Destricted - Germain Pire

Transcription

Destricted - Germain Pire
PRESENTE
Destricted
7 films explicites
de
Larry Clark, Gaspar Noé, Matthew Barney,
Marina Abramovic, Richard Prince, Sam Taylor-Wood, Marco Brambilla
Festival de Sundance 2006
Semaine Internationale de la Critique Cannes 2006
Festival de Locarno 2006
EN VENTE EN DVD LE 13 NOVEMBRE 2007
Prix public conseillé : 24,99 euros
Contact :
[email protected]
52, rue Charlot 75003 PARIS
Tél. : 01 42 77 88 20 - Fax : 01 42 77 88 19
www.blaqout.com
DESTRICTED
de Larry Clark, Gaspar Noé, Matthew Barney,
Marina Abramovic, Richard Prince, Sam Taylor-Wood, Marco Brambilla
SYNOPSIS
Destricted est un projet unique : en sept courts-métrages, des réalisateurs et des artistes parmi les
plus visionnaires et provocateurs de leur génération font se rencontrer l’art, le cinéma et le sexe. Ces
films abordent les questions que suscite la représentation du sexe. La pornographie peut-elle relever
du domaine de l’art ? Comment l’art, même lorsqu’il s’attache à figurer la sexualité de la manière la
plus explicite, se distingue t-il de la pornographie ? En explorant cette frontière ténue, les 7 films qui
composent Destricted produisent chacun à leur manière des images sulfureuses et stimulantes,
étranges et provocantes, dérangeantes et drôles, laissant pour seul juge un spectateur déjà plus tout
à fait voyeur.
CARACTERISTIQUES DE L’EDITION DVD
BONUS : Making of de « Hoist » de Matthew Barney z Scène coupée de “We Fuck Alone” de Gaspar
Noé : « They Fuck Together » z Interview de Sam Taylor-Wood z Bandes-annonces z Bonus caché :
“Haruki Yukimura & Nana-Chan” de Xavier Brillat, suivi d’un entretien entre Xavier Brillat et Agnès
Giard z Chapitrage
LANGUES : version originale en anglais en Dolby Stéréo 2.0 z SOUS-TITRES : français
ZONE 2 z 1 DVD 9 + 1 DVD 5 z PAL z DUREE FILM 1H55 z COULEUR z FORMAT IMAGE 1.66 z
ECRAN 16/9 COMPATIBLE 4/3
EVENEMENT SPECIAL
A l’occasion de la sortie du double DVD collector « Destricted », une soirée spéciale
Destricted (Xtended)
aura lieu le JEUDI 8 NOVEMBRE à la Maison Européenne de la Photographie (Paris).
Au programme :
dès 19h, visite de l’exposition photo « Tulsa, 1963-1971 » de Larry Clark,
puis à 20h, projection de « Impaled » de Larry Clark,
suivie à 20h45 de « Haruki Yukimura & Nana-Chan » de Xavier Brillat.
La soirée sera suivie d’un cocktail.
Soirée sur réservation uniquement, dans la limite des places disponibles.
Maison Européenne de la Photographie : 5-7, rue de Fourcy – 75004 Paris.
Réservations : Blaq Out : 01 42 77 88 20.
HOIST
Réalisation : Matthew Barney
Durée : 14 minutes 36 secondes
Directeur de la photographie : Peter Strietmann
Format : HD
Compositeur : Jonathan Beplet
SYNOPSIS
S’inscrivant dans le cadre du projet mené au Brésil pour le carnaval de Bahia par Matthew Barney
avec le musicien Arto Lindsay après l’achèvement de son cycle Cremaster, Hoist décrit la rencontre
entre les deux personnages centraux du film; le « greenman » et un camion de déforestation de
cinquante tonnes sous lequel il est suspendu. Suivant la structure traditionnelle de narration en trois
temps, le film s’articule en trois parties : description, situation et condition. Alors que les deux premières
parties concernent la définition de l’Hoist comme « un appareil ou une méthode pour soulever une
charge et la déplacer latéralement par un système d’élévation fonctionnant grâce à un appui central à
partir duquel une armature flexible suspend librement une charge », le dernier acte du film suggère
l’inadéquation entre l’homme et la machine par l’impossible fusion de la mécanique et de la chair.
