensions à Sione Piukala !) MD (transmission de pensée ou pas !) : Sione Piukala, mais demandez-le à Patrick (Arlettaz) qui vient d’arriver ! Piukala a peut-être eu du mal à CABESTANY Parcelles 2, 3 et 4 faces à partir de 88 000 E Possibilité parcelles 2 logements A l afFiche Perpignan Théâtre de la rencontre. 22/23/24 Mars. Stage sur le thème de « La Tempête »de W.Shakespeare. Cathédrale Saint-Jean-Baptiste. Vendredi 22 mars à 18h30. Résonances au grand-orgue - Mendelssohn, Messiaen. Palais des Congrès. Vendredi 22 mars à 20h30. Sophia Aram. Tarif 27/34 euros. Musée Hyacinthe Rigaud. Samedi 23 mars à 16h. Urban Gospel. Église La Réal. Samedi 23 mars à 18h30. Les voix humaines sur la voie du Sacré : Stravinsky, Saint-Saëns, Déodat de Séverac. Cathédrale Saint-Jean-Baptiste. Samedi 23 mars à 10h. Masterclass au grand-orgue. Cathédrale Saint-Jean-Baptiste. Samedi 23 mars à 15h. A partir de 6 ans : Raconte-moi l’orgue de la cathédrale. Couvent des Minimes, chapelle basse. Samedi 23 mars à 17h30. Par la voix, un conte musical. Médiathèque. Samedi, 23 mars à 11h. Conférence de Denis Raisin-Dadre sur les confréries d’Orient et d’Occident à travers la musique. Centro Espagnol. Samedi 23 mars à 20h30. Musiques hispaniques avec J.Francisco Ortiz et Jose Luis De Los Rios. Institut jean Vigo, salle Marcel Oms. Mardi 26 mars à 19h10. Satyricon de Fellini (1969, 2h15). Théâtre de l’Archipel, Salle le Carré. Mardi 26 mars à 20h30, mercredi 27 mars à 14h30 et 19h. Les Baccalà Clown. Tarifs:10/18 euros. Palais des Congrès. Mardi 26 mars à 20h30. Anne Roumanoff. Tarifs : 33/39 euros. Théâtre de l’Archipel – le grenat. Mercredi 27 mars à 20h30, jeudi 28 mars à 20h30. Danse : Don Quichotte du Trocadéro. Tarifs: 10/19/30 euros. Archives municipales. Ancienne université. 3 mars au 7 avril. Exposition : 1813-2013: 200 ans de théâtre à Perpignan. Maison de la Catalanité. Du 1er mars au 2 avril. Exposition : question du genre, construction de nos identités individuelles et collectives. culture Barboufat, ambassadeur du TC et des saveurs locales A l’image du tome 1 (épuisé), le tome 2 du livret de recettes «Les voyages culinaires de Barboufat» rencontre un vif succès. D D’autre part, les livrets édités Secrets de cuisine Présent dans les librairies de Perpignan (Torcatis, Librairie Catalane et Privat), sur les chaînes radios (RCN, France Bleu Roussillon,...), dans les commerces (caveau du Mas Peyre à St Paul de Fenouillet, Les cailloux du Tech à Elne,...), il fait aussi parler de lui dans les magazines de cuisine (Saveurs Catalanes, Bon profit,...). Depuis la création du blog (www.barboufat.com) en siteurs ont salivé devant mars 2012, plus de 15 000 visiteurs les recettes à raison de 1 500 à 2 000 visites par mois. Les gourmets et gourmands passent désormais à la pratique dans les ateliers culinaires orchestrés par Barboufat et sa compagne. TC : Comment expliquez-vous le succès des deux tomes du livre ? Barboufat : On a sûrement profité d’un engouement général pour tout ce qui touche à la cuisine, mais il n’y a pas que ça. Dégoûtés de la mal bouffe, les gens se tournent vers plus d’authenticité sans pour autant opter pour la cuisine dite «moderne» prônée par les professionnels souvent très onéreuse. Argelès-sur-Mer Cinéma Jaurès. Jeudi 28 mars à 19h. Avec le Collectif AntiPesticides 66, présentation du film « Des abeilles et des hommes » de Markus Imhoof (France/Belgique/Canada 2012 1h35). Tarif : 4 euros. Médiathèque Jean Ferrat. Samedi 23 mars à 17h. Avantpassats : conférence-dédicace de Joan Peytaví Deixona. Galerie Marianne. Du 27 Mars au 17 avril. Exposition du travail photographique de Anie Tor. Brouilla Bibliothèque Municipale. Mardi 26 mars à 14h. Rencontre poétique. Cabestany Centre culturel Jean Ferrat. Vendredi 22 mars à 21h. « L’Echange » de Paul Claudel. tarif : 6/10 