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Le FCM déchante sous la pluie
Incapables de rivaliser avec la combativité et le coeur de leurs adversaires
bourguignons, les joueurs du FC Mulhouse ont logiquement quitté la Coupe
de France au stade du 8e tour, hier soir à Montceau (2-0).
Le FCM disputera bien les 32es de finale de la Coupe de France le 5 ou le 6 janvier prochain
face à Troyes, pensionnaire de la Ligue 1.
Mais il s'agira du FC Montceau. Et ça, forcément, c'est beaucoup moins drôle pour un FC
Mulhouse qui avait fait du prochain tour de la compétition l'un des grands objectifs de sa
saison.
Pari manqué, donc, pour les hommes de Laurent Croci qui ne disputeront donc pas leur «
finale » tant espérée au stade de l'Ill et qui n'empocheront pas, non plus, un chèque de 35
000 euros qui aurait à l'évidence donné une autre lumière au visage du président Alain
Dreyfus au coup de sifflet final. Mais dans les coursives surannées du stade des Alouettes, le
« boss » mulhousien était bien loin d'être le seul à traîner sa peine et à ruminer un match où
rien n'a véritablement marché comme prévu.
Un à un, les joueurs ont, eux aussi, quitté le vestiaire avec des regards sombres et des
organismes marqués par l'âpreté du combat.
« Un combat intense, digne d'un vrai match de Coupe de France, mais auquel nous n'avons
malheureusement pas su répondre », regrettait dans un soupir Loïc Fortuna.
Le défenseur mulhousien avait beau tout juste sortir de la douche, ses idées étaient déjà bien
claires et pleines de lucidité.
Car c'est bien dans la combativité et l'envie que le FC Mulhouse a failli hier soir.
Techniquement, les coéquipiers de Samir Kecha n'avaient rien à envier à leurs vis-à-vis
montcelliens, étrillés 4-0 deux mois plus tôt en championnat.
Mais si un 8e de Coupe de France se gagnait sur les qualités intrinsèques ou sur simple
présentation de CV, évidemment, ça se saurait.
Le FC Montceau, lui, avait en tout cas bien compris de quoi allait dépendre son futur dans la
compétition. De la 1re à la 94e, les coéquipiers de Florian Boucansaud ont ainsi pris un malin
plaisir à bousculer - au propre comme au figuré - une formation mulhousienne joueuse, et
peut-être même un peu trop joueuse.
Un FC Mulhouse trop joueur
« Avoir le ballon, faire du beau jeu, c'est bien, mais si tu as moins envie d'aller au tour
suivant que ton adversaire, ça sert à rien », résumait encore Loïc Fortuna, qui n'avait rien pu
faire à la 31e minute de jeu pour empêcher le colosse montcellien Kambou de catapulter le
ballon au fond des filets suite à un corner de Cretin (1-0).
Jusqu'alors, les Bourguignons ne s'étaient procuré aucune réelle occasion nette.
La seule tentative avait même été l'oeuvre du Mulhousien Liénard, dont la frappe enroulée
aux 20 mètres passait de très peu à côté.
Autant être clair, il n'y allait quasiment plus en avoir d'autres à porter au crédit des HautRhinois jusqu'au coup de sifflet final, si l'on excepte une tête trop écrasée de Fortuna à la 59e.
Bien trop peu, donc, pour espérer instiller le doute dans l'esprit d'une formation
bourguignonne vaillante à défaut d'être géniale et surtout toute heureuse de doubler la mise à
la 68e sur une frappe lointaine de Cretin.
« Ben voilà, un corner, une frappe et ils ont filé en 32e , constatait simplement l'entraîneur
mulhousien Laurent Croci, pas mauvais joueur pour autant.
Ils ont eu peut-être de la réussite, mais ils ont eu le mérite d'aller la provoquer.
On a la même en championnat depuis le début de saison, on ne va pas se plaindre.
Au final, je crois qu'eux étaient en configuration Coupe de France, nous, nous étions en mode
''train-train''.
Ils avaient plus envie de passer que nous et il était donc logique que ce soit eux qui
poursuivent l'aventure.
J'espère qu'ils représenteront bien le groupe B du CFA devant Troyes. »
Un groupe B du CFA sur lequel le FC Mulhouse va pouvoir désormais concentrer tous ses
efforts et ses espoirs. Espoirs de maintien ou de montée ? Faites vos jeux.
