L`apprentissage en ligne au Canada

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L`apprentissage en ligne au Canada
L’apprentissage en ligne au Canada
À l’aube d’un nouveau chapitre
Vérification pancanadienne 2012
www.contactnorth.ca www.contactnord.ca
L’apprentissage en ligne est florissant au Canada
Dans ce tour d’horizon, nous décrivons les développements partout au Canada, d’abord
sur la Côte Ouest (Colombie-Britannique), puis dans les Prairies (Alberta, Saskatchewan et
Manitoba), en Ontario et au Québec, et ensuite, dans les Provinces de l’Atlantique (NouveauBrunswick, Terre-Neuve-et-Labrador, Nouvelle-Écosse et Île-du-Prince-Édouard) et, enfin, dans
les territoires du Nord (Yukon, Territoires du Nord-Ouest et Nunavut).
Nous pouvons affirmer que l’apprentissage en ligne est florissant au palier postsecondaire
partout dans le pays et que des investissements sont faits pour appuyer sa croissance et
son développement continus, particulièrement en Ontario et en Colombie-Britannique. Nous
pouvons constater qu’il existe un intérêt renouvelé envers l’investissement ciblé visant à
accroître la qualité, la portée et les taux de réussite de l’apprentissage en ligne.
L’établissement du contexte
Avant d’examiner l’état de l’apprentissage en ligne au Canada, il est nécessaire d’établir le
contexte, en particulier pour comprendre les aspects suivants :
• la démographie du Canada et le profil des collectivités engagées dans l’apprentissage;
• l’environnement socioéconomique et ses liens envers la demande d’apprentissage;
• l’infrastructure postsecondaire et le rôle du secteur privé;
• les défis auxquels est confronté le système pour répondre aux besoins.
Le Canada est un pays diversifié qui compte une forte communauté autochtone et un éventail
de divers groupes culturels. Par exemple, on dénombre dans une seule région de l’Alberta
(Wood Buffalo) 169 groupes culturels et 57 langues maternelles; et qui plus est, les deux
langues officielles du Canada (anglais et français) sont respectivement la deuxième et la
troisième langue de plus des deux tiers de la population de cette collectivité.
En outre, l’histoire du Canada comporte une grande part de mobilisation publique et de
développement d’institutions publiques. Les soins de santé, l’éducation et les services sociaux
demeurent des activités qui sont largement financées et gérées par des fonds publics, et le
secteur privé joue un rôle de soutien plutôt que de contrôle dans la prestation de ces services.
Cependant, le coût des services publics devient un lourd fardeau pour plusieurs territoires,
étant donné que l’austérité est de plus en plus le mot d’ordre des gouvernements au pays, et
ce, d’un océan à l’autre et à l’autre.
2
Toutes les régions administratives au Canada se débattent pour trouver un équilibre à l’égard
des trois composantes de leur système d’éducation postsecondaire : (a) contrebalancer la
demande par rapport au coût grâce à un usage efficient et efficace des ressources limitées,
(b) augmenter la collaboration et l’utiliser pour chercher une synergie, habiliter la croissance
et favoriser l’efficacité et la qualité, et (c) encourager et stimuler l’innovation. L’apprentissage
en ligne (parfois appelé apprentissage amélioré par la technologie, ou AAT) est considéré
par tous les territoires comme apte à contribuer à ces trois composantes. La finalité de ce
survol pancanadien est de clarifier l’état actuel de l’apprentissage en ligne et du potentiel de
développement.
Or, l’ensemble du secteur de l’éducation (incluant les paliers élémentaire, secondaire et
postsecondaire, ainsi que la formation d’apprentie et apprenti et le perfectionnement
professionnel) est exclusivement de compétence provinciale au Canada. C’est pourquoi
le pays n’a pas de ministère national de l’Éducation ni de stratégie nationale en matière
d’enseignement. Cela complique la tâche de tracer un panorama simple et complet à l’échelle
nationale de l’état actuel de toute facette de l’éducation, particulièrement celle du niveau
postsecondaire, pour l’ensemble du pays. Par ailleurs, la force du Canada repose sur sa
réponse uniquement provinciale aux besoins, aux occasions et aux situations. Ainsi, chaque
province et territoire a mis en place un système d’éducation postsecondaire qui reflète
parfaitement sa compréhension de ses défis. Une coordination bénévole peut être fournie par
l’intermédiaire du Conseil des ministres de l’éducation (Canada), ou CMEC, mais comme cette
organisation manque de capacités de recherche, son fonctionnement est restreint.
Par exemple, les définitions du terme « équivalent temps plein (ETP) » diffèrent d’une région
à une autre et les données ne sont pas conservées sous un format commun, rendant difficile
de faire des comparaisons directes. De plus, nombre de territoires ne recueillent pas des
données distinctes sur les inscriptions à des cours en ligne comparativement à des inscriptions
plus traditionnelles; et seules les données des sondages rassemblées occasionnellement
(mais pas par tous les intervenants) donnent des indices sur les taux de croissance de
l’apprentissage mixte. À titre d’exemple final, les exigences d’assurance de la qualité auxquels
les établissements d’enseignement sont tenus de se conformer diffèrent selon les provinces
et des contraintes juridiques sont imposées à l’égard de l’offre de programmes par certaines
institutions en dehors de leur propre sphère de compétence, mais pas partout.
3
Le contexte social et économique
Le Canada a été touché par la récession mondiale de 2008-2009, mais pas autant que les
États-Unis. Cela dépend en partie du fait que la réglementation et les contrôles sur les services
bancaires et les hypothèques ont été mis en place au Canada au début des années 1970
et continuellement affinés par la suite. Ces précautions ont permis d’éviter dans notre pays
certains des excès de la survente de prêts hypothécaires, des prêts hypothécaires à risque, des
instruments financiers dérivés et de la bulle immobilière.
Cependant, le ralentissement substantiel de l’économie américaine causé par cette récession a
vraiment affecté le Canada, parce que plus de 80 % des exportations canadiennes se dirigent
vers le marché américain. C’est aussi la raison pour laquelle les gouvernements partout au
pays ont alors injecté d’importants investissements financiers afin de stimuler l’économie
canadienne (y compris de l’argent pour les établissements d’enseignement postsecondaire et
pour l’accès à large bande). Le Canada est le plus gros partenaire commercial des États-Unis :
en 2010, le total des échanges commerciaux entre ces deux pays s’élevait à 525 milliards
de dollars. La valeur des marchandises importées des États-Unis par le Canada totalisait
248 milliards de dollars, alors que ce dernier a exporté vers son voisin des marchandises d’une
valeur de 276 milliards de dollars. Cette année-là, le déficit commercial américain envers le
Canada était donc de 28 milliards de dollars. Actuellement, le dollar canadien est au pair avec
le dollar américain.
Le ralentissement de l’économie américaine a non seulement eu un impact majeur sur le
mouvement des gens, des marchandises et du capital vers le Canada, mais il a également
perturbé des secteurs d’activité clés, notamment les industries manufacturières, la foresterie
(surtout en Colombie-Britannique et en Ontario), la production automobile et le secteur de
la technologie. Quoique la récession aux États-Unis ait eu des répercussions différentes pour
chaque province du Canada, nous pouvons souligner à ce sujet trois enjeux de l’économie
canadienne qui touchent l’éducation et s’appliquent partout au pays :
• la faible productivité du Canada relativement à celle des États-Unis, et l’écart ne cesse
de grandir depuis un certain temps – entre 2002 et 2011, cet écart représentait 7000 $
par travailleur; l’écart s’est amoindri en 2011, car le Canada a enregistré un gain de sa
productivité de 0,8 % (0,6 % de plus que les États-Unis), mais il a encore du rattrapage
à faire;
• le manque de compétitivité du Canada comparativement à ses principaux partenaires
commerciaux (États-Unis, Chine et Union européenne);
• l’insuffisance d’investissements au Canada dans le perfectionnement professionnel
mené par les employeurs, ainsi que dans la recherche et le développement.
Ces trois enjeux dépendent d’un niveau d’éducation très élevé de la main-d’œuvre canadienne,
d’un investissement continu dans son éducation et sa formation en milieu de travail ainsi que
d’une focalisation de l’engagement envers l’éducation.
4
Le gouvernement du Canada cherche à aborder certains de ces enjeux dans sa nouvelle
stratégie pour favoriser l’innovation1. De plus, il est convaincu qu’il doit y avoir une robuste
économie numérique afin de stimuler la croissance et le développement économiques2.
Toutefois, certains des soutiens qu’il a fournis pour augmenter l’accès à large bande ont été
érodés. Par exemple, il a mis fin au Programme d’accès communautaire, qui avait habilité des
taux d’adoption élevés à l’égard de l’usage de l’accès à large bande (surtout dans les régions
rurales du Canada).
Les données démographiques
Au Canada, la croissance de la population a été définie depuis 1851 par trois périodes
démographiques distinctes. Entre 1851 et 1900, la population s’est accrue lentement de
quelques millions. À cette époque, les niveaux très hauts de mortalité étaient compensés par
un taux de fertilité élevé. Puis dans la première partie du 20e siècle (de 1901 à 1945), le taux
de croissance a accéléré malgré les deux guerres mondiales partiellement en raison de la
colonisation de l’Ouest du Canada. Ensuite, grâce au boum des naissances de l’après-guerre et
à une forte immigration, la population canadienne s’est accrue à un rythme encore plus rapide
dans la deuxième partie du 20e siècle. Durant les 65 ans de la période de 1946 à 2011, la
population du Canada a connu une augmentation de plus de 21 millions de personnes, passant
de 12,3 à 33,5 millions.
Plus récemment, la population du Canada a augmenté entre 2006 et 2011 à un taux annuel
moyen de 1 % approximativement, principalement à cause d’une robuste immigration. Il est
prévu que cette croissance se poursuive dans les prochaines décennies. Selon le scénario de
croissance le plus probable s’appuyant sur les projections de Statistique Canada, la population
du Canada pourrait atteindre 42,5 millions de personnes en 2056.
En 2006, la migration internationale a été la source des deux tiers de la croissance de la
population canadienne. L’autre tiers a été fourni par l’augmentation naturelle de la population :
c’est-à-dire la croissance résultant de la différence entre le nombre de naissances et celui des
décès. Jusqu’au début des années 1990, l’augmentation naturelle était presque toujours le
principal moteur de la croissance totale de la population du Canada. Cependant, un revirement
de cette tendance s’est produit au milieu des années 1990 : la composante migratoire est alors
devenue le principal moteur de la croissance canadienne, particulièrement à cause du faible
taux de fertilité des Canadiennes et Canadiens et du vieillissement de la population. De plus, il
est prévu que, vers 2030, le nombre des décès commencera à dépasser celui des naissances
au Canada. À partir de ce point, l’immigration sera le seul facteur de croissance pour la
population canadienne.
1
2
Voir, par exemple, le site Web à l’adresse http://rd-review.ca/eic/site/033.nsf/eng/home.
Voir, par exemple, le site Web à l’adresse http://www.digitaleconomy.gc.ca/.
5
Cette situation démographique entraînera entre autres les implications suivantes.
• Un changement significatif du ratio de dépendance faisant apparaître la charge que
représente la population inactive pour la population active. Actuellement, ce ratio est de
65 % (pourcentage de la population active); mais d’ici 2036, il est probable qu’il aura
chuté à 44 % et qu’il y aura alors moins de gens qui travaillent que ceux qui ne travaillent pas.
• Des pénuries de main-d’œuvre importantes sont prévues au Canada et sont déjà évidentes dans certaines provinces. La demande de main-d’œuvre augmentera de 19,4 à
22,6 millions d’ici 2031. Les prévisions suggèrent une pénurie de main-d’œuvre se
situant entre 1,4 et 2,7 millions de travailleuses et travailleurs d’ici 2031. À elle seule, la
province de l’Alberta prévoit 100 000 d’emplois disponibles non comblés d’ici 2015.
• L’économie émergente, qui s’appuie fortement sur les travailleuses et travailleurs du
savoir, aura de plus en plus besoin d’une main-d’œuvre qualifiée possédant une éducation postsecondaire. D’après les estimations actuelles, quelque 66,6 % de la maind’œuvre canadienne détient une telle qualification. Mais pour demeurer concurrentielle
à l’avenir, cette proportion devra s’approcher de la fourchette se situant entre 75 et
80 % d’ici 2031.