euros. Canohès Théâtre du Réflexe. Samedi 23 mars à 20h30. Sous le soleil de Frieda. Tarifs : 10/12 euros. Ceret Salle Paroissiale Saint Pierre (Place de la Liberté). Dimanche 24 mars à 17h30. Quatuor à Cordes. Concert des oeuvres de Barber, Puccini, Tchaïkovsky... p le Travailleur Catalan avec par l l’aide du Conseil Général et du C Conseil Régional ont tout pour p plaire : des recettes familiales, le format, les illustrations et son c coût. A ce propos, je tiens à préc ciser que les fruits de la vente s reversés au journal pour le sont so soutenir. TTC : Les participants aux at ateliers culinaires sont to toujours plus nombreux, q quelles sont leurs motivatio ? tions B b f t : JJe suis Barboufat i agréablement surpris du succès des ateliers. Les «cuistots» viennent d’horizons divers mais dans un même état d’esprit : se faire plaisir en cuisinant, partager leur savoir-faire et consommer leurs réalisations autour d’un festin avec famille et amis. Dans les ateliers, l’ambiance est sereine et la bonne humeur est de mise. Même les mamies érudites en recettes locales se prêtent au jeu avec application. C’est une expérience extraordinaire : la nourriture rapproche les humains ! N.B : la liste d’attente pour obtenir le tome 1 s’allonge de jour en jour. Pour une réédition, un appel à sponsors est lancé. Contacter Barboufat : [email protected] L’exil, la mort Alenya Caves Ecoiffier. Samedi, 23 mars à 21h. La fabrique de violence par la compagnie La Métonymie (Paris/Perpignan). Tarifs : 6/10 euros. N°3499 m 2013 Semaine du 22 au 28 mars Livre. « Collioure 1939. Les derniers jours d’Antonio Machado » de Jacques Issorel (Ed Mare Nostrum) L e 22 janvier 1939, Antonio Machado, attaché à la cause républicaine est contraint à l’exil, 22 février 1939 il meurt à Collioure. Entre ces deux dates, les souffrances, le dénuement, la maladie, à peine adoucis par le soutien d’habitants du cru. Dans le petit livre publié chez Mare Nostrum (dont c’est la 4ème édition), Jacques Issorel décrit ce mois douloureux au travers des souvenirs de ceux qui étaient proches de Machado et des siens. Exténués après une marche depuis la frontière, ayant dû abandonner toutes leurs possessions, Antonio Machado et sa famille ne peuvent aller plus loin que Collioure. Ils sont hébergés à l’hôtel Bougnol-Quintana où une chaîne de solidarité leur permet de subsister. Jacques Issorel donne la parole à ceux qui les ont côtoyés, ils décrivent un homme d’une grande simplicité, discret, chaleureux, n’écrivant plus guère, affecté par la perte de manuscrits. Machado se nourrit peu, fait de brèves promenades, mais, i malade, l d à bboutt dde fforces, il ne survivra pas. Ses obsèques attireront dans le port catalan une foule d’exilés espagnols, des autorités de la République en exil. On apprend également que le poète a été enterré dans un caveau prêté, à l’époque il était prévu qu’il soit ensuite inhumé en terre espagnole, mais cela h ne n se fera pas. C’est seulement en 1958 qu’un Comité des Amis d’An1 tonio to Machado (Pau Casals y jouera un u rôle important) réunira les fonds permettant l’édification d’un tomp beau pour le poète, c’est ainsi que b Machado est resté à Collioure. Cet M émouvant récit est complété par é une u sélection de poèmes autour de la figure du poète, elle s’ouvre sur le vers d’Aragon repris par Ferrat, « Machado dort à Collioure » et se poursuit avec une vingtaine de textes de Neruda, Rafael Alberti, te Jean Je Cassou, Blas de Otero, Jordi Pere Pe Cerda, Salvador Espriu, Tristan Tzara... On le voit, des grands noms, Tz et des mots superbes, poignants, pour dire la dimension de Machado, son engagement, la tragédie finale qui est aussi celle d’un peuple. Le livre se lit d’un côté en français, de l’autre, en espagnol ou catalan selon les auteurs. NG A l afFiche culture N°3499 Semaine du 22 au 