BIOGRAPHIE
Matthew Barney est né à San Francisco en 1967, et a grandi à Boise, dans l’Idaho. Diplômé de Yale en
1989, il s’installe à New York où il commence très vite à créer et à exposer.
Relevant de l’utopie de l’œuvre d’art totale, la pratique de Matthew Barney recouvre, sans aucune
hiérarchie, tous les médiums. Travaillant avec le dessin, la photographie, le film, les installations vidéo
et la sculpture, il est rapidement devenu une figure importante de l'art contemporain. Ses installations,
ses performances filmées révèlent un univers personnel, constitués de personnages, de lieux et d’objets
hybrides.
Dans ses premières expositions, il a présenté des installations complexes incluant des vidéos où on le
voit interagir avec divers objets fabriqués par ses soins et accomplir des exploits physiques tels
qu’escalader le plafond de la galerie d’art, suspendu à des vis en titanes.
En 1992, Barney introduit des créatures fantastiques dans son travail ; une action qui laisse présager le
lexique de ses films à venir.
Démarrée en 1994 et achevée en 2002, la série de films « Cremaster Cycle » a largement contribué à
la reconnaissance de Matthew Barney. Pièce maîtresse de son œuvre, il y impose un monde personnel,
peuplé de créatures fantastiques et de surprenantes métamorphoses corporelles. Ce projet est au
croisement de la photographie, du cinéma et de l'art contemporain. Par ailleurs, dessins, photographies,
sculptures accompagnent les films et constituent des formulations plastiques autonomes. Ainsi s’élabore
dans l’espace et dans le temps une œuvre multidimensionnelle.
En juin 2002, en point d’honneur à la création « Cremaster », le Musée Guggenheim organise
l’exposition « Matthew Barney : The Cremaster Cycle », au Musée Ludwig de Cologne. Puis, l’exposition
est présentée au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris en octobre 2002, et enfin à New York, en
janvier 2003.
Le dernier film de Matthew Barney, « Drawing Restraint 9 », est sorti en France au printemps 2006. Lui
et sa compagne, la chanteuse islandaise Björk, sont les deux acteurs principaux du film. Björk en a
également composé la bande originale.
HOUSE CALL
Réalisation : Richard Prince
Durée : 12 minutes
Format : DV
Musique : Richard Prince
SYNOPSIS
Poursuivant son étude sur les figures iconiques de l’infirmière et du médecin, Richard Prince se
réapproprie 12 minutes d’un film pornographique des années 80 qu’il recadre et refilme sur un écran
de télévision.
Par la répétition de séquences, l’utilisation décalée de la musique et la profonde altération de l’image,
Richard Prince livre un passionnant exercice de distanciation entre la forme et le fond et interroge notre
perception de la pornographie dans ce qu’elle a de plus stéréotypé.
BIOGRAPHIE
Richard Prince est né en 1949, dans la zone réservée du canal de Panama. Il vit et travaille à New
York. Depuis les années quatre-vingt, Richard Prince fait partie des voix les plus influentes parmi les
artistes des Etats-Unis et du monde artistique international. Il a fait sa réputation comme maître du
mode figé, taquinant les spectateurs avec la promesse que l’essence de la psyché américaine pourrait
être découverte dans des annonces de cigarette, les pages arrières des magazines culte et les dessins
animés.
Il s’est fait connaître en exposant dans des formats géants des images de la culture populaire (cowboys, acteurs et actrices…) re-photographiées et recadrées. Pensons, par exemple, à son utilisation
récurrente de l’image du cow-boy véhiculée par la publicité Marlboro. Il re-photographie ces publicités
en supprimant tout slogan. Sur des images vierges de toute identité marchande, les cow-boys
apparaissent comme de véritables icônes pop, sur fond de soleil couchant, ridiculisant les symboles
d'une mythologie héroïque américaine.
Son procédé implique de sortir l'image de son contexte publicitaire tout en conservant son caractère
exagéré. Les photos publicitaires, en effet, amplifient ou soulignent certaines caractéristiques. En
libérant les images du verbiage très chargé de la publicité, Richard Prince conserve l'aura d'un "look",
et laisse en suspens toute qualité marketing.
Contrairement aux premiers artistes Pop américains, Andy Warhol, James Rosenquist, Roy Lichtenstein,
ou Jasper Johns, Richard Prince ne choisit pas des images chargées ou spectaculaires, mais des images
présentes de façon plus subtiles dans notre environnement; il ne choisit pas les grands archétypes,
comme par exemple Marilyn Monroe, mais des personnages secondaires, plus neutres. Les images de
Richard Prince sont génériques ; leur normalité leur donne un air, pour reprendre sa propre expression,
de "science fiction sociale".
