19 MARS 1962 - Le travailleur catalan

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19 MARS 1962 - Le travailleur catalan
P-O
L’hebdo communiste des
Perpignan - Municipales 2014
Interview de Michel Franquesa P.5
N
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C
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T
LE
1,80 C - N°3499 - Semaine du 22 au 28 mars 2013
19 MARS 1962
Le respect
de l’Histoire !
s ANI
Un débat frfructueux !
P.6
s USAP
Marc Delpoux en direct
P.3
P.8
l’édito
2
de Michel Marc
Que les choses
soient claires
La déception est là. Largement installée. Et elle s’exprime. Dans les urnes
d’abord. 67% d’abstentions aux législatives partielles, dans l’Oise, où la candidate socialiste n’est pas qualifiée. Dans
les sondages aussi. 67% des Français
rejettent la politique du gouvernement,
dont 41% des électeurs de gauche.
Nous n’aimons pas les sondages, mais
cela s’entend, pour qui veut bien tendre
l’oreille. Certaines idées, donc, gagnent
du terrain, certains sentiments diffus,
peu argumentés, qui font l’ambiance :
« Ils sont tous pareils », prétexte au
désengagement de chacun devant la
difficulté , sentiment mortifère qui gagne et s’étend. « Nous n’avons pas
d’autres choix, nous devons tous faire
des sacrifices », ce qui, vous le remarquerez, n’est pas la même chose, idée
politique savamment entretenue, scandée et sponsorisée par les chroniqueurs
« autorisés », de tout bord, en l’absence
de débats contradictoires, et qui fait son
chemin. Enfin, « C’est la faute au voisin » ; « J’en connais qui profitent » ;
« On aide trop les gens », trois idées en
une, fruit d’une réflexion primaire et insuffisante, sur lesquelles soufflent avec
ténacité et constance les anciens du
pouvoir et le Front National. Le cerveau
reptilien de chacun est sollicité, le message subliminal organisé. On sent bien
aujourd’hui que, si rien ne change, nous
allons dans le mur.
Et alors, quoi ?
Et alors, faisons ce qu’il faut, là où nous
sommes. Plus que jamais. Il n’y a pas de
modèle, mais les salariés, de Goodyear à
PSA, en passant par Florange, Sanofi et
bien d’autres, luttent, résistent, proposent, dans des conditions très difficiles,
mais surtout, ils démontrent à l’ensemble de la société l’iniquité de cette société
capitaliste qui jette les hommes tout en
réalisant de substantiels bénéfices. Ils
ont besoin de notre soutien. Les salariés
de l’école publique, devant l’insuffisance
et le manque d’ambition du projet de refondation de l’école, discuté dans cette
période à l’Assemblée Nationale, manifesteront le samedi 6 avril, à Paris, pour
dire à tous l’urgence d’une école de la
réussite pour tous, l’urgence du respect
des personnels, et, eux aussi, feront des
propositions alternatives. Ils ont besoin
de notre soutien. La liste est longue. N’y
revenons pas. Ils font ce qu’il faut.
Devoirs
Aujourd’hui, un certain nombre de décisions importantes sont en débat à
l’Assemblée Nationale et au Sénat. L’ANI
(accord national interprofessionnel) dont
Filoche notait à Argelès l’extrême complexité en même temps que les dangers
pour les salariés, la loi de refondation
de l’école, qui mérite amendements et
réorientation, le refus (encore !) de mettre à l’ordre du jour le droit de vote des
étrangers sous prétexte que les députés
de droite ne sont pas encore « prêts », le
refus (étonnant ?) d’examiner le projet
de loi contre les licenciements boursiers
présenté par les élus Front de Gauche,
tous ces grands dossiers sont sur la
table. Nous avons le devoir de nous en
mêler. Les élus font ce qu’il faut. Cela ne
peut suffire.
N°3499
m 2013
Semaine du 22 au 28 mars
LU - VU - ENTENDU
Les dispositions sur l’éthylotest montrent bien
les atermoiements du gouvernement
Un avocat spécialiste le répétait à l’envi sur la radio publique
« c’est la première fois que je vois ça ! ». Il faut dire que l’« affaire » sur l’obligation pour chaque automobiliste d’avoir un éthylotest dans son véhicule est symbolique du manque de courage
ou, du moins, des hésitations du gouvernement socialiste - radical
- EELV. Sarkozy l’avait instaurée, Hollande voulait l’abroger, ce qui
a provoqué la colère des fabricants de « ballons » qui menaçaient
de licencier leurs personnels. Face à cette grogne, un texte de loi
a tout de même était pondu : l’obligation d’avoir un éthylotest
est faite à chaque automobiliste mais les personnes qui seront
contrôlées sans ne s’exposent à aucune sanction. Bel exemple
d’un gouvernement qui veut ménager la chèvre et le chou, comme
il le fait entre la finance et le bon peuple.
Le parlement catalan confirme
sa volonté de consultation populaire
Cette fois c’est à l’initiative du Parti Socialiste Catalan, qui veut coller à
l’opinion publique catalane, que 77% du parlement a voté une déclaration
demandant le dialogue avec le gouvernement central espagnol en vue d’organiser une consultation électorale en catalogne sur l’autodétermination. Le
premier vote porteur de l’idée souverainiste avait recueilli 63% des suffrages
parlementaires et fait l’objet d’un recours pour inconstitutionnalité de la part
de l’Etat espagnol. Celui de cette semaine risque de subir le même sort.
Romain Grau propose de doubler les effectifs
de la police municipale perpignanaise
Ses faux airs de premier de la classe ne le dispense pas de dire des
âneries. L’élu de l’Agglo et de la ville de Perpignan, transfuge de la liste
du socialiste - vert Jean Codognès, membre de l’UDI, fondateur d’un
club de réflexion « Perpignan 2020 », dit vouloir prendre les problèmes
de sécurité à bras le corps. Pour cela il propose de doubler au cours
du futur mandat le nombre de policiers municipaux à Perpignan (103
actuellement). Pas besoin pourtant de sortir de Saint-Cyr ou de l’ENA
pour comprendre que ce serait un transfert important vers l’impôt local, alors que la sécurité est une des missions régaliennes de l’Etat et
qu’à ce rythme des candidats encore plus populistes pourraient proposer aux mairies de recruter des enseignants supplémentaires pour
arranger les problèmes de l’école et tout le reste à l’avenant…
Où sera rendue la justice à Perpignan ?
Centre-ville ou « Centre del Mon » ? Où va donc atterrir le Palais de justice ? La
question se pose à nouveau depuis que le président de la CCI a fait la proposition
de « libérer » la belle bâtisse jouxtant le tribunal de Perpignan, que la chambre
consulaire occupe. Edile perpignanais, commerçants et bien d’autres s’en réjouissent même si certains craignent l’effet d’annonce préélectoral. Jean Paul Alduy, le
président de l’agglo, sûrement pris de cours, fait mine de ne pas y être hostile. Difficile pourtant de s’en convaincre tant l’ex maire de Perpignan misait sur le déménagement du palais de justice à côté de celui de l’agglo et de la nouvelle gare, pour
redynamiser son projet de « Centre del Mon », qui bat méchamment de l’aile.
Le Travailleur Catalan
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politique 3
N°3499
Semaine du 22 au 28 mars 2013
La décision du maire de Perpignan de ne pas respecter la loi, de ne pas
commémorer le 19 mars, date officielle de l’arrêt des hostilités, a provoqué
une vague de réactions, soulevant l’émotion. Nous avons choisi de reproduire
deux d’entre elles. La lettre de Jean Vila (extraits) à J.M Pujol se passe de
commentaires. Celle de J.Pierre Kamincker, universitaire, s’adresse à la communauté des historiens, les appelant au « devoir de vérité ».
© Jean Quillio
Lettre de Jean Vila à M Pujol
19 mars. Extraits choisis par la rédaction.
Monsieur le Maire, (…)
Votre lettre du 4 mars est une insulte
à l’histoire, (…).
Le cessez le feu du 19 mars
1962 marque bien l’arrêt officiel
de cette guerre. (…).
Le 19 mars 1962, c’est la victoire de la paix gagnée en France
par tous ceux qui ont lutté contre
la colonisation et le racisme, pour
la fraternité entre les peuples,
contre les coups d’état contre la République. Honneur aux soldats du contingent qui n’ont pas craint de refuser les ordres
putschistes de leurs chefs militaires. Ceux-là mêmes
qui furent à la tête de l’O.A.S, et qui n’hésitèrent pas
à tirer, à tuer des soldats du contingent.
La paix en Algérie a fait beaucoup d’heureux, le
peuple Algérien, bien sûr, en Algérie, mais aussi en
France.
N’oublions pas le 17 octobre à Paris où vingt mille
d’entre eux (algériens) manifestaient pacifiquement
contre le couvre-feu qui leur était imposé, étaient
réprimés sauvagement par la police du Préfet PAPON. Des morts par centaines, des blessés par milliers et 12 000 arrestations.
Pendant 7 ans, c’est une moyenne
de 10 morts par jour, rapatriés
très discrètement, sans trop de
commentaire, dont les noms
figurent aujourd’hui sur nos
monuments aux morts.
(…) Ces morts, comme
ceux d’Algérie, sont des
morts en trop. C’est le résultat des guerres qu’il faut
à tout prix éviter.
Si, après le cessez-le-feu, il nous
faut déplorer des morts que nous
ne saurions oublier, si nous condamnons les drames qui incombent alors, pour une
bonne part, à l’O.A.S. ou au F.L.N., la majorité des
soldats du contingent n’est pas concernée.
Nous savons que d’abominables règlements de
compte eurent lieu après le cessez le feu officiel.