28 mars 2013 Elne D’un univers à l’autre Cinéma Vautier. Samedi 23 mars à 19h : Pablo Neruda de Amalia Escriva (France 1998 45’), pause gourmande à 20h30 : Le facteur de Michael Radford (R.U/Italie/France 1995 1h45). Musique Sacrée. De l’Italie des XVIIè et XVIIIè siècles, aux improvisations de jazz, le festival invite au voyage S uperbe ouverture vendredi soir, dans l’église des dominicains retrouvée après une éclipse d’une année, avec le Concerto Italiano dirigé par Rinaldo Alessandrini, musicien réputé, grand spécialiste de la musique italienne de l’époque baroque. Pour une acoustique optimale, on avait disposé les sièges en demi-cercle face à la scène installée devant une chapelle latérale. Cela créait d’emblée une proximité avec les musiciens, une convivialité propice à l’écoute. Demi-cercle, aussi, pour les pupitres des chanteuses et chanteurs de l’ensemble, fermé en son sommet par l’orgue positif, et des deux côtés par les théorbistes. Au centre du dispositif, le chef, sourire chaleureux, main sûre et aérienne, déroulant un parcours de la plus haute exigence que l’on suit retenant son souffle. Longue, très longue ovation du public, séduit par les couleurs, l’éclat, l’expressivité de ces musiques aux amples balancements, de Monteverdi à Scarlatti, pour les plus connus, et des Melani , Bencini, Carissimi, à découvrir. Médusé par la virtuosité des interprètes, l’unité parfaite, l’étonnante précision d’un ensemble où, visiblement, chacun n’a à cœur que de participer à l’œuvre commune. En prélude, le comédien et conteur, Cédric Debarbieux, avait présenté les pièces et les compositeurs afin d’éclairer l’écoute. Beau lancement du festival qui se poursuit allègrement avec une multitude d’événements, pour tous les publics, en mille lieux de la ville. Parmi ceux-ci, le mémorable concert-improvisation- , Ille-sur-Têt Rue de la neige. Samedi 23 mars à 20h. Match d’improvisation. Après Match petit repas. Tarif : 4 euros . Salle des fêtes. Samedi 23 mars à 20h30. Duo Carpe Diem. 5 euros. Port-Vendres Vauban. Dimanche 24 mars à 17h30. Le Bourgeois Gentihomme par Le Théâtre Des Quatre Saisons). Tarif : 8 euros. Rivesaltes Dômes. Samedi 23 mars à 20h30. Concert de Daniel Guichard Saint-Estève déambulation de Louis Sclavis ( clarinette basse ) et de son complice Dominique Serve ( orgue, clavecin, clavicorde ) dans l’église Saint Matthieu. Son titre : « Les temps séparés », appellation dans laquelle chacun « met ce qu’il veut » nous dit le clarinettiste. Le festival fait ainsi une incursion bienvenue dans l’univers du jazz, mêlé à des musiques des XVII et XVIIIè siècles. Un programme à l’architecture judicieuse, faisant une large part à des compositions de Sclavis, dont l’une s’intitule « Dieu n’existe pas » ! Sclavis, magistral, tire de son instrument une gamme vertigineuse de sonorités, depuis les profondeurs abyssales, obsédantes, jusqu’à des stridences suraiguës. Dominique Serve lui donne sacrément bien la réplique. Du grand art. NG Théâtre de l’Etang. Vendredi 22 mars à 18h « Les Rendez vous de Saint Estève » consacré à Louise Michel, la vierge Rouge. Théâtre de l’Etang. Vendredi 22 mars à 20h30. Le Comte de Bourbala. Tarif : 28` Théâtre de l’Etang. Samedi 23 Mars à 20h30. Sexe, arnaque et tartiflette. Tarif : 10 euros. Théâtre de l’Etang. Mercredi 27 Mars. Michel, le mouton qui n’avait pas de chance par la cie Troupuscule. Tarif : 5 euros. Tordères Mairie. Samedi 23 mars à 21h. Printemps des Poètes. Thuir MJC. Dimanche 24 mars à 16h. Zazie et Max. Fables pour comédiennes et marionnettes. Spectacle enfant. Tarif : 6` ad. 5` enf. Tressere Village. Samedi, 23 mars, à partir de 14h30. A l’heure du Trad (danses, musiques, Bal’ trad, jocs... Calçots...) , L‘agram, un groupe cATaLAn Bien Enracine Fête. L’Agram jouera vendredi 28 juin à 20h sur la scène Perpignan à la