• Selon la prédiction générale, une dépendance à l’égard de l’immigration exige une
reconnaissance rapide des titres de compétences étrangers, surtout en ce qui a trait
aux immigrantes et immigrants ayant une profession (en particulier, dans les domaines
des soins de santé et de l’ingénierie). Une approche protectionniste peut ralentir considérablement ce processus.
Nous faisons déjà face à ces défis démographiques de différentes manières. Ils ont même
poussé des provinces comme l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique à accroître
significativement leurs investissements dans l’éducation postsecondaire pour augmenter le
nombre de personnes qualifiées parmi leur main-d’œuvre. Cette situation a aussi encouragé
les investissements dans l’apprentissage en ligne.
Il est à noter à ce point-ci que l’attitude envers l’éducation postsecondaire au Canada est
quelque peu différente de celle constatée ailleurs sur la planète, comme en Inde et dans
plusieurs pays asiatiques où un nombre important de finissantes et finissants du cours
secondaire ne cherchent à faire d’études postsecondaires, quoique cela soit maintenant
en train de changer. En 2009, la proportion de jeunes adultes (âgés de 17 à 19 ans)
qui participent à l’éducation postsecondaire formelle a atteint son plus haut point dans
l’histoire canadienne. Durant les vingt dernières années, la tendance globale a entraîné une
augmentation constante depuis 25 % en 1990 jusqu’à 37 % en 20093, ce qui vaut au Canada
de se classer troisième quant à la participation postsecondaire du groupe des 17 à 19 ans
parmi les pays de l’OCDE (derrière la Pologne et la France). Ces changements découlent
de deux facteurs particuliers : le taux plus élevé de participation des femmes à l’éducation
postsecondaire et l’augmentation de l’accès à des places dans les universités.
3
Voir le site Web à l’adresse http://www.cli-ica.ca/en/about/about-cli/indicators/know-pse.aspx.
6
Les conditions socioéconomiques
La dette publique a poussé plusieurs pays, notamment en Europe mais aussi en Amérique
du Nord, à mettre en œuvre une stratégie d’austérité. En conséquence de telles mesures,
l’investissement dans l’éducation postsecondaire n’est plus allé de pair avec la croissance de
ce secteur ou de ses coûts. Cette situation a entraîné pour les apprenantes et apprenants une
augmentation continue du coût de leurs études collégiales ou universitaires. Il en résulte donc
un transfert du fardeau de la dette de l’État vers les individus.
Au Canada, la dette souveraine nationale s’élève à 582 milliards de dollars (84 % du PIB), et
le désir d’éliminer le déficit d’ici l’année 2015-2016 a mené à la création d’un contexte fiscal
rigoureux. Mais puisque le gouvernement fédéral n’a pas un rôle direct dans la prestation
de l’éducation (sauf par le biais de son important financement de la recherche et de ses
paiements considérables de transferts fiscaux aux provinces pour l’éducation postsecondaire),
l’enjeu véritable est la santé fiscale des provinces et territoires canadiens. Les dettes
provinciales totalisent 435 milliards de dollars; dans la génération entre 1986 et 2011, les
provinces et les territoires ont presque doublé leur dette respective (en tant que pourcentage
du PIB), qui est passée de 15 % à 27 % de leur PIB.
Dans un tel contexte, la prudence fiscale devient de plus en plus une caractéristique de la
stratégie économique dans toutes les sphères de compétence. Cette situation est évidente sur
deux fronts : (a) dans les allocations budgétaires, attribuant aux collèges et aux universités un
financement qui croissent à un taux inférieur à celui de l’inflation et (b) dans l’augmentation
pour les apprenantes et apprenants du coût de leurs études postsecondaires.
Au sujet de ce dernier point, l’endettement4 moyen des diplômées et diplômés universitaires
au Canada, qui ont emprunté de l’argent, s’élève à 145 400 $ (incluant toutes les dettes,
comme les prêts hypothécaires). Par contre, les Canadiennes et Canadiens ayant fait des
études postsecondaires ailleurs que dans une université doivent rembourser en moyenne
114 300 $. Cependant, tout emprunteur typique qui n’a pas fait d’études postsecondaires
doit en moyenne 90 900 $. L’endettement dû à une éducation postsecondaire est un facteur
important des niveaux élevés de dettes des Canadiennes et Canadiens5. Bien que certains
gouvernements gèlent les frais de scolarité de temps à autre ou offrent des aides financières,
le problème sous-jacent est que les coûts de fonctionnement augmentent plus rapidement que
les subventions gouvernementales pour le secteur d’activité, qui est obligé d’augmenter les
frais de scolarité.
L’endettement des ménages est de loin le plus gros danger qui menace l’économie
canadienne. Au Canada, la dette moyenne des ménages se situe maintenant à 150 % de leurs
4
5
6
Les niveaux d’endettement sont liés au revenu, aux coûts hypothécaires et de l’éducation supérieure, et à la littéracie financière.
Voir le site Web à l’adresse http://www.statcan.gc.ca/pub/75-001-x/2012002/article/11636-eng.pdf.
Ibidem
7
revenus6.
L’infrastructure postsecondaire et le rôle du secteur privé
L’éducation postsecondaire au Canada se déroule principalement dans trois genres
d’établissements d’enseignement : les universités, les collèges et les institutions
polytechniques. Ils proposent tous des combinaisons variées de cours et de qualifications
et peuvent offrir des grades, quoique certains établissements se limitent aux grades
d’études appliquées de premier cycle. Le tableau qui suit présente le nombre de collèges et
d’universités dans chaque province canadienne et les territoires du Nord du Canada.
Alors que plusieurs universités privées ont obtenu la permission d’opérer (p. ex., la University
of Phoenix et son émanation, la Meritus University) au Canada, quelques-unes ont vite quitté
le système en raison de faibles inscriptions et rendements. D’autres ont été fermées parce
qu’elles n’ont pas satisfait aux exigences en matière d’assurance de la qualité (la Lansbridge
University en Colombie-Britannique et au Nouveau-Brunswick). Finalement, il ne reste plus
qu’une poignée d’universités privées qui continuent d’opérer au Canada, et elles sont toutes de
petite taille7. Toutefois, le secteur privé des collèges et de la formation est tout de même très
dynamique.
Tableau 1 – La répartition des établissements d’enseignement postsecondaires au Canada
Colombie-Britannique
Alberta
Saskatchewan
Manitoba
Québec
Ontario
Nouvelle-Écosse
Nouveau-Brunswick
Terre-Neuve-et-Labrador
Île-du-Prince-Édouard
Territoires
Total
Universités
Collèges
11
6
3
4
17
20
10
4
1
1
09
77
14
13
8
3
128
24
3
3
2
2
310
87
Grades privés
(sauf en théologie)
4
5
0
1
3
13
7
En Colombie-Britannique : Farley-Dickinson University, University Canada West, Sprott Shaw Degree College, Quest University.
En Alberta : Kings University College, Concordia University College, Canadian University College, Ambrose University College et St. Mary’s
University College.
8
Ce chiffre représente 11 collèges privés, ainsi que la Fédération des cégeps qui regroupe 48 collèges publics du Québec.
9
L’Université de l’Arctique mène ses activités dans la région arctique et a des installations dans les trois territoires du Nord.
10
Chaque territoire a son propre établissement d’enseignement collégial et partage l’accès à l’Université de l’Arctique.
8
Les universités axées sur l’éducation à distance et en ligne
Le Canada compte cinq établissements d’enseignement qui ont adopté une approche
stratégique à l’égard de l’éducation à distance et l’apprentissage en ligne. Ces institutions
scolaires sont la Royal Roads University (Colombie-Britannique), la Thompson Rivers University
(Colombie-Britannique), la Athabasca University (Alberta), la Memorial University (TerreNeuve-et-Labrador), TÉLUQ (Québec) et le Centre collégial de formation à distance (Québec).
La Royal Roads University a été fondée à la fin des années 1990 pour succéder au Collège
militaire royal. Dès le début, l’université a cherché à offrir une conception de programmes
innovatrice équilibrant la souplesse au moyen de l’apprentissage en ligne avec de courtes
expériences intensives sur le campus. Ses grades des cycles supérieurs en leadership et en
commerce sont vus comme des usages créatifs de ces deux modes d’apprentissage. Cette
université a enregistré pour l’année 2011-2012 un total de plus de 2000 inscriptions équivalent
temps plein (ETP).
La Thompson Rivers University (auparavant un collège communautaire de la région intérieure
de la Colombie-Britannique) a été fondée en 2005. Dès sa création cette université a absorbé
la Open University de la Colombie-Britannique et le Open College de la Colombie-Britannique.
Elle offre maintenant uniquement des programmes universitaires de premier cycle. Parmi
ceux-ci, plusieurs sont de programmes donnés sur le campus. Son programme Open Learning
(apprentissage ouvert) propose l’inscription continue grâce à un processus d’admission flexible
pour le premier cycle, et elle fournit des dispositions étendues de reconnaissance des crédits
et d’évaluation des acquis antérieurs. Le programme Open University Learning est administré
séparément des principaux programmes sur le campus de l’université et compte environ
2000 ETP (20 000 inscriptions à des cours).
La Athabasca University est la plus ancienne de ces institutions et a été fondée dans les
années 1970 en tant qu’université d’enseignement à distance. Elle compte 42 000 inscriptions
d’étudiantes et étudiants. Elle a lancé en 1993-1994 le premier programme de maîtrise en
administration des affaires (MBA) en ligne au monde et a adopté très tôt l’élaboration et la
prestation de programmes en ligne, surtout pour les cycles supérieurs et l’enseignement
professionnel. Le système de gestion de l’apprentissage (SGA) prédominant de l’université est
Moodle, quoique le MBA soit offert au moyen de Lotus Notes.
Contrairement à beaucoup d’autres universités spécialisées en éducation à distance et en
ligne, la Athabasca University a une politique d’admission ouverte pour les études de premier
cycle; tous ses cours de ce niveau commencent au début de chaque mois, avec des options
de dates de fin flexibles pour permettre aux apprenantes et apprenants de faire leurs études
à leur propre rythme. (La Thompson Rivers University et la Open University du Royaume-Uni
offrent aussi des admissions ouvertes, mais elles proposent des cours ayant un calendrier de
dates de début et de fin.) Le programme le plus novateur de la Athabasca University est celui
de la maîtrise ès arts d’études intégrées, qui permet aux étudiantes et étudiants des cycles
supérieurs de concevoir un grade approprié à leurs besoins. L’université offre également des
doctorats, dans le cadre desquels les doctorantes et doctorants étudient presque entièrement
9
en ligne. Cet établissement a aussi été un adopteur précoce de l’Évaluation et reconnaissance
des acquis (ÉRA). L’université n’a aucun programme donné sur le campus.
La Memorial University est la seule université de Terre-Neuve-et-Labrador. Par conséquent, son
mandat et sa responsabilité civique sont de servir toutes les citoyennes et tous les citoyens
de la province. En 1969, l’université a commencé à offrir aux populations des régions rurales
et éloignées de la province des cours crédités d’éducation à distance. Depuis ce temps, la
Memorial University a augmenté ses offres et propose maintenant plus de 400 cours et une
gamme variée de programmes à plus de 19 000 personnes inscrites annuellement. En outre,
elle a élargi ses activités afin de servir aussi des étudiantes et étudiants à l’échelle nationale
et internationale. Son unité Distance Education, Learning and Teaching Support (soutien à
l’éducation, l’apprentissage et l’enseignement à distance), qui se charge de l’élaboration et
de la prestation des offres éducatives en ligne et à distance de l’université, est également la
première unité d’éducation à distance au Canada à avoir un système de gestion de la qualité
qui est inscrit auprès de l’Organisation internationale de normalisation (ISO).
Tous les cours en ligne et à distance de la Memorial University sont administrés entièrement
en ligne au moyen du système de gestion de l’apprentissage Desire2Learn. En fait, les
établissements d’enseignement publics de Terre-Neuve-et-Labrador entretiennent entre
eux une relation unique : les écoles élémentaires et secondaires et les établissements
postsecondaires (universités et collèges) ont tous adopté Desire2Learn en tant que système
de gestion de l’apprentissage dans toute la province. La première du genre Amérique du Nord,
cette collaboration facilite un environnement où chaque étudiante ou étudiant engagé dans
l’apprentissage en ligne utilise le même système.