Mais il va de soi que nous unissons les victimes dans
le même hommage, en particulier ces harkis, persécutés, non seulement au lendemain du cessez le
feu, mais dans les mois qui ont suivi l’indépendance
de l’Algérie.
Le 19 mars 1962, heureuses les familles des soldats, et une grande majorité du peuple français, tous
ceux qui ont combattu pour la paix en Algérie.
Nous ne pouvons oublier les « pieds-noirs », nés
« là-bas » revenus vers la terre de leurs aïeux qui
vivront toujours l’arrachement à leur « terre natale », victimes d’une histoire faite de trop de sang
versé, d’oppression, d’exploitations, de mépris et de
haine.
Le 19 mars 1962, il fallait être appelé en Algérie pour comprendre leur grand bonheur. J’y étais.
J’ai vécu ces moments intenses, comme j’ai vécu
l’épreuve de l’O.A.S. et la journée sanglante du 5
juillet 1962 à Oran, où mon bataillon (35RI) était
basé.
Si aujourd’hui, les « pieds-noirs », les harkis ont,
avec raison, des griefs contre les gouvernements
successifs qui n’ont pas tenu leurs promesses, les
anciens combattants d’Algérie ont, eux aussi, des
raisons d’être mécontents, pour des engagements
non respectés.
Le 19 mars, c’est aussi se rappeler du 8 février 1962
quand le peuple parisien, protestant contre les attentats O.A.S., fut victime de la police de PAPON
et des commandos O.A.S., faisant 9 morts et des
centaines de blessés au métro Charonne.
Du référendum du Général de Gaulle où 90.7 %
des Françaises et des Français approuvaient la fin
de la guerre d’Algérie, aux 26 000 communes et
50 conseils généraux qui ont adopté un vœu pour
commémorer cette date anniversaire, au dernier
sondage I.F.O.P. réalisé après le débat à l’Assemblée
nationale où 69 % des français approuvent le vote
de l’Assemblée Nationale, un large consensus est
de fait exprimé.
Ces mêmes commandos qui attentèrent à la vie du
Général de Gaulle (petit Clamart).
En 2002, sur tous les bancs de la majorité à l’Assemblée nationale, mais aussi, d’une façon responsable,
d’une partie de l’opposition, les interventions furent
d’un haut niveau de responsabilité pour approuver
le texte soumis aux parlementaires, sauf quelques
nostalgiques de l’Algérie française et de la colonisation, d’un passé révolu, qui ont tenu des propos
semblables aux vôtres. (…).
Vous vouliez (…) mettre en berne, dans votre mairie, le drapeau de la France pour tous ceux qui sont
morts après le 19 mars 1962. Vous oubliez toutes
les autres victimes civiles avant le 19 mars, des centaines de milliers d’Algériens, les militaires, 30 000,
pour la majorité des appelés du contingent et leurs
300 000 blessés.
Aujourd’hui, je me félicite que cette journée soit
celle du souvenir et du recueillement à la mémoire
des victimes civiles et militaires, et de la célébrer
officiellement en présence des autorités. Dans de
nombreux départements, les parlementaires de votre sensibilité politique assistent aux cérémonies.
La date du 19 mars appartient à notre peuple, à son
histoire, à tous ceux qui sont épris de paix. Que cela
vous plaise ou pas !
Dans ces circonstances, je me dispense de toute formule de politesse.
Jean Vila
Les nostalgéristes, …, éructant…
Après les déclarations de Pujol
Historiens, faites
votre devoir !
P
ujol, maire de Perpignan,
décide de désobéir et en
avise le gouvernement. Le
fait est grave en lui-même et
appelle la protestation, mais
sa gravité ne dispense pas de
réfléchir aussi sur l’argumentaire qui l’accompagne : « Le
19 mars 1962 c’est la décision unilatérale de la France
de cesser le feu en Algérie ».
Ainsi parla le maire, dans sa
conférence de presse du 15
mars (l’Indépendant du 16).
Ce jour-là la France a baissé
les bras, comme les parlementaires les ont baissés, dit-il
encore, le 10 juillet 1940, en
s’inclinant devant Pétain.
Le cessez-le-feu du 19 mars
n’avait rien d’unilatéral, mais
on sait depuis longtemps que
Pujol a des vues très personnelles sur la colonisation et la
décolonisation. En revanche ce
qu’il dit sur le dix juillet 1940
paraît inédit. Ce jour-là, dit-il
« le Front populaire a voté les
pleins pouvoirs à Pétain ».
Faisons donc un peu d’histoire.
Premier rappel : en 40 le Front
Populaire n’était qu’un souvenir. L’alliance entre communistes, socialistes et radicaux, qui
avait repoussé le fascisme en
34 et triomphé dans les urnes
en 1936, était rompue dès
l’automne de 1938, quand
Daladier réprimait les grèves
et signait à Munich. Second
rappel : sur les 669 votants
du 10 juillet l’abdication eut
569 suffrages, toutes appartenances confondues, (sans
les communistes toutefois, le
PCF ayant été dissous peu de
jours après la déclaration de
guerre, à la faveur du soutien
qu’il apporta au Pacte germano-soviétique).
Je crois qu’on aurait tort de se
contenter de rire. Cette bévue
est risible il est vrai, comme
nouvelle preuve d’une inculture bien connue par ailleurs;
risible aussi parce qu’en associant les désastres de 40 et le
Front Populaire, sous couleur
de déplorer l’intronisation de
Pétain, Pujol parle lui-même
en bon pétainiste : « La faute
au Front populaire ! » ce fut
la tarte à la crème de la Révolution Nationale, et le prétexte
du tragi-comique Procès de
Riom.
N’empêche que selon moi le
danger dont ce discours est
le signe mérite d’être pris très
au sérieux : si des personnes
aussi hautement responsables
pouvaient, sans créer d’émotion, prendre avec la vérité et
avec la raison de telles libertés, l’exigence intellectuelle
inséparable de la démocratie
continuerait de s’étioler en
France. Sarkozy avait montré
le chemin, avec ses écarts de
langage, ou sa sortie contre
La Princesse de Clèves, et surtout en multipliant, en matière
d’histoire, des bourdes qui
n’ont pas dû être toutes involontaires.
Dans le cas présent, tout citoyen attachant du prix au savoir historique est habilité à se
plaindre, mais c’est surtout la
corporation des historiens, de
tout niveau d’enseignement,
et de toutes sensibilités politiques, qui devrait, à mon sens,
se regarder comme offensée,
et le faire savoir.
J.P. Kamincker
politique
4
N°3499
m 2013
Semaine du 22 au 28 mars
Municipales à Perpignan.
L’enjeu est de taille.
ADN : quand la justice
est de classe !
Témoignage. Sans aucune condamnation au préalable, Cédric et Sébastien ont été condamnés
solidairement à 200 ` d’amende par la juge du
tribunal d’instance d’Alès pour avoir refusé de se
soumettre au test ADN..
V
oilà Je reviens d’Alès (Gard) où j’étais fraternellement invité par l’union locale CGT et le PCF pour
intervenir et soutenir Cedric et Sébastien devant le
tribunal de grande instance de la ville. Coupables
tous deux d’avoir refusé en 2011 un prélèvement
ADN, suite à des incidents lors des mouvements
sociaux qui agitèrent la région. Pour la petite
histoire, cet acharnement judiciaire, oui c’est bien
de l’acharnement, dure depuis 2 ans et demi. Pour
se prémunir de tout revers, le ministère public avait
requis une dizaine de chefs d’accusation allant de
coups et blessures envers les forces de l’ordre, à
destruction de biens publics et dernièrement, pour
un jet d’œuf. Un geste qui selon le ministère public,
traumatisa sept agents des forces de l’ordre à tel
point qu’ils se sont tous mis en incapacité pendant
plus de six jours. Rendez-vous compte ! Mais après
cinq renvois et 30 mois de procédures, Sébastien
et Cédric ont été relaxés par la justice de toutes ces
accusations. C’était sans compter sur les fonctionnaires de justice. Rattrapés par la patrouille, les deux
belligérants n’en n’avaient pas fini avec le procureur
teigneux et une commissaire plutôt portée sur la bibine, aujourd’hui sous une procédure de révocation,
leur collant sans aucune preuve à l’appui, un feu de
poubelle improbable. Les contribuables et tous ceux
qui se plaignent de l’engorgement de la justice et de
son coût exorbitant apprécieront !
Le fichage à tous prix !
Relaxés entre temps de ce délit par la justice, le
procureur ayant fait appel, les deux sujets, toujours
sous le coup d’une présomption de culpabilité, les
lois de Sarkozy implacables, aveugles, mais surtout
liberticides, s’appliquent. Alors messieurs Cedric
Valero et Sébatien Migliore, qu’avez-vous à déclarer
pour justifier votre refus ? s’indigna la juge ! Les
deux autres : « Nous sommes des syndicalistes pas
des délinquants et aucune charge ne pèse aujourd’hui
sur nous. Nous refusons de nous soumettre à ce test ! »
La réplique du procureur et de la juge ne s’est pas
fait attendre : « Oui mais la loi c’est la loi, vous devez
vous y soumettre comme n’importe quel citoyen, car de
fortes présomptions pèsent sur vous. Et donc en cas de
fortes présomptions, même sans preuve, même sans
condamnation, vous devez vous y soumettre, sinon
vous serez condamné pour refus ». Cornélien non !
Cédric et Sébastien ont été condamnés solidairement
à 200 ` d’amende par la juge du tribunal d’instance
d’Alès Vendredi 15 mars à 16h30 précise pour avoir
refusé de se soumettre au test ADN. Un test que l’on
voulait appliquer sur eux sans aucune charge juste
des présomptions. Encore un peu et il faudra bientôt
que l’on s’excuse d’être innocent.
