Dans ce premier chapitre, nous présentons le contexte énergétique
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Dans ce premier chapitre, nous présentons le contexte énergétique
Guide technique des bâtiments à usage résidentiel équipés Chapitre 1 Dans ce premier chapitre, nous présentons le contexte énergétique en Tunisie dans le secteur résidentiel non équipé, nous exposerons également la notion du confort dans le bâtiment et enfin l’approche tunisienne pour l’utilisation rationnelle de l’énergie dans le secteur du bâtiment. Pour sa meilleure lecture, ce chapitre a été scindé en trois grandes sections. La première concerne la situation énergétique en Tunisie et son évolution. Ensuite, une présentation du parc des logements résidentiels et de son poids dans le secteur du bâtiment. Nous citons les différentes sources d’énergie usuelles dans ce secteur. Cette partie est construite sur la base des données statistiques de l’INS et de l’ANME. La seconde partie traite les différents types du confort dans le bâtiment: hygrothermique, visuel et thermique. La troisième partie est spécifique à l’expérience tunisienne en matière d’utilisation rationnelle de l’énergie dans ce secteur. Elle énumère en premier lieu les activités de l’A.N.E.R. en la matière, pour présenter ensuite la réglementation thermique des bâtiments neufs en Tunisie. À la fin de ce chapitre, nous introduisons les guides sectoriels, leur contexte, leur présentation et objectif. 1.1 CONTEXTE ÉNERGÉTIQUE DU SECTEUR DU BÂTIMENT EN TUNISIE 1.1.1 SITUATION ÉNERGÉTIQUE GÉNÉRALE EN TUNISIE En dépit d'une production d'hydrocarbures relativement faible, le secteur de l'énergie a joué un rôle important dans le développement économique et social de la Tunisie. Durant la dernière décennie, l'évolution du bilan énergétique a été marquée par la détérioration du solde énergétique, la baisse de la contribution de l'énergie dans la formation du PIB et l'augmentation de la consommation d'énergie dans l'ensemble des secteurs économiques. Le bilan énergétique a évolué depuis le début des années 80 à ce jour d'une situation excédentaire d'environ 3 millions de tep vers un équilibre entre l'offre et la demande d'énergie voir vers un déficit qui devrait s’accentuer dans les années à venir. Au niveau de l’impact du secteur de l’énergie sur l’environnement, l’inventaire relatif aux émissions de gaz à effet de serre, établi pour l’année 2000, fait ressortir une part prépondérante du secteur de l’énergie qui contribue à raison de 60% du total des émissions (19.6 millions de tep CO2). La répartition des émissions par types de gaz illustre l’importance de la part du dioxyde de carbone avec 92% du total des émissions provenant de ce secteur suivi par le méthane dans une proportion de 7% puis par l’oxyde nitrique avec 1%. Il ressort également de ce bilan l’importance de la contribution des secteurs de consommation d’énergie qui, désormais, avoisine 90.5 % du total des émissions contre 9.5 % seulement pour les émissions dues à la production et au transport des hydrocarbures. À l'horizon 2010, les ressources énergétiques devraient connaître une baisse pour atteindre environ 3 millions de tep alors que la consommation d'énergie primaire s'élèverait à 11 millions de tep et les émissions dues à l'énergie atteindraient plus de 30 millions de tonnes équivalent CO2. Face à ce contexte caractérisé par l’apparition d’un déficit au niveau du bilan énergétique et de la balance des paiements et par l’augmentation des prix internationaux du pétrole brut, une stratégie nationale a été élaborée définissant les principales orientations en matière de maîtrise de l’énergie, évaluant les résultats enregistrés dans ce domaine et proposant un programme d’action à court et à moyen terme. CONTEXTE ÉNERGÉTIQUE DU SECTEUR DU BÂTIMENT EN TUNISIE SECTION 1.1 – Page 1 Guide technique des bâtiments à usage résidentiel équipés 1.1.1 Chapitre 1 SITUATION ÉNERGÉTIQUE GÉNÉRALE EN TUNISIE (SUITE) La mise en œuvre d'une telle stratégie devrait permettre la réduction du déficit énergétique, la satisfaction des besoins énergétiques au moindre coût, l'accès à l'énergie aux populations rurales isolées, l’amélioration de la cohésion économique et sociale et la baisse des émissions polluantes dues à l'utilisation de l'énergie. Tableau nº 1.1.1-A ÉVOLUTION DES RESSOURCES ET DE LA DEMANDE D'ÉNERGIE PRIMAIRE 12000 10000 8000 6000 4000 2000 0 1980 1990 RESSOURCES 1.1.2 2000 2010 DEMANDE PROJECTIONS CONCERNANT L'ÉVOLUTION DE LA CONSOMMATION FINALE D'ÉNERGIE (1992-2020) L'évolution sectorielle de la consommation finale des énergies commerciales publiées par l’Observatoire National de l’Energie (ONE) [Novembre 1994] permet de conclure que le taux de croissance de la part énergétique du secteur du bâtiment dépasse le taux de croissance de la consommation totale pour les périodes 1992-2001 et à l'horizon 2010. CONTEXTE ÉNERGÉTIQUE DU SECTEUR DU BÂTIMENT EN TUNISIE SECTION 1.1 – Page 2 Chapitre 1 Guide technique des bâtiments à usage résidentiel équipés 1.1.2 PROJECTIONS CONCERNANT L'ÉVOLUTION DE LA CONSOMMATION FINALE D'ÉNERGIE (1992-2020) Tableau 1.1.2-A Evolution de la consommation finale des énergies commerciales 1992-2010 Secteur Consommation énergétique en [Ktep] 1992 % 2001 % 2010 % Industrie 1393 38% 2052 39% 3039 35% 2001 1,62 2010 2,18 Transport 1139 31% 1718 30% 2600 30% 1,51 2,28 891 24% 1411 24% 2518 29% 1,58 2,82 283 8% 410 7% 426 6% 1,45 1,50 1,56 2,34 Résidentiel + Tertiaire Agriculture Total 3706 1.1.3 Facteur de croissance 1992- 1992- 100% 5796 100% 8686 100% LES ENJEUX ÉNERGÉTIQUES DU SECTEUR DU BÂTIMENT La consommation énergétique dans le secteur du bâtiment passe successivement de la 3ème position, après les secteurs industriel et du transport, à la première position à l'horizon 2020 [ANE - 99]. Cette tendance s'explique, en grande partie, par le développement économique accéléré qu'a connu la Tunisie durant les dernières années, caractérisé par une forte progression du secteur tertiaire et une amélioration des revenus des ménages. Cet essor s'est traduit par une augmentation notable du besoin de confort, exprimé notamment à travers l'acquisition d'équipements de chauffage et de climatisation, aussi bien par le secteur tertiaire que par le secteur résidentiel. Cette tendance est confirmée par les enquêtes de la STEG (1984, 1989 et 1994) qui font ressortir une croissance annuelle d'environ 30% de la consommation d'électricité des ménages pour le poste climatisation entre 1989 et 1994. La climatisation est aussi responsable, d'après la STEG, du déplacement de la puissance de pointe vers l'été. D'autre part, les services de l'ANME, à travers la procédure d'audit énergétique