La présence de l’apprentissage en ligne se répand rapidement aussi dans les cours donnés
sur le campus. Le nombre de cours technohabilités à la Memorial University a grimpé de 3 en
2002 à plus de 1700 sections de cours en 2008-2009. Et ce nombre continue d’augmenter,
ce qui indique un désir du personnel enseignant et des étudiantes et étudiants d’utiliser la
technologie pour améliorer la mobilisation étudiante et l’expérience d’apprentissage globale.
Une des raisons du succès de ces établissements d’enseignement est l’existence de systèmes
de reconnaissance systématique des crédits en Colombie-Britannique, au Québec et en
Alberta. De plus, les universités ont adopté la reconnaissance de blocs de crédits : les
étudiantes et étudiants détenant un certificat ou un diplôme d’un collège communautaire
peuvent obtenir la permission de le transférer en entier dans un programme de premier cycle.
Cela réduit significativement non seulement le temps requis pour terminer un premier grade,
mais aussi les coûts pour le faire. L’Ontario n’a pas encore mis en place de systèmes efficaces
de reconnaissance des crédits, quoique des investissements aient été faits en vue de créer un
tel service.
Une autre raison du succès de ces institutions est qu’elles ont offert leurs services à l’ensemble
des Canadiennes et Canadiens (ainsi qu’à des étudiantes et étudiants d’autres pays). Même
si elle est une université financée par les deniers publics en Alberta, la Athabasca University
compte plus d’étudiantes et étudiants de l’Ontario que de sa propre province.
10
Conformément à diverses réglementations canadiennes d’assurance de la qualité (le Canada a
une courtepointe en patchwork de tels régimes de lois et leurs règlements afférents), ces trois
universités sont tenues d’obtenir une approbation ministérielle dans plusieurs provinces pour y
offrir des grades (une exigence de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, de la Saskatchewan,
du Québec et de l’Ontario). En outre, si elles désirent offrir des activités en face-à-face de
tout genre, elles doivent obtenir une approbation d’assurance de la qualité des autorités
appropriées. Par exemple, pour proposer des séances de laboratoire ou des ateliers de weekend en Colombie-Britannique ou en Ontario, la Athabasca University nécessite l’approbation
de l’organisme approprié d’assurance de la qualité de ces provinces, et ce, malgré qu’elle soit
un établissement d’enseignement public qui est agréé par des États du Midwest américain. Il
n’existe pas de réciprocité de reconnaissance d’assurance de la qualité entre les provinces et
les territoires du Canada.
TÉLUQ (Québec) est un établissement d’enseignement entièrement autonome qui offre des
grades et des qualifications connexes en français au Québec et dans les pays francophones.
Partie intégrante du système d’éducation postsecondaire du Québec, il a été créé en 1972 par
l’Université du Québec en tant que Télé-université et, en 1992, il est devenu un organisme
autonome. En 2005, l’Université du Québec à Montréal a repris la gestion de TÉLUQ, qui a
obtenu de nouveau son indépendance en 2012. Téluq offre des programmes de premier
cycle et des cycles supérieurs dans un éventail de domaines. Il enregistre environ 18 000
inscriptions d’étudiantes et étudiants chaque année.
Le Centre collégial de formation à distance (Québec). En 1991, le ministère de l’Éducation
du Québec a donné au Collège de Rosemont le mandat de développer et de gérer le Centre
collégial de formation à distance (CCFD). Bien que d’autres s’intéressaient aussi à ce champ
d’activité, le Collège de Rosemont était alors le principal fournisseur d’éducation à distance
au palier collégial. Et il avait déjà offert des cours par correspondance depuis 1974. Durant
l’année 1990-1991, il a proposé 17 cours et soutenu approximativement 2000 inscriptions
à des cours d’éducation à distance, incluant 300 de 16 collèges qui avaient des ententes de
service avec le CCFD. Ensuite, en s’inspirant de l’expérience de Télé-université qui était devenu
un acteur majeur dans l’éducation à distance au palier universitaire, le ministère de l’Éducation
du Québec a décidé de poursuivre le développement de l’éducation à distance en confiant à
un organisme au sein du réseau coopératif québécois des collèges (appelé cégeps) un mandat
précis pour augmenter les offres d’éducation à distance dans la province.
Dans les années 1990, le gouvernement du Nouveau-Brunswick considérait les industries
technologiques en général, et l’apprentissage électronique en particulier, comme un atout
juridictionnel. Il a visé et encouragé la constitution d’universités en ligne privées. Les
institutions qui subsistent encore, la University of Fredericton et la Yorkville University sont
de petites universités spécialisées. La University of Fredericton offre une gamme restreinte
de programmes de gestion et la Yorkville University propose des maîtrises en counselling et
des maîtrises en éducation. D’autres universités en ligne, notamment la Meritus University
(une filiale à 100 % du Apollo Group, propriétaire de la University of Phoenix) et la Lansbridge
University, ont été fermées.
11
En 2012, plusieurs universités canadiennes se sont jointes à d’autres universités d’ailleurs
dans le monde en vue de la fondation de la OER (Open Educational Resources) University, une
institution basée sur les ressources éducatives ouvertes (REO). Les intervenants canadiens
sont BCcampus (voir ci-dessous), la Athabasca University et la Thompson Rivers University.
Cet établissement d’enseignement virtuel en réseau fournit une reconnaissance de crédits
aux étudiantes et étudiants qui utilisent des cours et programmes REO pour compléter leur
apprentissage. Il est prévu que son plein fonctionnement démarrera en 2013.
Un autre établissement d’enseignement doit être reconnu l’égard de la majeure partie du
Nord du Canada (Yukon, Territoires du Nord-Ouest et Nunavut). Cette institution est la
University of the Arctic (Université de l’Arctique), qui célèbre maintenant sa dixième année
de fonctionnement. Opérée par un consortium de 119 établissements d’enseignement
de plusieurs pays (incluant le Canada, la Russie, la Finlande, le Danemark, le Groenland,
L’Islande, la Suède, la Norvège), cette université vise à augmenter l’accès à l’éducation, à
devenir un porte-parole solide pour le Nord et à aider à façonner une identité régionale.
Offrant des programmes de premier cycle et des cycles supérieurs ainsi qu’une gamme
d’autres expériences éducatives, elle compte plus de 3000 étudiantes et étudiants inscrits. Le
gouvernement du Canada a fourni un soutien financier à cette organisation, mais elle a retiré
son financement en 2011.
Les universités bimodes
D’autres universités, dont les établissements d’enseignement mentionnés ci-dessous, offrent
certains de leurs programmes partout au Canada en se servant de plateformes en ligne.
• La University of British Columbia (Colombie-Britannique) offre 120 cours et plusieurs
programmes entièrement en ligne, y compris une maîtrise en technologie éducative.
• Le Simon Fraser University (Colombie-Britannique) a le plus grand programme
d’éducation à distance de sa province, qui compte plus de 12 000 inscriptions; la
prestation de ses cours est de plus en plus faite en ligne.
• Le British Columbia Institute of Technology (Colombie-Britannique) est un des
plus gros fournisseurs de programmation d’éducation en ligne et à distance de sa
province; il propose plus de 300 cours en ligne dans divers programmes techniques et
professionnels.
• Le Northern Alberta Institute of Technology (Alberta) offre quinze cours en ligne de
première cycle et quelques composantes de cours d’apprentissage électronique.
• La University of Saskatchewan (Saskatchewan) a un nombre de cours en ligne, quoique
jusqu’ici peu de programmes entiers soient disponibles en ligne.
• L’Université du Manitoba (Manitoba) propose un diplôme de conception pédagogique et
un éventail de baccalauréats, dont un baccalauréat en travail social, un baccalauréat ès
arts et un baccalauréat d’études intégrées.
• La University of Guelph (Ontario) propose trois programmes d’études supérieures en
ligne (MBA en gestion touristique et de l’accueil, MBA en gestion des aliments et du
négoce agricole et maîtrise ès arts en leadership), ainsi que de nombreux cours en ligne
de premier cycle. L’université offre des programmes d’éducation à distance depuis
12
• longtemps.
• La Queens University (Ontario) propose un MBA par le biais d’une combinaison
d’activités en classe et d’apprentissage en ligne, ainsi qu’une vaste gamme de cours à
distance de premier cycle.
• La Nipissing University (Ontario) offre un baccalauréat en commerce en ligne et
ajoutera bientôt un doctorat en développement durable en ligne.
• L’Université d’Ottawa (Ontario) offre des cours en français et en anglais.
• L’Université Laurentienne (Ontario) propose une gamme de programmes en français et
en anglais.
• La McMaster University (Ontario) augmente présentement ses offres de cours et de
programmes en ligne.
• L’Université Laval (Québec) offre 450 cours d’éducation à distance dans 80 disciplines,
dont la majorité est donnée en ligne. Elle fournit également des programmes en ligne
dans des pays africains francophones en partenariat avec la African Virtual University.
Elle a aussi mis au point son propre système en français de gestion de l’apprentissage,
dont le nom est ENA.
• La Mount Saint Vincent University (Nouvelle-Écosse) propose une gamme de cours en
ligne, principalement sous forme de cours magistraux dont la prestation est faite par
webdiffusion (tout comme le fait la Dalhousie University).
• L’Université du Nouveau-Brunswick (Nouveau-Brunswick) offre un programme en ligne
d’achèvement de grade, un baccalauréat d’études intégrées, une maîtrise en éducation
et plusieurs certificats.
• La Memorial University (Terre-Neuve-et-Labrador) propose un baccalauréat en études
maritimes.
De plus en plus, les établissements d’enseignement canadiens offrent leurs programmes
dans tout le Canada et à l’échelle internationale. Nous pouvons les considérer comme des
institutions à double fin, qui utilisent non seulement l’apprentissage en classe, mais aussi
l’éducation à distance couplée à l’apprentissage électronique pour procurer une plus grande
souplesse aux apprenantes et apprenants.
L’Ontario compte quelque 1000 programmes qui sont offerts en ligne par ses 24 collèges
publics et ses 20 universités publiques, depuis les programmes collégiaux jusqu’aux doctorats
universitaires; plusieurs de ceux-ci sont disponibles aussi pour les personnes qui ne résident
pas en Ontario.
Une stratégie mise en œuvre par les collèges et les universités un peu partout au pays consiste
à augmenter les inscriptions des personnes non résidentes, en particulier celles des étudiantes
et étudiants étrangers. Toutes les réglementations provinciales en matière de frais de scolarité
permettent d’imposer des frais plus élevés à ces derniers pour étudier dans une université
ou un collège canadien. Toutefois, l’éducation n’est pas reconnue comme étant un service
aux termes de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) conclu entre le Canada,
les États-Unis et le Mexique, et ce, en dépit des nombreux efforts qui ont été déployés pour
obtenir cette reconnaissance et ouvrir le marché canadien des études postsecondaires à la
concurrence selon des conditions équitables11.
11
Voir un compte rendu de la question de l’ALENA à l’égard des services éducatifs dans le site Web à l’adresse http://www.jstor.org/discover/10
.2307/29767165?uid=3737432&uid=2129&uid=2&uid=70&uid=4&sid=56147273263
13
L’université virtuelle canadienne (UVC) est un consortium de treize universités francophones
et anglophones à travers le Canada qui collaborent en matière d’éducation en ligne et à
distance afin de faciliter la mobilité des étudiantes et étudiants, d’augmenter la flexibilité
pour les apprenantes et apprenants et d’encourager l’élaboration de programmes conjoints.
Pour démontrer leur engagement de faciliter la mobilité des étudiantes et étudiants, les
membres de l’UVC accordent une exemption des frais d’admission et des lettres de permission
aux étudiantes et étudiants inscrits à n’importe lequel de leurs quelque 300 programmes
d’éducation à distance.
Les membres de l’UVC font aussi une promotion croisée des offres des uns et des autres
lorsque leur établissement respectif n’offre pas le ou les cours que l’étudiante ou étudiant
recherche. Les membres se sont engagés à communiquer par l’entremise de leurs conseillères
et conseillers, de leurs sites Web et de leurs calendriers imprimés le message suivant : « Si
nous n’avons pas ce que vous cherchez, visitez nos partenaires de l’UVC. » C’est une autre
démonstration de leur engagement collectif de fournir plus d’options aux personnes qui
essaient d’obtenir un grade universitaire entièrement au moyen de l’éducation à distance.
