Avion ravitailleur - Avionique

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Avion ravitailleur - Avionique
Avion ravitailleur
Extrait du Avionique
http://avionique.free.fr/spip.php?article1064
Avion ravitailleur
- Fiches techniques - Chasseur/Bombardier -
Date de mise en ligne : dimanche 9 mars 2008
Description :
Le ravitailleur est généralement un gros porteur adapté pour emporter du carburant et qui a pour principale mission l'alimentation en carburant des aéronefs à
réaction qui parcourent de longues distances . . .
Aujourd'hui tout pilote d'avion de combat pratique régulièrement le ravitaillement en vol . . .
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Le ravitaillement en vol constitue aujourd'hui un exercice que tout pilote d'avion de combat pratique régulièrement.
Un peu d'histoire
Le premier ravitaillement en vol de l'Histoire a commencé par la témérité de quelques cascadeurs lorsque le 21
novembre 1921, au-dessus des côtes de la Californie, un homme passe d'un biplan à un autre avec un bidon de 20
litres de carburant et va verser son contenu dans le réservoir de l'avion qui l'accueille.
Dans les années 1920, les premiers essais de ravitaillement d'avion à avion ont lieu, cependant il s'agissait plus d'un
exercice "sportif" destiné à établir des records que d'une procédure opérationnelle. L'exercice consistait à lancer un
tuyau que le pilote de l'avion à ravitailler introduisait lui même dans l'ouverture de ravitaillement normale de son
avion. Il s'agissait donc d'une manoeuvre relativement dangereuse. En 1923, un biplan DH-4B britannique vola
pendant 37 heures d'affiliée grâce à plusieurs répétitions de cette opération.
En 1935, les frères Key inventent un procédé plus sûr, ancêtre des systèmes actuel.
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Le ravitaillement au vol était au point en 1940, mais curieusement, aucun des belligérants ne s'en est servi. Pourtant,
il aurait permis de résoudre l'un des plus gros problèmes des forces alliées : l'absence de chasseurs disposant d'une
allonge suffisante pour escorter les bombardiers stratégiques dans leurs missions.
Une autre solution à ce problème fut envisagée à la fin de la guerre, sous la forme de chasseurs "parasite", comme
le McDonnell XF-85 Goblin emportés par un bombardier Convair B-36 Peacemaker qui fut testé en vol en 1948.
Mais à ce moment, les décideurs militaires songèrent enfin au ravitaillement en vol comme solution beaucoup plus
sûre.
Les appareils ravitailleurs
Les ravitailleurs sont généralement des gros porteurs adaptés pour emporter jusqu'à 90 tonnes de carburant. Les
constructeurs de ces avions spécifiques sont américains, russes et européens. Les ravitailleurs peuvent aussi
provenir de l'aviation civile. Ils sont alors transformés pour les besoins militaires. D'anciens bombardiers et avions de
transport de troupes et de matériels sont aussi convertis en ravitailleurs, comme c'est le cas en France, avec certains
Transall C-160 . Les gros ravitailleurs sont généralement modulables. Ils sont en mesure de transporter toutes
sortes d'équipements ou d'accueillir un hôpital de bord.
Ravitailler pourquoi ?
Les ravitailleurs ont pour principale mission d'alimenter en carburant les aéronefs à réaction qui parcourent de
longues distances. Cela concerne en premier lieu les petits avions comme les chasseurs, surtout lorsque ceux-ci
sont projetés sur les théâtres extérieurs, mais aussi certains bombardiers stratégiques.
Il faut savoir qu'un avion de chasse consomme environ 20% de son kérosène entre sa phase de décollage et son
rythme de croisière, soit lors des 10 premières minutes de vol. La « post combustion » qui permet de fortes
accélérations au départ de l'appareil ou lors des phases de combats aériens, est extrêmement gourmande en
carburant. La consommation est d'autant plus forte en fonction de certaines conditions météorologiques, par
exemple les fortes chaleurs. Elle varie aussi en fonction de l'altitude à laquelle l'avion vole et, bien sûr, de la charge
qu'il porte sous ses ailes (réservoirs supplémentaires, armement, etc.).
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Compte tenu de toutes ces variables, dans les meilleures conditions, l'autonomie en kérosène d'un chasseur
n'excède pas les deux heures.