fête du TC. Brigitte, membre du groupe, nous le présente. Travailleur Catalan : D’où vient votre nom, l’Agram ? La Fête du TC 28 et 29 juin au Bocal du Tech 15 E les 2 jours Brigitte : Le groupe existe depuis 1975. À ce moment-là on a choisi ce nom, qui signifie chiendent, comme symbole de résistance. C’est une herbe qui repousse toujours même si on veut la faire disparaître. C’était l’époque de Nova Cançó catalane, avec des chanteurs qui se battaient pour leur identité catalane. De ce côté de la frontière, il n’y avait pas grand chose et on a été portés par cette vague. Cet esprit de résistance est toujours présent, on chante uniquement en catalan et un catalan d’ici, roussillonnais, c’est un choix. On veut défendre nos racines, promouvoir la langue et la culture catalanes. Mais on ne s’adresse pas uniquement aux gens qui parlent catalan, on présente les chansons en français, on essaie de faire comprendre ce qu’on défend, montrer l’importance de la multiplicité culturelle. Et les gens ressentent les chansons. Les changements qu’il y a eu depuis, ont été sur la forme. On a ajouté des instruments, on a évolué musicalement. On intervient aussi depuis 3 ans dans les écoles, auprès des enfants. C’est un autre aspect du travail de l’Agram,, c’est une manière d’approcherr la langue et la culture. TC : Quel style de musique produisez-vous ? B. : Peu d’entre nous sont dess musiciens professionnels, on a résisté sur la durée parce qu’onn on a travaillé régulièrement, qu’on rcrée et qu’on a un combat derorière. On fait trois types de choes ses: de la création avec paroles ifet musique, aux styles très difck, férents, musiques latines, rock, prises en catalan folk, etc. On fait aussi des reprises d’artistes non-catalans comme Brel, Brassens, Léo Ferré, Charlebois. Enfin, on joue les chansons traditionnelles. Notre spectacle s’articule autour de ces trois aspects. C’est ce qu’on va présenter à la fête du TC. TC : Vous avez joué plusieurs fois à la fête du TC, cet événement est-il particulier pour vous ? B. : Oui parce que ce qu’on défend c’est souvent ce que défendent aussi les communistes : plus de démocratie, plus de liberté d’expression, la possibilité de vivre et travailler au pays. On a faitit par fai fa par eexemple xemp xe mplle un spect tacle l entier en soutient fait spectacle au train jaune dans les années 80. On a fait des créations pour la Catalane à Ille (coopérative fruitière) quand ils ont fermé, pour Punto Blanco, pour les poupées Bella. On a toujours été là, présents dans les grandes luttes du département. La fête représente quelque chose pour nous. On y est toujours, même si on ne joue pas. C’est toujours un plaisir de retrouver des gens avec qui on a des sympathies. Puis c’est bien et important qu’il y ait une empreinte catalane dans la fête du TC. Entretien réalisé par Hélène Lompech 12 humeur N°3499 m 2013 Semaine du 22 au 28 mars Ite missa est ? A près la démission de Benoît XVI et l’élection rapide et surprise de François, peut-on dire que la messe est dite, que tout redémarre comme avant, qu’il n’y a rien à ajouter… et pas de commentaire à faire. Ite missa est ? Je ne crois pas. La permanence de l’institution Je suis convaincu qu’il ne faut que rapidement s’intéresser aux formes que cette transition papale a revêtues. Beaucoup de traditions… La fumée noire, puis blanche… Le cortège des mitrés… L’onctuosité des visages et l’impassibilité des attitudes… L’attente, la joie des fidèles … Les commentaires enfiévrés des responsables catholiques. Nous sommes dans le déjà vu, ça ne mange pas de pain et ça permet de montrer la permanence forte de l’institution. Ces images d’un monde qui bouge peu sécurisent et rassurent dans des temps d’incertitudes comme ceux que vit actuellement la vieille Europe. Le silence assourdissant qui caractérise l’attitude du