L’éducation collégiale et technique
Dans tout le pays, à l’exception du travail des universités dédiées à l’éducation en ligne et à
distance, ce sont les collèges et les instituts techniques qui se sont engagés à une grande
échelle dans l’apprentissage en ligne.
Dans plusieurs régions, les collèges ont entrepris la création de réseaux de services partagés
pour faire la prestation des cours et des programmes dans leurs territoires de manière à
réduire les coûts, les dédoublements et la complexité. OntarioLearn et e-Campus Alberta ont
fait leurs débuts en tant que réseaux axés sur les collèges et offrent maintenant des cours et
des programmes en partenariat avec certaines universités (p. ex., programmes de passage à
l’université) ou leurs propres grades appliqués de premier cycle.
Certains collèges ont adopté une robuste approche ciblée envers l’éducation en ligne et à
distance, notamment :
• le Assiniboine Community College (Manitoba)12
• le British Columbia Institute of Technology (Colombie-Britannique)
• le College of the North Atlantic (Terre-Neuve-et-Labrador)
• le Northern Alberta Institute of Technology (Alberta)
• le Southern Alberta Institute of Technology (aussi appelé SAIT Polytechnic) (Alberta)
• le Saskatchewan Institute of Applied Science et Technology (Saskatchewan)
12
Le collège a suspendu temporairement certains de ses programmes d’éducation à distance, en attendant les conclusions d’une enquête. Voir le
site Web à l’adresse http://moodle.assiniboine.net/.
14
• le Algonquin College (Ontario)
• le Northern College (Ontario)
• le George Brown College (Ontario)
• le Collège Boréal (Ontario)
• le Confederation College (Ontario)
• le Loyalist College (Ontario)
• La Cité collégiale (Ontario)
Mais de loin, le plus grand engagement a été fait par l’entremise de programmes particuliers,
souvent mis en marche en partenariat avec des entreprises du secteur d’activité, qui utilisent
l’apprentissage en ligne pour faire la prestation des cours obligatoires pour l’accréditation
ou le perfectionnement professionnel. Par exemple, en harmonisant leurs efforts avec les
lignes directrices et le travail du ministère fédéral des Transports), des collèges partout au
pays soutiennent l’offre des compétences liées au transport, à la logistique et à la chaîne
d’approvisionnement, y compris des composantes d’aviation, de santé et de sécurité13.
Nous avons assisté à des développements limités à l’égard de la formation en apprentissage :
entre autres, la Colombie-Britannique a entrepris l’élaboration d’une stratégie d’apprentissage
électronique, puis a interrompu ce travail pour le moment. L’Ontario est en train de repenser
ses lignes directrices quant à l’offre de l’éducation professionnelle collégiale privée afin de
permettre plus d’éducation en ligne et à distance, et ce, dans l’espoir de stimuler davantage
l’innovation dans ce secteur.
Dans d’autres régions du pays, les Forces canadiennes (l’armée, la marine et l’aviation du
Canada) sont elles aussi très mobilisées dans l’usage de l’apprentissage en ligne pour appuyer
leur personnel partout dans le monde. Par exemple, le Collège de commandement et d’étatmajor de la Force terrestre canadienne offre nombre de cours en ligne pour les personnes qui
cherchent à être promues à travers les rangs. Le ministère de la Défense nationale s’est doté
d’un robuste programme d’occasions d’apprentissage synchrone et asynchrone offert partout
dans le monde.
Le secteur privé au Canada se sert aussi beaucoup de l’apprentissage en ligne. Par exemple,
la Compagnie de la Baie d’Hudson est une utilisatrice majeure de l’apprentissage électronique,
tout comme le sont les sociétés pétrolières, gazières et de services publics. L’Association des
comptables généraux accrédités du Canada (CGA Canada) propose un programme en ligne
étendu à l’intention des comptables. Enfin, il existe une dynamique société canadienne de
formation et de perfectionnement, la Canadian Society of Training and Development, qui
favorise la collaboration et les pratiques exemplaires parmi ses entreprises utilisatrices.
13
À titre d’exemple, voir le site Web à l’adresse http://www.tc.gc.ca/eng/civilaviation/opssvs/training-strategy-768.htm.
15
La réussite des étudiantes et étudiants
Il n’existe pas de données systématiques fiables quant au nombre d’étudiantes et étudiants qui
suivent des cours en ligne au Canada. Chaque ministère provincial ou territorial, de qui relève
le secteur de l’éducation postsecondaire, recueille ses propres données et utilise ses propres
définitions à l’exception des Provinces maritimes (Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse et
Île-du-Prince-Édouard). Ces dernières se servent d’une base de données commune préparée
par Statistique Canada, le Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP), et
utilisent la Commission de l’enseignement supérieur des Provinces maritimes (CESPM) pour
réviser et offrir l’analyse de ces données. Statistique Canada cherche occasionnellement à
concilier ces données, mais elle ne l’a pas fait à l’égard de l’apprentissage en ligne depuis
2009.
En utilisant des données approximatives (d’après des estimations fournies par divers
organismes et une mesure type d’équivalent temps plein (FTE) fixé à 9,5 inscriptions à des
cours par FTE), nous pouvons estimer qu’il y a au Canada entre 875 000 et 950 000 étudiantes
et étudiants en ligne (c.-à-d. un équivalent de 92 105 à 100 000 étudiantes et étudiants à
temps plein) inscrits auprès de collèges et d’universités qui suivent un cours entièrement
en ligne en tout temps. Par contre, il n’existe aucune estimation du nombre d’étudiantes et
étudiants qui poursuivent un programme en ligne avec l’intention de le terminer.
L’une des caractéristiques de ces chiffres est que beaucoup d’étudiantes et étudiants suivent
un ou plusieurs cours en ligne pour ajouter à leur banque de crédits les cours obligatoires de
leur programme d’études. Ces apprenantes et apprenants, qui peuvent avoir accès à un cours
d’une autre université ou d’un autre collège grâce à une « lettre de permission », suivent ces
cours ainsi parce qu’ils ne sont pas offerts à leur propre établissement d’enseignement ou
pour accélérer l’achèvement de leur programme et obtenir leur grade plus tôt. Le nombre
d’étudiantes et étudiants qui suivent un cours de premier cycle auprès de la Athabasca
University, par exemple, ne devrait pas être considéré comme un indicateur que ces
derniers ont l’intention de terminer leur programme d’étude auprès de cet établissement
d’enseignement.
Les technologies de l’apprentissage en ligne au Canada
Le Canada a une longue histoire de mise au point de logiciels et d’autres technologies pour
l’apprentissage en ligne. Au milieu des années 1980, la University of Guelph a développé
CoSy, un logiciel qui facilitait les forums de discussions asynchrones sur Internet. Pour sa
part, FirstClass a été créée en 1990 par une entreprise de Toronto nommée SoftArc; c’était un
prédécesseur des systèmes de gestion de l’apprentissage (SGA) et, sous sa forme moderne,
est maintenant incorporé dans une gamme de produits OpenText.
WebCT a été le premier système de gestion de l’apprentissage qui a connu une adoption
très répandue dans le secteur de l’éducation supérieure. Il a été mis au point par Murray
Goldberg à la University of British Columbia en 1995. Par la suite, il a été acheté et adopté,
16
puis développé davantage, par Blackboard Inc., le principal SGA commercial de nos jours.
Cependant, la position de Blackboard dans le marché des SGA est menacée par la croissance
rapide de Desire2Learn, une entreprise implantée à Kitchener en Ontario. De son côté,
l’Université Laval a mis au point son système de gestion de l’apprentissage en français, dont le
nom est ENA.
En Alberta, le personnel de la Faculté St-Jean de la University of Alberta a mis au point une
gamme de logiciels pour l’enseignement des langues en ligne. De plus, il a créé un éventail
de services pour soutenir le système de gestion de l’apprentissage Moodle sur une base
commerciale, le mettant en concurrence directe maintenant avec Blackboard qui a acheté
deux importantes compagnies supportant Moodle.
Elluminate, basé à Calgary, était un produit qui habilitait la webconférence synchrone, mais il a
été acheté par Blackboard Inc. et intégré à la gamme de services de Blackboard.
Finalement, SMART Boards, basé aussi à Calgary, est le tableau blanc électronique le plus
vendu pour être utilisé dans les salles de classe.
Bien que ces petites entreprises canadiennes aient tendance à être achetées éventuellement
par de plus grandes sociétés, en particulier américaines, le Canada a néanmoins fait sa
marque dans l’histoire de la mise au point des technologies de l’apprentissage en ligne malgré
qu’il soit un pays ayant une population relativement petite.
L’adoption des systèmes de gestion de l’apprentissage est un autre domaine où le Canada
démontre certaines différences par rapport aux États-Unis.
La figure 1 ci-dessous montre les taux d’adoption de différents systèmes de gestion de
l’apprentissage aux États-Unis. Bien que la part de marché de Blackboard a baissé, les
systèmes commerciaux (incluant Desire2Learn) accaparent presque 75 % du marché
américain de l’éducation supérieure.
17
Figure 1. Part de marché de certains SGA aux États-Unis, 2006-2010
Source : Campus Computing Survey, 2010
Par contre, la figure 2 à la page suivante illustre qu’au Canada, la situation est différente.
Ce graphique montre que les parts de marché combinées des systèmes de gestion de
l’apprentissage à source ouverte (Moodle et Sakai) y totalisent 46 % de l’ensemble du marché
universitaire canadien, comparativement à 34 % pour les produits Blackboard (incluant
WebCT et Angel) et à 14 % pour Desire2Learn. Donc, les produits à source ouverte sont
plus utilisés dans les universités canadiennes que dans celles des États-Unis. Cette tendance
est particulièrement forte dans l’Ouest du Canada : par exemple, seulement trois des vingtcinq établissements d’enseignement postsecondaire en Colombie-Britannique n’utilisent pas
Moodle.
Figure 2. Part de marché des SGA au Canada en 2011
18
Le défi et les occasions pour les développements de
l’apprentissage en ligne au Canada
Six obstacles majeurs nuisent au développement de l’apprentissage en ligne au Canada :
1. l’absence de technologies à large bande dans de plus grandes régions du Nord du Canada, particulièrement dans les collectivités autochtones;
2. le fossé numérique et le manque de connaissance numérique des étudiantes et étudiants et du personnel enseignant;
3. le manque de focalisation stratégique sur l’apprentissage en ligne dans certains
établissements d’enseignement postsecondaire;
4. la conception et la qualité médiocres de certains cours en ligne embryonnaires et le
faible degré de mobilisation étudiante que cela engendre;
5. le manque d’investissements gouvernementaux et institutionnels dans la conception
pédagogique, le perfectionnement professionnel et l’infrastructure;
6. les difficultés dans la reconnaissance interinstitutionnelle et interprovinciale des crédits,
particulièrement en Ontario.
Explorons ces obstacles un par un.
1. L’absence de technologies à large bande dans de plus grandes régions du Nord du Canada,
particulièrement dans les collectivités autochtones
L’accès à la large bande, surtout en ce qui a trait aux cours à contenu étoffé qui utilisent des
ressources multimédias (audio, vidéo, simulation, CAD-CAM, etc.) est un prérequis pour de
nombreux cours et programmes. Quoique la majorité de la population canadienne vivant plus
près de la frontière soit bien servie par les fournisseurs commerciaux de large bande, certaines
régions rurales et du Nord du Canada n’ont pas un service à large bande ni de service fiable et
abordable. Cette situation affecte particulièrement les jeunes des collectivités autochtones, qui
sont le segment ayant la plus forte croissance au Canada.
Quelques sphères de compétence, comme l’Ontario, la Colombie-Britannique et l’Alberta,
ont tenté de diverses manières de procurer un service à large bande à ces collectivités.
Cependant, aucune province n’a trouvé de solution pour la « fin de parcours » (les derniers
kilomètres de la connexion des collectivités éloignées à un pipeline majeur à large bande)
et elles comptent sur des fournisseurs de services Internet (FSI) privés pour faire ces
connexions. La Colombie-Britannique a mis en place un réseau financé par la province, qui
s’appelle le Provincial Learning Network (PLNet). Ce réseau vise à résoudre ce problème grâce
à une infrastructure de réseau subventionnée ayant une tarification à taux fixe, qui relie des
bibliothèques et des établissements d’enseignement dans toute la province (un peu comme le
fait le réseau SuperNet en Alberta). Mais cette solution n’aborde pas l’enjeu de la connectivité
des domiciles avec les lieux de travail.