En dehors de ces photos, Richard Prince a créé son propre genre de « Pulp » (magazine bon marché
américain qui eut son succès dans les années 60 en mêlant comics et science fiction). Sa récente série
d’infirmières faite avec de l’aquarelle, dans des teintes de coucher de soleil magenta a été exposée
dans le monde entier, et a confirmé son statut d’artiste incontournable.
BALKAN EROTIC EPIC
Réalisation : Marina Abramovic
Durée : 13 minutes
Format : Super 16
Directeur de la photographie : Aleksander Ilic
SYNOPSIS
Depuis la nuit des temps, les organes sexuels jouent dans la culture balkanique le rôle de talismans et
d’interface entre les hommes, les Dieux et les forces de la nature. A travers une dizaine de tableaux
particulièrement cocasses, Marina Abramovic nous invite à nous interroger par comparaison sur ce que
notre époque projète sur nos organes génitaux à travers leur représentation.
BIOGRAPHIE
Pionnière du Body Art, Marina Abramovic est née le 30 novembre 1946 à Belgrade, en exYougoslavie, où elle obtient son diplôme de l'Académie des Beaux-Arts en 1970.
Depuis 1976, elle vit et travaille à Amsterdam. Cette artiste travaille avec différents matériaux et
médias : Performance, vidéo, installation vidéo.
Dès le début de sa carrière à Belgrade au début des années soixante-dix, Marina Abramovic lance la
performance comme forme d’art visuel. Le corps a toujours été pour elle à la fois sujet et médium. Dans
ses performances, elle explore les limites physiques et mentales de son être en se confrontant à la
douleur, à l’épuisement et au danger, en quête de transformation émotionnelle et spirituelle. Mettant
son corps au service de son art, elle exprime à travers lui présent et passé. La violence fait partie
intégrante de l’art de Marina Abramovic, comme pour rappeler son enfance dans la Yougoslavie de
Tito.
En 1975, Marina Abramovic rencontre l’artiste Ulay. Pendant vingt ans, ils vivent, travaillent,
performent et voyagent ensemble. Leur travail repousse les limites physiques et mentales du corps. De
1981 à 1987, Ulay et Marina Abramovic performent une série d’actions à travers le monde, intitulées
Nightsea Crossing, se présentant comme des tableaux vivants dans des musées.
Leur dernier travail ensemble, The Great Wall Walk (1988), consiste à se rejoindre au milieu de la
Grande Muraille de Chine, après avoir parcouru chacun 2 000 km.
Membre d’une génération de pionniers de la performance, Marina Abramovic a été parmi les
premières à réaliser des performances et continue aujourd’hui à performer et à remporter un succès
considérable.
En 1997, elle présente son installation vidéo-performance Balkan Baroque à la Biennale de Venise, où
elle remporte le Prix du Lion d’or du meilleur artiste.
En 2003, on lui décerne le Bessie Award pour The House with the Ocean View présenté à New York.
Marina Abramovic vient juste de terminer une série de performances intitulées Sept pièces faciles au
Musée Guggenheim de New York.
IMPALED
Réalisation : Larry Clark
Durée : 38 minutes
Directeur de la photo : Erik Voake
Montage : Alex Blatt
Format : 24 p
SYNOPSIS
Alors que l’une des figures majeures de la pornographie depuis l’apparition du format vidéo est
l’amateurisme présumé -souvent simulé- des interprètes, avec Impaled, Larry Clark inverse la tendance
qui veut que ce soit la femme qui se livre pour la première fois devant la caméra. Organisant le casting
de jeunes hommes entre 19 et 23 ans dont la perception de l’acte sexuel s’est forgée à travers leur
rapport à la pornographie, il leur offre l’occasion de réaliser leur plus grand fantasme : avoir un
rapport sexuel avec une actrice de cinéma porno. Avant de laisser l’heureux élu choisir à son tour
quelle sera sa partenaire pour le tournage de la scène à suivre, Larry Clark interroge les candidats sur
leurs motivations et l’intérêt qu’ils portent à la pornographie, et, à travers eux, c’est toute une
génération qui est appelée à révéler l’impact qu’a eu sur elle la découverte de la sexualité à
travers le cinéma pornographique.