des bâtiments existants, ont constaté des imperfections au niveau du parc des bâtiments audités. Ces imperfections touchent aux choix conceptuels au niveau architectural, et au niveau des équipements de chauffage et de climatisation installés. Il est certain que ces imperfections contribueront à aggraver la situation énergétique du secteur, au cours des vingt (20) prochaines années. En réponse à cette situation, le gouvernement tunisien a engagé un certain nombre d'actions, dont la mise en place d'une réglementation thermique et énergétique des bâtiments neufs, afin de contribuer à rationaliser la consommation d'énergie dans le secteur du bâtiment, et freiner par conséquence la croissance de l'émission des gaz à effet de serre due à la consommation d'énergie fossile dans les secteurs tertiaire et résidentiel. CONTEXTE ÉNERGÉTIQUE DU SECTEUR DU BÂTIMENT EN TUNISIE SECTION 1.1 – Page 3 Guide technique des bâtiments à usage résidentiel équipés 1.1.3 Chapitre 1 LES ENJEUX ÉNERGÉTIQUES DU SECTEUR DU BÂTIMENT (SUITE) En réponse à cette situation, le gouvernement tunisien a engagé un certain nombre d'actions, dont la mise en place d'une réglementation thermique et énergétique des bâtiments neufs, afin de contribuer à rationaliser la consommation d'énergie dans le secteur du bâtiment et freiner par conséquence la croissance de l'émission des gaz à effet de serre due à la consommation d'énergie fossile dans les secteurs tertiaire et résidentiel. 1.1.4 LE PARC EXISTANT DES BÂTIMENTS A USAGE RÉSIDENTIEL ÉQUIPÉS : PRÉSENTATIONS GÉNÉRALE Le parc existant des habitations équipées se caractérise par son implantation en grande partie dans des opérations d’aménagement urbain dans des nouveaux lotissements à forte densité (80 à 120 logements à l’hectare). Il est essentiellement constitué des types d’habitation suivants : 1. Habitat collectif 2. Habitat semi-collectif 3. Villas 1.1.5 LES SOURCES D'ÉNERGIE USUELLES DANS LE SECTEUR DES BÂTIMENTS À USAGE RÉSIDENTIEL Un bâtiment est destiné à assurer un certain nombre de services à ses occupants en fonction de la nature des activités qu’il héberge. Ces services sont dans la plus part des cas fournis par des installations spécifiques dépendant d'une certaine forme d'énergie pour leur fonctionnement. On peut distinguer deux (2) types de services ou d'installations: Installations composées d'équipements permettant de satisfaire les conditions de confort au niveau des ambiances intérieures. Ces équipements sont destinés à assurer: o Un certain seuil de confort thermique par la "neutralisation" des déperditions thermiques de l'enveloppe des logements vers l'extérieur en hiver, et celles des apports thermiques internes et en provenance de l'extérieur, à travers l'enveloppe des logements, en été. Ce qui se traduit par l'installation d'équipements de chauffage ou de refroidissement (climatisation) pour le maintien d'une température interne, dite de confort, dans les pièces. Il est évident que la composition de l'enveloppe des bâtiments résidentiels ainsi que l'orientation de ses différentes composantes par rapport au mouvement du soleil jouent un rôle fondamental dans la détermination des puissances thermiques et frigorifiques des équipements résidentiels à installer et la consommation d'énergie de ces équipements pour satisfaire les besoins de confort thermique. CONTEXTE ÉNERGÉTIQUE DU SECTEUR DU BÂTIMENT EN TUNISIE SECTION 1.1 – Page 4 Guide technique des bâtiments à usage résidentiel équipés 1.1.5 Chapitre 1 LES SOURCES D'ÉNERGIE USUELLES DANS LE SECTEUR DES BÂTIMENTS À USAGE RÉSIDENTIEL(SUITE) o Une certaine qualité de l'air par l'apport d'air extérieur, est requis sous forme de renouvellement d'air contrôlé. Cet apport d'air, souvent filtré pour éliminer les poussières en suspension, est nécessaire pour assurer un approvisionnement adéquat en air neuf pour les occupants, et diluer la concentration de divers polluants émis dans l'ambiance par ces derniers, ou leurs activités (dioxyde de carbone, fumées de cigarettes, etc.). Deux (2) composantes effectuent la consommation d'énergie résultante de ces besoins de ventilation: La première est liée à l'énergie nécessaire pour la mise en température ambiante de l'air extérieur introduit, la deuxième composante est liée à l'énergie électrique déployée pour extraire l'air viciée et/ou introduire l'air neuf. o Un certain niveau d'éclairement à l'intérieur des pièces est requis pour chacune des activités et au-dessus des surfaces de travail par l'apport d'éclairage artificiel, pour compléter ou remplacer l'éclairage naturel. L'emplacement, la nature et l'intensité des sources lumineuses utilisées dépendent des niveaux d'éclairement nécessaires pour la nature des activités menées dans les différentes pièces ainsi que certaines considérations esthétiques. Installations composées d'équipements permettant d'assurer des services propres à l'usage et/ou à l'affectation des pièces. Ces équipements peuvent être répertoriés comme suit: Installations permettant d'assurer les besoins des usagers en matière d'alimentation en eau chaude sanitaire: Ces installations sont présentes dans la majorité des types de bâtiments résidentiels. Leur taille et degré de complexité diffèrent d'un type de bâtiment à un autre. Il peut s’agir d’installations individuelles (cas du bâtiment résidentiel individuel et du petit édifice à appartements), ou d’installations collectives (cas des édifices à appartements comportant plusieurs niveaux etc.) Équipements électroménagers: On retrouve essentiellement ces équipements dans les bâtiments à usage résidentiel. En Tunisie, la totalité des appareils sont installés par l'occupant et adaptés à ses besoins. Équipements bureautiques: Ces équipements sont dans la totalité des cas installés par l'occupant et adaptés à ses besoins. Les bâtiments contemporains deviennent de plus en plus "techniques", "technologiques" et comprennent des postes d'utilisation de l'énergie de plus en plus nombreux et diversifiés. Ce guide sectoriel entend recenser les divers équipements susceptibles d'être rencontrés, selon le type de bâtiment concerné. Ce guide entend mettre en valeur les moyens de cerner et comptabiliser les dépenses énergétiques liées à chaque catégorie d'équipements et enfin, suggérer les moyens à mettre en œuvre pour optimiser la consommation d'énergie liée aux différents usages. Le guide se penche aussi sur les questions relatives aux aspects énergétiques liés à l'enveloppe extérieure du bâtiment afin de proposer des solutions permettant d'améliorer la qualité thermique de ce dernier. CONTEXTE ÉNERGÉTIQUE DU SECTEUR DU BÂTIMENT EN TUNISIE SECTION 1.1 – Page 5 Guide technique des bâtiments à usage