19
Un examen annuel du rendement du Canada à l’échelle mondiale en ce qui a trait à son état
de préparation pour le commerce électronique et l’apprentissage électronique, est mené
par The Economist Intelligence Unit en partenariat avec IBM. Ses conclusions suggèrent
que la capacité du Canada à fournir le service à ses collectivités décline comparativement à
d’autres pays. Le Canada se classe maintenant au 9e rang dans une liste de 70 pays alors
qu’auparavant, elle en était le chef de file. Aujourd’hui, ce sont les pays scandinaves qui jouent
ce rôle : par exemple, la Finlande a déclaré officiellement que l’accès à large bande est un
droit des citoyennes et citoyens; quant au Canada, il ne l’a pas encore fait.
Un défi lié à cet enjeu est le fait que les données mobiles sont assorties de coûts élevés
par rapport à d’autres pays14. Parmi les pays de l’OCDE, le Canada est celui où les frais de
transfert de données en itinérance sont les plus chers. Cela nuira à la vitesse avec laquelle
l’apprentissage mobile s’accroît au Canada.
2. Le fossé numérique et le manque de connaissance numérique des étudiantes et étudiants et
du personnel enseignant
Le Canada a une population croissante de personnes qui n’ont pas les moyens de se procurer
un accès à la technologie informatique, de téléphone intelligent ou mobile. L’inégalité existant
entre les riches et les pauvres au Canada a augmenté considérablement dans la dernière
décennie, et la part totale des revenus pré-impôt détenue par les plus nantis a atteint son plus
haut sommet depuis 66 ans.
Malgré que beaucoup de gens suggèrent que les membres de la génération scolarisée en ce
moment sont numériques dès leur naissance, des preuves convaincantes démontrent que ce
n’est pas le cas.
En plus du fossé numérique grandissant et du grand nombre d’étudiantes et étudiants n’ayant
que peu ou pas d’habiletés pour utiliser la technologie, un autre défi devrait nous préoccuper.
Le personnel enseignant au Canada cadre dans les données démographiques canadiennes
et n’adopte que lentement la technologie pour l’apprentissage mixte ou l’apprentissage en
ligne. Des estimations suggèrent que seulement de 30 à 35 % des membres du personnel
enseignant se servent régulièrement de la technologie pour l’apprentissage mixte et qu’aussi
peu que de 11 à 15 % d’entre eux utilisent les technologies en ligne pour l’apprentissage
entièrement en ligne. Ce faible taux d’adoption de ces technologies reflète la structure par âge
de ce secteur.
Au fil des changements graduels, les taux d’adoption s’amélioreront. Grâce à une série
d’entrevues avec des présidents de collèges et d’universités de l’Ontario, Contact North |
Contact Nord a découvert que, en ce qui a trait à l’apprentissage en ligne, ces personnes sont
à juste titre très préoccupées par les expériences de leur principale population étudiante, c’està-dire les jeunes de 18 à 24 ans qui étudient à temps plein. Dans cette perspective, la plupart
de leurs intérêts concernent ce que les personnes interviewées appellent l’apprentissage
« mixte » ou « hybride ». Dans ce mode prestation, un cours est donné principalement par un
14
Par exemple, voir à ce sujet le site Web à l’adresse http://www.cbc.ca/news/technology/story/2011/06/08/technology-mobile-roaming-wireless-oecd.html.
20
enseignement en face-à-face, auquel s’ajoutent des composantes spécifiques qui sont offertes
en ligne. Le soutien institutionnel à une telle approche pourrait aider à rehausser les taux
d’adoption.
Cette situation est empreinte d’ironie. Les établissements d’enseignement canadiens sont aux
premières lignes de nombreux développements de l’apprentissage en ligne, appuyés par une
dynamique communauté de chercheuses et chercheurs qui se concentre sur l’apprentissage
en ligne (p. ex., le Conseil national de recherches du Canada a un groupe dédié à ce travail15)
et est très mobilisée à l’égard de l’élaboration de normes, de la mise au point de ressources
éducatives ouvertes (REO) et de concepts pour la conception, l’élaboration, le déploiement et
la prestation efficaces de l’apprentissage en ligne. Le Canada a joué et continue de jouer un
rôle important à l’échelle mondiale.
Le manque de normes service appropriées est une des conséquences des faibles taux
d’adoption des technologies en ligne. Selon une recherche récente portant sur l’expérience
d’apprentissage en ligne dans une petite université soi-disant axée sur les étudiantes et
étudiants, 85 % de ces derniers n’ont reçu aucune rétroaction au sujet des travaux de cours
remis pendant leurs cours avant de passer l’examen final. De plus, 65 % des répondantes
et répondants ont déclaré que le temps moyen pour obtenir une réponse à une demande
de renseignements envoyée par courriel était de cinq à dix jours ouvrables. Des normes de
service insuffisantes nuisent à l’acceptation de l’apprentissage en ligne par les étudiantes et
étudiants.
3. La focalisation sur l’élaboration de modèles d’apprentissage traditionnels
Une des conclusions des études du Sloan Consortium sur l’apprentissage en ligne aux ÉtatsUnis est que les établissements d’enseignement qui placent l’apprentissage en ligne au cœur
de leurs stratégies organisationnelles attirent beaucoup plus d’étudiantes et étudiants pour
leurs offres que les institutions qui considèrent l’apprentissage en ligne comme un élément
accessoire de leurs activités principales. Jusqu’à tout récemment, nombre d’établissements
voyaient l’apprentissage en ligne comme un « accessoire » ajouté à leurs opérations de
base au lieu d’en faire le centre de leurs plans de croissance et de développement. Cela est
en train de changer maintenant, puisque davantage de collèges et d’universités envisagent
l’apprentissage en ligne en tant qu’une mission essentielle pour leur évolution.
À mesure que plus de collèges et d’universités traitent l’apprentissage en ligne comme une
occasion stratégique et commencent à investir dans l’infrastructure, le perfectionnement du
personnel enseignant et le soutien à la conception pédagogique qui sont requis à cette fin,
cela produira une augmentation non seulement de la gamme et du nombre de cours et de
programmes en ligne, mais aussi des taux de son adoption par le personnel enseignant et les
étudiantes et étudiants.
15
Voir le site Web à l’adresse http://www.nrc-cnrc.gc.ca/fra/programmes/iti/technologies-collaboration.html.
21
4. La conception à contenu étoffé axée sur le personnel de formation est maintenant
remplacée par des conceptions basées sur la mobilisation étudiante
De nombreux cours en ligne élaborés dans les débuts du développement de l’apprentissage
en ligne se basaient sur un modèle de contenu étoffé mis au point par un membre local du
personnel enseignant et appuyé par du texte, avec la téléconférence ou un soutien audio. À
mesure qu’ont émergé de nouveaux outils, comme PowerPoint et l’enregistrement vidéo à
prix abordable, un nombre grandissant d’enseignantes et enseignants ont commencé à les
utiliser pour fournir un « matériel didactique » à leurs étudiantes et étudiants. La conception
était parfois, mais pas toujours, soutenu par un spécialiste de la conception pédagogique, et le
maintien de la qualité était assuré grâce à un examen interne des descriptions des cours plutôt
que par un examen approfondi du matériel des cours ou des programmes.
Des inégalités dans la qualité des cours résultent de cette démarche : certains cours
n’impliquent aucune interaction entre pairs et seulement des niveaux limités de mobilisation
étudiante, alors que des cours sont tout simplement excellents et que d’autres ne constituent
en fait qu’une présentation PowerPoint soutenue par l’audioconférence ou la vidéoconférence.
En contrepoint de l’émergence de nouvelles technologies (p. ex., iBook Author d’Apple qui
habilite la création à la volée de matériel multimédia enrichi, banques de ressources éducatives
ouvertes, réseaux sociaux axés sur la résolution de problèmes, outils de conception de projets,
« applications » d’apprentissage en ligne et technologie mobile), de nouvelles conceptions de
l’apprentissage plus mobilisatrices commencent maintenant à voir le jour aussi. Mais il faut
beaucoup de temps pour « abandonner » les vieux modèles et pour adopter de nouveaux
modèles. Au fil de l’évolution de la technologie, la courbe de l’adoption s’aplatit à zéro.
Le spectre de la qualité, depuis la plus médiocre jusqu’à la meilleure, n’est pas aussi étendu au
Canada qu’il l’est aux États-Unis. Dans la plupart des provinces et territoires, les programmes
en ligne sont tenus de se conformer à des lignes directrices en matière de pratiques
exemplaires en raison des processus d’approbation des grades. Nous commençons aussi à voir
de plus en plus de poches d’innovation dans la conception de l’apprentissage en ligne au sein
du secteur de l’éducation postsecondaire canadienne où l’on trouve des exemples de mondes
virtuels, de wikis et de blogues de cours, d’apprentissage mobile, d’enseignement axé
sur les apprenantes et apprenants et utilisant des systèmes de gestion de contenus comme
WordPress, les ressources éducatives ouvertes et les portfolios électroniques. Toutefois, le défi
est de disséminer de telles innovations au-delà des cours et des enseignantes et enseignants
individuels : c’est ce que fait Contact North | Contact Nord en proposant et en diffusant les
documents de sa série Poches d’innovation.
Un des facteurs qui contribuent à la mise au point de conceptions plus mobilisatrices est
l’émergence de technologies ciblées qui permettent notamment l’apprentissage en immersion
(simulations et jeux) ou des utilisations plus attirantes des applications.
22
5. Le manque d’investissements gouvernementaux et institutionnels dans la conception
pédagogique, le perfectionnement professionnel et l’infrastructure
Lorsque de nouvelles ressources deviennent disponibles pour l’éducation postsecondaire
au Canada, la première réaction des gouvernements et des établissements d’enseignement
est d’accroître la capacité par des moyens conventionnels. Si l’exigence est d’augmenter
significativement parmi la main-d’œuvre le nombre de personnes détenant une qualification
postsecondaire, il faut alors fournir plus de places dans les classes. L’Ontario planifie
actuellement le développement de trois campus satellites additionnels et, dans la dernière
décennie, a agrandi de façon substantielle son infrastructure traditionnelle.
Une autre réaction, évidente en Colombie-Britannique et en Alberta, est de convertir des
collèges communautaires efficaces en universités. La Colombie-Britannique en a converti
six et Alberta, deux. Quant à l’Ontario, elle a converti un collège polytechnique en université
(Ryerson University). La prémisse de départ de ces nouvelles universités est qu’elles
continueront à maintenir leur large focalisation, qu’elles seront des institutions d’enseignement
et non des institutions de recherche, et qu’elles conserveront leur agilité et leurs liens avec les
collectivités qu’elles servent.
Ailleurs et plus particulièrement au Royaume-Uni, l’expérience est que ces établissements
d’enseignement concurrencent bientôt les universités établies pour attirer les membres du
personnel enseignant, les fonds pour la recherche ainsi que les étudiantes et étudiants.
Afin de conserver leur efficacité dans un marché concurrentiel, les « nouvelles » universités
commencent non seulement à élaborer des programmes et un plan de recherche qui les
différencient de leurs pairs bien établis, mais aussi à imiter ces institutions. Toutes ces
universités exigent alors d’agrandir leurs installations et commencent à voir l’apprentissage
en ligne comme une stratégie secondaire, plutôt qu’une stratégie de base, pour leur
développement.
En dépit de ces tendances, l’apprentissage en ligne a été stimulé dans plusieurs régions par
des investissements ciblés dans l’infrastructure. Par exemple, la province de Terre-Neuveet-Labrador a fait un investissement substantiel dans l’infrastructure en établissant un
partenariat avec Desire2Learn afin d’offrir dans l’ensemble de la province un système qui
appuie l’éducation à distance pour les étudiantes et étudiants, quel que soit leur emplacement.
