Du signalement à la mise en place du mandat
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Du signalement à la mise en place du mandat
Atelier 3 Du signalement à la mise en place du mandat déroulement de la procédure et critères utilisés Catherine Charpilloz, assistante sociale APEA Jura Aude Montandon, juriste et membre extaordinaire APEA Jura bernois Le déroulement de la procédure 1. 2. 3. 4. 5. L’avis à l’autorité (art. 443 CCS) L’ouverture de l’instance L’examen de la compétence (art. 444 CCS) Les mesures provisionnelles (art. 445 CCS) Les preuves (art. 446 al. 2, 2ème phrase et 447 à 449 CCS) 6. La décision 7. Le recours Objectifs de l’atelier • Présenter quelques étapes choisies du déroulement de la procédure plus en détails • Comparer/mettre en évidence les similarités et les différences entre les cantons du Jura et de Berne Sommaire Le signalement L’évaluation sociale Le rapport d’enquête sociale Le droit d’être entendu La décision de l’APEA Le recours Le signalement (l’avis de détresse) Droit et obligation d’effectuer un signalement Art. 443 A. Droit et obligation d'aviser l'autorité 1 Toute personne a le droit d'aviser l'autorité de protection de l'adulte qu'une personne semble avoir besoin d'aide. Les dispositions sur le secret professionnel sont réservées. 2 Toute personne qui, dans l'exercice de sa fonction officielle, a connaissance d'un tel cas est tenue d'en informer l'autorité. Les cantons peuvent prévoir d'autres obligations d'aviser l'autorité. L’anonymat de l’auteur du signalement est-il possible? • L’anonymat d’une personne qui fait un signalement ne peut pas être garanti de manière absolue. • Pesée des intérêts entre protection des données de l’auteur du signalement et droit de la personne signalée à savoir qui a fait l’avis la concernant. APEA du Jura bernois / 2014 Forme du signalement • Le signalement est une démarche, sous forme de communication écrite ou orale, par laquelle une personne, une autorité, un service, etc. informe l’APEA que la situation d’une ou plusieurs personnes nécessite (peut-être) son intervention. • Aucune forme spécifique de signalement n’est exigée par la loi. • En pratique, l’APEA exige en principe que le signalement soit fait sous forme écrite (par courrier daté et signé ou courriel si la provenance est sûre). • http://www.jgk.be.ch/jgk/fr/index/kindes_erwachsenensc hutz/erwachsenenschutz/gefaehrdungsmeldung.html APEA du Jura bernois / 2014 Contenu du signalement • Coordonnées de la personne en difficulté (nom, prénom, adresse; parents, s’il s’agit d’un mineur) • Éléments de faits se rapportant à la mise en danger de la personne signalée et à son besoin d’aide • Éventuelles démarches déjà effectuées • Toutes autres informations paraissant utiles Plus le signalement est complet et précis, plus vite l’APEA peut apprécier s’il y a matière à intervenir et, s’il y a lieu, prendre les mesures urgentes qui s’imposent. APEA du Jura bernois / 2014 • Un signalement est-il indispensable à l’ouverture d’une procédure de protection de l’enfant et de l’adulte? Un signalement n’est pas indispensable à l’ouverture d’une procédure de protection de l’enfant ou de l’adulte. • Qui réceptionne le signalement? Le signalement s’adresse à l’autorité compétente (APEA ou tribunal). Le cas échéant, il faut le transmettre à qui de droit. • Pourquoi faut-il examiner un tel avis? Le but de l’examen est de clarifier si l’APEA doit ouvrir une procédure formelle de protection ou pas et, le cas échéant, si elle est compétente. • Comment traiter un tel avis? Quelles sont les questions qui se posent à ce stade? Il s’agit de clarifier le contexte (qualité et crédibilité de l’avis) afin de pouvoir décider s’il convient d’entrer en matière. • Existe-t-il un droit permettant à la personne à l’origine du signalement d’être informée de la suite donnée à cet avis? D’un point de vue juridique, il n’existe aucun droit. Cependant, il faut se demander si, dans des cas particuliers, il est pertinent de donner quelques informations APEA du Jura bernois / 2015 • Comment faut-il procéder lorsqu’il existe un danger aigu? L’action doit primer sur le formalisme! En cas de grave danger, les aspects formels doivent être relégués au second plan. La protection de l’enfant ou de l’adulte concerné constitue la priorité absolue. Ne rien faire a également des conséquences! • Que faire si le signalement, après examen, ne contient pas d’éléments permettant d’ouvrir une procédure formelle? Les résultats de l’examen sont consignés au dossier. Au terme de l’examen du signalement, l’APEA informe en principe l’autorité, l’institution ou la personne concernée, précisant qu’il n’apparaît pas nécessaire de donner suite à l’avis. APEA du Jura bernois / 2015 • Que se passe-t-il après l’ouverture formelle d’une procédure? L’APEA mandate une enquête sociale: L’APEA du Jura mandate généralement son secteur «évaluation» pour effectuer les enquêtes sociales mais peut également faire appel, en protection de l’enfant, aux services sociaux régionaux et au Tribunal des mineurs pour des enquêtes et évaluations sociales. L’APEA du Jura bernois mandate en principe une enquête sociale auprès du service social du domicile de la personne qui a besoin d’aide APEA du Jura bernois / 2015 Les différences de pratique en bref • Formulaires d’avis de détresse officiels dans le canton de Berne et pas dans le canton du Jura • Enquête préliminaire effectuée par l’APEA du Jura lorsque les éléments du signalement ne sont pas suffisants et pas à l’APEA du Jura bernois • Enquêtes sociales réalisées par le «secteur évaluation» de l’APEA du Jura et par le service social du domicile de la personne concernée à l’APEA du Jura bernois APEA du Jura bernois / 2014 L’évaluation sociale APEA du Jura bernois / 2014 Définition Dictionnaire Le Robert Evaluer =«porter un jugement de valeur, le prix de (1er sens) =«juger approximativement» (2e sens) La synthèse d’évaluation La synthèse d’évaluation est composée de deux éléments: 1) L’information: «ce qui est» constaté de façon immédiate, ce qui fait l’objet d’investigation, ce qui est réel tel qu’il est perçu, ce à partir de quoi on évalue. 