De l'un de nos envoyés spéciaux Pierre Chatelus
© L'alsace, Dimanche le 16 Décembre 2012
Le FC Mulhouse tombe de haut à Montceau
Dans le piège
Il y avait des choses plus sympas à ramener d'ici qu'une défaite bouclée sur
des insultes entre joueurs et une bagarre dans les tribunes.
Le FCM d'Alsace est tombé dans le traquenard du FCM de Bourgogne.
De notre envoyé spécial à Montceau-les-Mines
Bonne nouvelle: Mulhouse fait peur.
Ici le 0-4 du championnat a marqué (même si le
match a eu lieu au Stade de l'Ill), alors on ferme (à
double tour) et on cisaille sec (Dumais puis
Douillard puis Loval sont mis ippon).
À Montceau, on sait quadriller son terrain, tous
crampons sortis.
La cage est bien gardée et le jeu ne chante pas
beaucoup.
Seul Lienard parvient à casser l'ambiance feutrée des
lieux. Un coup franc bien tendu (23e), une frappe travaillée (26e) qui frôle le poteau et d'un
coup, on s'ennuie moins fort.
On pourrait même s'endormir là-dessus sans ce double corner de la 31e.
Le premier essai et la tête de Kambou est déviée juste ce qu'il faut.
La tentative suivante, de l'autre côté, et le même Kambou (Bébé de son prénom) plonge avec
le ballon au fond des filets.
Le score s'ouvre et le jeu itou.
Cretin met fin au suspense
Les Rouges (c'est ainsi qu'on joue, par ici) se sentent pousser des ailes d'alouette (c'est la
mascotte), osent soudain, trouvent les intervalles et multiplient les randonnées dans le camp
mulhousien.
Le FCM est acculé et ne parvient toujours pas à s'inviter dans la surface
magique adverse.
Sous des trombes (d'eau), sur un terrain au gras entretenu, Mulhouse reste maître du ballon,
que Montceau lui laisse bien volontiers d'ailleurs.
Cela circule bien, mais bloque à l'entrée des 16-mètres.
A la 51e, Loval glisse en profondeur pour Balogou qui prend sa main pour son pied.
C'est encore lui qu'une passe remarquable signée Kecha va chercher (48e), mais il glisse.
Dans la foulée, un corner de Lienard trouve la tête de Fortuna, laquelle ne trouve pas (mais
vraiment de rien du tout) la cage.
Montceau prend peur (encore !), souffre, admire la patte juste et belle d'un Johansen mais la
garde ne lâche pas. Mais au FCM, on ne la bouscule pas.
Puis, tout comme en première mi-temps, dans le sens inverse du cours du jeu, sur un ballon
mal relancé par Johansen, Cretin hérite d'une balle qu'il transforme en boulet.
Des 25m (facile), il la catapulte dans le coin de la cage.
Et de 2 à rien, à la 69e. Et Mulhouse ne sait toujours pas quoi faire pour s'ouvrir une brèche.
Qu'il reste vingt minutes et plus n'y change rien.
Montceau est bien installé dans sa pelouse, dans son score, son match et il a la maîtrise d'un
Mulhouse qui ne remue pas grand-chose d'autre que du vent.
Bando profite de l'opération "tous devant" lancée par le FCM pour mener sabre au clair un
raid sur toute la longueur du couloir gauche avant d'échouer dans les gants de Djidonou.
Le match est bouclé, Mulhouse se fait huer copieusement et ça s'énerve sur le terrain.
Avec un gars de Montceau qui lâche la boîte aux insultes et des Mulhousiens qui y
répondent...
Serge Bastide
© Dna, Dimanche le 16 Décembre 2012
Football Après Montceau – Mulhouse (2-0)
Trop paillasson pour briller
Montceau peut exulter, il a joué un sale tour au FCM. Photo MAXPPP
Le FC Mulhouse est un leader qui n’a pas su se faire
respecter sur le terrain d’un autre du CFA.
La Coupe de France est terminée, Montceau-les-Mines
recevra Troyes au tour suivant.
Ah, cette Coupe de France !
On y est bien une fois dedans, triste quand on la quitte mais on s’en fait vite une raison.
« On n’allait pas la gagner de toute façon », glisse Jérémy Abadie.
La fin est plus ou moins proche, on s’y attend et s’y prépare.
Cette Dame, son petit nom, ne se laisse toucher que par les riches.