résidentiel équipés 1.1.5 Chapitre 1 LES SOURCES D'ÉNERGIE USUELLES DANS LE SECTEUR DES BÂTIMENTS À USAGE RÉSIDENTIEL (SUITE) L'électricité et ses divers usages La production d'électricité est assurée à partir de la transformation de formes d'énergie dites "primaires": L’énergie thermique peut provenir de diverses sources : combustibles, fossiles, nucléaire, ou hydraulique. L'électricité représente la forme d'énergie la plus "noble" qu'on peut rencontrer dans le bâtiment résidentiel. Elle constitue la forme d'énergie la plus propre, mais souvent la plus coûteuse (par unité d'énergie fournie). Son usage est le plus versatile et le plus généralisé dans le bâtiment. Il couvre, ainsi, tous les services rencontrés au sein des diverses zones et pièces telles qu'énumérées ci-après: appareils d’éclairage, appareils électroménagers, appareils bureautiques, appareils de climatisation, de ventilation et de chauffage des pièces, etc. En Tunisie, environ 98% de la production d'électricité se fait à partir de combustibles fossiles (gaz naturel et pétrole), le reste étant fourni par des sources hydrauliques. La STEG détient le monopole de la distribution d'électricité et le quasi monopole de sa production. Elle propose cette énergie sous trois (3) régimes de tarification, selon la tension: • Haute tension • Moyenne tension • Basse tension Seule la moyenne et basse tension intéressent le secteur du bâtiment résidentiel. Seuls les bâtiments du secteur du logement résidentiel équipés ont concernés par la moyenne tension qui peut être fournie sous deux (2) régimes tarifaires: Le tarif uniforme et le tarif à postes horaires (jour, pointe et nuit). Ce dernier, conçu pour encourager le déplacement de la demande électrique en dehors des heures de pointe, ne peut être que très rarement avantageux dans le cadre des applications tertiaires, compte tenu de la structure actuelle de ce régime tarifaire en Tunisie. Les combustibles fossiles et leurs divers usages Les combustibles fossiles rencontrés dans le bâtiment résidentiel concernent le gaz naturel, le GPL et le "pétrole" domestique. Ces combustibles sont utilisés essentiellement dans des applications thermiques telles que: le chauffage des locaux, le chauffage de l'eau chaude sanitaire et cuisson. Utilisées en conjonction avec des machines frigorifiques à absorption, ces formes d'énergie peuvent permettre aussi d'assurer les besoins frigorifiques du bâtiment. Deux (2) types de combustibles fossiles sont présents dans le bâtiment: 1. 2. Les combustibles livrés périodiquement et stockés dans des enceintes prévues à cet effet à proximité des points de consommation (fuel domestique et GPL) Le gaz naturel qui est distribué par les réseaux de la STEG détient le monopole de cette forme d'énergie. Toutefois le taux de couverture du territoire tunisien par ce réseau, en dehors du grand Tunis et de quelques zones touristiques (Cap Bon et Sahel), reste encore assez modeste. CONTEXTE ÉNERGÉTIQUE DU SECTEUR DU BÂTIMENT EN TUNISIE SECTION 1.1 – Page 6 Guide technique des bâtiments à usage résidentiel équipés 1.1.5 Chapitre 1 LES SOURCES D'ÉNERGIE USUELLES DANS LE SECTEUR DES BÂTIMENTS À USAGE RÉSIDENTIEL (SUITE) Les énergies renouvelables et leurs potentiels Les énergies renouvelables qu'on peut rencontrer dans le bâtiment résidentiel concernent essentiellement l'énergie solaire thermique, l'énergie solaire photovoltaïque et l'énergie éolienne. Ces deux dernières sont très peu utilisées dans le bâtiment. Le recours à ces deux dernières formes d’énergie permet de satisfaire quelques usages électriques de base dans les bâtiments qui ne sont pas desservis par les réseaux électriques de la STEG. L'utilisation de l'énergie solaire thermique concerne essentiellement la production de l'eau chaude sanitaire, le chauffage des eaux de piscine et le chauffage des locaux. Pour la production de l'eau chaude sanitaire, il s'agit soit de systèmes individuels (secteur résidentiel), soit de systèmes collectifs (secteur du logement résidentiel équipé). Dans tous les cas, il s’agit de systèmes actifs. Il y a lieu de signaler que cette utilisation de l'énergie solaire peut être assez rentable, moyennant un dimensionnement adéquat des systèmes et une conception présentant le minimum de complexité. Pour le chauffage des locaux, il peut s'agir soit de systèmes passifs intégrant des éléments architecturaux proprement conçus et dimensionnés (architecture bioclimatique), soit de systèmes actifs permettant de contribuer à satisfaire les besoins de chauffage des locaux. Dans le cas de la Tunisie, les systèmes actifs de chauffage demandent à être convenablement conçus et dimensionnés pour être rentables. Dans plusieurs cas, ces systèmes solaires actifs sont justifiés dans le cadre de systèmes de chauffage à basse température, tel que les systèmes de chauffage intégrés dans les dalles du béton. Pour le chauffage des eaux de piscine, il s'agit souvent de systèmes actifs assez simples, la plupart permettant de fournir une solution rentable pour cette application. Dans tous les cas, un système d'appoint utilisant une forme d'énergie conventionnelle est nécessaire pour permettre de répondre aux besoins sans interruption et un dimensionnement optimisé des systèmes solaires. Dans le cas d'un chauffage solaire de l'eau des piscines non-couvertes, le système d'appoint peut ne pas être prévu si l'utilisation de la piscine se limite aux périodes de l'année qui sont en dehors des mois s'étalant de novembre à mars. La récupération énergétique et son potentiel : La récupération de rejets thermiques à l'aide d’un échangeur de chaleur approprié permet d'utiliser une partie des rejets issus de la ventilation mécanique des logements. Cette récupération sert essentiellement à assurer des fonctions de préchauffage: 1. 2. 3. 