BIOGRAPHIE
Larry Clark est né en 1943 à Tulsa (Oklahoma). Dès son plus jeune âge, passionné par la
photographie, il assiste sa mère, elle-même photographe. Attiré par la culture underground des années
60, Larry Clark explore les dérives du monde adolescent. Il commence par photographier les rebelles
et marginaux de sa ville natale. Parallèlement, il étudie pendant deux ans à la Layton School of Art de
Milwaukee (Wisconsin).
En 1971, il publie sa première monographie, « Tulsa », aujourd’hui référence incontournable dans
l’histoire de la photographie américaine. Son esthétique influencera la mode et la publicité. Il publie un
second recueil de photos intitulé « Teenage Lust » (1983) sur un adolescent prostitué portoricain à New
York. Suivront « 1992 » et « The Perfect Childhood », ouvrage de collages. Larry Clark y montre des
adolescents qui s’étreignent ou s’amusent avec des armes, et des coupures de faits divers, témoignant
chacune de la vision quasi-anthropologique de Larry Clark sur ses contemporains.
Son travail a été exposé dans de nombreux pays, et fait partie des collections permanentes de musées
et galeries d’art, dont le MOMel Agace, les musées Whitney et Guggenheim de New York, ainsi que
le Musée d'art contemporain de Los Angeles. Martin Scorsese et Gus Van Sant, fervents admirateurs
reconnaîtront l'influence de Larry Clark sur leur travail. C'est d'ailleurs grâce à leurs encouragements
que le photographe s’oriente, en 1995, vers le cinéma.
Son premier long-métrage, « Kids », fait sensation aux festivals de Sundance et Cannes. Portrait quasidocumentaire, sans concession, d'une jeunesse américaine désœuvrée, en proie à la toxicomanie et la
séropositivité, le film remporte un succès critique et commercial. En 1998, il réalise « Another Day in
Paradise », un road-movie sanglant avec James Woods et Melanie Griffith. Suivront les films « Bully »
et « Ken Park », dans lesquels il poursuit son exploration du monde adolescent à la dérive. Son dernier
film « Wassup Rockers » (2006), portrait de jeunes latinos-américains fans de rock et de skate, sort en
2006.
Souvent sujets à controverse, ses films ont pourtant imposé Larry Clark comme un cinéaste majeur et
bouleversant, l’un des rares intègres et indépendants actuellement en activité aux Etats-Unis.
DEATH VALLEY
Réalisation : Sam Taylor-Wood
Durée : 7 minutes 58 sec
Format : 35 mm
Directeur de la photographie : Seamus McGarvey
Musique : Matmos et Andrew Hale
SYNOPSIS
La Vallée de la Mort est connue comme le point à l’altitude la plus basse de l’Ouest américain et l’un
des endroits les plus chauds du monde. Sur cette terre inhospitalière au possible qui doit son nom au
premier convoi qui allait découvrir la terre californienne après une traversée qui l’avait décimé, un
jeune homme s’avance et se livre à la masturbation, seul face à l’immensité. Faisant simultanément
allusion à l’histoire biblique d’Onan qui répandit sa semence plutôt que de féconder la femme de son
frère, Death Valley confronte la propre aridité de l’homme à celle d’une terre millénaire aussi
fascinante qu’impossible à conquérir et féconder.
BIOGRAPHIE
Sam Taylor-Wood est née en 1967 à Londres, où elle vit et travaille. Photographe et vidéaste, c'est
une actrice majeure de la photographie plasticienne contemporaine. Elle appartient à la jeune
génération d'artistes britanniques, déjà connus sur la scène internationale, dont le travail filmique et
photographique se construit à partir de l'expérience personnelle.
Ses photographies et ses installations vidéo sont traversées par des thèmes comme la vulnérabilité de
l'individu, la difficulté de communiquer, l'isolement, l'anxiété, le conflit et l'aliénation.
Son art, d'une grande richesse, formellement très inventif, provoque chez le spectateur une fascination
doublée d'un certain malaise. Elle multiplie les trouvailles visuelles : utilise des écrans multiples, des
images combinées à une trame sonore et des photos panoramiques. L'une des séries qui l'a fait
connaître en 1995, " Cinq secondes révolutionnaires ", est un ensemble de photographies panoramiques
prises avec un appareil qui opère une révolution de 360 degrés en cinq secondes. Des personnages
isolés y suggèrent une narration que vient appuyer une bande sonore.