Cela ne console pas Samir Kecha, capitaine des garçons du FCM.
« Perdre en Coupe de France est plus dur, ça veut dire que c’est fini. »
Fallait pas servir de paillasson à Montceau-les-Mines !
D’entrée et jusqu’au bout, les Bourguignons ont montré les dents et frotté les crampons.
Chaque quart d’heure, il y avait un Bleu de Mulhouse à terre, et pas pour espérer le carton (il
n’y a eu que deux avertissements à Montceau).
Le stade suintait une curieuse haine, autant gestuelle (bagarre finale) que dans les propos (sur
la généalogie des Mulhousiens…), la même haine vue au retour, d’un personnel d’aire
d’autoroute, Porte d’Alsace (insultes, menaces…).
Aux Alouettes, les coups ont plu et volé bas.
Mulhouse fut une victime incapable de rébellion.
Mais ils apprennent quoi à l’entraînement, les élèves de Laurent Croci, à qui on ne la faisait
pas quand il était joueur ?
Pour mieux repartir ?
En tout cas, ils n’ont pas su rendre ces coups bas, se sont laissé rentrer dedans, juste bons de
multiplier les passes devant (et rarement dedans) une défense bien regroupée.
La rencontre aurait pu s’éterniser sans qu’un but tombe dans le panier FCM.
À l’inverse, alors que Mulhouse a eu un gros monopole du ballon, c’est Montceau-les-Mines
qui s’est créé les occasions, a osé embêter le gardien d’en face.
« Montceau s’est mis en mode Coupe de France, nous sommes restés en mode train-train »,
rage Laurent Croci.
La folle envie de passer ce tour, d’être du 32 e de finale, face à Troyes, une Ligue 1 certes,
mais qui ne fait pas peur. « Il y avait le potentiel d’un exploit. »
La Coupe de France est terminée, retour au championnat.
« On sort d’une défaite, on a la tête dans le sac, on doit se la remettre à l’endroit. »
Cela ne pourra se faire qu’en championnat, puisque c’est ce qu’il reste.
« Des fois, perdre n’est pas mal, cela peut faire du bien, estime Jérémy Abadie. On s’est peutêtre cru invincible. »
Mulhouse est leader dans cette CFA, la même que Montceau-les-Mines d’ailleurs, par ailleurs
battu (0-4) au Stade de l’Ill.
Alors s’imaginer finir par toujours gagner, forcément, est un sentiment qui peut s’imprégner.
Comme si redoubler les passes sans chercher la percussion était suffisant pour marquer.
« On a oublié notre jeu, confesse Samir Kecha. On n’a pas su évoluer en petites passes puis
longues, en une-deux puis passe pour un troisième joueur, la recherche de l’intervalle. »
« On pensait sans doute qu’on pouvait battre n’importe qui, poursuit Jérémie Abadie.
On doit se remettre dedans, profiter du championnat pour repartir.
Cette défaite ne doit pas tout jeter à l’eau. »
Le FCM n’est pas devenu nul, il a juste omis de se faire respecter.
Ne pas accepter de se faire tamponner, refuser de se laisser marcher dessus, souvent
littéralement, peut faire partie du secret d’une qualification en Coupe de France, surtout quand
on est chez l’adversaire.
Et c’est aussi montrer preuve d’humilité.
© Dna, Dimanche le 16 Décembre 2012
Paroles...
LAURENT CROCI, entraîneur du FCM.
« Ce n'est pas tant Montceau qui était plus fort, mais cette équipe a mis plus d'envie.
Elle a su se mettre sur le mode Coupe de France alors que nous, on est resté sur le mode
train-train. Après, elle a eu de l'efficacité. C'est du 100 % ! »
SAMIR KECHA, défenseur et capitaine du FCM.
« On est très très déçu.
On se prend un but sur contre (le deuxième) et ça, en Coupe de France, ça ne pardonne pas.
On n'a pas su poser notre jeu au début, puis pas réussi à faire la différence.
Il nous a manqué le petit truc... »
JÉRÉMY ABADIE, milieu de terrain du FCM.
« Ce qu'il a manqué ? Un but.
Pour ouvrir le score ou égaliser, cela aurait donné un tout autre match.
Mais on a eu du mal à se créer des occasions. »
© Dna, Dimanche le 16 Décembre 2012
DNA par S.Ba., publié le 17/12/2012