4. Production d'eau chaude sanitaire Chauffage des locaux Réchauffage de l'air extérieur introduit dans le système de ventilation des locaux. Prérefroidissement de l’air de ventilation : CONTEXTE ÉNERGÉTIQUE DU SECTEUR DU BÂTIMENT EN TUNISIE SECTION 1.1 – Page 7 Guide technique des bâtiments à usage résidentiel équipés 1.1.5 Chapitre 1 LES SOURCES D'ÉNERGIE USUELLES DANS LE SECTEUR DES BÂTIMENST À USAGE RÉSIDENTIEL(SUITE) Aperçu sur les possibilités de réaliser une adéquation des sources d'énergie avec les divers usages : L'adéquation de la source d'énergie aux usages est basée sur les trois (3) critères suivants: • • • La nature même des besoins à satisfaire et la capacité de la source d'énergie d'accommoder ces besoins. Les coûts résultants de l'utilisation de formes d'énergie alternatives – disponibles. Ces coûts doivent être bien analysés afin d'optimiser le choix d'une forme d'énergie par rapport à une autre. Les considérations environnementales. Pour les usages électromécaniques ou l'éclairage, l'énergie électrique est la seule forme d'énergie utilisable dans le bâtiment. Les autres formes d'énergie conventionnelle sont essentiellement réservées aux applications thermiques. Il est à noter que l'utilisation de l'électricité, par effet joule, pour le chauffage des espaces ou le chauffage de l'eau chaude sanitaire est une utilisation inappropriée de cette forme d'énergie. Exception faite du recours à l'énergie électrique en appoint pour un système solaire. En effet, le recours à l'électricité pour des fins thermiques - par effet joule- est souvent plus coûteux que l'utilisation d'une autre forme d'énergie. Mais son rendement par rapport aux énergies primaires est très faible, d'où un coût environnemental plus élevé. Ceci est dû au fait que les rendements associés à la production et au transport d'électricité à partir de combustibles fossiles -environ 98% de l'électricité produite en Tunisie- avoisinent les 30%, alors que les rendements associés à la production d'énergie thermique à partir de combustibles fossiles avoisinent les 80% et peuvent dans certains cas les dépasser. CONTEXTE ÉNERGÉTIQUE DU SECTEUR DU BÂTIMENT EN TUNISIE SECTION 1.1 – Page 8 Guide technique des bâtiments à usage résidentiel équipés Chapitre 1 1.1.6 INTRODUCTION DU SECTEUR DES BÂTIMENTS À USAGE RÉSIDENTIEL ÉQUIPÉS ET SON POIDS DANS LE SECTEUR DU BÂTIMENT Le secteur de l’habitat a connu cette dernière décennie un essor tout à fait perceptible. Cette évolution étant due notamment aux efforts conjugués des opérateurs publics ( A.F.H. S.N.I.T. S.P.R.O.L.S ) et des promoteurs privés. Les nouvelles conditions d’octroi des prêts bancaires n’ont fait qu’accentuer cette tendance. Face à cet accroissement démesuré de l’habitat et pour répondre à une forte demande en logement, les autorités publiques ont décidé d’encourager le développement de l’habitat collectif. Avec les secteurs de l’industrie et du tertiaire, l’habitat constituent l’essentiel du secteur bâti en Tunisie. Le secteur bénéficie d’un intérêt tout particulier de la part des autorités concernées pour son importance et son poids dans l’évolution de la vie sociale et économique du pays. DÉVELOPPEMENT DES TYPES D’HABITATIONS MODÈLE Habitat groupé Villa ou étage de villa Appartement Logement modeste Non déclarée TOTAL nombre en milliers 1994 1999 1.171,9 1.328,9 513,4 708,8 109,2 138,2 50,6 26,4 25 2 1.870,1 2.204,3 pourcentage 1994 1999 63,60% 60,30% 27,80% 32,20% 5,90% 6,30% 2,70% 1,20% 100% 100% CONTEXTE ÉNERGÉTIQUE DU SECTEUR DU BÂTIMENT EN TUNISIE SECTION 1.1 – Page 9 Guide technique des bâtiments à usage résidentiel équipés 1.2 CONFORT ET SANTÉ DANS LE BÂTIMENT 1.2.1 CONFORT HYGROTHERMIQUE Chapitre 1 Le confort thermique est une sensation complexe produite par un ensemble de facteurs physiques, physiologiques et psychologiques. La sensation de confort est une notion partiellement subjective. En effet, il n’est pas possible de satisfaire, en même temps et dans un même local, un échantillon donné de personnes. Il est souhaitable dès lors d’évaluer la qualité thermique d’un local en tenant compte des conditions internes de l’ambiance [ASHRAE-97]. Pour que l’individu exprime son bien-être dans une ambiance dite confortable, il doit maintenir constante sa température corporelle (homéothermie) sans mettre en place ses mécanismes instinctifs thermorégulateurs de lutte contre le chaud ou le froid. Comme n’importe quel objet physique, l’individu entretient continuellement des échanges thermiques avec son environnement intérieur. Il dispose de mécanismes thermorégulateurs qui lui permettent à tout instant de maintenir son équilibre pour satisfaire sa propre contrainte d’homéothermie et empêcher sa température de suivre celle de l’air ambiant qui l’entoure. Le maintient de cet équilibre doit tenir compte de la chaleur générée par le métabolisme qui présente une source perpétuelle d’énergie dépendant de l’activité du sujet. Tableau nº 1.2.1-A Taux métabolique moyen de l’homme ou de la femme adulte, correspondant à diverses activités Activités Sommeil Assis tranquille Travail d’horlogerie Debout tranquille Travail de bureau Travail de laboratoire Enseignement Faire des achats Vente d’articles Travaux domestiques Danse Taux [met] Dégagement de chaleur [W] 0,8 1,0 1,1 1,2 1,2 1,6 1,6 1,6 2,0 2 à 3,5 2,5 à 4 85 105 115 125 125 165 165 165 210 210 à 365 260 à 420 1 met = 58,15 W/m² (= 50 kcal/h m²). La surface moyenne du corps humain étant d’environ 1,80 m², 1 met correspond à 105 W. 1.2.2 QUALITÉ DE L'AIR: CONFORT OLFACTIF ET HYGIÉNIQUE Un air sans cesse renouvelé à l’intérieur des habitations est nécessaire pour assurer non seulement l’apport d’oxygène indispensable à la vie mais encore pour éliminer au fur et à mesure les divers gaz générés dans l’habitation et qui polluent l’atmosphère, la rendant malodorante et toxique. Un taux de renouvellement d’air de 15% est généralement admis dans un logement résidentiel. Préalablement, on aura recours à un ventilateur récupérateur de chaleur (efficacité 50% à 85%) pour réaliser cet apport d’air neuf avec le minimum de pertes de chaleur. CONFORT ET SANTÉ DANS LE BÂTIMENT SECTION 1.2 – Page 10 Guide technique des bâtiments à usage résidentiel équipés 1.2.2 Chapitre 1 QUALITÉ DE L'AIR: CONFORT OLFACTIF ET HYGIÉNIQUE (SUITE) En effet, l’apport d’air neuf représente une quantité d’énergie importante nécessaire pour donner à l’air extérieur les caractéristiques climatiques (température et humidité) souhaitées. Par exemple en hiver, l’air vicié chaud est éliminé, et l’air neuf froid doit être chauffé et humidifié, naturellement ou artificiellement, ce qui demande de l’énergie pour vaporiser l’eau. Pour éviter de gaspiller de l’énergie, il est donc important d’éviter un apport d’air neuf superflu et de recourir aux ventilateurs récupérateurs de chaleur. La sensibilité aux polluants est généralement telle que le besoin d’air se fait bien avant le manque d’oxygène. Les besoins en air frais dépendent des émissions de polluants et les tolérances pour chacun des polluants. 