Philippe Galano
La ville peut basculer en 2014
Elections. Il y a les petites phrases, l’affirmation de quelques ambitions personnelles et d’alliances étonnantes, à « gauche » et à droite, la phraséologie improductive et manipulatrice du FN, un maire de droite qui surfe sur le sentiment
d’insécurité. Il y a aussi une grande ville, avec ses atouts et ses insuffisances, ses
habitants qui, lorsque l’on prend le temps d’un échange, évoquent leurs souhaits,
leurs difficultés, leurs désaccords avec l’équipe d’aujourd’hui.
I
l y a aussi un environnement national qui pèse, avec un gouvernement socialiste qui déçoit, qui
cède sur certains points. Le TC a voulu
rencontrer le responsable communiste
de la ville, Michel Franquesa, et faire
le point.
Le travailleur Catalan. Les élections se profilent, certains en
ont parlé très tôt. Où en est-on,
au PCF ?
Michel Franquesa. La droite, le FN
et quelques personnalités de gauche
en ont parlé, très tôt, c’est vrai. Mais
il ne s’agit que des candidatures, il ne
s’agit que d’affirmer des ambitions
personnelle. Il n’y a rien sur le fond.
Notre démarche est et sera différente.
Avec nos partenaires du Front de Gauche, nous travaillons et réfléchissons
à un programme, et, en même temps,
nous proposons un questionnaire
et allons à la rencontre des citoyens.
C’est l’occasion, pour nous, de dire
nos convictions et d’écouter, d’écouter, je le répète. Le programme partira
de là. Nous organiserons ensuite des
assemblées citoyennes, dans tous les
quartiers, bien loin des batailles d’égo
et des démarches personnelles.
TC. Cela veut-il dire que le Front
de Gauche sera seul ?
M.F. Non. Cela signifie que le FDG sera
présent, c’est tout, pour rassembler,
pour avoir des candidats, pour défendre des contenus, des axes progressistes qu’une éventuelle liste de gauche
devra défendre, avec des objectifs bien
identifiés. Le débat sera évidemment
POMPES FUNÈBRES
mené avec d’autres partenaires, dont
le PS. Ceux qui ont laissé entendre que
les choses étaient réglées sont dans le
faux. Il y a donc les citoyens, les partis
et associations, et les contenus. Nous
agirons sur les trois.
TC. Vous décidez donc d’aller à
la rencontre des habitants ?
M.F. Oui. Le questionnaire à la main,
les militants rencontrent, discutent
et collectent les réponses, écrites et
orales. Nous les traiterons et les examinerons en détail. Il y a d’abord,
dans le questionnaire (3 pages et une
quinzaine de rubriques), ce que vivent
les gens : emploi, salaires, transports,
vie associative…, bref, tout ce qui
fait la vie dans une cité et ce qui dépend d’elle. Et puis, il y a les questions
ouvertes pour recueillir les témoignages, les propositions mêmes, les suggestions, voire les critiques.
TC. Justement, comment les citoyens, les militants eux-mêmes
définissent-ils ce que pourrait
être une mairie de Gauche, à
Perpignan ?
M.F. Il n’est pas facile de répondre. Ce
qui s’impose, d’abord, c’est le « dégoût » de la politique, le manque de
confiance, la défiance. Nous les comprenons. Ensuite, il y a une exigence
d’égalité, de justice. Une mairie de
gauche doit agir autant pour les uns
que pour les autres. L’espoir d’une
démocratie vivante, bien réelle, est là,
aussi, pour marquer ce que doit être
la gauche. Enfin, il y a l’utilisation du
budget, les dépenses où, de manière
TC. La gauche peut-elle gagner ?
M.F. Oui, bien sûr. Il faut un contenu,
un programme, juste, et qui réponde
aux besoins. Il faut une volonté de
rassemblement, un respect mutuel de
toutes les composantes, sans aucune
hégémonie, respectant les différences. Enfin, il faut du travail, tenace,
en toute humilité, en direction des citoyens et des autres forces politiques,
dont le PS et les écologistes. A ce jour,
évidement, rien n’est tranché. Mais
vraiment, partant de là, oui, vraiment,
les Perpignanais peuvent se donner
une mairie de Gauche et battre Pujol
et l’extrême droite 2014.
Propos recueillis par Michel Marc
POMPES FUNÈBRES DU ROUSSILLON
MAISON 24h/24
GUIZARD
DE PÈRE EN FILS DEPUIS 1925
générale, on ferait plus confiance à
la Gauche pour éviter les dépenses
« somptuaires » et aller vers plus
d’égalité. Ce que l’on peut dire, c’est
que sur des questions plus politiques,
gestion privée de services publics, eau,
éclairage, traitement des déchets, cantine…, d’un côté, sur la question des
compétences qui glissent vers l’agglo,
sur la baisse annoncée des dotations,
sur le désengagement de l’état, les
« choses » sont loin d’être connues.
8, Place Gambetta - 66000 PERPIGNAN
Tél. : 04.68.51.30.20 - Fax : 04.68.34.32.82
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dans le département 5
N°3499
Semainee du 22 au 28 mars 2013
Hors la loi
Jean-Marc Pujol. Le maire de Perpignan a refusé d’appliquer la loi qui a fait du 19 mars « La journée nationale du souvenir à la mémoire des victimes de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc ».
L
e 8 novembre 2012, le Sénat adoptait le 19 mars, jour anniversaire du
cessez-le-feu en 1962 de la guerre
d’Algérie, comme « journée nationale du
souvenir à la mémoire des victimes civiles
et militaires de la guerre d’Algérie et des
combats en Tunisie et au Maroc ». Le 29
novembre, le Conseil constitutionnel, saisi
par les sénateurs de droite, jugeait cette
proposition conforme à la Constitution.
Jacky Mallea, membre du bureau national de
l’ « Association des pieds-noirs progressistes »
J-M Pujol en tant que maire
re
devait se plier aux règles dee
la République. Lorsqu’on
est élu et qu’on reçoit une
directive nationale, on doit
l’appliquer. Et puis surtout,,
e,
mettre le drapeau en berne,
c’est cracher à la figure de
tous ceux qui ont perdu la vie en
Algérie, de tous ceux qui y ont combattu et pour qui la
fin de la guerre était une délivrance. Ce 19 mars 1962
est une date historique. Alors, c’est vrai qu’ensuite il y
a eu des exactions par la faute d’éléments incontrôlés
des deux côtés. Mais surtout, il y a la responsabilité de
l’OAS. S’il y a eu le 26 mars, rue d’Isly, à Alger, une
fusillade meurtrière au cours de laquelle des Français
d’Algérie ont perdu la vie, c’est parce que l’OAS, qui
ne voulait pas du cessez-le-feu, les avait envoyés
délibérément dans un véritable traquenard. Et pour
les événements dramatiques d’Oran en juillet 1962, à
l’origine, il y avait les exactions commises après le 19
mars par l’OAS contre la population algérienne. Dans
la région de Guelma dont je suis originaire, il n’y a rien
eu de tel, car l’OAS était quasiment absente.
La loi était finalement promulguée le 6
décembre 2012. Dès lors, comme toutes
les autres lois, les maires sont chargés de
son application, fût-elle contraire à leurs
convictions. Mais, Jean-Marc Pujol n’en
a eu cure. Non content de refuser le pavoisement des bâtiments publics, comme
l’exige la loi, il a fait mettre en berne le
drapeau national de la mairie. Trois personnalités réagissent.
Nicole Gaspon, conseillère municipale communiste
Je suis choquée par les déclarations de J-M Pujol, décidément toujours sur les positions de la droite la plus rétrograde.
Et le drapeau en berne ! Une minable provocation. De quoi
porte-t-il le deuil ? De l’Algérie française ? Cette date du
19 mars marque la fin d’un conflit douloureux, qui a fait
beaucoup de morts des deux côtés, dont des appelés qui
n’avaient rien demandé. C’est désormais une date symbolique, qui s’inscrit dans l’histoire. Il y a eu la perte de tous les
empires coloniaux, la décolonisation est un grand mouvement
historique. Cinquante ans après, le maire de Perpignan est
dans le déni, il veut confisquer
l’histoire à des fins partisanes.
Alors qu’aujourd’hui il faut se
tourner vers l’avenir, tisser des
relations avec les peuples de
l’autre côté de la Méditerranée. De
nt
plus, beaucoup de Perpignanais sont
dresse
d’origine algérienne, le maire leur adresse
un message de rejet. Il divise les habitants de la ville. Il s’est
proclamé candidat aux futures municipales. Est-ce ainsi qu’il
Philippe Galano, pied-noir, dirigeant communiste.
Je suis pied-noir et issu d’une famille
pieds-noirs et ouvrière sur trois
générations. Comme il est difficile
de rester serein et calme quand on
observe ce qui se passe dans ce pays.
La décision de ces maires qui refusent
de célébrer le 19 mars, c’est cautionner
les positions extrémistes, racistes,
islamophobes de l’extrême droite qui
tendent à réhabiliter les actes barbares
et meurtriers de l’OAS. Oui, il y a eu
amnistie, mais non, il ne peut pas y
avoir réhabilitation de
leurs actes. L’instrumentalisation qu’ils
en font n’est guère
reluisante et continue
d’alimenter les haines
et les souffrances
se
d’une période française
peu glorieuse. Face à ce
d’h i
que nous vivons aujourd’hui,
les paroles du rappeur Kery James résonnent de sens : « A tous ces racistes
Ecole Jeanne Hachette :
rien n’est encore résolu
à la tolérance hypocrite qui
ont bâti leur nation sur le
sang, maintenant s’érigent
en donneurs de leçons.