Ses travaux photographiques les plus connus sont Wrecked (1996), Self portrait suspended (2004) ou
encore Crying men (2002-2004), photographies en noir et blanc et couleurs, montrant des visages
masculins connus (des acteurs essentiellement) en train de pleurer.
En 2004, le nom de Sam Taylor-Wood a quitté le cercle très fermé des amateurs d’art contemporain
pour s’afficher à la une des médias : en filmant le joueur de foot David Beckham dans une chambre
d'hôtel de Madrid, l’artiste a créé l’évènement.
Intitulée « David », en hommage à l'illustration de la perfection masculine de Michel-Ange, l’œuvre
montre le joueur en gros plan, nu jusqu'à la taille, et endormi face à la caméra. Le film de 67 minutes a
été diffusé en boucle pendant trois mois à la National Portrait Gallery à Londres.
SYNC
Réalisation : Marco Brambilla
Durée : 1 minute
SYNOPSIS
Boucle d’images de scènes de sexe extraites tout aussi bien de films traditionnels que de films
pornographiques, Sync, par son montage frénétique, en souligne le caractère systématique et
stéréotypé. Jubilatoire et virtuose, porté par un superbe chorus de batterie qui en accentue la frénésie,
Sync en interrogeant la conception des séquences de sexe dans le cinéma en sublime la mécanique
répétitive en même temps qu’il la démasque.
BIOGRAPHIE
Artiste né en 1960, à Milan (Italie), Marco Brambilla a travaillé comme réalisateur pour le cinéma et la
publicité. Il a notamment signé « Demolition Man » (étonnant film d’anticipation drolatique avec
Sylvester Stallone) avant de se tourner vers des projets photographiques et vidéo.
Marco Brambilla a été exposé dans des galeries internationales, à Berne notamment. Ses œuvres font
parties des collections du Musée Guggenheim de New York et du Musée d’Art Moderne de San
Francisco.
En 2001, il a été missionné par Creative Time pour présenter un projet sur un écran géant à Times
Square.
Marco Brambilla a reçu pour « son oeuvre cinématographique et vidéographique » au New Museum
de New York plusieurs récompenses prestigieuses.
WE FUCK ALONE
Réalisation : Gaspar Noé
Durée : 23 minutes
SYNOPSIS
Une scène d’amour entre un homme et une femme. Une jeune femme se masturbe avec l’aide de son
ours en peluche. Un homme regarde la première scène sur l’écran de sa télévision et se masturbe à
l’aide d’une poupée gonflable.
Baptisé We fuck alone en clin d’œil au titre international de son premier long métrage Seul contre tous,
I stand alone, le court métrage de Gaspar Noé continue d’explorer la voie qu’il a emprunté dès ses
premières œuvres : le travail direct sur la sensibilité du spectateur au delà du filtre intellectuel. Par ses
mouvements de caméra vertigineux faisant perdre tout repère spatial au spectateur, son travail de
répétition sur la bande son et un effet stroboscopique traversant tout le court métrage, le cinéaste
plonge le spectateur dans un état quasi hypnotique et créé un paysage sensitif unique et déstabilisant.
BIOGRAPHIE
Né en Argentine le 27 décembre 1963, Gaspar Noé passe son enfance entre Buenos Aires et New
York. À l'âge de 12 ans, il arrive en France.
Après des études de philosophie et de cinéma à l'Ecole Louis Lumière de Paris, Gaspar Noé réalise ses
premiers courts-métrages dans les années 80’ : « Tintarella di luna » et « Pulpe amère ».
En 1991, il crée sa propre société de production « Les Cinémas de la Zone », avec sa compagne Lucile
Hadzihalilovic. Il réalise alors le moyen-métrage « Carne », l'histoire d'un boucher qui élève seul sa fille
handicapée mentale. Le film obtient le Prix de la semaine de la critique et la Mention du Prix de la
jeunesse au Festival de Cannes.
Il tente alors de produire une version longue de ce film sans pourtant parvenir à réunir les fonds
nécessaires. C'est alors qu'il entreprend la production de « La Bouche de Jean-Pierre », réalisé par
Lucile Hadzihalilovic et dont il se charge également des cadres et de la lumière.