1.2.3 CONFORT VISUEL L’éclairage joue un rôle essentiel dans la définition du confort d’un local. Il est donc important de déterminer le type et l’emplacement des sources lumineuses, afin d’obtenir, en tout lieu, un éclairage de qualité, confortable, respectant l’esthétique et l'ambiance recherchée de même que les considérations d’économies d’énergie. Les sources lumineuses: lampes hallogènes (1) lampes incandescentes (1), lampes fluorescentes (linéaires ou compactes) lampes à décharges gazeuses. Note 1 : sources qui créent une atmosphère agréable et ne dénaturent pas les couleurs: Les systèmes d’éclairage: Lors de la conception d’une installation d’éclairage résidentiel, il est nettement préférable de respecter les critères suivants : dissimuler les lampes à la vue directe des usagers, limiter l’éblouissement, prévoir des niveaux d’éclairement adaptés à l’usage, niveaux qui permettront l’accomplissement des tâches visuelles sans fatigue des yeux. Niveau d’éclairement : Le tableau nº 1.2.3-A suivant répertorie les niveaux d’éclairement minimaux selon les activités. Ce tableau est issu des recommandations de l’Association Française de l’Eclairement (AFE). CONFORT ET SANTÉ DANS LE BÂTIMENT SECTION 1.2 – Page 11 Guide technique des bâtiments à usage résidentiel équipés 1.2.3 Chapitre 1 CONFORT VISUEL (SUITE) Tableau 1.2.3-A Niveaux d’éclairement minimal recommandés en lux (source (AFE)) Locaux Hall d’entrée Bureaux et administrations Chambres à coucher: - lits et miroirs, tables, fauteuil de lecture Salles de bain, cabinets de toilette: - miroir (sur le visage) Cuisine Salle à manger Salle correspondance, salon: - table, lecture Vestiaires, toilettes, lavabos Couloirs, dégagements, ascenseurs Escaliers Buanderie réserves Lingerie: - éclairement général - repassage, couture, racommodage Eclairement recommandé (En lux) 200 400 300 300 500 300 300 100 150 200 250 300 1000 Pour atteindre ces niveaux d’éclairement, diverses sources pourront être utilisées par le concepteur, selon l’ambiance recherchée et selon les conditions d’application. Il importe ici de noter l’éclairement obtenu par diverses sources pour une même source installée : CONFORT ET SANTÉ DANS LE BÂTIMENT SECTION 1.2 – Page 12 Guide technique des bâtiments à usage résidentiel équipés 1.2.4 Chapitre 1 CONFORT ACOUSTIQUE Le terme "Acoustique", est un mot grec et veut dire « entendre ». Les phénomènes physiques ou physiologiques liés à l’émission ou à la perception des sons ou des bruits font partie de l’acoustique. Les sons et les bruits découlent de vibrations mécaniques dans les milieux gazeux, liquides ou solides, perçues par l’oreille qui traduit les variations de pression en procurant des sensations agréables, désagréables, insupportables ou nuisibles. Les bruits qui nous affectent sont essentiellement transmis par l’air, ils sont la meilleure ou la pire des choses, selon qu’ils sont faibles ou intenses, harmonieux ou irréguliers. Une atmosphère sans bruit est oppressante et insupportable à l’être humain. Donc un confort acoustique optimal n’est pas obtenu dans le silence, car l’absence même du bruit procure une sensation de gêne : le « calme avant la tempête » est angoissant. Un bruit d’ambiance est souhaitable à condition de rester dans les limites raisonnables. En accord avec les normes réglementaires européennes, on admet généralement qu’un niveau de 30 à 35 dB (A) constitue un niveau agréable de bruit. On peut dire qu’il y a confort lorsqu’on a l’impression de ne pas être gêné et de ne pas gêner les autres en vivant normalement. En général, on n’est pas gêné par le bruit qu’on provoque, mais plutôt par celui émis par les autres occupants ou par les voisins. D’autre part, un niveau de bruit trop élevé constitue un facteur de danger physiologique pour l’être humain. Dans un bâtiment résidentiel, on distingue deux (2) types de bruits gênants : Les bruits transmis par voie aérienne : ce sont les bruits de parole, les éclats de voix, la radio, la télévision, les instruments de musique, les bruits extérieurs (circulation terrestre et aérienne). Les bruits transmis par voie solide avec une part de transmission aérienne : ce sont les bruits de pas, les chutes d’objets, les bruits de vaisselle, aspirateurs et autres appareils ménagers. Les bruits des installations sanitaires, des ascenseurs, vide-ordures, chaufferies, conditionneurs, ventilation, sonneries (porte ou téléphone). Les normes réglementaires européennes demandent que le niveau de pression acoustique dans une pièce principale d’habitation dont les portes et les fenêtres sont fermées ne dépasse pas 35 dB (A). Le tableau I.2 donne le niveau sonore admissible dans un local. CONFORT ET SANTÉ DANS LE BÂTIMENT SECTION 1.2 – Page 13 Guide technique des bâtiments à usage résidentiel équipés 1.2.4 Chapitre 1 CONFORT ACOUSTIQUE (SUITE) Tableau 1.2.4-A Niveau sonore admissible dans un local Locaux Chambres Niveaux sonores admissibles et observations Niveau sonore excellent (30 dB(A) La salle de bains à l’entrée permet de faire un espace “tampon” acoustique entre la chambre et le couloir des chambres. Ponts phoniques à prévenir entre les chambres: via les prises électriques encasrées, conduits de ventilation, cloisons sèches mal posées, portes de communication, etc. Les isolements acoustiques prescrits entre les chambres doivent être de l’ordre de 50 dB(A) ce qui est obtenu par du béton (18 cm) ou de la maçonnerie. L’isolement de la façade doit être tel que le bruit résultant ne dépasse pas 30 à 35 dB(A) dans la chambre (doubles fenêtres, ou double enveloppe pour des hôtels situés en sites très bruyants). Salles de bain Niveau préconisé 35 à 40 dB(A) Attention aux transferts de bruits par les gaines de VMC ("effet téléphone"). Couloirs Revêtements permettant d’amortir les bruits de pas et de conversation (moquettes, tissus muraux) Les portes de chambres doivent être conçues avec un soin particulier pour la non-transmission des bruits (portes pleines et épaisses, montage en feuillure). Dans certains hôtels de standing, on a prévu une double porte et un dégagement d’entrée formant un sas. CONFORT ET SANTÉ DANS LE BÂTIMENT SECTION 1.2 – Page 14 Guide technique des bâtiments à usage résidentiel équipés Chapitre 1 1.3 L' APPROCHE TUNISIENNE POUR L'UTILISATION RATIONNELLE DE L'ÉNERGIE DANS LE SECTEUR DU BÂTIMENT 1.3.1 PRÉSENTATION DES ACTIVITÉS DE L'ANME RELATIVES À L'UTILISATION RATIONNELLE DE L'ÉNERGIE DANS LE SECTEUR DU BÂTIMENT Depuis le milieu des années 80, la Tunisie a mis en œuvre un programme national de maîtrise de l’énergie axé sur l’utilisation rationnelle de l’énergie et la promotion des énergies renouvelables. Actuellement, les questions liées aux changements climatiques tout comme le contexte énergétique tunisien sont les deux principaux enjeux qui militent en faveur d’un renforcement de cette composante dans les différents secteurs consommateurs d’énergie. En effet, devant la flambée des cours du pétrole et compte tenu de la situation énergétique nationale actuelle et future, prévoyant un déficit de 8 M Tep à l’horizon 2010, la Tunisie œuvre pour promouvoir davantage le développement des énergies renouvelables et l’utilisation rationnelle de l’énergie, et ce par la mise en place d’un programme