Pilleurs de richesses,
tueurs d’africains, colonisateurs, tortionnaires
d
d’algériens.
Ce passé colonial, c’est le vôtre. C’est vous
quii avez choisi de lier votre histoire à
la nôtre. Maintenant vous devez assumer …» (Lettre à la république).
La Saga des Conti
Bouge Toit. Le 13 mars avait lieu la deuxième audience opposant l’association Bouge Toit à la mairie de Perpignan.
M
© Jean Quillio
e Rouillard, représentant l’association, plaidait
d’emblée l’incompétence du tribunal d’Instance,
car la « sommation à déguerpir » (c’est à dire
l’expulsion de l’école) concerne à la fois les familles logées
« sans droit ni titre » dans l’école et l’association dont le
siège social est à l’école mais n’occupant pas les lieux à
des fins d’habitation. Ce qui relève du TGI. Il précisait par
Au tribunal, l’inquiétude des militants
ailleurs qu’une AG devait se réunir le 20 mars pour modifier
le siège de l’association.
Me Pons-Serradeil, représentant la mairie, est alors intervenu avec virulence pour dire que la demande était indivisible, l’association utilisant les locaux à des fins autres
qu’habitation (bureaux, buffets festifs) et que donc le tribunal d’instance était compétent. Son intervention a provoqué
quelques remous à deux reprises. Lorsqu’il a lancé « à mon
avis les familles concernées ne sont même pas là » toutes
les familles, présentes, se sont risquées à lever le doigt. Et
lorsqu’il a mis en cause la bonne foi de l’association en doutant que les familles logées actuellement dans l’école, une
fois expulsées, ne soient remplacées par d’autres, l’association a reprécisé qu’elle s’y était engagée auprès du maire.
A l’issue des plaidoiries, le juge a annoncé le délibéré pour
le 3 avril. Seule décision ce jour-là, la compétence ou non
du tribunal d’instance. Une date de jugement concernant
l’expulsion des familles devrait être également fixée.
Pour l’association, l’expulsion ne fait pas de doute. Elle
attend en revanche de la Préfecture un acte de régularisation des familles qui leur permettraient de prétendre à
un toit.
A-M D
Attac. Mardi 26 mars à 19h, au cinéma Castillet,
en présence du réalisateur et du syndicaliste
Xavier Mathieu. Projection du film de Jérôme
Palteau : «La Saga des Conti»
Hommage à Rosette Blanc
Hommage. Samedi 23 mars à 11h, devant la stèle
qui lui est consacrée, rue Frédéric Mistral.
Comme chaque année, à l’initiative de l’association Femmes Solidaires,un hommage sera rendu à
Rosette Blanc, résistante catalane, déportée, décédée
à Auschwitz.
Nicole Rey présidente de l’AFMD retracera le parcours résistant et concentrationnaire de Rosette.
Juliette Bes, elle-même résistante et déportée, dira
un poème de Micheline Maurel.
6
département
N°3499
m 2013
Semaine du 22 au 28 mars
Loin de la coupe aux lèvres
Education Nationale. Les dotations en postes
sur le département viennent d’être révélées. Pas d’amélioration en vue pour la
rentrée 2013.
On fait amis
ou ANI ?
Collèges. Au mois de janvier, les instances
académiques annonçaient 26 postes supplémentaires d’enseignants dans les collèges des
P.O. pour 324 élèves accueillis en plus. Cette
dotation, même si elle laissait présager un
changement de logique après des années de
suppressions massives, restait insuffisante, ne
permettant que l’accompagnement de la hausse
des effectifs sans amorcer le moindre rattrapage
des postes perdus.
Lors de l’instance départementale réunie le 11
mars, ce ne sont plus 26 postes, mais 6 qui sont
proposés ! 21 créations réelles de postes, dont
11 avec un complément de service sur un autre
établissement. Et 15 suppressions. Telle est la
traduction concrète de la politique du ministre
Peillon. Un véritable tour de passe-passe ! Où
sont passés les 20 postes manquants ?
Les 10 premiers postes vont servir à accueillir
les « nouveaux profs » stagiaires et contractuels,
version « nouvelle formation des maîtres ». Les
stagiaires ayant réussi le concours à la session
de juin assureront 15h de cours par semaine
en plus de leur formation. Les étudiants, reçus à
l’écrit en septembre, pourront, s’ils le souhaitent,
être embauchés dès septembre comme contractuels pour 6h de cours par semaine. L’opacité
est totale en revanche en ce qui concerne les 10
autres postes restants. Ils seront vraisemblablement utilisés en moyens provisoires, heures
éparpillées dans les collèges pour combler les
trous.
Bref, du bricolage à tous les étages. D’autant que
la grande inconnue est le nombre d’étudiants qui
accepteront d’être contractuels à 6h. Le risque
est grand donc que nombre de ces « 6h » ne
soient pas assurées dans les établissements.
Sans parler de l’insuffisance du nombre de lauréats aux concours, du nombre de remplaçants
etc. La rentrée 2013 en collège s’annonce, à n’en
point douter, au moins aussi difficile qu’en 2012.
Lycées. Les lycées sont encore plus mal lotis:
14 postes en moins. 10 suppressions en lycées
et 4 en lycées professionnels.
Primaire et maternelle. Dans le premier
degré, la dotation de 23 postes au département
semble plus positive. L’an dernier, 41 postes
avaient été supprimés. Mais ils ne représentent
que 6 classes supplémentaires devant élèves,
alors que le Rectorat prévoit 441 élèves de plus !
Parmi ces postes donc, deux RASED sont créés,
ce qui rompt avec la logique du gouvernement
précédent, mais reste dérisoire par rapport aux
28 postes supprimés l’an dernier. Trois postes
sont créés pour l’accueil des moins de trois ans,
mesure annoncée et attendue, limitée, et qui, de
fait, ne répondront pas aux besoins des 3-6 ans.
Les syndicats s’accordent à dire que les promesses vont dans le bon sens, mais qu’il y a loin des
promesses aux actes.
A-M D
Casse du code du travail. Le Front de Gauche des Albères tenait un débat public jeudi 14 mars
avec Gérard Filoche sur l’accord national interprofessionnel du 11 janvier.
D
ans l’ANI, cet accord soi-disant
« gagnant-gagnant », le grand
perdant est surtout le droit du
travail, et donc les 18 millions de salariés dont il détermine la vie. C’est ce
qu’a démontré point par point Gérard
Filoche aux 200 personnes venues à
Argelès pour en discuter.
Le 6 mars, le conseil des Ministres a validé le projet de loi transcrivant l’accord.
Il sera présenté en procédure accélérée
à l’Assemblée nationale le 2 avril et au
Sénat le 17. Il reste donc peu de temps
pour rassembler contre le texte. C’est
dans ce but que l’inspecteur du travail
en retraite, syndicaliste CGT et membre
du bureau national du PS multiplie les
réunions partout en France.
Les moins initiés en ont juste entendu
parler. Ils se sont peut-être insurgés du
coup de force du Medef pour imposer
« son » accord. Mais peu ont lu le texte
en détails avec une connaissance solide
des droits des salariés. À l’écoute de
l’exposé de Gérard Filoche, l’assemblée
a pu totalement (re)prendre conscience
de sa portée et sa dangerosité.
Des « avancées » trompeuses
Les « avancées » sont très limitées : La
majoration de la taxation ne concerne
que 20% des CDD. Les droits rechargeables à l’assurance chômage sont remis
à la convention UNEDIC et ne devront
rien coûter. La couverture santé complémentaire avec son panier de soins réduit sera choisie par l’employeur, payée
pour moitié par les salariés et ouverte
en 2016 à la concurrence. L’encadrement des temps partiels avec son plancher à 24h pourra, entre autres, être
contourné par une « demande » écrite
de l’employé. La représentation des salariés dans les organes de gouvernance,
ne concerne, elle, que 229 entreprises.
Ces représentants ne pourront pas être
membres du CE, du CHSCT, délégué du
personnel ou délégué syndical et seront
soumis à des règles de confidentialité.
Un contenu inacceptable
Les reculs sont par contre bien réels.
Par exemple, des accords d’entreprise
pourront prévoir des variations d’horaires et baisses de salaires. Les salariés
qui refuseront seront licenciés pour
motif économique, la cause « réelle et
sérieuse » étant attestée par l’accord,
ne laissant plus aux prud’hommes la
décision de la qualification de la rupture. Et l’entreprise sera exonérée des
obligations légales et conventionnelles
attachées au licenciement collectif pour
motif économique.
La mobilité interne pourra aussi être
imposée au salarié, la mobilité géographique n’étant pas limitée. S’il refuse, il
ne sera pas licencié pour motif économique mais pour motif personnel.
Les plans sociaux pourront profiter de
mesures dérogatoires s’il y a accord
majoritaire avec les syndicats ou par
une « homologation administrative ».
Homologation qui sera tacite à défaut
d’une réponse dans les 21 jours. Avec
un délai de contestation de l’accord de
3 mois.
Les délais de recours devant les
prud’hommes seront eux réduits à 2
ans à propos de l’exécution ou la rupture du contrat de travail et 3 ans pour
les demandes de salaire, au lieu de 5
actuellement.
Il y a aussi la création dans trois secteurs de CDI intermittents, la mobilité
volontaire externe, la simplification du
recours à l’activité partielle, la volonté
d’arrêter l’assimilation des irrégularités de forme et de fond devant les
prud’hommes, etc.
C’était là tout l’intérêt de la rencontre :
faire toucher du doigt au plus grand
nombre ce qui fait le fond de l’accord et
qui, pour toute « force de gauche », est
inacceptable. La salle a salué ce travail
dans les riches échanges qui ont suivi.