Ce système habilite pour les étudiantes et étudiants la facilité de la transition et de l’accès
entre les établissements, soutient l’élaboration et la prestation de l’éducation en milieu rural
et contribue à la culture de l’apprentissage dans toute la province. Dans d’autres provinces
l’encouragement de la création de réseaux collaboratifs (p. ex., BCcampus in ColombieBritannique, e-Campus Alberta, OntarioLearn et Contact North | Contact Nord in Ontario) ainsi
que de l’innovation et du perfectionnement du personnel enseignant a été évident. Dans les
sections qui suivent, nous mettons en relief des développements précis dans la vérification
pancanadienne.
Chacun de ces défis a été traité de manière créative et efficace partout au pays. Davantage
d’établissements d’enseignement considèrent l’apprentissage en ligne comme un aspect
23
stratégique, plus de cours sont élaborés selon des modèles de mobilisation étudiante, et
les gouvernements accordent plus d’importance à l’investissement dans l’apprentissage en
ligne et amélioré par la technologie. Le Canada est vraiment à l’aube d’un nouveau chapitre
et a le potentiel de devenir un chef de file mondial dans la conception, le développement, le
déploiement et la prestation de l’apprentissage en ligne.
Certains intervenants ont suggéré que l’absence du palier fédéral dans l’éducation, et surtout
dans l’éducation postsecondaire, empêche la mise en place d’une stratégie coordonnée à
l’égard de l’apprentissage en ligne et des approches innovatrices. Cela est aussi vu comme
un empêchement à des initiatives comme la création d’un système national d’assurance
de la qualité ou un système national de reconnaissance des crédits. C’est aussi le point de
vue adopté par le Conseil canadien sur l’apprentissage dans son report final sur l’avenir de
l’apprentissage au Canada16.
Ironiquement, le Conseil canadien sur l’apprentissage, un organisme créé à l’échelle fédérale,
a été fermé malgré son appel à la mise en œuvre d’une stratégie fédérale, en partie parce
que le gouvernement du Canada actuel a une politique de respecter les responsabilités des
provinces et considère de toute évidence l’éducation comme une sphère de compétence
provinciale. On assiste donc à un échange entre la diversité qui peut se produire dans un
système entièrement provincial et le contrôle qui peut surgir d’un système centralisé. Le
Canada n’a pas encore trouvé un équilibre efficace entre ces deux solitudes politiques.
Les essais pour créer des établissements d’enseignement collaboratifs nationaux (p. ex.,
l’Université virtuelle canadienne ou Campus Canada17 de Ressources humaines et
Développement des compétences Canada) sont en perte de vitesse ou ont échoué,
particulièrement dans leurs tentatives d’obtenir une collaboration visant des actions comme
la préparation de portfolios électroniques18, la coordination des cours pour éviter les
dédoublements, ainsi que l’élaboration d’approches partagées à l’égard de l’évaluation des
acquis antérieurs.
La vérification pancanadienne
Dans cette section, nous examinons les développements clés partout au Canada en mettant
l’accent sur ceux qui ont le plus d’importance pour mieux comprendre l’état de la situation
actuelle et les occasions d’apprentissage en ligne au Canada.
La Colombie-Britannique
16
Voir le site Web à l’adresse http://www.ccl-cca.ca/pdfs/CEOCorner/2010-10-11WhatistheFutureofLearninginCanada.pdf.
17
Campus Canada était une agence du gouvernement fédéral, dont les activités étaient axées sur les employés et employées au sein
de la main-d’œuvre et les apprenantes et apprenants adultes se préparant à entrer sur le marché du travail. Elle a cessé ses opérations en
2005-2006. Voir le site Web à l’adresse http://www.google.ca/#hl=en&sclient=psy-ab&q=e-portfolio+Campus+Canada&oq=e-portfolio+Cam
pus+Canada&aq=f&aqi=&aql=&gs_nf=1&gs_
18Ibidem
24
La University of British Columbia (UBC), les universités Thompson Rivers et Royal Roads ont
démontré d’un leadership considérable en matière d’apprentissage à distance et en ligne en
Colombie-Britannique, ajoutant à l’héritage du Knowledge Network, du Open College et de la
Open University of British Columbia (fermés en 2001 pour habiliter la création de BCcampus).
Alors que les cours de la Thompson Rivers University sont encore basés sur l’éducation à
distance (imprimé), la UBC et la Royal Roads University ont fait preuve d’innovation dans leur
conception et leur élaboration des cours.
Le British Columbia Institute of Technology (BCIT) est également aux premières loges de
l’éducation en ligne et à distance en Colombie-Britannique et offre 40 certificats, diplômes et
grades entièrement en ligne ou à distance, ainsi qu’un baccalauréat d’apprentissage mixte
en sciences infirmières. L’élaboration de programmes en ligne est intégrée à ses processus
réguliers de développement des curriculums, et la prestation des programmes est faite par les
six écoles. L’élaboration des programmes, la conception pédagogique et le perfectionnement
du personnel enseignant sont soutenus par l’un des plus grands centres d’apprentissage
et d’enseignement de la province. Le BCIT a aussi investi beaucoup dans la mise au point
d’objets d’apprentissage qui sont des simulations 3D à utiliser pour les programmes donnés en
ligne, en mode mixte et en face-à-face.
Cependant, la création de BCcampus en 2002 représente le soutien le plus significatif
apporté à l’apprentissage en ligne dans la province. Cet organisme se sert de la technologie
de l’information pour connecter les connaissances et les compétences spécialisées, les
programmes et les ressources de tous les établissements d’enseignement postsecondaires de
Colombie-Britannique dans un cadre de prestation de services en collaboration. En outre, il
identifie, acquiert, développe et met en œuvre des technologies et des services innovateurs
qui facilitent dans tout le système des points connexion pour les services étudiants et
fournissent des modèles d’éducation en collaboration pour le personnel enseignant et de
formation.
Depuis 2003, le Online Program Development Fund de BCcampus a investi neuf millions de
dollars, ce qui a produit les résultats suivants :
l’attribution de 144 subventions (entre 2003 et 2010);
la participation à 100 % dans tout le système d’éducation postsecondaire;
des partenariats à 83 % – la plupart interinstitutionnels, mais aussi avec entre autres
des écoles élémentaires et secondaires, des autorités de la santé, des organismes
sans but lucratif, des associations professionnelles, des entreprises d’apprentissage
électronique, des collectivités autochtones, des fondations;
• la création de 47 titres de compétence;
• l’élaboration de 355 cours, 12 ateliers, 19 outils ou sites Web et 396 composantes de
cours (objets d’apprentissage, laboratoires, manuels, guides, vidéos) dans presque tous
les champs d’études universitaires;
• une licence à 100 % pour la réutilisation et le partage ouverts gratuits par tous les
établissements d’enseignement postsecondaire en Colombie-Britannique.
•
•
•
25
Tous les établissements d’enseignement postsecondaire britanno-colombiens font un usage
étendu de l’apprentissage mixte.
L’Alberta
La Athabasca University occupe une position prédominante dans le secteur universitaire
en matière d’offre de l’accès ouvert, de la flexibilité de l’inscription et de l’achèvement des
cours et des programmes de premier cycle en Alberta. Elle a aussi la plus grosse population
étudiante des cycles supérieurs, avec une dominance du MBA, de la maîtrise en éducation à
distance, de la maîtrise en sciences infirmières et de la maîtrise d’études intégrées, ainsi que
des doctorats en éducation à distance et en administration des affaires.
La Mount Royal University et le Northern Alberta Institute of Technology (NAIT) offrent aussi
des programmes en ligne, et la première propose onze programmes de ce type. Le secteur
collégial, travaillant par l’intermédiaire de e-Campus Alberta, propose quelque 700 cours et
plus de 60 programmes entièrement en ligne. Il compte actuellement environ 3000 étudiantes
et étudiants et utilise Moodle en tant que plateforme de base.
L’offre de l’apprentissage en ligne en Alberta est aidée grandement par l’existence du réseau
à large bande majeur et substantiel Alberta SuperNet, qui connecte chaque collectivité en
Alberta où il y a un édifice gouvernemental de toute sorte et habilite la connectivité de la « fin
de parcours » à ce réseau par l’entremise de fournisseurs de services Internet (FSI) locaux.
Les Prairies – Saskatchewan et Manitoba
La Saskatchewan a fondé en 2000-2001 le Virtual Campus, qui avait le mandat d’intégrer les
offres d’apprentissage en ligne des universités, des collèges et du Saskatchewan Institute of
Applied Science and Technology (SIAST). Ce travail est maintenant intégré entièrement dans
les activités de chaque établissement d’enseignement postsecondaire de la province.
Campus Manitoba (CMB)19, dont les partenaires sont la University of Manitoba, la University
of Winnipeg, la Brandon University et le Collège universitaire de Saint-Boniface, est un campus
virtuel dont le mandat est de répondre aux besoins administratifs et pédagogiques des
apprenantes et apprenants du Manitoba. CMB offre et soutient des cours postsecondaires dans
de nombreuses collectivités partout au Manitoba. De plus, CMB fournit un soutien logistique
pour les étudiantes et étudiants inscrits à des cours de l’apprentissage à distance du Red River
College, du Assiniboine Community College et du University College of the North.
Quoique CMB propose un catalogue des cours en ligne, la plupart de ses cours sont donnés en
face-à-face. Très peu de cours sont offerts sous un format d’éducation entièrement à distance.
D’autres exemples de l’utilisation de la technologie au sein de CMB incluent les cours soutenus
par des sites Web reliés et les cours qui se servent du logiciel LearnLinc d’audioconférence et
de vidéoconférence interactives. Présentement, le programme en sciences infirmières est le
seul programme collaboratif menant à une accréditation au sein du CMB qui utilise la
19
Campus Manitoba (2001). [En ligne] Voir le site à l’adresse http://www.campusmanitoba.com/.
26
prestation à la fois sur le campus et à distance. Jusqu’ici, il n’existe que peu de choses au
sein du consortium de collaboration CMB pour soutenir les cours universitaires des cycles
supérieurs.
Les Services de bibliothèque du CMB proposent un tutoriel d’appui sur la recherche à distance
et fournissent des contacts personnels pour l’offre de soutiens bibliothécaires additionnels.
CMB a également mis en place un centre de rédaction en ligne, qui a des publications pour
le soutien aux étudiantes et étudiants et procure un service de courriels avec des questions
spécifiques par écrit à l’intention des étudiantes et étudiants.
L’Ontario
L’Ontario a investi énormément dans le développement d’un système d’éducation et
de formation postsecondaires de classe mondiale; la province a une des plus fortes
concentrations d’établissements d’enseignement postsecondaire sur la planète. Avec des
fondements comprenant vingt universités, vingt-quatre collèges et un secteur dynamique
de la formation, l’Ontario considère l’éducation postsecondaire comme un investissement
stratégique dans son avenir.
De plus, la province a l’intention d’accroître le nombre de gens hautement qualifiés parmi
sa main-d’œuvre afin d’améliorer la productivité et la compétitivité et de développer son
économie créative. L’Ontario a fixé l’objectif d’atteindre dans sa main-d’œuvre un taux de
70 % de personnes ayant une éducation postsecondaire; cela représente une hausse de 11 %
par rapport au taux actuel de 59 %20.
Il est utile pour l’Ontario d’avoir l’un des systèmes d’éducation obligatoire chefs de file, qui se
classe parmi les meilleurs à l’échelle mondiale. La province possède également une économie
du savoir fortement axée sur la technologie de l’information et un secteur des services riche
en technologie qui requiert de plus en plus de main-d’œuvre, d’entrepreneurs et de dirigeants
qualifiés. Le système de soins de santé et la fonction publique de l’Ontario sont notamment
des domaines d’emploi qui exigent des travailleuses et travailleurs du savoir qualifiés.
Les enjeux cruciaux pour atteindre l’objectif d’amélioration des taux de main-d’œuvre
qualifiée sont l’accès, l’abordabilité, l’équité et la qualité. L’Ontario déploie des efforts à l’égard
de tous ces enjeux afin d’augmenter l’accès grâce à l’expansion du système d’éducation
postsecondaire, à l’offre de soutien aux étudiantes et étudiants pour rendre leurs études plus
abordables, à l’élaboration de stratégies spécifiques pour favoriser l’équité (surtout en rapport
à l’accès et aux résultats pour les apprenantes et apprenants autochtones) et la qualité.
• L’Ontario compte actuellement quelque 500 000 inscriptions à des cours en ligne; c’est
plus du double que toute autre région canadienne.