d’action à court et à moyen terme. Par ailleurs, la politique nationale de la maîtrise de l’énergie appelée à être structurée, programmée et durable dans le temps indépendamment des événements conjoncturels, se trouve renforcée par l’intérêt croissant accordé à la protection de l’environnement et par l’engagement de notre pays en matière de changement climatique. Les principaux axes des activités entreprises par l'ANME dans le contexte de l'utilisation rationnelle de l'énergie dans le secteur du bâtiment se dressent autour des thèmes suivants: Développement de l'Utilisation Rationnelle de l'Énergie Par : Le renforcement des audits énergétiques et des contrats programme dans les bâtiments à consommation énergétique élevée ; Le développement de l'utilisation de technologies propres et économes en énergie comme la co-génération; La certification des appareils électroménagers, notamment les équipements de réfrigération domestique; La réglementation thermique des bâtiments des bâtiments neufs et l'introduction d'un système de label pour les performances énergétiques des bâtiments. Promotion des Énergies Renouvelables par : La diffusion à grande échelle des technologies de solaire thermique pour le chauffage de l'eau; La diffusion des technologies de solaire photovoltaïque pour l'électrification rurale. L'APPROCHE TUNISIENNE POUR L'UTILISATION RATIONNELLE DE L'ENERGIE DANS LE SECTEUR DU BATIMENT SECTION 1.3 – Page 15 Guide technique des bâtiments à usage résidentiel équipés 1.3.2 Chapitre 1 LA RÉGLEMENTATION THERMIQUE ET ÉNERGÉTIQUE DES BÂTIMENTS NEUFS EN TUNISIE: Le bâtiment constitue un ensemble complexe dont les éléments : matériaux et composantes constituant les parois de l’enveloppe et des aménagements, ouvertures, orientation interagissent entre eux et avec le milieu physique et climatique extérieur. L’architecture traditionnelle était axée sur l’obtention du confort en saison chaude. Au cours des dernières décennies, les modes de vie ont changé, et les occupants semblent être devenus plus sensibles au froid. Cette mutation, associée à l’élévation du niveau de vie, a conduit à un accroissement des exigences de confort. Cependant, la qualité thermique des bâtiments modernes tend à se détériorer, à cause de considérations économiques et financières de rentabilité ou d’amortissement à court terme. Les occupants expérimentent donc, dans les nouvelles habitations, un inconfort au cours des mois les plus froids et les plus chauds de l’année. a) Exigence de confort: Les constructions contemporaines présentent toutes un double problème: L’été, la température intérieure peut dépasser celles extérieures à certains moments des journées les plus chaudes. En effet, les nouveaux matériaux utilisés présentent une inertie thermique assez faible et sont inefficaces contre les rigueurs climatiques. L’hiver, le recours au chauffage s’avère nécessaire pour remédier à l’inconfort ressenti à l’intérieur des pièces de la maison. Les chambres sont communicantes entre elles et les membres de la famille sont dispersés dans les différentes pièces du logement. Pour remédier à cet inconfort, les familles à faible revenu utilisent des moyens de fortune pour se chauffer, le « kanoun », poêle utilisant le pétrole ou le mazout comme carburant, etc. une ambiance moins froide est obtenue au prix d’une fumée polluante et inconfortable et d’une mauvaise qualité d’air, sans oublier les effets désastreux sur la couche d’ozone, à la suite des gaz à effet de serre émis dans l’atmosphère. Les classes plus aisées utilisent de plus en plus le chauffage central et quelquefois des climatiseurs. Le niveau de confort thermique obtenu est alors satisfaisant, mais au prix de dépenses importantes. Cette tendance, si elle continuait à se généraliser, aurait de mauvaises répercussions sur le bilan énergétique du pays, car l’utilisation d’équipements de chauffage et ou de climatisation dans des bâtiments mal conçus thermiquement, représente un gaspillage énergétique important. Cependant, bien que le climat tunisien occasionne des besoins de chauffage l’hiver et de climatisation l’été, la clémence du climat et l’abondance de chaleur solaire pourraient satisfaire une grande partie des besoins d’une manière naturelle. Dans les pays au climat tempéré, comme celui de la Tunisie, le chauffage central et la climatisation ne sont pas indispensables pour bénéficier de conditions ambiantes confortables. Pour un confort accru, une architecture réfléchie permettra d’avoir recours à des équipements de faible puissance, avec des économies importantes sur la quantité d’énergie consommée. L'APPROCHE TUNISIENNE POUR L'UTILISATION RATIONNELLE DE L'ENERGIE DANS LE SECTEUR DU BATIMENT SECTION 1.3 – Page 16 Guide technique des bâtiments à usage résidentiel équipés 1.3.2 Chapitre 1 LA RÉGLEMENTATION THERMIQUE ET ÉNERGÉTIQUE DES BÂTIMENTS NEUFS EN TUNISIE: (SUITE) b) Consommation énergétique dans le secteur du bâti : Au milieu des années 80, après le choc pétrolier, les prix du pétrole ont chuté et nous avons observé un relâchement des efforts de maîtrise de l’énergie [SAM-93]. En effet, la consommation énergétique primaire du pays a augmenté de 54 % depuis 1988 [ANE-99]. Le secteur du bâtiment est le troisième consommateur énergétique national [CHE-97] et [ANE-99], après les deux secteurs de l’industrie et du transport. La consommation énergétique totale dans le secteur résidentiel s’élèvait à 0.76 Mtep au cours de l’année 1998. Cette valeur a atteint 0.9 Mtep en 2001 (voir figure I) et devrait atteindre 1.7 Mtep en 2010. La consommation énergétique dans le secteur du bâtiment (résidentiel et tertiaire) sera alors au deuxième rang après le secteur du transport (voir figure II). En conséquence, la maîtrise de l’énergie dans le secteur résidentiel est tout à fait nécessaire et justifiée par l’importance relative de ce secteur en terme de niveau de consommation et des facteurs d’évolution énergétique. Industrie Transport Tertiaire Agriculture Résidentiel Figure 1.3.2-1 Consommation d’énergie par secteur en 1998 Transport Bâtiment Industrie Agriculture Figure 1.3.2-2 Consommation d’énergie par secteur en 2010 Les années 90 ont été celles de la prise de conscience des problèmes environnementaux. Il devient urgent de réduire l’émission des gaz nocifs à effet de serre tel que le dioxyde de carbone (CO2). La quantité de CO2 rejetée dans l’atmosphère est proportionnelle à la quantité d’énergie consommée [SUZ-98]. L’assurance d’un potentiel d’économie d’énergie par la réalisation d’une meilleure qualité thermique du logement ayant un seuil minimal de confort sans équipements induit un potentiel de réduction de l’émission des gaz nocifs (le CO2). L'APPROCHE