Economie des Ressources Humaines François Rycx
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Economie des Ressources Humaines François Rycx [email protected] http://homepages.ulb.ac.be/~frycx/ 9 Objectif : - Réalisation et présentation d’un séminaire (groupes de 4 étudiants) - Discussion 9 Thèmes : ª Le travail temporaire ª La formation professionnelle continue en entreprise 1 1. Le travail temporaire 9 Définition : Il n’existe aucune définition « type » du travail temporaire sur laquelle fonder une comparaison internationale du nombre d’emplois temporaires. D’après l’OCDE et Eurostat, on entend par travail « temporaire » un emploi de durée limitée. Tous les autres types d’emplois sont considérés comme des emplois « permanents ». Cette classification met l’accent sur la perspective de conserver ou non une relation durable avec l’employeur. Cette perspective dépend des caractéristiques du contrat de travail et non de la durée effective de l’emploi. L’emploi temporaire comprend donc toutes les formes d’emplois qui sont régies par des contrats autres que le contrat de travail à durée indéterminée. 2 On classe généralement comme occupant une emploi temporaire, les travailleurs entrant dans une des catégories suivantes : - Contrats de durée déterminée. - Intérimaires. - Contrats pour une tâche spécifique. - Contrats de remplacement. - Travail saisonnier. - Travail à la demande. - Journaliers. - Stagiaires. - Bénéficiaires de dispositifs d’insertion. 3 9 Point de départ : Travail temporaire a progressé dans la plupart des pays industrialisés au cours des 20 dernières années. ª Inconvénients (potentiels) : - Source supplémentaire d’insécurité et de précarité pour les travailleurs. - Contribue à la segmentation et au dualisme du marché du travail. ª Avantages (potentiels) : - Demande accrue de flexibilité dans les modalités de travail tant de la part des employeurs que des travailleurs. - Amélioration de la mise en correspondance des demandes et des offres d’emploi (en particulier, par les agences d’intérim). 4 9 Questions : a) Quelle est l’ampleur et l’évolution du travail temporaire ? b) Quelle est la composition du travail temporaire ? c) Comment expliquer a) et b) dans une perspective internationale ? d) En quoi les travailleurs occupant des emplois temporaires diffèrent-ils des travailleurs occupant des emplois permanents ? e) Comment les salaires des travailleurs temporaires se situent-ils par rapport à ceux des travailleurs permanents ? f) Les travailleurs temporaires ont-ils plus difficilement accès aux avantages annexes (congés payés, assurance maladie, congé de maternité, etc.) ? g) Les travailleurs temporaires sont-ils satisfaits de leur emploi ? 5 h) Quelle est, en moyenne, la durée d‘un contrat temporaire et combien de temps les travailleurs temporaires restent-ils dans leur emploi ? i) Quelle est la probabilité pour les travailleurs temporaires de s’élever dans la hiérarchie ou d’accéder à un emploi permanent ? 9 Pays à analyser : Allemagne, Belgique, Canada, Espagne, Etats-Unis, France, Japon, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède. 6 2. La formation professionnelle continue en entreprise 9 Définition : Il s’agit de la formation qui est reçue par un travailleur après qu’il ait été embauché par une entreprise. Cette formation est liée à l’emploi ou à la carrière de l’individu. Elle peut être financée par l’entreprise, le travailleur et/ou l’Etat. La formation continue peut prendre des formes diverses (Eurostat, 2000) : a) Cours internes de formation : cours conçus et organisés par l’entreprise ellemême (ils peuvent se dérouler hors de l’entreprise). b) Cours externes de formation : cours conçus et organisés par un organisme ne faisant pas partie de l’entreprise (ils peuvent se dérouler au sein de l’entreprise). c) Autres formes de formation (exemples) : - Apprentissage planifié à travers la rotation des postes, les programmes d’échange, ou les mises en doublon. - Auto formation - Participation à des conférences, des ateliers ou des séminaires. 7 9 Point de départ : On ne peut plus travailler jusqu’à l’âge de la retraite, avec comme seul bagage la formation initiale acquise sur les bancs de l’école. En effet, l’évolution des activités économiques et le progrès technologique rapides font en sorte qu’il est devenu primordial d’augmenter ses connaissances tout au long de sa carrière professionnelle. (Kerr, 1997) La formation que les travailleurs reçoivent après avoir commencé leur vie professionnelle est donc déterminante à la fois pour la productivité des entreprises (efficacité économique) et les perspectives de carrières individuelles (rémunération, sécurité d’emploi, employabilité). Situation actuelle : la formation professionnelle continue est insuffisante et inégalitaire. Cependant, il y a de fortes différences nationales. 