• La province a 18 000 cours collégiaux et universitaires en ligne et 1000 programmes
entièrement en ligne.
20 D’après une entrevue avec un représentant du Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES). Voir le document (particulièrement
la page 2) qui est publié à l’adresse Web http://www.heqco.ca/SiteCollectionDocuments/FINAL%20PSE%20Attainment%20Research%20Note%20FR.pdf.
27
• Le nombre équivalent temps plein global d’apprenantes et apprenants qui étudient en
ligne en Ontario est de 52 500.
• Dans le secteur collégial, les taux de réussite à l’égard de l’apprentissage en ligne se
situent entre 70 et 79 % (médiane : 76,1 %) et, pour les universités, il est de 85 à
95 % (médiane : 89 %).
• Un engagement public envers la création de l’Institut ontarien de l’enseignement en
ligne, pris en 2010, ainsi qu’une proposition de cadre pour la conception et le déploiement du travail de cet institut.
L’Ontario a investi dans une importante infrastructure de l’apprentissage en ligne. Examinons
maintenant brièvement ces investissements.
OntarioLearn est un consortium de 24 collèges de l’Ontario qui travaillent en partenariat
afin de faire l’élaboration et la prestation de cours en ligne. Parmi la liste des cours de
OntarioLearn, chaque collège partenaire choisit des cours qui complèteront ses offres en
matière d’éducation à distance. Cette approche de partenariat a permis aux collèges membres
d’optimiser l’utilisation des ressources, d’éviter les dédoublements et, encore plus important,
d’augmenter la disponibilité d’occasions d’apprentissage en ligne pour leurs étudiantes et
étudiants.
Par le biais de cet environnement de salle de classe virtuelle, les étudiantes et étudiants
peuvent poursuivre leurs objectifs d’éducation, qu’il s’agisse de la réussite d’un seul cours ou
de l’obtention d’un certificat ou d’un diplôme collégial. Les étudiantes et étudiants peuvent
suivre des cours à partir de leur domicile ou leur bureau et avoir accès à leurs cours quand
cela leur convient. L’apprentissage est facilité par l’instructrice ou instructeur qui est disponible
pour répondre aux questions, encourager la discussion sur des sujets du cours et fournir des
rétroactions. Le personnel enseignant et les condisciples du cours peuvent vivre n’importe où
au Canada, aux États-Unis ou dans d’autres pays (sur le Web, il n’y a pas de frontières).
Le Réseau optique de recherche et d’innovation de l’Ontario (ORION) est un réseau à
fibre optique ultra haute vitesse doté d’une technologie de pointe qui appartient à un
organisme sans but lucratif dédié à appuyer et faire avancer la recherche, l’apprentissage et
l’innovation. ORION connecte toutes les universités, la plupart des collèges, plusieurs hôpitaux
d’enseignement, des installations de recherche publiques et un nombre grandissant de conseils
scolaires de l’Ontario les uns avec les autres et à la grille mondiale des réseaux de recherche et
d’éducation (R&E). En tant que réseau R&E avancé de l’Ontario, ORION est un outil crucial qui
soutient et facilite la recherche, l’éducation, la collaboration et l’innovation dont tirent profit les
communautés de recherche, d’enseignement et d’apprentissage de l’Ontario. S’étendant sur
5800 kilomètres, c’est l’un des plus grands réseaux R&E dans le monde.
L’Ontario Council for University Lifelong Learning (OCULL) est une association professionnelle
du personnel administratif et praticien qui fait l’élaboration et la prestation de programmes
d’éducation permanente (menant à des grades ou non) dans les universités ontariennes. En
plus d’être un réseau collégial et un instrument pour le perfectionnement professionnel de ses
28
membres, l’OCULL défend la cause des apprenantes et apprenants adultes dans les universités
de l’Ontario.
Le Centre d’études indépendantes (CEI) a reçu du gouvernement de l’Ontario le mandat
de fournisseur désigné d’éducation à distance et d’évaluation GED dans la province. Le CEI
offre des cours crédités de l’Ontario en anglais et en français pour les niveaux de la 9e à la
12e année, ainsi que le Diplôme d’études secondaires de l’Ontario (DESO) et le Programme
d’évaluation GED. De plus, le CEI propose des cours d’anglais langue seconde (ASL) et un
éventail de services étudiants.
Les cours crédités ou non crédités et les services éducatifs exceptionnels du CEI habilitent les
étudiantes et étudiants à obtenir un diplôme d’études secondaires ou équivalent, à mettre
à niveau leurs compétences et à réaliser leurs objectifs scolaires et de carrière. Les cours
flexibles et accessibles du CEI permettent aux étudiantes et étudiants de poursuivre leur
éducation à leur façon, partout et en tout temps.
Contact North| Contact Nord est le réseau d’éducation et de formation à distance qui sert
l’ensemble de la province d’Ontario au Canada. Ce réseau est unique en Amérique du Nord,
quant à sa portée (sur une superficie de plus d’un million de kilomètres carrés, au service
d’une population de plus de 13 millions de personnes) et au grand nombre de fournisseurs
d’éducation et de formation qu’il soutient (24 collèges publics, 20 universités publiques et plus
de 250 fournisseurs d’alphabétisation, de formation de base et autres).
Le réseau propose 112 centres d’apprentissage en ligne dotés de personnel dans des
collectivités à travers la province, qui créent des carrefours locaux où les étudiantes et
étudiants peuvent se servir des technologies d’audioconférence, de vidéoconférence et
de webconférence pour avoir accès à une prestation synchrone de cours offerts par les
fournisseurs d’éducation et de formation.
Les étudiantes et étudiants peuvent aussi utiliser les postes de travail informatisés et la
connectivité Internet dans les centres afin de participer à des cours en ligne et d’avoir accès
à un éventail de services étudiants et d’information. Le principal mandat du réseau est de
répondre aux besoins d’éducation et de formation des Ontariennes et Ontariens vivant dans
de petites collectivités et des régions rurales et éloignées de la province, où sont situés
les centres d’apprentissage en ligne. Il met aussi l’accent sur le soutien aux besoins des
apprenantes et apprenants autochtones, grâce à 26 de ses 112 centres, qui sont implantés
dans des collectivités autochtones, et à un Centre d’excellence en éducation à distance et
apprentissage en ligne des Autochtones afin de soutenir les organismes de formation et les
collectivités autochtones.
Cet organisme joue un rôle important pour appuyer la prestation de la formation de base
et de l’alphabétisation partout dans la province, par l’intermédiaire de l’initiative ontarienne
d’alphabétisation et de formation de base de l’Apprentissage en ligne. Contact North | Contact
Nord fournit une plateforme de webconférence pour la prestation synchrone de ces cours
de formation, procure un soutien technique à l’égard de la plateforme, livre des services de
coordination aux fournisseurs de formation et héberge le site Web de l’Apprentissage en
29
ligne, la passerelle vers l’accès à la plateforme de webconférence et à l’information pour les
étudiantes et étudiants.
En vue de soutenir les étudiantes et étudiants actuels et éventuels, Contact North |
Contact Nord propose le seul portail étudiant à l’échelle de la province, qui présente plus
de 1000 programmes en ligne et plus de 18 000 cours en ligne offerts par des fournisseurs
publics d’éducation et de formation. L’organisme appuie aussi le secteur de l’éducation et
de la formation postsecondaires afin de développer la capacité d’apprentissage en ligne au
moyen de son portail du personnel enseignant et de formation, qui fournit des ressources et
de l’information au personnel administratif, enseignant et de formation, aux spécialistes de
la conception pédagogique et au personnel dans les domaines de l’éducation en ligne et à
distance.
En 2012, Contact North | Contact Nord célèbre sa 25e année d’exploitation continue. Ses services sont disponibles en français et en anglais, les deux langues officielles du Canada. Contact
North | Contact Nord a soutenu en 2010-2011 près de 34 000 inscriptions à des cours offerts
par des fournisseurs publics d’éducation et de formation de l’Ontario. Cet organisme, ayant
son siège social à Thunder Bay en Ontario, est une société à but non lucratif subventionnée
par le gouvernement de l’Ontario, par l’intermédiaire du ministère de la Formation et des Collèges et Universités.
Le Québec
En plus des programmes de TÉLUQ, d’autres programmes menant à un grade sont offerts par
le Collège Dawson, l’Université Laval, l’Université Concordia et l’Université de Montréal. Il y a
aussi un réseau collaboratif de collèges et d’universités appelé Comité de liaison interordres
en formation à distance (CLIFAD), qui coordonne les programmes collégiaux en français et en
anglais offerts partout au Québec. La majorité de ce travail cible les études de premier cycle,
quoiqu’un choix de programmes d’études supérieures axés sur les professions soit également
disponible en français.
KnowledgeOne est une entreprise d’éducation en ligne basée au Québec. Il fournit des
services d’apprentissage électronique, d’infrastructure et de soutien dans un environnement
personnalisé axé sur l’apprenante ou apprenant, qui sont offerts pour presque tous les types
d’étudiantes et étudiants. KnowledgeOne a élaboré des cours d’apprentissage en ligne pour
l’Université Concordia.
Le Canada atlantique
Quelques collèges et universités des provinces de l’Atlantique offrent des programmes
entièrement en ligne, alors que d’autres proposent des programmes qui sont donnés
partiellement en ligne et partiellement par le biais d’activités en classe.
Par exemple, la Cape Breton University (Nouvelle-Écosse) propose un MBA en développement
économique communautaire dans plusieurs lieux à travers le Canada, avec des cours à option
30
offerts en ligne. Tout comme la Memorial University (Terre-Neuve-et-Labrador), la Dalhousie
University (Nouvelle-Écosse) offre un MBA en ligne. De plus, cette université opère Dal Online
en tant que portail pour suivre des cours et des programmes en ligne. Elle propose en ligne
cinq programmes de maîtrise et deux grades de premier cycle : un baccalauréat en sciences et
un baccalauréat en travail social.
Le Nouveau-Brunswick a encouragé activement le développement de l’apprentissage en ligne
et cherché à attirer dans la province des universités privées en ligne. L’Université du NouveauBrunswick offre plusieurs programmes en ligne, et deux universités privées, la Yorkville
University et la University of Fredericton ont élaboré des stratégies ciblées sur les programmes
d’études supérieures qui ont habilité leur survie.
La Memorial University (Terre-Neuve-et-Labrador) offre une variété de programmes de
premier cycle et des cycles supérieurs et menant à des certificats et des diplômes. Quinze de
ces programmes de la Memorial University peuvent être suivis entièrement en ligne, et dix
programmes peuvent être suivis partiellement en ligne et complétés par quelques travaux de
cours effectués obligatoirement sur le campus.
La University of Prince Edward Island (Île-du-Prince-Édouard) offre cours en ligne d’éducation
permanente dans une gamme de matières ainsi que quelques programmes menant un
certificat. Aucun des programmes collégiaux ni des programmes universitaires menant à un
grade ne sont donnés en ligne.
L’avenir
D’abord les mauvaises nouvelles.
Le Canada compte sur son territoire des sociétés majeures qui ont un intérêt direct dans
la croissance de l’apprentissage en ligne. Ces dernières incluent de grandes entreprises de
téléphonie et de multimédias (Telus, Bell, Rogers, Shaw, Research in Motion, Desire2Learn,
Open Text, CAE et plusieurs autres), dont certaines produisent des applications
d’apprentissage pour les appareils de l’apprentissage mobile.
Mais ce qui manque vraiment dans ce domaine, du moins jusqu’ici, ce sont de solides
partenariats publics-privés (PPP) ciblés qui visent à élargir la portée de l’apprentissage en ligne
et à améliorer sa qualité. De tels partenariats, comme celui qui a été établi entre le système
du Kentucky Community et Technical College et Pearson aux États-Unis, peuvent avoir un
pouvoir de transformation. Cependant, il existe beaucoup d’hésitations partout au sein du
secteur public à s’engager dans des partenariats avec les entreprises privées, et ce manque
d’implication dans l’éducation postsecondaire au Canada ralentira probablement le rythme de
l’innovation.