TUNISIENNE POUR L'UTILISATION RATIONNELLE DE L'ENERGIE DANS LE SECTEUR DU BATIMENT SECTION 1.3 – Page 17 Guide technique des bâtiments à usage résidentiel équipés 1.3.2 Chapitre 1 LA RÉGLEMENTATION THERMIQUE ET ÉNERGÉTIQUE DES BÂTIMENTS NEUFS EN TUNISIE: (SUITE) c) Nécessité d’une réglementation: Les collectivités nationales ont besoin de maîtriser la demande d’énergie dans ses différents secteurs et particulièrement le secteur résidentiel, et ce pour des questions de disponibilité énergétique et de protection de l’environnement. En même temps l’évolution des modes de vie se traduit par une demande d’un niveau de confort plus élevé. Si nous souhaitons que les logements contemporains aient un confort minimal pour la plupart sans dépenses énergétiques excessives, il sera donc nécessaire d’instaurer une réglementation thermique permettant d’assurer une meilleure qualité thermique des constructions. La question qui se pose ici, est de savoir si la réglementation en vigueur dans d’autres pays, serait valable dans le nôtre. Les réglementations appliquées dans les pays nordiques sont généralement basées sur un niveau de consommation énergétique élevé. Cette conception est appropriée dans le cas de logements conditionnés, ce qui n’est pas le cas des logements tunisiens. Dans le contexte climatique de la Tunisie, la future réglementation doit encourager la conception et la réalisation d’une architecture de qualité, basée sur un niveau de confort minimal, assuré de manière naturelle par le bâti et non par le biais d’une consommation énergétique élevée. De là découle la nécessité de mettre en œuvre une réglementation thermique, basée sur un seuil de confort minimal, mais bien adaptée à notre contexte climatique et socio-économique [GHR-92]. L’amélioration de la qualité thermique d’une construction doit promouvoir les aspects positifs des constructions traditionnelles tunisiennes (tels que : la masse thermique, le patio, la couleur blanche des revêtements, etc.), ainsi que les aspects positifs d’une construction contemporaine (tels que : l’isolation, des baies vitrées performantes, etc.). Dans le cas de logements au niveau de confort très élevé, l’exigence d’une réglementation demeure également intéressante, car un bâtiment bien conçu et réalisant un niveau minimal de confort sans équipements est un bâtiment qui nécessitera de plus faibles quantités d’énergie, préservant ainsi l’environnement extérieur. Afin de pallier l’insuffisance de la qualité thermique de la construction dans les pays du Maghreb, l’Agence Nationale pour la Maîtrise de l’Énergie (ANME) de Tunisie, l’APRUE de l’Algérie et la Direction de l’Energie du Maroc (DEM) ont décidé de travailler ensemble pour la mise en place d’une réglementation thermique pour ces trois pays du Maghreb. La Commission des Communautés Européennes a vivement encouragé la réalisation d’un tel projet, et a décidé de financer les travaux préparatoires. 1.3.3 LE LABEL "CONFORT ET PERFORMANCES ÉNERGÉTIQUES" L'APPROCHE TUNISIENNE POUR L'UTILISATION RATIONNELLE DE L'ENERGIE DANS LE SECTEUR DU BATIMENT SECTION 1.3 – Page 18 Guide technique des bâtiments à usage résidentiel équipés 1.3.4 Chapitre 1 LES GUIDES TECHNIQUES SECTORIELS Contexte des guides techniques sectoriels Le développement des guides sectoriels s'inscrit dans la phase préparatoire de l'étape d'anticipation expérimentale de l'application de la réglementation thermique et énergétique tunisienne. Ces guides devront permettre aux acteurs concernés: o d'être sensibilisés aux différents aspects relatifs aux besoins énergétiques des bâtiments, aux critères de qualité énergétique et thermique applicables à leur usage, ainsi qu'aux différents moyens disponibles pour promouvoir leurs performances énergétiques. o d'être sensibilisés aux différents aspects des textes réglementaires, o de se familiariser avec les outils simplifiés développés par l'ANME pour servir de moyens techniques d'aide à l'application de la réglementation et le contrôle de son application, o de présenter les solutions techniques proposées pour assurer la conformité avec la réglementation. Les objectifs de l'élaboration de ces guides sectoriels sont les suivants: o Amélioration des connaissances et des capacités d'intervention des différents acteurs du secteur du bâtiment, o Mise en place d'un support technique pour la réglementation thermique et énergétique, o Familiarisation des différents acteurs de la construction à la réglementation thermique et énergétique. Sont principalement visés: o les Maîtres d'œuvre et concepteurs: architectes, ingénieurs-conseils et bureaux d'études, o les Maîtres d'ouvrage, promoteurs, constructeurs et gestionnaires, o les institutionnels chargés du contrôle de la mise en œuvre de la réglementation. Présentation générale des guides sectoriels Afin d'atteindre les objectifs discutés ci-dessus, sept guides sectoriels ont été développés, couvrant les principales branches des secteurs tertiaire et résidentiel. Ces sept guides sont: o o o o o o o Un guide sectoriel pour les bâtiments à usage résidentiel non-équipés initialement d'installations fixes de chauffage et/ou de refroidissement au moment de leur construction, Un guide sectoriel pour les bâtiments à usage résidentiel équipés d'installations fixes de chauffage et/ou de refroidissement au moment de leur construction, Un guide sectoriel pour les bâtiments à usage de bureaux, Un guide sectoriel pour les bâtiments à usage d'enseignement, Un guide sectoriel pour les bâtiments à usage de commerce, Un guide sectoriel pour les bâtiments à usage hôtelier, Un guide sectoriel pour les bâtiments à usage hospitalier. Chaque guide est composé de 10 chapitres principaux et d'un recueil d'annexes techniques. Les chapitres sont organisés de façon à couvrir tous les aspects relatifs aux besoins énergétiques des bâtiments, aux critères de qualité énergétique et thermiques applicables à leurs usages, ainsi qu'aux différents moyens disponibles pour promouvoir leurs performances énergétiques. L'APPROCHE TUNISIENNE POUR L'UTILISATION RATIONNELLE DE L'ENERGIE DANS LE SECTEUR DU BATIMENT SECTION 1.3 – Page 19 Guide technique des bâtiments à usage résidentiel équipés 1.3.4 Chapitre 1 LES GUIDES TECHNIQUES SECTORIELS (SUITE) Le chapitre Un de chaque guide est un chapitre introductif qui couvre les généralités relatives au Contexte Énergétique du secteur du bâtiment en Tunisie, les questions relatives au Confort et Santé dans le bâtiment ainsi qu'une présentation de l'Approche tunisienne pour l'utilisation rationnelle de l'énergie dans le secteur du bâtiment. Le chapitre Deux traite de l'utilisation des guides comme outils de travail et de la démarche conceptuelle recommandée, les