8 9 Stratégie européenne en matière d’emploi Lors du Conseil européen de Lisbonne (23 et 24 mars, 2000), les Etats membres se sont engagés à assurer la promotion de trois objectifs généraux et interdépendants que sont le plein emploi, la qualité et la productivité du travail, et la cohésion sociale. Pour la réalisation de ces trois objectifs, les politiques mises en œuvre par les Etats membres doivent tenir compte de 10 lignes directrices specifiques. Références à la formation professionnelle continue ? Au travers du deuxième objectif général, qui vise à l’amélioration de la qualité et de la productivité du travail, la Commission encourage les Etats membres à investir dans la formation tout au long de la vie. On retrouve le même encouragement dans les lignes directrices (LD) 3, 4 et 5. 9 LD 3 : « Faire face aux changements et promouvoir la capacité d’adaptation au travail et la mobilité ». Promeut l’accès des travailleurs, en particuliers des travailleurs peu qualifiés, à la formation. LD 4 : « Promouvoir le développement du capital humain ainsi que l’éducation et la formation tout au long de la vie ». Objectif : obtenir, d’ici 2010, que le taux de participation de la population adulte en âge de travailler (tranche de 25 à 64 ans) à l’éducation et à la formation tout au long de la vie atteigne au moins 12,5% en moyenne dans l’Union européenne. LD 5 : « Augmenter l’offre de main-d’œuvre et promouvoir le vieillissement actif » Promeut le vieillissement actif, en encourageant l’accès à la formation professionnelle. 10 9 Questions : a) Quelle est l’ampleur et l’évolution de la formation professionnelle continue ? Analyse dans une perspective nationale et internationale. b) Quels sont les travailleurs qui participent le plus aux programmes de formation professionnelle ? c) Quelles sont les entreprises qui forment le plus leurs travailleurs ? d) Quels sont les principaux programmes de formation professionnelle ? Exemples : Informatique, gestion, langues, communication, techniques industrielles. e) Qui finance les programmes de formation professionnelle (les firmes, les travailleurs et/ou l’Etat) ? 11 f) Quel est l’impact de la formation professionnelle sur la carrière des individus (rémunération, possibilités de promotion et sécurité d’emploi) et la productivité des entreprises ? g) Quelles sont les mesures gouvernementales mises en œuvre pour agir sur les facteurs qui sous-tendent les inégalités et le déficit en matière en matière de formation professionnelle ? Exemples : déductions fiscales, subventions, systèmes de prêts, clauses de remboursement. (voir inter alia Plans d’Actions Nationaux pour l’Emploi) Quelle est l’efficacité de ces mesures ? Nécessite de comprendre si le (possible) sous investissement et les inégalités sont principalement imputables au comportement des employeurs ou des salariés. 9 Pays à analyser : Allemagne, Belgique, Espagne, Etats-Unis, France, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède. 12 9 Lay-out : 20 pages Références bibliographiques : - Dans le texte, indiquez le nom de l’auteur suivi de l’année de publication entre parenthèses. Par exemple : Keynes (1936). - Donner la liste complète par ordre alphabétique en fin de séminaire. Pour les monographies (livres, rapports, …) : Exemple : Keynes, J.M. (1936), The General Theory of Employment, Interest and Money. London : McMillan. Pour des articles de périodiques: Exemple : Friedman, M. (1968), « The Role of the Monetary Policy », American Economic Review, 58(1), pp. 1-17. Numérotez les tableaux et les graphiques. Indiquez toujours la source. 13 Permanences : H.4115 uniquement le vendredi de 16h30 à 17h30. Remise du travail : Le lundi 5 avril 2004 avant 12h au H.4115 (2 exemplaires). Présentations : A partir de mi-avril. 15 minutes par séminaire. 14 9 Quelques références : ª Travail temporaire Autor, D.H. (2000), “Why do temporary help firms provide free general skill training?”, NBER Working Paper n° 7637. (Etats-Unis) Blanchard, O. et Landier, A. (2001), “The perverse effects of partial labour market reform : fixed duration contracts in France”, NBER Working Paper n° 8219. Boockmann, B. et Hagen, T. (2001), “The use of flexible working contracts in West Germany: evidence from an establishment panel”, ZEW Discussion Paper n° 0103. Booth, A.L., Fracesconi, M. et Franck, J. (2000), “Temporary jobs : stepping stones or dead ends ?”, Centre for Employment Studies, mimeo, Turin. (Royaume-Uni) Cadiou, L., Guicard, S. et Maurel, M (2000), “Disparités institutionnelles et flexibilité des marches du travail dans l’UE”, Economie et Statistique, n° 332-333, pp. 49-63. Cahuc P. et Postel-Vinay, F. 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