En outre, un autre aspect négatif est la situation généralisée d’austérité et de prudence fiscale
qui s’installe dans une variété de sphères de compétence. Dans toutes les provinces plus
populeuses, les budgets ont subi une réduction en chiffres absolus des fonds disponibles pour
les collèges et les universités (pourtant, les investissements du secteur public
31
sont généralement inférieurs au taux d’inflation, alors que les coûts des établissements
d’enseignement s’accroissent), et les frais de scolarité des étudiantes et étudiants ont été
augmentés. Certains intervenants voient cette situation comme une occasion de changer
leurs établissements d’enseignement et d’inclure dans leur stratégie pour l’avenir plus
d’apprentissage en ligne. Mais ils ne pourront peut-être pas compter sur les gouvernements,
en raison des préoccupations actuelles de ces derniers à l’égard de l’infrastructure physique et
des dépenses en immobilisations.
Un facteur nuisible dans ce dossier est la persistance de l’unité Carnegie en tant que base
du financement de l’éducation postsecondaire. Cette mesure, mise au point dans les années
1920, cherche à relier le temps des travaux de cours et le temps en classe aux fonds
disponibles pour appuyer l’apprentissage des étudiantes et étudiants. Tant que persistera ce
modèle de financement, l’innovation et le changement seront inhibés par les tentatives de
mettre en œuvre des processus d’apprentissage du 21e siècle en se servant d’un modèle du
19e siècle.
Un fait tout aussi troublant est l’état de la gestion des technologies dans les établissements
d’enseignement postsecondaires. Souvent, les cadres supérieurs de ces institutions ne
possèdent pas les connaissances nécessaires pour soutenir l’utilisation des technologies de
l’apprentissage, et cela les mène parfois à se fier trop aux spécialistes des TI pour la prise
de décisions dans ce domaine. Toutefois pour toutes sortes de bonnes raisons, les PDI des
établissements d’enseignement postsecondaire ou leurs contreparties ont été préoccupés par
les questions de normes, de confidentialité et de sécurité. Ce sont des préoccupations tout à
fait légitimes. Mais tous les gens qui désirent utiliser des technologies innovatrices (comme
l’apprentissage mobile ou les réseaux sociaux) trouvent que leur service des TI est pour eux
plus un obstacle qu’un stimulant. Dans un des collèges communautaires, le iPad était encore
considéré dernièrement (en février 2012) par le PDI comme un « engouement passager ».
Et ce, malgré les preuves que les achats de tablettes surpasseront ceux des ordinateurs
personnels d’ici 2014 et que le iPad est la technologie qui détient le record de la rapidité de
vente de tous les temps.
Finalement, il y a un manque de mesures incitatives pour le personnel enseignant à l’égard
de l’élaboration de cours en ligne mobilisateurs, qui sont efficaces et réussis. Dans plusieurs
collèges et universités (mais pas tous), on accorde aux membres du personnel enseignant
un congé minimal pour activités professionnelles afin de les dégager de leurs tâches
habituelles pour qu’ils puissent concevoir, élaborer et déployer des cours et des programmes
d’apprentissage en ligne. Dans certains établissements d’enseignement, des spécialistes
expérimentés en conception pédagogique sont aussi mis à leur disposition pour les soutenir
dans leur travail; mais dans d’autres institutions, ils doivent se débrouiller seuls. Quelques
institutions ont des programmes appropriés et efficaces de perfectionnement du personnel
enseignant pour appuyer ce travail; ailleurs, de tels investissements sont limités. L’hypothèse
de base était de soutenir les membres du personnel enseignant désirant élaborer des cours
en ligne « lorsque c’est possible ». Jusqu’à ce que la vision des établissements d’enseignement
soit de considérer ce travail comme une base cruciale pour l’avenir, le personnel enseignant
continuera à penser que l’apprentissage en ligne n’est qu’une partie marginale de leur charge
de travail.
32
Et maintenant, voici quelques bonnes nouvelles.
Nous constatons la présence de signes que plus d’établissements d’enseignement voient
l’apprentissage en ligne comme une composante essentielle de leur stratégie, à mettre
au centre de leurs plans d’activités pour l’avenir. En dépit des contraintes, ils commencent
à identifier des programmes et des investissements qui pourraient faire augmenter les
inscriptions, la portée et le taux de réussite de leurs programmes. Ces institutions incluent
des universités (y compris les « nouvelles » universités) et des collèges. Cela fait partie d’une
tendance mondiale vers une vision de l’apprentissage en ligne en tant qu’une stratégie de base
pour la prochaine phase du développement de l’éducation postsecondaire.
Des domaines d’intérêt particuliers sont les services de santé complémentaires (spécialement
les services aux personnes âgées), les soins dans la collectivité, l’éducation, les loisirs et le
tourisme, ainsi que la formation en apprentissage. Des programmes de maîtrise en ligne
axés sur les professions ciblant les apprenantes et apprenants permanents (spécialement en
commerce et en santé) sont devenus très populaires, et les coûts de certains d’entre eux sont
couverts entièrement par les frais de scolarité.
La majorité des établissements canadiens d’enseignement postsecondaire commencent
maintenant à travailler avec le personnel enseignant pour cerner les soutiens dont ils ont
besoin et à faire de nouveaux investissements dans la technologie et la capacité de conception
pédagogique. Ils mettent aussi à profit leur accès aux REO pour accélérer l’élaboration des
cours et des programmes. Mais il reste encore un défi de taille à surmonter : la formation
systématique du personnel enseignant, particulièrement à l’égard de la pédagogie requise
pour optimiser l’application de la technologie.
Des établissements d’enseignement, notamment la University of British Columbia, la
University of Guelph, la Memorial University et plusieurs universités du Québec, ont regroupé
leurs unités de perfectionnement du personnel enseignant, le soutien aux technologies de
l’apprentissage et l’éducation à distance pour en faire une seule unité intégrée de soutien au
personnel enseignant et aux étudiantes et étudiants, appelée centre de l’enseignement, de
l’apprentissage et de la technologie ou un nom semblable. Souvent, ce ne sont pas seulement
des unités de soutien au personnel enseignant, mais aussi des centres d’innovation et
d’élaboration pour l’enseignement en ligne qui jouent un rôle essentiel pour faire transformer
des innovations créées dans des poches isolées en développements interinstitutionnels. Les
wikis de cours de la UBC en sont un exemple. Plus de 100 cours différents sont dotés de wikis
« ouverts » qui habilitent le personnel enseignant et les étudiantes et étudiants au sein de
l’université et au-delà à élaborer des sujets spécialisés ou des « grappes d’excellence », qui
sont associés à des cours précis.
De manière similaire, il existe de plus en plus d’exemples de l’intégration des technologies
Web 2.0 dans l’apprentissage en classe et l’apprentissage en ligne. Un des résultats de cette
démarche est la participation et la mobilisation rehaussée des apprenantes et apprenants pour
élaborer des contenus et démontrer leurs connaissances par le biais de wikis, de blogues et
de portfolios électroniques multimédias. Des exemples en Ontario sont présentés dans la série
Poches d’innovation de Contact North | Contact Nord.
33
Toutefois, ces développements se limitent encore à des enseignantes et enseignants
individuels ou, tout au plus, à d’uniques cours. La prochaine étape, qui est une autre indication
que le Canada est à l’aube d’un nouveau chapitre dans ce domaine, aura lieu lorsque des
programmes entiers commencent à évoluer vers un mélange sophistiqué d’enseignement
en ligne et en face-à-face qui se concentre sur les avantages uniques que peut procurer
le campus, alors que l’apprentissage en ligne implique concurremment les apprenantes et
apprenants dans l’utilisation créative de la technologie au sein de disciplines particulières.
Quelques établissements d’enseignement canadiens, comme la UBC, l’Université d’Ottawa et la
McMaster University et la Memorial University, sont sur le point de le faire.
De nouvelles institutions sont en train de voir le jour. L’Institut ontarien de l’enseignement
en ligne pourrait bien devenir un porte-étendard d’une nouvelle approche à l’égard
de l’apprentissage en ligne au Canada. Une focalisation renouvelée sur la qualité de
l’apprentissage en ligne est évidente également dans le travail des organismes d’assurance de
la qualité partout au Canada, dont la majorité a adopté maintenant des normes particulières
d’assurance de la qualité en matière d’apprentissage en ligne, se basant sur des normes
internes (Colombie-Britannique) et des lignes directrices adoptées par de nombreux
organismes d’accréditations américains, qui ont été élaborées par la WICHE Cooperative for
Educational Technologies, un réseau propulsé par ses membres et dédié au développement de
l’apprentissage en ligne et aux pratiques exemplaires aux États-Unis.
Il y a aussi de robustes développements importants en dehors des accords institutionnels
pour l’éducation publique, notamment : la création de la Canadian Society for Training et
Development (CSTD) qui se veut le porte-parole des professionnelles et professionnels
au Canada), l’adoption significative de l’apprentissage en ligne par des entreprises et des
fournisseurs privés de formation professionnelle et l’adoption de l’apprentissage en ligne
par le gouvernement du Canada, particulièrement pour les militaires et le perfectionnement
professionnel de la fonction publique21.
Ces signes positifs suggèrent la probabilité que des exemples phares de pratiques innovatrices
apparaîtront partout au Canada : entre autres, l’usage innovateur de l’apprentissage mobile
(University of Ontario Institute of Technology) par des entreprises ainsi que les Forces
canadiennes, l’utilisation puissante de la REO pour le transfert et la reconnaissance des
crédits (Open Educational Resources University, ou OERu), et la programmation innovatrice
d’un éventail d’établissements d’enseignement et d’organisations. À mesure que les
organisations voient l’apprentissage en ligne comme une mission cruciale pour leur avenir, ces
développements s’accéléreront. Lorsque les gouvernements abandonneront le financement
de base se fondant sur les unités Carnegie pour un financement basé sur les résultats de
l’éducation publique, comme le promet maintenant le gouvernement de l’Alberta, davantage
d’innovations pourront se produire.
Certains établissements d’enseignement détermineront que l’apprentissage en ligne n’est
pas un choix viable pour eux. Ce sera le cas particulièrement pour les petites institutions
d’arts libéraux, dont la stratégie de base est de tisser des relations personnelles avec leurs
apprenantes et apprenants. Mais même pour ces derniers, l’apprentissage mixte sera la norme
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Consulter une liste des cours en ligne offerts pour la fonction publique dans le site Web à l’adresse http://www.csps-efpc.gc.ca/cat/oco-eng.asp.
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pour tous les cours, comme il l’est déjà dans beaucoup d’établissements d’enseignement au
Canada.
L’apprentissage en ligne au Canada à l’aube d’un nouveau chapitre
Cet examen de l’état actuel de l’apprentissage en ligne au Canada suggère que nous sommes
dorénavant à l’aube d’un nouveau chapitre. Le Canada a une vigoureuse communauté
d’apprentissage en ligne qui a fait des gains malgré l’absence d’une perspective stratégique
sur l’apprentissage en ligne établie au sein des gouvernements et de certains établissements
d’enseignement. La plupart des cours ont été élaborés par les adopteurs précoces et les
suiveuses et suiveurs de la première heure. Pour progresser vers les prochaines étapes, des
changements apportés aux soutiens offerts au personnel enseignant et une nouvelle base pour
le financement de l’éducation postsecondaire seront nécessaires afin que le Canada puisse
« bondir » vers des taux d’adoption plus élevés à l’égard de l’apprentissage en ligne. Il est
impératif aussi pour une telle stratégie qu’il se produise une vaste adoption de l’apprentissage
en ligne par les institutions, à titre d’une exigence stratégique de base pour leur croissance.
Si l’absence d’accords financiers modifiés, d’une perspective stratégique et de soutiens au
personnel enseignant persiste, l’apprentissage en ligne au Canada continuera de croître
à pas de tortue, et l’innovation dépendra des individus et de petites équipes plutôt que
de la stratégie institutionnelle. Vu les données démographiques du Canada, ses défis
économiques et la position concurrentielle du pays, cela pourrait ne pas être suffisant pour
que l’apprentissage en ligne apporte la contribution qu’elle pourrait faire au développement
socioéconomique du pays.
Un accroissement de la collaboration entre les établissements d’enseignement au Canada
sera primordial pour l’avenir : davantage de programmes conjoints, de ressources éducatives
ouvertes partagées et de mise en commun du perfectionnement du personnel enseignant.
Il sera crucial également d’étendre les partenariats et les alliances des établissements
d’enseignement à l’échelle internationale, permettant ainsi à des institutions canadiennes
d’offrir des programmes en conjonction avec des institutions du monde entier.
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