Pour protéger le code du travail,
« construit lutte après lutte, année
après année, décennie après décennie, qui est déjà beaucoup dénigré,
fraudé, ignoré mais qui est encore
le gage de l’Etat de droit dans l’entreprise », Gérard Filoche suggère de
ne pas attaquer, de ne pas accuser de
traitrise, mais de « chercher par delà
les barrières des partis et des syndicats
ce qui unit, pour amener un maximum
de personnes dans la rue. Et construire
ensemble le rapport de force ».
Et pour que le combat soit aussi porté à
l’Assemblée nationale, M. Filoche a vanté les intérêts d’amendements à visée
pédagogique. Le front de Gauche des
Albères a, lui, présenté une lettre ouverte aux députés du département.
Hélène Lompech
international
N°3499
Semainee du 22 au 28 mars 2013
François-tout-court,
star médiatique
Sauver des vies
et/ou sauver des profits?
Laïcité médiatique. Les chaînes publiques, comme tous les médias
ont couvert l’élection d’un nouveau pape. L’importance accordée à
l’événement et la retransmission en direct de cérémonies religieuses posent la question de la légitimité de ce traitement.
Mali. Deux témoignages récents confirment que l’intervention
française aurait eu un double objectif : protéger les populations
de la violence djihadiste et préserver les intérêts français.
P
auline Imbach, membre du Comité pour l’Annulation de la
Dette du Tiers-Monde (CADTM)
vient de publier une « Lettre ouverte à
François Hollande » (cadtm.org) dans
laquelle elle traite de la responsabilité
de la France en tant que « puissance
créancière » dans la dette écrasante
de ce pays. La conséquence est, selon
elle, que « La souveraineté du Mali est
ainsi bafouée au nom du remboursement d’une dette largement illégitime
car n’ayant pas servi les intérêts de la
population. » Prenant au mot François
Hollande qui afin de légitimer l’’intervention française a souligné que celle-ci s’était faite dans « le respect de
la charte des Nations unies », elle lui
fait remarquer que « la même charte
stipule que les droits humains priment
sur les autres engagements pris par
les États, parmi lesquels le remboursement des dettes et aussi l’application
des programmes d’austérité. Ainsi la
France peut, en se basant sur le droit
international, reconnaître l’illégitimité
des dettes réclamées au peuple malien
et soutenir le non-paiement de cellesci. » Elle ne s’en tient pas là, et lui rappelle que s’il a expliqué que la France
ne s’est pas rendue au Mali « pour servir je ne sais quel intérêt », il n’est pas
« sans savoir que les intérêts français y
sont nombreux et que la formule est
peu convaincante ». Enfin réagissant
aux propos présidentiels selon lesquels
« le temps de la Françafrique est révolu », elle affirme que « Tant que
la dette et le pillage des ressources
maintiendront le peuple malien dans
l’extrême pauvreté, le privant de ses
droits fondamentaux, le Mali ne sera
pas libre. Le Mali ne sera pas non plus
en paix. Vous avez beau déclarer “ ne
pas laisser un seul espace territorial du
Mali sous le contrôle des terroristes “,
7
ils ont un terreau fertile : la pauvreté.
C’est bien cela qu’il faut éradiquer et
c’est en territoire politique français
que cette guerre-là doit être menée. »
L
a démission d’un pape est un événement plus que rare. L’élection d’un
Pape a une importance, à la fois élection du chef d’une spiritualité, qui influence un grand nombre de fidèles catholiques
à travers le monde, et d’un chef d’Etat.
Ces deux événements ont leur place dans
les médias. Mais on peut s’interroger sur
l’espace qui leur est réservé, le suivi jour
après jour, les « live » interminables, surtout dans l’audiovisuel public, dans un
pays laïque.
L’emballement médiatique est connu, il
faut occuper l’antenne. On nous a présenté les candidats, leurs atouts, leurs chances, on a lancé les paris. Une émission de
télé-réalité papale, suspens garanti.
Mais peut-on lier, sur le service public, le
télé-spectateur/auditeur à l’attente pieuse
d’une religion ? On a assisté en direct à
l’attente des catholiques et à leur joie d’accueillir leur nouveau pape. Les commentateurs se sont réjouis en coeur, louant un
souverain pontife « du bout du monde »,
« proche des pauvres », « qui prend les
transports en commun ». Il semble que
la France laïque devait aussi se réjouir. Se
pose alors le problème du devoir de neutralité du service public.
Quand passe-t-on de l’information à la
diffusion d’une émission à caractère religieux ? Il semblerait que la diffusion en
direct d’une communion et prière collective dépasse le rôle informatif des JT ou
émissions d’actualité. Qu’en est-il alors du
droit à l’antenne des autres religions, dans
les mêmes conditions ?
On peut aussi regretter que les chaines
n’aient ouvert leur plateau qu’aux vaticanistes et autres spécialistes de la religion
catholique et non à des représentants
d’autres religions, des spécialistes géopolitiques, et pourquoi pas des défenseurs de
la laïcité.
«Le pays a besoin d’une
guerre contre la pauvreté»
Le deuxième témoignage est une interview publiée sur le site du parti de la
Solidarité Africaine pour la Démocratie
et l’Indépendance (partisadi.net) de Mohamed Diarra, responsable de la section
France. Le SADI y est défini comme se
situant « clairement à gauche et dans
l’opposition face aux pouvoirs qui se
sont succédé depuis 2002 ». Mohamed
Diarra affirme que par la faute des « impérialistes et de leurs alliés de la CEDEAO (Communauté économique des
États de l’Afrique de l’Ouest)», l’armée
malienne qui avait été plongée « dans
un délabrement total ne pouvait pas
défendre un territoire deux fois plus
grand que la France (…) Et quand l’intervention militaire est arrivée à un moment où la population souffrait, SADI
a dénoncé tout cela, mais on ne pouvait pas aller à l’encontre de la volonté
des populations qui étaient contentes
de la libération. » Plus loin, il réitère :
« vu la souffrance de nos populations à
cause des Djihadistes, nous n’avons pas
condamné l’intervention. » La conclusion de cet entretien est à rapprocher
du précédent témoignage : « Un pays
comme le Mali a besoin d’une guerre
contre la pauvreté pour qu’il y ait à
manger pour tout le monde, la guerre
contre la misère, la pauvreté, la maladie,
le manque d’éducation, cela doit être
la préoccupation majeure de toutes les
populations. Pour le Mali, la situation
est grave, le Mali est au milieu entre les
forces djihadistes d’un coté et de l’autre
les forces néo-colonialistes ».
RH
Mais non, tous se réjouissaient de l’élection du « pape des pauvres », sans aucune
profondeur.
Tant qu’à utiliser le temps d’antenne, des
questions auraient pu être portées. L’attitude floue du pape lors de la dictature en
argentine bien sûr, question qui est sur la
place publique depuis plusieurs années.
On pouvait aussi parler de la dimension
géo-politique, de la favorisation ou non du
dialogue inter-religieux, de la dimension
économique et sociale, le cardinal Bergoglio serait un critique du FMI, du néolibéralisme. Sans pour autant être partisan de
la théologie de la libération ou d’un réel
changement de société, les pauvres restant sujets de charité. C’est d’ailleurs du
fait de leur coloration politique, marxiste,
que les fameux prêtres torturés par la dictature avaient été déchargés à l’époque de
leur mission par l’ordre jésuite.
Les sujets étaient nombreux. Alors, sensationnalisme à moindre effort de la part
des médias ou atteinte à la neutralité du
service public ? Une chose est sûre, l’information n’a pas été gagnante dans le
traitement réalisé.
Hélène Lompech
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ID STAT
COVETEC
Le Travailleur Catalan
SARL Unipersonnelle au capital de 3000 Euros
28 Avenue du Général Gallieni,
94340 Joinville-le-Pont
534498159 R.C.S. Créteil
SARL Unipersonnelle au capital de 1000 Euros
ROUTE DE THUIR, LIEU DIT LES FONTENILLES,
66170 MILLAS
750743429 R.C.S. Perpignan
est habilité à publier les annonces
Par décision du Gérant en date du 08/03/2013 il a été décidé de transférer le siège
social de la société au 2 Espace Méditerranée, BAT C, RESIDENCE GRAND ARC, 66000
Perpignan à compter du 15 mars 2013.
Par décision du Gérant en date du 19 mars 2013 les Associés ont décidé la dissolution
anticipée de la société et sa mise en liquidation amiable à compter du 19 mars 2013,
nommé en qualité de liquidateur Monsieur LAURENT NAVAJAS, ROUTE DE THUIR,
LIEU DIT LES FONTENILLES, 66170 MILLAS et fixé le siège de liquidation et l’adresse
de correspondance au siège de la société.
Suite à ce transfert, il est rappelé les caractéristiques suivantes :
Gérance : Florian PILLOY, 28 Avenue du Général Gallieni - 94340 Joinville-le-Pont
La société sera immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés de Perpignan
et sera radiée du Registre du Commerce et des Sociétés de Créteil
Mention en sera faite au RCS de Perpignan
légales et judiciaires.
Renseignements au 04 68 67 00 88
ou au journal, 44 avenue de Prades - Perpignan
Lundi - Mercredi - Vendredi : 14h à 18h
Fax 04 27 50 15 33
8
sports
N°3499
m 2013
Semaine du 22 au 28 mars
USAP : Marc Del
Avant d’aborder l’importantissime dernière ligne droite, Marc Delpoux, manager gén
TC : Pratiquement neuf mois
après votre prise de fonctions,
quel premier bilan pouvez-vous
tirer de vos débuts de manager
à l’USAP ?