deux premières sections de ce chapitre donnent une Présentation du secteur spécifique du guide et des typologies de bâtiment dans ce secteur ainsi q'une présentation du Parc existant et des tendances de son évolution. Une section de ce chapitre est dédiée au rôle primordial que peut jouer l'approche retenue dans le processus conceptuel et recommande une Démarche pour une conception adéquate. La section Conditions économiques et critères d'optimisation présente les aspects relatifs à l'analyse économique d'un projet et les différentes approches d'optimisation sur la base d'une analyse économique globale qui tient compte aussi bien des coûts initiaux d'un projet que de ses coûts d'exploitation. La dernière section introduit Les guides sectoriels comme outils de travail. Le chapitre Trois traite de l'influence que peuvent avoir la Planification urbaine et l'Organisation spatiale des édifices sur le comportement thermique et énergétique des bâtiments. La première section traite de la Planification et intégration urbaine et le rôle qu'elles peuvent jouer dans la prédisposition des édifices à pouvoir composer favorablement avec les conditions climatiques. Ces aspects sont exposés en détail dans la section Implantation d'un édifice sur une parcelle donnée. Les Orientation et organisation des espaces intérieurs et leurs impacts sur la qualité thermique et énergétique du bâtiment sont discutées dans l'avant dernière section. La dernière section propose des Recommandations concernant les dispositions relatives à la forme architecturale du bâtiment et son intégration dans son environnement physique. Le chapitre Quatre traite de l'enveloppe du bâtiment et de l'importance des différents rôles que joue l'enveloppe d'un édifice dans sa relation avec son environnement physique. La première section présente un Rappel des notions de base sur la thermique du bâtiment. La deuxième section traite des liens certains entre Architecture et thermique de l'enveloppe, et explore d'une manière assez exhaustive ces rapports. L'avant dernière section présente les différentes Technologies de l'enveloppe qui sont disponibles et traite aussi bien des éléments de l'enveloppe concernés que des matériaux utilisés. La dernière section introduit les Recommandations et critères prescriptifs (synthèse) relatifs aux éléments de l'enveloppe. Le chapitre Cinq traite des installations de chauffage, de climatisation et de ventilation. Un Rappel des notions de base est présenté dans la première section. La section suivante donne un exposé exhaustif sur Le confort hygrothermique et le rôle qu'il joue dans le choix et dimensionnement des équipements de conditionnement d'air. La Qualité de l'air dans le bâtiment est traitée dans la section suivante. Une autre section est consacrée à présenter et discuter Les critères de conception des installations de chauffage, de climatisation et de ventilation. Et Les différents types d'installations de chauffage, de climatisation et de ventilation (Systèmes et composantes), sont présentés dans une section assez exhaustive. L'APPROCHE TUNISIENNE POUR L'UTILISATION RATIONNELLE DE L'ENERGIE DANS LE SECTEUR DU BATIMENT SECTION 1.3 – Page 20 Guide technique des bâtiments à usage résidentiel équipés 1.3.4 Chapitre 1 LES GUIDES TECHNIQUES SECTORIELS (SUITE) La section suivante présente et discute Les paramètres déterminant le dimensionnement des installations de chauffage, de climatisation et de ventilation. La Régulation et gestion technique des installations et leurs impacts sur les frais d'exploitation d'un bâtiment et la qualité du confort assurée par les installations concernées sont présentés dans l'avant dernière section. La dernière section introduit les Recommandations concernant le choix et le dimensionnement des divers équipements présentés dans cette section. Le chapitre Six traite des autres installations liés à l'exploitation des bâtiments. Ce chapitre couvre les Installations de production et de distribution d'eau chaude sanitaire, les Installations d'éclairage intérieur et les Installations d'éclairage extérieur. Les Autres usages (selon le type de bâtiment concerné) sont aussi présentés et discutés dans l'avant dernière section, ainsi que les techniques de performances énergétiques associées à ces usages. La cogénération comme un moyen performant pour satisfaire les besoins énergétiques d'un édifice est présentée dans la dernière section. Le chapitre Sept traite de la maîtrise de l'eau dans le bâtiment. La première section traite des Notions de base et préoccupations environnementales liées à la gestion de l'eau dans le bâtiment. Les usages courants de l'eau dans le bâtiment sont ainsi présentés et discutés, l'arrosage extérieur est couvert dans l'avant dernière section. La dernière section traite de la gestion des eaux pluviales et des eaux usées et explore les possibilités de recyclage de ces deux types de rejets. Le chapitre Huit traite de la maîtrise des déchets d'activités. Ce chapitre couvre l'Incinération et est réservé au guide sectoriel pour les bâtiments à usage hospitalier. Le chapitre Neuf traite de la gestion des installations techniques dans les bâtiments et ses annexes. La première section traite de la Comptabilité énergétique de base et le rôle qu'elle peut jouer dans la maîtrise des coûts d'exploitation. Dans le cas de bâtiments assez importants ou complexes, une Comptabilité énergétique détaillée (bâtiments à forte consommation énergétique) s'avère primordiale, et est traitée dans la section suivante. Le Rôle de la gestion technique centralisée dans la comptabilité énergétique est aussi discuté dans l'une des sections. Par ailleurs, les Moyens humains à mobiliser et les Moyens matériels à mettre en œuvre sont aussi définis. Une autre section traite de l'Exploitation et l'entretien des systèmes (incluant les systèmes solaires). L'avant dernière section présente Les audits énergétiques et le rôle qu'ils peuvent jouer dans l'identification des meilleurs moyens d'optimiser la conduite d'un projet. La dernière section est consacrée à mettre en valeur Les ESCOs et le rôle que peuvent jouer ces sociétés de service énergétique dans la bonne conduite de l'exploitation d'un projet. Le chapitre Dix est consacré à la proposition de solutions techniques intégrées. Les principes d'une approche globale sont introduits dans la première section. Et des Exemples de solutions techniques intégrées sont présentés et discutés dans la dernière section. Les Annexes présentent différents documents techniques et outils de travail associés aux guides sectoriels. L'APPROCHE TUNISIENNE POUR L'UTILISATION RATIONNELLE DE L'ENERGIE DANS LE SECTEUR DU BATIMENT SECTION 1.3 – Page 21