C'est pourquoi les ravitaillements en vol sont d'une importance cruciale pour les nations qui souhaitent conserver leur
autonomie opérationnelle. En effet, les ravitailleurs permettent un gain de temps considérable, une discrétion et une
sécurité accrue pour les chasseurs et bombardiers qui effectuent des missions sur longues distance : ils n'ont pas
besoin de se poser sur un aérodrome étranger.
Le ravitaillement en vol est une nécessité pour les vols très longs liés à certaines missions :
l'augmentation du rayon d'action, par exemple pour permettre :
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à des avions de chasse de rejoindre un théâtre d'opération à grande distance
à des bombardiers stratégiques d'atteindre leur cible.
le maintien en vol de certains avions au dessus de territoires hostiles (patrouille ou missions d'intelligence
électronique par exemple).
le convoyage d'un continent à l'autre.
Techniques du ravitaillement
Deux systèmes concurrents existent pour l'avion ravitailleur, qui possède :
une perche rigide rétractable commandée par un opérateur (boom and receptacle) venant s'encastrer dans un
raccord femelle de l'appareil ravitaillé. Ce système est en vigueur dans l'armée de l'air américaine et dans l'armée de
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l'air française.
Le même système , se terminant par un tuyau souple (hose) et un panier (Drogue) en forme d'entonnoir dans
lequel l'avion ravitaillé vient placer sa propre perche de ravitaillement escamotable, utilisé entre autres par l'Armée
de l'Air française.
un ou plusieurs tuyaux souples (enroulés dans une nacelle au repos) terminés par une sorte d'entonnoir stabilisé
aérodynamiquement dans lequel l'avion ravitaillé vient placer sa propre perche de ravitaillement escamotable. Ce
système (appelé tuyau et panier ou probe and drogue) est utilisé entre autres par l'Armée de l'Air française.
Les hélicoptères peuvent également être ravitaillés en vol, certains modèles disposent à cet effet d'une longue
perche située au bas du fuselage et allant suffisamment loin devant l'appareil pour éviter que les pales du rotor
principal n'interfèrent avec la tuyauterie du ravitailleur.
Comment ça marche ?
Le principe du ravitaillement en vol est relativement simple. Il faut deux avions. Le premier va servir de ra vitailleur et
le second va venir se servir (sans payer...)
Doté d'autonomies records, le ravitailleur se rend à très haute altitude sur des zones de « rendez-vous », sortes de
points étapes sur la route des chasseurs et des bombardiers.
Là, certains modèles sont capables de livrer du kérosène simultanément à deux avions de combats, et ce, en moins
de 10 minutes. L'opération s'effectue à l'aide de perches rétractables ou de tuyaux souples, dont la terminaison se
fixe sur un bras situé à l'avant du fuselage de l'avion de chasse.
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Les principaux ravitailleurs
Airbus A330 MRTT (Multi Role Tanker/Transport) : capacité d'emport de 111 tonnes de carburant destiné au
ravitaillement et le débit nominal de livraison d'une perche est d'environ 4560 litres/minute à 50 psi (pound per
square inch), avec un débit maximum d'environ 5700 litres/minute.
Airbus A310-300 MRTT peut recevoir jusqu'à cinq réservoirs supplémentaires associés en soute.
Boeing KC-767 Stratotanker : un dérivé de la Famille B767 concurrent de l'Airbus A330 MRTT
Boeing KC-135 Stratotanker : dérivé du Dash 80 et cousin germain du Boeing 707 (qui est lui-même utilisé
comme ravitailleur dans de nombreux pays). Capacité d'emport de 92 tonnes de carburant destiné au ravitaillement.
L'Armée de l'Air utilise 11 Boeing C-135FR et 3 Boeing KC-135 Stratotanker .
Boeing KC-10 Extender : dérivé du McDonnell Douglas DC-10 . Capacité d'emport de 158 tonnes de carburant
destiné au ravitaillement.
Lockheed KC-130 Hercules : capacité d'emport de 20 tonnes de carburant destiné au ravitaillement.
C160 Transall : capacité d'emport d'environ 20 tonnes de carburant destiné au ravitaillement.
L'A400M pourra aussi faire du ravitaillement.
L' Iliouchine 78 : dérivé de la version de transport militaire Iliouchine Il-76 .
Sources : Wikipédia, Armée de l'Air, aviation-fr.info , EADS
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