MD (souriant) : Le bilan est, à mon
avis, amplement positif ! Pour ce qui
est du jeu, je suis ravi pour les garçons
qui se sont adaptés assez rapidement
au jeu préconisé. Quant aux résultats,
nous sommes qualifiés pour les quarts
de finale du Challenge Européen et 6e
en Top14 donc en voie de récupérer
une place pour la Hcup en 2013-2014,
ce qui était l’objectif du club.
TC : Il y a trois mois certains
supporters avaient qualifié
le jeu pratiqué par l’USAP de
« beach-rugby ». Quel est votre
sentiment ?
MD (légèrement en colère) : Demandez au Stade Toulousain à Barcelone et à Castres chez eux si on a fait
du « beach-rugby » !
(plus calme) Il nous manque 2 victoires (à Grenoble et à Castres). Nous
modifions régulièrement notre façon
de jouer donc il faut un temps d’adaptation plus important. Par contre il est
bon de préciser que sur la phase retour
nous avons gagné 8 matchs sur 10.
TC : Un équilibre parfait semble
se mettre en place…
MD : Oui ! Ce jeu est difficile à mettre en place et le calendrier compliqué
au début ne nous a pas aidés. Les
victoires escomptées n’arrivaient pas,
le moral commençait à être plombé.
Heureusement les joueurs ont été
forts et actuellement on capitalise sur
ce jeu.
TC : Le jeu d’avants ne pose-t-il
pas problème parfois ? Certains mauls de l’USAP reculent,
certains mauls de l’adversaire
avancent sur 20 m …
MD (qui coupe de façon catégorique) : Non ! Il n y a pas de problème
sur le jeu d’avants!… Nous avons
devant 4 joueurs sur 8 en Equipe de
France ! Sur les trois derniers clubs
que j’ai entrainés, nous avons cherché la meilleure défense en touche :
ou contre en bas ou conquête en touche privilégiée ou en jouant ni en l’air
ni en bas, et on s’aperçoit que nous
récupérons autant de ballons que les
autres. Nous ne prenons plus de pénalités sur les mauls pénétrants ce qui
est plus que positif !
TC : Pendant le match contre
Grenoble on a senti vos joueurs
très fatigués. Où en sont-ils
après une semaine de repos ?
MD : Ils étaient à bout de souffle car
beaucoup ont joué sans pouvoir être
remplacés. Certains ont fait tous les
matchs et il devient dès lors très difficile d’enchaîner des matchs entiers
et conserver cette tonicité nécessaire
pour ce championnat qui est très dur.
La vidéo : outil indispensable
jeudi dernier à Marcoussis pour
cause de fatigue.
MD : Je ne pense pas qu’ils arrivent
plus fatigués que lorsqu’ils sont avec
l’USAP. Quant à Nico Mas, il n’a fait
que 9 matchs avec l’USAP et encore
pas des matchs entiers (il sort à Castres à 10 mn de la fin)…
TC : Si je vous dis 3-4-6-2 ?
TC : Au sujet des internationaux,
Sébastien Vahaamahina est
annoncé la saison prochaine à
l’ASM …
MD (un peu hésitant) : Nos quatre
internationaux du dernier FranceEcosse !
MD (qui coupe) : C’est faux ! Sébastien est sous contrat donc 100%
Usapiste en 2013-2014 !
TC : Certains ne seront-ils pas
plus fatigués ? Je pense à Nicolas Mas dispensé d’entrainement
TC : Six matchs super importants attendent vos joueurs (au
Racing-Métro, Castres, Stade
sports
N°3499
Semainee du 22 au 28 mars 2013
9
poux répond à nos questions !
néral de l’USAP, a bien voulu accorder une interview exclusive pour les lecteurs du TC.
trouver le rythme, mais son rapport qualité/… prix est excellent ! Mais nous, on
le savait ! La surprise est pour les supporters ! (rires …)
TC : Si les finances du club le
permettaient, quel(s) poste(s)
aimeriez-vous renforcer pour la
saison prochaine ?
MD : (réfléchissant) : Non, nous avons
un recrutement plus que judicieux, en
troisième ligne, en 9, en 10 ! (hésitant) :
Peut-être un ou deux joueurs supplémentaires… (affirmatif) : Par contre on
aurait aimé garder certains joueurs qui
s’en vont !
TC : Et Camille Lopez ? …
MD (qui coupe court) : Joker !
(Lecteurs du TC ! Vous n’en saurez pas
plus car l’USAP n’a pas besoin d’une
amende de 50000 E par les temps qui
Toulousain en Amlin, Biarritz, à Agen et à
Montpellier). Comment les aborder stratégiquement ? Faut-il...
courent ! Il faudra encore patienter !)
TC : Pendant l’échauffement des
équipes avant un match, vous
tournez systématiquement le dos
à vos joueurs pour observer avec
attention l’adversaire ! Est-ce
pour l’intimider ou alors qu’en
retirez-vous ?
MD : (rires…) Je tiens à ce que mes
joueurs s’échauffent sur le terrain pour
diverses raisons, ce qui me permet d’observer l’adversaire et j’essaie de repérer
si tout ce qui a été vu la semaine précédente à la vidéo se reflète bien sur le
jeu de l’adversaire. Contre Grenoble, j’ai
ainsi signalé un petit truc à « Chicho »
De Carli et on leur a piqué la première
touche !
TC : Samedi à Colombes vous
serez à nouveau sur le bord de
touche ! La « peine de prison »
est terminée !
Patrick Arlettaz intervient : Oh !
Oui, il devenait impossible, contre Grenoble, il fallait le voir !
MD (en riant) : Oui ! Ma peine est
terminée, la LNR (Ligue Nationale de
Rugby) a décidé de serrer de près les
entraineurs des meilleures équipes du
Top14. Ma sanction prouve qu’on fait
peut-être partie des meilleurs !
TC : L’ambiance en coulisses est à
l’optimisme ! Merci et bon match
samedi à Colombes. Sur le coup
de 19h, après la victoire, je vous
appelle pour vous féliciter !
MD : Chiche !
Le Racing-Metro 92 n’a qu’à bien se tenir sur ses rails !
Propos recueillis par Jo Solatges
Lotissement « Les portes de la mer »
MD (qui coupe encore) : Attaquer les matchs
le plus rapidement possible, les jouer tous à fond,
d’autant que nous avons la chance de récupérer
tous les joueurs donc un banc complet !
TC : A ce sujet verra-t-on les deux blessés
de longue date Pedro Pérez et Sofiane
Guitoune ?
MD : Non ! Sofiane ne sera pas dans le groupe, il
devait jouer en Espoirs dimanche dernier, mais une
angine l’en a empêché. De toute façon on ne peut
pas le faire rentrer contre le Racing-Métro ! Quant
à Pedro, il n’est pas encore prêt !
TC : Richard Haughton est joker médical
de Guitoune. Haughton pourra-t-il jouer
lorsque Guitoune sera opérationnel ?
MD : Très bonne question, oui c’est OK pour Haughton qui est Usapiste jusqu’en juin !
TC : Parmi les joueurs recrutés à l’intersaison, quel est celui qui vous a le plus
agréablement surpris ? (sans le dire nous
pensions à Sione Piukala !)
MD (transmission de pensée ou pas !) : Sione
Piukala, mais demandez-le à Patrick (Arlettaz) qui
vient d’arriver ! Piukala a peut-être eu du mal à
CABESTANY
Parcelles 2, 3 et 4 faces
à partir de 88 000 E
Possibilité parcelles 2 logements
A l afFiche
Perpignan
Théâtre de la rencontre. 22/23/24 Mars. Stage sur le thème de
« La Tempête »de W.Shakespeare.
Cathédrale Saint-Jean-Baptiste. Vendredi 22 mars à 18h30.
Résonances au grand-orgue - Mendelssohn, Messiaen.
Palais des Congrès. Vendredi 22 mars à 20h30. Sophia Aram.
Tarif 27/34 euros.
Musée Hyacinthe Rigaud. Samedi 23 mars à 16h. Urban
Gospel.
Église La Réal. Samedi 23 mars à 18h30. Les voix humaines
sur la voie du Sacré : Stravinsky, Saint-Saëns, Déodat de
Séverac.
Cathédrale Saint-Jean-Baptiste. Samedi 23 mars à 10h. Masterclass au grand-orgue.
Cathédrale Saint-Jean-Baptiste. Samedi 23 mars à 15h. A partir
de 6 ans : Raconte-moi l’orgue de la cathédrale.
Couvent des Minimes, chapelle basse. Samedi 23 mars à
17h30. Par la voix, un conte musical.
Médiathèque. Samedi, 23 mars à 11h. Conférence de Denis
Raisin-Dadre sur les confréries d’Orient et d’Occident à
travers la musique.
Centro Espagnol. Samedi 23 mars à 20h30. Musiques hispaniques avec J.Francisco Ortiz et Jose Luis De Los Rios.
Institut jean Vigo, salle Marcel Oms. Mardi 26 mars à 19h10.
Satyricon de Fellini (1969, 2h15).
Théâtre de l’Archipel, Salle le Carré. Mardi 26 mars à
20h30, mercredi 27 mars à 14h30 et 19h. Les Baccalà Clown.
Tarifs:10/18 euros.
Palais des Congrès. Mardi 26 mars à 20h30. Anne Roumanoff.
Tarifs : 33/39 euros.
Théâtre de l’Archipel – le grenat. Mercredi 27 mars à 20h30,
jeudi 28 mars à 20h30. Danse : Don Quichotte du Trocadéro.
Tarifs: 10/19/30 euros.
Archives municipales. Ancienne université. 3 mars au 7 avril.
Exposition : 1813-2013: 200 ans de théâtre à Perpignan.