Grâce à l'aide financière de la styliste Agnès B., il parvient à réaliser « Seul contre tous », la suite de
l'errance du boucher de « Carne », qui a désormais perdu son travail et va se réfugier dans la haine et
la violence. L’ambiguïté idéologique du film fait scandale au Festival de Cannes en 1998. Au cours du
tournage, il tourne le court « Intoxication » mettant en scène le mythique Stéphane Drouot, réalisateur
de « Star Suburb ».
En 2002, Gaspar Noé choque à nouveau avec « Irréversible », également présenté en compétition
officielle à Cannes, dans lequel le couple star Vincent Cassel et Monica Bellucci campe un couple
confronté au viol et à la vengeance froide et sauvage.
En 2004, il réalise le clip « Protège-moi » pour Placebo puis, dans le cadre de la campagne de l'INPES,
il réalise deux spots pour le port du préservatif.
ENTRETIEN AVEC LES PRODUCTEURS
Destricted a été produit par Mel Agace, Andrew Hale et Neville Wakefield, tous trois provenant d’univers
artistiques aussi variés que l’architecture, l’art contemporain et la musique.
Cet entretien a été réalisé à Londres avec Mel Agace et Neville Wakefield en janvier 2007.
Comment est né le projet ? Pouvez-vous nous expliquer le concept de Destricted, en quelques
mots ?
Mel Agace : J’ai écrit un guide sur le sexe [Sexe, Hachette, 2003], une sorte de manuel rassemblant
toutes les pratiques sexuelles. Bien évidemment, la pornographie faisait partie de mes investigations.
J’ai fait des recherches et j’ai été très étonnée de constater qu’il existait aussi peu d’alternatives aux
clichés d’usage (aussi bien en vidéo que sur internet), mais aussi de voir à quel point les choses étaient
encore très « seventies ». Ce qui nous intéressait, c’était de voir comment et qui allait pouvoir relever le
défi de s’attaquer à ce genre.
Neville Wakefield : En fait l’idée est venue comme un défi lancé à ceux qui aiment la pornographie
mais qui sont affligés par le manque de créativité esthétique du genre. L’expérience était de voir
comment le langage, les codes de la pornographie, allaient pouvoir survivre à travers une véritable
volonté artistique.
Est-ce que l’idée de la sexualité explicite est venue d’emblée ? Quelle différence faites-vous entre
la sexualité explicite et la pornographie ? Jusqu’à quel point considérez-vous le spectateur comme
voyeur ?
Mel Agace : Nous ne voulions pas imposer de contraintes aux artistes et voulions leur laisser la
possibilité de montrer des scènes sexuellement explicites. C’était très important d’éviter d’être censeurs
de l’expression artistique. La question de la différence entre la sexualité explicite et la pornographie
est totalement subjective donc impossible à définir. Pour nous c’est extrêmement important d’avoir
commandé une série de films plutôt que un ou deux films puisque notre but était de présenter des
points de vue multiples.
Neville Wakefield : Pour moi, la pornographie est construite autour d’une valeur très spécifique : nous
exciter. Nous voulions envisager le sexe à l’écran d’une toute autre façon.
Connaissiez-vous les metteurs en scène choisis auparavant ? Comment les avez-vous sélectionnés
Aviez-vous l’intention de produire sept courts-métrages dès le début ?
Mel Agace : Neville avait déjà travaillé avec certains des artistes. Pour les autres, nous sommes rentrés
en contact directement avec eux. A dire vrai, notre choix s’est porté vers les réalisateurs qui se sont
présentés à nous de la façon la plus naturelle, nous assurant ainsi de leur total support. Gaspar et
Matthew ont cependant toujours été pressentis. Nous voulions dès le début présenter sept à huit courtsmétrages parce que la pluralité était essentielle.
Neville Wakefield : Il faut dire aussi que l’exploration de la sexualité explicite était une thématique
commune aux travaux de tous ces artistes.
Qu’avez-vous demandé aux metteurs en scène ? Quel étaient les critères et quelle était leur marge
de manœuvre ?
Neville Wakefield : Le cahier des charges était simple, faire un court-métrage d’environ 10 à 15
minutes et bien sûr personne ne s’y est tenu !
Mel Agace : Il n’y avait pas d’autres contraintes particulières, si ce n’est qu’ils avaient tous le même
budget, c'est-à-dire quasiment rien ! Nous ne savions donc pas à quoi nous attendre, même à une
semaine du Festival de Sundance !