2) Les critères: «ce qui doit être», la norme, l’idéal, ce qui joue le rôle de norme, de modèle, ce en fonction de quoi on évalue l’objectif poursuivi. C’est l’addition de ces deux éléments qui donne la synthèse d’évaluation. Objet de l’évaluation L’objet de l’évaluation est le danger encouru par la personne. Composantes: Fonctionnement de la personne concernée Capacités de son entourage (parents, conjoints, etc.) Environnement familial Intervention des professionnels Principales étapes du processus d’évaluation 1. Enoncer clairement l’objectif de l’évaluation (vérifier la pertinence de l’objectif par rapport à la décision à prendre) oui Les critères valides par rapport aux objectifs donnés sont-ils énoncés? non 2. Rechercher et choisir des critères valides 3. Déterminer les informations pertinentes à recueillir en regard aux critères choisis Les informations nécessaires sont-elles données de façon fiable? non oui 4. Déterminer une stratégie de recueil de l’information 5. Recueillir l’information de façon fiable (entretiens, sources extérieures, observations…) 6. Confronter l’information requise aux critères étalonnés 7. Formuler les conclusions de façon précise et claire; elles sont destinées à l’auteur de la prise de décision Finalités d’une évaluation 1. Apprécier la gravité du danger 2. Activer la dynamique de changement (finalité prospective); ressources 3. Prendre de la distance 4. Optimiser l’intervention 5. Aider à la décision 6. Partager la responsabilité diagnostique; partage de la responsabilité par la pluridisciplinarité Questions à se poser Contenu du mandat Comment puis-je obtenir les informations nécessaires? Comment et où vais-je rencontrer les personnes? Comment? Avec quelles personnes et dans quelle composition vais-je prendre d’abord contact? Accompagnement par une personne de confiance? Quelles sont les personnes qui peuvent être interrogées? Qui puis-je ou dois-je interroger? Que faire si les personnes ne se présentent pas à l’entretien? Le rapport d’enquête sociale APEA du Jura bernois / 2014 Délais de remise du rapport En principe Pour les enfants: 3 mois Pour les adultes: 2 mois Exceptions possibles en fonction des situations: urgence, complexité, nombre de personnes concernées, etc. Dans tous les cas: le Service social doit demander une prolongation de délai à l’APEA avec quelques lignes d’explication s’il n’arrive pas à rendre le rapport à temps (un courriel suffit). Fonctions du rapport d’enquête • Fonction directe: moyen de preuves • Fonction indirecte: le mandat rend possible le contact avec les personnes, problèmes et ressources introduit des processus de changements chez les gens signale un pas dan la procédure rend le travail social transparent et public «carte de visite» du travail social et des travailleurs sociaux Contenu du rapport social Modalités d’investigation Situation personnelle et familiale Faits recueillis Manière dont l’intéressé perçoit la problématique Appréciation de nature professionnelle des difficultés constatées Raisons pour investigations complémentaires Appréciation de la situation de mise en danger Bilan des ressources propres de la personne concernée Appréciation du besoin de soutien et d’encadrement Synthèse Recommandation Le droit d’être entendu APEA du Jura bernois / 2014 Art. 447 E. Droit d'être entendu 1 La personne concernée doit être entendue personnellement, à moins que l'audition personnelle ne paraisse disproportionnée. 2 En cas de placement à des fins d'assistance, elle est en général entendue par l'autorité de protection de l'adulte réunie en collège. La décision de l’APEA L’APEA va rendre sa décision sur la base: du rapport d’enquête sociale qui aura été fait ; d’autres éventuels moyens de preuve tels qu’un rapport d’expertise par ex. ; de l’audition de la personne concernée. Le recours Art. 450 ss CCS en lien avec les art. 65 ss LPEA Les décisions de l’APEA peuvent faire l’objet d’un recours devant le juge compétent. Le Tribunal de protection de l’enfant et de l’adulte (TPEA) est l’instance de recours dans le canton de Berne (art. 65 LPEA) La Cour administrative du Tribunal cantonal est l'autorité de surveillance de l'autorité de protection. Elle est également l'instance judiciaire de recours pour les décisions de cette autorité (art. 21 al. 1 et 2 LOPEA) En principe, délai de recours de 30 jours dès la notification de la décision mais 10 jours en matière de PAFA. Le recours a un effet suspensif, sauf si l’APEA ou l’instance judiciaire de recours n’en décide autrement. En matière de PAFA, le recours ne doit pas être motivé. APEA du Jura bernois / 2014