Maison de la Catalanité. Du 1er mars au 2 avril. Exposition :
question du genre, construction de nos identités individuelles
et collectives.
culture
Barboufat, ambassadeur du TC
et des saveurs locales
A l’image du tome 1 (épuisé), le tome 2 du livret de recettes «Les voyages
culinaires de Barboufat» rencontre un vif succès.
D
D’autre
part, les livrets édités
Secrets de cuisine
Présent dans les librairies de
Perpignan (Torcatis, Librairie
Catalane et Privat), sur les
chaînes radios (RCN, France
Bleu Roussillon,...), dans
les commerces (caveau du
Mas Peyre à St Paul de Fenouillet, Les cailloux du Tech
à Elne,...), il fait aussi parler
de lui dans les magazines de
cuisine (Saveurs Catalanes,
Bon profit,...).
Depuis la création du blog
(www.barboufat.com) en
siteurs ont salivé devant
mars 2012, plus de 15 000 visiteurs
les recettes à raison de 1 500 à 2 000 visites par mois.
Les gourmets et gourmands passent désormais à la pratique dans les ateliers culinaires orchestrés par Barboufat et sa compagne.
TC : Comment expliquez-vous le succès des
deux tomes du livre ?
Barboufat : On a sûrement profité d’un engouement
général pour tout ce qui touche à la cuisine, mais il n’y
a pas que ça. Dégoûtés de la mal bouffe, les gens se
tournent vers plus d’authenticité sans pour autant opter
pour la cuisine dite «moderne» prônée par les professionnels souvent très onéreuse.
Argelès-sur-Mer
Cinéma Jaurès. Jeudi 28 mars à 19h. Avec le Collectif AntiPesticides 66, présentation du film « Des abeilles et des
hommes » de Markus Imhoof (France/Belgique/Canada 2012
1h35). Tarif : 4 euros.
Médiathèque Jean Ferrat. Samedi 23 mars à 17h. Avantpassats : conférence-dédicace de Joan Peytaví Deixona.
Galerie Marianne. Du 27 Mars au 17 avril. Exposition du travail
photographique de Anie Tor.
Brouilla
Bibliothèque Municipale. Mardi 26 mars à 14h. Rencontre
poétique.
Cabestany
Centre culturel Jean Ferrat. Vendredi 22 mars à 21h. « L’Echange » de Paul Claudel. tarif : 6/10 euros.
Canohès
Théâtre du Réflexe. Samedi 23 mars à 20h30. Sous le soleil de
Frieda. Tarifs : 10/12 euros.
Ceret
Salle Paroissiale Saint Pierre (Place de la Liberté). Dimanche
24 mars à 17h30. Quatuor à Cordes. Concert des oeuvres de
Barber, Puccini, Tchaïkovsky...
p le Travailleur Catalan avec
par
l
l’aide
du Conseil Général et du
C
Conseil
Régional ont tout pour
p
plaire
: des recettes familiales,
le format, les illustrations et son
c
coût.
A ce propos, je tiens à préc
ciser
que les fruits de la vente
s reversés au journal pour le
sont
so
soutenir.
TTC : Les participants aux
at
ateliers
culinaires sont
to
toujours
plus nombreux,
q
quelles
sont leurs motivatio ?
tions
B b f t : JJe suis
Barboufat
i agréablement surpris du succès
des ateliers. Les «cuistots» viennent d’horizons divers
mais dans un même état d’esprit : se faire plaisir en
cuisinant, partager leur savoir-faire et consommer leurs
réalisations autour d’un festin avec famille et amis.
Dans les ateliers, l’ambiance est sereine et la bonne
humeur est de mise. Même les mamies érudites en recettes locales se prêtent au jeu avec application. C’est
une expérience extraordinaire : la nourriture rapproche
les humains !
N.B : la liste d’attente pour obtenir le tome 1
s’allonge de jour en jour. Pour une réédition, un
appel à sponsors est lancé. Contacter Barboufat :
[email protected]
L’exil, la mort
Alenya
Caves Ecoiffier. Samedi, 23 mars à 21h. La fabrique de violence
par la compagnie La Métonymie (Paris/Perpignan). Tarifs :
6/10 euros.
N°3499
m 2013
Semaine du 22 au 28 mars
Livre. « Collioure 1939. Les derniers jours d’Antonio Machado » de Jacques
Issorel (Ed Mare Nostrum)
L
e 22 janvier 1939, Antonio
Machado, attaché à la cause
républicaine est contraint à
l’exil, 22 février 1939 il meurt à
Collioure. Entre ces deux dates, les
souffrances, le dénuement, la maladie, à peine adoucis par le soutien
d’habitants du cru. Dans le petit livre publié chez Mare Nostrum (dont
c’est la 4ème édition), Jacques Issorel décrit ce mois douloureux au
travers des souvenirs de ceux qui
étaient proches de Machado et des
siens. Exténués après une marche
depuis la frontière, ayant dû abandonner toutes leurs possessions,
Antonio Machado et sa famille ne
peuvent aller plus loin que Collioure. Ils sont hébergés à l’hôtel
Bougnol-Quintana où une chaîne
de solidarité leur permet de subsister. Jacques Issorel donne la parole
à ceux qui les ont côtoyés, ils décrivent un homme d’une grande simplicité, discret, chaleureux, n’écrivant plus guère, affecté par la perte
de manuscrits. Machado se nourrit
peu, fait de brèves promenades,
mais,
i malade,
l d à bboutt dde fforces, il
ne survivra pas. Ses obsèques attireront dans le port catalan une foule
d’exilés espagnols, des autorités de
la République en exil. On apprend
également que le poète a été enterré dans un caveau prêté, à l’époque
il était prévu qu’il soit ensuite inhumé
en terre espagnole, mais cela
h
ne
n se fera pas. C’est seulement en
1958
qu’un Comité des Amis d’An1
tonio
to Machado (Pau Casals y jouera
un
u rôle important) réunira les fonds
permettant
l’édification d’un tomp
beau
pour le poète, c’est ainsi que
b
Machado
est resté à Collioure. Cet
M
émouvant
récit est complété par
é
une
u sélection de poèmes autour de
la figure du poète, elle s’ouvre sur
le vers d’Aragon repris par Ferrat,
« Machado dort à Collioure » et
se poursuit avec une vingtaine de
textes
de Neruda, Rafael Alberti,
te
Jean
Je Cassou, Blas de Otero, Jordi
Pere
Pe Cerda, Salvador Espriu, Tristan
Tzara...
On le voit, des grands noms,
Tz
et des mots superbes, poignants,
pour dire la dimension de Machado,
son engagement, la tragédie finale
qui est aussi celle d’un peuple. Le
livre se lit d’un côté en français, de
l’autre, en espagnol ou catalan selon les auteurs.
NG
A l afFiche
culture
N°3499
Semaine du 22 au 28 mars 2013
Elne
D’un univers à l’autre
Cinéma Vautier. Samedi 23 mars à 19h : Pablo Neruda de Amalia
Escriva (France 1998 45’), pause gourmande à 20h30 : Le facteur
de Michael Radford (R.U/Italie/France 1995 1h45).
Musique Sacrée. De l’Italie des XVIIè et XVIIIè siècles, aux improvisations
de jazz, le festival invite au voyage
S
uperbe ouverture vendredi soir, dans l’église
des dominicains retrouvée après une éclipse
d’une année, avec le Concerto Italiano dirigé
par Rinaldo Alessandrini, musicien réputé, grand spécialiste de la musique italienne de l’époque baroque.
Pour une acoustique optimale, on avait disposé les
sièges en demi-cercle face à la scène installée devant une chapelle latérale. Cela créait d’emblée une
proximité avec les musiciens, une convivialité propice
à l’écoute. Demi-cercle, aussi, pour les pupitres des
chanteuses et chanteurs de l’ensemble, fermé en son
sommet par l’orgue positif, et des deux côtés par les
théorbistes. Au centre du dispositif, le chef, sourire
chaleureux, main sûre et aérienne, déroulant un parcours de la plus haute exigence que l’on suit retenant
son souffle. Longue, très longue ovation du public,
séduit par les couleurs, l’éclat, l’expressivité de ces
musiques aux amples balancements, de Monteverdi
à Scarlatti, pour les plus connus, et des Melani , Bencini, Carissimi, à découvrir. Médusé par la virtuosité
des interprètes, l’unité parfaite, l’étonnante précision
d’un ensemble où, visiblement, chacun n’a à cœur
que de participer à l’œuvre commune. En prélude, le
comédien et conteur, Cédric Debarbieux, avait présenté les pièces et les compositeurs afin d’éclairer
l’écoute.
Beau lancement du festival qui se poursuit allègrement avec une multitude d’événements, pour tous les
publics, en mille lieux de la ville.
Parmi ceux-ci, le mémorable concert-improvisation-
,
Ille-sur-Têt
Rue de la neige. Samedi 23 mars à 20h. Match d’improvisation.
Après Match petit repas. Tarif : 4 euros .
Salle des fêtes. Samedi 23 mars à 20h30. Duo Carpe Diem. 5 euros.
Port-Vendres
Vauban. Dimanche 24 mars à 17h30. Le Bourgeois Gentihomme par
Le Théâtre Des Quatre Saisons). Tarif : 8 euros.
Rivesaltes
Dômes. Samedi 23 mars à 20h30. Concert de Daniel Guichard
Saint-Estève
déambulation de Louis Sclavis ( clarinette basse ) et
de son complice Dominique Serve ( orgue, clavecin,
clavicorde ) dans l’église Saint Matthieu. Son titre :
« Les temps séparés », appellation dans laquelle chacun « met ce qu’il veut » nous dit le clarinettiste. Le
festival fait ainsi une incursion bienvenue dans l’univers du jazz, mêlé à des musiques des XVII et XVIIIè
siècles. Un programme à l’architecture judicieuse,
faisant une large part à des compositions de Sclavis,
dont l’une s’intitule « Dieu n’existe pas » ! Sclavis,
magistral, tire de son instrument une gamme vertigineuse de sonorités, depuis les profondeurs abyssales,
obsédantes, jusqu’à des stridences suraiguës. Dominique Serve lui donne sacrément bien la réplique. Du
grand art.