Les films sont très différents les uns des autres d’un point de vue narratif comme d’un point de vue
visuel.
Neville Wakefield : En choisissant ces metteurs en scène, nous savions que chaque film présenterait un
univers très personnel, en résonance avec l’univers de chacun des auteurs. Nous savions par exemple
que Larry allait faire quelque chose de basé sur l’anthropologie sociale, que Matthew allait créer un
monde qui montrerait son intérêt pour les prothèses sexuelles et que Marco serait intéressé par une
condensation d’effets visuels. Nous avons établi la thématique, et ensuite, avons laissé faire chaque
réalisateur.
Etes-vous contents du résultat ?
Mel Agace: Le projet a été monté avec un très petit budget, et à ce jour Destricted a dépassé nos
espérances. Nous y avons tous investi notre argent personnel et nous avons contracté des prêts, nous
avons pris un réel risque financier. Tout cela n’aurait pas été possible sans le soutien de nos deux
producteurs exécutifs : Mark Fletcher et Joni Sighvatsson qui ont pris le risque avec nous. Cela a été
vraiment dur et difficile à mettre en place. Aucun de nous n’avait d’expérience dans la production et le
monde périlleux du cinéma. Nous avons fait beaucoup d’erreurs, pris de mauvais chemins, mais nous
n’avons aucun regret.
Quelle réaction attendiez-vous des spectateurs par rapport à Destricted ? Quel était votre public ?
Qu’est-ce que vous avez espéré de la sortie en salles ?
Mel Agace : Nous étions terrifiés, nous n’avions aucune idée. Nous avons terminé les derniers films
quelques jours avant Sundance. C’est à l’occasion du Festival que nous avons vu pour la première fois
l’ensemble des films. Les réactions étaient étonnantes, les gens étaient agités, tendus, se disputaient,
engageaient le débat, exactement comme nous l’espérions.
Quelle a été la réaction des spectateurs pendant les avant-premières auxquelles vous avez
assistés, depuis les journalistes jusqu’aux professionnels de l’industrie cinématographique en
passant par le public de l’art contemporain ?
Neville Wakefield : De manière générale, l’opinion était divisée selon la provenance de chaque
personne. Par exemple les critiques de cinéma out trouvé le film trop pornographique et trop « arty ».
Pour leur part, les critiques d’art l’ont trouvé trop « cinéma » et pas assez « art ». Les amateurs de
cinéma porno l’ont jugé, eux, trop esthétique et pas assez sexy. Et puis il y a ceux qui ont aimé le film,
justement parce qu’il est inclassable !
BONUS CACHE
« HARUKI YUKIMURA & NANA-CHAN »
de Xavier Brillat
suivi d’un entretien entre Xavier Brillat et Agnès Giard
« Fascinante mais déroutante invitation à la spéculation, Haruki Yukimura & Nana-Chan, de
Xavier Brillat, est une succession sans commentaire de séances de shibari, l’art érotique
japonais qui consiste à ligoter les femmes, et au cours desquelles la complicité des
protagonistes semble croître avec le raffinement des postures. »
Isabelle Régnier, Le Monde
Le film a été présenté au Festival International du Documentaire de Marseille cette année.
XAVIER BRILLAT
Après avoir effectué des études de lettres et de cinéma, Xavier Brillat devient de 1987 à
2000 assistant réalisateur, notamment de Pierre Trividic.
Il réalisera avec lui et Patrick Mario Bernard le moyen-métrage « Ceci est une pipe », puis le
trio réalisera en 2002 son premier long-métrage, « Dancing ».
Xavier Brillat a également réalisé des documentaires scientifiques pour l’émission
« Archimède » diffusée sur Arte.
Il écrit actuellement son premier long-métrage.
AGNES GIARD
Journaliste spécialisée dans les contre-cultures, le Japon et l’art déviant, Agnès Giard est
l’auteur du livre « Le sexe bizarre » (Le Cherche-midi, 2004).
Ses reportages sur le Japon sont publiés depuis plus de dix ans dans toute la presse en
France.
Agnès Giard travaille également pour la presse japonaise : elle est correspondante depuis six
ans pour la revue mensuelle SM Sniper.
Elle a publié son premier ouvrage au Japon, « Fetish Mode » (Wailea, Tokyo, 2004) et est
l’auteur de « L’imaginaire érotique au Japon » (Albin Michel, 2007).

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