cardinal argentin pendant la période de dictature féroce de son pays, ne peut que nous interroger. Les points de vue du futur François sur la contraception, le mariage gay, qui lui ont valu quelques polémiques avec les autorités de son pays sont bien dans la lignée papale. Faut pas rêver… Un futur pape se doit d’être un peu réac… Des signes potentiels Mais quand même un pape qui vient du bout du monde, qui n’est pas européen, qui est le premier disciple d’Ignace de Loyola à accéder à cette fonction, qui représente un continent en effervescence, qui a le souci de garder le contact avec les plus humbles, qui ne semble pas apprécier l’or des palais, pourrait être perçu comme un signe potentiel de changement. Encore qu’il ne suffise pas de se mettre sous la protection de Saint-François d’Assise pour apparaître comme un apôtre de la révolution sociale que l’on n’est pas. D’autant plus que le même pré- L’actu vue par Delgé lat argentin n’a jamais été un chantre de la théologie de la libération qui pendant un temps avait enflammé l’aile gauche de l’église sud-américaine. Tous ceux qui sont attachés à la nécessité de voir s’opérer des changements majeurs dans une Europe en crise où les peuples sont soumis à la dure loi de l’austérité voudraient pouvoir s’accrocher à ces signes qui vont dans le bon sens. Parce que l’Italie et au-delà l’Europe en ont, en auront bien besoin de bon sens pour sortir de l’ornière les millions de citoyens qui sombrent tous les jours plus nombreux dans les souffrances de la précarité, du chômage, de l‘inquiétude du lendemain, de l’absence d’espoir … au nom du fric-roi, des diktats du FMI, des impératifs de la commission européenne, de la concurrence libre et non faussée, de la survie de sa sainteté … l’euro. Une église, les églises, même si elles se disent au-dessus, ne peuvent pas tourner le dos à ces douloureuses redites qui font le quotidien d’un monde injuste et inhumain ; l’espoir dont elles veulent être porteuses, pour avoir quelques crédibilités ne doit pas être renvoyé à un temps hors du temps. Et l’aspiration au changement ? L’aspiration à la justice, à la démocratie, au respect de la dignité est une aspiration immédiate et tangible. Elle n’est pas nécessairement dépendante d’une quelconque foi religieuse, mais elle n’en est pas non plus obligatoirement et irrémédiablement coupée. La construction du nouveau monde, sur les ruines d’une société sclérosée qui ne fonctionne qu’à l’exclusion, l’ouverture et le dépassement des limites, l’utopie pratique d’un monde meilleur et la certitude qu’il n’y a pas d’aliénation supportable n’appartiennent à personne en particulier, mais à l’humanité en mouvement dans sa diversité, dans sa complexité, à ceux qui croient au ciel, comme à ceux qui n’y croient pas, à ceux qui croient à la fois à la solidarité et à la lutte qu’elle impose.. Pour cela il faudra rassembler sans limite tous les oubliés des richesses, tous les exclus de la prospérité et ils sont le plus grand nombre. Mais il y faudra encore et toujours l’engagement des hommes, ici et maintenant. Quant au rôle de l’église catholique, la réponse est peut-être dans les monuments d’Assise. A Assise, la Basilique Sainte Marie des Anges, a été construite autour d’une toute petite cabane-chapelle où Saint François priait. La petite chapelle, toute pauvre et toute modeste a été préservée, et elle est là toute incongrue, au cœur de l’immense nef de l’église. Il fonda là le premier couvent franciscain voué à la pauvreté évangélique. Mais les dimensions et les richesses de la basilique qui entourent la petite chapelle semblent comme en étouffer la portée symbolique. L’église d’aujourd’hui aura-t-elle l’ambition d’être du côté de ceux qui n’ont rien ou pas grand-chose ? Le pontificat de François devrait nous apporter une réponse. Jean-Marie PHILIBERT.