NG
Théâtre de l’Etang. Vendredi 22 mars à 18h « Les Rendez vous de
Saint Estève » consacré à Louise Michel, la vierge Rouge.
Théâtre de l’Etang. Vendredi 22 mars à 20h30. Le Comte de Bourbala. Tarif : 28`
Théâtre de l’Etang. Samedi 23 Mars à 20h30. Sexe, arnaque et tartiflette. Tarif : 10 euros.
Théâtre de l’Etang. Mercredi 27 Mars. Michel, le mouton qui n’avait
pas de chance par la cie Troupuscule. Tarif : 5 euros.
Tordères
Mairie. Samedi 23 mars à 21h. Printemps des Poètes.
Thuir
MJC. Dimanche 24 mars à 16h. Zazie et Max. Fables pour comédiennes et marionnettes. Spectacle enfant. Tarif : 6` ad. 5` enf.
Tressere
Village. Samedi, 23 mars, à partir de 14h30. A l’heure du Trad
(danses, musiques, Bal’ trad, jocs... Calçots...)
,
L‘agram, un groupe cATaLAn Bien Enracine
Fête. L’Agram jouera vendredi 28 juin à 20h sur la scène Perpignan à la fête du TC. Brigitte, membre du groupe, nous le présente.
Travailleur Catalan : D’où vient
votre nom, l’Agram ?
La Fête du TC
28 et 29 juin
au Bocal du Tech
15 E
les 2 jours
Brigitte : Le groupe existe depuis 1975. À ce moment-là on a choisi ce nom, qui signifie chiendent, comme symbole de résistance. C’est une
herbe qui repousse toujours même si on veut
la faire disparaître. C’était l’époque de Nova
Cançó catalane, avec des chanteurs qui se battaient pour leur identité catalane. De ce côté de
la frontière, il n’y avait pas grand chose et on a
été portés par cette vague.
Cet esprit de résistance est toujours présent,
on chante uniquement en catalan et un catalan
d’ici, roussillonnais, c’est un choix. On veut défendre nos racines, promouvoir la langue et la
culture catalanes. Mais on ne s’adresse pas
uniquement aux gens qui parlent catalan, on
présente les chansons en français, on essaie
de faire comprendre ce qu’on défend,
montrer l’importance
de la multiplicité culturelle. Et les gens ressentent
les chansons.
Les changements qu’il y a eu depuis, ont été sur la forme. On a ajouté
des instruments, on a évolué musicalement. On intervient aussi depuis 3 ans dans
les écoles, auprès des enfants. C’est un autre
aspect du travail de l’Agram,,
c’est une manière d’approcherr
la langue et la culture.
TC : Quel style de musique produisez-vous ?
B. : Peu d’entre nous sont dess
musiciens professionnels, on a
résisté sur la durée parce qu’onn
on
a travaillé régulièrement, qu’on
rcrée et qu’on a un combat derorière. On fait trois types de choes
ses: de la création avec paroles
ifet musique, aux styles très difck,
férents, musiques latines, rock,
prises en catalan
folk, etc. On fait aussi des reprises
d’artistes non-catalans comme Brel, Brassens,
Léo Ferré, Charlebois. Enfin, on joue les chansons traditionnelles. Notre spectacle s’articule
autour de ces trois aspects. C’est ce qu’on va
présenter à la fête du TC.
TC : Vous avez joué plusieurs fois
à la fête du TC, cet événement
est-il particulier pour vous ?
B. : Oui parce que ce qu’on défend c’est souvent
ce que défendent aussi les communistes : plus
de démocratie, plus de liberté d’expression, la
possibilité de vivre et travailler au pays. On a
faitit par
fai
fa
par eexemple
xemp
xe
mplle un spect
tacle
l entier en soutient
fait
spectacle
au train jaune dans les années 80. On a fait
des créations pour la Catalane à Ille (coopérative fruitière) quand ils ont fermé, pour Punto
Blanco, pour les poupées Bella. On a toujours
été là, présents dans les grandes luttes du département.
La fête représente quelque chose pour nous. On
y est toujours, même si on ne joue pas. C’est
toujours un plaisir de retrouver des gens avec
qui on a des sympathies. Puis c’est bien et important qu’il y ait une empreinte catalane dans
la fête du TC.
Entretien réalisé par Hélène Lompech
12
humeur
N°3499
m 2013
Semaine du 22 au 28 mars
Ite missa est ?
A
près la démission de Benoît
XVI et l’élection rapide et surprise de François, peut-on dire
que la messe est dite, que tout
redémarre comme avant, qu’il n’y a rien à
ajouter… et pas de commentaire à faire.
Ite missa est ? Je ne crois pas.
La permanence de l’institution
Je suis convaincu qu’il ne faut que rapidement s’intéresser aux formes que
cette transition papale a revêtues. Beaucoup de traditions… La fumée noire,
puis blanche… Le cortège des mitrés…
L’onctuosité des visages et l’impassibilité
des attitudes… L’attente, la joie des fidèles … Les commentaires enfiévrés des
responsables catholiques. Nous sommes
dans le déjà vu, ça ne mange pas de
pain et ça permet de montrer la permanence forte de l’institution. Ces images
d’un monde qui bouge peu sécurisent
et rassurent dans des temps d’incertitudes comme ceux que vit actuellement la
vieille Europe.
Le silence assourdissant qui caractérise
l’attitude du cardinal argentin pendant la
période de dictature féroce de son pays,
ne peut que nous interroger.
Les points de vue du futur François sur la
contraception, le mariage gay, qui lui ont
valu quelques polémiques avec les autorités de son pays sont bien dans la lignée
papale. Faut pas rêver… Un futur pape
se doit d’être un peu réac…
Des signes potentiels
Mais quand même un pape qui vient du
bout du monde, qui n’est pas européen,
qui est le premier disciple d’Ignace de
Loyola à accéder à cette fonction, qui représente un continent en effervescence,
qui a le souci de garder le contact avec
les plus humbles, qui ne semble pas apprécier l’or des palais, pourrait être perçu
comme un signe potentiel de changement. Encore qu’il ne suffise pas de se
mettre sous la protection de Saint-François d’Assise pour apparaître comme un
apôtre de la révolution sociale que l’on
n’est pas. D’autant plus que le même pré-
L’actu
vue par Delgé
lat argentin n’a jamais été un chantre de
la théologie de la libération qui pendant
un temps avait enflammé l’aile gauche de
l’église sud-américaine.
Tous ceux qui sont attachés à la nécessité de voir s’opérer des changements
majeurs dans une Europe en crise où
les peuples sont soumis à la dure loi de
l’austérité voudraient pouvoir s’accrocher
à ces signes qui vont dans le bon sens.
Parce que l’Italie et au-delà l’Europe en
ont, en auront bien besoin de bon sens
pour sortir de l’ornière les millions de citoyens qui sombrent tous les jours plus
nombreux dans les souffrances de la précarité, du chômage, de l‘inquiétude du
lendemain, de l’absence d’espoir … au
nom du fric-roi, des diktats du FMI, des
impératifs de la commission européenne,
de la concurrence libre et non faussée, de
la survie de sa sainteté … l’euro.
Une église, les églises, même si elles se
disent au-dessus, ne peuvent pas tourner le dos à ces douloureuses redites qui
font le quotidien d’un monde injuste et
inhumain ; l’espoir dont elles veulent être
porteuses, pour avoir quelques crédibilités ne doit pas être renvoyé à un temps
hors du temps.
Et l’aspiration au changement ?
L’aspiration à la justice, à la démocratie,
au respect de la dignité est une aspiration immédiate et tangible. Elle n’est pas
nécessairement dépendante d’une quelconque foi religieuse, mais elle n’en est
pas non plus obligatoirement et irrémédiablement coupée.
La construction du nouveau monde, sur
les ruines d’une société sclérosée qui ne
fonctionne qu’à l’exclusion, l’ouverture et
le dépassement des limites, l’utopie pratique d’un monde meilleur et la certitude
qu’il n’y a pas d’aliénation supportable
n’appartiennent à personne en particulier,
mais à l’humanité en mouvement dans
sa diversité, dans sa complexité, à ceux
qui croient au ciel, comme à ceux qui n’y
croient pas, à ceux qui croient à la fois à
la solidarité et à la lutte qu’elle impose..
Pour cela il faudra rassembler sans limite
tous les oubliés des richesses, tous les
exclus de la prospérité et ils sont le plus
grand nombre. Mais il y faudra encore et
toujours l’engagement des hommes, ici et
maintenant.
Quant au rôle de l’église catholique, la réponse est peut-être dans les monuments
d’Assise.
A Assise, la Basilique Sainte Marie des Anges, a été construite autour d’une toute
petite cabane-chapelle où Saint François
priait. La petite chapelle, toute pauvre et
toute modeste a été préservée, et elle est
là toute incongrue, au cœur de l’immense
nef de l’église. Il fonda là le premier couvent franciscain voué à la pauvreté évangélique. Mais les dimensions et les richesses de la basilique qui entourent la petite
chapelle semblent comme en étouffer la
portée symbolique. L’église d’aujourd’hui
aura-t-elle l’ambition d’être du côté de
ceux qui n’ont rien ou pas grand-chose ?
Le pontificat de François devrait nous apporter une réponse.
Jean-Marie PHILIBERT.