PROTHÈSE DE HANCHE de vraies avancées

Date : AVRIL 16
Page de l'article : p.96
Journaliste : Isabelle Gonse
Pays : France
Périodicité : Mensuel
OJD : 355619
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I
progrès
PROTHÈSE DE HANCHE
de vraies avancées
Arthrose, fracture du col du fémur... Près de
150000 personnes se font opérer chaque année
pour se faire poser une prothèse de hanche.
L'intervention et la récupération sont maintenant
beaucoup moins lourdes.
NOTRE EXPERT
••UV DR MOULAY MÉZIANE
•
_ ll chirurgien orthopédiste, spe• * «i CT ciahste de la hanche, cliniques
•£. A Capio a Domont et Claude^ <y
Bernard a Ermont (95)
tions d'acide hyaluromque o u de corticoïdes peuvent soulager quelques
mois, maîs laprothèse devient un jour
nécessaire », explique le Dr Moulay
Méziane, chirurgien orthopédiste.
L
De la céramique
qui ne s'use pas
orsque l'articulation de la
hanche est touchée par l'arthrose, lc cartilage qui joue
lc rôle d'amortisseur entre la tête
du fémur et la cavité du bassin où
elle s'emboîte (le cotylc) se détériore. Et la douleur et les difficultés
à marcher surviennent. « Les injec-
Depuis 2014,1ANSM (Agence nationale de sécurité des médicaments)
déconseille les prothèses « tout mètal », suite à dcs cas d'intoxication.
« Elles sont incassables et inusables
maîs elles libèrent des particules de
chrome et de cobalt dans le sang, à
l'origine d'inflammations et d'allergies graves, maîs heureusement rares,
qiu obligent à les retirer d'urgence »,
souligne le Dr Méziane.
Les prothèses comportant une tête
dure (métal ou céramique) et un cotyle en polyéthylèue sont les plus utilisées actuellement. Leur durée de
vie est de 12 à 25 ans, la partie en
plastique finissant par s'user et par
abîmer l'os. Elles conviennent plutôt
aux personnes âgées. Les prothèses
« tout céramique », ne présentant aucun risque d'usure ou d'allergie, ont
de plus en plus la faveur des chirurgiens. Seul inconvénient, le risque de
casse en cas de chocs répétés, si l'on
saute beaucoup, par exemple.
Une chirurgie mini-invasive
Moins traumatisante que la voie arrière ou dc côtè, car clic ne coupe ni
muscle, ni os, la voie antérieure est
de plus en plus pratiquée. L'opération dure moins d'une heure, sous
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PASCALE, 57 ans, opérée
il y a quelques mois
^.
Je refais tout comme avant!
Du fait de mes origines
bretonnes et d'une
pratique sportive
assidue, j'ai souffert
d'arthrose de hanche
tôt, comme ma mère
et mon frère. Depuis
un an, la douleur est
devenue plus vive,
surtout la nuit, et j'ai
décidé de me faire
ET APRÈS?
• On pe ut conduire:
10 jours après la
pose de la prothèse.
• Nagei, faire du
vélo: 3 semaines.
• Courir, faire
sagym,du
yoga: 2 mois.
• Reprendre
son activité
professionnelle :
3 semailles
au moins.
opérer. Le chirurgien
a utilisé la technique
mini-invasive et
j'ai choisi/'anesthésie
générale. Dès ma
sortie, Z jours après
l'opération, je marchais
avec une seule canne,
et une semaine après,
j'assistais deux heures
debout à un concert!
rachianesthésie (on endort le bas du
corps) qui s'estompe en deux heures.
« Cette technique mim-invosive laisse
juste une cicatrice verticale de 6-8 cm
à l'avant de la cuisse. ll peut y avoir
un petit hématome, maîs le plus souvent, la pose d'un drain n'est pas nécessaire, observe le Dr Méziane. Le
risque de luxation (prothèse qui se
déboîte) est nettement réduit par rapport aux autres techniques. »
Une récupération
postopératoire plus rapide
Dès le soir de l'intervention, le patient marche avec l'aide d'un kinésithérapeute. Habituellement de
8 j ours, la durée d'hospitalisation est
réduite à 2 ou 3 jours avec la technique mini-invasive. Certains etablissements la pratiquent même en ambulatoire. « Une personne en bonne
forme, qui habite à moins d'une heure
et demie de la clinique ct qui ne vit
pas seule, peut repartir chez elle le
soir même. Après un suivi téléphonique rapproché, je la revois au bout
de 6 jours », précise le Dr Méziane.
Huit fois sur dix, la kinésithérapie
n'est pas nécessaire, la marche servant dc réèducation.
i
ISABELLE GONSE
CAPIO2 1917217400501