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G Model ARTICLE IN PRESS Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique Résumés des communications particulières Mardi 10 novembre 2015 de 08 h 00 à 10 h 00, amphithéâtre Bordeaux Communications particulières genou – Modérateurs : Frédéric Chatain (Grenoble), Jean-Yves Jenny (Illkirch-Graffenstaden) 23 Analyse morphométrique du fémur distal – la pièce fémorale des PTG devrait être plus trapézoïdale Michel Bonnin ∗ , Mohamed Saffarini , Axel Schmidt Centre orthopédique Santy, 24, avenue Paul-Santy, 69008 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Bonnin) Introduction Depuis Hitt en 2003 (JBJS Am), la morphologie du fémur distal a été étudiée à travers son « aspect-ratio » (AR) (large–étroit) avec en conséquence l’introduction sur le marché de fémurs étroits ou « gender-knee ». En 2010, Mahfouz (CORR) introduit la notion de « trapezoïdicity-ratio » (TR) montrant que certains fémurs sont « rectangulaires » et d’autres « trapézoïdaux », c.-à-d., larges en arrière et étroits en avant. But de l’étude Étudier le TR des fémurs arthrosiques et des pièces fémorales des PTG et l’influence du TR sur le risque de surdimensionnement prothétique. Matériel 1 – Série consécutive de 114 PTG (64 femmes, 50 hommes, 80 AFTI, 16 AFTE, 8 arthroses globales, 6 AFP, 4 nécroses). Âge : 72A7 ans, poids : 81A kg et taille : 168 cmA10. Prothèse postéro-stabilisée HLS-Noetos (Tornier) avec plateau fixe et symétrique. 2 – Mesures sur le scanner préopératoire au niveau de la coupe axiale correspondant à la coupe fémorale distale-diamètre fémoral médiolatéral postérieur (MLP) et antérieur (MLA) et antéropostérieur (AP). Calcul du TR = MLP MLA et du AR = ML AP. Mesure de l’angle de rétrécissement fémoral médial (ARM) et latéral (ARL) (entre bords du fémur distal et la perpendiculaire à la ligne bicondylienne postérieure). Étude des débords prothétiques en zone MLA. 3 – Comparaison des groupes avec (SDF) ou sans débords fémoraux (DF). 4 – Numérisation 3D et mesures sur explants : Nexgen-Zimmer, LCS-Depuy, Scorpio-Stryker, Vanguard-Biomet et Noetos-Tornier. Résultats La variabilité de « trapézoïdicité fémorale » est importante dans la population : TR = 1,21A0,08 (1,06 à 1,45) ARM = 9,9◦ A5 (0◦ à 24◦ ), ARL = 5,5◦ A7 (−15◦ à 22◦ ). Soixante-sept pour cent des patients présentaient un débord en zone MLA, en moyenne de 2,2 mmA4. Les patients avec débord avaient des fémurs plus étroits (AR = 1,15A0,07 et 1,19A0,06 dans les groupes SDF et DF + p < 0,001) et plus trapézoïdaux (TR = 1,23A0,08 et 1,19A0,09 dans les groupes SDF et DF + p < 0,001). Dans l’étude multivariée, les facteurs de risques de DF étaient – fémurs étroits (p = 0,001), trapézoïdaux (p = 0,002) et valgus (p = 0,032). Plus de débords étaient observés chez les femmes mais après ajustement cette variable n’était pas significative (p = 0,137). Les implants étudiés étaient souvent insuffisamment trapézoïdaux pour s’adapter au fémur osseux. TR pour Nexgen = 1,24, LCS = 1,05, Scorpio = 1,12, Vanguard = 1,18 et HLSNoetos = 1,11. L’ARM était respectivement : 4,2◦ , 0◦ , 0◦ , 3,3◦ et 0,6◦ . L’ARL était respectivement : 8,1◦ , 0◦ C, 0◦ , 3◦ , et 1◦ . Conclusion Cette étude montre que les variations de morphologie fémorale ne se limitent pas à large–étroit et que la trapézoïdicité rectangulaire–trapézoïdal ne peut être ignorée. Les débords fémoraux s’observent pour les fémurs trapézoïdaux. La plupart des implants actuels sont adaptés aux fémurs rectangulaires. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme), (versement par une firme à une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.003 24 Analyse de la fiabilité et la reproductibilité de la mesure de la rotation fémorale distale par IRM contre gold standard tomodensitométrique Matthieu Ollivier ∗ , Stelzlen Camille , Philippe Boisrenoult , Nicolas Pujol , Philippe Beaufils IML, boulevard Sainte-Marguerite, 13009 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Ollivier) Introduction Des publications récentes concernant les systèmes d’instrumentation sur mesure dans les PTG font état d’une grande variabilité dans le positionnement en torsion des guides de coupes et implants fémoraux. Notre hypothèse dans cette étude était que l’IRM ne permettait pas une définition fiable et reproductible de la torsion fémorale distale comparée au gold standard tomodensitométrique. Méthodes Les dossiers de 50 patients ayant bénéficiés d’une évaluation IRM et TDM de leur(s) genou(x) ont été analysés par deux évaluateurs indépendants, à deux dates distinctes, avec procédure d’aveugle. Les critères d’inclusion étaient : patients âgés 1877-0517/$ – see front matter RCOT-1448; No. of Pages 121 G Model 2 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx de 18 à 85 ans, ayant bénéficié d’une double évaluation IRM et TDM de leur(s) genou(x) sans matériel ou atteinte arthrosique compromettant l’analyse des images. Les paramètres mesurés correspondaient à deux définitions de l’angle condylien fémoral postérieur – chirurgical et anatomique. Résultats L’angle de torsion anatomique moyen TDM était de 6,1A1,6◦ (1,9 8722 + 9,1◦ ) et l’angle anatomique moyen IRM de 6A1,9◦ (1,7 8722 + 11,4◦ ), p = 0.5. L’angle chirurgical moyen TDM était de 3A1,6◦ (0,4 8722 + 6,6◦ ) contre 2,8A1.6◦ (–1,5 8722 + 6,2◦ ), p = 0,7. Analyse de la fiabilité : la différence moyenne intraobservateur en analyse IRM et scanner était de 1,4A1,2◦ , soit 28 ± 29 % d’écart entre les analyses pour l’axe anatomique et 1,2A0,9◦ , soit 60,2A79,6 % d’écart entre les analyses pour l’angle chirurgical. Analyse de la reproductibilité : la différence moyenne inter-observateur en analyse IRM 1,6A1,2◦ , soit 32A30 % d’écart entre les analyses pour l’angle anatomique et 1,5A1,1◦ , soit 68A67 % d’écart entre les analyses pour l’angle chirurgical. La différence moyenne inter-observateur en analyse scanner était 1,1A0,9◦ , soit 19A18 % d’écart entre les analyses pour l’angle anatomique et 1,6A1◦ , soit 39A25 % d’écart entre les analyses pour l’angle chirurgical. La différence moyenne intra-observateur entre les deux dates d’analyses étaient pour l’IRM de 0,8◦ A1,3◦ , soit 16A40 % d’écart pour l’angle anatomique et 0,38A1◦ , soit 18A33 % d’écart pour l’angle chirurgical. Cette différence pour l’analyse scanner était de 0,4◦ A0,6◦ , soit 6A10 % pour l’angle anatomique et 0,0A1,9◦ , soit 14A14 % pour l’angle chirurgical. Conclusion Au final, notre étude démontre que l’analyse IRM de la torsion fémorale distale sous-entend des écarts importants comparés à l’analyse scanner considérée comme gold standard. L’analyse de la torsion du fémur distal basée sur cette technique est plus fiable et reproductible en utilisant l’angle anatomique que l’angle chirurgical. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.004 25 Prothèse totale du genou assistée par ordinateur après ostéotomie tibiale d’ouverture médiale – résultats à moyen terme d’une étude cas-témoin de 90 cas Dominique Saragaglia ∗ , Julie Massfelder , Brice Rubens-duval , Roch Mader , René Christopher Rouchy , Régis Pailhé , Stéphane Plaweski Hôpital Sud, CHU de Grenoble, 38130 Échirolles, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (D. Saragaglia) Introduction Les résultats des prothèses totales du genou (PTG) après ostéotomie tibiale de valgisation (OTV) sont diversement appréciés dans la littérature. Certaines études font état de résultats identiques aux prothèses de première intention et d’autres de résultats inférieurs. Par ailleurs, la revue de la littérature ne retrouve pas de séries de reprises d’OTV assistées par ordinateur. L’objectif de ce travail était de comparer les résultats à moyen terme des prothèses totales de genou (PTG) post-ostéotomie tibiale de valgisation d’ouverture médiale (post-OTOM) à ceux des PTG de première intention (PTG1). L’hypothèse était que les PTG post-OTOM avaient des résultats identiques aux PTG1. Patients et méthode La série 1 était composée de 45 PTG postOTOM, 30 hommes et 10 femmes, âgés en moyenne de 69 A 7 ans (54–82). Celle-ci a été comparée à une série 2 composée de 45 PTG1, 30 hommes et 10 femmes, âgés en moyenne de 69 A 7 ans (55–78). Le score IKS moyen était respectivement de 91 A 22,5 points (42–129) et de 86 A 18 points (38–116). L’angle HKA moyen préopératoire était respectivement de 179◦ A 5◦ (169–193◦ ) et de 173◦ A 7,5◦ (161–193◦ ) et l’angle mécanique tibial (AMT) de 90,5◦ A 4◦ (dont 24 genoux avec un AMT en valgus) et de 85,5◦ A 3,5◦ (79–93◦ ). Sur les 24 genoux qui avaient un AMT en valgus, 13 ont eu de la rotation médiale de l’implant fémoral, en moyenne de 3,5◦ A 1◦ (2–5◦ ), pour améliorer l’équilibre ligamentaire en flexion qui était plus laxe en médial qu’en latéral. Cinq genoux ont eu un pie-crusting du fascia lata pour améliorer l’équilibre en extension. Tous les genoux ont été opérés avec assistance par ordinateur (OrthopilotTM, B-BraunAesculap, Tuttlingen, Allemagne). Résultats Les patients ont été revus à un recul moyen de 47 A 25 mois pour la série 1 versus 57,5 A 24,5 mois (24–102). Le score IKS moyen était de 184 A 6 points pour la série 1 (172–200) versus 185 A 8,5 (163–200) pour la série 2 (p = 0,872). Trente-sept et 38 patients étaient respectivement très satisfaits ou satisfaits de l’intervention. L’angle HKA moyen était de 180,5◦ A 2,5◦ versus 181◦ A 2◦ (p = 0,122) et l’AMT moyen de 89◦ A 1,5◦ versus 90◦ A 1◦ (p = 0,001). Conclusion Les PTG post-OTOM, même avec un AMT préopératoire en valgus, ont des résultats identiques aux PTG1. La navigation est très utile pour gérer les espaces et la rotation de l’implant fémoral. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.005 26 Analyse comparée par la chirurgie assistée par ordinateurs des erreurs de coupe avec l’utilisation d’un ancillaire conventionnel et personnalisé dans l’arthroplastie totale du genou Bruno Tillie ∗ , François Quandalle , Régis Thomas 1, rue Sadi-Carnot, 62223 Anzin-Saint-Aubin, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (B. Tillie) La précision des coupes dans l’arthroplastie du genou permet un positionnement optimal des composants prothétiques garant du succès de cette chirurgie. L’utilisation d’un ancillaire classique ne permet pas dans tous les cas le positionnement idéal des implants, les erreurs étant liées soit au mauvais positionnement des guides, soit à la déviation de la lame lors des coupes. Le but de cette étude est d’évaluer par la navigation la supériorité de l’instrumentation personnalisée. Matériel et méthode Nous avons comparé dans une étude prospective, mono-opérateur 266 chirurgies utilisant une instrumentation conventionnelle (IC) et 173 instrumentations personnalisées (IP). Le navigateur a analysé le positionnement des guides tibiaux et fémoraux dans le plan frontal et sagittal, puis la qualité des coupes réalisées. Résultats Les erreurs liées au placement des guides fémoraux sont en moyenne de 0,4◦ dans le plan frontal – 0,7◦ pour la série IC et 0,2◦ dans la série IP (p = 0,003), avec 19,4 et 11,4 % d’erreurs supérieure à 2◦ . La flexion fémorale correspond à la planification à 0,4◦ près dans la série IP avec 19,4 % d’erreurs à plus de 2◦ . Les erreurs de placement du guide tibial sont en moyenne de 0,5◦ dans le plan frontal, soit 0,9◦ dans la série IC et 0,1◦ dans le groupe IP (p < 0,001), avec respectivement 14,3 et 10,6 % d’erreurs à plus de 2◦ . La pente tibiale est respectivement inférieure de 1,7◦ à celle planifiée dans le groupe IC et 3,7◦ dans le groupe IP (p < 0,001), soit 48 et 71 % d’erreurs de plus de 2◦ . Les erreurs liées à la coupe elle-même sont identiques avec les 2 instrumentations pour l’angle alpha (0,2◦ ), bêta (0,5◦ ), flexion fémorale (1,3◦ ) et légèrement supérieures dans l’instrumentation personnalisée que dans l’ancillaire classique (0,9◦ pour 0,2◦ ). Discussion L’utilisation d’une instrumentation personnalisée améliore légèrement la qualité des coupes dans le plan frontal mais pas dans le plan sagittal. Notre étude est comparable à la plupart des G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx séries publiées. Les échecs restent importants dans la pente tibiale et à un moindre degré dans la flexion du composant fémoral. Conclusion Dans l’état actuel, il ne nous paraît pas possible de recommander l’utilisation des guides personnalisés même si cette technique offre d’autres avantages comme la modulation de la flexion du composant fémoral pour éviter les atteintes corticales antérieures en respectant l’offset fémoral par l’utilisation d’une référence postérieure. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme), (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.006 27 Résultats radiographiques du système iASSIST versus navigation conventionnelle pour les prothèses totales de genou – étude prospective randomisée Antoine Desseaux ∗ , Rafael Marino , Patrice Graf 41, rue Louis-Pasteur, 29200 Brest, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Desseaux) A novel sensing technology system for TKA, based on accelerometers and gyroscopes, has been developed recently. This system should improve the acquisition time of reference points, avoid pins far from joint, guide precisely the tibial and distal femoral cuts, and validate these cuts intraoperatively. The system includes two small electronic pods clipped on a non-specific ancillary, which communicate via a local wireless network. Our study assessed if the iASSIST system (Zimmer Inc), was as precise as a validated optical navigation system like Navitrack (Orthosofty). Forty patients, operated from 8th October 2013 to 4th March 2014 with primary total knee arthroplasty were randomized. None of them was excluded. Twenty patients were navigated by iASSIST system and 20 others by the Navitrack system. Preoperative HKA angles were greater than 10 degrees from the neutral axis in 7 patients of iASSIST group and in 4 of the Navitrack group. After 6 weeks postoperatively, HKA angle of the iASSIST group was about 178.5 (175.1 to 181.3) whereas the mean of the Navitrack group was 180.5 (177 to 184.2). After the same timeline, in iASSIST group, 100% of tibial components and 95% of femoral components were measured less than 3 degrees from the neutral axis, against just 90% of femoral and tibial components navigated by the Navitrack system. Those results are confirmed by the 6 months postoperative review. HKA mean angles of the iASSIST group were 179.5 (176.2 to 182.6) and 181.1 (177.1 to 185.9) in the Navitrack group. Furthermore, 100% of tibial and femoral components showed less than 3 degrees from the neutral mechanical axis in the iAssist group compared to 85% in the Navitrack group. Our study shows that iASSIST system seems as accurate and precise as a validated optical navigation system to position implants, moreover, with an easier implementation. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme), (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.007 28 Étude des facteurs prédictifs d’une bonne flexion postopératoire d’une arthroplastie totale de genou – à propos de 187 cas Jonathan Curado ∗ , Tony Ameline , Goulven Rochcongar , Jean-Jacques Parienti , Vincent Pineau , Christophe Hulet Avenue de la Côte-de-Nacre, 14000 Caen, France 3 ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Curado) Nous savons que pour une fonction normale dans la vie quotidienne, un genou a besoin d’au moins 105◦ de flexion. Nous connaissons mal les facteurs préopératoires conditionnant le résultat d’une prothèse totale de genou en termes de flexion. Plusieurs études ont déjà démontré l’importance de la flexion préopératoire sur le résultat postopératoire. Le but de cette étude était d’identifier des facteurs préopératoires prédictifs du résultat d’une arthroplastie totale de genou, évalué sur sa flexion maximale postopératoire. Cette étude était monocentrique, multi-opérateur et rétrospective. Elle réunissait 187 prothèses totales de genou de première intention sur gonarthrose primaire et secondaire. L’implant posé pour chaque patient est la prothèse Legiony du groupe Smith & Nephew. Les critères évalués pour chaque patient étaient l’âge, le sexe, l’indice de masse corporelle (IMC), l’existence d’un antécédent chirurgical sur le même genou, la flexion préopératoire, la présence d’un flessum préopératoire, le stade radiologique d’arthrose selon la classification d’Ahlbäck, l’épaisseur de l’insert en polyéthylène et la réalisation d’un resurfaçage rotulien. Globalement, la flexion maximale postopératoire était atteinte au douzième mois postopératoire en moyenne. Sa valeur moyenne est de 118,6 degrés dans cette série. Pour ce qui est des critères étudiés, il existait une forte corrélation entre la flexion maximale postopératoire et les antécédents de chirurgie sur le même genou (p = 0,045), l’IMC (p = 0,0001), la flexion préopératoire (p < 0,001) et la présence d’un flessum préopératoire (p = 0,038). Une différence de flexion postopératoire est notée entre homme (121,9◦ ) et femme (116,9◦ ) mais non significative d’un point de vue statistique. Tous les autres critères étudiés ne présentaient pas de corrélation statistiquement significative. Étant donné que la flexion moyenne de notre série est de 118,6◦ , l’impératif des 105◦ permettant des activités quotidiennes normales (sauf accroupissement) est respecté. Qui plus est, notre étude a permit de confirmer les résultats d’autres publications, retrouvant des facteurs prédictifs de flexion communs comme la flexion préopératoire et le flessum. L’IMC et les antécédents chirurgicaux sur le même genou sont quant à eux, des critères qui semblaient logiques mais non retrouvés dans la littérature. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.008 29 Évaluation de la satisfaction après PTG – apport du nouveau score IKS Tony Ameline ∗ , Vincent Pineau , Jean-Jacques Parienti , Goulven Rochcongar , Christophe Hulet Service orthopédie-traumatologie, avenue de la Côte-de-Nacre, 14033 Caen, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : ameline [email protected] (T. Ameline) Il est établi dans différentes publications que le taux d’insatisfaction après arthroplastie de genou varie entre 10 et 20 %. L’International Knee Society (IKS) a créé un nouveau score, publié en 2012 et validé en français en 2014, comprenant une partie avec des résultats cliniques objectifs et un questionnaire de satisfaction à remplir de manière indépendante par les patients. L’objectif de cette étude était d’évaluer le taux de satisfaction après arthroplastie totale de genou à partir de ce nouveau questionnaire IKS, et d’essayer de déterminer des facteurs prédictifs de satisfaction lors d’une arthroplastie totale du genou. Le questionnaire postopératoire du nouveau score IKS a été envoyé à tous les patients ayant eu une PTG de première intention (Légiony, Smith and Nephew, États-Unis) entre janvier 2011 et décembre 2012. L’analyse a porté sur les cinq questions concernant la satisfaction, le questionnaire a été retenu quand au moins quatre questions avaient une réponse. Nous avons créé un indice de satisfaction (de 0 à 1) en fonction des réponses G Model 4 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx obtenues. Une corrélation avec les données épidémiologiques et cliniques a été recherchée pour déterminer des facteurs prédictifs de satisfaction après arthroplastie de genou. Cent quatre-vingt-trois patients pour 187 genoux correspondaient aux critères retenus. Cent dix-huit réponses ont été obtenues et 116 questionnaires (62 %) étaient exploitables pour l’analyse. Le taux de patients insatisfaits était de 13,4 %. L’indice de satisfaction moyen était de 0,72 A 0,22. Une corrélation a été retrouvée avec les scores IKS genou (p = 0,001), fonction (p < 0,0001) et total (p < 0,0001). Le niveau de douleur déclaré par les patients dans le questionnaire est corrélé à la satisfaction (p < 0,0001). Les patients étant opérés du second côté sont plus satisfaits que ceux du premier côté (p = 0,035), de même que ceux n’ayant pas d’antécédent chirurgical sur le genou opéré (p = 0,035). Le niveau d’insatisfaction est similaire à celui rencontré dans la littérature. De même, les corrélations entre satisfaction et douleurs postopératoires, ainsi qu’entre satisfaction et scores cliniques ont également été rapportées précédemment. En revanche, aucune étude n’avait jusqu’alors fait état d’un lien entre satisfaction et antécédent chirurgical, ou bien encore arthroplastie du second côté. Cette étude a permis, à partir du questionnaire du nouveau score IKS, de mettre en évidence deux facteurs prédictifs de satisfaction après PTG – l’absence d’antécédent chirurgical sur le genou opéré et une arthroplastie du second côté. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.009 30 Peut-on reprendre le sport sans risque après PTG ? Michel Bercovy 2A, avenue de Segur, 75015 Paris, France Adresse e-mail : [email protected] L’objectif primaire de cette étude était de déterminer si les patients sportifs avant la gonarthrose le restaient après la pose d’une PTG. L’objectif secondaire était d’évaluer la survie de la PTG et les risques de complications liées à l’activité sportive. Patients et méthodes Cette étude prospective compare un groupe sportif avec un groupe non sportif, tous deux opérés et évalués selon les mêmes méthodes. Les paramètres d’étude étaient les scores IKS clinique et radiologique et le score d’activité UCLA sur 10 points. L’implant était une prothèse à plateau mobile rotatoire. La série globale comportait 494 patients (584 genoux), âge moyen 70 ans, 66 % féminin, IMC 29,5 gonarthrose primitive 91,8 %, recul moyen 10 ans (5 à 14 ans), perdus de vue 21 patients (4,2 %), décédés 69 (14 %), + 382 patients (77 %) pratiquaient une activité de niveau UCLA ≥ 7 avant d’être limités par la gonarthrose. Résultats Trois cent cinquante-cinq patients (93 %) ont repris une activité sportive au même niveau ( ≥ 7/10) après leur PTG. Seuls 27 patients (5 %) sportifs avant la maladie n’ont pas repris le sport après la PTG (23 en raison de leur état de santé, 4 pour une raison liée à l’intervention). Les patients sportifs étaient plus souvent de sexe masculin (55 % versus 34 % – p = 0,01) et plus jeunes (55 ans versus 70 ans – p = 0,01 %). Le score UCLA pour l’ensemble des patients était de 3,8/10 lors de l’intervention et 7,3/10 un an après la PTG. Les 355 patients ayant repris leur activité sportive avaient un score UCLA moyen de 8,1/10 et une durée moyenne d’activité de 5,7 ans. Cent seize patients ont retrouvé un score UCLA de 7/10, 106 patients 8/10 (golf, vélo), 103 patients 9/10 (tennis, ski alpin, concours hippique) et 30 patients 10/10 (ski compétition, karaté, parachutisme sportif). Complications Dans le groupe sportif on dénombre une fracture du fémur, une fracture de rotule (non liées à l’activité sportive) et un resurfaçage rotulien secondaire. Aucune révision. Dans le groupe non sportif avant la PTG, on dénombre 3 révisions, et 19 réinterventions (sepsis, resurfaçages secondaires, arthrolyses). La survie (Kaplan-Meyer) avec la révision aseptique comme critère final était de 100 % à 14 ans dans le groupe sportif et de 98 % dans le groupe non sportif, (log-rank test – p = 0,05). Conclusion Cette étude montre qu’il est possible, pour des patients sportifs de reprendre une activité de même niveau après la pose d’une PTG, y compris avec des sports de pivot et en compétition sans compromettre la durée de l’implant. Déclaration d’intérêts L’auteur déclare avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice de l’auteur directement par une firme), (bénéfice pour l’auteur). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.010 31 Prédiction de la destination de sortie après arthroplastie totale primaire du genou avec le Cumulated Ambulation Score (CAS) Georgios Gkagkalis ∗ , Luis-Carlos Pereira , Nicole Fleury , Estelle Lecureux , Brigitte M. Jolles Centre hospitalier universitaire Vaudois (CHUV), 21, rue Bugnon, 1011 Lausanne, Suisse ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Gkagkalis) Introduction Primary total knee arthroplasty (TKA) for osteoarthritis is about to be the most commonly performed joint replacement and, according to current projections, the demand for primary TKA is expected to rise about 673% by 2030. The Cumulated Ambulation Score has been successfully validated as a predictor of surgical outcome for hip fracture surgery. The goal of our study was to know if the CAS is able to do the same after primary TKA and predict the discharge destination. Material After a sample size calculation and ethical approval, a prospective cohort study was designed and 64 patients were recruited between April 2013 and May 2014. They had all been diagnosed with primary knee osteoarthritis and were waiting for a primary TKA. Surgery was performed to all the patients by the same surgical dedicated knee team using a posterior-stabilized mobile plate implant. Methods The patients were assessed preoperatively and postoperatively at 6 weeks by the EuroQol in five-dimensions questionnaire (EQ-5D), a visual analogue scale (VAS) pain and stiffness score, the WOMAC score, the Knee Society Score (KSS)and the Risk Assessment and Prediction Tool (RAPT). The Cumulated Ambulation Score (CAS) was calculated postoperatively by a specialized independent physiotherapist. Results All differences found between preoperative and 6 weeks postoperative follow-up for every test used were statistically significant (P < 0.05). The Cumulated Ambulated Score on day 3 (D3) showed a clear cut-out value of 10. A dichotomic variable was created which was called CAS10 and with it, we examined the two subgroups that were formed, the group of patients with a CAS score of less than 10 (CAS D3 < 10) and those with a score equal or higher than 10 on the third postoperative day (CAS D3 ≥ 10). The data analysis showed a strong correlation of the CAS10 score with the patients’ discharge destination, home versus rehabilitation center. Discussion The Cumulated Ambulation Score was able to reliably predict the discharge destination after primary TKA. This makes it a precious tool in order to plan and organize in advance the patients’ discharge destination and modalities. To our knowledge this is the first study that proves the efficacy of the CAS as a predictor of the discharge destination after primary TKA. Conclusion The use of the Cumulated Ambulation Score can help predict the discharge destination and could therefore help shorten the length of hospital stay for purely administrative reasons and lower, consequently, the costs of postoperative care. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.011 G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 32 Résultats des prothèses dans les séquelles des traumatismes graves du genou – à propos de 25 cas Dominique Saragaglia ∗ , Charline Houillon , Waill Jabour , Brice Rubens-duval , Roch Mader , Régis Pailhé , René Christopher Rouchy , Stéphane Plaweski Hôpital Sud, CHU de Grenoble, 38130 Échirolles, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (D. Saragaglia) Introduction L’arthroplastie est une des solutions thérapeutiques possibles dans les séquelles des traumatismes graves du genou. Le but de cette étude était d’analyser les résultats cliniques et radiologiques de l’arthroplastie dans les gonarthroses post-traumatiques avancées et invalidantes. Patients et méthode Vingt-cinq patients ont été opérés entre 1996 et 2010, 17 hommes et 8 femmes, âgés de 53,5 ± 16 ans (28–84) au moment de la pose de la prothèse. Il s’agissait de 18 séquelles de fracture du plateau tibial dont 4 du plateau tibial latéral, 4 séquelles de fractures des condyles fémoraux, 2 séquelles de fracture du plateau tibial et des condyles et d’une séquelle de luxation du genou. Quatre-vingt-huit pour cent de ces patients avaient été opérés initialement avec 48 % de complications (2 sepsis, 2 syndromes des loges, 2 pontages vasculaires, 3 déplacements secondaires, 2 lambeaux cutanés). Dans 7 cas la lésion était ouverte (28 %). Les prothèses implantées étaient les suivantes – 5 prothèses unicompartimentaires (PUC), 10 PTG à conservation du LCP, 6 PTG postéro-stabilisées et 4 PTG à haute contrainte. Les patients ont été revus cliniquement et radiologiquement par un examinateur indépendant de l’opérateur. Résultats Vingt-trois patients ont été revus avec un recul moyen de 7 A 4 ans (3–16). Neuf (36 %) ont présenté une complication – 3 (12 %) ont nécessité une réintervention chirurgicale (un sepsis grave ayant conduit à une amputation secondaire, une instabilité patellaire, et un changement d’implant fémoral pour rupture) + les 6 autres (24 %) n’ont pas été réopérés (3 raideurs corrigées par mobilisation du genou sous anesthésie générale ou plâtres de posture, 2 sepsis profonds et un superficiel résolutifs avec une antibiothérapie adaptée). Le score IKS genou a été amélioré, passant de 39 A 17 points en préopératoire à 88 A 12 au dernier recul (p < 0,001), ainsi que le score fonction, passant de 28 A 24 points à 85 A 13 points (p < 0,001). Le score KOOS global moyen était de 57 A 19 points. Le gain de flexion moyen était de 12◦ avec une flexion moyenne préopératoire de 97◦ A 28◦ (30–140◦ ) et de 109◦ A 15◦ (75–135◦ ) au dernier recul. Conclusion Les arthroplasties dans les séquelles des traumatismes graves du genou donnent des résultats fonctionnels inférieurs aux gonarthroses dégénératives. Le taux de complications est aussi plus élevé. Malgré tout, les patients sont satisfaits de leur intervention d’autant plus qu’ils avaient été prévenus initialement de la difficulté, voire de l’impossibilité d’une récupération fonctionnelle ad integrum. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.012 33 Prothèses totales de genou sacrifiant le LCP et design de l’insert – étude radiologique de la laxité sagittale Benjamin Appy Fedida ∗ , Élie Krief , Éric Havet , Philippe Massin , Patrice Mertl CHU Bichat-Beaujon, 75018 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (B. Appy Fedida) 5 Introduction Les inserts ultra-congruents sont récents et corrigeraient certaines imperfections des inserts à plot-came. Néanmoins, certains auteurs ont rapporté des cas d’usure précoce. L’hypothèse d’un mouvement paradoxal de translation antérieure du point de contact fémoro-tibial en flexion a été émise. L’objectif principal de ce travail était de comparer la laxité sagittale globale des prothèses totales du genou à insert rotatoire selon leur mode de postérostabilisation – ultra-congruence ou plot-came. Patients et méthode Nous avons mis en œuvre une étude comparative et rétrospective. Trois séries consécutives de patients pris en charge par une prothèse totale de genou pour gonarthrose primitive, sans déformation frontale sévère (varus ou valgus < 15◦ ), ont été revues au recul minimum d’un an. Dans la première série (série UC), 35 genoux (34 patients), implantés avec la prothèse ultra-congruente de la gamme Total Knee TriathlonTM (Stryker Orthopaedics, Mahwah, NJ, États-Unis) ont été inclus. Le recul moyen était de 2,0 ans. Dans la deuxième série (série UC+), 36 genoux (34 patients), implantés avec la prothèse ultracongruente de la gamme BalanSysTM (Mathys Ltd., Bettlach, Suisse) ont été inclus. Le recul moyen était de 2,5 ans. L’insert de la série UC + présentait un bord antérieur plus relevé que l’insert de la série UC. Dans la troisième série (série PS), 43 genoux (40 patients) implantés avec la prothèse postéro-stabilisée par plot-came de la gamme Total Knee TriathlonTM (Stryker Orthopaedics, Mahwah, NJ, États-Unis) ont été inclus. Le recul moyen était de 1,5 ans (1,0 à 3,2). Le critère de jugement principal était la laxité sagittale globale évaluée à 90◦ de flexion avec un appareil Telos y (Metax GmbH, Hungen, Allemagne). Résultat Il n’y avait pas de différence de laxité sagittale globale significative entre les séries UC (8,2 mm, de 0 à 19,5) et UC + (8,4 mm, de 4,5 à 15,8). En revanche, ces deux séries présentaient une laxité sagittale globale significativement supérieure à celle de la série PS (1,4 mm, 0,2 à 3,9) (p < 0,0001). Conclusion Le design des inserts ultra-congruents est associé à une laxité sagittale globale des prothèses totales de genou plus importante que celles avec un insert à plot-came. Ce mouvement antéropostérieur augmenté pourrait favoriser l’usure du polyéthylène. La laxité sagittale idéale avec les inserts ultra-congruents n’est pas encore définie dans la littérature. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.013 34 Comparaison radiologique du positionnement des implants d’une prothèse bicompartimentale moderne du genou par rapport à une prothèse totale du genou Alexandre Lunebourg ∗ , Sébastien Parratte , Matthieu Ollivier , Louis Dagneaux , Jean-Noël Argenson 270, boulevard Sainte-Marguerite, 13009 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Lunebourg) Introduction Il a été démontré que les résultats fonctionnels à court terme des prothèses bicompartimentales du genou (PBG) modernes avec 2 implants indépendants étaient meilleurs que ceux des prothèses totales de genou. La conservation des 2 ligaments croisés peut expliquer ces résultats mais une autre hypothèse est que le réglage indépendant de la rotation des implants trochléens et condyliens permet d’optimiser la reconstruction du genou. Le but de notre travail était ainsi de comparer la position frontale, sagittale et la rotation des implants trochléens des PBG à ceux des PTG primaires. Patients et méthodes Entre 2008 et 2014, 35 patients (37 genoux) ont été opérés d’une PBG en utilisant une prothèse unicompartimentaire à coupe cimentée associée à une prothèse G Model 6 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx fémoro-patellaire à coupe cimentée, dans le même centre selon la même technique chirurgicale. Ce groupe de patients a été apparié selon âge, le sexe, l’IMC et le morphotype préopératoire à un groupe de patients opérés d’une PTG primaire type postéro-stabilisée. L’âge moyen des patients était de 63 A 10 ans avec un IMC moyen de 27 A 4 kg cm2 et un angle HKA préopératoire de 173 A 2. L’analyse radiologique a été effectuée sur une radiographie standard du genou (face, profil et axiale de rotule), une télémétrie en charge des membres inférieurs et un scanner postopératoire à un an. Dans le plan frontal, l’angle de valgus fémoral (SKT), l’angle de valgus ou varus tibial (AKT) et l’axe de charge (HKA) ont été mesurés. Dans le plan sagittal, la pente tibiale ainsi que la flexion des implants fémoraux ont été mesurés. Dans le plan axial, le centrage de la rotule a été évalué ainsi que la rotation du bouclier fémoral. Résultats Dans le plan frontal, l’angle SKT était significativement plus important pour la PBG par rapport à la PTG (9,1◦ vs 5,0◦ , p < 0,001) ainsi l’angle AKT (3,9◦ vs 0,4◦ + p < 0,001). L’HKA était normo-axé (180◦ A 1◦ ) pour la PTG alors qu’on a retrouvé un varus résiduel (177◦ A 2◦ ) pour la PBG. Dans le plan sagittal, aucune différence n’était retrouvée tant pour la pente tibiale (3,9 vs 3,7 + p > 0,05) que pour la position en flexion des implants fémoraux. Dans le plan axial, le centrage de la rotule était meilleur pour le groupe PBG avec une rotation trochléenne supérieure dans le groupe PBG par rapport au groupe PTG. Conclusion Les résultats de notre étude montrent que l’utilisation d’une PBG permet de conserver la morphologie du patient, notamment dans le plan frontal, en conservant le varus tibial et le valgus fémoral physiologique. De plus le réglage indépendant de la rotation du bouclier trochléen permet d’augmenter celle-ci sans compromettre la stabilité fémoro-tibiale médiale. Ces éléments peuvent aussi expliquer les bons résultats fonctionnels observés avec ces implants. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.014 Patients et méthode Cent deux patients asymptomatiques ont réalisé un EOSy corps entier pour une étude prospective sur l’équilibre sagittal rachidien, dans le cadre d’un protocole hospitalier de recherche clinique, avec avis favorable du comité d’éthique. Les images ont été reconstruites grâce au logiciel SterEOS (version non encore commercialisée). Deux observateurs ont procédé à deux séries de reconstructions – un chirurgien orthopédiste et un radiologue spécialisé en imagerie ostéoarticulaire. Les mesures tridimensionnelles réalisées étaient – antéversion et inclinaison acétabulaires (référentiels – plan patient PP + plan pelvien antérieur PPA O) ainsi que les paramètres pelviens (incidence pelvienne IP O, pente sacrée PS et version pelvienne VP O). Les reproductibilités intra- et inter-observateurs furent analysées par la méthode statistique de Bland et Altman (limites d’agréments – [−3◦ + +3◦ ]). Résultats La reconstruction SterEOS 3D a porté sur les 102 patients, soit 204 acétabulums natifs. Le ratio homme–femme (H/F) était de 53/49. Les paramètres de la série globale étaient – antéversion acétabulaire PP (degrés) – moyenne ± écart-type – 17,9 ± 4,9◦ + inclinaison acétabulaire PP – 53,7 ± 3,1◦ + antéversion acétabulaire PPA – 18,2 ± 4,6◦ + inclinaison acétabulaire PPA – 53,8 ± 3,6◦ + IP – 51,2 ± 11,7◦ + PS – 39,6 ± 8,1◦ + VP – 11,7 ± 6,8◦ . La méthode de Bland et Altman a trouvé des limites d’agrément comprises dans l’intervalle [−3◦ + +3◦ ]. La reproductibilité de la méthode de reconstruction 3D EOS acétabulaire est donc validée. Discussion/conclusion Le logiciel SterEOS 3D avec module pour acétabulum natif est un outil fiable. Il mesure les paramètres acétabulaires 3D (antéversion et inclinaison) anatomiques (PPA), et également en position de fonction (PP) + Les analyses de sousgroupes réalisées dans cette étude ont retrouvé des corrélations entre les paramètres pelviens et l’antéversion acétabulaire, comme d’autres articles récents de la littérature + l’EOS est la seule modalité d’imagerie permettant de mesurer ces paramètres tridimensionnels en position debout, avec une dose d’irradiation 1000 fois inférieure à la réalisation d’une tomodensitométrie. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.015 Mardi 10 novembre 2015 de 08 h 00 à 10 h 00, salle 352 Communications particulières hanche – Modérateurs : Franck Dujardin (Rouen), Jérôme Essig (Toulouse) 39 Analyse des paramètres de l’acétabulum natif chez 102 patients asymptomatiques – mesures de reproductibilité avec le système d’imagerie STEREOS 3D Thomas Thelen ∗ , Philippe Thelen , Hugues Demezon , Arnaud Cogniet , Julien Rigal , Stéphane Aunoble , Jean-CharlesLe Huec Unité ortho-rachis 2, hôpital Pellegrin, CHU de Bordeaux, place Amélie-Raba-Léon, 33000 Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (T. Thelen) Introduction Le positionnement cotyloïdien est un enjeu majeur de la réussite d’une arthroplastie totale de hanche. La littérature récente montre un vif intérêt pour l’étude des paramètres acétabulaires natifs tridimensionnels. L’objectif principal de cette étude était de valider la reproductibilité du système de reconstruction stéréoradiographie basse dose EOSy 3D pour l’acétabulum, permettant l’analyse de l’antéversion et de l’inclinaison tridimensionnelles en position debout. 40 Du décubitus latéral au décubitus dorsal – analyse par mesure EOS de l’orientation des implants acétabulaires : une série de 80 prothèses totales de hanche Nicolas Verdier ∗ , Julien Pallaro , Morgane Vargas , Thibault Masquefa , Clément Tournier , Thierry Fabre 32, rue Sainte-Colombe, 33000 Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Verdier) Introduction L’essor de la voie antérieure pour la mise en place de prothèses totales de hanche (PTH) amène un grand nombre de chirurgiens à changer ses habitudes. Nous avons voulu évaluer l’impact sur l’orientation de l’insert acétabulaire du passage d’un positionnement en décubitus latéral (DL) au décubitus dorsal (DD). Patients et méthode Étude comparative randomisée de 2 groupes de 40 PTH de première intention pour coxarthrose primitive centrée mises en place par le même opérateur. Une voie de Hueter sans table orthopédique était utilisée dans le groupe décubitus dorsal (DD), tandis qu’une hémi-myotomie antérieure du gluteus medius (voie de Thomine) était utilisée en décubitus latéral (DL). Les implants utilisés étaient les mêmes dans les deux groupes. Chaque patient a bénéficié, en postopératoire, d’une évaluation du positionnement de son implant acétabulaire par imagerie EOS. Les mesures d’antéversion et d’inclinaison ont été réalisées dans le plan pelvien antérieur par 2 médecins (radiologue et orthopédiste) aguerris à l’utilisation du logiciel SterEOS. Un suivi clinique G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx et radiologique a été mené pendant 1 an avec recueil d’éventuelles complications. Résultats Les 40 patients inclus dans chaque groupe ont des caractéristiques comparables (âge, IMC). Les mesures EOS sont reproductibles (ICC = 0,87). Entre les groupes DD et DL, nous ne relevons pas de différence significative concernant l’orientation moyenne de nos implants. L’antéversion moyenne est respectivement de 27,8 ± 15 en DL vs 24,5 ± 11 en DD (p = 0,29). L’inclinaison moyenne est de 42,3 ± 9 en DL vs 42,4 ± 5 en DD (p = 0,6). En revanche, nous retrouvons un nombre significativement plus important de patients avec une antéversion exagérée (> 30◦ ) en décubitus latéral – 18/40 en DL vs 10/40 en DD (p = 0,05). Nous avons à déplorer un épisode luxation dans le groupe DL. Discussion Le nombre de patients avec une antéversion aberrante de la cupule implantée est significativement supérieur dans le groupe DL. L’installation en décubitus dorsal sur table classique permet, outre un meilleur contrôle des longueurs de membre, une bonne visualisation des repères du plan pelvien antérieur. Cela permet ainsi d’adapter le positionnement des implants à la dynamique pelvi-rachidienne (antéversion pelvienne associée à une rétroversion acétabulaire lors de la mise en charge) d’après les données EOS du bilan préopératoire. Conclusion Notre étude illustre un nouvel avantage à la voie antérieure de Hueter sans table orthopédique qui, en offrant une excellente visualisation des repères anatomiques externes (pubis, épines iliaques antéro-supérieures) et internes (cornes, ligament transverse, trou obturateur) permet d’optimiser le positionnement des implants acétabulaires. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.016 41 Analyse tridimensionnelle de la courbure fémorale. Notion de débord fémoral antérieur Elhadi Sari-Ali ∗ , Yohann Knaffo , Hugues Pascal Moussellard 47-83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (E. Sari-Ali) Introduction Le résultat clinique après arthroplastie totale de hanche dépend de la qualité de la reconstruction de l’anatomie, de l’intégration des pièces et de leur positionnement. Beaucoup de données sur les critères de reconstruction de hanche dans le plan frontal sont disponibles mais très peu dans le plan sagittal. En cas de courbure sagittale fémorale élevée, le centre de tête fémorale dans le plan sagittal peut ne pas être reproduit alors que l’antéversion fémorale est restaurée, générant ainsi un risque de luxation postérieure non expliquée par les critères standard. Patients et méthode Une étude prospective a inclus 50 patients opérés pour coxarthrose primitive avec implantation d’une PTH après planification tridimensionnelle préopératoire. Le logiciel Hip-Plan a permis de définir deux plans d’élection permettant d’analyser les courbures frontale et sagittale du fémur. Les index d’évasement fémoral maximal antérieur, postérieur, médial et latéral ont été calculés comme le rapport entre la largeur de la métaphyse dans cette direction et le diamètre de l’isthme fémoral. L’index d’évasement torsionnel défini comme le rapport entre de l’évasement frontal et l’évasement sagittal a été calculé. Ont aussi été analysés – l’offset, l’antéversion fémorale, l’angle cervicodiaphysaire 3D, la densité osseuse métaphysaire et l’épaisseur de la corticale médiale. Résultats Le groupe était constitué de 10 hommes et 30 femmes âgés de 60 A 14 ans. L’évasement sagittal antérieur variait de 12 à 20 mm (15,7 A 2,5 mm). Contrairement à la courbure frontale, la courbure sagittale était corrélée à l’âge, avec un évasement sagittal moyen significativement plus élevé avant 50 ans (17 mm, vs 13 mm, 7 p = 0,02). La courbure sagittale était également fortement corrélée à la densité osseuse et l’épaisseur de la corticale médiale. Par contre, il n’existait pas de corrélation significative entre la courbure sagittale, la courbure frontale et l’anatomie extra-canalaire. L’index d’évasement torsionnel était très variable (1,4 à 2,8) montrant l’existence de morphotypes fémoraux en fonctions des courbures. Discussion Très peu d’études s’intéressent à la courbure sagittale qui peut être très élevée dans certains cas générant ainsi un risque de luxation postérieure malgré la restauration de l’antéversion fémorale en cas d’utilisation d’une tige droite. L’index d’évasement torsionnel a montré l’existence de morphotypes fémoraux. Pour certains fémurs plus larges de profil que de face, les tiges planifiées sur des radiographies de face risquent de ne pas être stables en torsion. Conclusion La courbure sagittale du fémur est un paramètre anatomique indépendant qui semble conditionner le choix de la forme et de la taille des tiges fémorales lors des PTH. Une planification 3D de la hanche semble cruciale dans les cas de courbure sagittale élevée. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.017 42 Analyse tridimensionnelle de la courbure de la diaphyse fémorale Antoine Schmitt ∗ , Philippe Rosset , Jérôme Druon , Damien Babusiaux , Arnaud Martin Service d’orthopédie 2, CHU de Tours, 2 bis, boulevard Tonnellé, 37000 Tours, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Schmitt) Introduction Les implants avec fixation endomédullaire dans la diaphyse fémorale sont courants (clou, prothèse de reprise à ancrage diaphysaire). La courbure de la diaphyse fémorale est habituellement considérée comme inscrite dans un plan sagittal. La littérature a analysé son rayon de courbure mais très peu de publications analysent l’orientation du plan dans lequel elle s’inscrit. L’orientation de ce plan peut influencer la rotation des tiges fémorales de reprise avec courbure anatomique pour fixation diaphysaire ou des clous centromédullaires. L’objectif principal de cette étude était d’analyser en 3 dimensions la courbure de la diaphyse fémorale, en précisant l’orientation du plan dans lequel elle s’inscrivait. L’hypothèse était que ce plan n’était pas sagittal mais orienté en avant et en dehors. Méthode Quarante-cinq fémurs secs, provenant du laboratoire d’anatomie, ont été radiographiés et passés au scanner. Les reconstructions 3D ont été analysées pour caractériser la courbure de la diaphyse, les rayons de ses différentes portions et déterminer le plan dans lequel elle s’inscrivait par rapport au plan frontal de référence habituel défini par 3 points tangents à la face postérieure des condyles et du massif trochantérien. D’autres paramètres ont été analysés – la taille, le diamètre endomédullaire, la position de l’isthme l’angle cervico-diaphysaire, l’axe de la diaphyse par rapport à l’axe mécanique, l’antéversion du col. Résultats La courbure s’inscrivait dans un plan orienté en moyenne de 45◦ par rapport au plan de référence postérieur (extrêmes – 72◦ en rotation externe et 4◦ en rotation interne, écarttype 17◦ ). Conclusion L’hypothèse de départ a été validée. Cette orientation en avant et en dehors du plan dans lequel s’inscrit la courbure fémorale n’a pas été analysée dans la littérature jusqu’à maintenant. Les tiges fémorales à fixation diaphysaire sont conçues avec une courbure fémorale moyenne s’inscrivant dans un plan sagittal, à partir duquel une antéversion peut être déterminée. Ces tiges longues, pour s’adapter au fémur peuvent donc avoir une tendance G Model 8 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx à la rotation externe lors de leur insertion, ce qui peut modifier leur antéversion. La correction de cette rotation externe imposée par le plan de la courbure diaphysaire pour éviter une antéversion excessive peut entraîner de ce fait un pressfit moins satisfaisant. Les tiges modulaires permettent une adaptation mais au prix d’un risque de fracture de l’implant. Les tiges longues monobloc avec courbure diaphysaire n’ont pas ces inconvénients mais leur mise en place doit tenir compte de ces données anatomiques. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme), (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association), (versement par une firme à une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.018 43 Voie antérieure directe mini-invasive versus voie latérale directe dans l’arthroplastie de la hanche – évaluation clinique, fonctionnelle et au moyen de la résonance magnétique Chiara Concina ∗ , Paolo Cassetti , Vincenzo Alecci , Marina Crucil Ospedale, Monfalcone, Italie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Concina) Introduction Même si la chirurgie prothétique à épargne tissulaire de la hanche a reçu un croissant intérêt, la voie antérieure mini-invasive est encore actuellement objet de discussion. L’étude a pour objectif la comparaison d’un suivi à long terme de la voie antérieure mini-invasive (VAMI) avec la voie latérale directe (VLD) en utilisant l’analyse de la marche et la résonance magnétique. Matériel d’étude On a évalué 10 patients (âge moyenne de 76,2 ans) qui ont subi bilatéralement l’opération d’arthroplastie de la hanche – d’un côté au moyen de VLD, de l’autre au moyen de VAMI. Dans les deux cas, on avait suivi le même protocole de réhabilitation. Méthodes Pour chaque patient ont a comparé les deux hanches pour la durée d’un suivi moyen – de 7 ans pour la hanche opérée avec VLD et pour 6 ans pour la hanche opérée avec VAMI. Chaque patient à fait l’objet d’un examen objectif, de l’analyse du pas (par le biais du système optoélectronique SMARTclinic – BTS avec huit caméras à relèvement infrarouge, analysant les paramètres temporo-spatiaux, cinétiques et cinématiques) + et du RMN du bassin (comparaison des zones de section sur le plan axial du ventre musculaire du moyen glutéal et du muscle tenseur du fascia lata). Résultats Dans 8 cas sur 10 dont la hanche était opérée avec VLD, il y avait une hypotrophie macroscopique des fessiers associée à la difficulté d’exécuter une abduction pure. En analysant la marche des patients dont la hanche était opérée avec VAMI, dans 8 cas sur 10, le bassin était incliné en bas et tourné vers l’extérieur + la hanche était fléchie et en abduction pendant le cycle du pas et le genou plus fléchi dans la première phase d’appui par rapport à la controlatérale. Dans ces 8 patients, la RMN montrait une hypotrophie du moyen glutéal de la hanche opérée avec VLD. Dans les deux cas restants, l’hypotrophie du tenseur du fascia lata de la hanche opérée avec VAMI était évidente mais non statistiquement significative. Discussion Malgré le volume limité de l’échantillon, cette étude met en évidence que sur la hanche opérée avec VAMI s’instaurent des mécanismes fonctionnels de compensation qui visent à remplacer la faiblesse des fessiers de la hanche opérée avec VLD. Le point fort de cette étude concerne la comparaison entre les deux approches chirurgicales sur le même patient. Même si les analyses des suivis à moyens termes concernant la marche lors des deux approches chirurgicales rapportent des données contrastantes, les résultats ici obtenus par la RMN sont conformes à la littérature. Conclusion Cette étude met en évidence comment, à la suite d’un suivi à long terme, il y a des différences fonctionnelles et morphologiques dans les hanches soumises à opération d’arthroplastie avec VAMI et VLD. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.019 44 Position du bassin couché sur table orthopédique lors des PTH par voie antérieure. Influence sur la position de l’implant acétabulaire Guillaume Auberger ∗ , Guillaume Lonjon , Thierry Judet 30, rue du Faubourg-Montmartre, 75009 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Auberger) Introduction Le positionnement des implants d’une prothèse totale de hanche (PTH) est essentiel pour limiter les complications et optimiser les résultats fonctionnels. Dans une étude récente sur plus de 100 PTH posées par voie antérieure sur table orthopédique, nous avons constaté que l’antéversion moyenne de la cupule acétabulaire était plus importante (30◦ ) que celle recommandée (20◦ ). Une hypothèse était que le plan pelvien antérieur (PPA), qui sert de repère à la pose et au calcul de l’antéversion de la cupule n’était pas horizontal une fois le patient allongé sur la table orthopédique. L’objectif de cette étude est d’évaluer la position du bassin sur table orthopédique, de la comparer à la position debout et d’évaluer son retentissement sur l’antéversion de la cupule acétabulaire. Patients et méthode Une étude monocentrique prospective sur 3 mois a été menée. Tous les patients opérés pour une PTH ont été inclus. Pour évaluer la position du bassin couché sur table orthopédique et debout, une mesure de l’inclinaison du PPA était réalisée sur des radiographies de profil. Pour le retentissement de la position du bassin sur l’antéversion de la cupule, une analyse 3D était faite en postopératoire grâce au système EOS. Résultats Cinquante-cinq patients ont été inclus (32 femmes, 23 hommes) avec un âge moyen de 67 ans (DS = 10). Une tendance à la rétroversion du bassin était observée avec une inclinaison du PPA couché en moyenne de 6,2◦ (DS = 8 + min–max : 11–27). La différence entre l’inclinaison du PPA debout et couché (à 90◦ près) était non significative (5◦ vs 6◦ + p = 0,95). Une forte corrélation entre inclinaison du PPA couché et antéversion de la cupule acétabulaire était retrouvée (p < 0,001). Ainsi, plus le bassin était rétroversé sur la table orthopédique, moins l’antéversion de la cupule acétabulaire était élevée. Discussion L’étude a montré que le PPA n’était pas horizontal sur table orthopédique et que le bassin était plutôt rétroversé. La comparaison avec la position du bassin debout révèle une position très similaire (à 90◦ près). L’analyse révèle aussi que la position de la cupule était directement corrélée à la position du bassin couché. Conclusion L’influence du positionnement du bassin couché lors d’une PTH par voie antérieure montre que l’étude du bassin de profil debout ou couché semble indispensable dans le cadre d’un bilan préopératoire d’une PTH pour mieux anticiper le positionnement de la cupule. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.020 G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 45 Analyse des inégalités de longueur post-prothèse totale de hanche par voie antérieure sans table orthopédique sur radio EOS Julien Pallaro (Practicien hospitalier) ∗ , Morgane Vargas , Thierry Fabre , Tournier Clement Service d’orthopédie, 8e étage, 33000 Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Pallaro) Introduction L’arthroplastie totale de hanche est une intervention actuellement bien maîtrisée. Cependant, le problème de l’inégalité de longueur persiste dans 25 % des cas avec un retentissement fonctionnel lorsque celle-ci dépasse 10 mm. Notre hypothèse est qu’une intervention réalisée en décubitus dorsal sans table orthopédique avec les deux jambes libres est intéressante pour un meilleur contrôle clinique peropératoire des longueurs par palpation malléolaire. Patients et méthode Étude descriptive de suivi de cohorte prospectif sur 74 patients (77 PTH), opérés entre 2013 et 2014, par voie de Hueter. Les inégalités de longueur ont été recherchées cliniquement et radiologiquement. Chaque patient a bénéficié d’une imagerie postopératoire et les mesures ont été réalisées sur reconstruction 3D. Nous avons évalué l’inégalité de longueur globale des membres inférieurs sur logiciel SterEOS 61650+. Nous avons complété notre étude par des scores cliniques fonctionnels (WOMAC) et objectifs (Harris Hip Score [HHS]) afin de rechercher une corrélation radio-clinique. Résultats Cliniquement, 9 patients présentaient une inégalité < 10 mm et un seul une inégalité > 10 mm nécessitant une compensation par semelle. Radiologiquement, la longueur anatomique totale était correcte (≤ 10 mm) dans 79 % (58/74) des cas. L’analyse en sous-groupe nous montre une prépondérance du groupe < 5 mm (33/74) corrélée à une amélioration des scores cliniques statistiquement significatives par rapport au groupe 5–10 mm (25/74) – WOMAC delta 27,21 (47,23 préopératoire – 20,02 postopératoire) vs delta 21,64 (48,11–26,47), p = 0,0453 et HHS delta 29,29 (61,82 préopératoire et 91,11 postopératoire) vs delta 21,84 (60,94–82,78), p = 0,0335. Discussion La voie antérieure sans table orthopédique, favorisant la visualisation des repères anatomiques (épines iliaques antéro-supérieures et malléoles internes) permet un contrôle peropératoire qui apparaît comme une aide précieuse pour améliorer le contrôle des longueurs, avec une répercussion clinique. En mesurant la longueur totale du membre inférieur, les données EOS apportent une plus grande précision dans l’évaluation des inégalités de longueur postopératoires et renforcent l’idée qu’une rigueur technique est nécessaire pour atteindre l’objectif d’isométrie. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.021 46 Planification 3D et arthroplastie totale de hanche par voie antérieure mini-invasive sur table ordinaire. À propos de 100 cas Maxime Fabre Aubrespy ∗ , Pierre Olivier Pinelli , Sébastien Parratte , Xavier Flecher , Jean-Noël Argenson 50, rue Commandant-Mages, 13001 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Fabre Aubrespy) Introduction Différents concepts ont été développés pour améliorer le positionnement des implants au cours des PTH, dont la planification 3D basée sur la tomodensitométrie. L’objectif de notre 9 étude était d’évaluer la précision de cette méthode, aussi bien pour la taille des implants qu’en termes de positionnement de ceux-ci par voie d’abord antérieure type Hueter sur table ordinaire. Patients et méthode Cent patients candidats à une PTH ont été inclus dans cette étude prospective. Une planification 3D à l’aide du logiciel HIP-PLANy (Symbios, Suisse) basée sur la tomodensitométrie était réalisée en préopératoire. Les patients ont été opérés par le même chirurgien senior par voie de Hueter mini-invasive sur table ordinaire en décubitus dorsal. Tous les patients ont eu une analyse tridimensionnelle du positionnement de leurs implants. Résultats La taille des implants proposée par la planification 3D a été respectée dans 95,4 % des cas pour l’implant cotyloïdien, 95,4 % pour l’implant fémoral et 79,1 % pour la tête fémorale. L’inclinaison de l’implant cotyloïdien dans le plan frontal ainsi que la version acétabulaire et fémorale prothétique dans le plan transversal ont été respectés à – 5 A 6◦ , 9 A 8,9◦ et 1,7 A 4,7◦ . Nous n’avons observé aucune luxation de prothèse dans cette série. Discussion et conclusion La voie antérieure mini-invasive sur table ordinaire présente l’intérêt de pouvoir contrôler les longueurs des membres et la stabilité de la hanche opérée en fin d’intervention. Nous pensons que la planification 3D est une méthode qui permet d’anticiper et d’optimiser le positionnement et la taille des implants de manière reproductible. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.022 47 Analyse radiologique par le système EOS, des versions des implants fémoraux et cotyloïdiens d’une série continue de PTH posées par voie antérieure Antoine Morvan ∗ , Guillaume Lonjon 10, rue des Feuillantines, 75005 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Morvan) Introduction Dans le cadre d’une prothèse totale de hanche (PTH), le positionnement des implants est un enjeu majeur pour le chirurgien. Une bonne position des implants permet d’optimiser le résultat fonctionnel pour le patient en limitant les complications. Une zone de sécurité a ainsi été décrite. L’objectif de cette étude était de faire une analyse radiologique descriptive en 3D, grâce au système EOS, du positionnement des implants d’une série de PTH posées par voie antérieure (dite de Hueter). Patients et méthode Une étude prospective, sur 6 mois, a été réalisée. Tous les patients de plus de 18 ans programmés pour une PTH de première intention ont été inclus dans l’étude. Les patients réalisaient une acquisition radiographique EOS (positon debout) en préopératoire et en postopératoire. Le positionnement des implants était analysé grâce au logiciel SterEOS. Deux types de positionnement de la cupule ont pu être calculés dû à l’acquisition en position debout – un positionnement dit anatomique (plan pelvien antérieur) et un positionnement dit fonctionnel (plan patient). Résultats Cent deux patients pour 103 PTH ont été inclus dans l’étude, 46 hommes et 56 femmes. L’âge moyen était de 64,7 années et l’IMC moyen de 26,3. L’étiologie de l’arthrose de hanche était majoritairement essentielle (72 %). Dix-neuf patients avaient déjà été opérés d’une PTH de l’autre côté. Le positionnement anatomique des implants posés par voie antérieure retrouvait une inclinaison moyenne de la cupule acétabulaire de 39◦ (± 6), une antéversion anatomique de la cupule acétabulaire de 30◦ (± 10) et une antéversion fémorale de 20◦ (± 11). Le positionnement fonctionnel de la cupule acétabulaire était similaire en moyenne au positionnement anatomique. Conclusion L’étude révèle que le positionnement de la tige fémorale et l’inclinaison de la cupule acétabulaire sont en moyenne G Model 10 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx conformes au standard recommandé. En revanche, l’antéversion de la cupule acétabulaire posée dans le cadre d’une voie antérieure est plus importante que la cible recommandée. Cependant, la zone de sécurité n’a pas été établie dans le cadre de PTH posées par voie antérieure et cette hyper antéversion pourrait protéger de la luxation postérieure sans pour autant exposer à la luxation antérieure dans le cadre d’une voie dite anatomique O. Une étude de corrélation entre positionnement et luxation est nécessaire pour définir une zone de sécurité propre aux PTH posées par voie antérieure. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.023 48 Étude électromygraphique et posturologique chez des patients porteurs de PTH selon les trois principales voies d’abord mini-invasives Fabien Billuart ∗ , Jean Matsoukis , Julien Beldame , Helena Brunel , Claude Weisang , Patrice Guiffault , Jules Bernard , Stéphane Van Driessche Laboratoire d’exploration fonctionnelle et d’analyse du mouvement, IFMK Saint-Michel, Montargis, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (F. Billuart) Introduction Les 3 voies d’abord mini-invasives principales pour l’arthroplastie totale de hanche sont – la voie postérieure (VP), la voie de Röttinger (VR) et la voie antérieure (VA). Leurs bénéfices fonctionnels précoces sont reconnus par tous. Néanmoins, l’équilibre postural statique, évalué sur plateforme de force révèle une dégradation significative des paramètres posturaux des sujets opérés par rapport aux sujets témoins. Les sujets opérés par VP ont les paramètres posturaux les plus proches des sujets témoins. Objectifs Cette étude comparative, contrôlée, multicentrique (VP, VA, VR) est réalisée en postopératoire et a pour objectif de mettre en place une méthode reproductible afin d’analyser le signal EMG des muscles de la hanche en parallèle de l’étude de l’équilibre postural statique sur plateforme de force. Patients et méthode Cinq groupes, dont 2 groupes témoins (30 sujets entre 18–30 ans et 10 sujets entre 55–80 ans) et 3 groupes PTH de 10 sujets chacun (VA, VR et VP) participent à cette étude. Les sujets opérés sont évalués entre j45 et j60 postopératoires. Les données sont recueillies à partir d’une plateforme de force et d’un EMG de surface à 4 voies (grand glutéal, moyen glutéal, TFL et sartorius) et 2 goniomètres électroniques (coxo-fémorale, tibio-tarsienne). Tous les sujets réalisent 8 tests de force maximale isométrique pour la normalisation du signal EMG et 6 tests posturaux, en position bipodale avec et sans perturbation extérieure puis unipodale. Résultats Les résultats mettent en évidence une activité importante au sein des groupes témoins du sartorius et du TFL comparativement aux autres muscles. Par ailleurs, il existes des différences concernant l’activité musculaire entre les 3 voies d’abord et les groupes témoins (p = 0,01). Notamment, en appui unipodal l’activité du sartorius augmente dans les groupes PTH VA en VR en comparaison aux groupes témoin (PA – 9 A 4,1 vs 1,6 A 1,3 + PN – 21,2 A 10,3 vs 2,3 A 3,6) et au groupe VP (p = 0,01). Discussion Cette étude est la première à s’intéresser à l’activité EMG des muscles touchés par l’arthroplastie totale de hanche, en lien avec l’équilibre postural statique. Les résultats dans le groupe témoin 18–30 ans montrent que le sartorius joue un rôle particulier dans le maintient de cet équilibre. La modification de l’activité électrique des muscles sartorius et TFL pour les sujets opérés par VA et VR pourraient expliquer l’altération de l’équilibre postural qui est plus marqué pour ces voies. Ces muscles riches en fuseaux neuromusculaires agiraient au sein de la hanche comme un véritable régulateur de la posture. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.024 49 Re-fracture sur PTH, suivi de 303 fractures périprothétiques du fémur German Filippi ∗ , Jacques Tabutin , Olivier Gastaud Centre hospitalier, 15, avenue des Broussailles, CS 50008, 6414 Cannes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : german fi[email protected] (G. Filippi) Introduction Le symposium SOFCOT 2015 avait donné une classification des fractures périprothétiques et des recommandations sur leur prise en charge. Dix ans plus tard le sujet est toujours d’actualité – elles représentent la 3e cause de reprise de PTH. Et selon la littérature, les re-fractures sont la première ou seconde cause de reprise après fracture. Nous avons souhaité apprécier l’incidence, la prise en charge, l’évolution de ces re-fractures et essayé d’élaborer une classification pragmatique. Patients et méthode Il s’agit d’une étude rétrospective, monocentrique portant sur 303 fractures périprothétiques du fémur avec un suivi clinique et radiologique. Les re-fractures ont été réparties en 3 groupes – nouvelle fracture (localisation différente de la première), itérative (au même endroit) et déplacement secondaire. Ont été notés le type de traumatisme, les scores de Harris (HHS) et de Postel-Merle d’Aubigné (PMA), le temps de consolidation, la dépendance et éventuel geste chirurgical secondaire. Résultats Chez les 303 patients, 31 re-fractures se sont produites. Quatre malades ont été perdus de vue. Sur ces 27, il y avait 24 femmes et 3 hommes d’âge moyen 80 ans. Les re-fractures se répartissaient en 19 nouvelles, 3 itératives et 5 déplacements secondaires. Les 19 re-fractures avec implants bien fixés ont été ostéosynthésées (18) ou traitées orthopédiquement (1). Les 8 re-fractures associées à un descellement ont bénéficié d’un changement prothétique pour une tige non scellée verrouillée. Avant la 1re fracture le score de Harris moyen était de 97 (65–100) et le score PMA de 17,6 (13–18). Au recul moyen de 34 mois (12–146) après la re-fracture, les résultats fonctionnels ont baissé de deux niveaux – HHS 73 (55–95) et PMA 13 (9–17). Sept patients ont dû être repris – 3 re-fractures, 2 descellements aseptiques, 2 luxations récidivantes. Discussion Une re-fracture du fémur est survenue dans 11 % des 303 fractures périprothétiques du fémur sur PTH, ce qui n’est pas anodin. Il n’y a pas de série qui traite spécifiquement de ce sujet dans la littérature. Tous les déplacements secondaires sont survenus sans traumatisme, en rapport avec une piètre qualité osseuse ou un montage insuffisant. Les nouvelles fractures étaient difficiles à traiter à cause de la mauvaise qualité osseuse et du peu de place restant pour un montage stable. Les fractures itératives survenant après ablation du matériel d’ostéosynthèse se sont produites sur des os atrophiques. Conclusion Si la mauvaise qualité osseuse est un dénominateur commun de ces re-fractures, le véritable problème est d’obtenir une bonne prise osseuse quel que soit l’implant. Quel qu’ait été le mode thérapeutique le résultat fonctionnel final a été médiocre. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.025 G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 50 Ostéome postérieur de hanche avec compression sciatique – importance du scanner pour déterminer les indications chirurgicales Thomas-Xavier Haen ∗ , Marjorie Salga , François Genet , Laurent Vastel , Philippe Denormandie Service de chirurgie orthopédique, hôpital Raymond-Poincaré, 104, boulevard Raymond-Poincaré, 92380 Garches, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : tx [email protected] (T.-X. Haen) Introduction Une compression du nerf sciatique est une situation relativement fréquente chez les patients présentant une ossification hétérogène neurogène (OHN) postérieure de la hanche, qui peut être responsable de douleurs prolongées et d’une dégradation fonctionnelle. Or, cette lésion est sous-diagnostiquée, la symptomatologie étant souvent intriquée avec celle de l’OHN, dans un contexte de séquelles neuro-sensorielles (patients avec lésion du système nerveux central). L’objectif de cette étude était de déterminer la valeur prédictive de l’examen clinique, de l’électroneuro-myogramme (ENMG) et du scanner, pour prédire la présence d’une compression sciatique chez les patients présentant une OHN postérieures de la hanche, pour lesquels une chirurgie est envisagée. Patients et méthode Nous avons conduit une étude observationnelle rétrospective monocentrique. L’approbation du Comité de protection de personnes de l’établissement a été recueillie. Nous avons étudié les dossiers de tous les patients opérés entre mai 1993 et novembre 2011 pour OHN postérieure de hanche symptomatique. En cas de neurolyse sciatique associée, la présence d’arguments préopératoires pour une compression sciatique, à l’examen clinique, l’ENMG (non systématiquement réalisé) ou le scanner avec reconstructions 3D (TDM-3D) a été notée, et comparée avec l’aspect macroscopique peropératoire du nerf. Résultats Cent seize interventions pour OHN postérieure de hanche ont été réalisées, parmi lesquelles une neurolyse sciatique a été associée dans 55 cas (47 %), chez 45 patients. Pour ces 55 procédures : – une compression sciatique était suspectée cliniquement dans 12 cas ; – dix ENMG, sur les 18 réalisés, étaient positifs (55,6 %), sans relation statistiquement significative avec les signes cliniques (p = 0,77) ; – le TDM-3D montrait un contact étroit entre l’OHN et le nerf dans 100 % des cas ; – l’indication chirurgicale était une compression sciatique dans 12 cas, une raideur de hanche isolée dans 33 cas, une raideur douloureuse dans 7 cas (données manquantes pour 3 cas) ; – en peropératoire, des signes macroscopiques de lésion nerveuse étaient notés dans 16 cas (29,1 %), sans corrélation avec les signes cliniques (p = 0,28) ou l’ENMG (p = 0,69) + le nerf apparaissait comprimé dans 10 cas (18,2 %) et moulé dans une gouttière dans 21 cas (38,2 %) + dans 8 cas (14,5 %), le compte rendu ne rapportait pas d’atteinte nerveuse. En postopératoire, la position assise était possible pour tous les patients, et 19 pouvaient marcher (contre 7 en préopératoire). Discussion Contrairement aux compressions ulnaires par OHN au coude, de diagnostic plus aisé, il y avait peu de descriptions d’OHN postérieures de hanche avec compression sciatique dans la littérature. Les auteurs rapportaient de bonnes récupérations fonctionnelles après neurolyse sciatique. Conclusion Cette étude confirme la difficulté du diagnostic de compression sciatique à l’examen clinique ou l’ENMG, en cas d’OHN. Ainsi, l’outil discriminant pour l’indication chirurgicale, en cas de symptomatologie douteuse, est le TDM-3D. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.026 11 Mardi 10 novembre 2015 de 08 h 00 à 10 h 00, salle 342 Communications particulières traumatologie – Modérateurs : Frédéric Vogt (Cannes), Sylvain Rigal (Clamart) 52 Étude anatomique et biomécanique des lésions et réparations ligamentaires et aponévrotiques dans les dislocations acromio-claviculaires Fabrice Duparc ∗ , Virginie Guinet , Nicolas Tarissi , Xavier Roussignol 1, rue de Germont, 76031 Rouen, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (F. Duparc) Introduction Des résultats décevants après réparation coracoclaviculaire verticale isolée de dislocations acromio-claviculaires nous ont conduits à considérer que la persistance de l’instabilité horizontale acromio-claviculaire, par défaut de réparation acromioclaviculaire, pouvait être un facteur d’évolution douloureuse. Notre hypothèse était – la stabilisation acromio-claviculaire est nécessaire, la stabilisation coracoclaviculaire isolée est insuffisante. Matériel et méthodes Quinze épaules de corps humains donnés à la science étaient fixées par la clavicule à un support rigide. Trois structures du système suspenseur acromio-claviculaire étaient sectionnées en ordre aléatoire selon tirage au sort – ligament acromio-claviculaire, aponévrose du trapèze, ligaments coracoclaviculaires. Trois réparations ont été réalisées en ordre aléatoire selon tirage au sort – suture acromio-claviculaire, suture de l’aponévrose du Trapèze, cerclage coracoclaviculaire. Les distances de déplacement vertical et horizontal de l’acromion étaient mesurées (mm) par pied à coulisse digital. Résultats La section de l’aponévrose du trapèze majorait l’instabilité verticale (3,3 mm) et horizontale (3,1 mm). La section acromio-claviculaire augmentait l’instabilité verticale (11,8 mm) et horizontale (8,6 mm). La section des ligaments coracoclaviculaires majorait l’instabilité verticale (4,6 mm) et horizontale (3,2 mm ± 0,78 à 15,5). La réparation du Trapèze réduisait l’instabilité verticale (4,09 mm ± 1,9 à 15) et horizontale (2,75 mm). La réparation acromio-claviculaire diminuait l’instabilité verticale (1,49 mm ± 4,5 à 6,9) et horizontale (2,2 mm, −2,16 à 14). La réparation coracoclaviculaire réduisait le déplacement vertical (1,14 mm ± 2,34 à 10) et horizontale (0,1 mm, −5,4 à 4). La stabilité horizontale était significativement meilleure après réparation du trapèze (p = 0,05), réparation acromio-claviculaire (p = 0,01), réparation du trapèze et acromio-claviculaire (p = 0,01), qu’après réparation coracoclaviculaire isolée. La réparation combinée trapèze ligament acromio-claviculaire augmentait significativement la stabilité verticale par rapport à la réparation coracoclaviculaire isolée (p = 0,02) Des valeurs négatives témoignaient du déplacement postérieur de l’acromion, après sections ou réparations, sur des épaules porteuses de ligaments coracoclaviculaires très obliques. La réparation coracoclaviculaire verticalisante fixait la dislocation acromio-claviculaire. Conclusion La réparation acromio-claviculaire améliore constamment la stabilité horizontale et verticale. La réparation coracoclaviculaire isolée peut pérenniser la dislocation acromio-claviculaire. La réduction et la réparation acromioclaviculaires devraient être réalisées en premier, avant la réparation coracoclaviculaire. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.027 G Model 12 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 53 Luxations acromio-claviculaires stade 3 et 4 traitées par haubanage acromio-claviculaire – à propos de 83 cas Louis Rony ∗ , Romain Lancigu , Patrick Cronier , Pascal Bizot , Laurent Hubert Service de chirurgie osseuse, 4, rue Larrey, 49100 Angers, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L. Rony) Introduction Le traitement orthopédique des luxations acromioclaviculaires (LAC) stades 1 et 2 fait l’unanimité, mais il n’en est pas de même pour les stades 3 et 4. L’objectif de l’étude est d’évaluer les résultats à moyen terme d’une série de 83 patients traités par haubanage acromio-claviculaire simple (HAC) pour LAC aiguë stade 3 ou 4. Patients et méthode Il s’agit d’une série rétrospective monocentrique de 83 patients (78 hommes, 5 femmes) opérés pour LAC stade 3 (50 cas) ou stade 4 (33 cas), entre janvier 2007 et mai 2014. L’âge moyen à l’intervention était de 35 A 12 ans [16–75]. Soixante-dix patients étaient actifs (84 %). La technique comportait une incision centrée sur l’articulation acromio-claviculaire, une réduction de la clavicule, un haubanage métallique par brochage acromio-claviculaire de 20 10 et une réparation de la chape delto-trapézienne. Les patients étaient immobilisés dans un gilet orthopédique pendant 45 jours. Le hauban était systématiquement enlevé à 6 semaines avant de débuter de la rééducation. Tous les patients ont été revus par un observateur indépendant avec un examen clinique (score de Constant et questionnaire de satisfaction) et radiologique (incidence acromio-claviculaire). Résultats Aucun patient n’est décédé. Douze patients ont été perdus de vue (14 %). On note 7 complications (8,4 %) dont 5 démontages précoces, un sepsis et une rupture de broche. Le recul moyen était de 5 A 2 ans [0–6]. Le score de Constant à révision était de 84 A 11 [50–98]. Au dernier recul, 57 patients (80 %) se considéraient guéris et 50 patients (70 %) étaient satisfaits ou très satisfaits. La durée moyenne d’arrêt de travail était de 13 A 10 semaines [6–76]. Au dernier recul, 51 patients (72 %) (groupe 1) ne présentaient pas de déplacement secondaire de la clavicule et 20 patients (28 %) (groupe 2) présentaient une ascension radiologique de la clavicule de 1 cm en moyenne [0,6–1,3]. Le score de Constant moyen était respectivement de 88 A 8 [56–98] dans le groupe 1 et 76 A 11 [52–90] dans le groupe 2, p > 0,05. Dans le groupe 1, 51 patients (100 %) se considéraient guéris et 45 (88 %) étaient très satisfaits, contre respectivement 12 patients (60 %) et 12 patients (60 %) dans le groupe 2. Conclusion Le HAC simple est une intervention à morbidité relativement faible. Malgré un taux de réascension de clavicule non négligeable, elle peut garder une place dans le traitement des LAC stades 3 et 4. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.028 54 La stabilisation coracoclaviculaire isolée est-elle suffisante dans le traitement endoscopique des disjonctions acromio-claviculaires sévères (types III, IV et V de Rockwood) ? Johannes Barth ∗ , Fabrice Duparc , Kevin Andrieu , Marc Duport 5, rue des Tropiques, parc Sud-Galaxie, 38130 Échirolles, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Barth) L’objectif principal était de corréler les résultats anatomiques et fonctionnels des réparations de DAC sous contrôle endoscopique et de démontrer la supériorité radiologique de l’association d’une fixation acromio-claviculaire à une stabilisation coracoclaviculaire. Patients et méthode Il s’agit d’une étude prospective multicentrique. Le suivi clinique a comporté une analyse de la douleur (échelle visuelle analogique), de l’incapacité fonctionnelle subjective (Quick Dash) et du score de Constant. L’évaluation anatomique a porté sur des radiographies simples (incidence de face en comparatif du cintre acromio-claviculaire et profil axillaire) en pré- et postopératoire et des clichés dynamiques selon le protocole de Tauber. Résultats Parmi 116 cas de DAC au stade aigu, on démembrait 48 % de type III, 30 % de type IV et 22 % de type V selon la classification de Rockwood. Dans 93 % des cas, la stabilisation était réalisée avec un implant coracoclaviculaire de type double bouton et dans 50 % une stabilisation acromio-claviculaire était associée. Quatre-vingt-deux pour cent des patients avaient un bon résultat fonctionnel (avec un score de Constant brut 8805 + 85/100) et 75 % des patients avaient un score subjectif d’incapacité Quick Dash 8804 + 10. L’analyse radiologique montre un gain significatif entre les valeurs préopératoires et postopératoires à 1 an dans le plan vertical (rapport coracoclaviculaire [CC] passe de 214 % à 128 % avec p = 10−6 ) et horizontal (déplacement postérieur passe de 4 mm à 0 mm avec p = 5 × 10−5 ). Il existait une corrélation entre le résultat anatomique et le résultat fonctionnel (IRI = 0,19 et p = 0,045). Nous n’avons pas retrouvé de différence statistique entre les différents types de montages utilisés, ni d’amélioration sur le résultat après contrôle de l’articulation acromio-claviculaire en peropératoire. La greffe biologique a amélioré le résultat anatomique dans le plan vertical (p = 0,04) et la stabilisation acromio-claviculaire dans le plan horizontal (p = 0,02). Le délai opératoire influençait négativement le résultat sur le rapport coracoclaviculaire sur le cliché de face (p = 0,02) tout comme l’IMC (p = 0,006) qui influençait aussi la différentielle entre bord antérieur de l’acromion et le bord antérieur de la clavicule sur le profil axillaire (p = 0,009). Conclusion Cette étude a permis de montrer la nécessité de stabiliser en 2 plans les DAC au stade aigu – coracoclaviculaire et acromio-claviculaire. La stabilisation coracoclaviculaire isolée ne suffit pas quel que soit l’implant utilisé. Une greffe biologique doit se discuter sur des délais accident–chirurgie > 10 jours et il faut prendre en considération le poids du bras (immobilisation pour soulager le montage pendant 6 semaines). Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.029 55 Paramètres influençant le résultat dans le traitement chirurgical endoscopique des disjonctions acromio-claviculaires chroniques Johannes Barth ∗ , Fabrice Duparc , Jérôme Bahurel 5, rue des Tropiques, parc Sud-Galaxie, 38130 Échirolles, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Barth) Le traitement des disjonctions acromio-claviculaires chroniques reste un sujet confidentiel et controversé. Face aux multiples options chirurgicales disponibles, il n’est pas toujours aisé de choisir parmi les étapes indispensables. Méthodologie de l’étude C’est une étude prospective multicentrique sur des DAC opérées avec un délai accident–chirurgie > 21 jours. Le suivi clinique et radiologique a comporté une analyse comparative préopératoire et postopératoire à 1 an de la douleur (échelle visuelle analogique), de l’incapacité fonctionnelle subjective (Quick Dash) et du score objectif de Constant, ainsi qu’une G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx analyse comparative du déplacement vertical et horizontal mesuré sur des radiographies simples. Résultats Issue d’une série de 140 DAC opérés, nous avons inclus 24 DAC au stade chronique. Le délai moyen avant chirurgie était de 46 semaines (min – 1 mois + max – 4 ans). L’âge moyen était de 41 ans, avec une majorité d’hommes (75 %), 72 % avaient des activités sportives de loisir. Sur le plan professionnel, 40 % avaient un travail manuel. On démembrait 40 % de type III, 24 % de type IV et 36 % de type V, selon la classification de Rockwood. Dans 92 % des cas, la stabilisation coracoclaviculaire sous contrôle endoscopique était réalisée avec un implant de type double bouton, renforcé par une greffe biologique dans 88 % des cas. Il y avait 29 % de résections distales de la clavicule associées ainsi que 54 % de stabilisations acromio-claviculaires associées. Nous avons retrouvé 33 % de complications. À 1 an postopératoire, 21 patients ont été revus cliniquement et radiologiquement (87,5 %). Seulement 35 % des patients étaient satisfaits ou très satisfait, alors que 100 % d’entre eux se disaient prêts à refaire l’intervention. La reprise du travail à temps complet avait eu lieu pour 91 % des patients et la reprise de tous les sports était possible dans 86 %. Le gain sur le score de Constant moyen était de 26 points (p = 0,00002) et le gain sur le score subjectif d’incapacité Quick Dash moyen était de 32 points (p = 0,00002). Sur les radiographies, la réduction dans le plan vertical et horizontal était significative (respectivement – p < 10−3 et p = 0,022). Dans cette étude, les facteurs pronostiques retrouvés étaient – un délai préopératoire court < 3 mois (p = 0,02), une stabilisation acromio-claviculaire associée, une immobilisation postopératoire type écharpe prolongée de 6 semaines. Par contre, la résection de la clavicule distale n’influençait pas le résultat final. Conclusion Il ne faut pas trop attendre pour opérer une DAC chronique (chronicité de mauvais pronostic). La stabilisation coracoclaviculaire et acromio-claviculaire associées à une greffe biologique est nécessaire, tout comme une immobilisation prolongée (6 semaines) pour protéger le montage. La résection distale de la clavicule n’est pas utile. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.030 56 Résultats des plaques Philosy dans les fractures à 4 fragments de l’extrémité proximale de l’humérus – à propos de 39 cas Dominique Saragaglia ∗ , Romain Bouchet , Brice Rubens-duval , Roch Mader , René Christopher Rouchy CHU de Grenoble, hôpital Sud, 38130 Échirolles, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (D. Saragaglia) Introduction L’objectif de cette étude était de rapporter les résultats fonctionnels et radiologiques ainsi que les complications des fractures à 4 fragments déplacés de l’extrémité proximale de l’humérus traitées par plaque vissée Philosy (Depuy-Synthes, Zuchwil, Suisse). Patients et méthode La série initiale comprenait 38 patients (39 fractures) traités entre janvier 2009 et novembre 2011. Deux patients sont décédés et 12 perdus de vue (principalement des étrangers). La série finale est composée de 25 fractures chez 24 patients, 14 femmes et 10 hommes, âgés en moyenne de 63 ± 13,5 ans (26–85). Il s’agissait de 13 accidents domestiques (dont une fracture bilatérale), de 8 accidents de sport (7 accidents de ski et 1 accident de randonnée), de 2 accidents de la voie publique (moto) et 1 chute d’un arbre. La plaque Philosy est une plaque anatomique à vis verrouillables, qui offre dans sa partie proximale 9 trous de vis. Une voie d’abord delto-pectorale élargie a été utilisée dans 20 cas et dans 5 cas une voie d’abord deltopectorale simple. 13 Résultats Le recul moyen est de 51,9 ± 11,1 mois (31–64). Cinq complications ont été retrouvées (20 %). Une saillie intra-articulaire de vis, 2 retards de cicatrisation. Une migration précoce du tubercule majeur chez un patient indiscipliné, une reprise par prothèse inversée chez une patiente de 85 ans. L’élévation antérieure active moyenne était de 139◦ ± 32,5◦ (80–180) et L’élévation antérieure passive moyenne de 154,5◦ ± 24◦ (100–180). Le score de Constant absolu moyen était de 68 ± 21 (30–100) + le score de Constant pondéré moyen de 89 ± 23,5 % (43–136) et le Quick DASH moyen de 24,5 ± 21,4 (0–70). Une nécrose partielle de la tête humérale de l’ordre de 30 % a été retrouvée dans 5 cas (20 %), une nécrose de 50 % dans 2 cas et une nécrose sub-totale dans 3 cas (12 %). Dans toutes les nécroses (10 cas) il y avait au moins la charnière qui était déplacée (8 cas) ou un éperon < 8 mm solidaire de la tête (2 cas). Dans 5 nécroses, ces 2 critères étaient réunis. Subjectivement, 15 patients étaient très contents (60 %), 9 étaient contents (36 %) et un était déçu (4 %). Le score SSV moyen était de 80 ± 18 % (30–100). Conclusion L’ostéosynthèse des fractures céphalo-tubérositaires à 4 fragments par plaque vissée Philosy donne de bons résultats fonctionnels, avec une fixation stable permettant une rééducation précoce. Cependant, il s’agit d’une chirurgie exigeante où le taux de complications n’est pas négligeable. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.031 57 Fractures complexes de l’extrémité supérieure de l’humérus traitées par prothèse d’épaule inversée + influence des scores SF36 et DASH préopératoires sur le résultat fonctionnel à 2 ans Sébastien El Sair ∗ , Prikesht Mukish , Pierre Martz , Ludovic Labattut , Abdelilah Ezzahoui , Emmanuel Baulot 6, rue Felix-Trutat, 21000 Dijon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. El Sair) Introduction Le but de notre étude prospective était d’évaluer les résultats de la prothèse d’épaule inversée dans les fractures complexes de l’extrémité supérieure de l’humérus, chez les personnes âgées. Nous avons recherché s’il existait une relation entre les scores SF-36 et DASH préopératoires et le score de Constant final. Une attention spécifique a été portée à l’attitude à adopter vis-à-vis des tubérosités. Patients et méthode Entre novembre 2011 et juin 2012, 30 épaules chez 30 patients (80 % de femmes) ont été opérées par prothèse d’épaule inversée pour fracture trois ou quatre fragments, sur deux sites hospitaliers. C’est une série homogène, utilisant le même implant avec la même voie d’abord supéro-externe. Le recul moyen est de 24 mois. L’âge moyen de la population était de 78,8 ans. Un patient est décédé, non revu. Résultats En préopératoire – score Short-Form (SF) 36 mental moyen – 68 physique – 67,9 + DASH moyen – 33,27. À 6 mois – score de Constant moyen 52,6 (item douleur à 14,3/15) + à 12 mois 57,9 (item douleur à 14,6/15) et à 24 mois 58,2 (item douleur à 14,8/15). À un an, score SF-36 mental moyen – 64,4, physique – 59,4 et DASH moyen – 39,3. À deux ans, DASH moyen – 39,7. Amplitudes moyennes observées – antépulsion 100,8◦ , abduction 86◦ , une rotation interne niveau L3, une rotation externe main-vertex-coude en avant. L’absence de fixation anatomique des tubérosités n’a pas eu d’impact péjoratif sur les résultats. Radiologiquement – pas de migration d’implant, pas d’ostéolyse périprothétique, 11 éperons inférieurs et pas d’encoche. Dix-sept pour cent de complication – 4 luxations aiguës (< 3 mois) dont 3 sur glène de 36 et une de 40, avec implants standard, reprises avec succès par polyéthylène G Model 14 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx rétentif. Un sepsis aigu à Propionibacterium Acnes contrôlé après lavage, changement du couple de friction et antibiothérapie adaptée. Conclusion Dans les fractures complexes de l’extrémité supérieure de l’humérus chez les patients âgés, la prothèse inversée d’épaule est une option permettant d’obtenir de bons résultats cliniques tout en autorisant une rééducation précoce. Les caractéristiques mécaniques de la prothèse d’épaule inversée facilitent cette rééducation précoce, pour laquelle l’utilisation d’un implant rétentif systématique en absence de fixation des tubérosités limitera le risque d’instabilité. Concernant les facteurs patients, on constate la relation directe mais non exclusive entre les scores préopératoire SF-36, DASH et le résultat clinique. Pour comparer les séries entres-elles, il est donc utile de réaliser en préopératoire des scores de qualité de vie. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.032 58 Fractures 3 et 4 part traitées par hémiarthroplasties à tige verrouillées – 1re évaluation prospective multicentrique à 2 ans de recul minimum Tristan Lascar ∗ , Laurent Obert , Rachid Saadnia , Julien Uhring , François Loisel , Antoine Adam , Gilles Polveche , Pascal Clappaz , Marc Juvenspan CHRU de Besançon, 25030 Besançon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (T. Lascar) Introduction L’objectif de ce travail était d’évaluer les résultats fonctionnels et radiologiques d’un implant sans ciment, verrouillé, pour les fractures 3 et 4 part de l’humérus proximal. Matériel et méthode Pour cela, une étude anatomique sur 22 cadavres et un travail prospectif multicentrique de 21 fractures évaluées au recul minimum de deux ans ont été menées. L’étude anatomique a permis d’évaluer l’utilisation de la tige verrouillée (Humelock, FX-Solutionsy) et de son ancillaire, chez les patients à IMC normal ou obèse. L’évaluation clinique (score de constant, QDash) et radiologique (radiographies et scanner) ont été réalisées par un opérateur indépendant. Résultats L’étude anatomique a permis de valider les repères de hauteur par rapport au grand pectoral, l’utilisation d’une autogreffe massive en fer à cheval et d’une ostéosuture au fil boucle. Aucune lésion nerveuse n’a été observée. Vingt et un patients (18 fractures à 4 part) d’âge moyen 67,8 ans (50–90) ont été opérés par 5 chirurgiens séniors dans 4 centres et revus au recul de 51 mois (24–96). L’abduction atteignait – 95◦ (60–160), l’antélévation – 108◦ (70–160), ER1 – 34◦ (0–55), le QDash – 33 (4,5–59), le score de constant brut – 53 (27–75), le score de constant pondéré – 75 (31,5–109). Dans les deux cas avec une non réduction des tubérosités en postopératoire, l’épaule était raide avec une pseudarthrose du trochiter. Six complications ont été décrites – 2 capsulites, 2 problèmes de coiffe et une fracture peropératoire ayant nécessité un cerclage. Aucune complication liée au verrouillage n’a été observée. Discussion Cette première série d’hémiarthroplastie à tige verrouillée montre des résultats au moins équivalents aux séries de la littérature et à celle de la SOFCOT 14. Il n’y a pas eu de complications liées au verrouillage dans ce sous-groupe de patients, mais la série est courte. À 2 ans de recul l’intégration de la tige verrouillée n’a pas généré de complications spécifiques. Éviter le ciment en traumatologie de l’épaule dans les cas où une hémiarthroplastie est indiquée est possible et logique dans cette population de chuteurs. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme), (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.033 59 Évaluation à 9 mois de la technique du Bilboquet à tige non cimentée pour le traitement des fractures complexes de l’humérus proximal Baptiste Boukebous ∗ , Thomas Gregory , Levon Doursounian 14, rue de la Bidassoa, 75020 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (B. Boukebous) Introduction Contrairement au Bilboquet à tige cimentée ou aux autres moyens d’ostéosynthèse actuels de l’humérus proximal, qui nécessitent l’obtention et le maintien de la réduction avant l’introduction du matériel, la nouvelle technique du Bilboquet à tige non cimenté permet la réduction de la fracture au moyen du matériel, une fois celui-ci introduit. Le but de cette étude était d’évaluer les résultats radiologiques et fonctionnels de cette technique, après 9 mois de suivi. Méthode Nous avons conduit une étude prospective et multicentrique, avec une cohorte de 24 patients (âgés de 50 à 70 ans), victimes d’une fracture de l’extrémité supérieure de l’humérus à 3 ou 4 fragments et traités par Bilboquet à tige non cimentée. Les résultats fonctionnels étaient évalués à 6, puis 12 mois, par le score de Constant ainsi que le degré d’antépulsion et de rotation externe de l’épaule. Une analyse radiologique appréciait également la consolidation du foyer de fracture, la qualité de la réduction des tubérosités, le déplacement de celles-ci, la survenue d’une migration de l’agrafe dans la tête ou d’une ostéonécrose. Résultats Le suivi moyen était de 9 mois en moyenne (allant de 6 à 12 mois). La durée opératoire moyenne était de 65 minutes (45 à 82 minutes). Lors du dernier examen, le score de Constant pondéré était en moyenne de 82 points, l’antépulsion de 116◦ (70 à 160◦ ) et la rotation externe de 22◦ (10 à 50◦ ). Toutes les fractures avaient consolidé avec une bonne réduction des tubérosités, sans déplacement secondaire et sans migration d’agrafe. Il existait des signes radiologiques d’ostéonécrose de tête chez 4 patients, mais sans impact significatif sur la fonction de l’épaule. Conclusion Le Bilboquet à tige non cimentée est une technique simple, permettant de manière rapide, une fixation stable des fractures à 3 ou 4 fragments de l’extrémité supérieure de l’humérus. Ses résultats fonctionnels à court terme sont bons et les complications radiologiques sont limitées. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme), (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.034 60 Pseudarthrose itérative de la diaphyse humérale. Mise en évidence des facteurs d’échec : à propos de 16 cas Tristan Pollon ∗ , Nicolas Bonnevialle , Pierre Mansat , Michel Rongieres , Stéphanie Delclaux , Pierre Laumonerie , Paul Bonnevialle Service de traumatologie orthopédie, hôpital Riquet, Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (T. Pollon) Le traitement d’une pseudarthrose diaphysaire humérale répond à une ostéosynthèse rigide et une autogreffe + il comporte un certain taux d’échec aboutissant à une pseudarthrose itérative (PSI). G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx Le but de cette étude était d’étudier rétrospectivement les résultats cliniques et radiologiques d’une série continue de pseudarthrose itérative. L’objectif secondaire était de mettre en évidence les facteurs d’échecs des tentatives de consolidation. De 2014 à 2014 une série continue monocentrique de 16 PSI a été rétrospectivement analysée. Il s’agissait de 10 femmes et 6 hommes de 49,8 ans en moyenne avec 5 fois des facteurs prédisposants de non consolidation. Le traumatisme initial était 8 fois à haute énergie, avec une ouverture 3 fois, et un traumatisme nerveux 4 fois (2 paralysies radiales et 2 plexulaires). Les foyers étaient 10 fois simples (dont 7 transversaux), 5 à coin et 1 comminutif fixés initialement par 11 embrochages, 4 plaques et 1 enclouage. Chaque patient avait été opéré au moins une fois d’une pseudarthrose avérée, 10 fois dans un autre établissement et 6 fois par notre équipe. La fixation avait été faite par 1 embrochage, 2 clous et 13 plaques latérocorticales. Les erreurs potentielles rendant compte de l’échec initial étaient mécaniques (2 vis dans le foyer, 2 contacts interfragmentaires insuffisants, 5 absences de greffe) et/ou la présence d’une infection (3 à staphylocoque doré, 2 à staphylocoque coagulase négative, 1 à streptocoque et 1 à Pseudomonas). Notre prise en charge a été assurée en 2 temps, 4 fois avec dépose du matériel puis fixateur, et secondairement plaque et autogreffe. Douze fois la PSI a été traitée en un seul temps par autogreffe iliaque et 10 plaques latérocorticales et 2 plaque et clou. Trois de ces 12 patients ont été réopérés pour un nouvel échec par la même association plaque et autogreffe. À 1 an de recul minimum on déplore deux échecs, l’un par récidive septique et l’autre par un énième démontage – ces deux patients sont perdus de vue. Quatorze patients ont consolidé – en tenant compte de la mobilité du coude et de l’épaule leur résultat se décline en très bons 4 fois, 6 bons et 4 moyens. L’analyse de l’ostéosynthèse fracturaire initiale ou du primo traitement de la pseudarthrose a mis en évidence les mêmes facteurs – instabilité mécanique, réduction incomplète, infection torpide et l’absence d’autogreffe, toutes conditions à respecter dans la prise en charge à venir de ce type de complication. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.035 61 Pseudarthroses de l’humérus résistantes ou à risque traitées par RhBMP7 – évaluation monocentrique avec un recul minimum de 2 ans Laurent Obert ∗ , Sébastien El Rifai , François Loisel , Antoine Adam , Daniel Lepage Boulevard Fleming, 25030 Besançon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L. Obert) Objectif La pseudarthrose diaphysaire de l’humérus est rare, les séries publiées sont courtes (moins de 30 cas). Dans ces cas, l’association d’une ostéosynthèse plus stable avec ou sans autogreffe permet d’obtenir un taux de consolidation proche de 95 %. Cependant, rien n’est publié en cas d’échec après 2 interventions (pseudarthrose résistante) ou en cas de facteurs de risque manifestes présents lors du traitement de la fracture (tabac, diabète, paralysie – pseudarthrose à risque). Patients et méthode Seize patients d’âge moyen 49 ans (24–71) ont été suivis de façon prospective avec une évaluation finale par un opérateur indépendant. Ces 16 fractures n’ont pas consolidé à 9 mois et 9 d’entre elles ont été réopérées au moins une fois par technique classique (changement de moyen d’ostéosynthèse, décortication, greffe cortico-spongieuse ou alésage) avant de recevoir le facteur de croissance (pseudarthrose résistante) et 7 d’entre elles d’emblée avec adjonction du facteur de croissance (pseudarthrose à risque). Sept montages initiaux étaient instables, 2 patients présentaient une pseudarthrose d’un autre os, 2 étaient 15 diabétiques, 3 étaient fumeurs > 10 PA. Au moment du traitement par facteur de croissance, la durée d’évolution depuis la fracture était de 24,4 mois (6–103) et 2 interventions (1–6). Il existait 13 pseudarthroses atrophiques, 1 eutrophique, 2 hypertrophiques. Trois pseudarthroses étaient considérées septiques avec documentation. Cinq patients avaient déjà reçu une greffe osseuse. La BMP utilisée (RhBMP7) était positionnée dans le foyer avivé, décortiqué et fixé par une ou deux plaques après reperméabilisation du fût diaphysaire. La consolidation radiologique était définie par la continuité de 4 corticales deux plans orthogonaux (radio ou scanner). Résultats Tous les patients étaient revus avec un recul minimum de 24 mois. Aucune complication neurologique n’est rapportée. Un échec est à déplorer chez un patient indocile avec pseudarthrose septique et 4 procédures préalables. Les 15 autres patients ont consolidé avec un délai de 12,7 mois (6–14) avec arrêt complet des procédures et resocialisation. Les 3 cas septiques ont été résolus. Conclusion L’échec de la prise en charge fracturaire initiale (fixation instable, défaut osseux postopératoire) reste la principale cause de survenue de la pseudarthrose. Si l’autogreffe demeure le traitement de référence dans la prise en charge d’une pseudarthrose, rien n’est publié en cas d’échec de celle-ci dans les pseudarthroses de l’humérus. Dans cette utilisation de recours (échec d’autogreffe préalable), et dans cette indication où la greffe structurale n’est pas indispensable (l’humérus peut être raccourci), une fixation stable et un facteur de croissance apporté ont permis d’obtenir la consolidation osseuse. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.036 62 Traumatologie osseuse routière en pratique expertale – 1256 dossiers en 20 ans d’exercice Amine Hamza ∗ , Farouk Hamza 74, lotissement Errahma, Dely-Brahim, 16320 Alger, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Hamza) Introduction Tout comme de nombreux pays, les accidents de la route sont un problème de santé publique en Algérie. Notre étude aura pour objectif de préciser les dommages corporels induits par la traumatologie osseuse routière en pratique expertale en évaluant la durée de l’incapacité totale temporaire (ITT), le taux d’incapacité partielle permanente (IPP), le pretium doloris et le préjudice esthétique. Matériel et méthode Étude rétrospective comprenant 1256 expertises médicales en dommage corporel relevant de la traumatologie osseuse routière, ordonnées par les instances judiciaires attachées à la cours de Tizi-Ouzou (Algérie) et de ces environs + s’étalant sur une période de 20 ans de 1994 à 2014. Nous préciserons l’âge, le sexe, le type d’accident, la nature et siège de la lésion, le traitement instauré, la durée de l’incapacité totale temporaire (ITT), le taux d’incapacité partielle permanente (IPP), le pretium doloris et le préjudice esthétique. Résultats La moyenne d’âge est de 36 ans, 38 % des patients avaient entre 20 et 40 ans, 74 % d’hommes touchés. Les accidents de la voie publique représentent 61 % des cas contre 39 % d’accidents de la circulation. Le taux d’ITT moyen est de 5 mois. Le taux d’IPP moyen de 19 %. Le pretium doloris moyen est de 3,6 sur une échelle de 7. Le dommage esthétique moyen est de 1,1 sur une échelle de 7. Discussion La pratique expertale en traumatologie routière reflète les répercussions des accidents routiers touchant le plus souvent des adultes jeunes, les hommes plus que les femmes. Cinq mois de convalescence sont en moyenne nécessaires et bien G Model 16 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx souvent les patients gardent des séquelles. Le traumatisme est assez douloureux mais le préjudice esthétique reste en général léger. Conclusion De nombreux pays sont confrontés à ce problème. Des programmes de sensibilisation et de prévention doivent être mis en place afin de limiter ces accidents et limiter les préjudices et les dommages encourus par une population jeune. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.037 66 Évaluation prospective comparative de faisabilité de la chirurgie ambulatoire dans les stabilisations de l’épaule par Latarjet Yoann Bohu ∗ , Shahnaz Klouche , Antoine Gerometta , Serge Herman , Nicolas Lefevre Clinique du sport Paris V, 75005 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (Y. Bohu) Introduction La butée d’épaule selon Latarjet est une intervention fiable et efficace sur le taux de récidives de luxations par rapport au Bankart arthroscopique dans l’instabilité antérieure chronique d’épaule. L’ancillaire mini-open permet de minimiser la voie d’abord. Le but de cette étude était d’analyser les résultats cliniques à moyen terme de cette technique chirurgicale. Patients et méthode Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique, concernant 135 patients opérés d’une butée d’épaule pour instabilité chronique entre 2007 et 2012 (44,9 mois de recul en moyenne). L’âge moyen lors de la chirurgie était de 27,9 ans. Le score ISIS moyen préopératoire était de 5,6. Les scores de WOSI, Walch et Duplay, Rowe, SSV et OSIS ont été comparés en pré- et postopératoire. Les taux de satisfaction et de récidives de luxations ont été analysés, ainsi que les caractéristiques radiographiques. Résultats Le score WOSI a significativement diminué de 52,9 à 13,4 en moyenne (p < 0,001). Le score Subjective Shoulder Value était de 88,3, le STT était de 11,3 au dernier recul. Le taux de récidive de luxation était de 2,2 %. Les scores de Walch et Duplay et de Rowe étaient bons, respectivement de 78,3 et 78,1 au dernier recul. Le score OSIS était de 40,3 en moyenne. Quatre-vingt-quinze pour cent des patients étaient très satisfaits ou satisfaits de la chirurgie. Aucun patient n’a présenté de dégradation arthrosique gléno-humérale. Conclusions La butée selon Latarjet en mini-open donne d’excellents résultats fonctionnels, comparables à la chirurgie à ciel ouvert classique. Une des raisons de cette efficacité peut être expliquée par la reproductibilité de cette technique à partir de l’ancillaire. Cette prise en charge mini-invasive pourrait conduire à la chirurgie ambulatoire. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Introduction Le taux de chirurgie ambulatoire en France reste faible et concerne peu de gestes chirurgicaux, notamment en orthopédie. L’objectif principal de l’étude était d’évaluer la sécurité de la chirurgie ambulatoire dans les stabilisations de l’épaule selon la technique de Latarjet. Patients et méthodes Une étude prospective menée en 2013–2014 a inclus l’ensemble des patients opérés en première intention pour une instabilité antérieure unidirectionnelle gléno-humérale par transfert coracoïdien selon Latarjet par une technique mini-invasive. La chirurgie ambulatoire a été proposée systématiquement par l’un des chirurgiens après vérification des critères classiques d’exclusion (âge > 60 ans, score ASA : 3–4, éloignement géographique). Les patients des deux autres chirurgiens ont tous été hospitalisés. Dans le groupe ambulatoire, le chemin clinique était protocolisé. Le protocole antalgique postopératoire comprenait des antalgiques de palier I ou II et, pour les patients hospitalisés, de la morphine à la demande en sus. L’anesthésie était générale, avec une analgésie par bloc inter-scalénique échoguidé, sans cathéter, corticoïdes intraveineux et infiltration d’anesthésie locale par l’opérateur. Le critère de jugement principal était l’échec du mode d’admission défini par l’hospitalisation d’un patient opéré en ambulatoire ou la ré-hospitalisation dans la première semaine après la sortie. Les critères de jugement secondaires étaient le taux de complications postopératoires, la douleur postopératoire, la consommation d’antalgiques, les signes d’inconfort (nausées vomissements, vertiges, malaise, maux de ventre) et la satisfaction du patient. Résultats Quarante-six patients ont été inclus, 17 dans le groupe oambulatoireO et 29 dans le groupe oclassiqueO, âge moyen 25,9 A 7,2 vs 26,1 A 5,7 ans (p = 0,57), 2 femmes 15 hommes vs 3 femmes 26 hommes (p = 1), 94,1 % vs 89,6 % de sportifs (p = 0,56). Aucun patient n’a refusé l’ambulatoire. Dans le groupe oclassiqueO la durée moyenne d’hospitalisation était de 2,2A0,7 jours. Aucun patient du groupe ambulatoire n’a été hospitalisé ou réhospitalisé. Il n’y a eu aucune complication postopératoire dans les deux groupes. Les patients du groupe oambulatoireO, avaient significativement moins mal le soir de j0 (p < 0,00001) mais significativement plus à j1 (p = 0,002), ont consommé significativement plus d’antalgiques de palier I et II (p = 0,0001) mais pas de morphine, et ont présenté significativement moins de signes d’inconfort postopératoire (1/16 [6,2 %] vs 11/24 [45,8 %], p = 0,01). Les patients étaient tous satisfaits ou très satisfaits de la prise en charge. Conclusion Cette première étude prospective française évaluant la sécurité de la chirurgie ambulatoire dans la stabilisation de l’épaule selon Latarjet, n’a relevé aucun événement grave. Dans une population sélectionnée, les risques sont comparables à ceux d’une hospitalisation classique. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.038 http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.039 Mardi 10 novembre 2015 de 10 h 30 à 12 h 30, amphithéâtre Bordeaux Communications particulières épaule/coude – Modérateurs : Tewfik Benkalfate (Rennes), Nicolas Bonnevialle (Toulouse) 65 Résultats à moyen terme des butées selon Latarjet en mini-open dans l’instabilité antérieure chronique d’épaule Laurent Baverel ∗ , Élias Fotiadis , Johannes Barth 2, rue Edmond-Rostand, 44000 Nantes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L. Baverel) G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 67 Revue clinique et radiologique de l’intervention de Latarjet-Patte à 22 ans de recul – facteurs prédictifs de survenue d’une arthrose gléno-humérale et son influence sur les résultats cliniques Clément Lalanne ∗ , Thomas Vervoort , Christophe Szymanski , Caroline Bourgault , Carlos Maynou Orthopédie A, hôpital Roger-Salengro, rue Émile-Laine, Lille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Lalanne) Introduction L’intervention de Latarjet-Patte a depuis longtemps démontré son efficacité dans la prévention des récidives d’instabilité gléno-humérale antéro-inférieure, mais son caractère arthrogène est évoqué par certains auteurs. À travers cette étude rétrospective nous avons voulu répondre à quatre questions – Quelle est la prévalence de l’omarthrose à long terme chez les patients opérés selon la technique de Latarjet-Patte ? – Quels sont les facteurs de risque évitables et non évitables d’évolution vers l’arthrose gléno-humérale ? – L’ omarthrose a-t-elle un impact sur les résultats cliniques ? – Les bons résultats constatés sur la stabilité se maintiennent-ils dans le temps ? Patients Sur un total de 77 patients opérés entre 1985 et 1997, 44 (57 %) ont été revus au recul moyen de 22 ans. Méthodes Les patients ont été examinés en consultation avec réalisation des scores de Constant et de Duplay-Walch. Tous les patients ont bénéficié de radiographies et un scanner a pu être effectué pour 31 d’entre eux. L’évaluation de l’arthrose se faisait selon la classification de Samilson. Résultats Radiologiquement nous avons observé une omarthrose de stade 1 dans 15,9 % des cas, de stade 2 dans 20,5 %, de stade 3 dans 4,5 % et de stade 4 dans 9 %. Un seul patient (2,3 %) avait présenté une nouvelle luxation et 3 patients (6,8 %) se plaignaient d’une ou de plusieurs subluxations. Le taux de patients satisfaits ou très satisfaits était de 90,9 %. Le score de Constant pondéré moyen était de 94 % et le score de Duplay-Walch moyen de 71,6. Discussion Des facteurs de risque de développement d’une omarthrose ont pu être individualisés comme le positionnement débordant de la butée ou un âge supérieur à 35 ans au moment de l’intervention. Nous avons constaté que les scores fonctionnels et les résultats subjectifs n’étaient altérés qu’à partir d’un stade d’omarthrose avancé (stade 3). Par ailleurs, le taux de récidive d’instabilité restait faible (2,3 %) et comparable aux autres séries de la littérature malgré un recul très important. Conclusion Cette technique nous semble donc fiable à long terme et l’évolution vers l’arthrose peut généralement être limitée grâce à une technique opératoire rigoureuse. De plus, l’incidence constatée de l’omarthrose à 22 ans de recul moyen n’était pas supérieure à celle retrouvée par Hovelius chez des patients présentant une instabilité antéro-interne récidivante non opérée à un recul comparable. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.040 68 Mesure tomodensitométrique comparative du volume du subscapulaire et de l’infra-épineux petit rond après stabilisation antérieure d’épaule par butée coracoïdienne à ciel ouvert. L’équilibre du couple de force transverse de la coiffe est-il modifié ? 17 Adriano Toffoli ∗ , Hubert Lenoir , Bertrand Coulet , Cyril Lazerges , Michel Chammas CHU Lapeyronie, 371, avenue du Doyen-Gaston-Giraud, 34295 Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Toffoli) Introduction La stabilisation antérieure de l’épaule par butée coracoïdienne à ciel ouvert nécessite un abord du subscapulaire. La discision horizontale dans le sens des fibres est la technique la plus conservatrice en comparaison aux autres abords en termes de trophicité et d’infiltration graisseuse mais aucune mesure quantitative précise n’en a évalué la conséquence sur le subscapulaire. L’équilibre entre les volumes des muscles subscapulaire et infraépineux-petit rond, définie comme le couple de force transverse de la coiffe des rotateurs, est un déterminant majeur de la fonction normale de l’épaule. L’objectif de l’étude était de comparer les volumes musculaires postopératoires du subscapulaire et de l’infraépineux-petit rond afin d’évaluer les conséquences de cet abord sur la trophicité musculaire du subscapulaire. Matériel et méthode Quarante et un scanners d’épaule ont été réalisés sur 40 patients opérés entre mars 2009 et mai 2012 d’une butée coracoïdienne vissée en position debout, affleurante et sous équatoriale par discision du subscapulaire à la jonction 2/3 supérieur 1/3 inférieur. Le recul postopératoire était fixé à 2 ans minimum. Les coupes tomodensitométriques incluaient l’extrémité proximale de l’humérus et la scapula en totalité. Les volumes des muscles subscapulaires et infra-épineux-petit rond ont été calculés à partir de leurs contours définis sur chaque niveau de coupe. L’analyse statistique par un test de Wilcoxon a permis la comparaison des volumes musculaires du subscapulaire et de l’infra-épineux-petit rond. Un test de Spearman a évalué la corrélation entre les volumes de ces 2 groupes musculaires. Résultats Aucune différence significative n’a été retrouvée entre les volumes musculaires du subscapulaire et de l’infra-épineuxpetit rond après butée coracoïdienne antérieure avec discision du subscapulaire (p = 0,73). La corrélation entre les volumes de ces 2 groupes musculaires était forte (r = 0,75, p = 0,002). L’infiltration graisseuse du subscapulaire selon Bernageau et Goutallier était de grade 0 chez tous les patients, excepté un cas de grade II superposable à son grade préopératoire. Conclusion La discision du subscapulaire lors de la stabilisation antérieure de l’épaule par butée coracoïdienne à ciel couvert ne modifie pas la trophicité du subscapulaire et préserve l’équilibre du couple de force transverse de la coiffe des rotateurs. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.041 69 Une approche chirurgicale guidée et un nouveau mode de fixation pour la butée de Latarjet sous arthroscopie Patrick Gendre ∗ , Jean-François Gonzalez , Thomas D’ollonne , Pascal Boileau Service de chirurgie orthopédique et traumatologie du sport, hôpital de l’Archet 2, 6200 Nice, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Gendre) Introduction La plupart des complications de la technique de la butée de Latarjet arthroscopique sont liées au positionnement de la butée osseuse et l’utilisation de vis comme système de fixation. Objectif Évaluer (1) le positionnement et (2) la consolidation osseuse de la butée coracoïdienne sous arthroscopie utilisant une approche chirurgicale guidée et une fixation par boutons corticaux reliés par un fil de suture. Patients et méthode Il s’agit d’une étude prospective continue de 84 patients (âge moyen de 27 ans) présentant une instabilité G Model 18 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx antérieure récidivante de l’épaule traitée par butée de Latarjet sous arthroscopie associée à une réparation de Bankart. La fixation de la butée était assurée par deux boutons corticaux reliés par fil de suture. Tous les patients ont bénéficié d’un scanner postopératoire précoce et un plus tardif à 6 mois. Résultats À un recul moyen de 14 mois (6–24), 83 patients avaient une épaule stable. Il n’a pas été constaté de complications neurologiques et aucun patient n’a nécessité une reprise chirurgicale. La butée coracoïdienne était positionnée strictement parallèle à la surface glénoïdienne dans 96 % des cas (81/84) et en dessous de l’équateur dans 93 % des cas (78/84). La consolidation osseuse était obtenue chez 76 patients (91 %). Conclusions (1) Une approche chirurgicale guidée sous arthroscopie permet un positionnement précis et sûr de la butée coracoïdienne, (2) l’utilisation de boutons corticaux reliés par fil de suture pour la fixation de la butée coracoïdienne est une alternative à la fixation par vis et (3) les complications neurologiques et de matériels signalés classiquement avec les vis n’ont pas été observées avec cette technique guidée et ce nouveau système de fixation. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme), (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.042 70 Latarjet sous arthroscopie : les positionnements de la butée et des vis sont-ils possibles ? Étude prospective scanner de 105 cas Jean Kany ∗ , Régis Guinand , Pierre Croutzet Clinique de l’Union, boulevard de Ratalens, 31240 Saint-Jean, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Kany) Introduction Notre but était d’évaluer la précision du positionnement de la butée et des vis dans le Latarjet sous arthroscopie. Patients Il s’agit d’une étude prospective. Cent cinq épaules (104 patients) ont bénéficié d’un Latarjet sous arthroscopie dans une seule institution, réalisée par le même chirurgien senior, sur une période de 2 ans. Méthodes Après accord écrit du patient et du comité d’éthique local, un scanner a été réalisé le lendemain de l’intervention permettant une analyse bidimensionnelle multi-planaire. Cette analyse radiologique a été évaluée par un chirurgien orthopédiste indépendant. Douze paramètres ont été évalués ainsi que la courbe d’apprentissage en comparant deux périodes chronologiques successives. Résultats Quatre-vingt-seize épaules (95 patients) ont été évaluées (91,3 %). Neuf patients ont refusé le scanner. L’indice préopératoire de Gerber était de 60,9 %. La butée était correctement positionnée par rapport à l’équateur dans 87 cas (91,5 %) + affleurante à la glène dans 77 cas (81 %). Elle était dans une position latéralisée pour 7 patients (7,3 %) et dans une position médialisée dans 11 cas (11,7 %). L’angle moyen des vis avec la surface de la glène était de 20,8◦ . Un patient a souffert d’une paralysie transitoire du nerf axillaire. Suite à ce scanner, 3 patients sur 104 (2,8 %) ont été révisés précocement – 2 patients pour une révision à ciel ouvert en raison d’une fracture et/ou d’une malposition du greffon + 1 patient pour une arthroscopie en raison des vis mal positionnées. L’analyse de nos résultats a indiqué que la précision du positionnement était influencée par l’index de Gerber et par l’angle des vis (par rapport à la glène) de façon significative (p = 0,001). L’étude de la courbe d’apprentissage a révélé que le temps chirurgical moyen diminue statistiquement de façon significative ainsi que le risque de latéralisation du greffon (p = 0,006). Discussion Mizuno et Walch ont montré, sur une étude radiostandard, que même à ciel ouvert le positionnement parfait du greffon était difficile (7,5 % médialisation, 13,2 % latéralisation). Boileau ne rapporte que 2 % de greffon latéralisé et 6 % médialisés sur une étude scanner + il ne s’agit cependant, pas de la même technique (2B3). Une instrumentation plus précise pourrait améliorer le positionnement du greffon dans le Latarjet arthroscopique. Conclusions Notre étude confirme que le positionnement précis du greffon sur la face antérieure de la glène est possible, sûre et reproductible avec le Latarjet sous arthroscopie et sans complication majeure persistante. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.043 71 Bankart arthroscopique de patients âgés de plus de 30 ans. Résultats cliniques et radiologiques à plus de 10 ans Damien Delgrande ∗ , Philippe Hardy , Grégoire Ciais , Charles Schlur , Guillaume Lonjon , Shahnaz Klouche 1, route Cavalière-du-Rompu, 92100 Boulogne-Billancourt, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : damien [email protected] (D. Delgrande) Introduction L’instabilité antéro-inférieure de l’épaule est une pathologie extrêmement fréquente qui survient généralement au décours d’une luxation antéro-médiale. Actuellement deux techniques sont utilisées de manière courante + la butée coracoïdienne ou la réinsertion du labrum sous arthroscopie (opération de Bankart O). Il existe de nombreuses études de revues de patients opérés selon la technique de Bankart mais cependant, peu ont un recul à très longs termes. L’objectif de l’étude était de calculer un taux de récidive à long terme et d’analyser les facteurs de risques chez des patients de plus de 30 ans (pour s’affranchir de l’âge comme facteur de risque). Patients et méthode Cette étude rétrospective a porté sur tous les patients âgés de plus de 30 ans opérés entre 1999 et 2003 d’une stabilisation de l’épaule selon la technique de Bankart sous arthroscopie. L’ensemble des patients ont été contactés à au moins 10 ans de recul. Le critère du jugement principal était le taux de récidive de luxation avec analyse des différents facteurs de risques. Les critères de jugements secondaires étaient le taux d’omarthrose et l’évaluation fonctionnelle, et clinique, de l’épaule à plus de 10 ans de recul (WOSI et score de Duplay et Walch). Résultats Parmi les 52 patients inclus dans l’étude, 41 ont été revus (79 % de revues), 11 ont refusé ou ont été perdus de vues. Nous avions 31 hommes 10 femmes, d’âge moyen 38 A 9,01 ans. Le recul moyen était de 150 mois [min–max – 128–179]. Le taux d’échec global a été de 37 % (15 patients sur 41). Sur les 31 patients ayant un score ISIS 8804 + 2, 8 ont récidivés (26 %) contre 83 % de récidives chez ceux ayant un score > 2 (p = 0,01). Pour la profondeur de l’encoche, la moyenne du rapport P R chez les non récidivants était de 10 % contre 22 % chez les récidivants (p < 0,001). Cinquante-cinq pour cent des patients ayant des lésions de la glène ont récidivé contre 19 % pour ceux n’en n’ayant pas (p = 0,09). Pour les 10 patients qui avaient un score ISIS 8804 + 2 + pas de lésion de la glène + encoche < 15 %, aucun n’a récidivé. Discussion La technique de Bankart a toujours sa place cependant, la sélection des patients doit être affinée en complétant le score ISIS d’une analyse systématique de radiographie standard (profondeur de l’encoche [index P R] sur un cliché de face en rotation interne et de clichés de Bernageau comparatifs pour analyser les lésions glénoïdiennes). Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.044 G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 72 Le ligament carré du coude – description anatomique et contribution à la stabilité de l’avant-bras Marc Otayek ∗ , Abd-el-Kader Ait Tayeb , Thierry Lazure , Charles Court , Olivier Gagey , Marc Soubeyrand Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, CHU Bicêtre, 78, rue Général-Leclerc, 94270 Le Kremlin-Bicêtre, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : salma [email protected] (M. Otayek) Introduction L’avant-bras permet le positionnement spatial optimal de la main. Cette fonction nécessite que l’avant-bras soit mobile (pronosupination) et stable. La stabilité antébrachiale se décompose en stabilités longitudinale (SL) et transversale (ST). Les éléments de stabilité déjà connus sont le complexe fibrocartilagineux triangulaire du poignet (TFCC), la membrane interosseuse (MIO), la tête radiale (TR) et son ligament annulaire (LA). Cependant, très peu de données sont disponibles à propos du ligament carré (LC), situé au récessus inférieur de l’articulation du coude. L’objectif de ce travail était de (1) décrire l’anatomie de ce ligament et de (2) caractériser son implication dans la stabilité antébrachiale. Matériel Dix avant-bras de cadavres frais. Méthodes Ces derniers ont été isolés et positionnés dans un cadre expérimental permettant de tester les SL et ST de l’avant-bras. Les SL et ST ont été évaluées pour cinq rotations allant de la pronation maximale à la supination maximale et dans quatre configurations anatomiques – avant-bras intact, TFCC sectionné, TFCC et MIO sectionnés, TFCC et MIO et LA sectionnés (LC intact). Le comportement cinématique du LC a été analysé sur des vidéos dynamiques. Une analyse macroscopique morphométrique et histologique a été effectuée. Résultats Macroscopiquement, le LC est tendu en éventail depuis l’incisure radiale de l’ulna vers le col du radius où il s’insère sur un arc de 59◦ (± 5◦ ). Deux épaississements antérieur et postérieur ont été constamment observés de longueurs moyennes respectives 11,2 mm (± 2,4) et 9,9 mm (± 2,2) et d’épaisseur 1,2 mm (± 0,7 mm). Histologiquement, le LC est composé d’une fine couche de fibres collagéniques orientées du radius vers l’ulna bordée par la synoviale du coude. Lors de la rotation du radius, il se produit un enroulement du LC autour du col du radius aboutissant à une mise en tension et un recentrage automatique de la radio-ulnaire proximale. En supination et pronation maximales, la mise en tension maximale du LC suffit à stabiliser le cadre antébrachial dans les directions longitudinale et transversale. Cet effet disparaît dans les positions de rotation intermédiaire du radius car le ligament est détendu. Discussion Pour la première fois à notre connaissance, le rôle de stabilisateur antébrachial du LC a été démontré. Conclusion Le LC pourrait être impliqué dans les phénomènes de raideur antébrachiale (rétraction du LC) et il pourrait représenter une cible chirurgicale en cas d’arthrolyse de la pronosupination. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.045 73 Revue de 20 prothèses de tête radiale en silicone à un recul moyen de 10 ans Régis Pailhe ∗ , Marie Loret , Brice Rubens-Duval , Roch Mader , René-Christopher Rouchy , Dominique Saragaglia Hôpital Sud, avenue Kimberley, 38130 Échirolles, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Pailhe) Introduction La tête radiale est un élément essentiel dans la mobilité et la stabilité du coude. Les prothèses en silicone ont une mauvaise réputation fondée sur quelques articles réalisés dans 19 les années 1980. Mais, les autres implants disponibles posent également des problèmes d’encombrement, d’ostéolyse, d’érosion ostéochondrale et ne sont pas des solutions idéales. L’objectif principal était d’évaluer les résultats radio-clinique à long terme des prothèses de tête radiale en silicone dans les fractures de tête radiale Mason III et IV, non synthésables. Patients et méthode Nous avons revu rétrospectivement 20 patients qui ont présenté une fracture de tête radiale Mason III et IV, non synthésable. Entre 1993 et 2011, les patients ont bénéficié d’une prothèse de tête radiale en silicone, associée dans certains cas à une ostéosynthèse des lésions osseuses et à une réparation ligamentaire. L’âge moyen des patients lors du traumatisme était de 57 ans (bornes 21–91 ans). Il existait une légère prédominance féminine avec un sex-ratio 9 H/11 F. Les patients ont tous été examinés et la mobilité, la douleur, la stabilité et la force ont été évaluées. Les scores fonctionnels étaient le DASH et le MEPS. Seize patients ont réalisé un bilan radiographique. Résultats Au recul moyen de 10 ans (2/18 ans) le DASH moyen était de 28, le MEPS de 88. La mobilité moyenne du coude était de 134◦ en flexion, 13◦ de déficit d’extension, 76◦ en pronation et 62◦ en supination. Les patients étaient tous soulagés de leur douleur + 95 % avaient une EVA entre 0 et 2. Nous avons mis en évidence 3 fractures d’implant, dont une symptomatique. Il s’agissait du seul patient de la série ayant bénéficié d’une reprise chirurgicale. Une patiente, indolore, semblait présenter des signes radiographiques de siliconite sans preuve histologique. Discussion Ces résultats montrent que les prothèses de tête radiale en silicone ne présentent pas de complications majeures à long terme. Chez les patients actifs, le retour aux activités antérieures, quotidiennes et professionnelles, est obtenu de manière satisfaisante et indolore. Le devenir fonctionnel des patients dépend essentiellement de la sévérité des lésions initiales, ligamentaires particulièrement et donc de leur réparation. Cette réparation est essentielle pour éviter les microtraumatismes prothétiques importants à l’origine de la fragmentation de la silicone. Les prothèses de tête radiale en silicone sont une option thérapeutique satisfaisante à long terme. Il est regrettable qu’elles aient été retirées du marché. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.046 74 Prothèse totale de coude dans le traitement de l’arthrose primitive Jean-David Werthel ∗ , Bradley Schoch , Bernard Morrey , Joaquin Sanchez-Sotelo , Mark Morrey 44, rue des Belles-Feuilles, 75116 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-D. Werthel) Introduction L’arthrose primitive de coude peut être traitée avec succès chez un grand nombre de patients par ablation des ostéophytes et capsulectomie. Cependant, une partie de ces patients, ayant des destructions articulaires plus importantes et des douleurs présentes tout au long de l’arc de mobilité, ne répondent pas bien au traitement conservateur seul. La prothèse totale de coude (PTC) est une solution plus fiable à court terme mais qui peut être associée à un taux de complications élevé chez les patients actifs. Le but de cette étude était de déterminer les résultats et complications des PTC dans le traitement de l’arthrose primitive de coude. Patients et méthode Entre 1984 et 2012, 21 PTC consécutives furent implantées chez 21 patients pour arthrose primitive de coude. Deux patients décédèrent et un fut perdu de vue à moins de deux ans postopératoire laissant 8 hommes et 10 femmes inclus dans l’analyse. L’âge moyen était 67,6 ans (51–85). Les implants utilisés comprenaient – Coonrad-Morrey (14 coudes), Latitude (3 coudes) et autres (1 coude). Les critères d’évaluation G Model 20 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx comprenaient la douleur, l’amplitude articulaire, le Mayo Elbow Performance Score (MEPS) et les reprises éventuelles. Le suivi moyen était de 8,3 ans (2–20). Résultats Les PTC entraînaient une amélioration de la douleur significative (3,7 en préopératoire vs 1,9 au dernier suivi, p < 0,001). Cependant, l’amplitude articulaire restait largement inchangée (p > 0,05). Les patients conservaient leur flexion préopératoire mais les contractures en flexion n’étaient pas améliorées. Au dernier suivi, le MEPS moyen était de 77,3 points (55–100). Les MEPS étaient moyens ou mauvais dans 46 % des coudes. Les raisons de ces résultats insatisfaisants comprenaient – des douleurs persistantes dans 7 coudes associées à une diminution des amplitudes articulaires dans 6 coudes. Malgré un taux élevé de MEPS non satisfaisant, 92 % des patients étaient satisfaits de leur coude. Les complications étaient considérées mineures dans 4 coudes (22 %) et majeures dans 3 (18 %). Les causes de réintervention comprenaient – débridement pour infection (1), révision de l’implant huméral (1), retrait d’un implant de tête radiale descellé (1). Conclusion La PTC représente une option chirurgicale fiable pour traiter la douleur dans l’arthrose primitive de coude. Cependant, la récupération de l’extension n’est pas toujours obtenue, ce qui laisse entendre qu’une libération plus agressive des parties molles associée à un raccourcissement plus important de l’humérus doivent être envisagés au moment de la chirurgie. Des résultats objectifs non satisfaisants étaient retrouvés dans près de la moitié des coudes dans cette étude en partie à cause d’une persistance de la raideur et de la perte d’amplitude articulaire qui en découle. Des études supplémentaires doivent être entreprises afin de définir précisément les indications de PTC dans cette pathologie et d’améliorer les techniques chirurgicales ainsi que la prise en charge postopératoire. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme), (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association), (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.047 75 Reprise de prothèse totale de coude par une prothèse semi-contrainte à charnière – résultats de 33 cas revus avec un recul moyen de 5 ans Julien Toulemonde ∗ , Pierre Mansat , Julie Lebon , Amélie Faraud , Stéphanie Delclaux , Nicolas Bonnevialle , Michel Rongières , Paul Bonnevialle Service d’orthopédie, hôpital universitaire de Toulouse, 31059 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Toulemonde) Introduction La révision de prothèse de coude reste un challenge thérapeutique en raison des lésions tissulaires péri-articulaires et de la perte du capital osseux. Objectif Évaluer les résultats de l’utilisation d’une prothèse à charnière semi-contrainte dans cette indication. Patients et méthode De 1997 à 2014, 31 patients (33 coudes) ont nécessité la révision de leur prothèse totale de coude. Il s’agissait de 7 hommes pour 24 femmes de 61 ans de moyenne d’âge. Dix-neuf patients présentaient une polyarthrite sous-jacente et 12 une séquelle traumatique. Le délai entre la prothèse initiale et la révision était de 122 mois (20–360). Les indications de reprises chirurgicales comprenaient – 14 descellements bipolaires, 10 descellements unipolaires, 3 reprises pour sepsis, 1 fracture d’un implant ulnaire, et 5 autres. Dans tous les cas, une prothèse de Coonrad-Morrey a été utilisée. Une allogreffe massive a été nécessaire 2 fois, et une autogreffe 2 fois. Résultats Avec un recul de 58 mois (12 à 129 mois) le score de la Mayo Clinic pour le coude progressait de 38 en préopératoire à 68 points au recul. Le score DASH passait de 69 à 45 points. La mobilité progressait de 41◦ de déficit d’extension avec une flexion à 112◦ en préopératoire, à un déficit d’extension de 32◦ pour une flexion de 131◦ en postopératoire. Le bilan radiographique retrouvait un liseré autour de l’implant huméral dans 9 cas, et autour de l’implant ulnaire dans 8 cas. Un implant ulnaire était descellé, ainsi qu’un implant huméral. Une allogreffe présentait des signes de résorption. Il existait 22 complications chez 18 patients (55 %) – 5 atteintes sensitives du nerf ulnaire, 4 infections profondes, 2 désunions cutanées, 2 lâchages du triceps, 2 fracture de l’ulna, 3 fractures humérales, 2 ossifications radiales avec conflit radio-ulnaire proximal, un hématome et un désassemblage de la charnière. Discussion La chirurgie de reprise de prothèse totale de coude est une chirurgie complexe qui doit tenir compte des lésions des tissus péri-articulaires, de l’état du tendon du triceps, du nerf ulnaire, et de la perte du capital osseux. Compte tenu de ces lésions, une prothèse à charnière avec une modularité dans la taille des implants permet de redonner un coude stable malgré les lésions tissulaires et osseuses préexistantes sans la nécessité d’utiliser un implant sûr mesure. Si les résultats cliniques restent satisfaisants, le taux de complications peut être élevé et une technique chirurgicale rigoureuse doit permettre de les diminuer. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.048 76 Arthrolyse arthroscopique du coude avec résection arthroplastique de la tête radiale – à propos d’une série de 12 cas Billy Chedal Bornu ∗ , Xavier Clement , Jean-François Kempf , Philippe Clavert Hôpitaux universitaires de Strasbourg, 67000 Strasbourg, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (B. Chedal Bornu) Introduction L’arthrose du coude est observée chez le travailleur manuel de 40–50 ans et touche en règle d’abord le compartiment latéral. L’objectif de ce travail était d’évaluer les résultats cliniques, fonctionnels et radiologiques à moyen terme de 12 arthrolyses arthroscopiques du coude avec résection arthroplastique de la tête radiale. Patients et méthode Il s’agit d’une étude rétrospective, continue, monocentrique, et mono-opérateur de 12 patients opérés entre juillet 2006 et mai 2014. La procédure a consisté en une arthrolyse du coude par arthroscopie avec résection arthroplastique de la tête radiale devant un coude raide, douloureux avec arthrose condylo-radiale isolée. Il s’agissait de 2 femmes et 10 hommes âgés en moyenne de 54,5 ans ± 9,3 ans (33 à 69). Il existait un contexte traumatique ou microtraumatique dans 9 cas et une polyarthrite rhumatoïde dans 3 cas. L’évaluation radiologique préopératoire a retrouvé 4 stades 1, 6 stades 2, 1 stade 3, selon la classification de Broberg et Morrey. Résultats Le recul est de 38,1 mois ± 33,7 (5 à 97). Un patient a nécessité la mise en place d’une prothèse totale de coude. L’arc de mobilité était de 79,6◦ ± 20,5 (30 à 110) en préopératoire, de 123,6◦ ± 18 (90 à 140) en postopératoire immédiat et de 109◦ ± 11,7 (90 à 120) au dernier recul. Au dernier recul, le Mayo Elbow Score est de 81,4 ± 12,5 (65 à 100) et le Quick-DASH score de 11,1 ± 11,1 (2,3 à 31,8). Le score douleur EVA est de 1,1 ± 1,6 (0 à 4). L’évaluation radiologique au dernier recul n’a pas retrouvé de progression de l’arthrose. Conclusion Dans notre série, les résultats des arthrolyses arthroscopiques du coude avec résection de la tête radiale sont bons avec un arc de mobilité supérieur à 100◦ à un recul moyen de 3,1 ans sur un coude peu ou non douloureux. G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.049 Mardi 10 novembre 2015 de 10 h 30 à 12 h 30, salle 351 Communications particulières pédiatrie – Modérateurs : Jean Langlais (Besançon), Pierre Lascombes (Genève, Suisse) 78 La dysplasie de hanche dans le syndrome de Prader-Willi Aissa Ibnoulkhatib ∗ , Gwenaëlle Diene , Maïté Tauber , Franck Accadbled , Jerôme Sales De Gauzy Service orthopédie-traumatologie pédiatrique, hôpital des enfants, 31059 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : ibnoulkhatib [email protected] (A. Ibnoulkhatib) Introduction La dysplasie de hanche serait fréquente dans le syndrome de Prader-Willi. Sa fréquence varie de 10 à 22,2 %. Elle reste peu documentée dans la littérature. L’objectif de cette étude est d’évaluer la fréquence de la dysplasie de hanche dans ce syndrome, ses caractéristiques et son évolution au cours de la croissance. Matériel et méthode Étude rétrospective évaluant les paramètres coxométriques des hanches d’enfants atteints du syndrome de Prader-Willi, sur une radiographie de bassin de face. Les angles VCE, HTE, CC’D ainsi que les angles de Sharp et conjuguo-cotyloïdien ont été mesurés par un évaluateur. Les hanches ont été réparties selon la classification de Séverin. Ces mesures ont été effectuées à différents stades de la croissance. Ces hanches ont étés étudiées de manière transversale et longitudinale. Résultats Deux cent soixante-huit radiographies de hanche ont été analysées chez 70 enfants (40 filles et 30 garçons). Ces mesures ont été réalisées chez des enfants âgés de 10 mois à 17 ans. Il a été retrouvé une dysplasie de hanche chez 28,5 % de l’effectif (soit 22 enfants), avec un score de Séverin 8805 + 3. La fréquence de la dysplasie de hanche était plus importante pour les enfants âgés de moins de 3 ans, soit 26 % des hanches analysées. Alors qu’elle concernait seulement 2,7 % des hanches analysées de 6 à 13 ans. Dans cette étude, plus de 63 % des hanches dysplasiques avant l’âge de trois ont eu une évolution favorable avec la croissance. Discussion Nous avons retrouvé dans cette étude une fréquence plus importante (28,5 %) de la dysplasie de hanche dans le syndrome de Prader-Willi par rapport aux données de la littérature. Cette étude a démontré qu’elle concerne surtout l’enfant âgé de moins de 3 ans. Une majorité de ces hanches ont eu une évolution favorable sans traitement chirurgical. Notre hypothèse est que l’acquisition de la marche ainsi que le traitement médical hormonal substitutif seraient des éléments favorables à la bonne évolution de ces hanches dysplasiques. Conclusion La dysplasie de hanche est une complication fréquente chez les jeunes enfants atteints du syndrome de Prader-Willi. Elle évolue le plus souvent de manière favorable. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.050 21 79 Analyse critique des complications du traitement chirurgical des déformations des membres chez des enfants ayant un rachitisme hypophosphatémique Aliette Gizard ∗ , Philippe Wicart , Agnès Linglart , Zaga Pejin , Georges Finidori , Christophe Glorion , Benoit De Billy Chirurgie pédiatrique, CHU Jean-Minjoz, 25030 Besançon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Gizard) Introduction Le rachitisme hypophosphatémique lié à l’X (RHP) génère des déformations sévères des membres inférieurs. Leur apparition peut être prévenue et même corrigées, si elles sont modérées, par les dérivés actifs de la vitamine D et les suppléments de phosphate par voie orale. Une correction chirurgicale peut être indiquée en cas de déformation importante. Nous avons étudié le risque de récidive postopératoire en fonction de l’âge lors de la chirurgie et en fonction du contrôle biologique (normalité des phosphatases alcalines) du RHP. Patients et méthode Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique de 47 patients avec un RHP ayant eu au moins une chirurgie de correction d’axe des membres inférieurs. La déformation était un genu varum dans 70 % des cas et un genu valgum dans 30 %. L’âge moyen de la chirurgie était de 13,4 ans [8,2 + 18,6]. La correction consistait en une ostéotomie, à l’exception de 2 patients traités par épiphysiodèse. Résultats Trois groupes, comportant chacun 1 tiers des enfants, ont été constitués selon l’âge lors de la première chirurgie – avant 11 ans (A), entre 11 et 15 ans (B) et après 15 ans (C). Chaque groupe était divisé en deux sous-groupes – maladie biologique équilibrée sous traitement médical (+) comprenant 52 % des enfants ou maladie non équilibrée (−) comprenant 48 % des cas. Une récidive était notée pour 32 % des patients, dont deux cas d’épiphysiodèse iatrogène à distance de l’ostéotomie. Une corrélation négative était significative entre l’âge lors de la chirurgie et le taux de récidive qui était respectivement de 46 % (A), 26 % (B) et 20 % (C). De même, il était de 25 % (+) et de 35 % (−). Le risque de récidive diminuait progressivement de 50 % (A+), 44 % (A−), 33 % (B−), 20 % (B+), 20 % (C−), 20 % (C+). Le nombre moyen de chirurgies itératives diminuait progressivement avec l’âge lors de la première intervention – 1,9 (A), 1,7 (B), et 1,1 (C). Les deux épiphysiodèses thérapeutiques ont été inefficaces. Le taux de complications était de 17 % en dehors des récidives – 25 % de pseudarthrose de fracture secondaire et d’épiphysiodèse iatrogène, 12,5 % d’infection secondaire, 25 % d’autres complications. Discussion et conclusion La chirurgie des déformations des membres, avant la fin de croissance, en cas de RHP expose à un taux significatif de récidive, même avec un traitement médical adapté. Ainsi, il convient idéalement d’attendre la fin de la croissance pour réaliser une chirurgie de correction. L’épiphysiodèse n’est pas indiquée chez les patients RHP avec des déformations sévères. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.051 80 Évaluation cinématique des effets des ostéotomies fémorales distales dans la chirurgie multi-étagée de l’enfant et de l’adolescent atteint de paralysie cérébrale Éric Desailly ∗ , Camille Thévenin-lemoine , Alina Badina , Farid Hareb , Néjib Khouri 1, rue Ellen-Poidatz, 77310 Saint-Fargeau-Ponthierry, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (É. Desailly) G Model 22 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx Introduction Les ostéotomies fémorales distales (OFD), procédure versatile permettant d’associer aisément 3 corrections en cas de besoin, visent à corriger la marche genou fléchi et ou la marche en rotation interne de hanche par une extension et/ou un raccourcissement et/ou une dérotation du fragment fémoral distal. Cette série rapporte les effets des différentes corrections réalisées lors de ces ostéotomies. Patients et méthode Vingt-deux OFD ont été réalisées chez 15 patients dans le cadre de chirurgies multi-étagées avec analyse quantifiée du mouvement avant et 18 mois après traitement. Les critères d’indication pour l’OFD d’extension (OFDe) était un flexum de genou > 15◦ (10◦ si une dérotation était associée) et une marche genou fléchi lors du mi-appui > 20◦ de flexion. L’OFD de dérotation (OFDd) était indiquée si la torsion fémorale était > 30◦ et si la marche se faisait en rotation interne de hanche moyenne > 15◦ . L’OFD de raccourcissement (OFDr) était indiquée si une des deux corrections sus-citées était retenue, si la flexion du genou au contact initial était > 20◦ et si les longueurs musculaires des ischio-jambiers était cliniquement et fonctionnellement insuffisantes. Les effets des OFDe, OFDd OFDr sur l’antéversion du bassin (AVB), la flexion du genou au contact initial (FGCI), la flexion du genou au mi-appui (FGMA) et ou la rotation interne de hanche (RIH) sont évaluées par test-t de Student. Résultats Après OFDe (n = 20, dont 14 OFDr) de 16 ± 6◦ on observe une augmentation de l’AVB (7 ± 8◦ ), et une diminution de la FGMA (−19 ± 15◦ ). Dans le sous-groupe avec OFDr (n = 14) de 9 ± 3 mm la FGCI s’améliore de (−18 ± 12◦ ). Après OFDd (n = 10) de 24 ± 7◦ la médiane de la correction observée de la RIH est de 14◦ . L’association (n = 6) des corrections se traduirait par l’association des corrections citées ci-dessus. Discussion/conclusion Les OFD ont été réalisées conjointement à d’autres procédures + les éventuelles interactions seront discutées. L’OFDe est efficiente tant au contact initial que lors du mi-appui, malgré un effet inattendu d’augmentation de l’AVB. Les OFDd présentent des résultats distribués en deux groupes – très bon résultat et hypo-corrigé. Les hypothèses explicatives sont multiples et seront évaluées. En conclusion, l’OFD est une procédure particulièrement intéressante qui permet, en un même geste opératoire, d’apporter 3 corrections simultanées et présentant de bons résultats fonctionnels. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.052 81 Machine learning et chirurgie neuro-orthopédique – prédiction de la flexion du genou et de l’antéversion du bassin postopératoires au contact initial chez les enfants atteints de paralysie cérébrale A. Omar , C. Galarraga ∗ , Néjib Khouri , Vincent Vigneron , Bernadette Dorizzi , Eric Desailly Unité d’analyse du mouvement, fondation Ellen-Poidatz, 1, rue Ellen-Poidatz, 77310 Saint-Fargeau-Ponthierry, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Galarraga) Introduction La paralysie cérébrale (PC) entraîne des troubles de la marche pouvant être caractérisés par une flexion excessive du genou. La chirurgie d’allongement des ischio-jambiers (AIJ) diminue la flexion du genou au contact initial (FGCI), mais peut avoir des effets sur l’antéversion du bassin. L’objectif de ce travail est de prédire le résultat postopératoire de l’AIJ, dans un contexte de chirurgie multi-sites, sur la FGCI et sur l’antéversion du bassin au contact initial (ABCI). Les paramètres postopératoires sont estimés, en fonction de la cinématique et de l’examen clinique préopératoires ainsi que du programme chirurgical testé, en utilisant des méthodes d’apprentissage supervisé (o Machine Learning O). Matériel et méthode Parmi des données cinématiques (15 paramètres cinématiques ipsi- et controlatéraux mesurés au contact initial) et cliniques (angle poplité) de 191 membres inférieurs (MI) correspondants à 99 enfants atteints de PC, les variables d’entrée les plus pertinentes sont sélectionnées avec la méthode de la variable de sonde. Après sélection de ces données, des régressions non linéaires sont réalisées par des réseaux de neurones à perceptrons multicouches, pour prédire les FGCI et ABCI postopératoires. La performance des prédictions est évaluée par le calcul de la root mean square error (RMSE) entre la valeur prédite et la valeur réellement mesurée en postopératoire. Résultats En test, la RMSE moyenne par MI est de 9◦ pour la FGCI, avec 63 % des MI ayant une RMSE 8804 + 10◦ . Pour l’ABCI, la RMSE moyenne est de 5◦ et 90 % des MI sont prédits avec une RMSE 8804 + 10◦ . Cinquante-huit pour cent des MI ont une RMSE 8804 + 10◦ à la fois pour la FGCI et l’ABCI. Discussion et conclusion Pour la première fois la FGCI et l’ABCI postopératoires sont prédites en fonction de la cinématique et des données cliniques préopératoires, ainsi que du type de chirurgie. L’erreur de prédiction est indépendante des paramètres préopératoires étudiés. La performance de l’estimation de l’ABCI est supérieure à celle de la FGCI. Des multiples perspectives de développement et d’optimisation du système sont en cours. Cette démarche associant machine learning et analyse du mouvement ouvre des perspectives majeures pour l’optimisation des indications chirurgicales. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.053 82 Résultats de la mosaicoplastie ostéochondrale dans l’ostéochondrite disséquante ouverte de la patella chez l’adolescent – à propos de 8 cas Lamine Chadli ∗ , Djamel Louahem M’sabah , Jérôme Cottalorda , Philippe Mazeau , Marion Delpont CHU de Montpellier, 371, avenue du Doyen-Gaston-Giraud, 34295 Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L. Chadli) Introduction L’ostéochondrite disséquante ouverte de la patella (ODOP)a chez l’adolescent est très rare. Les formes ouvertes entraînent un handicap fonctionnel majeur. Le but de cette étude est d’évaluer les résultats fonctionnels du traitement des lésions cartilagineuses de la patella par greffes ostéochondrales en mosaïque et d’analyser la reconstruction de la surface articulaire ainsi que l’intégration des plots ostéocartilagineux par IRM. Patients et méthode Série rétrospective de 8 cas d’ODOP chez 7 adolescents (5 garçons, 2 filles) traités par mosaicoplastie entre 2010 et 2013. L’âge moyen au moment de la chirurgie était de 15 ans (12–18). Tous les patients pratiquaient une activité sportive dans un club. La symptomatologie clinique était dominée par - hydarthrose, pseudo blocage, signe du rabot positif et instabilité. L’IRM du genou a toujours montré une ostéochondrite ouverte stade 3 ou 4 ICRS. Le traitement chirurgical a consisté en une arthrotomie du genou avec un prélèvement au dépend de la rampe condylienne de plots cartilagineux et spongieux. La mobilisation du genou a été débutée en postopératoire immédiat et poursuivie pendant 6 semaines. L’évaluation pré- et postopératoire clinique a été réalisée selon les scores IKDC subjectif, Lysholm, Tegner et complétée par une imagerie (IRM et arthroscanner). G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx Résultats Le recul moyen est de 28,6 mois (16–50). Au dernier recul, l’amélioration significative des scores IKDC subjectif, score de Lysholm et score de Tegner a été observée. Le score IKDC subjectif est passé de 49,9 en préop à 86,5 postop, celui de Lysholm de 53,8 à 89 et celui de Tegner de 4,5 à 6,2. L’évaluation radiologique et l’IRM du genou ont montré une intégration complète des greffes ostéochondrales entre le 18e et 24e mois postopératoire avec une reconstruction de la surface articulaire correct. Tous les patients ont repris leurs activités sportives dans un délai moyen de 12 mois. Conclusion La mosaicoplastie ostéochondrale dans L’ODOP chez l’adolescent apparaît comme une technique fiable, permettant d’obtenir un profil articulaire correct de la patella et des résultats fonctionnels satisfaisants. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.054 83 Résultats de la mosaicoplastie ostéochondrale dans l’ostéochondrite disséquante ouverte de la tête fémorale chez l’adolescent – à propos de 2 cas François Lozach ∗ , Djamel Louahem M’sabah , Jérôme Cottalorda , Philippe Mazeau , Marion Delpont CHU de Montpellier, 371, avenue du Doyen-Gaston-Giraud, 34295 Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (F. Lozach) Introduction L’ostéochondrite disséquante ouverte de la tête fémorale (ODOTF) est rare chez l’adolescent, responsable d’un handicap fonctionnel important et posant des problèmes d’approche et de réparation chirurgicale. Le but de ce travail est de rapporter les résultats de la mosaicoplastie ostéochondrale de la tête fémorale par abord antéolatéral de la hanche avec luxation antérieure, sans trochantérotomie chez l’adolescent. Patientes et méthodes Deux patientes âgées respectivement de 15 et 16 ans présentaient une ODOTF. La symptomatologie clinique était dominée par des douleurs mécaniques an niveau de l’aine boiterie et limitation articulaire. Les radiographies standards du bassin de face, le profil de la hanche atteinte, l’IRM du bassin et l’arthroscanner ont montré une lésion ouverte dans les 2 cas (IRCS stade 3), en zone portante et d’étendue entre 1 et 1,5 cm2 . Le traitement chirurgical par abord direct anterolatéral avec luxation antérieure de la tête fémorale sans trochantérotomie comprend la résection circonférentielle de la zone pathologique, selon une profondeur de 1,5 à 2 cm jusqu’en zone spongieuse saine. Les plots ostéochondraux sont prélevés au dépends de la rampe médiale condylienne par arthrotomie du genou homolatéral. L’évaluation fonctionnelle pré- et postopératoire s’est faite à partir du score d’Harris et celui de Merle d’Aubigné-Postel. Le suivi postopératoire et l’évaluation de l’intégration des plots ostéochondraux et du profil articulaire par IRM a été réalisé au 6e , 12e puis entre le 24e et 36e mois postopératoire. La rééducation est débutée le lendemain de l’intervention puis sans appui pendant 6 semaines. Résultats Le recul dans les deux cas est respectivement de 30 et 36 mois. Les résultats fonctionnels chez les deux patientes sont excellents avec des mobilités articulaires normales, une indolence, un score de Harris passant respectivement de 53 à 96 points et de 65 à 100 points, un score de Merle Aubigné Postel de 12 points à 14 et de 12 à 18 points. Le suivi para-IRM a confirma une intégration complète des greffons à partir du 12e mois postopératoire et un profil articulaire normal par remodelage du cartilage entre le 16e et le 18e mois postopératoire. Aucune nécrose céphalique partielle ou totale n’est survenue. Conclusion À la lumière de nos excellents résultats, la mosaicoplastie ostéochondrale dans l’ODOTF chez le grand enfant par abord 23 direct peut constituer une alternative intéressante aux traitements chirurgicaux plus agressifs de recentrage des zones de contacts articulaire source de malalignment et de morbidité importante. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.055 84 Analyse par IRM de l’articulation gléno-humérale avant et après traitement des séquelles de paralysie obstétricale du plexus brachial par transfert musculaire Moez Trigui ∗ , Haitham Elleuch , Ameur Abid , Kamel Ayadi , Wassim Zribi , Zoubaier Ellouz , Sameh Ghroubi , Mohamed Habib Elleuch , Sondes Haddar Service d’orthopédie, CHU H. Bourguiba, 3029 Sfax, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : dr moez [email protected] (M. Trigui) Introduction le traitement des séquelles de paralysie obstétricale du plexus brachial (POPB) par libération du sous scapulaire et transfert musculaire a montré son efficacité sur le plan clinique. Le but de notre travail est de prouver cette amélioration sur la congruence gléno-humérale par imagerie par résonance magnétique. Matériel et méthode Nous avons effectué une étude prospective de 10 cas de POPB traités par transfert musculaire depuis 2006. Le traitement chirurgical a consisté en une libération du sous scapulaire et un transfert du grand rond et du grand dorsal dans tous les cas. En plus de l’évaluation clinique, on a fait une IRM préopératoire et une autre après 5 ans de la chirurgie. Nous avons analysé la sphéricité de la tête humérale, la version et le centrage de la tête et l’aspect et la version de la glène. Résultats L’âge moyen au moment de la chirurgie était de 4 ans (3 à 6 ans). L’atteinte a été du type C5C6 dans 8 cas et C5C6C7 dans 2 cas. La comparaison entre l’IRM préopératoire et postopératoire a montré une nette amélioration de la sphéricité, diminution de la rétroversion de la tête et de la glène, recentrage de la tête avec remodelage de la glène dans 9 cas. Conclusion Effectuée au jeune âge, la libération du sous scapulaire avec transfert du grand rond et grand dorsal permet un recentrage de la tête humérale et un remodelage gléno-huméral dans les séquelles de paralysie obstétricale du plexus brachial. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.056 85 La consolidation osseuse peut être obtenue malgré une exposition large du matériel d’ostéosynthèse chez l’enfant et l’adolescent Ismat Ghanem ∗ , Elias Melhem , Ayman Assi Hôpital Hôtel-Dieu de France, université Saint-Joseph, Beyrouth, Liban ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (I. Ghanem) Introduction Extensive wound dehiscence and wide plate and screw exposure in the early weeks following orthopaedic surgery in children is usually managed either by extensive debridement, lavage and secondary closure when possible or hardware removal and external fixation. The purpose of this paper was to report on 4 children with wide plate exposure and who were managed conservatively without any redo surgery. Patients Four children with wide plate and screw exposure were managed by simple repetitive debridement and local wound care G Model 24 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx with intermittent oral antibiotics when needed and without any IV antibiotics, nor secondary closure or hardware removal. All four cases occurred in the tibia, two following tibial osteotomy in lateral hemimelia with a long history of previous surgeries, one following wide excision of a tibial Ewing sarcoma and radiotherapy, and the fourth following wide excision of a 12 cm necrotic tibial segment due to chronic osteomyelitis. The plates used were locked plates (LCP) in all four cases. Results Healing was uneventful in 3 followed by hardware removal. Spontaneous soft tissue healing occurred thereafter. The case of Ewing sarcoma is progressing nicely and shows good signs of healing but still not enough to remove the hardware. Conclusion We believe that a stable fixation may lead to a good bone healing despite an extensive wound dehiscence and a wide plate and screw exposure with just a proper local wound care and without any major additional surgery. The two key factors for success seem to be the use of locked plates, which mechanically act as external fixators as well as scrupulous wound care. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.057 86 Analyse des causes d’échec de la membrane induite pour les pertes de substances osseuses segmentaires de taille critique chez l’enfant – une étude cas-témoin Jean-Charles Aurégan ∗ , Guillaume Auberger , Fanny Alkar , Alina Badina , Christophe Glorion , Stéphanie Pannier 192A, rue de Vaugirard, 75015 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-C. Aurégan) Introduction La technique de la membrane induite a été décrite par Masquelet et al. pour le traitement des pertes de substance osseuses segmentaires de taille critique. Cette technique a été rapportée chez l’adulte après des pertes de substance d’origine traumatique, infectieuse et tumorale avec des résultats satisfaisants. Chez l’enfant, après un engouement initial, des cas d’échec de la technique ont été rapportés. Objectif Notre objectif était d’identifier les causes d’échec de la technique de la membrane induite pour des pertes de substance segmentaires de taille critique osseuses chez l’enfant. Patients Nous avons réalisé une étude cas-témoin sur tous les cas de membrane induite réalisée dans un centre pédiatrique spécialisé. Nous avons utilisé une série rétrospective de 25 patients consécutifs. Méthode Notre critère de jugement principal était la consolidation au dernier recul. Les critères de jugement secondaires ont été le nombre d’interventions supplémentaires avant consolidation, les complications et le résultat fonctionnel au dernier recul. Résultats Cinq patients ont été exclus car la perte de substance était cavitaire. Les appariements ont été réalisés à partir de l’étiologie de la perte de substance, de l’importance de la résection en % de la taille diaphysaire totale, de la durée de conservation de l’entretoise et du type d’ostéosynthèse. L’analyse préliminaire à ce jour est en faveur d’un risque d’échec de la technique pour les pseudarthroses congénitales, les pertes de substance de plus de 50 % et les ostéosynthèses non rigides. Discussion Malgré une efficacité remarquable pour les pertes de substance osseuse segmentaire de taille critique de l’adulte, certains auteurs rapportent une efficacité différente chez l’enfant. La cause de cette différence est inconnue à notre connaissance. Cependant, nous présentons des éléments permettant d’évoluer les risque d’échec ou de complication avec la technique de la membrane induite. Conclusion À partir d’une série de 20 cas, nous avons réalisé une étude cas-témoin retrouvant des facteurs péjoratifs pour l’utilisation de la technique de la membrane induite pour combler les pertes de substance osseuses segmentaires de taille critique chez l’enfant. Il semble donc important de caractériser les spécificités en termes d’indication et de réalisation technique dans cette population de malades pour diminuer les facteurs de risque d’échec. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.058 87 Fractures de la diaphyse tibiale avec fibula intacte chez les enfants – prise en charge orthopédique versus traitement chirurgical par embrochage centromédullaire élastique stable Antoine Samba ∗ , Marie Rousset , Mounira Mansour , Federico Canavese , Alexei Botnari CHU de Clermont-Ferrand, 63000 Clermont-Ferrand, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Samba) But Les fractures diaphysaires du tibia sont fréquentes chez les enfants. Dans un quart des cas la fibula reste intacte. La prise en charge de ces fractures isolées du tibia n’est pas standardisée et peut varier entre traitement orthopédique et chirurgical. L’objectif principal de cette étude était d’évaluer rétrospectivement les résultats cliniques et radiologiques des fractures déplacées du tibia avec fibula intacte, chez les enfants, selon le type de traitement, orthopédique ou chirurgicale par embrochage centromédullaire élastique stable (ECMES). Méthodes De septembre 2010 à septembre 2012, 80 patients consécutifs (56 garçons et 24 filles) présentant une fracture isolée de la diaphyse tibiale ont été pris en charge dans deux établissements européens. Tous les patients ont bénéficié d’un suivi clinique et radiologique standard durant au moins de 2 ans. Les données cliniques et radiologiques ont été recueillies rétrospectivement, à partir des dossiers médicaux. L’analyse statistique descriptive a évalué les moyennes, déviations standard et intervalles de confiance. Résultats Au total, 26 patients ont été traités chirurgicalement par ECMES et 54 patients ont été traités orthopédiquement par réduction suivie d’un plâtre. Les groupes était comparables et homogènes, ils ne présentaient pas de différences significatives concernant le sexe (p = 0,37), le côté (p = 0,54) et la localisation de la fracture (p = 0,14). Les déplacements en valgus (p = 0,001) et en procurvatum (p = 0,001) était significativement amélioré seulement chez les patients traités chirurgicalement. Le déplacement en varus et la translation était significativement amélioré dans tous les groupes de patients. La durée d’immobilisation était significativement plus courte pour les patients traités chirurgicalement (p < 0,001). L’ensemble des enfants a récupéré des amplitudes articulaires normales et a pu reprendre une activité physique et sportive sans gêne ni difficulté. Discussion L’évolution des déplacements en valgus et en recurvatum chez les patients traités orthopédiquement était différente en fonction de l’établissement. Dans plus d’un tiers des cas traités orthopédiquement, le plâtre ne permet pas de contrôler le recurvatum. Cependant, les différences numériques, bien que statistiquement significative, ne sont pas cliniquement pertinentes. Les résultats fonctionnels à terme ne permettent pas de recommander un type de prise en charge. Seule la durée d’immobilisation est statistiquement et cliniquement significativement différente. Conclusion Notre étude montre les bons résultats fonctionnels et radiologiques du traitement des fractures isolées du tibia dans la G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx population pédiatrique. Nos résultats ne mettent pas en évidence de contre indication au traitement chirurgical chez les patients immatures du point de vue osseux, présentant une fracture déplacée isolée de la diaphyse tibiale. Cependant, les résultats sont pratiquement identiques pour les deux types de prise en charge. Le traitement orthopédique ainsi que le traitement chirurgical peuvent donc tous les deux être adapté. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.059 88 Évaluation de la méthode de Blount dans la prise en charge des fractures supracondyliennes de l’humérus de l’enfant stades III et IV de Lagrange et Rigault Thi Thuy Trang Pham ∗ , Aissa Ibnoulkhatib , Xavier Bayle Iniguez , Abdelaziz Abid , Franck Accadbled , Jérôme Sales De Gauzy Service de chirurgie orthopédique et traumatologique pédiatrique, place du Docteur-Baylac, 31059 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (T. Thuy Trang Pham) Introduction La crainte des complications ischémiques rend le traitement orthopédique par méthode de Blount controversé dans les fractures supracondyliennes de l’humérus de l’enfant (FSH) de stades III et IV de Lagrange et Rigault. L’objectif de cette étude était d’évaluer les résultats cliniques et radiographiques de la méthode de Blount dans ces indications. Patients et méthode Il s’agit d’une étude rétrospective, monocentrique, de 2003 à 2013. L’évaluation clinique était faite selon les critères de Flynn. L’analyse radiographique comprenait la mesure de l’angle de Baumann, de l’angle d’antéversion épiphysaire, la ligne humérale antérieure et l’angle huméro-ulnaire. Résultats Parmi les 447 enfants pris en charge pour une FSH types III ou IV, 339 enfants ont été traités par la méthode de Blount. Deux cent cinquante-quatre ont été inclus dans l’analyse clinique et radiographique avec un suivi moyen de 36,8 mois. Quatrevingt-cinq qui n’ont pas été revus après la consolidation ont été inclus uniquement dans l’analyse radiographique. Il s’agissait de 173 garçons et 166 filles. L’âge moyen était de 6 ans (1–14). Soixante et onze pour cent des FSH étaient de type IV. Le délai moyen de prise en charge était de 5,7 heures. Les résultats cliniques selon les critères de Flynn étaient satisfaisants dans 97 % des cas. Aucun syndrome des loges n’était déploré. 16 déplacements secondaires avaient nécessité une reprise chirurgicale à un délai moyen de 9 jours (1–15). Cinq patients avaient développé une déformation en cubitus varus et n’avaient aucune conséquence fonctionnelle ou esthétique. Il existait une tendance à la correction du cubitus varus avec le recul (p = 0,00025). Aucune modification de l’angle d’antéversion épiphysaire n’était retrouvé avec le recul. Au dernier recul, la ligne humérale antérieure croisait le tiers moyen ou la jonction tiers moyen-tiers postérieur du capitellum dans 96,7 % des cas et l’angle huméro-ulnaire moyen était de 8,7◦ IC95 % [7,84 + 9,62]. Conclusion Les indications du traitement par la méthode de Blount peuvent être étendues aux stades III et IV, à condition d’obtenir une réduction anatomique et stable. Les échecs sont le plus souvent dus à des erreurs d’indication. La surveillance clinique et radiologique doit être rigoureuse afin d’éliminer le syndrome des loges et les déplacements secondaires. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.060 25 89 Évaluation fonctionnelle et radiologique après ostéosynthèse par broche à butée réglable dans les fractures de l’épicondyle médial en pédiatrie Laurent Bund ∗ , Ludovic Schneider , Claude Karger , Jean-Michel Clavert , Philippe Gicquel Hôpital de Hautepierre, service de chirurgie infantile orthopédique, 1, avenue Molière, 67098 Strasbourg, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L. Bund) Introduction Les fractures de l’épicondyle médial sont rares chez l’enfant et concerne 10 % de l’ensemble des fractures du coude. Une ostéosynthèse est nécessaire si le déplacement est supérieur à 2 mm, ou qu’une luxation du coude est associé et ou qu’il existe une atteinte du nerf ulnaire. L’ostéosynthèse par broche à butée réglable (BBR) permet d’utiliser un moyen de fixation de faible de diamètre tout en y associant un système de compression afin de ne pas léser le cartilage de croissance. Patients et méthode Cinquante-trois patients ont été revu rétrospectivement après une ostéosynthèse par BBR entre 2002 et 2009 suite à une fracture de l’épicondyle médial qui ont été classé selon la classification de Watson-Jones. Les critères d’analyse se sont basés sur le score de Bede prenant en compte les radiographies postopératoires, la mobilité du coude et la fonction du coude. Résultat L’âge moyen était de 10,7 ans. Vingt-cinq patients présentaient un déplacement de plus de 7 mm (degré de 2 de Watson-Jones), 4 une incarcération de l’épicondyle (degré de 3 de Watson-Jones) et 26 luxations associées (degré de 4 de WatsonJones). Dans la classification de Bede, les résultats étaient excellents chez 50 patients, bon chez 1 patient et médiocre dans 1 cas. Ce patient présentait une pseudarthrose engendrant une instabilité du coude a été réopéré. La comparaison des groupes en fonction du type de fracture stade 2 versus stade 4 n’a pas mis en évidence de différence significative concernant la répartition selon le sexe, l’âge moyen de survenue de la fracture, la durée d’intervention et les résultats selon la classification de Bede. Cinq patients ont présentés une hypertrophie de l’épicondyle médial. L’ablation s’est compliqué de 3 ruptures de la broche en distalité. Aucune migration de la broche n’a été constaté. Discussion L’épicondyle médial constitue le site d’insertion du ligament collatéral médial qui est un pilier dans la stabilité du coude. Une mauvaise réduction peut être source d’instabilité du coude. Les BBR par leur diamètre faible empêche une lésion trop importante de la surface du cartilage de croissance et permette de maintenir une compression suffisante permettant de minimiser le risque de pseudarthrose par l’utilisation de broche de Kirschner sans compression. Conclusion Les BBR sont un moyen d’ostéosynthèse permettant d’apporter une compression sans utiliser des vis qui sont de diamètre plus important et pouvant engendrer une épiphysiodèse iatrogène. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.061 G Model 26 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx Mardi 10 novembre 2015 de 10 h 30 à 12 h 30, salle 342 Communications particulières traumatologie – Modérateurs : Guy Piétu (Nantes), Jean-Paul Vigroux (Clermont-Ferrand) 93 Enclouage centromédullaire à verrouillage automatique Centronaily – étude préliminaire de faisabilité et d’utilité Victoria Teissier ∗ , Pierre Diviné , Nasser Mebtouche , Jean-Charles Auregan , Thierry Bégué Hôpital Antoine-Béclère, 157, rue de la Porte-de-Trivaux, 92140 Clamart, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (V. Teissier) L’enclouage centromédullaire verrouillé (ECMV) est la technique de référence du traitement chirurgical à foyer fermé des fractures diaphysaires des os longs. Cependant, les techniques de verrouillage exposent à une irradiation par rayons X supplémentaire des patients et des chirurgiens. S’y ajoute un risque de trouble rotationnel en fonction des techniques utilisées à mains nues. L’intérêt de ce travail a été d’évaluer la faisabilité, la fiabilité et l’utilité sur l’ensemble des os longs d’une technique d’enclouage centro-médullaire à verrouillage automatique. Nous rapportons une étude rétrospective monocentrique à propos de 120 cas opérés entre 2009 et 2014. Était inclus l’ensemble des patients traités par enclouage centromédullaire verrouillé par clou Centronail pour des fractures fraîches ou anciennes fémorale, tibiale ou humérale. L’objectif de cette série observationnelle était de déterminer la faisabilité de la technique opératoire et le taux de consolidation osseuse. Nous avons analysé le temps opératoire pour les ECM de première intention, le caractère antérograde ou rétrograde de l’insertion, la nécessité d’un alésage et son diamètre, l’utilisation de l’ancillaire automatique de verrouillage distal, les complications peropératoires, le taux de dynamisation et son délai. La consolidation osseuse était radiologiquement étudiée par 2 chirurgiens. Nous avons inclus 120 patients consécutivement opérés de 12 fémurs, 95 tibias et 13 humérus. Concernant l’enclouage, 62 (50,6 %) étaient des ECM de première intention et 39 (49,4 %) concernaient un membre déjà opéré selon une autre technique. Seuls 10 enclouages rétrogrades (fémur et humérus) ont été réalisés. Un alésage a été effectué pour 32 tibias, 2 humérus et 8 fémurs, 18 de calibrage (42,8 %) et 24 maximal (57,2 %). L’ancillaire de verrouillage distal automatisé dédié a été utilisé avec succès dans 42 cas, toutes localisations confondues. Dix-sept (21,5 %) clous ont été dynamisés, dans un délai moyen de 8 semaines. Le matériel a été retiré dans 22 cas. Au plan du suivi radiologique, il y a eu 11 (13,9 %) retards de consolidation et 4 (5 %) cas de pseudarthroses. Le suivi moyen des patients était de 10 mois. Les résultats de cette étude montrent que le système d’enclouage centromédullaire Centronaily permet la prise en charge de fractures des os longs récentes comme anciennes, avec la possibilité de réaliser un enclouage antérograde ou rétrograde en utilisant le même ancillaire. De plus, la courbe d’apprentissage pour utilisation fiable de l’ancillaire de visée automatique a été de 3 enclouages chirurgien. La consolidation osseuse a été majoritairement obtenue avec un taux de complication faible. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.062 94 Base fondamentale de l’ostéosynthèse par plaque verrouillée au membre inférieur Matthieu Ehlinger ∗ , David Brinkert , Benoit Schenck , Antonio Di Marco , Maxime Antoni , Michel Rahme , Philippe Adam , François Bonnomet 1, avenue Molière, 67098 Strasbourg, France Introduction L’ostéosynthèse par plaque verrouillée est connue depuis près de 15 ans. Ses avantages mécaniques évidents l’ont rendue populaire. Pour autant les règles de pose ne sont pas connues ni respectées par tous. Ce travail a pour objectif de faire le point sur l’ostéosynthèse par plaque verrouillée des fractures du membre inférieur. Matériel et méthode Une analyse systématique de la littérature était effectuée avec les mots clés suivants - locking plate, locked plate, locking screw, polyaxial screw, biomechanic, tibial fracture, femoral fracture, seuls ou en association pour répondre à 9 questions - 1 montage tout verrouillé ou mixte O, 2 type de fixation en bout de plaque O, 3 combien de vis par fragment O, 4 longueur des plaques et position des vis sur la plaque O, 5 position des vis par rapport à la fracture O, 6 vis mono- ou bicorticale O, 7 la polyaxialité des vis verrouillées O, 8 position de la plaque par rapport à la corticale O, 9 matériau titane ou acier. Résultats Les montages doivent être longs (longues plaques), avec des vis bicorticales l’alternance vis verrouillées trou libre (donc espacées) ou vis verrouillées vis standard doit être la règle la polyaxialité semble bénéfique 3 à 4 vis par fragments sont suffisantes en bout de plaque doit être positionnée une vis standard ou monocorticale pour assouplir la transition des contraintes la position des vis par rapport à la fracture est dépendante du type de fracture observée malgré le caractère monobloc de ces ostéosynthèse une position la plus proche de la corticale est nécessaire la remise en charge pour des fractures extra-articulaires est possible sous réserve que les règles de pose des montages soient respectées le matériau titane semble répondre le mieux aux attentes mécaniques et biologiques des montages verrouillées. Discussion/conclusion Connaître et respecter les règles de pose et les données biomécaniques permettent de limiter au maximum les erreurs techniques et les faillites mécaniques et par conséquent les échecs cliniques. Il s’agit d’un concept en perpétuel évolution. Plus que d’une nouvelle technique il s’agit d’une nouvelle philosophie de l’ostéosynthèse. Les montages sont spécifiques avec une biomécanique qui leur est propre s’opposant à l’ostéosynthèse par plaque standard. Cette biomécanique est complexe et évolutive comme en témoigne les nombreux travaux régulièrement publiés. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.063 95 Fractures de la patella – traitement par cerclage au fil – à propos de 247 cas Rabah Atia ∗ , Moncef Hatem Atia , Mohamed Chérif Bensaada , Abdelhafid Belkadi Hôpital Ibn Rochd, service d’orthopédie, 1, rue Bouhrem Amara Korba, 23000 Annaba, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Atia) Introduction C’est l’os sésamoïde le plus volumineux de l’organisme, sous-cutané, très vulnérable ayant une fausse réputation de bénignité. Il s’agit d’une rupture de l’appareil extenseur du genou et le traitement reste chirurgical. Matériel Étude rétrospective sur 20 ans (1991 à 2011) - 247 cas âgés de 22 à 84 ans (âge moyen 47 ans). Deux cent cinq hommes pour 42 femmes. Cent soixante-dix-huit fractures droites pour G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 63 gauches et 3 bilatérales. Les circonstances sont l’accident de la circulation (167 cas), l’accident des deux roues (41 cas) la chute domestique (23 cas), l’accident de sport (11 cas) et autres causes (5 cas). L’ouverture cutanée est présente dans 17 cas et les lésions cutanées superficielles 128 cas. Le contexte général, 12 poly-fracturés, 5 polytraumatisés, 3 fractures étagées. Selon la classification de Duparc 67 fractures sont de type I, 139 de type II et 41 de type III. Méthode Tous les patients sont opérés en urgence, quelle que soit l’anatomie pathologie. L’abord est médian antérieur, après nettoyage articulaire, un cerclage est réalisé avec des sutures des ailerons et du surtout fibreux jusqu’à fermeture complète de l’articulation. Quatre-vingt-trois cerclages au fil fort à résorption très lente et 164 au fil d’acier. Un plâtre inguino-malléolaire a été mis immédiatement pour trois semaines. L’appui a été autorisé. La rééducation a été effective pendant et après l’ablation du plâtre. L’ablation du matériel gênant a été réalisée dans 53 cas. Résultat La radiographie postopératoire de profil est la seule analyse. Plus la fracture est complexe plus le profil radiographique est difficile à apprécier. Il a été jugé correct pour 193 cas dont 64 fractures de type I, 112 de type II et 17 de type III. L’évolution a été marquée par 3 sepsis profonds. Tous les patients ont été suivi et revu à un an (recul maximum 4 ans 7 mois). L’évaluation est faite sur le score clinique de Bosman. Le résultat est excellent pour 69 patients, bon pour 78 (17 cerclages au fil d’acier), moyen pour 81 cas, mauvais pour 19 (type 3 cerclage au fil d’acier). Discussion Les fractures de la rotule exigent non seulement une réduction anatomique mais aussi une ostéosynthèse solide permettant une rééducation précoce. L’haubanage monté sur broches a prouvé sa supériorité par rapport aux autres méthodes mais il reste encombrant et de réalisation difficile. Le cerclage au fil fort est de réalisation plus facile que celui du fil métallique plus rigide. C’est une technique rapide donnant pratiquement les même résultats que le cerclage au fils d’acier et évite l’ablation du matériel. Conclusion Le souci majeur de la fracture de la patella reste la raideur du genou ne pouvant être jugula que par une rééducation précoce. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.064 96 Traitement des fractures postéro-médiales Moore I du plateau tibial par vis isolées antéro-postérieures à ciel ouvert – à propos de 15 cas Vincent Morin ∗ , Régis Pailhé , Brice Rubens-duval , Roch Mader , René Christopher Rouchy , Dominique Saragaglia Hôpital sud, CHU de Grenoble, avenue de Kimberley, BP 338, secrétariat d’orthopédie, 4e étage, 38434 Échirolles, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (V. Morin) Introduction Les fractures postéro-médiales du plateau tibial classées Moore I sont rares et présentent des difficultés, tant sur le choix de la voie d’abord que sur le moyen de fixation. Certains auteurs ont récemment proposé une voie d’abord postérieure avec réduction à ciel ouvert et ostéosynthèse par plaque vissée de soutien. Les voies d’abord postérieures ne sont pas dénuées de risque (vasculaire et ou nerveux) et ne permettent pas de contrôle intraarticulaire. L’objectif de ce travail était de décrire notre prise en charge des fractures du plateau tibial de type Moore I par abord antérieur et vissage isolé antéro-postérieur en rappel. Patients et méthode Durant trois saisons de ski consécutives 2012, 2013 et 2014, 15 patients âgés en moyenne de 39,6 ± 7 ans (21–48) présentant une fracture postéro-médiale du plateau tibial classée Moore I ont été inclus à la suite d’un accident de ski alpin. Le bilan d’imagerie comportait des radiographies standard et un scanner 27 2D et 3D. Une fracture des épines tibiales était associée dans 12 cas (80 %). Le traitement chirurgical était réalisé à foyer ouvert, par voie d’abord antéro-médiale, arthrotomie para-patellaire médiale pour contrôle articulaire et réinsertion des épines tibiales. Un contrôle postéro-médial de la réduction était réalisé par la même voie d’abord et incision au-dessus de la patte d’oie, sans la désinsérer. Deux ou 3 vis spongieuses de 6,5 mm était placées d’avant en arrière pour assurer une compression parfaite du foyer de fracture. Un observateur indépendant a évalué les résultats radiologiques et fonctionnels (scores de Lysholm-Tegner et UCLA, KOOS) au plus long recul. Résultats Le recul moyen est de 16,5 ± 6 mois (12–28). La réduction postopératoire immédiate était anatomique dans tous les cas et s’est maintenue avec le temps. Aucune pseudarthrose ni cal vicieux en varus n’a été retrouvé. Au dernier recul, le score de Lysholm moyen était de 85 ± 14 points (59–100), le score UCLA de 7,3 ± 1,6 (4–9) et le score de Tegner de 4,2 ± 1,5 (3–6). Le KOOS moyen était de 77 ± 15 (54–97). Quatre-vingt-sept pour cent des patients avaient repris le ski et 93 % étaient satisfaits ou très satisfaits de la prise en charge chirurgicale. Discussion/conclusion Le traitement par vissage isolé antéropostérieur en rappel des fractures du plateau tibial classées Moore I donne d’excellents résultats cliniques et radiologiques. La voie d’abord antéro-médiale présente l’avantage d’un double contrôle, articulaire et postéro-médial tout en permettant un geste complémentaire sur la fracture des épines tibiales qui est associée dans 80 % des cas. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.065 97 Faut-il privilégier les ostéosynthèses par techniques arthroscopiques dans les fractures de l’extrémité proximale du tibia de type Schatzker 4 ou moins ? Florent Galliot ∗ , Vincent Seivert , Maxime Lefevre , Colin Piessat , Henry Coudane Chirurgie traumatologique et arthroscopique de l’appareil locomoteur, hôpital central, CHU de Nancy, 54000 Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : fl[email protected] (F. Galliot) Introduction La fracture du plateau tibial est une pathologie fréquente dans la traumatologie courante. Actuellement les deux techniques les plus utilisées pour l’ostéosynthèse de ces fractures sont la chirurgie dite à ciel ouvert et la chirurgie arthroscopique. L’objectif de cette étude était de comparer les complications entre ces deux techniques. Patients et méthode Nous avons réalisé une étude rétrospective comparative portant sur des patients admis en urgence entre le 1er janvier 2001 et le 1er janvier 2013, ayant eu une fracture du plateau tibial de type Schatzker inférieur ou égal à 4 et pris en charge soit par une technique arthroscopique soit par une technique conventionnelle (ciel ouvert). Nous avons répertorié les complications dans les deux groupes. Toutes les complications même bénignes étaient relevées et notées dans le recueil de données. Nous avons évalué le délai de reprise de la marche et l’évolution du score de douleur selon l’échelle numérique au cours de la prise en charge jusqu’au dernier contrôle pour cette étude. Résultats Trente-cinq patients ont été inclus, de 20 à 83 ans. Le recul moyen était de 65 mois. Huit patients étaient pris en charge dans le cadre d’un accident du travail. Quinze patients composaient le groupe arthroscopie. La fracture la plus fréquente présente dans ces deux groupes est la fracture de type Schatzker 3 (42 %). Les complications étaient plus fréquentes de façon significative (p < 0,05) dans le groupe ciel ouvert. La complication principale était l’apparition d’une gonarthrose post-traumatique radiogra- G Model 28 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx phique, plus fréquente de façon significative (p < 0,01) dans le groupe ciel ouvert. La comparaison du score IKS dans les deux groupes était sans différence significative (p = 0,68). Dans les objectifs secondaires, nous avons noté une durée opératoire moyenne sans différence significative entre les deux groupes. Il n’y avait pas de différence significative en comparant les deux groupes en fonction de la classification de Schatzker. Discussion La réduction sous arthroscopie semble être une technique de choix pour la synthèse de ces fractures, et ce, quel que soit l’âge du patient. Cependant le résultat fonctionnel à long terme est similaire. Seuls deux patients ont bénéficié d’une chirurgie prothétique secondaire (un dans chaque groupe). Conclusion À la vue des résultats de cette étude, en ce qui concerne les complications, majoritaires dans le groupe ciel ouvert, nous privilégions la technique arthroscopique dans les fractures de type Schatzker inférieur ou égal à 4. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.066 98 Traitement conservateur ou amputation en première intention des traumatismes délabrants du membre inférieur – évaluation fonctionnelle et qualitative Monique Fioravanti ∗ , Jean-Camille Mattei , Pascal Maman , Alexandre Rochwerger , Georges Curvale AP–HM, 13015 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : moniquefi[email protected] (M. Fioravanti) Introduction et objectif L’amputation de membre inférieur comme geste thérapeutique en contexte traumatique reste encore vécu comme un échec par les soignants et par le patient. Nous avons voulu évaluer le retentissement des décisions thérapeutiques à l’aide d’une étude comparative rétrospective fonctionnelle et de qualité de vie entre deux groupes de patients victimes d’une fracture délabrante de membre inférieur, traités par amputation ou par traitement conservateur. Patients La population étudiée porte sur des hommes et des femmes de plus de 18 ans à 2 ans minimum et au maximum 5 ans d’un important traumatisme du membre inférieur avec une fracture ouverte (Gustilo IIIB ou IIIC), répartis en fonction de leur traitement initial en 2 groupes - traitement conservateur ou amputation. Méthodes Le nombre d’infections, d’interventions chirurgicales, la durée d’hospitalisation, des paramètres fonctionnels (périmètre de marche, station debout, utilisation de cannes, courir, sauter, conduite automobile, activité physique et professionnelle), ainsi que la qualité de vie (score du MOS SF-36) ont été évalués dans chaque groupe. Résultats Quinze patients ont été inclus dans chaque groupe. Le nombre d’infections, d’interventions chirurgicales, la durée d’hospitalisation sont moindres dans le groupe amputation (p < 0,02). Tous les paramètres fonctionnels hormis la reprise d’activité professionnelle, ainsi que la qualité de vie globale sont en faveur du groupe amputation de façon significative. Seul le score résumé psychique ne voit pas de différence entre les 2 groupes. Discussion Notre étude retrouve des résultats semblables aux données de la littérature pour les infections, la durée d’hospitalisation, les paramètres fonctionnels, le score résumé physique, malgré que la population soit plus âgée. Le score résumé mental des 2 groupes est par contre plus défavorable. Conclusion Dans les traumatismes délabrants de membre inférieur, l’amputation permet de meilleurs résultats qu’en cas de traitement conservateur en termes fonctionnel et de qualité de vie. Cependant, elle ne permet pas une reprise d’activité professionnelle de façon plus importante et laisse autant de séquelles psychiques qu’un lourd traitement conservateur. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.067 99 Le traitement chirurgical des fractures complètes du pilon tibial par plaques anatomiques : une série de 40 fractures Mohamed Mimeche ∗ , Mahdi Makhloufi , Chaouki Derdous , Hachemi Makhloufi Service de chirurgie orthopédique, CHU de Batna, 5000 Batna, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : mimeche [email protected] (M. Mimeche) Introduction Les fractures du pilon tibial représentent un chalenge. Leur traitement reste controversé L’objectif de notre étude est de montrer l’intérêt de l’ostéosynthèse différée par plaque anatomique du tibia. Patients et méthode Notre série prospective (2007–2013) est composée de 40 fractures complètes. La moyenne d’âge est de 32 ans. Les circonstances de survenues. La chute d’un lieu élevé 26 cas, les accidents de la circulation et de la voie publique - 10 cas. Deux patients étaient victimes d’explosion d’une mine. L’état cutané était apprécié selon la classification de Tscherne et Gotzen - stade 1 - 22+, stade 2 - 17+, stade 3 - 1. Cinq fractures ouvertes stade I - 3, stade II - 1, stade IIIA - 1. La classification (SOFCOT 1991) complètes A - 20 complètes B - 15 complètes C - 5. L’ostéosynthèse par plaque anatomique a été réalisée après amélioration de l’état des parties molles. La fracture était stabilisée temporairement par un fixateur externe. On a réalisé 18 ostéosynthèses par plaques médiales, et 22 plaques antérolatérales. La qualité de la réduction a été appréciée selon les critères d’Ovadia modifiés par Teeny (1993) - excellentes - 10, bonnes - 23, moyennes - 7. Les complications - 3 nécroses cutanées + 5 cicatrices de mauvaise qualité. Une infection précoce et 4 tardives. Aucune pseudarthrose. Deux Cals vicieux en varus. Une synostose tibio-fibulaire. Résultats Trente-six patients (90 %◦ ) ont été revus, avec un recul moyen de 42 mois. Le délai moyen de consolidation est de 16 semaines. Le score fonctionnel (Mazur modifié par Ovadia et Beals) - excellent - 16, bon - 11, moyen - 9. L’arthrose talo-crurale - stades 0–10, stades 1–12, stades 2–11, stades 3–3. Une seule arthrose de la sous talienne. Aucune arthrodèse. Discussion Ruedi et Allgower (1969) étaient les premiers à publier une série de fractures du pilon tibial opérés selon les règles de l’AO. Arletaz (1998), Blauth et Bastian (2003) et Heim (1995) ont noté que la chirurgie différée donne moins de complications. D’autres séries concernant la stabilisation par plaque ont été publié tels que Sirkin (199), Patterson (1999), Borreli (1999), Kilian (2002). Pour notre série, nous avons obtenus 75 % de bons et d’excellents résultats. Un taux faible de complications cutanées (10 %), et d’infection tardive (5 %). Ceci est dû à l’ostéosynthèse par plaque anatomique et au respect des parties molles. Conclusion L’ostéosynthèse par plaque anatomique permet de répondre aux exigences de la chirurgie des fractures articulaires - reconstruction anatomique, ostéosynthèse stable et rééducation précoce. La chirurgie différée permet d’opérer sur des parties molles en bon état + ce qui a pour conséquence une diminution du taux des complications cutanées et septiques permettant d’avoir de meilleurs résultats. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.068 G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 100 Évaluation à long terme des atteintes aiguës de la syndesmose tibio-fibulaire distale traitées par vis syndesmotique transitoire Sylvain Steinmetz ∗ , Matthieu Ehlinger , David Brinkert , Benoit Schenck , Antonio Di Marco , Philippe Adam , François Bonnomet 1, avenue Molière, Strasbourg, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Steinmetz) Introduction La littérature offre peu de résultats à long terme sur les traitements de la lésion aiguë de la syndesmose traitée par vis transitoire de diamètre 3,5 mm. L’objectif principal était d’évaluer les résultats radio-cliniques à long terme de ce traitement, et l’objectif secondaire était d’identifier les facteurs prédictifs influençant les résultats. L’hypothèse était que le vissage temporaire donnait de bons résultats. Méthode L’étude était rétrospective concernant 235 patients consécutivement traités par une réduction ouverte et une fixation interne avec une vis de diamètre 3,5 mm tri- ou quadricorticale et une suture au fil résorbable du LTFA du 1er janvier 2004 au 31 décembre 2011. Les résultats ont été évalués par la durée de rééducation, la raideur de cheville (flexion plantaire et dorsale), les possibilités de reprise du sport, l’évaluation de la douleur (échelle numérique), l’œdème résiduel, les douleurs aux changements de temps et des scores fonctionnels comme le score American Orthopaedic Foot and Ankle Society (AOFAS) et le score d’Olerud et Molander (OMAS) ainsi qu’une éventuelle arthrose. Nous avons répertorié l’ensemble des complications. L’analyse statistique a été faite par des méthodes bayésiennes avec un calcul de Pr (OR > 1). Résultats Cent vingt-six patients, d’âge moyen 44,9 ans, avec un recul de 5,85 années ont un temps de rééducation moyen de 5,7 semaines pour retrouver une flexion plantaire (FP) à 95 % et une flexion dorsale (FD) à 93 % malgré une raideur ressentie dans 50 % des cas. Le temps de reprise du sport était en moyenne de 10 semaines, mais diminué dans 16 % des cas et impossible dans 1 % des cas. L’EN moyen était de 0,8/10. Un œdème persistant est retrouvé dans 16 % des cas et des douleurs aux changements de temps dans 22 % des cas. L’AOFAS et l’OMAS étaient en moyenne de 93/100. Le taux de rupture des vis était de 4 % des cas. Un diastasis était retrouvé dans 5,8 % des cas sans répercussion clinique, une arthrose dans 6,5 % des cas et une synostose dans 11,5 % des cas. Une arthrolyse a été nécessaire dans 1 cas. Aucun facteur de risque prédictif n’a été retrouvé. Discussion/conclusion Le traitement par une vis transitoire de diamètre 3,5 mm est une technique donnant de bons résultats, confirmant notre hypothèse, avec peu de complications. Peu de données sont disponibles dans la littérature et aucun consensus ne semble se dégager sur le mode de fixation (broche, 1 vis, 2 vis, syndesmopexie seule au fil). Nous préconisons l’association d’une suture du LTFA et d’une vis temporaire. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (versement par une firme à une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.069 101 Morphométrie endomédullaire de la fibula. Application à l’enclouage centromédullaire Pierre-Alain Mathieu ∗ , Isaline Bazin , Youcef Asloum , Pierre-sylvain Marcheix , Christian Mabit 2, avenue Martin-Luther-King, 87000 Limoges, France 29 ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P.-A. Mathieu) Introduction L’enclouage centromédullaire percutané est une nouvelle technique d’ostéosynthèse des fractures de la malléole latérale permettant de diminuer les complications des ostéosynthèses par plaque. Notre étude décrit la morphométrie de la fibula en particulier endomédullaire permettant de préciser le cahier des charges idéal d’un clou fibulaire. Matériel et méthode Nous avons réalisé une étude rétrospective sur des acquisitions tomodensitométriques de fibula in vivo. Nous avons étudié la longueur totale, l’angle malléolaire distale. Concernant la morphologie endomédullaire, 6 niveaux de coupes étaient définis avec pour chaque niveau une classification morphométrique (ovoïde, triangulaire, quadrangulaire ou irrégulière) et une mesure du diamètre de la cavité. La distance où le plus petit diamètre était observait par rapport à la pointe malléolaire était relevée. Résultats Nous avons inclus 97 fibula sur 50 patients à un âge moyen de 66,5 ans. Le type irrégulier était le plus représenté. La longueur moyenne était de 370,5 mm (SD = 18,1 + IC95 % = [366,9 + 374,1]), l’angle malléolaire distal de 163,5◦ (SD = 3,7 + IC95 % = [162,7 + 164,2]). Le diamètre médullaire moyen au niveau malléolaire était de 3,2 mm (SD = 1,2 + IC95 % = [3,0 + 3,5]), avec une taille minimale atteinte à 95,8 mm (SD = 13,8 + IC95 % = [93,0 + 98,5]) de la pointe malléolaire. Conclusions L’analyse des paramètres morphologiques de la fibula en particulier de la malléole latérale et de sa morphologie endomédullaire sont le préalable indispensable au dessin d’un clou centromédullaire morpho-adapté. La variabilité interindividuelle doit être prise en compte par l’industrie afin de proposer une gamme de clou offrant longueur et diamètre adapté. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.070 102 Remise en charge immédiate après chirurgie par plaque verrouillée des fractures bimalléolaires de l’adulte Emmanuel Dahan ∗ , Pascal Maman , Xavier Flecher , Marc-antoine Rousseau Hôpital Avicenne, AP–HP, 125, rue de Stalingrad, 93000 Bobigny, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (E. Dahan) Introduction Les fractures de cheville sont au troisième rang des lésions traumatiques de l’appareil locomoteur. Dans la grande majorité des cas, le traitement est aujourd’hui chirurgical avec réduction à ciel ouvert et ostéosynthèse interne. Avec les moyens de fixations usuels, il est d’usage de protéger la synthèse par une botte plâtrée (plus ou moins bivalvée) et de préconiser une période décharge habituellement de six semaines correspondant à la formation du cal primaire. L’utilisation de plaques anatomiques verrouillées nous a permis d’alléger le protocole postopératoire. Le but de ce travail est de présenter les premiers résultats avec remise en charge partielle d’emblée sans contention rigide. Matériel et méthode Il s’agissait d’une étude multicentrique de suivi prospectif des cas de fractures fermées bimalléolaires et équivalent de bimalléolaires prises en charge de la manière suivante - ostéosynthèse malléolaire latérale par plaque verrouillée anatomique Activ Ankle (New Clip) + ostéosynthèse malléolaire médiale par vis (ou ancre si lésion ligamentaire) + protocole postopératoire avec attelle Aircast et appui partiel vingt kilogrammes autorisé pour trois semaines. Arrêt des anticoagulants préventif et appui complet autorisé ensuite. Étaient exclus les fractures ouvertes, fractures trimalléolaires, et fractures luxation. Les patients étaient revus à trois, G Model 30 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx six, et 12 semaines pour contrôle radio-clinique avec évaluation du score fonctionnel de Kitaoka. Résultats Vingt patients ont été inclus entre novembre 2013 et février 2015. Il s’agissait de sept hommes et 13 femmes, âgés de 16 à 80 ans (moyenne 45 ans). On comptait 15 fractures bimalléolaires et cinq fractures équivalent de bimalléolaires. Dix-sept patients ont eu le suivi complet (un perdu de vue d’emblée et deux autres après la consultation à trois semaines). Il n’y a eu aucune reprise pour déplacement secondaire. Aucun patient n’a développé de phlébite. Tous ont consolidé à trois mois et le score de Kitaoka moyen était de 72/100 (46–93) à la sixième semaine et de 90/100 (72–100) à trois mois. Tous les patients avaient une impression de stabilité de leur cheville. Un seul patient présentait une douleur quotidienne et trois une boiterie au terme du suivi. Discussion/conclusion La chirurgie des fractures bimalléolaires de l’adulte par plaque anatomique verrouillée avec remise en charge partielle immédiate offre de bons résultats fonctionnels sans complications spécifiques. Ces premiers résultats sont encourageants et incitent à poursuivre les investigations sur une population plus nombreuse. Ceci pourrait conduire à modifier nos pratiques dans le sens d’une simplification des suites opératoires (décharge, contention, anticoagulation préventive) visant à réduire la morbidité pour une restauration plus précoce de l’autonomie. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.071 103 Le traitement chirurgical mini-invasif des fractures thalamiques du calcanéus par la méthode du relèvement enclouage à foyer fermé Houssem Dougaz ∗ , Mohamed Ali Kedous , Majdi Ben Romdhane , Slim Bedda , Hedi Annabi , Mohsen Trabelsi 18, rue Ennosha, cité Hena, 2033 Megrine, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (H. Dougaz) Introduction Le traitement des fractures du calcanéus reste controversé comme en témoigne la diversité des méthodes thérapeutiques encore préconisées. Le but de notre travail est de discuter l’intérêt du traitement chirurgical mini-invasif dans ce type de fracture. Matériel Notre étude était descriptive et rétrospective sur une période de 6 ans allant de 2008 à 2013, portant sur les fractures thalamiques du calcanéus traitées par la méthode du relèvement enclouage à foyer fermé. Méthodes Une évaluation clinique selon le score de Kitaoka et radiologique selon la cotation de Babin ont été réalisé chez tous nos patients avec un recul minimum de 2 ans. Résultats Nous avons colligé 32 cas. Il s’agissait d’une population jeune et active avec une nette prédominance masculine. La chute d’un lieu élevé était le mécanisme le plus représenté. L’accident de travail était responsable de 46,8 % des cas. L’angle de Böhler moyen était de −2,5◦ et l’angle de Gissane de 101,2◦ . La répartition des fractures selon la classification d’Uthéza était de 14 cas de fractures mixtes, 11 cas de fractures verticales et 7 cas de fractures horizontales. Selon la classification de Duparc nous avons obtenu 14 cas type III, 12 cas type IV et 6 cas type V. Selon la classification de Sander nous avons eu 10 cas type II, 13 cas type III et 9 cas type IV. Le délai opératoire était en moyenne de 2,7 jours et l’acte a duré 59,7 minutes. L’hospitalisation était en moyenne de 3,9 jours. Nous n’avons noté aucune complication cutanée ou septique grave. Les résultats fonctionnels et anatomiques ont été évalués à un recul moyen de 20,22 mois. Selon la cotation de Babin, la réduction était très bonne ou bonne dans 26 cas. Le score de Kitaoka moyen était de 86,33/100. Nous avons noté que la reprise du travail était plus longue en cas d’accident de travail. Discussion Les fractures articulaires du calcanéus sont graves par leurs conséquences fonctionnelles et professionnelles. Il n’existe aucune étude qui objective la supériorité d’une technique opératoire par rapport à une autre. Le traitement percutané mini-invasif semble permettre la réduction du risque de complications septiques et cutanées graves. Conclusion Le relèvement enclouage a foyer ferme permet d’avoir des résultats fonctionnels et anatomiques comparables à la chirurgie à ciel ouvert avec un faible risque de complications septiques et cutanées graves à condition d’être bien exécuté. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.072 104 Évaluation clinique et baropodométrique de fractures articulaires du calcanéum traitées chirurgicalement Timothée Bissuel ∗ , David Forget , Thomas Sanchez , François Canovas 17, rue des Étuves, 34000 Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (T. Bissuel) Introduction L’évaluation des résultats fonctionnels après une fracture articulaire du calcanéum est controversée + les scores cliniques sont très nombreux et leur pertinence est discutée. Nous avons donc utilisé la baropodométrie comme outil complémentaire pour analyser le retentissement sur la marche. Patients et méthode Nous avons revu 24 patients traités pour une fracture articulaire du calcanéum sur une période continue. Tous ont bénéficié d’une ostéosynthèse par plaque verrouillée. Seuls les patients ayant une fracture unilatérale ont été retenus afin de pouvoir comparer le côté sain au côté pathologique. Les patients ont été évalués par les scores de Kitaoka et de Zwipp, et ont été analysés en baropodométrie par un système de semelles embarquées (Système F-scany). Résultats Le recul moyen était de 4,2 ans. La mobilité en inversion éversion était en moyenne de 31 % par rapport au côté opposé. L’arc de flexion dorsale flexion plantaire était conservé à hauteur de 83 %. Le score de Kitaoka était à 68/100 et le score de Zwipp à 61/200 (résultats moyens). L’analyse baropodométrique a mis en évidence une nette latéralisation du centre de poussée pendant la phase d’appui du côté pathologique et une redistribution des pressions plantaires - on notait une diminution de la charge sur la tête du premier métatarsien (−13 %, p = 0,03), au profit d’une surcharge sur la tête du cinquième métatarsien (+22 %, p = 0,01). L’impulsion globale sur le côté opéré était réduite de 4,5 %. De plus, nous avons étudié la variabilité de la trajectoire du centre de poussée au cours de la répétition des foulées, qui est un témoin de l’adaptabilité du pied à la marche pour le maintien de l’équilibre. Celle-ci était nettement réduite du côté opéré (surface diminuée de 25 %, p = 0,02). Discussion Nous n’avons pas mis en évidence de corrélation entre les paramètres cliniques et les données baropodométriques. La latéralisation du centre de poussée a été rapportée par plusieurs autres auteurs. Nous l’attribuons à un défaut d’éversion de l’articulation sous-talienne pendant la phase d’appui. Pour d’autres, ce phénomène serait dû à des modifications de l’architecture de l’arrière pied en lien avec la perte de hauteur du calcanéum. La diminution de variabilité du centre de poussée est une donnée non rapportée dans la littérature. Elle est le témoin d’une perte de fonction importante du pied, le maintien de l’équilibre. Conclusion La baropodométrie est un outil important dans l’analyse détaillée des conséquences pathologiques sur la marche d’une fracture du calcanéum et peut aider à la prise en charge orthoprothétique de ces patients. G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.073 Mardi 10 novembre 2015 de 10 h 30 à 12 h 30, amphithéâtre Passy Communications particulières cheville/pied – Modérateurs : Julien Beldamme (Saint-Aubin-sur-Scie), Rémi Philippot (Saint-Étienne) 106 Registre national des prothèses totales de cheville de l’AFCP – bilan de 2 ans d’activité Jean-Luc Besse ∗ , Bruno Ferré , Association française de chirurgie du pied (AFCP) Centre hospitalier Lyon-Sud, service de chirurgie orthopédique, 69495 Pierre-Bénite, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-L. Besse) Introduction En 2015, le renouvellement quinquennal du remboursement par marque des PTC nécessitera des données exhaustives. Pour répondre à ces enjeux réglementaires, l’Association française de chirurgie du pied (AFCP - promoteur du projet), l’unité de recherche clinique (pôle Imer) des hospices civils de Lyon (administrateur et gestionnaire scientifique) et les industriels distributeurs des prothèses (financeurs du fonctionnement) ont mis en place un registre national des PTC ouvert le 18 juin 2012 (accord CNIL). Nous présentons les résultats des 2 premières années. Matériel et méthode Dans le cadre du contrat tripartite, les fabricants paient les rapports statistiques semestriels et 32 euros par prothèse (chaque société fournit mensuellement la liste des chirurgiens poseurs à l’unité de recherche, qui effectue 3 rappels auprès des chirurgiens n’ayant pas saisi leurs données). Chaque chirurgien qui pose une PTC doit remplir un formulaire de préinscription sur le site + après vérification, l’administrateur lui envoie son numéro du centre et son code. La saisie des données initiales prend 3 à 5 minutes + le numéro d’identification de la PTC est fourni automatiquement après saisie complète. Puis, le chirurgien doit remettre au patient une fiche d’information réglementaire et un passeport (permettant au patient d’alerter l’unité de recherche directement en cas de ré-opération résultats de juin 2012 à juin 2014), sur 1064 PTC posés en France, 826 ont été incluses dans le registre (77,6 %) - 378 Salto-mobile, 222 Hintegra, 162 SaltoTalaris, 54 Star, 10 Akile. Dix-neuf centres ont saisi plus de 10 prothèses (606 PTC), 40 centres une seule + l’investissement des chirurgiens est proportionnel au nombre de pose (40 %–93 %). L’âge moyen à la pose était 63 ans (18–91 ans) + les étiologies les plus fréquentes - 48 % post-traumatique, 19 % arthrose sur laxité, 15 % primitive, 7 % inflammatoire + l’arrière-pied désaxé - 22 % varus > 5◦ , 11 % valgus > 5. La chirurgie comportait - 97 % d’implants standards + épaisseurs de patin les plus fréquentes 4 mm (28 %), 5 mm (27 %) + durée de garrot 89 min + 5,8 % de fractures malléolaires, 23 % d’allongement d’Achille, 9 % de ligamentoplastie, 4,2 % d’ostéotomie et 2,5 % d’arthrodèse associées. Deux cent quatre patients (24,7 %) ont eu au moins une fiche de suivi (retard de cicatrisation 6,4 %, infection 1 %, FD 10,4◦ , FP 23,1◦ ). Dix-sept patients ont été réopérés (2 %) - 13 sans changement d’implant, un changement partielle, 5 ablations totales. Discussion Le recul dans le registre est insuffisant pour juger du taux de survie des implants. Ce montage original, suivie attentivement par la HAS (o audit téléphonique indépendante à 1 an - 7 % 31 de réopérations vs 2 % dans le registre), permet de pallier la désaffection des chirurgiens français pour les registres. L’exhaustivité actuelle serait améliorée s’il ce registre était comptabilisé dans l’accréditation des praticiens. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.074 107 Notre expérience sur l’utilisation des sphères en pyrocarbone Lauryl Decroocq ∗ , Julien Cazal , Bruno Ferré , Michel Maestro 4, rue Von-Derwies, 06100 Nice, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L. Decroocq) Introduction Le cahier des charges des prothèses des petites articulations est différent de celui des grosses articulations. Les matériaux utilisés pour ces dernières se sont soldés par de nombreux échecs lorsqu’ils ont été utilisés pour les extrémités. Le pyrocarbone est un matériau utilisé de longue date pour les prothèses valvulaires cardiaques et les arthroplasties du poignet et de la main. Le pyrocarbone, utilisé dans les années 1980 avec un concept d’ostéo-intégration, a dû être abandonné. Il est réutilisé dans la chirurgie de l’avant-pied avec un concept d’inter-façage. Nous présentons une étude préliminaire prospective de son utilisation comme alternative à l’arthrodèse M1P1. Patients et méthode Tous les patients ont été opérés entre novembre 2010 et novembre 2013 - 14 patients (13 femmes et 1 homme). Pour 8 d’entre eux il s’agissait d’une chirurgie de première intention (hallux rigidus) et pour les 6 autres une chirurgie de révision. L’évaluation s’est faite à un an postopératoire minimum. En pré- et postopératoire un examen clinique, un score AOFAS et des radiographies en charge de face et de profil ont été réalisés et un score de FAAM postopératoire. Résultats En préopératoire les patients présentent une EVA à 7 (± 0,5) et une score AOFAS à 55 (± 13). Au recul moyen de 24 mois ils ont une EVA à 1 (± 2), un score AOFAS à 86 (± 13) et un score de FAAM de 88 (± 13). Une révision a été réalisée dans la première année postopératoire. Discussion L’arthrodèse M1P1 est une intervention fiable pour son résultat sur la douleur et la récupération d’un schéma de marche correct. Cependant Gibson (FAI 2005) montre que les patients préfèrent l’arthrodèse à la prothèse totale. Mais beaucoup de patients refusent le blocage articulaire pour pouvoir continuer certains sports et se chausser sans contrainte. Le pyrocarbone (sphères HAPI* Tornier) apporte dans cette étude des résultats fiables et reproductibles sur le plan de la douleur et de la fonction articulaire ainsi qu’une tolérance osseuse parfaite. Parfois la disparition de la douleur peut prendre plusieurs semaines en raison de l’adaptation des tissus à l’implant. La reprise des activités en postopératoires est rapide. Conclusion Cet implant apparaît comme une alternative intéressante à l’arthrodèse sans pour cela compromettre une arthrodèse si besoin était. Une étude à plus long terme est bien sûr nécessaire. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.075 108 Intérêts du Tantale (Ta) pour les reconstructions-arthrodèses après prothèse totale de cheville – résultats préliminaires de 9 cas G Model 32 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx Jean-Luc Besse ∗ , Marie-Caroline Lomberget-Daubie , Michel-Henri Fessy Centre hospitalier Lyon-Sud, service de chirurgie orthopédique, 69495 Pierre-Bénite, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-L. Besse) Introduction La survie des prothèses totale de cheville (PTC) a progressé (80 %–90 % à 10 ans). Toutefois, il existe des problèmes d’interface et d’ostéolyse avec enfoncement des pièces. La révision des PTC par arthrodèse est un challenge chirurgical + les pertes de substance nécessitant des greffes massives. Notre étude apporte une nouvelle voie avec l’utilisation de Tantale comme espacer et support. Patients et méthode De juin 2012 à septembre 2014, 9 patients ont eu une révision de PTC (9 AESy, 1 Hintegray, 1 Salto-mobiley) par 8 arthrodèses tibio-talo-calcanéeenne (TTC) et 1 arthrodèse de cheville en utilisant le Tantale - 3 avec des vis (Zimmer Trabecular Metal Osteonecrosis Rody), indiqués pour les nécroses de têtes fémorales, et 6 avec des cônes (Zimmer Trabecular Metal Ankle Interpositional Spacer), commercialisés en juin 2013. Tous les patients ont été suivis prospectivement, cliniquement et radiologiquement (radiographies simples et scanner de contrôle à 6 mois). Résultats La moyenne d’âge à la pose de la PTC était de 53,2 ans [37–82 ans], de 60,5 ans [46–90 ans] lors de la reprise par arthrodèse, avec un délai moyen entre les deux chirurgies de 7,2 ans [2–12 ans]. Dans les 3 premiers cas, nous avons utilisé des vis en tantale (diamètre10 mm, longueur 90–95 mm) et une ostéosynthèse par une plaque tibiale antéro-latérale verrouillée associée à deux vis (4,5 et 7,3 mm). Dans les 6 cas suivants nous avons utilisé des cônes en Tantale (25–40 mm de hauteur), une ostéosynthèse par un clou rétrograde centromédullaire angulé (AFN-611-Torniery, diamètre 10 mm, angulation 6◦ ) pour 5 arthrodèse TTC, et 2 plaques antérolatérale et antéromédiale dans 1 arthrodèse de cheville. Les implants Tantales étaient entourés avec de l’autogreffe (3 RIA fémoral, 1 crête iliaque postérieur, 4 aile iliaque antérieure prélevée avec des fraises à cotyle) associé à des fragments d’allogreffe humaine lyophilisée. Après l’intervention, les patients étaient immobilisés 6 semaines avec une gouttière plâtrée sans appui, suivi d’une botte amovible avec appui 2 mois. Avec un recul moyen de 18 mois (6–28 mois), pour 8 cas, les arthrodèses tibio-taliennes étaient consolidées, la consolidation sous-talienne était douteuse pour 2 cas + 1 cas était perdu de vue. Discussion L’utilisation du tantale poreux en chirurgie de hanche, de genoux ou de rachis a démontré récemment son efficacité + il n’y avait pas de publication pour la révision des PTC. Nos résultats préliminaires sont encourageants, le Tantale assure une stabilité primaire efficace de la reconstruction-arthrodèse de cheville avec des taux de consolidation satisfaisants. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.076 109 Facteurs pronostiques de non fusion des arthrodèses tibio-taliennes par clou transplantaires Bertrand Semay ∗ , Frédéric Farizon , Rémi Philippot CHU de Saint-Étienne, service de chirurgie orthopédique et traumatologie, 42055 Saint-Étienne, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (B. Semay) Introduction L’arthrodèse tibio-talienne était une solution de sauvetage dans les atteintes des articulations de la cheville. Aujourd’hui il s’agit d’une indication plus fréquente, grâce au développement des clous transplantaires (CTP). L’objectif est de mettre en avant les facteurs influençant le risque d’échec. Patients Vingt-six patients opérés entre 2010 et 2014 ont été inclus, avec un recul moyen de 12 mois. L’âge moyen était de 55,2 ans (A16,8). Parmi les patients, 11,5 % (3/26) souffraient d’obésité, 7,7 % (2/26) d’artériopathie, 15,4 % (4/26) de diabète, et 7,7 % (2/26) étaient fumeurs. Méthodes Dans une étude rétrospective, les indications, les caractéristiques des patients, les modalités de prise en charge, le résultat radiologique et sur la douleur ont été analysés. Résultats Les indications retrouvées étaient - séquelles posttraumatiques (42,3 % + 11/26), déformation d’origine neurologique (34,6 % + 9/26) et arthropathie tibio-talienne (23,1 % + 6/26). Il existait un antécédent d’infection dans 34,6 % des cas (9 26). Parmi les patients, 80,7 % (21/26) souffraient de douleurs invalidantes. Une greffe osseuse était utilisée dans 65,3 % des cas (17/26). La durée moyenne d’immobilisation était de 3,7 mois (A2,6), avec 4 mois (A2,7) d’éviction de l’appui. Au niveau des résultats, la douleur a disparue dans 71,4 % des cas (15/21 + p < 0,001), la fusion a été obtenue dans 24 cas (92,3 %) en 4,6 mois (A2,9). Il y a eu une reprise, pour réactivation septique. Seuls le tabagisme (p = 0,019) et les antécédents septiques (p = 0,043) étaient significativement associés à la non fusion. L’utilisation d’autogreffe, d’allogreffe osseuse ou de protéines osteoinductrices n’avait pas d’influence significative sur la fusion ou son délai. Discussion Le taux de fusion est équivalent à ce qui est décrit dans la littérature avec les CTP. L’amélioration du taux de fusion par rapport autres techniques d’arthrodèse s’explique par les capacités de compression du CTP. Le sacrifice de l’articulation sous-talienne ne se fait pas au détriment des capacités de marche comme l’ont montré Tenenbaum et al. Le faible taux de réactivation septique est expliqué par une prise en charge pluridisciplinaire. Le second cas de non fusion n’a pas nécessité de reprise car le résultat fonctionnel est satisfaisant. Conclusion Ces bons résultats renforcent l’intérêt croissant du CTP dans l’arthrodèse tibio-talienne. Il faut cependant informer nos patients sur l’arrêt du tabac, et encourager une prise en charge pluridisciplinaire en cas d’antécédents infectieux locaux. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (versement par une firme à une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.077 110 Comparaison de la douleur après chirurgie de l’avant-pied en ambulatoire vs hospitalisation – série prospective continue de 317 patients Philippe Chaudier ∗ , Jean-Luc Besse , Michel-Henry Fessy Chemin du Grand-Revoyet, 69495 Pierre-Bénite, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Chaudier) Introduction Il n’existe actuellement aucune recommandation de caractère réglementaire concernant les actes pouvant être réalisés en chirurgie ambulatoire. L’objectif de notre travail était d’évaluer la douleur postopératoire précoce dans la chirurgie de l’avant-pied en ambulatoire par rapport à une hospitalisation traditionnelle de 48 heures. Hypothèse L’hypothèse était que les patients étaient aussi douloureux en ambulatoire sans plus de complications. Patients et méthode Tous les patients opérés entre septembre 2012 et janvier 2014 d’une chirurgie de l’avant-pied, par le même opérateur sénior (JLB) ont été inclus dans l’étude. Ceux qui étaient éligibles selon les recommandations de la SFAR ont été opérés en ambulatoire. Les patients étaient répartis en 4 groupes selon la complexité du geste réalisé. Les patients vivant seuls, ou à plus de G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 50 kilomètres de notre hôpital ont été hospitalisé ainsi que ceux opérés d’un geste complexe de catégorie 4. Résultats L’étude a inclus 317 patients dont 40 % ont été opérés en ambulatoire. Ceux qui étaient hospitalisés étaient statistiquement plus âgés (60 A 3,8 contre 55 A 3,9 avec p = 0,0006) et avaient un score ASA plus élevé (p = 0,0024), sans différence en termes de comorbidités. L’hallux valgus était l’étiologie principale (70 % dans les 2 groupes) + la chirurgie de révision représentait 9 % des étiologies en ambulatoire contre 14 % dans le groupe hospitalisé. La douleur maximale quotidienne était retrouvée à j1 (4,2 10 A 2,5 en ambulatoire contre 4,4 10 A 2,4 dans le groupe hospitalisé avec p = 0,53). La proportion de patients ayant évalué leur douleur comme extrême (EN 8805 + 8/10) à j1 était relativement importante - 9 % en ambulatoire contre 11 % en hospitalisation. Il n’y avait pas de différence en termes de douleurs entre les 2 groupes. Un patient du groupe ambulatoire a dû être hospitalisé pour saignement. Concernant le questionnaire d’auto-évaluation postopératoire, les patients en ambulatoire décrivaient plus souvent des troubles de vigilance et de l’attention (p = 0,01), et étaient plus nombreux à déclarer une disparition de leurs douleurs à j7 (p = 0,02). Discussion/conclusion Il n’y avait pas de différence en termes de douleurs et de complications entre les 2 groupes. Tous les patients se disaient très satisfaits. Nous pouvons donc raisonnablement proposer de réaliser ce type de geste en ambulatoire en bonne collaboration avec l’anesthésiste et le patient sans l’exposer à davantage de douleur et de complications. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.078 111 L’ostéotomie distale en biseau sans ostéosynthèse dans le traitement de l’hallux valgus Michel Benichou ∗ , Marie Aude Munoz 5, rue Gerhardt, 34000 Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Benichou) Introduction Les ostéotomies distales du premier métatarsien dans le traitement de l’hallux valgus sont couramment fixées par vis. Les matériels d’ostéosynthèse peuvent être source de complications, de gêne au chaussage, et de difficultés techniques lors de réintervention. Une nouvelle technique d’ostéotomie distale en biseau est proposée stabilisée par un greffon osseux prélevé au niveau de l’ostéotomie. L’objectif de cette étude radio-clinique est de mettre en évidence la stabilité de l’ostéotomie en biseau sans ostéosynthèse. Patients et méthode L’étude est prospective monocentrique et continue, portant sur 30 patients opérés pour hallux valgus avec un recul moyen de 3 mois. L’ostéotomie en biseau comporte deux traits, l’un dorsal transversal au niveau du col métatarsien, l’autre oblique de distal dorsal en proximal plantaire traversant le milieu de la diaphyse métatarsienne. La translation latérale de l’extrémité céphalique du 1er métatarsien engendre un débord médial du fragment proximal, dont la résection fournie le greffon osseux. Ce greffon est retaillé à l’aide d’un ancillaire. Il est ensuite impacté dans un tunnel foré de dorsal en plantaire à travers le trait d’ostéotomie. L’analyse radiographique réalisée en postopératoire immédiat, à un mois et demi et à trois mois, vérifie l’absence de déplacement secondaire du greffon osseux et de l’ostéotomie dans les deux plans axial et sagittal. La consolidation osseuse est appréciée à trois mois cliniquement sur l’absence de douleur et sur radiographies par la présence d’une continuité osseuse. Résultats Les résultats montrent dans tous les cas l’absence de déplacement secondaire du greffon et de l’ostéotomie. La consolidation osseuse est présente à trois mois dans tous les cas. 33 Discussion La technique d’ostéotomie en biseau du premier métatarsien fixée par cheville osseuse constitue un montage jugé stable sur une étude radio-clinique de 30 patients avec un recul de trois mois. La chirurgie de l’hallux valgus sans ostéosynthèse a de nombreux avantages y compris économiques par son coût réduit et en évitant les chirurgies secondaires pour ablation de matériel. Conclusion La technique d’ostéotomie en biseau sans ostéosynthèse est applicable au traitement chirurgical de l’hallux valgus, mais ses capacités de correction des déformations sont à évaluer. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.079 112 Arthrodèse de l’articulation métatarso-phalangienne de l’hallux avec résection alignement des rayons latéraux, dans les hallux valgus sévères et luxations métatarso-phalangienne des rayons latéraux – série de 11 patients comparée à une population de traitement conservateur et une d’avant-pied rhumatoïde Tanguy Mouton ∗ , Jean-Luc Besse , Michel-Henry Fessy Centre hospitalier Lyon-Sud, service de chirurgie orthopédique, 69495 Pierre-Bénite, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (T. Mouton) Introduction L’arthrodèse de l’articulation métatarsophalangienne de l’hallux associée à la résection alignement des rayons latéraux est la technique de choix pour les avant-pieds rhumatoïdes. Le but de ce travail est d’évaluer ses résultats comme traitement des hallux valgus très sévères (M1P1 > 40◦ ) avec luxations de rayons latéraux. Hypothèse Nous avons comparé les résultats fonctionnels chez les patients opérés d’une arthrodèse résection alignement pour hallux valgus (gr1) à ceux opérés d’une arthrodèse avec traitement conservateur sur les rayons latéraux (DMMO et Weil) (gr2) et ceux d’un groupe de référence de polyarthrite rhumatoïde traité par arthrodèse-résection alignement (gr3). Patients et méthode Il s’agit d’une étude rétrospective, monoopérateur, observationnelle, continue de patients opérés entre 2007 et 2013 d’une arthrodèse du premier rayon par plaque associée à des gestes sur les rayons latéraux. Nous avons constitué 3 groupes - 11 pieds avec résection-alignement des rayons latéraux (âge moyen de 68,3 ans [52–83] M1P1 50,7◦ luxations rayons latéraux 11/11), 15 pieds avec un traitement conservateur par Weil ou DMMO (âge moyen de 66,9 ans [51–77], M1P1 41◦ , luxations rayons latéraux 6/15), 27 avant-pieds rhumatoïdes (âge moyen de 56,5 ans [40–71], M1P1 43◦ , luxations rayons latéraux 25/27). L’évaluation du résultat fonctionnel a été réalisée à l’aide des scores AOFAS, FAAM et SF36 adressés par courrier aux patients avec un recul minimum de un an. Résultats Le recul moyen était de 20 mois (gr1), 17 mois (gr2) et 35 mois (gr3). Le taux de satisfaction globale était identique dans les 2 groupes d’hallux valgus avec 91 % (gr1) et 93 % (gr2) de patients satisfaits ou très satisfaits vs 74 % pour les polyarthrites rhumatoïdes. Il y avait plus de retard de cicatrisation dans le groupe polyarthrite rhumatoïdes. Les métatarsalgies résiduelles étaient plus rares dans les résection-alignement (9 % vs 20 % vs 0 %). Les scores AOFAS–rayons latéraux étaient respectivement de 87,1 A 9,3 (gr1), 84,0 A 7,2 (gr2), 80 A 15,2 (gr3). Sur le plan fonctionnel il n’y avait pas de différence concernant le score FAAM activités quotidiennes (88,4 A 17,6 vs 89,4 A 9,4 vs 85,4 A 14,5), en revanche les G Model 34 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx groupes résection avait un moins bon score FAAM activités sportives (57 A 27,2 vs 79 A 20,4 vs 56 A 27). Le groupe 1 avait un score SF36 supérieur (70,1 A 26,8 vs 65 A 21 vs 54,7 A 21), la supériorité se situait au niveau du score physique (79,2 A 17,6 vs 69,6 A 14,1 vs 50,4 A 25,5). Discussion et conclusion Dans les hallux valgus très sévères avec luxations métatarso-phalangiennes des rayons latéraux l’arthrodèse métatarso-phalangienne de l’hallux avec résection alignement des rayons latéraux donne des résultats fonctionnels satisfaisants et moins de métatarsalgies résiduelles que les traitements conservateurs. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.080 113 Étude prospective et comparative de l’irradiation du mini versus amplificateur de brillance conventionnel dans la chirurgie de l’hallux valgus Amaury D’utruy ∗ , Cédric Siedlicki , Kevin Bellenger , Nathaniel Izambard , Paul Michelin , Franck Dujardin , Xavier Roussignol Clinique universitaire de chirurgie orthopédique et traumatologique, hôpital Charles-Nicolle, 76031 Rouen, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. D’utruy) Introduction Avec l’émergence des techniques percutanées, la chirurgie de l’hallux valgus utilise de plus en plus la fluoroscopie peropératoire. Il est possible d’utiliser le mini ou le grand amplificateur de brillance, cependant aucune étude n’a comparé de manière reproductible leur irradiation en condition clinique. Patients et méthode Nous avons enregistré en prospectif l’exposition aux radiations ionisantes du staff chirurgical et du patient ainsi que le temps de fluoroscopie de l’amplificateur de brillance conventionnel et du mini amplificateur de 67 patients lors d’une chirurgie de l’hallux valgus. Ces interventions étaient réalisées avec une scopie finale par le même chirurgien dans la même configuration. L’exposition directe du patient, l’exposition diffusée au staff de chirurgie et d’anesthésie ainsi que les temps de dose ont été comparés entre les 2 groupes. Résultats Trente-trois patients ont été opérés avec le grand amplificateur et 34 avec le mini amplificateur, sans différence d’IMC entre les 2 groupes (p = 0,13). Une diminution significative de la dose patient moyenne a été mesurée avec le mini amplificateur 0,03 cGy cmC [0,01–0,09] vs 0,13 cGy cmC [0,09–0,34] (p < 0,0001) avec le grand amplificateur. La dose d’exposition moyenne du chirurgien enregistrée était significativement augmentée avec le mini amplificateur - 5,73 nSv [0,67–16] vs 2,18 nSv [1,67–8,33] (p < 0,0001) avec le grand amplificateur. Nous avons enregistré un temps de radioscopie moyen également significativement augmenté avec le mini amplificateur - 1,76 s [0,6–3,6] vs 1,13 s [1–2] (p < 0,0001) avec le grand amplificateur. Discussion L’exposition directe du patient est diminuée avec le mini amplificateur mais nous montrons paradoxalement que l’irradiation du staff chirurgical est augmentée. Cela s’explique par un temps de dose augmenté avec le mini amplificateur pour obtenir une image de qualité, et par une exposition directe de la source par probable moins bonne collimation du tube du mini amplificateur. Conclusion Bien que les doses délivrées soient négligeables dans cette étude, il reste justifié de prendre des mesures de radioprotection avec le mini amplificateur de brillance. Une investigation technique de la collimation du tube ainsi que d’autres essais cliniques avec des amplificateurs d’autres marques, dans des inter- ventions où des doses plus importantes sont délivrées semblent nécessaires. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.081 114 Analyse radiologique de l’alignement de l’arrière-pied – comparaison entre les clichés de Meary, de long axial view et de hindfoot alignement view Thomas Neri ∗ , Renaud Barthelemy , Yves Tourné CHU Saint-Étienne, avenue Albert-Raimond, 42270 Saint-Priest-En-Jarez, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (T. Neri) Introduction La planification préopératoire et le suivi clinique des déformations de l’arrière-pied dans le plan frontal, nécessite une évaluation radiologique fiable. Parmi les différentes techniques radiologiques de l’alignement de l’arrière-pied, le cliché cerclé de Meary est le plus couramment utilisé en France. À une échelle internationale, le long axial view (LAV) et le hindfoot alignement view (HAV) ou incidence de Saltzmann, sont également utilisés. Cependant aucune étude n’a comparé leur fiabilité respective. L’objectif de cette étude était de comparer et d’évaluer trois incidences radiologiques d’alignement de l’arrière-pied - le cliché cerclé de Meary, le HAV et le LAV. Patients et méthode Il s’agissait d’une étude monocentrique, prospective incluant 15 patients. Des clichés de Meary, un HAV et LAV, ont été réalisés pour chaque pied. Ils étaient tous réalisés en charge en appui bipodal. L’alignement de l’arrière-pied était défini comme étant l’écart angulaire entre l’axe anatomique tibial et l’axe longitudinal du calcanéum. Afin de déterminer la variabilité intra- et inter-observateur, les mesures radiologiques ont été effectuées par deux observateurs différents puis appréciées une deuxième fois par le même observateur à 48 heures d’intervalle. Résultats Les coefficients de corrélation intra- et interobservateur étaient respectivement de 0,992 et de 0,984 pour les clichés de Meary, de 0,983 et seulement de 0,754 pour le HAV et de 0,995 et de 0,989 pour le LAV. Il n’existait aucune liaison statistiquement significative entre les mesures réalisées sur les clichés de Meary et sur les HAV (coefficient de Pearson à 0,335) et entre les clichés de Meary et les LAV (coefficient de Pearson à 0,522). En revanche, il existait une corrélation statistiquement significative entre les mesures réalisées sur les HAV et sur les LAV (coefficient de Pearson à 0,865). Ainsi, les valeurs retrouvées sur les clichés de Meary étaient comparativement plus en valgus d’en moyenne 5,5◦ par rapport au LAV et de 5,3◦ par rapport au HAV. Discussion Bien que la fiabilité intra-observateur soit excellente pour les clichés de LAV et de HAV, le LAV a une meilleure fiabilité inter-observateur. Le LAV doit donc être privilégié dans les mesures de déformations de l’arrière-pied. L’analyse des clichés cerclés de Meary semble également reproductible. Conclusion Si le LAV et le HAV sont fortement corrélés, les clichés de Meary ne semblent pas explorer les mêmes phénomènes de déformation de l’arrière-pied. Des études complémentaires seront nécessaires pour comprendre ces différences. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.082 G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 115 Résultas 41 interventions de Myerson dans le traitement du pied plat réductible stade II de l’adulte Vincent Staquet ∗ , Nazim Mehdi , Stéphane Naudi 4 ter, rue Jean-Veyrat, 38000 Grenoble, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (V. Staquet) Introduction Dans le traitement du pied plat valgus réductible, l’ostéotomie du calcanéum associée à un transfert du tendon fléchisseur commun des orteils selon Myerson permet l’indolence, la correction de la déformation tout en conservant les mobilités articulaires. Notre étude rétrospective de 41 cas avait pour but l’évaluation radio-clinique des résultats de cette intervention. Patients et méthode L’étude portait sur 41 pieds plats de stade II chez 40 patients (35 femmes et 5 hommes) âgés en moyenne de 69 ans (51–83). L’intervention débutait par une ostéotomie de translation médiale de la grosse tubérosité du calcanéum par voie latérale + ensuite, par voie médiale, une ténosynovectomie du tendon jambier postérieur et le transfert du tendon fléchisseur commun des orteils étaient effectués. Trente-quatre fois, un allongement du tendon achilléen était réalisé selon la technique de Green. Après 5 semaines d’immobilisation, la rééducation pouvait débuter. La révision évaluait la douleur, la fonction et les mobilités selon les critères de l’AOFAS et de Mann. Les radiographies en charge permettaient les mesures des angles de Djian, l’angle talométatarsien, le valgus calcanéen et l’étude de l’état arthrosique des articulations voisines. Résultats Le recul moyen était de 3,9 ans (1–8). Nous déplorions une algodystrophie, un sepsis superficiel et 2 thromboses veineuses. Le score AOFAS était de 82,7 points (59–100) à la révision. Le pied était axé dans 83 % des cas. Les scores douleur et de fonction étaient significativement améliorés. Quatre-vingt-sept pour cent des patients s’estimaient très satisfaits ou satisfaits avec des réserves mineures selon les critères de Johnson. L’angle de Djian était inférieur à 130◦ dans 75 % cas + le valgus calcanéen était inférieur à 10◦ dans 78 % des cas. La persistance d’un valgus clinique semblait souvent lié à la présence d’une surcharge pondérale (IMC > 24). Aucune progression arthrosique des articulations sous taliennes et médiotarsiennes n’était retrouvée à la révision. Aucun patient, à ce jour, n’avait nécessité de reprise chirurgicale pour arthrodèse secondaire. Discussion/conclusion Nos résultats sur la douleur, la fonction, les mobilités et le taux de dégradation arthrosique secondaire sont comparables à la littérature. Si la surcharge pondérale semble constituer un élément défavorable pour la pérennité de la correction clinique et radiographique du valgus en raison de la probable détente du transfert tendineux, cette technique nous apporte entière satisfaction sur l’indolence et la fonction des patients sans sacrifice articulaire. Une étude à plus long terme permettrait de confirmer nos résultats précoces. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (versement par une firme à une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.083 Thomas-Xavier Haen ∗ , Anthony Roux , Charlotte Labruyere , Philippe Rouch , Claudio Vergari , Olivier Gagey , Sébastien Laporte , Marc Soubeyrand 132, rue du Point-du-Jour, 92100 Boulogne-Billancourt, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : tx [email protected] (T.-X. Haen) Introduction Le traitement des ruptures du tendon d’Achille (TA) est controversé, les propriétés biomécaniques du tendon en cicatrisation étant difficiles à étudier. L’élastographie shear waves (SWE) est une nouvelle modalité d’échographie, basée sur la production puis la détection d’ondes de cisaillement au sein d’un tissu biologique. La vitesse des ondes de cisaillement étant théoriquement proportionnelle au module d’Young (d’élasticité), la SWE permet donc la quantification de propriétés biomécaniques d’un tissu. Cette propriété, déjà utilisée pour le diagnostic de fibrose hépatique, n’a pas été validée sur le TA humain. Les objectifs de cette étude étaient d’étudier la fiabilité des mesures SWE sur le TA sain cadavérique humain, en termes de : – reproductibilité (afin d’établir un protocole reproductible, utilisable en pratique clinique) ; – corrélation avec des essais de traction quasi-statiques (validation par la méthode de référence). Matériel et méthode Huit membres inférieurs, issus de 6 cadavres humains (âge moyen - 85 A 4,5 ans), ont été étudiés. Des mesures SWE (Aixplorery, Supersonic Imagine, Aix-en-Provence, France) de TA sains ont été effectuées, de façon randomisée et en aveugle, par 3 opérateurs, en conditions cliniques, pour 3 angulations de cheville (25◦ de flexion plantaire, position neutre, flexion dorsale maximale). La sonde était appliquée longitudinalement et transversalement, sur 3 niveaux successifs (0, 3 et 6 cm de l’insertion calcanéenne). La reproductibilité inter- et intra-observateurs a été déterminée. Puis les ensembles TA-triceps ont été prélevés, en conservant les attaches osseuses pour la fixation dans la machine d’essais. Les pièces ont été soumises à des essais de traction à 0,5, 1 et 2 mm/s, avec un déplacement maximal de 20 mm. La déformation du TA a été mesurée par caméra ultra-rapide (technique de corrélation d’images). Les courbes contraintes déformation du TA ont été établies, permettant d’en déduire les modules d’élasticité apparents. Ces valeurs ont été comparées aux modules de cisaillement du TA, issus d’acquisition SWE réalisées simultanément aux essais de traction. Enfin, un essai à rupture a été effectué, avec étude de la rupture par caméra ultra-rapide. Résultats La reproductibilité inter-observateurs était plus élevée quand la sonde était orientée longitudinalement (p < 0,05). Lors de l’essai de traction, la charge croissante s’accompagnait d’une augmentation de la raideur tendineuse, corrélée avec l’augmentation des modules de cisaillement mesurés par SWE, de façon statistiquement significative (p < 0,001), avec un coefficient de corrélation RC = 0,96. Les essais à rupture ont montré 7 déchirures à la jonction myo-tendineuse, et 1 avulsion de l’insertion calcanéenne. Discussion À notre connaissance, il s’agit de la première étude ayant comparé SWE et données issues d’un essai de traction, pour un tendon humain. Conclusion La SWE permet une caractérisation, instantanée et non invasive, des propriétés biomécaniques du TA sain cadavérique humain. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.084 116 Caractérisation biomécanique du tendon d’Achille par élastographie shear waves – validation expérimentale 35 117 Évaluation fonctionnelle et échographique après traitement chirurgical d’une stabilisation des tendons fibulaires – série prospective de 17 cas G Model 36 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx Camille Choufani ∗ , Romain Rousseau , Philippe Loriaut , Antoine Gerometta , Laurent Casabianca , Tanguy Vendeuvre , Guillaume Mirouse , Frédéric Khiami Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Choufani) Introduction La luxation des tendons péroniers reste une pathologie rare qui survient le plus souvent au décours d’activités sportives et dont le gold standard thérapeutique chirurgical n’est pas encore établi. Nous présentons l’évaluation fonctionnelle clinique et échographie de notre technique de réinsertion simple du rétinaculum. Méthode Nous avons revu 17 de nos patients tous opérés par la même technique et le même opérateur d’une instabilité des tendons péroniers. Nous avons utilisé l’AOFAS, la qualité de la reprise sportive et la satisfaction des patients, appuyés par les données de l’échographie. Nous avons comparé l’évolution postopératoire à au moins un an par rapport aux mêmes données préopératoires. Résultats Il y avait 17 patients avec 8 femmes (47 %) pour 9 hommes (53 %) avec 31 ans ± 9,72 d’âge médian. Le recul moyen était de 36,82 mois (médiane = 38 mois ± 17,12 mois). L’AOFAS préopératoire moyen était de 59,94 (± 11,34) pour 89 (± 9,06) en postopératoire. La différence était statistiquement significative avec p = 3,33 × 10−8 . Sept patients (41 %) sont restés au même niveau sportif, 7 (41 %) ont été obligé de diminuer leurs activités et 3 (18 %) de changer d’activités. Parmi les causes de non ou mauvaise reprise sportive chez les 10 patients concernés (7 diminutions et 3 changements), la principale était les impératifs personnels ou professionnels (70 %). L’échographie de contrôle était normale pour 12 patients (71 %). Elle retrouvait deux cas de subluxation (12 %) et 3 cas de tendinopathie (17 %). Quatre patients se sont compliqués (24 %). Tous sur une gêne liée aux nœuds des fils de suture sous-cutanés dont un a nécessité une reprise chirurgicale. Aucun patient n’a présenté d’infection, d’hématome ou d’autre anomalie cicatricielle. La satisfaction subjective globale des patients étaient moyenne pour un cas (6 %), bonne pour 7 autres (41 %) et excellente pour les 9 derniers (53 %). Conclusion Il n’existe pas d’études au niveau de preuve suffisant pour définir un gold standard chirurgical. Nous avons apporté la preuve clinique et échographie de l’efficacité de notre technique via le suivi de nos patients. Elle est simple et reproductible sans geste supplémentaire mettant en péril le résultat fonctionnel final. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.085 Mardi 10 novembre 2015 de 14 h 00 à 15 h 30, amphithéâtre Havane Communications particulières pédiatrie – Modérateurs : Vincent Cunin (Lyon), Julien Leroux (Rouen) 125 L’ostéochondrite du talus est-elle associée au bec calcanéen trop long ? Maxime Cavalier ∗ , Edouard Chau , Sébastien Raux , Federico Solla , Souad El Batti , Ioana Oborocianu , Jean-Luc Clément , Virginie Rampal CHU de Nice, hôpital de l’Archet 2, 151, route de Saint-Antoine-de-Ginestière, 06200 Nice, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Cavalier) Introduction L’ostéochondrite du talus est une atteinte ostéocartilagineuse acquise pouvant être responsable de douleurs. Le bec calcanéen trop long (too long anterior process [TLAP]), défini par une distance entre le processus antéro-médial du calcanéum et l’os naviculaire inférieure à 5 mm est une anomalie congénitale pouvant devenir douloureuse durant l’adolescence. Nous avons observé dans notre pratique clinique un aspect de bec calcanéen trop long chez des patients présentant une ostéochondrite du talus. Cette association n’a jamais été décrite dans la littérature. Notre objectif était d’étudier la fréquence de l’association des deux anomalies. Patients et méthode Étude rétrospective sur 3 centres pédiatriques à partir de tous les patients présentant une ostéochondrite médiale du talus à partir de 1998. Nous avons réétudié les examens d’imagerie (radiographies standard, TDM ou IRM) de 21 patients âgés de 14 ans en moyenne (9,7–18,8). Résultats Parmi les 21 patients inclus, 16 (76 %) avaient un TLAP associé à l’ostéochondrite médiale du talus. Discussion et conclusion L’association entre l’ostéochondrite du talus et le TLAP est fréquente dans notre série. La fréquence des TLAP dans la population générale n’est pas connue. Chez un patient présentant une ostéochondrite du talus, il serait donc intéressant de rechercher des signes cliniques liés à un conflit calcanéonaviculaire (entorses à répétition, douleurs dans le sinus du tarse), qu’on pourrait traiter dans le même temps opératoire. Sur le plan physiopathologique, cette association nous paraît logique car une raideur de l’arrière-pied pourrait entraîner une modification de la mobilité et des contraintes mécaniques sur l’articulation tibiotalienne. Une étude biomécanique (anatomique ou en analyse de la marche) permettrait de savoir si un conflit calcanéo-naviculaire entraîne un conflit tibio-talien médial par l’augmentation de la mobilité en varus du talus. Une étude comparative cas-témoins permettrait de comparer la fréquence des TLAP dans la population générale versus les patients présentant une ostéochondrite du talus afin de prouver une éventuelle influence statistique du TLAP sur l’ostéochondrite du talus. Le TLAP est associé à l’ostéochondrite talienne dans 76 % des cas. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.086 126 Évaluation des résultats de l’ostéotomie curviligne du calcanéum dans la chirurgie du pied bot varus équin Anne-Laure Simon ∗ , Olivier Lauthe , Brice Ilharreborde , Keyvan Mazda , Philippe Souchet 12, rue Eugene-Carriere, 75018 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : annelaure [email protected] (A.-L. Simon) Introduction La chirurgie du pied bot varus équin (PBVE) reste indiquée dans certaines déformations résistantes au traitement conservateur. Cependant, certains pieds récidivent tardivement après traitement conservateur ou après chirurgie. Ces récidives sont fréquemment associées à une absence de divergence talo-calcanéenne qui reflète la rotation médiale de l’unité calcanéopédieuse (UCP). Cette dernière doit être corrigée. Le but de l’étude était d’évaluer les résultats de l’ostéotomie curviligne de dérotation du calcanéum (OCC). Patients Il s’agit d’une étude rétrospective (1995 et 2009) concernant 44 patients (47 pieds - 18 non idiopathiques, 29 idiopathiques) parmi lesquels 27 ont été suivi dans la même institution depuis la naissance (score moyen de Diméglio 12A 0,4). L’âge moyen de la chirurgie était 5,7A 0,4 ans. Méthodes Tous les patients ont été opérés d’une libération médiopostérieure associée à une ostéotomie curviligne pour réci- G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx dive du PBVE. Les résultats au dernier recul ont été évalués sur la classification clinique, fonctionnelle et radiologique de Bensahel. Résultats Au recul moyen de 6,4A 0,6 ans, le résultat moyen au score de Bensahel était de 7A 0,7 avec respectivement 25,5 %, 45 %, 21 % et 8,5 % d’excellents, de bons, de satisfaisants et de médiocres résultats. Aucun des patients n’a été réopéré après l’OCC. Dans 8 cas (9 pieds), l’OCC a été réalisée en première intention pour récidive tardive après traitement conservateur. Les mobilités de cheville étaient de 20A 1,9◦ avec une raideur de la sous-talienne sauf dans un cas. Morphologiquement, 23 pieds ne présentaient aucune anomalie, 1 pied une hypercorrection dynamique, 8 pieds une souscorrection dynamique (4 adductus creux, 1 équin varus, 2 adductus supinatus et 1 adductus creux) et 4 pieds une sous-correction fixée (3 creux, 1 supination rotation médiale). Seuls 2 pieds chez un patient atteint d’arthrogrypose présentaient un défaut de correction de la rotation médiale. Discussion L’OCC est indiquée dans les PBVE résistants quelle que soit l’étiologie. Elle permet d’obtenir une dérotation de l’UCP plutôt que dans l’articulation sous talienne. Les résultats du score de Bensahel sont bons dans 70 % des cas. Les mobilités sont réduites et les sous-corrections sont essentiellement dynamiques. Conclusion L’ostéotomie curviligne dans la chirurgie tardive du PBVE permet une correction morphologique, stable dans le temps. Son objectif n’est pas de rétablir la fonction déjà altérée dans ces PBVE sévères et raides. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.087 127 Évaluation fonctionnelle après réduction à foyer fermé et ostéosynthèse percutanée des fractures articulaires de l’extrémité distale du tibia chez l’enfant Laurent Bund ∗ , Ludovic Schneider , Claude Karger , Jean-Michel Clavert , Philippe Gicquel Service de chirurgie infantile orthopédique, hôpital de Hautepierre, 1, avenue Molière, 67098 Strasbourg, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L. Bund) Introduction Les fractures articulaires de l’extrémité distale du tibia constituent 10 % de l’ensemble des fractures. Une indication opératoire est posée lorsque le déplacement est supérieur à 2 mm. Le traitement de référence fait appel à la chirurgie à foyer ouvert. Une alternative au foyer ouvert consiste en une réduction à foyer fermé associée à une ostéosynthèse percutanée. Patients et méthode Trente-huit patients ont été revus rétrospectivement après une ostéosynthèse percutanée entre 2002 à 2009. Les fractures se répartissaient en 16 fractures triplanes, 8 fractures de Tillaux et 14 fractures de MacFarland. Les critères de jugement sont le score de Gleizes, le protocole de Weber et sur les écarts radiologiques et scannographique en préopératoire et sur les radiographies postopératoires. Résultats Il a été retrouvé une corrélation significative (p < 0,01) entre l’écart interfragmentaire préopératoire radiographique et l’écart préopératoire scannographique avec, écart interfragmentaire radio = 0,5 × écart interfragmentaire scanner et une corrélation significative (p < 0,01) entre la marche d’escalier préopératoire radiographique et la marche d’escalier préopératoire scannographique avec, marche d’escalier radio = 0,7 × marche d’escalier scanner. Il a été retrouvé une diminution statistiquement significative (p < 0,00001) de l’écart et de la marche d’escalier interfragmentaire radiographique en postopératoire par rapport à l’écart préopératoire. La classification de Gleizes montrait 35 bons résultats, 2 résultats moyens (douleurs résiduelles) et un mauvais résultat (épiphysiodèse). 37 Discussion La radiographie sous-estime de moitié la réalité du déplacement. Les scores fonctionnels en percutanés sont comparables aux traitements à foyer ouvert. Les complications à type d’épiphysiodèse sont comparables au traitement à foyer ouvert. Conclusion L’ostéosynthèse percutanée des fractures articulaires de cheville de l’enfant est un moyen simple et efficace donnant des résultats similaires au traitement à ciel ouvert tout en minimisant le risque de raideur articulaire et les complications cicatricielles. Niveau de preuve IV - rétrospectif. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.088 128 Stratégies d’adaptation de la cheville et du pied dans l’instabilité antérieure du genou chez l’enfant Monica Ursei ∗ , Franck Accadbled , Marino Scandella , Gorka Knorr , Caroline Munzer , Jérôme Sales De Gauzy 330, avenue de Grande-Bretagne, 31059 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Ursei) Introduction La rupture du ligament croisé antérieur (LCA) représente une pathologie fréquente dans la population adulte, qui a comme conséquence l’instabilité et le risque de dégénérescence prématurée du genou. Plusieurs études ont montré des modifications de la marche chez l’adulte. Considérée longtemps une pathologie rare chez l’enfant, l’incidence de la rupture du LCA augmente progressivement, car les enfants sont plus impliquées dans des activités sportives et des examens spécifiques (IRM) sont plus disponibles, facilitant le diagnostic. L’objectif de notre étude était d’évaluer les modifications de la marche des enfants avec une lésion du LCA, et surtout les adaptations de la cheville et du pied à l’instabilité du genou. Patients et méthode Nous avons étudié 47 patients (14 filles, 33 garçons) âgés de 9 à 17 ans (âge moyen 14,1) avec une lésion unilatérale du LCA, confirmée par IRM et traitée initialement par immobilisation et rééducation. Tous les patients étaient symptomatiques, avec sensation d’instabilité du genou. Chaque patient a réalisé une analyse quantifiée de la marche (AQM) et nous avons analysé la cinématique de la cheville (en appui et en phase oscillante) et la progression plantaire. Les données des patients ont été comparées à la référence de notre laboratoire et aussi aux valeurs d’un groupe de 37 enfants sains (analyse statistique test-t). Résultats Par rapport à la référence du laboratoire - la cheville était en flexion plantaire(FP) à l’attaque du pas pour 41 patients. La flexion dorsale(FD) du pied était diminuée pour 39 patients en phase d’appui. La progression plantaire en rotation externe augmentée a été notée pour 23 patients en phase d’appui et pour 38 patients en phase oscillante. Par rapport au groupe des patients sains - les enfants avec lésion du LCA marchent avec FP à l’attaque du pas (3,43◦ ± 3,5 vs 0,74◦ ± 3,6, p < 0,05) et FD diminuée en phase d’appui (3,43◦ ± 3,5 vs 0,74◦ + 3,6, p < 0,05). Pour le reste des paramètres il n’y avait pas de différence significative. Discussion et conclusion Les enfants présentant une instabilité antérieure du genou ont des compensations au niveau de la cheville et du pied qui permettent une meilleure stabilisation du genou. La compréhension de ces adaptations pourrait être utile dans le traitement de cette pathologie. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.089 G Model 38 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 129 Y a-t-il vraiment une différence concernant le timing de la ténotomie d’Achille au cours du traitement du pied bot varus équin par la méthode de Ponseti ? Ismat Ghanem ∗ , Elie Saliba , Ayman Assi Hôpital Hôtel-Dieu de France, université Saint-Joseph, Beyrouth, Liban ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (I. Ghanem) Introduction Ponseti method for congenital idiopathic clubfoot correction has traditionally included a percutaneous Achilles tenotomy in more than 90% of stiff cases. The latter is usually performed during the fourth to sixth cast application and has proven to be the key factor for success of nonoperative treatment. However, in some cases it may not be easy to palpate the tendon and perform the procedure percutaneously owing to the swelling produced by repeated casting and a mini-incision may be required. The purpose of this paper was to evaluate the influence of early Achilles tenotomy during management of clubfoot using Ponseti method in neonates with Dimeglio types III and IV deformities. Methods Ninety neonates with 140 stiff clubfeet, according to Dimeglio, scheduled to undergo Ponseti method were prospectively randomly assigned into 2 groups - 70 feet underwent the percutaneous tenotomy during the first casting session (early group EG) and 70 during the 6th casting session (late group LG). Procedure is performed in an outpatient clinic setting without any anesthesia other than local skin application of lidocaine spray. Achilles tendon is palpated and an 18-gauge needle is introduced through the skin along its medial border few millimeters above its distal insertion on the calcaneus. Tendon is cut from medial to lateral in 1–3 needle swipes while foot is held in forced dorsiflexion. Cast is then applied according to Ponseti. Patients were reviewed at an average follow-up of 7.4 years (5.2–10.8) and results were assessed using Ghanem-Seringe score. Technical difficulties, postoperative blood staining on cast and short- and long-term complications were recorded. Results Results were rated excellent, good, fair, and poor in 70%, 18%, 9% and 3% of patients respectively in LG and 82%, 13%, 4% and 1% of patients, respectively in EG (P = 0.05). Flattening of the talar dome of mild to moderate severity was found in 16% in LG and 4% of EG (P < 0.001). Technical difficulties mainly those related to palpation of Achilles tendon and tenotomy “feeling” were encountered in 38% in LG and 3% in EG (P < 0.0001). Blood staining on cast was found in 13% in LG and 3% in EG (P < 0.001). Discussion Percutaneous Achilles tendon performed as early as during first casting session seems to give greater excellent results than when performed during 6th casting session as described by Ponseti, with less short- and long-term complications. This may be explained by greater ease to palpate Achilles tendon and perform a clear-cut and selective tenotomy on a virgin foot, and early decrease in compressive forces over talar dome during corrective maneuvers. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.090 130 Résection arthroscopique de la coalition calcanéo-naviculaire et le bec calcanéen long chez l’enfant Jorge Knörr ∗ , Paula Díaz-Gallardo , Francisco Soldado , Pedro Domenech , Jérôme Sales De Gauzy Hospital Pediátrico Universitario Sant Joan de Déu, 8950 Barcelone, Espagne ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Knörr) Introduction La coalition calcanéo-naviculaire (CCN) et le bec calcanéen long (BCL) sont deux formes de synostoses du tarse qui peuvent devenir symptomatiques vers l’âge de 12 ans en rapport avec l’augmentation d’activités physiques et le poids de l’enfant. Des bons résultats ont été décrits avec résection à ciel ouvert et interposition. La résection arthroscopique de la CCN et BCL a été décrite, mais il n’y a pas actuellement des séries cliniques dans la littérature. Objectif de l’étude Présenter les résultats de la résection arthroscopique de la CCN et BCL chez l’enfant. Matériel et méthode Nous présentons une étude prospective sur 31 pieds (30 enfants) porteurs d’une CCN (12 pieds) ou BCL (19 pieds), traités par résection arthroscopique sans interposition entre 2009 et 2013. L’âge moyen est de 12,4 ans avec un recul moyen de 55,2 mois. Un examen et radiologique avec des radiographies, scanner et IRM ont été réalisés en préopératoire et à 1 an et 3 ans postopératoires. Pour l’évaluation clinique et de la douleur nous avons utilisé le score d’AOFAS, et un ordinal 3-point Likert scale pour la satisfaction des patients. Résultats La visualisation et résection fût complète dans tous les cas. Au recul, tous les patients ont montré une amélioration statistiquement significative de la douleur, à exception d’un patient qui a développé un syndrome douloureux régional complexe (p < 0,001). L’AOFAS préopératoire était de 78,9, et postopératoire de 93,1 (statistiquement significative). Aucune récidive n’a été notée. Conclusion Cette chirurgie, techniquement exigeante, permets une résection précise, complète et peu invasive de la CCN et BCL, ce qui donnerait une récupération plus rapide avec des meilleurs résultats esthétiques et cliniques. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.091 131 Le lambeau sural à pédicule distal dans les pertes de substance de la cheville et du pied chez l’enfant Amaury Grandjean ∗ , Claudia Romana , Franck Fitoussi 33, avenue de Saint-Ouen, 75017 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Grandjean) Introduction Les pertes de substances cutanées (PSC) de la cheville et du pied sont souvent de traitement difficile. Le lambeau sural à pédicule distal est un lambeau utile dans la reconstruction de l’extrémité distale de jambe, de la cheville, du talon et du pied. Cependant, peu d’études concernant sa pratique en milieu pédiatrique ont été publiées. Patients et méthode Vingt enfants présentant une PSC de la cheville ou du pied ont été traités par un lambeau sural à pédicule distal. Les patients ont été évalués, au dernier recul, par un examen clinique et le score fonctionnel modifié de Kitaoka. Les trois questions posées étaient : – quelle est la fiabilité du lambeau sural à pédicule distal en pratique pédiatrique ? – quelles complications sont associées à sa réalisation ? – quelles sont les indications de ce lambeau dans les PSC de la cheville et du pied chez l’enfant ? Résultats Le recul moyen était de 50,6 mois (de 10 à 192 mois). L’âge moyen des patients était de 8,8 ans (de 1,5 à 17 ans). L’étiologie des PSC incluait 12 traumatismes, 2 infections postopératoires, 3 tumeurs, 1 ulcère chronique, 1 brûlure et 1 extravasation de produit de contraste. Quatre-vingt pour cent des lambeaux ont survécu complètement. Quatre patients ont présenté une nécrose partielle d’évolution favorable après excision-greffe cutanée. Les G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 39 autres complications retrouvées étaient - 4 syndromes de jonction plantaire, 5 cicatrices inesthétiques sur le site donneur et 2 infections. Onze patients présentaient des troubles sensitifs au niveau du lambeau. Le score moyen modifié de Kitaoka était de 65/80 (de 0 à 80). Ce score fonctionnel était considéré comme excellent dans 9 cas (45 %), bon dans 9 cas (45 %), et mauvais dans 2 cas (10 %). Conclusion Le lambeau sural à pédicule distal est une technique de choix pour les couvertures des PSC de la cheville et du pied en pratique pédiatrique. Son indication idéale reste les PSC aiguës traumatiques exposant un élément noble. Dans les indications secondaires pour resurfaçage, l’indication doit être posée de façon plus prudente en raison des complications tardives, notamment sur le site donneur. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. parameters of patients with DS. The morphology of both the pelvis and the proximal femur were affected in patients with DS. Further studies should explore the effect of these anomalies on gait and posture in this group of patients. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Caird. 2006. [2] Concolino. 2006. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.092 Didier Moukoko ∗ , Nicolas Henric , Antoine Peyronnet Chirurgie orthopédique pédiatrique, CHU d’Angers, 4, rue Larrey, 49100 Angers, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (D. Moukoko) 132 Description clinique et radiologique des malformations des pieds et des membres inférieurs chez les patients atteints du syndrome de Down Elie J. Mansour ∗ , Jean Jacques Yaacoub , Ayman Assi , Ziad Bakouny , Ismat Ghanem Hôpital Hôtel-Dieu de France, université Saint-Joseph, Beyrouth, Liban ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (E.J. Mansour) Introduction Subjects with Down syndrome (DS) are known to be affected by various lower limb deformities [1,2]. Foot deformities are often neglected in DS patients because of the high prevalence of concomitant life threatening disorders. The aim of this study is to investigate the prevalence of clinical and radiological feet and lower limb deformities in patients with DS. Materials Fifty-five subjects with DS (14.6 A7.4 years) had undergone podiatric clinical and podoscopic examinations to study their main foot deformities and their footprints, respectively. The results of these examinations were compared to those of an age-matched asymptomatic control group of 53 subjects (13.4 A11.2 years). Forty-two subjects of the DS group (15 A7 years) had undergone an EOSy biplanar X-rays exam of their pelvis and lower limbs. The EOS parameters were compared to an asymptomatic control group of 27 subjects (16.12 A6 years). Results The following foot deformities were found to be significantly more prevalent in DS group - hallux valgus (36.4%), syndactyly between 2nd–3rd toes (9.1%), grade II pes planus (39.1%) and grade III pes planus (30%). Moreover, an increased space between the 1st and 2nd toes in patients with DS with a prevalence of 73.6% was found. Patellar instability (42.7%) and joint laxity (43.6%) were also significantly more prevalent in the DS group. The following EOS parameters were significantly higher in DS group compared to control group - pelvic incidence (53◦ A13◦ vs. 44◦ A10◦ , P < 0.001), sacral slope (48◦ A9◦ vs. 37◦ A6◦ , P < 0.001) and femoral neck-shaft angle (133◦ A6◦ vs. 131◦ A5◦ , P = 0.021). On the other hand, other EOS parameters were significantly higher in the control group - femoral head diameter (mean = 41 vs. 38) and femoral offset (mean = 37.64 vs. 34). There were no significant differences between the DS and the control groups for both femoral anteversion and tibial torsion. Discussion This study confirms the previously reported high prevalence of foot deformities in patients with DS [2]. Furthermore, increased space between the first and second toes was described for the first time in Down syndrome patients. Considering its high prevalence, further studies should be directed towards exploring the functional implications of this deformity. To our knowledge, this is the first study to measure lower limb and pelvic radiological http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.093 133 Chirurgie de l’instabilité fonctionnelle de cheville de l’enfant associée à un os sous fibulaire Introduction À l’occasion d’un traumatisme en inversion de la cheville chez l’enfant, la radiographie révèle fréquemment la présence d’un ossicule sous malléolaire externe. L’hypothèse d’une avulsion ostéochondrale est régulièrement opposée à celle d’une variante de la normale, appelée os sous fibulaire, retrouvée chez 2 % des patients asymptomatiques. Cependant, à l’issue du traitement orthopédique, cette situation clinique s’accompagne d’un taux élevé d’instabilité fonctionnelle de la cheville, rarement accompagnée de laxité objective. La question de la responsabilité de cette ossicule ectopique dans la genèse de l’instabilité fonctionnelle est posée. Patients et méthode Nous présentons une étude prospective sur 53 patients admis pour un traumatisme en inversion de la cheville présentant une image radiologique d’ossicule sous malléolaire externe. Traités orthopédiquement avec immobilisation plâtrée puis kinésithérapie, 38 ont gardé des signes d’instabilité fonctionnelle au-delà de 1 an dont 36 sans laxité objective. Ces derniers se sont vus proposer l’excision chirurgicale de l’ossicule ectopique. Dix-sept ont opté pour la chirurgie, 19 ont préféré l’abstention. Leurs scores fonctionnels ont été analysés en utilisant les critères de l’American Orthopaedic Foot and Ankle Society (AOFAS), à 1 an de la prise en charge initiale ainsi qu’au recul maximum moyen de 4 ans et 4 mois. Résultats À 1 an de l’inclusion dans l’étude, 72 % des patients décrivaient des signes d’instabilité fonctionnelle, avec des douleurs mécaniques occasionnelles évaluées en moyenne à 5,6/10 (SD1,3) sur une échelle visuelle analogique (EVA) lors de la pratique sportive. Parmi eux, 82 % décrivaient la répétition d’épisodes traumatiques mineurs en inversion et 64 % ont été ré-immobilisés pour récidives d’entorses. Avant la chirurgie, les deux sous-groupes ne présentaient pas de différence significative dans l’analyse des scores fonctionnels et de la douleur. Au recul maximal, une amélioration fonctionnelle significative était notée dans les deux sous-groupes mais significativement plus marquée dans le groupe opéré. Dans ce dernier, l’EVA moyenne passait de 5,9 (SD1,4) à 1,8 (SD1,7) (p < 0,001), les épisodes d’instabilité mineure se raréfiaient de 94 % à 12 % des cas et le score AOFAS moyen s’améliorait de 59,6 (SD17,3) à 90,5 % (SD10) (p = 3 × 10−4 ). Dans le groupe témoin l’EVA diminuait de 5,4 (SD1,2) à 4,8 (SD1,3) (p < 0,05), les épisodes d’instabilité mineure restaient fréquents passant de 63 % à 84 % des cas. Le score AOFAS s’améliorait modérément de 65,7 (SD14,9) à 72,8 % (SD9,5) (p = 0,007). Conclusion En l’absence de laxité résiduelle, la résection de l’ossicule sous malléolaire externe est un geste simple et efficace dans le traitement de l’instabilité fonctionnelle de la cheville qui lui est associée. G Model 40 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.094 Mardi 10 novembre 2015 de 14 h 15 à 15 h 45, salle 351 Communications particulières épaule/coude – Modérateurs : Pierre-Henri Flurin (Bordeaux), Daniel Molé (Nancy) 135 Étude biomécanique de l’influence de la latéralisation des prothèses d’épaule inversées sur les bras de levier des muscles de l’épaule Jean-David Werthel ∗ , Eric Wagner , John W. Sperling , Philippe Valenti , Kai-Nan An , Bassem T. Elhassan 44, rue des Belles-Feuilles, 75116 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-D. Werthel) Introduction En médialisant et en abaissant le centre de rotation (COR) de l’épaule, la prothèse d’épaule inversée (PTI) permet d’obtenir des résultats fonctionnels satisfaisants dans la prise en charge de l’omarthrose excentrée et des ruptures massives irréparables de la coiffe des rotateurs. Certains auteurs ont proposé de latéraliser le COR de ces prothèses afin d’en améliorer la stabilité et la fonction en particulier en rotation interne et externe. Le but de notre étude était de déterminer et de comparer les bras de levier des muscles de l’épaule après PTI et avec différentes valeurs de latéralisation. Matériel et méthode Six hémi-thorax frais cadavériques on été montés sur un banc d’essai sur mesure. Un système de traçage tridimensionnel électromagnétique était utilisé pour enregistrer les données cinétiques. La méthode de tendon and joint displacement était utilisée pour calculer le bras de levier (moment arm) en abduction (AMA), en élévation antérieure (EMA), en rotation (RMA) pour 9 muscles (ou faisceaux musculaires) différents - deltoïde (antérieur, moyen, postérieur), pectoralis major (claviculaire, sternal), infraspinatus, teres minor, latissimus dorsi et teres major. Une prothèse inversée standard était implantée et les mesures répétées. Enfin, les mesures étaient également répétées après augmentation de la latéralisation de 3 mm puis de 6 mm et enfin après implantation d’un autre modèle de prothèse plus latéralisée (12,5 mm). Résultats L’implantation d’une PTI entraînait une augmentation significative des bras de levier des différents muscles testés. L’AMA du deltoïde était significativement augmenté de 13 à 40 mm pour le deltoïde antérieur, de 50 à 70 mm pour le deltoïde moyen et de 17 à 33 mm pour le deltoïde postérieur. Avant PTI, le chef claviculaire du pectoralis majeur avait l’EMA le plus élevé (55 mm). L’implantation d’une PTI n’entraînait pas de modification de celui-ci (58 mm), en revanche, l’EMA des deltoïdes antérieur et moyen était augmenté de façon significative de 29 à 54 mm et de 7 à 31 mm respectivement. Les RMA de tous les rotateurs internes et externes n’était pas modifié de façon significative après PTI. La latéralisation n’avait aucun effet significatif sur les bras de levier des différents muscles testés. Conclusion La médialisation du COR de l’épaule de plusieurs centimètres entraîne une augmentation importante de l’EMA et de l’AMA du deltoïde. La latéralisation de ce COR de quelques millimètres ne modifie pas ces bras de levier. La perte de rotation active observée dans les études cliniques peut être expliquée par la médialisation associée de l’humérus entraînant une perte de tension des rotateurs internes et externes et non par une modification du bras de levier. Celle-ci pourrait être corrigée par une remise en tension obtenue par la latéralisation de l’humérus plutôt que du COR. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.095 136 Comparaison de mesures radiographiques et tomodensitométriques de l’allongement de l’humérus et du bras après prothèse d’épaule inversée Birgit Werner ∗ , Matthew Daggett , Gilles Walch 24, avenue Paul-Santy, 69008 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (B. Werner) Introduction La stabilité des prothèses inversées dépend de la tension du deltoïde. L’allongement du bras mesuré sur des radiographies millimétrées comparatives est un critère objectif d’évaluation de l’allongement et de la tension du deltoïde. Les mesures radiographiques peuvent être affectées par le positionnement de l’humérus, de la réglette et la direction du rayon. L’objectif de cette étude était d’évaluer la précision des mesures radiologiques en les comparant avec des mesures tomodensitométriques. Patients et méthode Étude prospective de 30 patients opérés entre sept 2013 et avril 2014 d’une prothèse inversée pour arthrose gléno-humérale avec rupture massive de la coiffe des rotateurs. Les critères d’inclusion étaient un bilan radiographique bilatéral comparatif et un examen tomodensitometrique des 2 bras permettant de comparer les mesures de longueur et d’allongement de l’humérus et du bras par rapport au côté controlatéral. Résultats Les longueurs postopératoires moyennes de l’humérus et du bras étaient respectivement de 29,5 A 1,9 et 32,4 A 2,3 avec l’examen scanner et 29,2 A 2,2–31,8 A 2,5 avec la radio. Nous avons retrouvé une forte corrélation entre les mesures scanner et radio (r = 0,93 et 0,96). L’allongement moyen de l’humérus et du bras était respectivement de 0,1 A 0,7 cm et 2,8 A 1,1 cm pour l’examen scanner et de −0,6 A 1,3 et 1,6 A 1,7 cm pour l’examen radiologique. Le coefficient de corrélation pour l’allongement du bras était bon (r = 0,7) cependant l’évaluation radio indiquait un raccourcissement du bras opéré dans 5 cas (16,7 %) alors que l’examen scanner indiquait un allongement. Le coefficient de corrélation entre les 2 techniques pour l’allongement huméral était faible (r < 0,6). Discussion La comparaison de la moyenne des mesures entre les deux techniques est très bonne mais des variations importantes peuvent être observées qui remettent en cause la fiabilité des mesures radiologiques. L’intervention humaine lors des mesures radiologiques (positionnement du bras et de la réglette scotchée sur le bras, l’orientation du rayon) peuvent induire des erreurs dans près de 20 % des cas. Conclusion En cas d’analyse d’une complication après prothèse inversée (instabilité, problème neurologique) une mesure scannographique apparaît nécessaire car non sujette aux erreurs humaines. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.096 G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 137 Planification préopératoire du positionnement de l’implant glénoïdien d’une prothèse d’épaule inversée – comparaison d’une méthode 3D interactive et d’une méthode traditionnelle Julien Berhouet ∗ , Andreas Kontaxis , Daniel Choi , Lawrence Gulotta 127, rue Anatole-France, 37540 Saint-Cyr-sur-Loire, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Berhouet) Introduction Glenoid component positioning during reverse shoulder arthroplasty (RSA) remains challenging. Patient-specific instrumentation (PSI) has been advocated to manage this technical pitfall. The purpose of this study was to determine the accuracy of glenoid placement when only the face of the glenoid is visible, and compare it to the accuracy when the entire scapula is visible on a 3D virtual model. Materials and methods Computed tomographies (CT’s) of 30 pathologic shoulders were reconstructed into 3D models. Two surgeons then virtually placed a glenosphere component into the model while only visualizing the face of the glenoid in order to simulate the exposure typically seen intraoperatively (“blinded3D” surgery). One surgeon then placed the component in an ideal position while visualizing the entire scapula (“full-3D visible” surgery). These two positions were then compared, and the accuracy of glenoid component positioning was determined by correction of the native glenoid version and tilt, as well as by the avoidance of glenoid vault perforation. Results The mean preoperative glenoid version and tilt were +5.4◦ A 9.9◦ and +10.7◦ A 9.5◦ , respectively. The mean version and tilt after “blinded-3D” surgery were +1.4◦ A 8.8◦ and +7.6◦ A 6◦ . Glenoid vault violation occurred in 17 specimens. The mean version and tilt after “full-3D-visible” surgery were +0.3◦ A 0.8◦ and +0.1◦ A 0.5◦ , with glenoid vault perforation in 6 cases. Results between the both surgeries were significantly different (P < 0.05), while there was no effect of the surgeon’s experience on results of the blinded surgery (P > 0.05). Discussion/conclusion Surgical accuracy of the glenoid component in RSA is compromised when only the face of the glenoid is available for reference as is typical during surgery. When the entire scapula is used as a reference, accuracy is improved and glenoid vault perforation is limited. This type of visualization is only possible with preoperative 3D-CT planning and may be augmented with PSI. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.097 138 Analyse fonctionnelle comparative du positionnement de l’implant glénoïdien d’une prothèse d’épaule inversée entre une méthode 3D interactive et une méthode traditionnelle Julien Berhouet ∗ , Lawrence Gulotta , Andreas Kontaxis , Daniel Choi , Xiang Chen 127, rue Anatole-France, 37540 Saint-Cyr-sur-Loire, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Berhouet) 41 Introduction A previous study by our group suggested that surgeons were not able to achieve the same accuracy in computer surgeries without full vision of scapulae. However, it is unknown whether planned prosthetic position for correcting alignment would result in better functional outcomes. The aim of this study is to analyze the effect of glenoid component positioning on the postoperative impingement free range of motion during standard glenohumeral kinematics. Materials and methods Thirty 3D-CT scapulas with highly eroded glenoid were involved. Two surgeons (A and B) performed blind RSA in Mimics software, when only the glenoid was visible. Surgeon A performed full 3D structure assisted virtual surgery on the same group of scapulae, and achieved high accuracy in correcting tilt and version. For each subject, the center of the frontal surface of glenoid metaglene from 3D assisted surgeries was defined as the planned position for baseplate. Translation of baseplate was measured in sagittal plane (anterior-posterior and superior-inferior directions) as the distance from the planned position to the center of baseplate from blind surgeries. For three postoperative situations, four standard glenohumeral kinematics (abduction, forward flexion, and internal external rotation) were simulated. Impingements between the humeral prosthesis, humerus and scapula during motion were recorded. Results Relative to the planned position from 3D assisted surgeries, no statistical difference was found on positioning by different surgeons for the anterior-posterior and superior-inferior translations of the baseplate. No statistical difference was found in impingement free range of motion among three operative conditions for each activity. Compared to the planned positions, more inferiorly translated baseplates resulted in increased impingement free range of motion in forward flexion (P < 0.05), scapular plane elevation (P < 0.05), and internal external rotation (P < 0.05) by lowering the lower limit of impingement free range. Similar statistical differences (P < 0.05) were also found when comparing larger inferior translations to larger superior translations during each activity. More posteriorly translated positions increased impingement free range of motion in forward flexion (P < 0.05). Discussion Without the guidance of the full 3D structure, the location deviation of baseplate positioning for both surgeons were similar, but showed significant variability. However, surgical plans focusing only on alignment accuracy in RSA may not result in better positioning of glenoid component, therefore may not improve impingement free range of motion for patients. A more inferior and posterior position may be advantageous for a better functional outcome. Future studies should integrate better designs for both alignment and positioning accuracy. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.098 139 Analyse fonctionnelle après implantation d’une prothèse d’épaule inversée – comparaison d’une méthode traditionnelle et d’une méthode avec guides personnalisés Julien Berhouet ∗ , Lawrence Gulotta , Daniel Choi , Xiang Chen , Andreas Kontaxis 127, rue Anatole-France, 37540 Saint-Cyr-sur-Loire, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Berhouet) Introduction Recent studies reported the use of patient-specific guides in aim to improve accuracy in glenoid component positioning for RSA. Most of the guides assessed in the literature have shown promising results on following preoperative plans. G Model 42 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx However, there are no direct comparisons for glenoid placement and functional outcomes of a standard RSA surgery to a guided RSA surgery. Methods This study was designed to perform RSA surgery from a single surgeon in 20 cadaveric specimens with two methodologies for glenoid baseplate placement: – traditional procedure in using a standard surgical instrumentation; – assisted procedure with a specific-guide according to a preoperative plan. The Biomet Comprehensive RSA was used. In both methods, the surgeon aimed to achieve glenoid baseplate version and tilt placement to anatomical values (0 to 5◦ ). For the guided surgeries, a preoperative plan was performed using an interactive shoulder model (Newcastle Shoulder Model). The plan aimed to maximize impingement free range of motion (abduction, internal and external rotation). Specific guides were manufactured based on these plans by a 3D printer. Pre- and postoperative CTs were used to assess the glenoid orientation as well as the position of the baseplate. The impingement free range of motion was evaluated with a motion analysis system postoperatively. Results In average both standard and guided RSA surgeries changed the postoperative glenoid version and tilt, but none of the changes were statistically significant (P > 0.05). The guided surgery had a significant impact on the placement of the glenoid baseplate, which was in average 4.2 mm (SD 4.0) more inferiorly compared to the standard procedure (P < 0.05). This difference in baseplate placement had also an effect on the impingement results. The average inferior impingement was recorded at 10.4◦ (SD 4.3) and superior impingement averaged at 67.9◦ (SD 4.3) for the guide surgery specimens. It was better than the cadavers that received traditional procedure (average inferior and superior impingement - 29.6◦ (SD 13.7), 59.3◦ (SD 1.54), respectively, P < 0.05). Rotation range of motion was 113◦ (SD 15.0) for the specific guide group and 63.3◦ (SD 27.4) for the standard guide group (P < 0.05). Discussion The specific guides allowed to achieve a more inferior glenoid placement compared to the standard instrumentation. The latter translated in a better functional outcome with a larger free impingement range of motion. The guided surgeries had no effect on the postoperative glenoid alignment but this was expected since the cadaveric specimens had no arthritis or abnormal glenoid deformities. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.099 140 Résultats cliniques, radiographiques, taux de complications et de survie d’une série monocentrique à plus de 10 ans Guillaume Bacle ∗ , Laurent Nové-Josserand , Gilles Walch Hôpital Trousseau, 37000 Tours, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Bacle) Introduction Long-term follow-up (FU) and survivorship of reverse shoulder arthroplasty (RSA) are limited. The goal of this study was to provide long-term overall survivorship, clinical and radiographic assessments and late complications of a monocentric cohort with a minimum FU of 10 years. Objectives Provide clearer data concerning long-term expected clinical and radiographic outcomes of RSA. Document types and rates of late complications. Methods Two hundred and forty reverse shoulder arthroplasties had been performed before June 2003 in a single surgical centre. The outcomes and complications at 2 years of FU had already been published in 2007. The same set of patients had been studied with a minimum FU of 10 years. Clinical and radiographic evaluations were mainly based on the Constant score, periprosthestic metaphysal osteolysis, prosthesis loosening and scapular notching. The number and type of late complications were assessed. Results From 232 patients (240 prosthesis) included, 88 patients (92 prosthesis) had been reviewed clinically and or radiographically with a minimum FU of 10 years. Nineteen x-rays were not conclusive (bad quality). Four patients (4 prosthesis) did not wish to come back in consultation. Five patients (5 prosthesis) were lost of FU. Nine patients (9 prosthesis) were impaired by late complications. One hundred and five patients (107 prosthesis) were deceased without explantation at the final FU. Fourteen patients had been excluded because of early complications - 4 locked dislocations and 10 removals of the prosthesis. The mean FU was 149.5 months, with a minimum FU of 120.7 months. The Constant score increased from 24.2 preoperatively to 56.2 at the final FU. The mean subjective shoulder value was 66.5. Comparison between short and long FU showed a significant decrease of Constant score from 63.7 to 56.2. The overall survivorship was 93.10% with explantation as endpoint. Massive rotator cuff without arthritis was the only etiology with a lower survivorship rate than the global one. Complications were 2 infections, 2 aseptic bipoar loosening, and 5 monopolar glenoid loosening. Glenoid notching was evolutive with a significant increase compared to short FU. Metaphysal osteolysis was frequent - 53%. Conclusions The overall survivorship was comforting while deterioration of clinical and radiographic results involved to stay careful when considering RSA for patients younger than 65 years. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (versement par une firme à une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.100 141 Prothèse inversée associée au transfert du grand dorsal et du grand rond pour les déficits chroniques d’élévation et de rotation externe de l’épaule – revue clinique de 26 cas Philippe Valenti ∗ , Tina Moraiti , Marco Cartaya 6, square Jouvenet, 33, rue Fortuny, 75017 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Valenti) Introduction Dans les lésions postéro-supérieures irréparables de la coiffe des rotateurs incluant le petit rond, la prothèse inversée ne permet pas de rétablir une rotation externe active. Notre hypothèse était que le transfert du grand dorsal et du grand rond selon la technique décrite par Episcopo associée à une prothèse inversée pouvait restaurer de la rotation externe active. Patients et méthodes Nous rapportons une série prospective monocentrique de 26 opérations chez 25 patients d’âge moyen 67,5 ans (53 à 82) opérés entre 2006 et 2012. Les patients présentaient en préopératoire une élévation antérieure inférieure à 80◦ avec un signe du portillon et un signe du clairon. Il s’agissait de rupture irréparable postéro-supérieure (Hamada 3 ou 4) avec une atrophie musculaire et une infiltration graisseuse 3 ou + à l’IRM ou l’arthrose scanner. Le petit rond était atrophique dans tous les cas. Par voie delto-pectorale, les tendons du grand dorsal et du grand rond détachés de la face interne de l’humérus étaient fixés à la face postéro-latérale de l’humérus au même niveau. Le score de Constant, le degré de satisfaction du patient et le score fonctionnel de Matsen (SST) permettait l’évaluation pré- et postopératoire. Résultats Avec un recul moyen de 45 mois (24 à 72), le score de Constant augmentait significativement (p < 0,0001) de 24,8 A G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 9,7 à 62,8 A 11,4. La douleur diminuait de 4,4 A 4,3 à 14,4 A 1,7 (p < 0,0001). L’élévation antérieure progressait de 67,5◦ A 32,1 à 127,1◦ A 32 (p < 0,0001) + la rotation externe coude de −12,5◦ A 18,7 à 27,5◦ A 18,7 (p < 0,0001). La rotation externe en abduction à 90◦ de −10◦ A 14,1 à 27,5◦ A 18,7 (p < 0,0001). La rotation interne n’était pas modifiée 4,8 A 2,6 à 5,4 points A. Le score moyen SST progressait de 1,9 A 1,6 points en préopératoire à 7,6 A 1,8 points postopératoire (p < 0,0005). Treize patients étaient très satisfaits, 9 étaient satisfaits et 3 étaient mécontents. Nous avons déploré 5 complications - 3 infections (2 reprises et une traitée médicalement), une instabilité reprise par un rehausseur huméral et une dissociation du polyéthylène humérale changé. Conclusion L’association d’un transfert selon Episcopo associée à une prothèse inversée représentait 8 % de nos indications de prothèse inversée durant la même période. Cette technique permet de restaurer à la fois une élévation et une rotation externe active. Un recul à plus long terme sera utile pour vérifier la persistance de bons résultats obtenus à moyen terme. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (versement par une firme à une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.101 142 Fractures de l’acromion après prothèse inversée d’épaule – analyse clinique et radiographique Jean-David Werthel ∗ , Bradley Schoch , Steven Van Veen , Bassem T. Elhassan , Kai-Nan An , Robert Cofield , John W. Sperling 44, rue des Belles-Feuilles, 75116 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-D. Werthel) Introduction Les taux de fractures de l’acromion après prothèse totale inversée (PTI) varient entre 0,8 % et 10,2 % selon les séries. Le but de cette étude était de rapporter notre expérience des PTI afin de déterminer l’incidence de ces fractures d’acromion, des facteurs de risque potentiels ainsi que leur effet sur les résultats fonctionnels. Patients et méthode Mille quatre-vingt-deux épaules ayant été traitées par PTI primaire dans notre établissement entre août 2004 et décembre 2013 ont été examinées afin de retenir celles qui avaient été victimes d’une fracture de l’acromion postopératoire. Douze patients ont été inclus et un groupe témoin de 48 cas-témoins traités par PTI fut créé. Les critères d’évaluation comprenaient la douleur et les amplitudes articulaires. Les facteurs de risque cliniques et radiographiques étaient évalués. Résultats Parmi les 1082 épaules opérées par PTE entre août 2004 et décembre 2013, 12 (1,11 %) ont eu une fracture postopératoire de l’acromion. Toutes les fractures ont été initialement traitées orthopédiquement. Comparés à ceux du groupe témoin, les patients du groupe fracture étaient moins satisfaits malgré des scores ASES et des résultats sur la douleur et sur la mobilité équivalents. Cette différence de satisfaction n’était cependant pas significative. De toutes les comorbidités étudiées, la seule qui était associée aux fractures de l’acromion était l’ostéoporose (p = 0,027). Les autres facteurs de risque de fracture statistiquement significatifs comprenaient - une durée opératoire plus longue, une médialisation plus importante du tubercule majeur, un allongement plus important du bras et un acromion fin. Conclusion En conclusion, les fractures postopératoires de l’acromion après PTE constituent une lésion de découverte souvent fortuite n’affectant que peu les résultats fonctionnels. L’association d’un acromion fin et d’une importante subluxation supérieure de la tête humérale native augmentent le risque de fracture de 43 l’acromion après abaissement et médialisation excessifs du centre de rotation de l’articulation par la prothèse. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.102 143 Prothèse d’épaule dans le traitement de l’ostéoarthropathie nerveuse Jean-David Werthel ∗ , Bradley Schoch , Robert Cofield , John W. Sperling 44, rue des Belles-Feuilles, 75116 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-D. Werthel) Introduction L’ostéoarthropathie nerveuse est une cause rare et invalidante de destruction articulaire et touche une population atteinte par diverses formes de neuropathies. L’atteinte des sensibilités profondes, douloureuse et proprioceptives ainsi qu’une altération du contrôle musculaire rendent difficile l’implantation d’une prothèse d’épaule chez ces patients. Cependant, devant l’importance des destructions articulaire, l’arthroplastie peut se révéler être la dernière option thérapeutique pour ces patients. Les résultats, complications et taux de survie de la prothèse d’épaule n’ont jamais été évalués dans cette population. Patients et méthode Entre janvier 2000 et décembre 2011, onze épaules atteintes d’ostéoarthropathie nerveuse traitées par prothèse d’épaule ont été incluses. Les épaules étaient exclues lorsqu’une infection pré- ou peropératoire était diagnostiquée. Toutes les épaules étaient suivies au minimum deux ans (4,1 années en moyenne). Les critères d’évaluation comprenaient la douleur, l’amplitude articulaire et les scores postopératoires de Neer modifiés. Résultats Neuf prothèses d’épaule ont été implantées chez des hommes et 2 chez des femmes. L’âge moyen était de 65 ans (52–82) et le suivi moyen 4,1 années (0,5–10,4). Les scores de douleur étaient améliorés après prothèse (p = 0,01). Huit des 11 épaules étaient indolores ou avaient une faible douleur au dernier suivi. Subjectivement, 6 des 11 épaules qualifiaient leur résultat de « bien meilleur » ou « meilleur ». L’abduction était améliorée en moyenne de 64 à 99,5 degrés (p = 0,11), et la rotation externe de 16 à 43 degrés (p = 0,03). Deux épaules ont été reprises pour mise en place d’une prothèse inversée à 5 mois en moyenne après l’intervention initiale. Il y avait un total de 2 résultats excellents, 3 satisfaisants et 6 non satisfaisants selon le score de Neer modifié. Des complications étaient retrouvées dans 3 épaules. Parmi celles-ci deux nécessitaient une nouvelle intervention. Les complications comprenaient - une thrombose veineuse profonde du bras opéré, une rupture du subscapulaire et une fracture de fatigue de l’acromion. Conclusion L’arthroplastie d’épaule dans la prise en charge de l’ostéoarthropathie nerveuse permet d’obtenir une amélioration significative de la douleur. Cependant chez ces patients on observe une amélioration des amplitudes articulaires, de la satisfaction subjective et un taux de scores de Neer satisfaisants moindres que chez les patients traités pour omarthrose centrée. Chez 2 des 11 épaules, une conversion précoce en prothèse inversée s’est avérée nécessaire. Il paraît raisonnable de traiter ces patients d’emblée par prothèse inversée afin d’améliorer les mobilités et de compenser les altérations des parties molles. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.103 G Model 44 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx Mardi 10 novembre 2015 de 14 h 00 à 15 h 30, salle 352 Communications particulières tumeur/infection – Modérateurs : Thierry Fabre (Bordeaux), Alexandre Rochwerger (Marseille) 146 Les ostéosarcomes de surface – à propos de 16 cas Hassen Makhlouf ∗ , Ali Ben Hassine , Haroun Bouhali , Mondher Mestiri , Mohamed Khalil Ben Hamida , Mahmoud Ben Maitigue , Abdel hakim Kherfani Institut Kassab, 2011 Manouba, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (H. Makhlouf) Introduction Les ostéosarcomes de surface représentent une entité rare. Ils posent de nombreux problèmes diagnostiques et thérapeutiques. Ils nécessitent une prise en charge pluridisciplinaire. Si la chirurgie reste le traitement principal de ces tumeurs, la place de la chimiothérapie est encore mal définie. Patients Nous rapportons une étude rétrospective bicentrique à propos de 16 patients porteurs d’ostéosarcome de surface tous types inclus colligés entre 1997 et 2013 avec un bilan d’extension général initial négatif. Méthodes Tous les patients ont été examinés cliniquement, explorés radiologiquement et ont eu une biopsie première, une résection chirurgicale à visée curative associée ou non à une chimiothérapie, avec étude anatomopathologique de la pièce de résection et suivi régulier à la consultation externe. Résultats L’âge moyen était de 25 ans avec un sex-ratio de 0,7. Le délai diagnostique était de 13 mois. Sur les 16 patients, 11 présentaient un ostéosarcome juxtacortical, 3 ostéosarcomes périostés et 2 ostéosarcomes de haut grade. Les tumeurs étaient localisées au niveau du fémur dans 11 cas et du tibia dans 5 cas. Tous les patients ont eu une résection chirurgicale, 8 ont eu une chimiothérapie néoadjuvante, 4 patients ont eu une chimiothérapie adjuvante. La survie à 5 ans était de 100 % pour l’ostéosarcome parostéal, 66,7 pour l’ostéosarcome périosté, 66,7 pour l’ostéosarcome parostéal dédifferentié et 0 % pour l’ostéosarcome de haut grade. Discussion En comparant les données épidémiologiques à celle de la littérature, on constate une prédominance féminine ce qui est proche de la littérature où on retrouve une légère prédominance féminine pour les ostéosarcomes parostéaux et une légère prédominance masculine pour les ostéosarcomes périostés. Pour les sous-types histologiques, nos données convergent également vers la littérature puisqu’on a trouvé 69 % d’ostéosarcome parostéaux et 19 % d’ostéosarcome périostés. Dans la littérature ces tumeurs sont dans 2/3 des cas parostéaux et U périostés. Les ostéosarcomes de haut grade sont très rares et représentent moins de 10 % dans la littérature. Les ostéosarcomes de surface sont relativement peu agressifs et présentent exceptionnellement des métastases d’emblée. Les trois sous-types histologiques sont différents de part leur prise en charge thérapeutique et leur devenir. Conclusion Les aspects radiologiques et histologiques de l’ostéosarcome de surface peuvent prêter confusion avec de nombreuses lésions. La confrontation entre les données cliniques, radiologiques et histologiques conduit généralement à établir le diagnostic. Le traitement consiste en principe en une résection tumorale en bloc. La chimiothérapie néoadjuvante n’a pas de place pour les formes bien différenciées parostéales et dans les ostéosarcomes périostés. La limite de la résection et le type histologique sont les deux principaux facteurs pronostiques. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.104 147 Apport de l’imagerie 3D naviguée peropératoire en chirurgie orthopédique Phanarom Thong ∗ , Alexis Perez , Mourad Ould Slimane , Franck Dujardin , Matthieu Gilleron , Stéphane Derrey 9, rue Édouard-Adam, 76000 Rouen, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Thong) Introduction Il est nécessaire d’établir la balance entre les apports opératoires réels et les inconvénients de mise en œuvre des technologies modernes dans les blocs opératoires. L’objectif de ce papier était de tirer un premier bilan de l’utilisation de l’imagerie 3D peropératoire (O-Arm, MedtronicTM , Louisville, CO) en chirurgie orthopédique périphérique, non rachidienne. Patients et méthode . Six patients ont été inclus, cinq tumeurs pelviennes malignes et un cal vicieux du bassin. Résultats Toutes les procédures tomodensitométriques ont été poursuivies jusqu’à leur terme, sans difficultés. La navigation a du être interrompue deux fois. L’encombrement du O-Arm n’a pas empêché le déroulement aisé de l’intervention hormis dans un cas no 5 où le scanner a du être déplacé et réinstallé durant l’intervention. Les longueurs d’intervention habituelles avec ce type de patients ne suggèrent pas d’allongement lié à la mise en œuvre de ces techniques. Les irradiations propres à l’utilisation du O-Arm varient de 450 à 1125 mGrey.cm (dose length product [DLP]). Les procédures chirurgicales ont pu être menées conformément aux planifications préopératoires. Les cinq résections sont R 0. Elles auraient pu être réalisées sans assistance d’imagerie 3D ou de navigation, mais ces éléments ont apporté un contrôle peropératoire total. Cette sécurisation concernait le positionnement des coupes osseuses assurant la sécurité carcinologique malgré des conditions locales délicates, le positionnement des implants ou la qualité de la réduction. Discussion Cette étude préliminaire montre que ce système d’imagerie 3D peropératoire peut être mis en œuvre lors d’interventions orthopédiques majeures non rachidiennes confirmant le bénéfice attendu en termes de contrôle. Elle apporte des informations en temps réel sur les phases de résection comme sur celles de reconstruction. Les inconvénients opératoires potentiels apparaissent négligeables. Conclusion Les résultats préliminaires autorisent la poursuite de son utilisation et montrent que le développement de ces méthodes est souhaitable et justifié. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.105 148 Indications de la prothèse Lumic dans les reconstructions acétabulaires complexes – étude multicentrique et résultats préliminaires Fabrice Fiorenza ∗ , François Gouin , Philippe Rosset , Gilles Missenard , Charles Court , Bernard Megy , Gualter Vaz , Goulve Rochcongar , Mickael Ropars , Stéphane Didelot Orthopédie, CHU Dupuytren, 2, avenue Martin-Luther-King, 87042 Limoges, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : fabrice.fi[email protected] (F. Fiorenza) G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx La reconstruction acétabulaire après résection tumorale de bassin en zone 2 ou après perte osseuse importante (métastases, reprise de PTH) est complexe et associée à un fort taux de complications. Les prothèses de type cornet de glace inversées sont une des alternatives chirurgicales. Le but de cette étude est de rapporter les résultats à court terme de la prothèse Lumic en France. Patients et méthode Il s’agit d’une étude multicentrique rétrospective rapportant l’expérience de neuf centres de référence français. Entre novembre 2011 et décembre 2014, 33 prothèses de ce type ont été implantées en France. Vingt-neuf patients ont pu être colligés avec un recul minimum de 6 mois. Il y avait 19 hommes et 10 femmes. Le recul moyen était de 18 mois (6–40). Les indications étaient - résection de tumeurs malignes primitives osseuses (18), métastases osseuses (5), reprises de PTH (7). Pour les tumeurs malignes primitives, on dénombrait 15 chondrosarcomes, 1 sarcome d’Ewing, 1 lymphome et 1 myélome. Résultats On dénombrait 25 prothèses acétabulaires non cimentées (86 %), 25 cotyles double mobilités (86 %). Au niveau des tiges fémorales, on dénombrait - 8 prothèses de révision non cimentées, 8 prothèses tumorales 7 tiges standard cimentées, 6 tiges standards non cimentées. Les marges de résections étaient R0 (14 patients), R0 contaminé (1 fois) R1 (1 fois). Au dernier recul, tous les patients étaient vivants - 12 sans maladie (72 %), 2 patients avec récidive locale (14 %) et 2 patients avec métastases pulmonaires (14 %). On dénombrait - 17 % de luxations (5/29), 10 % (3/29) de luxations intra-prothétiques, 10 % (3/29) de descellement aseptique avec migration de la tige conduisant à une ablation de la prothèse (un cas de non intégration après radiothérapie, deux cas de migration après résection P2 + P1), 5 infections précoces (17 %) avec reprise de manière conservatrice par débridement, lavage et antibiothérapie adaptée. Discussion Ces résultats sont comparés avec les données de la littérature et notamment avec les autres types d’implants (prothèses sur mesure, prothèse de type Saddle, Pedestal cup ou Stanmore). Conclusion Ces résultats précoces montrent que ce type d’implant semble fiable dans les indications standard (résections de type 2 strictement) ou dans les reprises complexes de PTH. Par contre, les auteurs déconseillent cet implant dans les résections de type P2 + P1 avec position de la tige dans le sacrum ou dans L5 mauvaise orientation de la tige avec risque de migration et risque de luxation (classique et intra-prothétique des cotyles double mobilités). Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.106 149 Résection extra-articulaire du genou avec conservation de l’appareil extenseur. Technique et résultats cliniques et oncologiques François Gouin ∗ , Aude Le Corre , Antoine Hamel CHU Hôtel-Dieu, place A.-Ricordeau, 44000 Nantes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (F. Gouin) Les résections extra-articulaires du genou sont indiquées pour le traitement des tumeurs malignes primitives avec suspicion d’extension tumorale intra-articulaire. Objectif Évaluer les résultats oncologiques et fonctionnels des résection extra-articulaire conservant la continuité du système extenseur. Patients et méthode Série continue de 19 patients présentant une tumeur primitive avec suspicion d’atteinte intra-articulaire sur IRM préopératoire ayant eu une résection extra-articulaire du genou, avec conservation de la continuité du système extenseur tendon quadricipital ostéotomie frontale de la patella ligament patellaire et mise en place d’une prothèse à charnière. Ont été exclus les patients 45 amputés d’emblée ou ayant eu une résection extra-articulaire sans conservation du système extenseur. Il s’agissait de 10 femmes et 9 hommes de 27,5 ans de moyenne [13–80], dont la tumeur était située 16 fois au fémur inférieur, 2 fois au tibia supérieur et 1 fois intra-articulaire. Résultats La résection était R0 dans 16 cas et R1 (effraction perop.) dans 3 cas. La reconstruction a été complétée par 1 lambeau de gastrocnémien dans 2 cas (tibia proximal) et 1 lambeau libre de couverture dans 1 cas. La tibio-fibulaire a été réséquée dans 3 cas. L’examen ana-path a retrouvé de la tumeur dans 5 cas dans l’articulation. Dix patients ont présenté au moins 1 complication (53 %), dont 6 infections (31 %) et 2 complications mécaniques. Trois patients ont récidivé. À 5 ans, la survie globale était de 48 %, la survie sans récidive locale de 87 %. Au final 3 patients ont été amputés. Tous les patients marchaient sans canne, avec en moyenne une extension à −10◦ [0–40◦ ] et une flexion à 84◦ [40–130◦ ]. Discussion La conservation du système extenseur est possible dans les résections extra-articulaires du genou - les résultats oncologiques sont moins bons que les séries de résection intraarticulaires, ce qui a déjà été rapporté quelle que soit la technique. Le taux de complication est plus élevé et les résultats fonctionnels moins bons que pour les résections reconstructions intra-articulaire. Le taux de confirmation de l’envahissement intraarticulaire est faible, les facteurs prédictifs doivent être mieux définis et l’étendue de la résection jusqu’à la tibio-fibulaire discutée. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.107 150 Reconstruction prothétique massive du fémur distal pour tumeur avec un recul minimum de 5 ans. Analyse multicentrique de 154 cas Jean-Camille Mattei ∗ , Alexandre Rochwerger , Philippe Anract , David Biau , Georges Curvale , François Gouin , Benjamin Ferembach , Philippe Rosset , GSF-GETO 32, boulevard Rodocanachi, 13008 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-C. Mattei) Introduction La reconstruction de l’extrémité inférieure du fémur après résection d’une tumeur osseuse nécessite une prothèse massive qui est maintenant modulaire. La plupart des études monocentriques, font référence à un matériel qui n’est plus distribué. Le but de ce travail, rétrospectif multicentrique, était d’évaluer la survie, les complications et les résultats fonctionnels d’une prothèse modulaire actuellement utilisée. Patients et méthode Tous les patients de 4 centres de référence traités avec une prothèse massive de fémur distal modulaire Stanmore Metsypour tumeur ou reprise de prothèse tumeur ont été inclus de 2004 à 2009 pour avoir un suivi minimum de 5 ans. L’analyse comportait un questionnaire d’évaluation fonctionnelle TESS et MSTS, spécifiques aux tumeurs, un examen clinique et radiographique et la recherche des 5 causes d’échec possibles selon Henderson - partie molles (type 1), descellement aseptique (type 2), fracture prothétique (type 3), infection (type 4) et récidive tumorale (type 5). Résultats Cent cinquante-quatre patients (86 hommes et 68 femmes) d’âge moyen 42 ans [16–82] ont été évalués. Au recul, 103 étaient sans signe de maladie, 23 n’avaient pas de signe de récidive après le traitement d’une récidive, 7 étaient vivants avec maladie et 21 étaient décédés. Le taux d’échec prothétique global dans la série était de 28,3 % (43 sur 154). Les échecs de type 1 ont été rapportés dans 9,1 % des cas (14 sur 154), ceux de type 2 dans 5 % (8 sur 154), 0,6 % de type 3 (1 cas), 8,7 % de type 4 (13 sur 154) G Model 46 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx et 5,2 % de type 5 (8 sur 154). Le taux de survie prothétique est de 72 % à 5 ans avec une survie de 79 % pour les reprises de prothèse et de 63 % pour les prothèses de première intention, à 5 ans de recul (p < 0,05). Le score fonctionnel moyen MSTS était de 78 % (28,5 [9–29]). Discussion Il s’agit de la première étude à 5 ans de recul minimum sur un seul implant. Les résultats obtenus sont comparables aux séries de la littérature qui sont peu nombreuses. Le taux de fracture prothétique est minime malgré la modularité et le taux de descellement aseptique reste faible, probablement grâce à la bague revêtue d’hydoxyapatite, mais le risque infectieux reste important. L’hétérogénéité de la population et le caractère rétrospectif de cette étude sont les limites classiquement retrouvées en chirurgie tumorale osseuse. Conclusion Les résultats à 5 ans de recul minimum avec cette prothèse modulaire sont satisfaisants en termes de survie et de taux de reprise. Le suivi de cette cohorte sera poursuivi afin de compléter les valeurs pour obtenir un recul de 10 ans. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.108 151 Fractures péri-prothétiques après prothèses massives de la hanche et du genou – une analyse rétrospective de 21 cas Nicolas Barut ∗ , Philippe Anract , Antoine Babinet , David Biau 24, rue Saint-Bernard, 75011 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Barut) Introduction Les prothèses massives de hanche et de genou sont devenues le gold standard pour la reconstruction après exérèse de tumeurs osseuses. La fixation dans l’os, quelle soit cimentée ou non cimentée, s’est améliorée au cours du temps. Cependant, il arrive que des patients se présentent avec des fractures péri-prothétiques. Le traitement de ces fractures reste un défi en orthopédie. L’objectif de cette étude est d’analyser une série de 21 fractures péri-prothétiques sur prothèses massives de la hanche et du genou. Patients et méthode Vingt et une fractures péri-prothétiques (20 patients) ont été incluses. Tous les patients ont été traités dans un centre référent par des chirurgiens spécialisés dans la reconstruction des tumeurs osseuses. Il y avait 12 femmes, 7 patients avaient déjà eu au moins une reprise chirurgicale de leur implant. L’âge médian était de 39 ans. Tous les implants étaient cimentés et à charnière fixe. Dix-neuf patients ont eu de la chimiothérapie et 6 de la radiothérapie. Il y a eu 9 (43 %) fractures du fémur, 9 (43 %) fractures du tibia et 3 (14 %) fractures de rotule. Il s’agissait de 3 fractures B1, 15 fractures C et 3 fractures F selon la classification UCS. Résultats Quatre fractures ont bénéficié d’un traitement conservateur et 17 d’un traitement chirurgical. Seulement 1 patient a eu une reprise de sa prothèse. Après le traitement, 8 patients ont eu une reprise chirurgicale durant le suivi. La probabilité cumulée de reprise chirurgicale, quelle que soit la raison (mécanique, infectieuse ou tumorale), était de 17 % (4–37), 23 % (7–45), et 46 % (19–70) à 2, 5 et 10 ans, respectivement. Conclusion Les fractures péri-prothétiques autour des prothèses massives sont différentes des fractures autour des prothèses standard. Il y a moins d’implants descellés au moment du diagnostic mais le risque de reprise chirurgicale après traitement est élevé. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.109 152 Nouvelle stratégie thérapeutique des tumeurs à cellules géantes et des lésions histologiquement apparentées. Intérêt du dénosumab. À propos de 8 cas. Résultats préliminaires Arnaud Dubory ∗ , Gilles Missenard , César Vincent , Charles Court Unité de pathologies rachidiennes et tumorales, hôpital de Bicêtre, AP–HP, 75013 Le Kremlin-Bicêtre, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Dubory) Introduction La prise en charge thérapeutique des tumeurs osseuses bénignes du rachis à composante lytique reste délicate car elles sont potentiellement menaçantes sur le plan neurologique et mécanique. Souvent inextirpables en bloc O, ces tumeurs ont un fort potentiel de rechute locale. Le dénosumab est un anticorps antiRankL, inhibant la différenciation nucléaire des ostéoclastes ayant un rôle clé dans la genèse des tumeurs à cellules géantes (TCG) mais aussi dans certaines lésions apparentées sur le plan histologique comme le kyste osseux anévrysmal (KOA) ou autres tumeurs bénignes ayant une composante à cellules géantes. Certains auteurs ont proposé son utilisation dans le traitement des TCG. L’objectif de ce travail prospectif a été d’évaluer l’intérêt du dénosumab dans le traitement de ces lésions rachidiennes. Patients et méthode Les patients atteints d’une TCG et d’une lésion histologiquement apparentée sur le rachis ont été inclus. Les patients présentant un trouble neurologique ont été exclus. Associée au traitement médical, une ostéosynthèse à ciel ouvert ou per-cutanée pouvait être proposée en prévention des complications mécaniques. Les patients bénéficiaient d’une injection de dénosumab à j0, j8, j15 puis hebdomadaire pendant 6 mois. Chaque patient a eu une évaluation clinique et scannographique trimestrielle. Résultats Huit patients ont été inclus - 2 localisations cervicales supérieures, 1 cervicale inférieure, 1 dorsale, 2 lombaires, 2 sacrées. Parmi eux, 7 patients étaient atteints d’une TCG et 1 patient d’un KOA. L’âge moyen était de 34 ans et le recul moyen de 10 mois. Lors du suivi, aucun patient n’avait de signe neurologique et ont tous été soulagés des douleurs. En fin de traitement néoadjuvant, les bilans scannographiques effectués à 3 mois et 6 mois ont montré une réossification de la tumeur et une nette diminution du volume tumoral. Six patients ont eu un traitement chirurgical de la lésion résiduelle - une vertébrectomie totale, trois curetages + comblements et deux ostéosynthèses préventives. Conclusion L’utilisation du dénosumab permet le plus souvent une recalcification et une régression des lésions lytiques bénignes permettant de faire une chirurgie limitée, voire dans certains cas de ne pas opérer ces patients. Cette nouvelle stratégie thérapeutique est certes moins morbide mais ses résultats préliminaires doivent être confirmés par des résultats à long terme car certains cas de récidive tumorale ont été observés. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.110 153 Complications infectieuses des prothèses intermédiaires de hanche pour fracture du col fémoral chez la personne âgée – évaluation rétrospective monocentrique Caroline Pechin ∗ , Pauline Sergent , Grégoire Leclerc , Joël Leroy , Emmanuelle Jardin , Patrick Garbouio , Laurent Obert 11, Grande-Rue, 25320 Besançon, France G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Pechin) Introduction Il existe peu d’études sur les infections de prothèses de hanche sur fracture. L’objectif de ce travail était d’évaluer la prise en charge en cas d’infection de prothèse intermédiaire de hanche (PIH). Patients et méthode Cette évaluation rétrospective (de 1999 à 2014) dans un CHRU portait sur la prise en charge de 61 patients ayant présenté une infection de PIH. Notre taux d’ISO était de 3,3 % et 7 patients provenaient d’un autre centre. L’âge moyen était de 84 ans (71–98). Le sex-ratio était de 0,45. Les scores ASA et NNIS atteignaient respectivement 2,88 et 0,2. Cinquante et un pour cent des patients vivaient à domicile. 51 % présentaient des troubles cognitifs et 49 % avaient un facteur de risque d’infection (diabète, corticothérapie, néoplasie. . .). Résultats Le délai moyen entre la pose de la prothèse et le diagnostic d’infection était de 47 jours (médiane 21 jours, 1–749 j). Soixante-six pour cent présentaient des signes locaux. Quarantequatre pour cent des patients bactériémiques étaient apyrétiques. Un lavage articulaire avait été réalisé dans 56 % des cas, un changement en un temps dans 13 %, 1 % de changement en 2 temps, une dépose des implants dans 15 %. Un traitement non chirurgical avait été décidé dans 15 % des cas. Quarante-deux pour cent des infections étaient à staphylocoque doré. L’antibioprophylaxie était absente dans 15 % des cas et inadaptée dans 57 %. La mortalité à un an était de 62 %. Les taux étaient semblables selon la prise en charge. La survie des patients était de 1,8 ans (11 mois en cas de dépose). Le taux de guérison moyen était de 46 %. On retrouvait 75 % de guérison en cas de 1 temps, 100 % de guérison en cas de lavage avant j15 en l’absence de bactériémie. On déplorait 100 % d’échec en cas de lavage chez les patients bactériémiques et 67 % en cas de dépose. Discussion Le lavage avant j15 semble une option thérapeutique sauf chez le patient bactériémique ou dément où le taux d’échec est majeur. La littérature est inexistante sur la stratégie à adopter mais le changement en un temps et le traitement non chirurgical semble être des alternatives envisageables. Conclusion Devant toute suspicion d’infection, la réalisation d’hémocultures doit être systématique. En l’absence de consensus, une étude prospective est nécessaire afin de déterminer le traitement optimal dans cette population très hétérogène où un compromis entre la survie, la guérison et la fonction est indispensable. L’indication d’arthroplastie doit être rigoureusement posée afin d’éviter cette complication redoutable. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. 47 localisation, la présence de comorbidités, les résultats biologiques et bactériologiques, le traitement. Résultats Dix-huit patients ont été inclus (12 hommes et 6 femmes, âge moyen 59 ans). Six sont décédés (33 %). Les lésions siégeaient préférentiellement aux membres inférieurs (61 % des cas). Parmi les comorbidités associées, on retrouvait - diabète (44 %), alcoolisme (28 %), obésité morbide (22 %), immunodépression (11 %). Un seul patient n’en présentait aucune, 13 une seule et les quatre autres deux ou plus. Quatre avaient pris des AINS. L’association fièvre, douleurs, érythème, troubles trophiques, était présente dans 47 % des cas. Il existait un état de choc dans 44 % des cas. Un seul patient avait des crépitants. La plupart (88 %) présentait un syndrome inflammatoire biologique. L’infection était mono-microbienne chez 53 % des patients (dont 43 % à streptocoque groupe A). Une flore pluri-microbienne était présente chez 41 % des malades. Les prélèvements étaient négatifs chez un seul patient. La chirurgie consistait en l’excision des tissus infectés dans l’immense majorité des cas (78 %). Trois amputations d’emblée ont été nécessaires. Le délai moyen de prise en charge était de 2,5 jours. Un patient a été récusé. Les facteurs de meilleur pronostic étaient l’atteinte des membres supérieurs, une infection mono-bactérienne à streptocoque groupe A, l’amputation initiale et l’absence de comorbidités. Discussion La mortalité des fasciites nécrosantes reste importante. Bien qu’il s’agisse d’une courte série, les taux de décès retrouvés sont similaires à la littérature. Ces résultats sont souvent imputables à un retard de décision chirurgicale. La faible spécificité et le caractère faussement rassurant de la symptomatologie clinique (souvent abâtardie par une antibiothérapie initiale) peuvent expliquer ces délais de prise en charge. Par ailleurs, le recours aux examens complémentaires (scanner ou IRM) peut aider au diagnostic, mais ne doit en aucun cas retarder la chirurgie. La prise en charge initiale devrait être rapidement confiée à l’équipe chirurgicale dès l’arrivée au service d’urgence. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.112 Mardi 10 novembre 2015 de 14 h 00 à 15 h 30, salle 342 Communications particulières hanche – Modérateurs : François Bonnomet (Strasbourg), Jacques Caton (Lyon) http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.111 154 156 Épidémiologie et mortalité des fasciites nécrosantes dans un hôpital francilien – étude rétrospective sur 10 ans Prothèses totales de hanche à double mobilité cimentée sans armature de soutien Gauthier Eloy ∗ , Pascal Guillon , Redoine Zahi , Jacques Pariat Service d’orthopédie, GHI le Raincy-Montfermeil, 10, rue du Général-Leclerc, 93370 Montfermeil, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Eloy) Introduction Les fasciites nécrosantes constituent une affection rare mais au pronostic sombre. Le but de l’étude était d’évaluer l’épidémiologie, les facteurs de risque, et le pronostic d’une telle pathologie sur 10 ans. Patients et méthode Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique menée entre 2004 et 2015. Tous les patients hospitalisés dans notre établissement pour fasciite nécrosante d’un membre étaient inclus. Le critère de jugement principal était la mortalité. Nous avons analysé aussi - la symptomatologie clinique préopératoire, la Thomas-Xavier Haen ∗ , Eric Vandenbussche Service de chirurgie orthopédique, hôpital Raymond-Poincaré, 104, boulevard Raymond-Poincaré, Garches, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : tx [email protected] (T.-X. Haen) Introduction Les cupules à double mobilité (CDM) en version cimentée, imposées dans certaines situations du fait du stock osseux, sont majoritairement décrites en association avec une armature de soutien, qui alourdit la procédure chirurgicale. Une implantation sans renfort acétabulaire est parfois utilisée, notamment en cas de reprise de prothèse totale de hanche (RPTH) avec altération modérée du stock osseux, ou d’échec d’impaction de cupule pressfit, mais les résultats à moyen terme sur une cohorte importante n’ont pas été décrits. Certains auteurs déconseillent cette procédure, craignant un sur-risque de descellement. L’objectif G Model 48 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx de cette étude était d’évaluer si la cimentation d’une CDM, sans armature de soutien, n’entraînait pas de surcroît de descellements à moyen terme. Les objectifs secondaires étaient de confirmer l’efficacité dans la prévention des luxations chez des sujets à haut risque, et d’évaluer les résultats fonctionnels de l’implant SaturneTM . Patients et méthode Soixante-seize patients (78 hanches) opérés d’une CDM cimentée (SaturneTM ) sans armature de soutien, par voie postéro-latérale, ont été inclus dans cette étude rétrospective monocentrique. L’âge moyen était de 80,6 ans (40–102), le score ASA moyen était de 2,3 et 90,2 % des patients avaient au moins un facteur de risque majeur de luxation. Les principales indications étaient une coxarthrose avec ostéoporose (29,5 %), une reprise de prothèse totale de hanche (RPTH) pour instabilité (24,4 %) ou pour descellement (12,8 %), une fracture du col fémoral (15,4 %), un déplacement secondaire de matériel d’ostéosynthèse (11,5 %). Une évaluation radio-clinique a été réalisée à 3 et 12 mois, puis tous les 2 ans. Le critère de jugement principal était le taux de révisions pour descellement aseptique. La survenue de luxation, le taux d’infection et le score PMA étaient également relevés. Résultats Au recul moyen de 3,6 ans (0–8,2), 4 (5,3 %) patients ont été perdus de vue et 32 (42,1 %) étaient décédés. Il y a eu 1 descellement aseptique (1,3 %) et il n’est survenu aucun épisode de luxation. Il y a eu 2 RPTH pour infection. Le PMA postopératoire moyen était de 15,4 (9–18). Discussion Le taux de descellement est nettement inférieur aux taux moyens des implants rétentifs (8–10 % environ), et le taux de luxation est nul, malgré de nombreux facteurs de risque. Nos résultats à moyen terme sont similaires à ceux des CDM cimentées avec armature de soutien, et à ceux des CDM impactées. Le recul de cette étude est limité du fait d’un taux de décès important (42,1 %) qui est lié aux caractéristiques de la population (âge, comorbidités. . .). Ces patients sont représentatifs des patients chez qui ce type d’implants peut être indiqué. Conclusion Une armature de soutien n’est pas toujours indispensable en cas d’implantation d’une CDM cimentée. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.113 157 Analyse de l’usure quantitative et qualitative à long terme de la prothèse totale de hanche double mobilité – étude des explants Bertrand Boyer ∗ , Thomas Néri , Jean Geringer , Alexandre Di Iorio , Rémi Philippot , Frédéric Farizon CHU de Saint-Étienne, hôpital Nord, avenue Raimond, 42055 Saint-Étienne, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (B. Boyer) Introduction La relation entre le descellement cotyloïdien et l’usure annuelle de la prothèse de type Charnley a été démontrée. Cette assertion fut appliquée à la prothèse totale double mobilité, au motif que celle-ci utilisait le même matériau. Nous proposons de tester cette hypothèse par l’analyse des explants puis de définir les caractéristiques quantitatives et qualitatives de l’usure de l’insert double mobilité. Matériel et méthode Trente et un explants de plus de 15 ans d’implantation ont été sélectionnés parmi les explants double mobilité de première génération avec l’intégralité des données cliniques, radiologiques et des matériaux. La cartographie tridimensionnelle par scanner à lumière verte (Zfx) a permis d’obtenir les données quantitatives d’usure interne, externe et de collerette avec une précision micrométrique + chaque explant mesuré fut également représenté en 3D par échelle de chaleur pour repérer les zones de perte et de gain de matière. Résultats Le volume d’usure n’était pas corrélé significativement à la durée d’implantation. La médiane d’usure annuelle a néanmoins été définie à 40 mm3 /an (15–92). Aucun paramètre n’a eu d’incidence significative sur le volume d’usure. Aucun lien n’a pu être établi entre le descellement aseptique cotyloïdien et le volume d’usure. Plusieurs profils 3D d’usure ont été retrouvés et une répartition différente entre l’usure externe, interne et de la collerette a été constatée. Discussion La notion d’usure annuelle moyenne n’a pas pu s’appliquer à la double mobilité + la notion de moyenne annuelle médiane, plus faible pour la double mobilité que pour les cupules sans ciment utilisant le polyéthylène semblerait plus adaptée mais de nombreux facteurs de pondération restent à définir pour la double mobilité, contrairement aux prothèses classiques. La population d’explants était relativement disparate en termes d’usure quantitative mais aussi qualitative. Conclusion L’usure d’un insert double mobilité était différente de celle d’un insert de type Charnley, autant quantitativement que qualitativement, et la relation entre le descellement et l’usure n’a pas pu être mise en évidence. La fixation secondaire des cupules métalliques double mobilité de première génération pourrait être le facteur déterminant sur la survie à long terme. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.114 158 Intérêt de l’analyse radiologique dans l’usure des prothèses de hanche double mobilité – apport de l’analyse d’explants Thomas Neri ∗ , Bertrand Boyer , Jean Geringer , Remi Philippot , Frédéric Farizon CHU Saint-Étienne, avenue Albert-Raimond, 42270 Saint-Priest-En-Jarez, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (T. Neri) Introduction Un des inconvénients de l’utilisation des PTH double mobilité, est l’usure de l’insert mobile en ultra-high molecular weight polyethylene (UHMWPE). Souvent détectée tardivement à travers ses complications, descellement aseptique (DA) ou luxation intra-prothétique (LIP), l’usure de l’insert reste difficilement évaluable. Aucune étude n’a analysé la pertinence de l’évaluation radiologique simple sur la quantification de l’usure. Notre objectif était d’évaluer, grâce à l’analyse d’explants, s’il existait une corrélation entre l’usure volumétrique de l’insert et l’enfoncement de la tête sur des radiographies standard de hanche. Matériel et méthode À partir d’arthroplasties totales de hanche de première intention avec cupules double mobilité effectuées entre janvier 1985 et décembre 1998, nous avons analysé 30 inserts en UHMWPE de plus de 15 ans, explantés pour DA. Ont été exclus tous les explants présentant une LIP, car cette dernière rendait les radiographies ininterprétables. Pour chaque explant, les dernières radiographies de hanche de face et de profil, avant explantation, ont été analysées en recherchant un enfoncement de la tête par rapport à la cupule (pénétration linéaire). Avec un scanner surfacique fonctionnant selon la méthode des franges nous avons mesuré quantitativement l’usure globale, l’usure interne et l’usure externe de l’insert, ainsi que le décalage du centre de la tête au sein de l’insert par rapport à sa position native. Résultats Il n’existait aucune corrélation statistiquement significative entre la pénétration linéaire radiologique de la tête au sein du cotyle et le volume d’usure globale de l’insert. Cela semble du au caractère tridimensionnel de l’usure et au positionnement aléatoire de l’insert lors de la radiographie. Il existait une corrélation statistiquement significative entre le décalage du centre de la tête G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx et l’usure interne (p = 0,045) ainsi que l’usure globale (p < 0,001) de l’insert. Néanmoins, le décalage de centre de la tête n’était pas corrélé à l’usure externe de l’insert (p = 0,386). Discussion Les radiographies simples de hanche ne permettent pas d’évaluer l’usure de l’insert des PTH double mobilité. Conclusion Avec l’apport de l’imagerie tridimensionnelle, l’évaluation du décalage du centre de tête, devrait permettre d’estimer le niveau d’usure globale de l’insert. Cette mesure pourrait constituer une aide à l’anticipation d’une éventuelle chirurgie de révision en ciblant les patients potentiellement à risque de complications liées à l’usure. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.115 159 Rétention dans les inserts double mobilité – compréhension du mécanisme d’usure Thomas Neri ∗ , Bertrand Boyer , Jean Geringer , Remi Philippot , Frédéric Farizon CHU Saint-Étienne, avenue Albert-Raimond, 42270 Saint-Priest-En-Jarez, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (T. Neri) Introduction L’usure de la collerette de rétention des inserts mobile en ultra-high molecular weight polyethylene (UHMWPE), peut être à l’origine, si elle est importante, d’une complication rare et spécifique des prothèses de hanche (PTH) double mobilité - la luxation intra-prothétique (LIP). De nombreuses hypothèses existent sur le mécanisme de cette usure, mais aucune étude ne les a démontrées. En comparant deux populations d’explants, avec et sans LIP, notre objectif était d’évaluer l’usure de la collerette de rétention d’un insert afin d’en comprendre le mécanisme d’usure. Matériel et méthode À partir d’une banque d’explants de PTH double mobilité, ont été inclus 71 inserts en UHMWPE. Ils étaient répartis en deux groupes - 41 inserts avec LIP et 30 inserts sans LIP. Afin de mesurer quantitativement l’usure de cette zone de rétention, non accessible aux techniques de mesure tridimensionnelle standard, un scanner surfacique fonctionnant selon la méthode des franges a été utilisé. La collerette de rétention a été divisée en deux parties, la partie externe, en regard du col prothétique et la partie interne en regard de la tête. Résultats Un insert ayant présenté une LIP, présentait une usure totale de la collerette de rétention avoisinant en moyenne les 41, 3 % [33 + 49 + IC95 %]. L’usure totale de la collerette des inserts ayant présenté une LIP était significativement supérieure à celle des explants sans LIP. La différence d’usure médiane en pourcentage d’usure entre les 2 groupes était de 24,25 [10,30 + 37 + IC95 %]. De même, avec une différence d’usure médiane de 31,80 % [14,51 + 48,19 + IC95 %], l’usure externe de la collerette des inserts ayant présenté une LIP était significativement supérieure à celle des explants sans LIP. Il en était de même pour l’usure interne de la collerette avec une différence d’usure médiane moindre de 15,55 % [6,49 + 25,40 + IC95 %]. Comparativement, l’usure externe était plus importante que l’usure interne + cela dans les 2 groupes (p < 0,05). Discussion Notre étude a permis, grâce à l’analyse d’explants, de montrer que le mécanisme de survenue des LIP était lié à une usure de la collerette de rétention et principalement de sa partie externe. Conclusion L’usure de la rétention dans les inserts double mobilité semble donc être liée à son contact avec le col prothétique. L’optimisation de cette interface a déjà permis et permettra encore d’améliorer la survie de ces inserts. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.116 49 160 La luxation précoce de la double mobilité est rare mais existe – comment le traiter ? Philippe Hernigou ∗ , Isaac Guisoou , Tarek Nana , Yasuhiro Homma 51, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, Créteil, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Hernigou) Introduction L’usage de la double mobilité a réduit singulièrement le nombre de luxation postopératoire. Néanmoins, elle ne l’a pas éliminé totalement, en particulier chez les patients à haut risque (malade neurologique, atrophie musculaire. . .). Ce constat a été fait dans plusieurs séries, mais aucune publication n’a par contre rapporté le moyen de traiter la luxation récidivante d’une double mobilité. Matériel et méthode Entre 2010 et 2015, 48 luxations de prothèse ont été observées sur des implants à double mobilité. Ces luxations étaient toutes survenues sur des hanches à haut risque - reprises multiples de prothèse totale de hanche, malades neurologiques, fracture du col du fémur chez des patients très âgés. Le traitement a été dans un premier temps une réduction orthopédique de la luxation qui s’était produite dans tous les cas entre le métal back et la grande courbure du polyéthylène. La réduction orthopédique a été possible, sauf 5 fois où le noyau de polyéthylène s’est séparé de la tête fémorale au cours de la manœuvre de réduction. Par contre, 40 (83 %) patients ont présenté une luxation récidivante. Résultats Le traitement de ces luxations récidivantes s’est fait soit par un changement de la double mobilité, soit par une cotyle rétentif. L’étude précise le résultat de ces deux attitudes, avec un recul postopératoire de 2 ans. Pour les 14 patients qui ont été repris par un changement de leur double mobilité par une autre double mobilité en palliant d’erreur technique éventuelle de positionnement, 9 sur 14 (64 %) ont eu une récidive de la luxation nécessitant une reprise itérative utilisant une cotyle rétentif qui a supprimé toute nouvelle luxation postopératoire. Pour les 26 autres patients réopérés d’emblée avec une cotyle rétentif, il n’a pas été observé de luxation récidivante. Discussion et conclusion La luxation postopératoire est rare lorsqu’un implant à double mobilité est utilisé. Lorsqu’elle survient, elle expose à la luxation récidivante entre le métal back et la grande courbure du polyéthylène, sans doute en raison de l’insuffisance musculaire. S’il y a luxation récidivante, le traitement doit s’orienter plutôt vers une reprise avec une cotyle de type rétentif ou contraint. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.117 161 La luxation intra-prothétique – fossile de l’historique de la double mobilité ? Réponse des explants Bertrand Boyer ∗ , Thomas Neri , Jean Geringer , Rémi Philippot , Alexandre Di Iorio , Frédéric Farizon CHU de Saint-Étienne, hôpital Nord, avenue Raimond, 42055 Saint-Étienne, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (B. Boyer) Introduction Le terme de luxation intra-prothétique (LIP) a été utilisé par Gilles Bousquet pour définir la complication spécifique de dissociation entre la tête fémorale et l’insert double mobilité. L’absence de cas de LIP à 15 ans suite à diverses modifications autorise-t-elle à considérer la disparition de cette complication ? Matériel et méthode Quatre-vingt-dix-sept pour cent explants issus de 3 populations distinctes (LIP, inserts de plus de 15 ans d’implantation sans LIP et inserts récents, c’est-à-dire avec modi- G Model 50 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx fications de structure et de dessin de collerette) ont été analysés, ainsi que l’intégralité des données cliniques et radiologiques associées aux caractéristiques des implants. Ces explants ont bénéficié d’une cartographie 3D par scanner surfacique, ce qui a fourni des données quantitatives micrométriques d’usure et qualitatives de répartition d’usure par échelle de chaleur. Résultats Les inserts associés à une LIP ont présenté une usure médiane plus importante que ceux sans LIP (40 mm3 /an contre 80 mm3 /an). Trente-cinq pour cent des LIP ne présentaient aucune usure externe, 45 % n’avaient aucune usure interne, ainsi 90 % des LIP ne montraient aucune usure d’une des deux surfaces, contre 30 % dans la population sans LIP, la différence étant significative. Dans la population dans inserts récents, 38 % possédaient une absence d’usure d’une surface, surtout interne, et seuls 15 % ne possédaient pas d’usure de collerette, contre 38 % pour les inserts de plus de 15 ans sans LIP (non significatif par manque de puissance). Discussion L’absence d’usure d’une surface frottante à stries d’usinage signifie probablement l’absence de mobilité de cette surface. La découverte dans plus de 90 % des LIP d’un défaut de fonctionnement d’une des deux mobilités signale l’importance de ce facteur dans l’incidence de LIP, ce qui est confirmé par un taux plus faible de non frottement chez les inserts ayant duré plus longtemps sans LIP. L’analyse des inserts ayant subi des modifications a permis de retrouver la persistance de ce défaut de mobilité chez une partie des explants. Conclusion La luxation intra-prothétique possèderait comme cause probable le défaut de fonctionnement d’une des deux mobilités. La présence de ce défaut de fonctionnement chez quelques inserts récents ne permet pas de considérer la LIP comme une complication résolue, il est probable qu’un taux certes beaucoup plus faible et surtout de survenue plus tardive de LIP persiste, en l’absence de nouvelle modification favorisant le fonctionnement des deux mobilités. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.118 162 Virtual fracture reduction of the acetabulum using a rigid body biomechanical model Mehdi Boudissa ∗ , Matthieu Chabanas , Hadrien Oliveri , Jérôme Tonetti 48, rue Pierre-Semard, 38000 Grenoble, France ∗ Corresponding author. E-mail address: [email protected] (M. Boudissa) Introduction About computer-assisted surgery in acetabular fractures, several preoperative planning tools have been proposed to simulate the desired reduction based on geometrical constraints. The main contribution of this work is an intuitive simulation of the surgical procedure itself, to evaluate different strategies until the best reduction is achieved. Material and methods 3D model of the hip bones, including separated fragments, is first build out of the CT images using an existing non-commercial software (itksnapy), to perform automatic threshold, region growing with active contours and finally manual refinements. Models of adequate quality, similar to other authors, could be built in less than 30 minutes in complex cases. To simulate the surgical procedure we have chosen to use a mechanical model of the hip joint bony elements, implemented within the non-commercial Artisynthy framework. Each bone fragment is considered as an independent rigid body. One of them is usually considered as fixed, e.g. the anterior or posterior column and or the femoral head. Collisions are handled to ensure non-penetration between elements, with dry friction (Coulomb) response. The action of a clamp is simulated via a Hill muscle model which extre- mities are the clamp jaws positions on the bones. The interactive “contraction” of this model applies forces similarly to the real clamp action. Results The position of the clamps is chosen by the surgeon according to his knowledge of the surgical approach and the feasibility of the procedure. The surgeon tries to reproduce, in the other way, the initial displacement to get a perfect reduction. The best reduction is obtained when the less of manipulations are made. We have simulated several ways of reduction and the best procedure is presented here in a clinical case with a transverse + posterior wall fracture of the acetabulum. Conclusion A new method has been proposed for virtual fracture reduction. Unlike unconstrained geometrical repositioning, the biomechanical model enables to easily and intuitively simulate the effects of real surgical procedures. Even if limits could be addressed, especially the soft tissue environment of the hip area, preliminary results are quite promising. This technique could be an effective planning tool for the surgeon to define his best therapeutic strategy, mostly which surgical access to choose as well as how and in which order to reposition the bone fragments. Disclosure of interest The authors declare that they have no conflicts of interest concerning this article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.119 163 Excès de contrainte osseuse des tiges high offset – étude cas-témoin Cyril Courtin ∗ , Olivier Cantin , Anthony Viste , Romain Desmarchelier , Michel-henry Fessy Centre hospitalier Lyon Sud, service de chirurgie orthopédique, chemin du Grand-Revoyet, 69310 Pierre-Bénite, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : cyril [email protected] (C. Courtin) Introduction Lors de prothèse totale de hanche (PTH), il est parfois nécessaire d’utiliser des tiges fémorales latéralisées afin de restaurer l’anatomie fémorale native. Certaines équipes ont montré les risques de l’excès de latéralisation. Il a été montré pour la tige corail (DEPUYy) high offset (KHO) qu’il existait un taux plus élevé de douleurs de cuisse imposant parfois une reprise chirurgicale. Notre objectif est d’étudier les facteurs de risque associés aux douleurs de cuisse. Patients et méthode De 2006 à 2013, sur 1368 PTH de 1re intention posées par le même opérateur sénior, 252 (18,4 %) étaient de type KHO, planifiées en préopératoire selon l’analyse radiographique. Les étiologies retenues étaient une ostéonécrose aseptique ou la coxarthrose sur hanche centrée. Nous avons performé une étude comparative de type cas-témoin. Le groupe symptomatiquesO est constitué de 19 PTH présentant des douleurs de cuisses associées à des signes radiographiques d’anomalie d’intégration osseuse (lignes réactives, liserés en zones 1, 2, 6, 7). Le groupe sains inclut 233 PTH présentant une évolution clinique et radiologique jugée satisfaisante sur le score de Harris et le score ARA. L’analyse a porté sur les caractéristiques générales du patient (âge, sexe, indice de masse corporelle, score d’activité de Devanne) ainsi que sur les paramètres osseux fémoraux (évasement fémoral, offset). Résultats Tous les patients ont été revus. Dans cette série la latéralisation native préopératoire a été respectée (46,3 mm en préopératoire vs 47,6 mm en postopératoire). Nous observons 7,54 % de PTH symptomatiques. L’ensemble des PTH symptomatiques présente une tige fémorale de taille 12 ou inférieure. Parmi ces tailles, nous observons 10,7 % de PTH symptomatiques. Chez les patients symptomatiques, l’évasement fémoral préopératoire moyen selon Noble est augmenté par rapport aux patients sains (4,20 versus 3,82). Discussion Il reste logique face à certaines anatomies de défendre le recours aux implants latéralisés. L’évasement fémoral excessif peut favoriser des anomalies de fixation fémorale proximale G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 51 de l’implant, source de douleurs qui témoignent d’une adaptation osseuse difficile aux nouvelles contraintes imposées par l’implant. Ces données conduisent à discuter en pratique sur la population à risque, qui présente un évasement fémoral augmenté, le recours à l’alésage du fut fémoral, l’utilisation de tiges plus longues, le recours à une collerette. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Mardi 10 novembre 2015 de 14 h 00 à 15 h 30, amphithéâtre Passy Communications particulières genou – Modérateurs : Patrice Mertl (Amiens), Daniel Noyer (Bourgoin-Jallieu) http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.120 Est-ce que l’apport d’une quille centro-médullaire tibiale dans la prothèse totale du genou améliore les résultats chez les patients obèses ? Étude prospective comparative de 96 patients avec recul minimum de 2 ans 164 L’acide tranéxamique réduit le saignement au cours de l’arthroplastie totale de hanche. Mais quid en cas d’hypothermie ? 166 Hervé Hourlier ∗ , Emmanuel Fricault , Nicolas Reina , Peter Fennema Polyclinique de la Thierache, 59212 Wignehies, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (H. Hourlier) Nicolas Verdier ∗ , Sébastien Parratte , Raphaël Allal , Alexandre Lunebourg , Matthieu Ollivier , Jean-Noël Argenson IML, hôpital Sainte-Marguerite, 13009 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Verdier) L’hypothermie peropératoire accidentelle est un facteur d’inconfort au réveil et de morbidité opératoire. Une méta-analyse a montré qu’une hypothermie périopératoire modérée (T◦ centrale entre 34◦ –36 ◦ C) accroît le saignement et les besoins transfusionnels [1]. Le but de cette étude prospective était d’évaluer l’incidence de l’hypothermie, son impact sur le saignement et sur l’efficacité du traitement antifibrinolytique par l’acide tranéxamique (TXA) au cours des arthroplasties totales de hanche (ATH). Patients et méthode Étude de cohorte non interventionnelle incluant 941 patients successifs opérés d’une ATH primaire programmée (série mono-opérateur). Toutes les interventions ont été réalisées en décubitus latéral, sous flux laminaire, couverture chauffante, en appliquant un plan d épargne sanguine comportant l’administration peropératoire de TXA [2]. La présence ou non d’une hypothermie (T◦ tympanique 706 + 36 ◦ C) a été recensée à l’arrivée en salle de réveil (SSPI). Nous avons recueilli pour chaque patient ses données démographiques, cliniques, biologiques et sa prophylaxie médicamenteuse antifibrinolytique et anticoagulante. Le saignement a été évalué sur un indice (IS) composé du nombre de culots globulaires transfusés et de la chute de hémoglobinémie (en g dL) entre j−1 et j + 7. Résultats La température moyenne est de 35,2 A 0,7◦ à l’arrivée en SSPI. L’incidence de l’hypothermie périopératoire était de 84,2 %. L’âge, le sexe féminin et un IMC plus bas représentent des facteurs de risque indépendants d’hypothermie (odds ratio respectifs de 1,03, p = 0,001, de 1,9, p = 0,004 et de 0,93, p 706 + 0,001) Au total, 751 patients (79,8 %) ont reçu une perfusion de TXA. La proportion de patients hypothermiques est identique chez les patients ayant reçu ou non TXA. L’IS est de 2,6 (IC95 %, 2,6–2,7) chez les patients qui ont reçu TXA et 3,1 (2,8–3,4) chez ceux qui n’en n’ont pas reçu (p = 0,012). L’IS est de 2,8 chez les patients normothermiques et de 2,7 chez les hypothermiques. Le taux de transfusion est 706 + 1 % dans les 2 groupes (p = 1). Discussion et conclusions Nos résultats montrent une incidence élevée de patients hypothermiques. L’étude indique qu’une hypothermie modérée n’accroît pas le saignement et que l’efficacité de TXA est analogue chez les patients hypo- et normothermiques. Déclaration d’intérêts Liens d’intérêt non bénéfice d’un des auteurs par une firme directement non, (versement par une firme à une association) (bénéfice pour les auteurs). Références [1] Anesthesiology 2008;108(1):71–7. [2] Hip Int 2014;24(1):63–8. Introduction L’obésité est un problème de santé publique avec une augmentation de fréquence en France dont l’incidence est estimée à 15 % en 2012. Une étude récente a montré un taux de descellement aseptique 4 fois supérieur de l’implant tibial chez les patients porteur d’une prothèse totale du genou (PTG) avec un IMC supérieur à 30 kg/m2 et un taux plus important de douleurs sur l’extrémité proximale du tibia. De plus, des études biomécaniques ont démontré que l’utilisation d’une quille tibiale réduisait les contraintes métaphysaires tibiales. Notre hypothèse était que l’ajout d’une quille tibiale dans les prothèses totales de genou chez les patients avec un IMC > 30 kg/m2 améliorerait les résultats à court terme des PTG. Patients et méthode Nous avons réalisé une étude prospective comparative de 48 patients obèses (IMC > 30 kg/m2 ) opéré d’une PTG avec quille tibiale dans le même centre par deux opérateurs entre 2011 et 2014. Ces patients ont été appariés en fonction du sexe, de l’âge, de l’IMC et du score clinique préopératoire à des patients obèses opérés d’une PTG sans quille tibiale. L’âge moyen des patients était de 67 A 9 ans avec un IMC moyen de 36 A 4 kg/m2 et majoritairement de sexe féminin. Les PTG étaient toutes cimentées postéro-stabilisées avec resurfaçage systématique de la rotule. Dans le groupe avec quille, la cimentation du tibia était hybride. Le Knee Society Score (KSS) genou et fonction, les amplitudes articulaires et l’alignement (HKA) pré- et postopératoire étaient comparés ainsi que le taux de complications dans les 2 groupes. Résultats Avec un recul minimum de 24 mois, le taux de douleurs mécaniques tibiales était supérieur dans le groupe obèses sans quille (12 versus 1 + p < 0,0001). Les KSS genou et fonction étaient significativement inférieurs dans le groupe sans quille (KSS fonction 91,3 vs 94,2 [p = 0,04], KSS genou 61,4 vs 85,7 [p < 0,001]). Dans le groupe sans quille, quatre complications mécaniques, 3 syndromes de surcharge avec douleurs majeures et un descellement tibial aseptique chez une patiente obèse, diabétique et ostéoporotique ayant nécessité une reprise sont à déplorer. Dans le groupe avec quille, aucune complication mécanique n’a été observée. Conclusion La mise en place d’une quille centro-médullaire tibiale chez les patients obèses réduit la survenue de douleurs mécaniques et diminue le taux d’échec précoce. Toutefois, une étude avec un plus long recul est nécessaire pour confirmer ces résultats chez ce groupe de patient à risque. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.121 http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.122 G Model 52 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 167 Résultats d’une série de 30 arthroplasties totales du genou sur valgus fixé opérées par voie antéro-médiale Timothée Bissuel ∗ , Louis Dagneaux , Florent Gaillard , François Canovas 17, rue des Étuves, 34000 Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (T. Bissuel) Introduction L’arthroplastie sur genuvalgum est une intervention dont les difficultés sont représentées par la restauration d’un bon équilibrage ligamentaire, par la correction précise de l’alignement du membre et par l’obtention d’une bonne cinétique fémoropatellaire. À la suite des travaux de Keblish, il est souvent préconisé de réaliser une voie latérale pour atteindre ces objectifs. Mais il a aussi été montré que la voie médiale est satisfaisante. Nous avons évalué les résultats de cette voie d’abord. Patients et méthode Nous avons suivi de manière prospective 30 arthroplasties chez 27 patients, d’âge moyen 64 ans, présentant en préopératoire un valgus fixé avec un axe fémoro-tibial mécanique (AFTm) moyen de 188,4◦ (185◦ –196◦ ). Aucun patient ne présentait initialement de laxité médiale de distension. Quatorze patients souffraient d’arthrose et 13 de polyarthrite rhumatoïde. Tous ont été opérés par voie antéro-médiale avec une libération du plan ligamentaire externe par voie endo-articulaire. Résultats Au recul moyen de 2,8 ans, le score IKS genou est passé de 44 à 86,3 points (p = 0,001) et le score IKS fonction de 53,8 à 74,8 points (p = 0,001). La mobilité articulaire initialement mesurée à 108◦ est passée à 116◦ . La bascule rotulienne moyenne postopératoire était de 6,4◦ . Un patient présentait une luxation chronique de la patella avec une bonne tolérance fonctionnelle, il n’a pas été repris. Aucun patient ne présentait de laxité frontale symptomatique. Aucune nécrose ischémique de la patella n’a été observée. L’AFTm postopératoire moyen était de 180,2◦ (176–186◦ ). Quatrevingt-six pour cent des arthroplasties étaient normo-axées (entre 177 et 183◦ ). Aucun patient n’a été réopéré. Discussion Les essais cliniques qui ont comparé les deux voies d’abord sont peu nombreux et ne démontrent pas dans leur ensemble la supériorité d’une technique sur l’autre. La voie médiale permet d’effectuer les mêmes gestes de libération ligamentaire que la voie latérale. Elle donne de bons résultats et permet d’éviter les complications que peut engendrer l’ostéotomie de la tubérosité tibiale. Conclusion Cette série, malgré ses limites (faible recul pas de groupe comparatif, effectif limité) montre que la voie médiale est fiable pour restaurer l’axe mécanique du membre et assurer un équilibrage ligamentaire précis. Elle n’entraîne pas de complications particulières et peut être utilisée dans tous les valgus fixés. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.123 168 Causes des douleurs fémoro-patellaires après PTG Michel Bercovy 2 A, avenue de Segur, 75015 Paris, France Adresse e-mail : [email protected] L’objectif primaire de cette étude prospective était de rechercher les causes de douleur fémoro-patellaire (FP) après prothèse totale de genou (PTG). Son objectif secondaire était d’identifier des facteurs pronostics permettant de sélectionner des patients que l’on pourrait ne pas resurfacer. Patients et méthode Cinq cent patients (602 PTG) ont été opérés entre janvier 2001 et janvier 2008. Dix-huit patients (18 PTG) ont été exclus pour comorbidités, 20 patients (21 PTG) ont été perdus de vue. Quatre-vingt-deux patients sont décédés (93 PTG). L’étude a ainsi porté sur 403 patients et 494 genoux opérés. Le recul minimum était de 5 ans et le recul moyen de 9 ans. Le resurfaçage a été décidé en fonction de symptômes FP cliniques ou d’une lésion FP constatée en peropératoire. La prothèse utilisée était une prothèse à plateau mobile. L’analyse a été basée sur les scores FP (HSS) et IKS pré- et postopératoires, sur l’analyse radiologique pré- et postopératoire des gonométries, des hauteur, bascule et subluxation rotulienne, des mesures des torsions fémorale et tibiale au scanner. L’analyse statistique uni- et multivariée a été faite sur SPSS. Résultats Parmi les genoux opérés, 7,8 % ont un index FP < 80/100 et 2,1 % des genoux avaient des douleurs FP importantes. Aucun paramètre clinique lié au patient ou au tableau clinique n’a permis d’établir un pronostic prédisant la survenue d’une douleur fémoro-patellaire postopératoire. À l’inverse, il existait une forte corrélation entre la survenue d’une douleur FP postopératoire et certains paramètres liés à la technique chirurgicale. Les douleurs FP étaient plus fréquentes lorsque la rotule n’était pas resurfacée (p < 0,03), lorsque le composant fémoral était en rotation interne de plus de 3◦ (p = 0,05), lorsque l’axe mécanique postopératoire était en valgus de plus de 3◦ (p = 0,009) ou hypercorrigé (p = 0,006). Discussion/conclusion Confirmant les méta-analyses, l’absence de resurfaçage de la rotule lors de la pose d’une PTG laissait persister plus de douleurs FP que lorsque la rotule était resurfacée, sans qu’il soit possible de sélectionner une population plus propice au non resurfaçage. Cette étude n’a pas mis en évidence de paramètres liés au patient ou à la pathologie permettant d’expliquer les douleurs FP post-PTG. Par contre, des points clé de technique chirurgicale telles qu’un genu-valgum postopératoire, une rotation interne de plus de 3◦ de la pièce fémorale ou une hypercorrection de l’angle HKA avaient une forte corrélation avec la survenue de douleurs FP. Déclaration d’intérêts L’auteur déclare avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice de l’auteur directement par une firme) (bénéfice pour l’auteur). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.124 169 Luxation patellaire sur prothèse totale de genou. À propos de 6 cas de reconstruction du ligament fémoro-patellaire médial Antoine Lamotte ∗ , Thomas Neri , Abdelghani Kawaye , Olivier Carnesecchi , Bertrand Boyer , Fréderic Farizon , Rémi Philippot Service d’orthopédie traumatologie, hôpital Nord, avenue Albert-Raymond, bâtiment B, 1er étage, 42270 Saint-Priest-En-Jarez, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Lamotte) Introduction L’instabilité patellaire est une cause d’échec d’une prothèse de genou. Notre hypothèse est que dans les instabilités patellaires post-arthroplastie, les structures médiales sont endommagées, soit du fait d’une voie d’abord para-patellaire médiale soit du fait d’une luxation patellaire. Cette atteinte peut même parfois être responsable d’une instabilité patellaire. Notre objectif est de montrer que la plastie du ligament fémoro-patellaire médial (MPFL) a sa place, en permettant un recentrage patellaire efficace, dans le traitement des instabilités patellaires post-arthroplastie. Méthodes Une série rétrospective de six patients, opérés sur deux centres par quatre opérateurs différents, a été analysée. Le critère d’inclusion était une luxation récidivante ou permanente de la patella après chirurgie de prothèse de genou. Ont donc été exclus les patients ne présentant qu’une instabilité patellaire douloureuse sans épisode de luxation. Après un bilan étiologique, comportant un TDM à la recherche d’anomalie de rotation de l’implant fémo- G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx ral, chaque patient, a bénéficié d’une plastie du MPFL au gracilis. Le critère de jugement principal a été la non récidive de luxation. Étaient analysés, en préopératoire, ainsi qu’au dernier recul, les scores fonctionnels de l’IKDC et de Kujala, les mobilités articulaires, et des radiographies quantifiant la bascule patellaire. Résultats Au dernier recul, soit un recul moyen de 26 [6,49] mois, aucun patient n’a présenté une récidive de luxation de patella. Chez un sujet, du fait d’une rotation interne anormale de l’implant fémoral, une révision de prothèse genou a été associée Tous les patients ont eu une amélioration des scores fonctionnels ainsi que des mobilités. Les évaluations radiologiques ont montré une diminution de la bascule patellaire. Discussion/conclusion La ligamentoplastie du MPFL, isolée ou associée à un geste osseux de changement de la pièce fémoral, semble efficace dans le traitement des instabilités patellaire post-arthroplastie. Elle semble donc avoir sa place dans l’arsenal thérapeutique des luxations patellaires sur prothèse de genou, et peut parfois constituer, dans le cas des patients fragiles, une véritable alternative aux traitements plus invasifs. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.125 170 Conflit tibia-polyéthylène dans les PTG – mise en évidence in vitro et analyse de l’influence de la taille de l’implant Michel Bonnin ∗ , Arnoud De Kok , Matthias Verstraete , Tom Van Hoof , Catherine Van Der Straeten , Jan Victor Centre orthopédique Santy, 24, avenue Paul-Santy, 69008 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Bonnin) Introduction Dans une PTG implantée pour AFTIl’épaisseur du PE reproduit l’épaisseur du plateau tibial externe (PTE), mesurée au sommet de sa convexité. L’implant tibial étant rectangulaire dans le plan sagittal, il s’ensuit une surépaisseur postéro-externe par rapport au tibia natif convexe. Cela peut entraîner des conflits potentiellement douloureux avec le tendon du poplité (PT). Hypothèse Avec une PTG normalement dimensionnée, le PT est en conflit avec le PE. Matériel et méthode Étude in vitro de la position du PT avant et après implantation d’une PTG. Quatre cadavres frais. Injection de sulfate de baryum dans le PT. Analyse par scanner de 0◦ à 140◦ de flexion, avant et après implantation d’une PTG (HLS-Kneetec Tornier) réalisée en acrylonitrile butadiène styrène radio-transparent. Reconstructions 3D par Mimicsy (Materialize) et mesures automatisées par Matlaby (MathWorks). En fonction de la couverture du PTE par l’implant, quatre choix de taille tibiale - ND - prothèse fixe normodimensionné épouse le contour cortical. SoD - prothèse fixe sous-dimensionnée en retrait de 3 mm. SuD - prothèse fixe surdimensionnée débordant de 3 mm. MB - prothèse rotatoire normodimensionné (MB). Résultats Genou sain - le PT recouvre le PTE avec un maximum de 5,5 mm (75 mm2 ) en extension qui diminue progressivement à 1,5 mm (15 mm2 ) à 100◦ de flexion puis disparaît au-delà. ND - le PT est repoussé en arrière (déviation) en moyenne de 6,2 mmA1,2 en extension et de 4,8 mmA1,1 à 20◦ . Cette déviation postérieure devient nulle au-delà de 80◦ . SuD - la déviation moyenne est de 16,7 mmA0,6 en extension, de 10,1 mmA1 à 20◦ et persiste jusqu’à 140◦ (p < 0,0001). ND SoD - la déviation moyenne est de 0,9 mmA2,7 en extension puis devient nulle (p < 0,0001). ND MB la déviation moyenne est de 3,1 mmA2,7 en extension puis devient nulle (p < 0,0001) ND. Conclusion Une prothèse apparemment bien dimensionnée par rapport à la coupe tibiale, entraîne une « superstructure » de poly- 53 éthylène par rapport à la zone postérieure du PTE natif. Cela entraîne un conflit avec le PT entre 0◦ et 80◦ de flexion qui peut être source de douleurs résiduelles. Un débord postérieur de la pièce tibiale (fréquent avec les implants symétriques) aggrave ce phénomène de manière majeure. Le sous-dimensionnement de l’implant supprime in vitro ce phénomène. Les implants à plateau mobiles réduisent ce phénomène du fait d’un insert généralement sous-dimensionné par rapport à l’embase métallique. Nous recommandons donc, pour les plateaux fixes de sous-dimensionner légèrement l’implant tibial et de le positionner 3 à 4 mm en retrait du contour cortical du plateau externe. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (versement par une firme à une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.126 171 Le surdimensionnement de la pièce tibiale dans les PTG – incidence et facteurs de risques Michel Bonnin ∗ , Mohamed Saffarini , David Shepherd Centre orthopédique Santy, 24, avenue Paul-Santy, 69008 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Bonnin) Introduction Certaines études rapportent 76 % de débords fémoraux dans les PTG avec une influence péjorative sur les résultats. Au niveau tibial, les difficultés à concilier couverture osseuse et alignement rotatoire ont été soulignées mais l’incidence du surdimensionnement tibial et ses conséquences cliniques n’ont jamais été investiguées. Buts de l’étude Analyser la fréquence du surdimensionnement du composant tibial, ses conséquences cliniques et ses facteurs de risques. Patients Série consécutive de 114 PTG (64 femmes, 50 hommes, 80 AFTI, 16 AFTE, 8 arthroses globales, 6 AFP, 4 nécroses). Âge - 72 A 7 ans, poids - 81 A kg et taille - 168 A 10 cm. Prothèse postérostabilisée HLS-Noetos (Tornier) avec plateau fixe et symétrique. Méthodes 1 - Dimensions du plateau tibial mesurées sur un scanner préopératoire, au niveau de la coupe réalisée à l’intervention. Dimension antéropostérieure du plateau médial (APM) latéral (APL) et de la zone médiane (AP). Diamètre médiolatéral (ML) au milieu des plateaux. Calcul du symetry-ratio (APM APL) et du aspect-ratio (ML AP). Comparaison des dimensions du tibia natif et prothétique implanté. Calcul des variations de dimensions AP, APM, APL et ML avant et après implantation de la PTG (positif = surdimensionnement par rapport aux contours osseux natifs). 2 - Évaluation du résultat fonctionnel et de la douleur par autoquestionnaire KOOS à un an postopératoire et de la flexion du genou. 3 - Effet de la variation dimensionnelle sur les scores Student t-test. Influence de la morphologie tibiale sur le risque de surdimensionnement - Mann-Whitney et régression linéaire ascendante. Résultats Un débord AP était retrouvé chez 87 % des patients pour APL (variation moyenne = 3,2 mm A 2,7) 88 % pour AP (moyenne = 2,8 mm A 2,7), 25 % pour APM (moyenne = −1,6 mm A 2,3) et 61 % pour ML (moyenne = 0,9 mm A 2,9). Le débord était plus important chez les femmes. En cas de débord antéropostérieur, le score douleur était diminué - 77,8 A 18 contre 88,8 A 12 (p = 0,012) ainsi que le KOOS - 63,5 A 17 contre 72,9 A 14 (p = 0,059), le gain de score douleur - 31,9 A 19 contre 45,5 A 16 (p = 0,006) et le gain de KOOS - 27,5 A 16 contre 35,9 A 17 (p = 0,065). Le surdimensionnement antéropostérieur était observé essentiellement en cas de plateaux asymétriques - symetry-ratio = 1,03 A 0,09 en l’absence et 1,13 A 0,07 en présence de débord (p < 0,001) et p < 0,0001 pour l’étude en régression linéaire. Les plateaux asymétriques étaient G Model 54 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx plus fréquents en cas de genu valgum. En cas de surdimensionnement médiolatéral la flexion était diminuée - 121◦ A 10 contre 124,7 A 8 (p = 0,034). Conclusion Cette étude souligne la fréquence des débords postéro-externes du plateau prothétique dans les PTG à plateaux fixes et symétriques. Ces débords peuvent expliquer des douleurs séquelaires apparemment inexpliquées. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (versement par une firme à une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.127 172 Évolution des ions métalliques après implantation d’une arthroplastie de genou – étude prospective à propos de 87 cas Adrien Lons ∗ , Ronald Isida , Elodie Drumez , Gilles Pasquier , Julien Girard 19, rue Doudin, 59800 Lille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Lons) Introduction Le couple métal-métal produit des ions métalliques à l’instar des toutes les prothèses comportant du métal dans leur alliage. Cependant, il existe très peu de données sur ce relargage ionique après arthroplastie de genou alors que les surfaces de contacts sont plus importantes que dans la hanche. Notre postulat était que les arthroplasties de genou engendrent une corrosion passive qui se traduisait par une élévation des ions métalliques (chrome, cobalt et titane) au cours de la première année après implantation. Patients et méthode Nous avons inclus de manière prospective continue, tous les patients opérés d’une prothèse de genou du même fabricant (PUC, fémoro-patellaire, postéro-stabilisé, charnières) entre mai et décembre 2013. Étaient exclus les patients déjà porteurs d’une arthroplastie et ceux exposés professionnellement à des toxiques métalliques. Les dosages sanguins (chrome, cobalt et titane) étaient réalisés sur sang total en préopératoire et lors du suivi à 6 et 12 mois. Les données cliniques et radiographiques (amplitudes articulaires, Oxford, IKS et score de satisfaction) étaient rapportées. Résultats Au recul de 1 an, nous avons inclus 87 patients (24 hommes et 63 femmes) âgés en moyenne de 66,1 ans (39–89). Les taux d’ions métalliques préopératoire étaient respectivement pour le chrome, cobalt et titane, de 0,46/956 + g/L, 0,22/956 + g/L, 2,97/956 + g/L et au dernier recul de 1,32/956 + g/L, 1,4/956 + g/L, 4,1/956 + g/L. Tous les ions métalliques montraient une élévation significative de leurs taux au dernier recul (p < 0,05). Les scores d’Oxford et d’IKS évoluaient respectivement de 45,4 (30–59) à 23,1 (12–52) et de 48,5 (10–78) à 88,5 (49–99) (p < 0,05). Discussion Notre série retrouve une élévation significative des taux sanguins d’ions métalliques après la pose d’une arthroplastie de genou. Le taux de l’ion le plus toxique (Cobalt) était même multiplié par 6. Ceci est directement secondaire à une surface de corrosion passive très large du carter fémoral. Notre série présente l’originalité de donner les taux préopératoires d’ions, préalable indispensable à une analyse des taux au recul. Il n’y a aucune autre série de ce type dans la littérature et les seules comparaisons peuvent se faire uniquement sur les taux au recul avec les autres études. Les risques potentiels de ce relargage ionique sont nombreux - risque allergique, hypersensibilité, impact systémique. . . Conclusion Les arthroplasties de genou provoquent un relargage d’ions métalliques très significatif. Le ratio entre le taux préopératoire et au recul est important (plus de 6 pour le Cobalt notamment) et peut expliquer des réactions allergiques. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.128 173 Complications mécaniques et postéro-stabilisation par 3e condyle – étude monocentrique à propos de 4014 implants consécutifs Romain Gaillard ∗ , Philippe Neyret , Elvire Servien , Sébastien Lustig Centre Albert-Trillat, 103, grande rue de la Croix-Rousse, 69004 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Gaillard) Introduction Les complications mécaniques à moyen et long terme représentent une part importante des événements secondaires à la chirurgie prothétique du genou, souvent liés au dessin de l’implant utilisé. Le but de cette étude est d’évaluer leur proportion pour un type d’implant donné, et ainsi permettre au chirurgien d’apporter une information claire au patient. Matériel et méthode Nous avons réalisé une étude descriptive rétrospective monocentrique sur une série de 4014 prothèses totales de genou consécutives de première intention (prothèses postéro-stabilisées par troisième condyle, laboratoire Tornier). Nous avons rapporté les différentes complications mécaniques secondaires, ainsi que le taux de réintervention nécessaire. Nous avons également comparé les résultats fonctionnels et la satisfaction des patients présentant ces complications par rapport aux autres patients de la série. Nous avons enfin comparé la survie des implants entre ces deux groupes, avec un recul moyen de 40 mois. Résultats Au dernier recul, on dénombrait 192 complications mécaniques (hors infection) (4,78 %) chez 177 patients (4,41 %). La complication mécanique principale était la raideur avec 67 patients (1,67 %) - 43 avaient subi une mobilisation sous anesthésie (1,07 %) et 12 une nouvelle intervention (0,3 %). Les fractures représentaient la seconde complication avec 54 patients (1,35 %) - 33 fractures de la rotule (0,82 %), 9 du fémur (0,22 %) et 11 du tibia (0,27 %). Les clunk syndromes étaient la troisième grande complication avec 25 patients (0,62 %) dont 19 réopérés (0,47 %). Les complications directement liées à l’implant recensaient 21 patients (0,52 %) 18 descellements aseptiques (0,45 %, dont 3 à la rotule, 9 au tibia, 2 au fémur et 3 globaux), 2 usures du polyéthylène (0,05 %) et 1 rupture d’implant (0,02 %). Enfin, 11 patients avaient une laxité pathologique (0,27 %, dont 9 secondaires à un défaut d’équilibrage dans le plan frontal et 2 dans le plan sagittal), 10 une instabilité rotulienne (0,25 %) et 4 une rupture de l’appareil extenseur (0,1 %). La survie des implants était de 76,84 % pour le groupe avec complication mécanique contre 99,04 % pour le groupe sans complication, avec une différence significative (p < 0,0001). Le score fonction IKS moyen était inférieur dans le groupe avec complications 68,52 contre 78,48 dans le groupe sans complication (p = 0,009). Enfin 78,16 % des patients dans le groupe avec complications étaient satisfait ou très satisfait de leur prothèse contre 94,25 % pour le groupe sans complication (p < 0,0001). Conclusion cette série consécutive de 4014 prothèses postérostabilisées par 3e condyle retrouve 4,78 % de complications mécaniques à 40 mois de recul. Un descellement ou une instabilité était exceptionnellement rapportés. Ces résultats sont comparables à ceux rapportés dans les grandes séries de prothèses postérostabilisées plus contraintes type plot-cams. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (versement par une firme à une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.129 G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 174 Reprise de prothèse totale de genou par prothèse postéro-stabilisée – avantages et limites Philippe Hernigou ∗ , Isaac Guissou , Tarek Nanaa , Matthieu Trousselier , Alexandre Poignard , Charles Henri Flouzat Lachaniette 51, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, Créteil, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Hernigou) Introduction La réintervention pour un changement de prothèse de genou peut demander plus de contraintes qu’une arthroplastie en première intention en raison de lésion ligamentaire ou osseuse. Cependant, utiliser une prothèse plus contrainte expose à d’autres problèmes connus dans la littérature, risque infectieux plus élevé et risque de fracture péri-prothétique plus importants. L’objectif de cette étude est de déterminer jusqu’à quel degré de perte de substance osseuse et jusqu’à quel degré d’instabilité une prothèse postéro-stabilisée peut être utilisée. L’autre objectif est de savoir si l’utilisation d’une prothèse postéro-stabilisée en reprise de prothèse de genou diminue certaines complications. Matériel et méthode L’étude est effectuée sur 125 reprises de prothèses totales de genou, opérées entre 1990 et 2005. Elle compare trois types d’implants en fonction de leur contrainte - postérostabilisée, charnière rotatoire ou non, prothèse contrainte sans charnière. La classification des défects osseux s’est faite selon la classification Andersen Orthopaedic Research Institut (AORI) en 3 stades de gravité croissante - stade I (45 prothèses), stade III (40 prothèses). L’instabilité du genou s’est faite suivant le degré d’instabilité en varus valgus (inférieur à 15◦ de débattement en varus valgus + supérieur à 15◦ de débattement en varus valgus). Les prothèses comprenaient 75 postéro-stabilisées, 20 contraintes sans charnières, 30 charnières. Résultats À 10 ans de recul, le taux de réintervention est de 20 % (25 patients) soit pour infection (7 patients), soit pour fracture péri-prothétique (10 patients), soit pour descellement (8 patients). Le risque de réintervention augmente considérablement lorsque la prothèse est contrainte (20 sur 50 patients, 40 %), qu’il s’agisse d’une contrainte sans charnière ou d’une contrainte avec charnière. Le taux de révision après une prothèse postéro-stabilisée est faible, correspondant à 5 (7 %) patients sur 75 - 4 genoux avaient un score AORI à III associé à une laxité supérieure à 15◦ . Ces deux éléments associés constituent les limites à l’utilisation d’une prothèse postéro-stabilisée en révision. En dehors de ces cas, la prothèse postéro-stabilisée donne un meilleur résultat fonctionnel que les deux autres types de prothèse, et surtout diminue considérablement à long terme le risque de complications infectieuses et de fracture péri-prothétique qui restent les deux complications majeures lorsque les prothèses contraintes, en particulier à charnière, son utilisées. Conclusion Utiliser systématiquement une prothèse à charnière pour une reprise est une solution possible. Elle n’est pas exempte de risque si on compare les résultats des prothèses à charnière à ceux des prothèses postéro-stabilisées. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.130 175 Résultats à moyen terme d’une arthroplastie du genou à charnière rotatoire en chirurgie de reprise non septique. À propos d’une série de 55 29 prothèses modular rotating hinge (MRH) à 5 ans de recul minimum Thomas Roger ∗ , Lionnel Wasser , Olivier Guigand , Christian Mabit , S. Chapuis , Frédéric Borrione , Paul Bonnevialle CHU Dupuytren, 2, avenue Martin-Luther-King, 87000 Limoges, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (T. Roger) Devant la faillite mécanique d’une PTG conventionnelle, l’arthroplastie à charnière est une des options en particulier en présence d’une défaillance des structures capsuloligamentaires. Le rajout d’un degré de liberté axial rotatoire en sus de la charnière représente la nouvelle génération de ce type d’implant avec pour ambition de reproduire la biomécanique du genou et de protéger l’ancrage des implants. C’est l’hypothèse proposée et à vérifier par l’étude rétrospective à moyen terme d’une série multicentrique continue de révisions aseptiques. De 2001 à 2010, 29 prothèses à charnière MRH (Stryker) ont été posées chez 25 femmes et 4 hommes de 71 ans de moyenne d’âge (extrêmes 40/84), en raison de 22 descellements bipolaires, 5 instabilités et 2 luxations de l’appareil extenseur. La certitude du caractère aseptique venait de la négativité du bilan biologique et ou d’une ponction préopératoire. Ces défaillances mécaniques portaient sur des implants posés pour 26 gonarthroses dont 2 post-traumatiques et 3 atteintes rhumatoïdes. L’abord a été parapatellaire médial sauf 2 ostéotomies de la TTA. Les implants étaient scellés en métaphyso épiphysaire, et 4 fois une autogreffe est venue compléter la reconstruction tibiale. La patella n’a pas été appareillée 12 fois, révisée par un nouvel implant 7 fois, et le médaillon initial laissé en place 10 fois. La durée opératoire moyenne a été de 181 minutes. Une rupture de l’appareil extenseur, un descellement précoce, une rupture d’implant, une infection profonde et trois fractures périprothètiques après chute ont fait l’objet d’un geste opératoire complémentaire dont 2 changements itératifs. À 5 ans de recul minimum (moyen 8,2 ans), 22 patients ont pu être revus en excluant 4 perdus de vue, 1 décédé et 2 changements itératifs. La flexion active moyenne est passée de 89 à 112◦ + 6 patients étaient en flessum de 10◦ ou plus en préopératoire et 2 seulement au recul. Le score IKS genou moyen est passé de 31,7 à 87,1, l’IKS fonction de 48,8 à 61,1. Radiologiquement on notait 3 liserés tibiaux 2 patella excentrées. Certaines complications graves nécessitant un nouveau geste opératoire ou un changement d’implant semblent plus liées au caractère itératif de la chirurgie. Par contre, d’autres complications sont à placer plus directement au discrédit de ce type d’implant (2 luxations patellaires, une rupture d’implant, un descellement précoce) soit 13,8 % des cas et ne permettent pas de valider l’hypothèse de départ. Cependant, en l’absence d’incidents postopératoires l’amélioration des scores cliniques reste notable, en concordance avec la littérature. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.131 Mardi 10 novembre 2015 de 16 h 00 à 18 h 00, amphithéâtre Bordeaux Communications particulières hanche – Modérateurs : Henri Migaud (Lille), Philippe Tracol (Cavaillon) 179 Évaluation de l’impact d’une arthrodèse rachidienne sur le comportement des hanches G Model 56 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx prothésées + étude en position debout et assise par l’imagerie EOSy Jean-Yves Lazennec ∗ , Ashok Kumar Sunkara , Rachida Benbouzid , Dominique Folinais , Marc Antoine Rousseau , Aidin E. Pour 105, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-Y. Lazennec) Fabien Billuart ∗ , Stéphane Van Driessche , Julien Beldame , Nathalie Noe , Héléna Brunel , Hermann Simon , Jean Matsoukis Laboratoire d’exploration fonctionnelle et d’analyse du mouvement, IFMK Saint-Michel, Montargis, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (F. Billuart) Introduction L’association « arthrodèse rachidienne et prothèse de hanche » n’est pas exceptionnelle. Les troubles de la version pelvienne et la rigidité de la charnière lombo-sacrée perturbent les possibilités d’adaptation en position debout ou assise. Cette étude rapporte une expérience acquise avec les mesures EOSy simultanées de face et profil sur le secteur rachidien, les hanches et le secteur sous-pelvien. L’objectif est une approche quantitative axée sur les variations de bascule pelvienne, et l’impact des inégalités de longueur. Patients et méthode Quarante-sept patients présentant l’association « PTH et arthrodèse rachidienne » ont été comparés à 50 patients avec PTH sans pathologie rachidienne. Les cas ont été analysés sur des acquisitions corps entier debout et assis. Les informations cliniques concernant ces positions et la perception des longueurs des membres ont été colligées. Aucune des PTH n’était instable. Nous avons individualisé les arthrodèses remontant jusqu’en L4 (groupe 1), en L2 (groupe 2) et au-dessus de la charnière thoracolombaire (groupe 3). Les paramètres suivants ont été mesurés - pente sacrée, incidence pelvienne, version pelvienne, pente du plateau supérieur de l’arthrodèse pour les fusions lombaires, obliquité pelvienne, porte-à-faux de C7, angle du plan pelvien antérieur avec la verticale, offset fémoral, version fémorale sagittale debout, angles de flessum ou recurvatum du genou, longueurs anatomiques et fonctionnelles des membres. Résultats La comparaison avec les sujets sans pathologie rachidienne montre l’importance de la version pelvienne postérieure en cas d’arthrodèse (40 cas). Pour ces patients l’adaptation à la position assise est correcte dans tous les cas + en position debout, les mécanismes de compensation (flessum de hanche ou de genou) sont efficaces dans 31 cas pour maintenir un équilibre sagittal selon les normes admises. Les variations de version pelvienne deboutassis sont significativement diminuées dans les groupes 1 et 2 et inexistantes dans le groupe 3. Un bassin oblique a été retrouvé dans 12 cas. Les acquisitions en position assise permettent de discriminer les cas où une réductibilité est possible. Les inégalités de longueur fonctionnelle supérieures à 1 cm (inégalités anatomiques ou anomalies d’axe) sont mal tolérées dans tous les groupes. Le trop faible effectif n’a pas permis de souligner une significativité du paramètre incidence pelvienne. Discussion Ce travail préliminaire confirme l’importance d’une réflexion globale pour l’analyse fonctionnelle des patients associant PTH et fusion rachidienne. La version pelvienne postérieure fréquemment associée à la dégénérescence rachidienne et souvent pérennisée par les arthrodèses doit être prise en compte. La perte des mécanismes de compensation autorisés par la charnière lombo-sacrée peut rendre problématiques les anomalies d’axe ou de longueur du secteur sous-pelvien. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Introduction La généralisation des voies d’abord mini-invasives a conduit, ces dernières années, à une modification de la prise en charge des patients opérés de prothèse totale de hanche. La tendance actuelle est d’obtenir une récupération rapide. La littérature internationale rapporte de nombreux déficits chez les patients porteurs de PTH. Des études récentes ont notamment constaté des troubles de l’équilibre postural statique chez les patients porteur de PTH. Dans ce contexte, l’objectif de l’étude est de tester l’hypothèse selon laquelle les patients opérés ayant subit une rééducation postopératoire ont de meilleurs paramètres d’équilibre posturaux que ceux non rééduqués. Patients et méthode Quatre-vingt-treize sujets, répartis dans 5 groupes, dont 2 groupes témoins (30 sujets jeunes asymptomatiques et 21 sujets asymptomatiques de même tranche d’âge que les patients porteurs d’une PTH) ont été recrutés pour cette étude. Les sujets opérés de prothèse de hanche ont été répartis de manière aléatoire en 3 groupes. Un groupe ne suit pas de rééducation (14 patients), un groupe suit une auto-rééducation à domicile de 3 semaines avec une supervision téléphonique bi-hebdomadaire (14 patients), et le dernier groupe réalise un protocole de rééducation sur plate-forme de force (PFF) (14 patients) supervisé par un kinésithérapeute d’une durée de 3 semaines également. Chacun des groupes réalise les mêmes tests d’équilibre statique en station bipodale et unipodale à l’issue du programme et entre j45–j60. Résultats Les résultats confirment l’hypothèse de départ de manière statistiquement très significative. Ces évolutions favorables concernent les deux positions de test - statique bipodale, et statique unipodale. Il n’existe pas de différence statistiquement significative entre le groupe témoin de sujets âgés asymptomatiques et le groupe ayant suivi le programme d’auto rééducation. En revanche le groupe rééducation sur PFF à des résultats qui sont meilleurs que ce même groupe témoin (p = 0,01). Enfin, il n’existe aucun échec au test unipodal 15 s pour tous les patients rééduqués (auto-rééducation ou rééducation PFF) alors que pour le groupe sans rééducation le taux d’échecs est de 40 %. Discussion Les résultats s’accordent avec ceux de la littérature sur l’efficacité et l’intérêt d’un protocole de rééducation après prothèse de hanche. Chacun des protocoles de rééducation a permis aux patients de contrecarrer les déficits de l’équilibre statique observés après prothèse de hanche mais également de surpasser les résultats des patients considérés comme assymptmatiques de la même tranche d’âge. Ces résultats permettent d’apporter de nouveaux indices sur les techniques à adopter en phase précoce chez les patients opérés de PTH. Un programme à domicile avec suivi proche est efficace pour les patients étant capables de le suivre. L’utilisation d’un programme sur PFF est également un outil viable pour améliorer l’équilibre en phase précoce que le kinésithérapeute doit envisager l’utilisation. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.132 http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.133 180 181 Évaluation de l’efficacité de deux protocoles de rééducation sur l’équilibre postural dans le cadre de l’arthroplastie totale de hanche par voie postérieure Prédictibilité de l’alignement d’une tige fémorale sans ciment en fonction de l’anatomie fémorale proximale – étude radiographique sur 200 cas Colin Murphy ∗ , Antoine Desbiolles , Michel Bonnin , Tarik Ait Si Selmi 24, avenus P.-Santy, 69008 Lyon, France G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Murphy) Introduction L’alignement en varus d’une tige fémorale est parfois considéré comme la conséquence d’une erreur technique. La morphologie fémorale proximale dite en coxa vara, paraît cependant parfois imposer son alignement au futur implant fémoral. Le propos de la présente étude est de corréler les données des mesures reflétant les morphotypes fémoraux et leur influence sur l’alignement du composant fémoral. Matériel et méthode Deux cent PTH consécutives ont été incluses dans l’étude. Trois morphotypes ont été distingués - Coxa Vara < 121◦ , Neutre 121–135◦ et Coxa Valga > 135◦ . La latéralisation, la hauteur du centre de la tête, du grand trochanter ainsi que son alignement sur la diaphyse on été mesurés sur le scanner et les radiographies pré- et postopératoires et comparées au moyen d’une étude statistique. Résultats Toutes les tiges montraient un alignement neutre ou en varus. Un angle cervico-diaphysaire réduit était hautement prédictif d’un alignement en varus (p < 0,001). Les tiges varisées étaient observées dans les hanches présentant un offset fémoral élevé (p < 0,001), un surplomb du grand trochanter (p < 0,001), une hauteur du grand trochanter accrue (p < 0,046), et un index d’avasement diaphysaire élevé (p < 0,046). Discussion/conclusion L’alignement en varus d’une tige fémorale n’est pas une erreur mais la conséquence de la morphologie proximale du fémur qui impose la trajectoire de l’implant. Chez les patients présentant, entre autre critère, un angle cervicodiaphysaire faible, on peut ainsi prédire l’alignement de la tige fémorale en varus. La prise en compte de ces données doit permettre un meilleur planning préopératoire et limiter les risque d’excès d’offset ou de longueur postopératoire par la sélection de l’implant approprié, en limitant le recours aux prothèses dites en coxa vara ou à off-set élevé. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (versement par une firme à une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.134 182 Résultats à 15 ans de recul moyen d’une tige anatomique sans ciment (SPS) dans l’arthroplastie totale de hanche Alexandre Mouttet 2, rue Madeleine-Bres, 66330 Cabestany, France Adresse e-mail : [email protected] Introduction La littérature et les registres nationaux montrent qu’en matière de taux de survie à long terme, les tiges fémorales non cimentées, égalent voire surpassent les implants cimentés. La survie de ce type d’implant dépend, entre autres, du dessin et du revêtement. Notre objectif était d’analyser à un recul moyen de 15 ans les résultats cliniques, radiologiques, et en termes de survie, d’une série de prothèses totales de hanche anatomiques et non cimentées, précédemment publiée à 5 et 10 ans de recul. Patients et méthode Il s’agissait d’une série continue de 171 patients (176 hanches), d’âge moyen 73 ans (35–86), majoritairement atteints d’arthrose primaire (86 %), opérés en 1997 et 1998 par voie antéro-latérale avec une tige anatomique noncimentée (SPSy, Symbios), un cotyle pressfit Hilocky et un couple de frottement céramique-polyéthylène. Au dernier recul, était réalisés un bilan clinique (Harris), un bilan radiologique (Engh) et une analyse de survie. Résultats À un recul moyen de 186 mois [146–208], 61 patients (62 hanches + 35,23 %) étaient décédés et 17 patients (17 hanches + 9,6 %) étaient perdus de vue et 97 hanches étaient 57 encore suivies. Le score de Harris moyen variait significativement de 40 [6–67] en préopératoire à 89 [56–100]. Au dernier recul, il était bon (80–89) ou excellent (90–100) pour 89,7 % des patients. Selon Engh 98 % des tiges étaient identifiées comme stables et ostéo-intégrées. Dix prothèses étaient révisées - 1 tige sur fracture traumatique à 2 ans de l’implantation, 1 révision fémoro-acétabulaire pour instabilité itérative en postopératoire immédiat, 1 révision fémorale sur fracture traumatique à 2 ans, 8 révisions acétabulaires (4 pour luxation récidivante, 4 pour usure du PE et ostéolyse). À un recul moyen de 15 ans, la série présentait un taux de survie global de 91,2 % (IC95 % 86,0–96,4). En prenant comme critère d’échec la révision pour descellement aseptique, la tige et le cotyle présentaient respectivement des taux de survie de 100 % et 96,5 % (IC95 % 93,1–99,9). Conclusion La série de 176 PTH avec tige anatomique sans ciment SPSy montre de bons résultats cliniques et radiologiques à 15 ans de recul qui confirment ceux précédemment publiés à 5 et 10 ans. Le dessin de la tige, en respectant la transmission des contraintes osseuses, optimise le remodelage fémoral. On ne constate aucune révision pour échec de fixation ou instabilité. L’utilisation depuis 2007 d’un couple de frottement céramique nous permet de limiter les risques d’usure et donc de reprise. Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.135 183 Nouvelle tige fémorale courte en arthroplastie de la hanche – suivi clinique à 2 ans minimum Martin Lavigne ∗ , Jurg Aebi , Pascal Vendittoli , Jonathan Hutt , Panagiota Toliopoulos 2809, des Harfangs, Saint-Laurent, Canada ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Lavigne) Purpose Total hip arthroplasty (THA) has recently evolved regarding the design of the femoral stem. Manufacturers and surgeons are developing shorter stems in order to preserve femoral bone stock, adapt to minimally invasive surgical approaches, reduce thigh pain and facilitate revision. We present the minimum twoyear follow-up of the first 285 THA using a short, uncemented, titanium grit blasted femoral stem with a curved, rectangular, tritapered shape. Methods This cohort consists of a non-selected consecutive series of patients in whom the short femoral stem was implanted at two hospitals. Two hundred and eighty-five THA were performed in 275 patients (136 women, 139 men) with an average age of 63.9 years and BMI of 28.1. The surgery was performed trough a mini posterior or antero-lateral surgical approaches. Osteoarthitis was the primary indication in 82%. Results At minimum two years, the mean WOMAC index was 7 and the Harris Hip Score was 96 (pain score 43). Alignment of stem was within 5 degrees of neutral alignment in 87%. One stem showed subsidence of 2 mm, but bony integration was seen at last follow-up. Cortical hypertrophy was seen once, and no patients complained of thigh pain. There were 7 (2.5%) intraoperative femoral fissures stabilized with cables, one case of dislocation, no infection, 2 traumatic postoperative periprosthetic fractures, one of which needed revision with a standard primary stem and one cup tilt following a fall. Conclusions This short femoral stem can fit most patient anatomies and is mini-approach friendly. Revision with a standard primary stem was easily performed for the periprosthetic fracture, limiting bony violation. The early clinical results are promising. An ongoing RSA study should confirm stability of the stem. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs G Model 58 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx directement par une firme) (versement par une firme à une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.136 184 Comparaison entre 108 PTH unilatérales et 108 PTH bilatérales simultanées en utilisant une tige courte non cimentée Dominique Ploux ∗ , Karl Philipp Kutzner , Dominik Pfeil , Mark Predrag Kovacevic , Philipp Rehbein , Joachim Pfeil St. Josefs Hospital, Wiesbaden, Allemagne ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (D. Ploux) Introduction Les PTH bilatérales simultanées sont en train d’émerger. Encore à ce jour, on met en question leur sécurité et fiabilité. L’implantation de tiges courtes permet une chirurgie minimale invasive qui ménage les tissus mous et montre une bonne ostéointégration métaphysaire. Cependant, des résultats de longue durée sont manquants. But de cette étude prospective est une comparaison des résultats cliniques et radiographiques entre 108 cas unilatéraux et 108 cas bilatéraux simultanés sur un suivi de 2 ans. Pour tous les patients, la plus récente tige courte (optimys, Mathys SA) a été utilisée. Méthode Deux cent seize tiges courtes ont été implantées chez 162 patients consécutifs avec pleine charge postopératoire. Un groupe unilatéral (108 patients - 108 PTH) contre un groupe bilatéral (54 patients - 108 PTH). Harris Hip Score (HHS), échelle visuelle analogique (EVA) douleur et EVA-satisfaction ont été évalués avant l’implantation après 6 semaines, 6 mois, 1 an et 2 ans. Les radiographies ont été effectuées de manière standardisée. L’abaissement de la tige a été mesuré de façon numérique. Le taux d’anémie postopératoire et le taux de transfusion ont été évalués. Résultats HHS, EVA-douleur et EVA-satisfaction n’ont pas montré de différence significative (p > 0,05). Un abaissement de 2 mm a été détecté dans 15,3 %. Aucun abaissement détecté au-delà de 6 semaines postopératoires. L’hémoglobine a diminué dans le groupe unilatéral en moyenne de 3,2 g/dL et trois patients (2,8 %) ont reçu une transfusion sanguine. Dans le groupe bilatéral, l’hémoglobine a diminué en moyenne de 4,6 g/dL et sept patients (13,0 %) ont reçu une transfusion sanguine. Conclusion L’implantation simultanée de PTH bilatérales avec une tige courte est une procédure sûre et satisfaisante. En outre, l’implantation de la tige courte par voie antéro-latérale ménage les tissus nous montre une rapide et stable ostéointégration et permet une pleine charge immédiate. Les résultats cliniques sont excellents. Cependant, le taux de transfusion sanguine est augmenté. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.137 185 Protocole de récupération rapide après prothèse totale de hanche – effet sur la diminution de la durée de séjour et la satisfaction des patients Elliot Sappey-marinier ∗ , Nicolas Bonin , Florent Franck , Cécile Batailler Lyon-Ortho-Clinic, 69009 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (E. Sappey-marinier) Introduction La prothèse totale de hanche reste une intervention majeure de chirurgie orthopédique. La durée d’hospitalisation, longtemps restée élevée en France, a pu être diminuée depuis la suppression des bornes basses, grâce à une prise en charge moderne et adaptée à la récupération rapide. L’objectif de ce travail est de valider l’efficacité de cette prise en charge sur la durée de séjour, la satisfaction des patients, le taux de complications, ou de retour aux urgences. Patients et méthode Il s’agissait d’une étude prospective monoopérateur. Les critères d’inclusion comprenaient toutes les PTH de première intention opérées entre juillet et novembre 2014. Une hospitalisation courte était systématiquement proposée lors de la consultation préopératoire. Les patients désirant un centre de rééducation étaient exclus. L’autorisation de sortie était évaluée quotidiennement par le chirurgien et le kinésithérapeute en concertation avec le patient selon douleurs et capacités physiques. La décision finale revenait au patient. Le critère de jugement principal reposait sur la durée d’hospitalisation. Les critères secondaires analysés étaient le score de récupération postopératoire de Stark, la satisfaction globale postopératoire, le taux de complications, ou de retour aux urgences. Résultats Soixante et un patients sur 71 ont été inclus dans cette étude, 10 patients ayant souhaité un centre. L’âge moyen était de 65 ans (34–90), le sex-ratio de 1,1 et l’IMC de 26 (20–37). Vingt-trois patients (38 %) sont retournés à domicile à j1, 27 (44 %) à j2, 9 à j3 (15 %) et 2 à j4 (2 %). L’âge et le score de Devane préopératoire ont eu une influence significative sur le jour de sortie. Le score de récupération postopératoire de Stark était en moyenne de 113 (64–146) à j1, de 114 (65–147) à j2 et 117 (35–150) à j3. La satisfaction globale était en moyenne de 8,3/10. Il n’y a pas eu d’influence significative du jour de sortie sur le score ou la satisfaction des patients. Quatre patients ont présenté des complications mineures nécessitant une consultation en urgence sans aucune ré-hospitalisation. Conclusion Un protocole de récupération rapide après prothèse totale de hanche permet une réelle diminution de la durée de séjour avec un excellent taux de satisfaction global, sans augmenter le risque de complication. L’âge et le niveau d’activité sont à prendre en compte pour envisager ce type de prise en charge. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.138 186 La transcollation dans la conception du geste chirurgical des prothèses de hanche et genou – une récupération fonctionnelle accélérée et une hospitalisation de courte durée Stefan Procyk Clinique du Ter, BP 71, 56275 Ploemeur, France Adresse e-mail : [email protected] Toute intervention chirurgicale nécessite le contrôle des saignements et les complications qui y sont inhérentes. La thermocoagulation implique un dommage tissulaire par un échauffement à 300 ◦ C entraînant carbonisation puis chute secondaire d’une escarre. La transcollation consistant en une combinaison de l’énergie de la radiofréquence (ERF) et un flux continu de solution saline permet d’obtenir l’hémostase des tissus en limitant leur agression, elle délivre une énergie thermique contrôlée aux tissus (la température locale ne dépassera pas 100◦ ). Par une réorganisation des fibres de collagène et de l’élastine, l’obturation des vaisseaux est étanche, solide, durable, définitive. Ce changement de technique opératoire permet-il d’envisager une hospitalisation de courte durée ? Une étude sur soixante cas de prothèses de hanche (65 %) ou de genou (35 %) d’âge moyen 71 ans, analysée en prospectif sans critères d’exclusion analyse les pertes sanguines par l’évolution de taux d’hémoglobine (j1, 2, 7, 15, 21), les transfusions, l’évolution fonctionnelle immédiate et secondaire, la satisfaction globale du patient avec appels téléphoniques à j7, 15, 30. les pertes sanguines (Hb > 10,5 g 100 mL dans 45 % des cas à j2, ≥ 12,5 g 100 mL à j21 dans 48,98 %), un taux de transfusion faible (3,33 %), des dou- G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx leurs postopératoires moindres et une récupération fonctionnelle accélérée - 76,19 % des PTG regagnent leur domicile, 84,62 % des PTH, 7 % des patients sortis à domicile avaient souhaité initialement partir en convalescence, 79,66 % des patients auraient refait cette prise en charge de courte durée, 79,17 % étaient confiant pour le retour à domicile, 98,31 % satisfaits de la prise en charge. La série relatée sur une population globale, sans biais de tri sur des sous-groupes favorables ou défavorables obtient des résultats équivalents, et réalise la synthèse de l’ensemble des résultats cités dans les publications anglo-saxonnes sur la préservation tissulaire, sanguine et le gain de récupération fonctionnelle obtenus par l’usage du bipolar sealer O. Sur cette population sans biais de sélection, la durée moyenne de séjour a été réduite de trois jours sans complication, ni réadmission. Une hospitalisation de courte durée (HCD) semble une option réaliste dans le contexte socioéconomique français, et permet à une large population de patient un retour précoce à domicile. Ces données se doivent d’être corroborées par une étude multicentrique prospective en double insu, pour évaluer la reproductibilité de ce changement de geste chirurgical et écrire en collaboration avec la SFHG un nouveau schéma de prise en charge global des prothèses de hanche et de genou en HCD pour valoriser la prise en charge en ambulatoire sans prise de risque thérapeutique pour le patient et dans un cadre de suivi réaliste en médecine ambulatoire. Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.139 187 Prothèses totales de hanche en hospitalisation d’une nuit. Description du protocole et résultats précoces Pomme Jouffroy ∗ , Eric Dromzee , Frédéric Lancrin Hôpital Saint-Joseph, 75014 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Jouffroy) Environ 130 000 prothèses totales de hanche par an sont implantées en première intention en France. La durée moyenne de séjour est d’une semaine. La tendance actuelle en chirurgie est de raccourcir cette durée grâce au développement de la chirurgie ambulatoire et des hospitalisations courtes. Nous avons tenté l’expérience de l’arthroplastie de hanche en ambulatoire avec des résultats mitigés exposés au congrès 2014. Nous présentons notre protocole de réalisation des prothèses totales de hanche en hospitalisation d’une nuit avec ses résultats précoces chez les 27 premières prothèses implantées. Il s’agit d’une étude prospective menée à partir de juin 2014 et incluant 25 patients (27 hanches). La prise en charge en hospitalisation d’une nuit a été proposée au patient à la consultation. Le protocole en 10 points lui a été remis lors de cette consultation en lui demandant de le lire avec son entourage pour un accord différé. L’anesthésiste a validé la faisabilité. Le patient est revenu à une consultation préopératoire avec l’opérateur pour valider le protocole et recevoir ses ordonnances. Le patient et l’équipe médicale pouvaient à tout moment renoncer à la procédure et prolonger l’hospitalisation. Tous les patients ont été opérés par le même chirurgien senior, spécialisé dans la chirurgie de la hanche et selon la même technique. La prothèse a été posée par voie antérieure sur table orthopédique avec un cotyle impacté et une tige fémorale scellée. Une infiltration des muscles à la rovipacaïne a été réalisée. Un redon récupérateur a permis la retransfusion des pertes des 3 premières heures. Les premiers levers avec un kinésithérapeute ont été réalisés avant la sortie. Une infirmière et un kinésithérapeute sont passés à domicile les 10 premiers jours. La douleur postopératoire a été bien contrôlée avec une EVA moyenne de 2/10. Le saignement global a été en moyenne de 320 mL. Une numération a été réalisée avant la sortie. Tous les patients ont bénéficié de la prise en charge en hos- 59 pitalisation d’une nuit. Un patient a été ré-hospitalisé à j10 pour hématome. Il a été transfusé, mais non réopéré. La comparaison des résultats de cette série avec celle que nous avons faite en ambulatoire est évidente - six fois plus de patients éligibles, une seule complication, une charge beaucoup moins importante pour les équipes. L’hospitalisation d’une nuit est mieux adaptée que l’ambulatoire pour une prothèse totale de hanche de première intention chez un patient sans ou avec peu de comorbidité. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.140 188 Intérêt du SPECT-CT dans l’évaluation de la vascularisation et du remodelage osseux des têtes fémorales après resurfaçage de hanche Anthony Deny ∗ , Julien Girard , Gregory Petyt , Marie Darees , Clément Lalanne , Pierre Cholewinski CHRU, 2, avenue Oscar-Lambret, Lille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Deny) Introduction Le resurfaçage de hanche est une technique d’arthroplastie dédiée au sujet jeune. Cette intervention présente une courbe d’apprentissage importante et de nombreuses complications peuvent être imputées à l’inexpérience du chirurgien. À l’heure actuelle, nous restons démunis pour détecter les complications fémorales du fait de la présence de l’alliage métallique recouvrant la tête fémorale (descellements, collapses. . .). Le SPECTCT est un examen d’imagerie nucléaire hybride qui combine une imagerie métabolique avec une imagerie morphologique. Il permet d’évaluer la vascularisation et le remodelage osseux tout en localisant de façon précise ces deux phénomènes. Notre objectif principal était d’évaluer la capacité du SPECT-CT à mesurer le flux sanguin et l’importance du remaniement osseux sous les cupules fémorales en fonction du suivi. Patients et méthode Nous avons réalisé une étude prospective mono-opérateur. Quarante-cinq resurfaçage ont été étudiés sur 41 patients. Vingt et un présentaient une fixation cimentée contre 24 sans ciment. Tous les patients ont bénéficiés d’un SPECT-CT en postopératoire (j3) et à 1 an. Nous avons analysé la vascularisation et comparé le remodelage osseux sous les cupules fémorales en utilisant une quantification objective de la fixation par SPECT-CT afin d’évaluer l’ostéo-intégration des implants et la viabilité de la tête fémorale. Cette quantification est originale et permet de visualiser l’entièreté de la tête. Résultats Le SPECT-CT a permis de confirmer la vascularisation de toutes les têtes fémorales à 1 an postopératoire et l’absence de signe de descellement. Ceci restait vrai quel que soit le type de fixation utilisée. La comparaison des implants sans et avec ciment, n’a pas permis de mettre en évidence de différence statistiquement significative sur leur taux de fixation (p = 0,079). La fixation des implants à la tête fémorale a été considérée comme excellente dans 96 % des cas. Conclusion Le SPECT-CT permet de visualiser la vascularisation de la tête fémorale avec précision. Cet examen a également offert la possibilité de réaliser une étude fine et reproductible du remodelage osseux. Son intérêt dépasse celui du resurfaçage et ouvre des perspectives séduisantes pour d’autres arthroplasties. Il semble ainsi possible de déceler précocement des problèmes de fixations ou de descellement précoces des prothèses de genou, difficilement visualisables avec d’autres examens. Le SPECT-CT a ainsi permit de confirmer une fixation des cupules non cimentées au moins équivalente à celle des cupules cimentées qui constituent actuellement le gold standard des resurfaçages. G Model 60 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.141 189 Facteurs de risque d’échec à moyen terme des prothèses totales de hanche métal-métal de grand diamètre – comment améliorer le suivi des patients. À propos d’une série rétrospective de 88 cas Simon Hornstein ∗ , Jean-François Lardanchet , Thomas Amouyel , Antoine Gabrion , Eric Havet , Fabrice Mertl CHU Amiens Sud, avenue René-Laënnec, 80054 Amiens, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Hornstein) Introduction Les prothèses totales de hanche à couple métalmétal de grand diamètre ne sont plus remboursées en France depuis 2013 en raison d’un taux d’échec trop élevé. Mieux comprendre les causes de ces échecs nous permettra d’améliorer le suivi des nombreux patients porteurs de ces implants. Le but de notre étude rétrospective était d’évaluer le taux d’échec à moyen terme de la cupule conserve total (Wright Mecial) et d’en rechercher des facteurs de risque. Matériel et méthode Notre étude monocentrique portait sur 88 cupules implantées entre mai 2007 et décembre 2010. Le critère de jugement principal était le taux de reprise pour changement du couple de frottement. Les taux de dysfonction clinique (reprises effectuées ou programmées), et de mauvais résultats selon les scores de Harris et Oxford ont été calculés. Quatorze facteurs de risque présupposés (sexe, IMC, taille de la cupule, inclinaison de la cupule, type de tige, expérience du chirurgien, taux de chrome, taux de cobalt, prothèse métal-métal bilatérale, offset fémoral, offset global, inégalité de longueur, allergie clinique aux métaux, ostéolyse radiologique en regard de la cupule) ont été testés pour ces 4 types d’échecs à l’aide d’une analyse multivariée. Résultats Le recul moyen était de 65,7 A 17,8 mois (min = 2 + max = 88). Neuf prothèses ont été reprises pour dysfonction du couple de frottement à un recul moyen de 49,7 A 20,9 mois soit 10,2 %, IC95 % = [3,9–16,6]. Le taux de dysfonction clinique était de 12,5 % IC95 % = [5,6–19,4] à un délai moyen de 52,0 A 20,1 mois. La reprise chirurgicale pour dysfonction du couple de frottement était liée à l’inclinaison de la cupule (OR = 1,36 [1,06–1,75]) et au taux de chrome (OR = 1,03 [1,01–1,05]). Les mauvais résultats selon le score d’Oxford étaient liés à l’hypersensibilité aux métaux (OR = 0,06 [0,01–0,35]). Discussion Deux mécanismes d’échec coexistaient - l’un lié à une malposition de la cupule entraînant une usure excessive, l’autre lié à de la corrosion galvanique, abrasive et caverneuse des pièces prothétiques. De manière idiosyncrasique, les ions métalliques ainsi libérés engendraient une altération des tissus périprothétiques. L’hypersensibilité aux métaux semblait être l’un de ces facteurs d’échec liés aux patients. Conclusion La cupule Conserve TotalTM possède un taux d’échec important justifiant l’interdiction de son implantation. Les patients avec une inclinaison insuffisante de la cupule ou un haut taux de chrome dans le sérum doivent être suivis avec la plus grande attention. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. 190 Prothèses totales de hanche à couple de frottement métal-métal – étude de suivi à 13 ans de recul Nicolas Tardy ∗ , Ali Maqdes , Philippe Boisrenoult , Philippe Beaufils , Philippe Oger Hôpital de Versailles, 78150 Le Chesnay, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Tardy) Introduction Le couple métal-métal (MM) de seconde génération confère théoriquement aux prothèses totales de hanches (PTH) des propriétés tribologiques séduisantes en termes d’usure, d’ostéolyse et donc de longévité. Une étude intermédiaire réalisée dans le service avait retrouvé des taux de survie encourageants de 95,8 % pour le cotyle et 94,8 % pour la tige fémorale à 6,4 ans de recul moyen. L’objectif principal de cette étude était d’analyser les taux de survie des implants MM à 12,8 ans de recul moyen. L’objectif secondaire était de rapporter les résultats cliniques, radiographiques de la série et d’en analyser les échecs. Matériel et méthode Cent-six PTH (cotyle Cédiory Zimmer impacté - tige Exafity Zimmer cimentée - tête 28 mm en Métasuly) ont été implantées entre janvier 1999 et décembre 2002. L’évaluation clinique au dernier recul comportait les scores de Postel-Merle d’Aubigné (PMA) et d’Oxford. L’évaluation radiographique analysait les liserés et l’ostéolyse sur des clichés standard de face et de profil de hanche. Une analyse histologique était réalisée uniquement lors des révisions. Les taux de survie étaient calculés selon la méthode de Kaplan-Meier. Résultats À 12,8 ans de recul moyen (10–16), 53 PTH chez 48 patients ont été revues. Le taux de survie global des implants avec une reprise pour descellement aseptique était de 81,5 % à 12,8 ans (IC95 % = 71,0 % à 93,5 %). Si l’on considère les reprises pour descellement lié au MM, le taux de survie était de 85,7 % (IC95 % = 75,3 % à 97,4 %). Au total, 13 PTH ont été reprises (14 %) dont 11 pour descellement aseptique - 4 fractures de tige et 7 réactions aux débris métalliques (3 métalloses, 4 ALVAL confirmées histologiquement). Les scores PMA et Oxford moyens au dernier recul étaient de 17,6 A 0,8 points et 16,5 A 5,2 points, respectivement. L’analyse radiologique retrouvait des liserés prédominant autour de la tige dans les zones 1 et 7 de Gruen (17 et 21 %, respectivement). Discussion Les huit études évaluant à plus de 10 ans de recul moyen les couples MM Métasuly avec des têtes de 28 mm retrouvaient des taux de survie de 90,9 à 100 %. Malgré des résultats cliniques satisfaisants et similaires à ceux des autres études, nos taux de survie sont inférieurs. Nous avons donc abandonné l’utilisation du couple MM au profit de la céramique chez les patients jusqu’à 70 ans. Une surveillance annuelle rapprochée est indispensable pour nos patients porteurs de PTH MM. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.143 Mardi 10 novembre 2015 de 16 h 00 à 18 h 00, amphithéâtre Havane Communications pédiatrie – Modérateurs : Kariman Abelin-Genevois (Lyon), Eric Nectoux (Roubaix) http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.142 192 Prise en charge pluridisciplinaire des tumeurs osseuses de l’enfant en France – évaluation des pratiques des G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx services d’orthopédie pédiatrique face aux critères de qualité de l’Inca Emilie Peltier ∗ , Sébastien Pesenti , Elke Viehweger , Jean Luc Jouve 264, rue Saint-Pierre, 13005 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (E. Peltier) Introduction Pour les tumeurs osseuses malignes, le taux de survie à 5 ans est de 75 %. Il est logique dans une démarche d’amélioration des systèmes de soins et d’analyse qualité, d’identifier les facteurs permettant une analyse précise de ces systèmes grâce à des indicateurs de qualité. Méthode Cette étude a 2 objectifs. Premièrement analyser la qualité des réunions de concertations pluridisciplinaire (RCP) par rapport aux critères qualité de l’HAS et de l’INCa. Deuxièmement, analyser le parcours de soins des enfants présentant une lésion osseuse suspecte - attitudes de prise en charge, modes d’entrée dans le circuit de soins et délais de prise en charge entre les différentes décisions et actes thérapeutiques. Cette évaluation a été réalisée sous la forme d’un sondage en ligne. Elle comporte 43 questions avec majoritairement des réponses de type OUI NON pour diminuer la durée du sondage et augmenter l’adhésion des participants. Résultats Au total 152 médecins ont répondu au sondage. Trentesept villes ont participé. En ce qui concerne les RCP, dans la majorité des cas les recommandations de l’INCa sont respectées - 87,6 % des dossiers sont discutés de façon systématique en RCP interrégionale pédiatrique. Le dossier est enregistré dans 91 % des cas, même en cas de réorientation thérapeutique (78 %) ou de rechute (86 %). La prise en charge thérapeutique est donc bien établie par la RCP (89 % des cas). Par contre, en ce qui concerne la continuité des soins, il existe des grosses difficultés à organiser le parcours de soins en post-thérapeutique (dans 14 % des cas il n’est pas établi). En qui concerne le parcours de soins - les patients sont orientés vers un CHU avec RCP interrégionale dans 61,5 % des cas. Dans 34,6 % la décision n’est pas standardisée, cela dépend de la suspicion diagnostique du clinicien. Dans 11,5 % des cas, l’enfant est orienté vers le CHU le plus proche. Discussion La majorité des institutions spécialisées en cancérologie pédiatrique fonctionnent selon les recommandations de l’HAS et de l’INCa. Pour la suite de la prise en charge, la prise en charge n’est pas standardise pour les praticiens. Il existe cependant une vraie volonté des politiques de santé et des praticiens à y remédier. Il existe un manqué de moyens évident qui limite le développement. Mais, c’est en se confrontant aux analyses qualité d’autres pays que l’on peut espérer progresser davantage et perfectionner notre système de soins. Conclusion La France a réussi à mettre en place un système de soins efficace et dynamique. L’amélioration est freinée par le coût de ces réseaux de soins. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.144 193 Vicissitudes concernant la prothèse de croissance dans le traitement des tumeurs malignes chez l’enfant Ferran Torner ∗ , Jorge Knörr , Pedro Domenech , Lidia De Sena , Francisco Soldado Hospital Sant Joan de Déu, 8950 Barcelone, Espagne ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (F. Torner) Introduction La chirurgie de sauvetage des membres fait partie actuellement du traitement de choix des tumeurs osseuses malignes chez l’enfant. Une résection comprenant la physe est 61 pourvoyeuse de séquelles à type d’inégalité de longueur sévère des membres inférieurs. Les prothèses de croissance sont censées minimiser ce type de complications tout en évitant les interventions itératives d’allongement. Le coût–bénéfice doit également être pris en considération. Objectif Évaluer les résultats des prothèses de croissance (modèle X-PAND, IMPLANCAST) dans le traitement des tumeurs osseuses malignes du membre inférieur chez l’enfant. Patients et méthode Nous présentons une étude rétrospective concernant 7 enfants atteints d’une tumeur maligne au niveau des membres inférieurs traités par résection tumorale et arthroplastie en utilisant une prothèse télescopique avec mécanisme d’allongement sans incision. Une prothèse du genou a été placée dans 6 cas et une prothèse de hanche dans un cas. L’étude comprend 2 garçons et 5 filles pour un âge moyen au moment de la chirurgie de 9,5 ans. L’étiologie la plus fréquente était l’ostéosarcome avec 6 cas (tous autour du genou), pour 1 cas de sarcome d’Ewing (au niveau de la hanche). Nous avons mesuré radiologiquement tous les cas. Nous avons également utilisé une échelle de satisfaction fonctionnelle. Résultats Le recul moyen est de 4,5 ans (3–7). Nous n’avons pas noté des récidives locales. Deux patients ont décédé par maladie métastasique. Le segment réséqué mesurait en moyenne 18 cm (17–19) pour la chirurgie comprenant le genou, et 24 cm pour la chirurgie comprenant la hanche. Cinq cas ont posé de problèmes - 1 échec du mécanisme d’allongement, 1 arrêt d’allongement dû à une chirurgie du bypass fémoral, 1 infection prothétique et 2 décès. L’allongement moyen de la prothèse du genou était de 19,7 mm (0–38,8). Pour la prothèse de hanche, l’allongement était de 63,5 mm. Tous les patients pouvaient marcher et monter des escaliers sans aide. Aucun patient n’a présenté des douleurs. Tous les patients ont étés satisfaits ou très satisfaits du résultat. Conclusion La prothèse de croissance n’a pas montré d’utilité significative dans notre étude pour le traitement de l’inégalité de longueur des membres inférieurs secondaire à la chirurgie tumorale chez l’enfant en croissance. Des nombreux aléas en dehors de la technique chirurgicale empêchent la prédictibilité de cette chirurgie. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.145 194 Analyse de la marche après chirurgie de reconstruction du genou chez une population pédiatrique opérée pour tumeur osseuse Emilie Peltier ∗ , Sébastien Pesenti , Benjamin Blondel , Guillaume Authier , Vincent Pomero , Jean-Luc Jouve , Elke Viehweger 264, rue Saint-Pierre, 13005 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (E. Peltier) Introduction En cas d’une lésion envahissant l’épiphyse et le cartilage de croissance la résection devra être métaphyso épiphysaire avec une arthrectomie monobloc, la reconstruction se fait alors à l’aide d’une prothèse massive. En cas d’une lésion uniquement métaphysaire, la résection permet une conservation de l’articulation du genou et une reconstruction dite biologique par péroné vascularisé et lame plaque. Le but de ce travail est d’évaluer par analyse quantifiée de la marche la cinétique et la cinématique de ces patients en postopératoire. Patients et méthode Il s’agit d’une étude rétrospective incluant 15 patients opérés dans un même centre pédiatrique. Tous les patients ont bénéficié d’une analyse quantifiée de la marche en postopératoire permettant d’obtenir des données cinématique et cinétique. Le groupe prothèse comprenait 6 patients et le groupe G Model 62 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx reconstruction biologique 9 patients. Nous avons comparé ces résultats à un groupe de sujets sains. Résultats Paramètres spatio-temporels - la vitesse de marche était statistiquement diminuée (p < 0,005) dans les 2 groupes opérés (1,01 m/s pour le groupe prothèse et 1,03 m/s pour le groupe reconstruction biologique) par rapport au groupe témoin (1,19 m/s) + la longueur du pas était statistiquement diminuée (1,23 m en moyenne pour le groupe prothèse et 1,18 m en moyenne pour le groupe reconstruction biologique) par rapport au groupe témoin (1,35 m en moyenne) (p < 0,05). Cinématique du genou dans le plan sagittal – il existe un déficit de flexion de genou significatif pour les 2 groupes opérés durant la phase d’appui par rapport au groupe témoin, ce déficit est plus important pour le groupe prothèse. En fin de phase d’appui il existe une tendance au recurvatum pour le groupe prothèse par rapport au groupe témoin. La cinétique du genou dans le plan sagittal – il existe un déficit du moment interne de flexion et de la puissance générée en phase d’appui pour les 2 groupes par rapport au groupe témoin. De même, il existe un déficit du moment interne d’extension et un déficit de la puissance absorbée en fin de phase oscillante pour les 2 groupes opérés par rapport au groupe témoin. Discussion le pattern de marche jambe raide est retrouvé dans la littérature, néanmoins il n’existe pas d’études concernant les reconstructions biologiques. Conclusion Ces 2 techniques chirurgicales permettent une marche efficace avec des mécanismes de compensation différents. Les patients présentent une marche genou raide pour stabiliser leur genou ce qui entraîne un défaut d’amortissement et de propulsion. Les patients du groupe prothèse utilisent les propriétés mécaniques de leur prothèse pour verrouiller leur genou – mise en hyper-extension. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.146 195 Subluxation de hanche dans la maladie exostosante – intérêt de l’ostéotomie fémorale de varisation combinée à l’émondage des exostoses fémorales proximales Fanny Alkar ∗ , Zaga Pejin , Georges Finidori , Stéphanie Pannier , Christophe Glorion , Philippe Wicart Necker, 75015 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (F. Alkar) Introduction L’existence d’une excentration de hanche dans la maladie des exostoses multiples secondaire au développement d’exostoses du fémur proximal avec coxa valga typique en massue et aux troubles de croissance de l’acétabulum peut être génératrice d’arthrose à long terme. Le but de cette étude est d’évaluer les résultats de l’ostéotomie fémorale de varisation associée à un émondage des exostoses du col fémoral à travers le foyer d’ostéotomie. Patients et méthode Une série monocentrique rétrospective de 10 enfants (13 hanches) avec excentration opérés de 1976 à 2014 selon la technique précédemment citée a été étudiée. L’âge moyen des patients lors de la chirurgie était de 11 ans (4–14). Les patients présentaient une gêne, des douleurs de hanche intermittentes et une diminution du périmètre de marche. Il existait une coxa valga majeure avec un angle cervico-diaphysaire initial moyen de 162 degrés (écart-type 8,2). En revanche, la dysplasie acétabulaire initiale était peu importante avec un angle de Wilberg initial moyen de 18 degrés (écart-type 7,7). Résultats Le recul moyen est de 12 ans (1–35). Tous les patients étaient classés bon résultat sans douleur avec un score moyen de 18 selon le score de Merle d’Aubigné-Postel au recul maximal. L’angle de Wilberg moyen au recul maximal était de 30 degrés (écart-type 5,8). Une pseudarthrose (5 %) a évolué favorablement avec le traitement chirurgical. La subluxation était corrigée pour toutes les hanches. Aucune récidive d’ostéochondrome cervical n’a été notée. L’angle cervico-diaphysaire moyen en postopératoire était de 123 degrés (écart-type 6,1). Discussion À ce jour, la littérature ne permet pas de conclure quant à un consensus sur le traitement des exostoses du col fémoral dans la maladie exostosante. La technique chirurgicale de correction de la coxa valga et d’émondage à travers le foyer d’ostéotomie est innovante, fiable et permet de prévenir les dysplasies de hanche avec peu de complications. La subluxation coxo-fémorale est secondaire à la coxa valga et au développement d’exostoses fémorales proximales médiales. Il existe un trouble de croissance acétabulaire sans dysplasie réelle. Il est donc licite de proposer une chirurgie uniquement fémorale. Cette intervention corrige efficacement la subluxation améliorant la fonction et pouvant prévenir le développement d’une dysplasie et d’une arthrose. Conclusion L’intervention proposée est logique car se focalise sur le primum movens de la subluxation de hanche - coxa valga et exostose fémorale proximale. Une chirurgie pelvienne n’est pas indiquée du fait de l’absence de dysplasie acétabulaire. La restitution de la congruence articulaire des hanches est susceptible de prévenir une arthrose future. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.147 196 La pénétration de la tête fémorale au décours de la réduction orthopédique de la luxation congénitale de la hanche (LCH) Khaled Kamoun ∗ , Aymen Zaier , Moez Kaaniche , Hassene Affes , Zied Jlailia , Mourad Jenzri , Omar Zouazi Service d’orthopédie infantile, 2010 La Manouba, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : khaled.anis [email protected] (K. Kamoun) Introduction La traction continue progressive de Somerville-Petit (S-P) est une méthode efficace dans le traitement des LCH. Cette méthode obéit à une succession de phases bien codifiées dont la dernière se déroule dans le plâtre. L’objectif de ce travail est d’analyser cette phase de pénétration au cours de l’immobilisation dont la durée reste controversée. Méthodes de travail Nous avons mené une étude rétrospective intéressant les enfants traités par la méthode de S-P après l’âge de la marche. Seuls les dossiers de luxation unilatérale ont été inclus afin de pouvoir mener une étude radiologique comparative. Tous les enfants ont eu le même protocole thérapeutique qui consistait à une période de traction suivie d’une phase de stabilisation (immobilisation par un plâtre pelvi-pédieux (PPP) (2 × 2) mois puis genouillère d’abduction 2 × 2 mois). Nous avons mesuré la distance entre le centre de la tête fémoral et le bord inférieur de l’ilion (distance T) pour chaque radiographie réalisée avant le changement des plâtres. Nous avons ainsi définit un pourcentage de pénétration pour chaque période du traitement. Résultats Quatorze dossiers répondaient à nos critères d’inclusions. L’âge moyen au moment du traitement était de 17 mois [11–30 mois]. Dans 11 cas cette méthode a permis une réduction de la tète fémorale et dans 3 cas une reluxation. La moyenne de pénétration de la tête fémorale dans le cotyle était de 75,29 % A 9,73 % [49 %–89 %] avant le 1er PPP, de 80,64 % A 7,38 % [62 %–89 %] avant le 2e PPP, de 90,79 % A 10,77 [63 %–100 %] avant la première genouillère et de 95,64 % A 9,23 % [68 %–100 %] avant la 2e genouillère. La vitesse de pénétration maximale s’est produite ainsi entre le 2e et le 4e mois d’immobilisation. Au bout de 4 mois cette pénétration était de 98 % contre 71 % pour le groupe des reluxations. G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx Discussion Au cours du traitement orthopédique de la LCH, des obstacles (limbus, isthme capsulaire, tendon du psoas, pulvinar) s’interposent entre tête fémorale et cotyle. La phase de pénétration se déroule dans le plâtre sur une tête fémorale présentée. Ce plâtre doit être parfaitement moulé dans une position de réduction (légère flexion, rotation interne, abduction). Au cours de cette phase d’immobilisation, la tête fémorale va laminer de façon progressive tous ces éléments d’interposition grâce aux contractions musculaires isométriques de l’enfant dont le reflet direct peut être apprécié par ce ratio de pénétration radiologique. Conclusion Le pourcentage de pénétration peut constituer un élément de suivie objectif au cours de la phase d’immobilisation du traitement orthopédique des LCH. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.148 197 Intérêt du corset plâtré dans le traitement initial de l’hypercyphose thoracique de Scheuermann chez l’adolescent Didier Moukoko ∗ , Raphaël Seringe , Jean Dubousset , Christophe Glorion , Philippe Wicart Chirurgie orthopédique pédiatrique, CHU d’Angers, 4, rue Larrey, 49100 Angers, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (D. Moukoko) Introduction La dystrophie rachidienne de croissance décrite par Scheuermann est la cause la plus fréquente d’hypercyphose thoracique structuralisée (HCTS), acquise en période pubertaire. Les troubles posturaux sévères, accompagnant les formes évoluées, auront des répercussions fonctionnelles significatives, à l’âge adulte. Ils justifient d’une prise en charge orthopédique en cours de croissance. La contention par corset tend à prévenir l’aggravation des déformations au cours de la croissance restante. Cependant, son efficacité sur les déformations acquises reste modeste. L’utilisation de plâtres correcteurs initiaux est préconisée par certaines équipes mais les résultats ont rarement été rapportés dans la littérature. Ce travail a pour but d’analyser les résultats d’un traitement orthopédique des HCTS de Scheuermann comprenant l’utilisation d’un ou plusieurs corsets plâtrés anticyphose, relayé par corsets, maintenus jusqu’en fin de croissance. Méthode Nous présentons une étude radiologique rétrospective monocentrique de 42 patients traités en cours de puberté, jusqu’en fin de croissance. La cyphose thoracique initiale moyenne atteignait 66◦ (SD 12). Elle s’accompagnait d’une cunéiformisation de plusieurs vertèbres dont la somme des déformations segmentaires, définie comme un index de déformation osseuse (IDO), atteignait en moyenne 34◦ (SD 9,3). Un corset plâtré de déflexion a été réalisé pour une ou deux périodes consécutives de 2 mois avec relais immédiat par corset, soit bivalve anti-cyphose soit Milwaukee, maintenu jusqu’à maturité squelettique et la fin de croissance avérée. Résultats Dans la cohorte générale, au recul maximal, en moyenne 1 an et 5 mois après le sevrage du corset, la cyphose thoracique moyenne atteignait 50◦ , soit une réduction significative de 16◦ (SD 10,8) de la déformation initiale (p < 0,001). Indépendamment de leur maturité osseuse, cette amélioration a été significativement plus marquée chez les filles avec une moyenne de 11◦ de correction supplémentaire que chez les garçons (p < 0,01), alors qu’à l’initiation du traitement l’amplitude de la cyphose thoracique était similaire (p = 0,46). Cette restauration posturale s’est accompagnée d’une restitution partielle de la hauteur du segment antérieur des vertèbres dystrophiques, dont l’IDO a régressé de 17◦ (SD 9,36), soit une correction moyenne de 50 % de la déformation 63 initiale. En revanche, le traitement n’a pas eu d’impact positif sur les courbures secondaires, cervicales et lombaires. Discussion Le traitement orthopédique de l’HCTS de Scheuermann en cours de croissance, comportant un plâtre de déflexion suivi de corsets maintenus jusqu’à maturité squelettique, s’accompagne d’un remodelage de la cunéiformisation des vertèbres dystrophiques garant d’une réduction durable de l’hypercyphose thoracique. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.149 198 Prédiction des paramètres EFR par reconstructions 3D de radiographies biplanaires avec volumétrie de la cage thoracique dans la scoliose idiopathique de l’adolescent Houssam Bouloussa ∗ , Claudio Vergari , Raphaël Pietton , Thomas-Xavier Haen , Wafa Skalli , Raphaël Vialle Service de chirurgie orthopédique et réparatrice de l’enfant, hôpital Armand-Trousseau, AP–HP, 26, avenue du Docteur-Arnold-Netter, 75012 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (H. Bouloussa) Introduction La scoliose idiopathique de l’adolescent à courbure thoracique supérieure à 50 degrés peut provoquer une insuffisance respiratoire à long terme. Les explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) sont cruciales dans le bilan préopératoire. Elles précisent le pronostic respiratoire postopératoire immédiat. L’analyse de la littérature montre une forte corrélation entre plusieurs paramètres rachidiens et de la cage thoracique avec les EFR préopératoires par des examens irradiants (scanner) ou techniquement complexes (IRM dynamique). Cependant, peu d’études ont montré une corrélation entre le volume de la cage thoracique (VCT) dans la scoliose thoracique sévère et les EFR préopératoires. Nous avons évalué la relation entre les paramètres structuraux (rachis et cage thoracique) obtenus par radiographie biplanaire et les EFR. Patients et méthode Vingt et un patients présentant une scoliose thoracique (> 50◦ ) nécessitant une correction chirurgicale ont été inclus prospectivement. Tous les patients ont effectué leurs EFR ainsi qu’une acquisition de radiographie biplanaire à basse dose. Nous avons obtenu les paramètres suivants - capacité vitale forcée (CVF), capacité vitale lente (CVL), volume résiduel (VR), capacité pulmonaire totale (CPT), volume expiratoire maximal à la première seconde (VEMS) et le ratio VEMS CVF. Nous avons déterminé le volume de la cage thoracique (VCT), la gibbosité maximale (GM), l’index de pénétration rachidienne (IPR), la rotation vertébrale apicale (RVA), l’angle de Cobb thoracique frontal, l’index de torsion (IT), la cyphose thoracique T1–T12 et T4–T12. Toutes les données ont été analysées par le coefficient de corrélation de Spearman. Résultats Dans cette cohorte préliminaire, VCT était corrélé à CPT (r = 0,68, p < 0,001), CVF (r = 0,75, p < 0,0002) et CVL (r = 0,71, p = 0,0003) mais pas à VEMS CVF (r = −0,28, p = 0,0224) ni à VR (r = 0,44, p = 0,06). GM, IPR, RVA, l’angle de Cobb, IT, ainsi que la cyphose T1–12 et T4–T12 n’étaient corrélés à aucun paramètre EFR. Discussion La radiographie biplanaire à basse dose pourrait fournir une évaluation préopératoire musculosquelettique et respiratoire dans la chirurgie de la scoliose. Cette approche renseigne sur l’équilibre sagittal du rachis, la déformation, ainsi que la fonction respiratoire avec une irradiation minimale. Conclusion Le volume de la cage thoracique a une valeur prédictive élevée des paramètres EFR et sa mesure pourrait être utile aux patients physiquement ou mentalement inaptes aux EFR. G Model 64 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.150 199 Fracture du rachis thoracique et lombaire chez le sujet de moins de 18 ans : évolution dans le plan frontal et sagittal Audrey Angelliaume ∗ , Louis Boissière , Jérôme Sales De Gauzy , Yan Lefèvre Service de chirurgie infantile, 1er étage, hôpital des enfants, CHU Pellegrin, 33076 Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Angelliaume) Introduction Les fractures du rachis thoracolombaire sont rares en pédiatrie, moins de 4 % des fractures de l’enfant. L’importance du remodelage osseux dans la population pédiatrique fait du traitement conservateur le gold standard. Cependant, l’existence de scolioses post-traumatiques fait débat. Le but de notre étude est de savoir s’il y a plus de déformations rachidiennes dans le plan frontal après une ou plusieurs fractures du rachis thoracolombaire. L’équilibre sagittal a également été analysé afin de rechercher un déséquilibre post-traumatique et les mécanismes de compensation mis en jeu chez ces jeunes patients au rachis encore très souple. Patients et méthode Une étude multicentrique rétrospective a été menée entre 1996 et 2014. Quarante-huit patients ont été inclus, soit 84 vertèbres. L’âge moyen au moment de l’inclusion était de 12,3 ans. Le suivi moyen a été de 50 mois. Un ensemble de mesures radiographiques ont été effectuées sur des clichés de rachis entier de face et de profil au moment de la fracture et au dernier suivi permettant de quantifier les courbures régionales rachidiennes, la déformation du corps vertébral, l’équilibre sagittal et les paramètres pelviens. Résultats En fin de suivi, 11 patients ont développé une scoliose soit 23 %. Les facteurs de risque identifiés sont un stade de Risser supérieur ou égal à 3, une fracture lombaire et ou une fracture unique. Dans le plan sagittal, on ne déplore aucun déséquilibre sagittal malgré la persistance, en fin de suivi, de 8 et 9◦ de cyphose locale, respectivement, en thoracique et en lombaire. On ne retrouve pas de modification de la C7 plumbline ni des paramètres pelviens entre le début et la fin de l’étude. Conclusion Les fractures du rachis thoracolombaires chez l’enfant et l’adolescent sont un facteur de risque de scoliose. Par ailleurs, l’extrême souplesse du rachis du sujet jeune permet de compenser la cyphose locale post-traumatique dans le plan sagittal à la fois grâce au remodelage osseux mais également dans les structures adjacentes. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.151 200 étude rétrospective multicentrique propose d’analyser le complexe lombo-pelvi-fémoral chez les enfants achondroplases. Matériel et méthode Dix-neuf dossiers (10 filles et 9 garçons) d’âge moyen 9 ans, ayant eu au moins un cliché de rachis entier de profil, comprenant les conduits auditifs externes et les têtes fémorales, ont été analysés. Deux groupes ont été séparés en fonction de l’existence ou non d’un wedging vertebral. Les paramètres anatomiques et positionnels décrits par Duval-Beaupère étaient mesurés. La posture pelvienne était évaluée par l’angle pelvi-fémoral, et le sacrum décrit par l’angle sacro-coccygien, l’angle S1 supérieur et l’angle S2 inférieur. Une analyse statistique des corrélations était effectuée, en fonction du sexe, de l’âge et de l’existence ou non d’un wedging. Résultats On retrouve une incidence plus faible que chez les patients sains du même âge, une antéversion du bassin et une hyperlordose lombaire. Au cours de la croissance, on ne retrouve pas l’augmentation de l’incidence décrite chez les enfants sains. Par contre, la lordose augmente de façon significative après 1 an et l’antéversion du bassin après 10 ans. Il n’existe pas de différence significative en fonction du sexe. On retrouve une différence significative entre les groupes avec et sans wedging pour l’angle pelvi-fémoral. Il existe une lordose du secteur S1S2 responsable de la forme en S caractéristique et de l’horizontalisation du sacrum. Discussion On retrouve les corrélations entre les paramètres spino-pelviens, et on constate que l’adaptation au déséquilibre de l’équilibre sagittal s’effectue comme chez les sujets sains par une adaptation de la version pelvienne. L’antéversion augmentée et la version pelvienne faible sont probablement d’origine anatomique intra-pelvienne O. L’enfant achondroplase est capable de trouver dans ses hanches la réserve de mobilité pour restituer les valeurs adaptées des paramètres rachidiens en cas de perturbation de l’équilibre sagittal au-dessus du bassin. L’existence d’une corrélation forte entre incidence et pente sacrée plaide également pour l’origine anatomique plutôt que pour des rétractions périarticulaires. Conclusion Les modifications sagittales chez l’achondroplase portent principalement sur l’architecture sacrée et l’incidence pelvienne. Ces modifications structurales se répercutent sur les corrélations entre paramètres spino-pelviens. L’équilibre économique de l’achondroplase n’est probablement pas le même que celui des sujets sains, nécessitant la création et l’utilisation d’outils d‘analyse spécifiques de l’achondroplasie. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.152 201 Le traitement par plâtre élongation, dérotation, flexion (EDF) sous anesthésie générale associée à l’administration de curare améliore les résultats chez les patients porteurs d’une scoliose juvénile – résultats préliminaires Le complexe lombo-pelvi-fémoral de l’enfant achondroplase Federico Canavese ∗ , Marie Rousset , Antoine Samba , Bruno Pereira , Mounira Mansour , Alain Dimeglio , Jean Dubousset Service de chirurgie infantile, CHU Estaing, 1, place Lucie-et-Raymond-Aubrac, 63003 Clermont-Ferrand, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : canavese [email protected] (F. Canavese) Introduction L’achondroplasie est la plus fréquente des maladies osseuses constitutionnelles pour laquelle on décrit habituellement une hyperlordose lombaire compensatoire d’un flexum de hanche dont l’origine n’est pas clairement définie. Cette Introduction Le traitement de la scoliose juvénile (SJ) reste un défi pour l’orthopédiste infantile. Le plâtre élongation, dérotation, flexion (EDF) est basé sur un concept de correction de la déformation rachidienne dans les trois plans de l’espace. L’objectif principal de cette étude était de mesurer, sur les radiographies standard, les Eva Polirsztok ∗ , Jean-louis Tassin , Jérôme Sales De Gauzy , Franck Launay , Pierre Journeau 56, cours Léopold, 54000 Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (E. Polirsztok) G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx changements obtenus chez des patients < 10 ans avec une SJ traitée par plâtre EDF. L’objectif secondaire était d’évaluer l’efficacité du plâtre EDF, réalisé sous anesthésie générale (AG) associée à l’administration de curare, sur la courbe de correction radiologique de la déformation scoliotique. Matériel d’étude clinique Quarante-quatre patients avec un diagnostic positif de SJ ont été inclus dans cette étude rétrospective comparative. Matériel Trois groupes de patients ont été identifiés + groupe 1 – plâtre EDF sans AG + groupe 2 – plâtre EDF sous AG, sans l’administration de curare + groupe 3 – plâtre EDF sous AG, avec administration de curare. Tous les patients ont été traités par une série de deux plâtres EDF successifs d’une durée de deux mois et demi chacun. Toutes les mesures radiologiques ont été effectuées sur des radiographies standard de la colonne vertébrale en totalité. L’angle de Cobb, l’angle de Mehta et le grade de rotation vertébrale selon Nash et Moe ont été mesurés avant et après la mise en place du plâtre EDF, et à 6, 12 et 24 mois après l’ablation du dernier corset plâtré. L’analyse statistique a été effectuée par un bio-statisticien (tests en fonction des variables étudiées). Résultats Le groupe 1 était constitué de 18 patients (15 filles), le groupe 2 de 12 patients (10 filles) et le groupe 3 de 14 patients (9 filles). La série de plâtres EDF réalisés sous AG et curare était plus efficace en ce qui concerne la correction initiale et réduisait l’importance de la courbe de progression de la déformation scoliotique. L’angle de Metha et le grade de rotation vertébrale étaient amélioré significativement dans tous les groupes de patients traités selon les principes de la technique EDF. Six patients du groupe 1 (6/18–33,3 %), 3 patients du groupe 2 (3/12–25 %) et 2 patients du groupe 3 (2/14–15 %) ont nécessité un traitement chirurgical. Discussion Le plâtre EDF permet de contrôler l’évolution de la SJ dans le plan frontal (angle de Cobb) et dans le plan transversal (angle de Metha et rotation vertébrale). Conclusion Le corset EDF réalisé sous AG avec administration de curare permet une meilleure correction initiale de la déformation scoliotique ainsi qu’un meilleur contrôle de la déformation à 24 mois. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.153 202 Variation d’orientation des processus articulaires du rachis cervical chez l’enfant Sébastien Pesenti ∗ , Benjamin Blondel , Émilie Peltier , Kathia Chaumoître , Michel Panuel , Jean Luc Jouve Orthopédie pédiatrique, Timone-enfants, 13005 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Pesenti) Introduction Les processus articulaires sont des éléments primordiaux pour la stabilité et la mobilité du rachis cervical. Au cours de la croissance, l’orientation des processus articulaires varie progressivement pour devenir de plus en plus vertical. La superposition des processus articulaires ainsi inclinés renforce la stabilité cervicale en agissant comme un frein mécanique lors des mouvements de flexion et d’extension. L’objectif de cette étude était de démontrer et de quantifier l’augmentation de l’inclinaison des processus articulaires cervicaux au cours de la croissance. Patients et méthode Une étude de cohorte a été réalisée à partir d’IRM cervicales en séquence T1 flash 2D. 90 enfants âgés de 0 à 18 ans ont été inclus. Pour chaque vertèbre de C3 à C7, l’angle d’orientation (AO) des processus articulaires cervicaux a été mesuré. L’AO était défini comme étant l’angle formé par la facette articulaire supérieure et l’axe du corps vertébral. Résultats Pour l’ensemble de la population, il existait une corrélation significative entre l’âge et l’augmentation de l’AO. L’AO de 65 C3 était le plus élevé, variant de 34 à 65◦ au cours de la croissance. L’AO de C5 était le plus faible, variant de 23 à 62◦ au cours de la croissance. L’AO de C3 était significativement plus élevé que celui de C5 (52,8 vs 43,4, p < 0,001). Chez les filles, l’AO augmentait jusqu’à l’âge de 8 ans alors que chez les garçons l’augmentation se poursuivait jusqu’à l’âge de 10 ans. Les valeurs moyennes n’étaient pas plus élevées pour les garçons que pour les filles. Discussion Cette étude démontre la corrélation positive entre l’âge et l’orientation des processus articulaires cervicaux ainsi que la cinétique de variation différente selon le sexe et le niveau vertébral. La faible obliquité du processus articulaire de C5 est une condition nécessaire pour assurer une grande mobilité en flexion et en extension. À l’inverse, la forte obliquité de C3 reflète le rôle de frein mécanique des processus articulaires au jeune âge, compensant ainsi l’immaturité du système musculaire. Pour mieux comprendre le fonctionnement physiologique des processus articulaires et leur comportement biomécanique lors d’un traumatisme, la création d’un modèle numérique intégrant les résultats de cette étude serait nécessaire. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.154 203 Évolution cinématique et cinétique du rachis au cours de la période de croissance Sébastien Pesenti ∗ , Vincent Pomero , Benjamin Blondel , Emilie Peltier , Elke Viehweger , Jean-Luc Jouve Plateforme d’évaluation de la motricité, Timone-enfants, 13005 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Pesenti) Introduction Parmi les nombreuses modifications anatomiques et posturales se produisant dans l’enfance, l’adaptation du rachis semble être essentielle dans l’acquisition de la bipédie. Le but de notre étude était de décrire l’évolution de l’équilibre rachidien lors de l’acquisition de la marche pendant l’enfance à l’aide des outils d’analyse du mouvement. Patients et méthode Trente-six enfants sains âgés de 3 à 16 ans ont été inclus dans cette étude. L’analyse du mouvement était effectuée sur un essai de marche de 9 m. Différents paramètres cinématiques étaient enregistrés et analysés comme l’angle thoracique (AT), l’angle lombaire (AL) et le sagittal vertical axis (SVA). Les paramètres cinétiques étudiés étaient les moments (Nm kg) aux charnières thoracolombaire et lombosacrée. Résultats L’AT et l’AL n’étaient pas statistiquement corrélés à l’âge (p = 0,32 et p = 0,41). Le SVA augmentait significativement avec l’âge (p < 0,001). Il existait une corrélation positive significative entre les moments de flexion-extension à la charnière lombosacrée et l’âge (p = 0,003), signifiant que les contraintes mécaniques dans le plan sagittal augmentaient avec l’âge. Il existait une corrélation négative significative entre les moments de torsion aux charnières thoracolombaire et lombosacrée et l’âge (p = 0,0002 et p = 0,0006), signifiant que les contraintes mécaniques dans le plan transversal aux charnières thoracolombaire et lombosacrée diminuent avec l’âge. Discussion Peu d’auteurs ont étudié l’évolution dynamique du rachis pendant la croissance en analyse du mouvement. Ces résultats montrent que l’acquisition des courbures rachidiennes est une caractéristique morphologique très précoce, apparaissant avant l’âge de 3 ans. L’analyse cinétique montre qu’avec l’âge, il existe une diminution des contraintes en torsion alors que les contrainte dans le plan sagittal augmentent. Ces changements de la biomécanique rachidienne s’expliquent par le rôle majeur du tronc dans l’acquisition de la bipédie, permettant la stabilisation de la posture malgré l’immaturité des membres inférieurs. Secondairement, ces contraintes vont changer et s’appliquer dans le plan sagittal. G Model 66 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.155 même pendant une activité sportive, additionnant ainsi les facteurs protecteurs. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.156 Mardi 10 novembre 2015 de 16 h 00 à 18 h 00, salle 351 Communications particulières thème de l’année : union/formation – Modérateurs 205 Quels sont les facteurs influençant le burnout chez les chirurgiens orthopédistes ? Anne Garcia ∗ , Sylvain Steinmetz , Jules Chauveau , Ian Cromec , Philippe Zermatten , Yvan Arlettaz Réseau santé Valais, 1950 Sion, Suisse ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Garcia) Introduction En constante croissance, le burnout (BO) fait de plus en plus de victimes. Sa symptomatologie et encore plus les facteurs l’influençant sont difficilement identifiables. Notre objectif est de définir les facteurs protecteurs et aggravants pouvant influencer le burnout. Méthode Cent cinquante-deux chirurgiens orthopédistes en cours d’exercice ont été inclus anonymement par email (SurveyMonkey) pour connaître leur niveau de burnout grâce à un test validé (Maslach Burnout Inventory). Il consiste en 22 questions comprenant 3 dimensions – la dimension d’EE (épuisement émotionnel), celui de DP (dépersonnalisation) et celui de LPA (perte d’accomplissement personnel). Le degré de burnout est bas lorsque le répondant présente un score élevé d’une des 3 dimensions, le degré est moyen si 2 dimensions sont affectées, et le BO est dit sévère si les 3 dimensions sont touchées. Le second questionnaire regroupait un ensemble de questions concernant la vie personnelle et professionnelle pour retrouver des facteurs protecteurs ou aggravants. Résultats Dans notre population en grande majorité masculine, d’âge médian 50 ans, le statut marital et la pratique d’une activité sportive semblent être les facteurs protecteurs prédominants. Le nombre d’opérations annuelles, le nombre d’heures travaillées par semaine, le type d’activité (universitaire ou privé), et l’expérience par l’âge n’influencent pas la survenue d’un BO. Comme facteur aggravant, nous avons relevé l’absence de relation en dehors du milieu de travail et l’évolution dans un environnement de compétition. Commentaires La charge administrative représente pour 50 % des sondés la part de l’activité la plus fatigante devant les gardes. Par ailleurs, 80 % de notre population dit ressentir une pression administrative forte. Ces données nous laissent à penser qu’un stress important provenant d’une partie de cette activité repose sur les chirurgiens. L’administratif n’étant pas une tâche spécifique à la chirurgie, il peut sembler dommageable de créer un facteur de stress inutile dans l’activité des chirurgiens. Cela nous fait soulever l’hypothèse que ce n’est pas la quantité, ni même la durée du travail qui favorise le BO mais le type de tâches. Nous avons établi un lien entre la pratique d’un sport et la plus faible susceptibilité au BO. Ce lien prouve que chaque individu a la possibilité de combattre le stress à condition qu’on lui donne le temps et les outils nécessaires. Conclusions Certains facteurs sociaux sont identifiés comme susceptibles de diminuer le BO, une meilleure disponibilité pourrait permettre de développer les relations en dehors du travail voire 206 Contentieux – comment apprendre à répondre à un patient mécontent ? Comment le transmettre ? Laurent Obert ∗ , Patrick Garbuio Boulevard Fleming, 25030 Besançon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L. Obert) Introduction Nous présentons l’analyse des contentieux sur une année dans un service universitaire. Matériel et méthode Le service regroupe un service d’orthopédie et de chirurgie plastique, 20 chirurgiens, 2 sites. Il comporte un service d’accueil des blessés (filière courte), le flux de patients est de 17 500 blessés par an aux urgences et 5000 patients dans le service d’hospitalisation qui comprend une unité de polytraumatisés, une unité de blessés légers, une unité d’orthopédie et une unité d’infections ostéoarticulaires. Ont été appelées « contentieux » toutes lettres de mécontentement reçues par l’administration ou par le chef de service aboutissant ou non à une demande à la CRCI ou une plainte juridique. Résultats Trente-quatre lettres ont été reçues en une année, il existait un procès et 2CRCI (à cette date). Vingt et une lettres comportaient un mécontentement lié à la prise en charge aux urgences (0,0012 %). Treize lettres concernent une hospitalisation (0,0026 %). L’analyse du problème permet de mettre en évidence qu’il existe un tiers de patients malhonnêtes, un tiers de patients mécontents des suites où l’analyse du problème a été réalisée dans l’équipe et un tiers de patients qui présentent une complication. L’analyse des réponses du chef de service et de l’administration ont été faites auprès des internes et une discussion s’en est suivie cas par cas. L’analyse des lettres des patients est instructive et permet de mettre en lumière trois choses. Discussion Si les staffs journaliers et hebdomadaires sont un outil de travail assimilé par les équipes, il n’y a pas de formation à la gestion des lettres de plaintes ou de mécontentement. Les chefs de service reçoivent les lettres et doivent répondre à leur administration mais aucune formation n’a été mise en place pour cette problématique. Grâce à ce travail nous avons appris 3 choses : – l’existence d’une filière courte au niveau de l’accueil des urgences pour les blessés avec implication des orthopédistes permet d’avoir un taux de plaintes et de mécontentement extrêmement bas. Cependant, il est difficile d’être exhaustif car un certain nombre de patients peuvent changer de lieu de traitement sans qu’ils s’en plaignent ; – il est très important au sein d’une équipe de montrer en transparence à nos jeunes collègues qu’il est possible de recevoir une lettre sans qu’elle soit forcément destructrice et l’analyse des problèmes en amont et autour de la prise en charge des patients, est formatrice. Ce type d’analyses peut rentrer dans le cadre d’EPP ou de RMM mais il faut le formaliser et l’institutionnaliser ; – toutes les lettres de patients et toutes les plaintes ne concernent pas une erreur, une faute ou une complication puisque dans notre expérience, malgré le taux faible de récriminations, un tiers des patients est malhonnête. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.157 G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 207 Gestion de l’information du patient dans le cadre de l’urgence traumatologique différée Maxime Lefevre ∗ , Vincent Seivert , Florent Galliot , Colin Piessat , Henry Coudane Chirurgie traumatologique et arthroscopique de l’appareil locomoteur, hôpital Central, CHU de Nancy, Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Lefevre) Introduction Dans le cadre de la traumatologie différée les patients disposent d’une information restreinte pour apporter leur consentement à une prise en charge chirurgicale. Selon la loi du 4 mars 2002, le consentement du patient doit être recherché et ne peut être apporté qu’après une information claire, loyale et appropriée. En théorie seules l’urgence, l’impossibilité d’informer ou le refus du patient d’être informé, peuvent en dispenser le praticien. La traumatologie isolée d’un membre peut relever souvent d’une urgence différée. Est-ce que cette période préopératoire doit faire l’objet d’une information et d’un délai de réflexion au même titre que la chirurgie orthopédique réglée ? Nous avons voulu évaluer si les informations apportées par le chirurgien à son patient avaient une influence sur le choix de la prise en charge afin d’aider le chirurgien à cibler son information dans le cadre de l’urgence. L’objectif principal était d’évaluer l’impact, sur le processus décisionnel du patient, de l’information reçue en préopératoire. Les objectifs secondaires étaient l’évaluation du taux de satisfaction des patients quant à l’information reçue, du taux d’information complémentaire nécessaire, de la demande d’un délai de réflexion et la reproductibilité des réponses apportées en postopératoire. Patients et méthode Cette étude prospective observationnelle réalisée du 01/12/13 au 01/09/14, a inclus tous les patients acceptant de répondre à cette étude et relevant d’un traitement chirurgical pour une urgence traumatologique avec une prise en charge différée (au moins 24 heures). Les patients répondaient à deux questionnaires (un après la consultation d’urgence et un à la première consultation de contrôle). Résultats Sur les 115 patients inclus, 107 ont accepté de répondre au questionnaire. Trente-deux patients relevaient d’une prise en charge dans les suites d’un accident de travail. La traumatologie du membre inférieur représentait 54 % de l’effectif. Pour 92 % des patients, l’information reçue en préopératoire ne modifie pas leur choix de prise en charge. Quatre-vingt-quinze pour cent des patients étaient satisfaits de l’information reçue à la phase préopératoire. Cependant, au questionnaire de contrôle 21 % nécessitaient un complément d’information sur la prise en charge et ses suites. Le taux de reproductibilité de l’information en postopératoire est de 67 %. Un seul patient a demandé un délai de réflexion spécifique et prolongé avant de donner son consentement à une intervention. Le délai moyen d’attente avant l’intervention était de 2,8 jours. Discussion La chirurgie traumatologique différée doit relever d’une prise en charge spécifique en ce qui concerne l’information médicale. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.158 208 Intercepter les erreurs médicamenteuses en chirurgie orthopédique Romain Dayan , Maxence Dellerue , Mathieu Ferry , Francis Fauvelle , Pascal Guillon ∗ Service de pharmacie, GHI Le Raincy-Montfermeil, 10, rue du Général-Leclerc, 93370 Montfermeil, France 67 ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Guillon) Introduction En 2015, les séjours en chirurgie orthopédique sont caractérisés par une moyenne d’âge de plus en plus élevée. Ces patients souvent polypathologiques ont au moment de leur hospitalisation un traitement personnel comportant plusieurs types de médicaments. Des erreurs de prescriptions liées à l’étape de transmission des informations entre professionnels peuvent survenir lors de l’admission du patient. Le but de cette étude est de montrer l’intérêt d’une conciliation du traitement médicamenteux (CTM) dans un service d’orthopédie. La CTM se définit comme un processus garantissant la continuité des soins par la reprise des traitements dans toute nouvelle prescription. Patients et méthode Il s’agit d’une étude prospective menée entre janvier et mars 2015 au centre hospitalier de Montfermeil. Tous les patients de plus de 65 ans hospitalisés en orthopédie, étaient inclus et bénéficiaient d’une CTM (durée du séjour supérieure à 6 jours). Ce processus mené par un pharmacien hospitalier, consiste à rechercher la liste exhaustive des médicaments pris par le patient (informations récupérées auprès de la famille, médecins et ou pharmacien de ville) et à la comparer à la prescription rédigée lors de l’admission. Le nombre et la nature des divergences non intentionnelles (DNI) entre les deux documents, discutées en temps réel avec un chirurgien, ont été analysés. Résultats Quarante-cinq patients ont été inclus (17 hommes, 28 femmes, âge moyen 77 ans). On retrouvait 17 admissions programmées contre 28 issues des urgences. La CTM a permis de récupérer 8 des 11 ordonnances manquantes à l’admission. Les patients prenaient en moyenne 7 médicaments avant l’admission. Nous avons observé 29 DNI (38 % des patients comptant au moins une DNI) – 12 omissions, 11 erreurs de dosage, 4 erreurs de posologie et 2 erreurs de principe actif. Ces DNI concernaient majoritairement des traitements à visée cardiovasculaire (45 %) ou actifs sur le système nerveux central (24 %). À l’issue de la CTM, 72 % des DNI observées ont pu être corrigées. Le temps moyen passé pour une CTM est de 28 minutes. Discussion/conclusion Les DNI observées concernaient des traitements à fort potentiel iatrogène, relevant de classes thérapeutiques insuffisamment maîtrisées par les orthopédistes. Les patients âgés, polymédiqués, admis via les urgences sont particulièrement à risque d’erreur dans la transmission des informations entre la ville et l’hôpital. Ils doivent être les premiers bénéficiaires de la CTM dans une démarche de gestion des risques associés aux soins. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.159 209 Évaluation de l’impact de l’humidité résiduelle dans les plateaux opératoires après stérilisation Camille Fayard ∗ , Éric Montbarbon , Christophe Lambert , Marion Levast 49, avenue du Grand-Port, Aix-les-Bains, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Fayard) L’air et les poussières ambiantes sont porteurs de germes. Après stérilisation, l’air traverse les emballages dont le contenu demeure stérile jusqu’à une date limite d’utilisation. Lorsqu’une composition stérile présente des traces d’humidité, un risque potentiel de re-contamination est suspecté. Cette re-contamination pourrait survenir pendant le stockage et jusqu’à l’utilisation. Notre étude a pour objectif d’évaluer l’impact de l’humidité résiduelle dans les plateaux opératoires après stérilisation. L’étude a porté sur 2 séries de 6 compositions permettant de comparer 2 types d’emballages – conteneur et non tissé. Les 6 compositions étudiées contenaient chacune 15 supports en céramique favorisant l’adhésion des G Model 68 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx micro-organismes. Après stérilisation (135 ◦ C–18 minutes) dans un cycle privé de phase de séchage afin d’obtenir de l’eau résiduelle, les compostions sont stockées dans des conditions défavorables. L’eau résiduelle et les céramiques ont été récupérées de façon aseptique et mises en culture à 35A1 ◦ C pendant 14 jours. Des témoins positifs, constitués d’emballages perforés ont été réalisés en parallèle. Chaque série a été répétée 5 fois pour évaluer la contamination après 0, 1, 3, 7 et 14 jours de stockage. Sur 210 tubes ensemencés, et ceci quel que soit le type d’emballage, aucune contamination n’a pu être révélée. Cette 1re étude sur le sujet montre qu’en présence d’eau résiduelle, la conservation de l’état stérile est maintenue pendant 14 jours dans les plateaux opératoires emballés en conteneur et en double emballage non-tissé. Ces résultats apportent les premiers éléments de réponse sur l’utilisation possible des compositions humides. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.160 210 Prise en charge des morsures dans le cadre d’une évaluation des pratiques professionnelles Sybille Facca ∗ , Alexandre Koutsomanis , Philippe Liverneaux , Cyril Boeri , Nicolas Levebvre 10, avenue Baumann, 67400 Illkirch, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Facca) Introduction Les morsures sont fréquentes dans un service d’accueil des urgences. Mais la profondeur, l’animal mordeur, la chronologie par rapport à la morsure initiale varient ainsi que la prise en charge. La prise en charge est multidisciplinaire et médicochirurgicale. L’objectif de cette étude était de mettre au point un chemin clinique via une évaluation des nos pratiques professionnelles (EPP) conformément aux recommandations de l’HAS. Patients Deux groupes de 30 patients victimes de morsures ont été étudiés à 9 mois d’intervalle. Méthodes Une grille d’audit comportant 15 items, selon les recommandations de l’HAS a été créée et a permis d’analyser un premier groupe de 30 patients. Un premier chemin clinique a été édité et diffusé sur un réseau interne accessible aux praticiens. Un second groupe de 30 patients a été analysés avec la même grille 9 mois plus tard. Résultats Plusieurs items ont été statistiquement améliorés entre la première et la seconde analyse de dossiers. Notamment, la prescription d’antibiotiques n’était plus systématique, le contrôle de l’antibiogramme fait plus fréquemment et les indications-critères d’exploration au bloc opératoires plus clairs. Discussion La prise en charge des morsures n’était pas homogène entre les praticiens (déclaration antirabique, variations sur les indications des prélèvements bactériologiques, la prescription d’antibiotiques et la chirurgie. . .). Cette EPP a permis la rencontre de plusieurs disciplines chirurgicales et médicales (anesthésistes, infectiologues) et d’uniformiser nos pratiques. Conclusion Un chemin clinique simple et consensuel a pu être établi au terme de cette EPP et diffusé à tous les sites d’urgence d’un même CHU. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme), (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association), (versement par une firme à une association), (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.161 211 Hernies discales lombaires – quelle organisation pour passer de la chirurgie classique à la chirurgie ambulatoire et premiers résultats. Passer de l’hospitalisation classique à la chirurgie Véronique Asselineau Molina ∗ , Charles Court , César Vincent , Olivier Gagey 80 ter, avenue de Fontainebleau, 94270 Le Kremlin-Bicêtre, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (V. Asselineau Molina) Aux États-Unis, la première hernie discale lombaire en ambulatoire remonte à 1985. En France, en 2013, il n’y a eu que 44 hernies discales opérées en chirurgie ambulatoire. Dans notre établissement, nous avons travaillé à la réalisation de cette intervention en chirurgie ambulatoire. Nous opérons dans une unité de chirurgie ambulatoire satellite dans laquelle il n’y avait jamais eu de chirurgie du rachis. Il a donc fallu former le personnel et écrire le chemin clinique pour cette nouvelle intervention en ambulatoire. Cette formation des infirmiers et aides soignants s’est faite en plusieurs étapes. En premier lieu, un cours sur la hernie discale comprenant les étapes chirurgicales, la surveillance et les complications postopératoires. Puis deux séances pratiques consacrées à l’installation du patient en position genu pectorale, l’une au moment de la formation, la deuxième quelques jours avant la première hernie discale. Enfin, les kinésithérapeutes ont formé le personnel soignant au premier lever postopératoire. Il y a eu 20 patients opérés en chirurgie ambulatoire. La moyenne d’âge est de 42 ans. Il s’agissait de hernies discales ne nécessitant pas de laminectomie. Il y a eu un échec avec une hospitalisation d’une nuit chez la première patiente opérée, victime d’un malaise vagal au moment de la sortie. Les 19 autres patients ont été revus avec un recul moyen de 7 mois. Il n’y a eu aucun appel à un médecin en postopératoire ni d’hospitalisation. Tous les patients conseilleraient à un proche la prie en charge en ambulatoire pour une hernie discale. La douleur moyenne était évaluée à 3 en moyenne + il n’y a eu aucune complication postopératoire, aucune reprise chirurgicale. Ces premiers résultats sont encourageants. Ils montrent que l’organisation mise en place a été efficace. Actuellement dans le service, sauf contre-indication, les patients ayant une hernie discale sont opérés en chirurgie ambulatoire. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.162 212 Aide à la classification des fractures du cotyle par segmentation des fragments osseux Mehdi Boudissa ∗ , Matthieu Chabanas , Jérôme Tonetti 48, rue Pierre-Semard, 38000 Grenoble, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Boudissa) Background The classification of acetabular fractures proposed by Letournel and Judet in 1961 is currently the most widely used system although its complexity and a wide variation in the interpretation. Development of CT scans with 2D then 3D reconstructions allow a better comprehension of fracture patterns. Questions purposes We thought that the exopelvic and endopelvic views of a 3D model reconstruction of acetabular fracture which separates each bone fragments by semi-automatic segmentation are sufficient to get a correct classification according to Letournel descriptions. G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx Methods Six orthopedic surgery residents without specific knowledge in acetabular surgery had to classify 23 acetabular fractures using conventional 3D fixed reconstructions. Fractures were presented in an aleatory order for 2 minutes. Participants did not know whether their classification was correct or not. They were instructed that each of the 10 fracture patterns may be used more than once or not at all. They had to do the same 15 days later using our segmented exopelvic and endopelvic 3D reconstructions performed with the non-commercial software itksnap 3.0. This software allowed segmentation of each coxal bony fragment with a specific color. We then compared the number of correct responses from the two sessions and determined whether the use of the new 3D reconstructions exopelvic and endopelvic views influenced correct classification. Improvement in correct classification was assessed using the Mac Nemar test. Statistical analysis was performed using Statview 5.5 (SAS Institute, Cary, NC, USA). If the P-value was lower than the chosen alpha value of 0.05, the difference was considered significant. Results We found a significant improvement in classifying acetabular fractures with the new 3D reconstructions (81 ± 2% versus 52 ± 7%, P < 0.001). The improvement was better for simple patterns (100% versus 47%, P < 0.0001) than for associated patterns (75% versus 53%, P < 0.001) with our 3D specific reconstructions. Conclusion The use of computed tomography image segmentation which separates each bone fragments is an effective tool for orthopedic resident education and training in acetabular fracture classification. This study supports a wider use of such imaging technology in clinical practice. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.163 213 Le simulateur d’arthroscopie pour les internes en orthopédie – étude préliminaire François Loisel ∗ , Julien Boudard , Thomas Rondot , Julien Uhring , Séverin Rochet , Laurent Obert Service de chirurgie orthopédique, traumatologique, plastique et reconstructrice, SOS main, 3, boulevard Alexandre-Fleming, 25030 Besançon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : francois [email protected] (F. Loisel) Introduction La formation des internes en chirurgie orthopédique est en constante mutation. Cette évolution intéresse autant l’apprentissage de la théorie (e-learning, e-congrès) que celle de la pratique chirurgicale (simulateur d’arthroscopie). Ce travail a pour but d’évaluer les performances d’une population d’internes en orthopédie sur simulateur d’arthroscopie. Patients et méthode Huit internes en orthopédie, de sex-ratio 1 F/4 H, tous droitiers, et d’âge moyen 28 ans (26–29) devaient réaliser les 9 premiers exercices d’un simulateur d’arthroscopie d’épaule ARTHRO MentorTM Symbionix à une semaine d’intervalle pendant un minimum de 4 semaines. Quatre internes avaient déjà manipulé au moins une fois le simulateur, de manière libre, 2 mois avant la réalisation de l’étude. Les différentes performances ont été collectées associées aux conditions de réalisation des exercices (repos de garde). Un questionnaire a été rempli par les participants concernant le réalisme et la qualité du simulateur. Résultats Tous les internes amélioraient leurs performances au cours du temps. Il existait une différence significative entre les 2 groupes d’internes – ceux ayant déjà utilisés le simulateur avaient des résultats significativement meilleurs, du début jusqu’à la fin de l’étude. Il n’y avait pas de différence significative entre les sessions réalisées reposée et celles le lendemain d’une garde. Il n’y avait pas de différence significative entre les hommes et les femmes. Les internes interrogées recommandaient le simulateur d’arthroscopie 69 à 87,5 % même si seulement 50 % souhaiteraient rendre cette formation obligatoire. Le simulateur obtenait les meilleurs résultats en matière de réalisme en ce qui concerne l’anatomie de l’épaule et la navigation. Discussion Cette étude préliminaire est basée sur un faible nombre d’internes pendant une courte période d’évaluation. Cependant, la validité de l’apprentissage de l’arthroscopie sur simulateur est rapportée par une littérature récente et de plus en plus riche. Même si le simulateur ne peut remplacer la pratique sur cadavre ou sur de vrais patients au bloc opératoire, cet outil permet l’amélioration de l’habileté des internes, sans risque, avec une évaluation objective continue. Conclusion Avec l’évolution de l’apprentissage et des « apprentis » dans un contexte de surenchère de progression technologique et de diminution du temps consacré à l’enseignement, le simulateur d’arthroscopie semble être une aide non négligeable à l’apprentissage des gestes de bases et à la compréhension d’une anatomie arthroscopique. La perspective d’avenir de ce travail préliminaire concerne l’évaluation des transferts de compétences entre le simulateur et le bloc opératoire. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.164 214 L’intervention de Latarjet est-elle si à risque ? Analyse d’une courbe d’apprentissage Florence Dauzère ∗ , Trsitan Pollon , Amélie Faraud , Carole Allavena , Pierre Mansat , Nicolas Bonnevialle Hôpital Riquet, 31300 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : fl[email protected] (F. Dauzère) Introduction Bien que la butée selon Latarjet donne des résultats satisfaisants dans le traitement de l’instabilité antérieure de l’épaule, un taux de complications atteignant jusqu’à 25 % a été rapporté dans la littérature récente. L’objectif de cette étude était d’analyser la courbe d’apprentissage et le taux de complication d’une première expérience de la butée. Patients et méthodes De janvier 2009 à décembre 2014, nos 68 premières butées pour instabilité antérieure chronique de l’épaule ont été revues dans une étude rétrospective et monocentrique. La technique opératoire standardisée était scrupuleusement respectée par les différents opérateurs. Les complications postopératoires (cliniques et radiologiques) ont été recensées à partir de l’analyse des dossiers et une évaluation clinique a été réalisée au dernier recul. Résultats Le taux global de complications postopératoire était de 16 % sans amélioration significative avec l’expérience chirurgicale. Ces complications se répartissaient en 7 % d’hématome, 2 % d’atteinte du nerf axillaire et 7 % de douleurs résiduelles postérieures. Aucun hématome n’a nécessité de drainage + l’atteinte sensitive du nerf axillaire a été résolutive spontanément et les douleurs résiduelles postérieures ont cédé à l’ablation des vis au 6e mois. Le temps opératoire moyen et la durée d’hospitalisation était respectivement de 64 min (35–135) et 3 jours (1–4) et diminuait significativement avec l’expérience (p = 0,001 r = −0,37 + p < 0,0001 r = −0,47). Sur l’analyse radiologique, la butée était consolidée et en parfaite position dans 60 % des cas avec une faible influence de l’expérience. Le taux de complications radiologique était de 17 %, incluant 10 % de lyse et 7 % de pseudarthrose de la butée. Les vis étaient débordantes en postérieur de plus de 5 mm dans 15 % des cas. Au recul moyen de 21 mois, aucune récidive d’instabilité n’a été enregistrée. Le score SSV était de 90 %, avec une reprise du sport au même niveau dans 74 % des cas. G Model 70 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx Discussion/conclusion Cette étude confirme que le taux de complication postopératoire après une butée selon Latarjet est élevé. Cependant, ces complications restent mineures et une reprise chirurgicale n’a été nécessaire que dans le cadre de l’ablation des vis (7 %). Après une courbe d’apprentissage brève, le résultat clinique semble satisfaisant et reproductible. Néanmoins, le recul faible de cette étude ne permet pas d’évaluer l’efficacité réelle sur la stabilité de l’épaule et l’évolution radiologique à long terme. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Discussion Malgré l’aspect partiel de notre méthode d’évaluation, la mise en place d’une évaluation des compétences techniques des internes de chirurgie semble nécessaire. Conclusion La population des internes de chirurgie et des chirurgiens séniors apparaît insatisfaite des modalités d’évaluation pratique actuelles. Une évaluation en plusieurs étapes combinant simulateur chirurgical, modèle animal et évaluation sur le patient pourrait être adaptée. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.165 http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.166 215 216 Mise en place d’une évaluation des compétences techniques des internes de chirurgie orthopédique, digestive et ophtalmologique français – étude de faisabilité Place de la chirurgie orthopédique au rôle 2 français de Gao lors de l’opération militaire française Serval au Mali et conséquence pour la formation des nouveaux chirurgiens Jean-Charles Aurégan ∗ , Hadrien Tranchart , Martin Gaillard , Audrey Giocanti-aurégan 192A, rue de Vaugirard, 75015 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-C. Aurégan) Introduction La formation pratique des chirurgiens français est débutée au cours de l’internat et se poursuit en post-internat. Cette formation est essentiellement basée sur le compagnonnage. L’absence d’évaluation systématique des compétences techniques pourrait être un frein au développement de cette formation pratique. La mise en place d’une évaluation systématique des compétences pratiques des internes de chirurgie pourrait permettre de sensibiliser les chirurgiens séniors à l’importance de poursuivre leur investissement dans ce compagnonnage et dans le développement d’autres modes de formation pratique. Objectif L’objectif principal de cette étude était d’évaluer l’intérêt des principaux intervenants (étudiants et chirurgiens séniors) à la mise en place d’une évaluation des compétences techniques des internes de chirurgie. Les objectifs secondaires étaient d’obtenir une cartographie des évaluations actuelles au niveau national, d’évaluer les freins potentiels au développement de ces évaluations ainsi que les modalités pratiques idéales pour trois disciplines chirurgicales différentes – la chirurgie orthopédique et traumatologique, la chirurgie digestive et l’ophtalmologie. Matériel Nous avons réalisé une étude prospective d’évaluation des pratiques et d’opinion sur une population d’internes et de chirurgiens séniors. Méthode Nous avons utilisé le logiciel Survey Monkey afin d’adresser trois questionnaires en ligne à 784 internes, chefs de clinique assistants et praticiens hospitaliers et 119 médecins hospitalo-universitaires. Les questionnaires portaient sur l’état actuel des méthodes d’évaluation au niveau interrégional, l’intérêt de la population sondée pour ces évaluations, les freins potentiels à leur développement et les modalités pratiques semblant les plus pertinentes. Résultats Sur 903 questionnaires envoyés, 355 répondants ont participé (taux de réponse de 39 %). La mise en place d’une évaluation systématique semblait nécessaire dans plus de 90 % des cas et cet avis était équitablement représenté dans les trois spécialités. Plus de 60 % des sondés estimaient que les modalités d’évaluation actuelles n’étaient pas satisfaisantes. La modalité d’évaluation considérée comme idéale était la réalisation d’une intervention sur un patient dans les 3 spécialités. Cette évaluation in vivo était considérée comme applicable dans plus de 80 % des cas, les obstacles éventuels à son développement étant l’anxiété de l’interne, les raisons médicolégales et le manque de critères objectifs. Le rythme idéal de ces évaluations était semestriel. Olivier Barbier ∗ , Brice Malgras , Pierre Pasquier , Didier Ollat , Sylvain Rigal , Gilbert Verser HIA Bégin, service de chirurgie orthopédique, 69, avenue de Paris, 94160 Saint-Mandé, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (O. Barbier) Introduction Le 11 janvier 2013 la France lançait l’opération militaire Serval au Mali suite à la résolution 2085 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Entre janvier et mars 2013, plus de 4000 militaires français ont été engagés en appui de l’armée malienne et des forces africaines. Objectif Le but de notre étude était donc de décrire l’activité chirurgicale du rôle 2 positionné à Gao (Nord Mali) pendant 18 mois (février 2013–août 2014) afin de pouvoir analyser l’activité des chirurgiens orthopédistes déployée dans ce nouveau conflit à la vue de l’enseignement actuel de la chirurgie de guerre. Méthode Tous les patients opérés au cours de l’opération Serval ont été inclus dans une base de données informatisée. Ont été relevés les données démographiques (âge, sexe, statut) des patients et les types d’interventions chirurgicales réalisées (spécialité, mécanisme lésionnel). Résultats Deux cent soixante-huit patients ont été opérés au rôle 2 de Gao, réalisant un total de 296 interventions. Parmi les patients opérés, 40 % était des civils maliens, 24 % étaient des militaires français et 36 % étaient des militaires étrangers. L’activité de chirurgie orthopédique représentait la majorité des interventions chirurgicales réalisées. Le reste était constitué par des actes de chirurgie viscérale (43 %) et de chirurgie spécialisée comme la neurochirurgie, la chirurgie thoracique ou vasculaire. La chirurgie réglée représentait la majorité des interventions (40 %). Les traumatismes liés à la guerre représentaient 22 % des interventions. Discussion Ces chiffres témoignent de l’évolution actuelle des conflits asymétriques avec un nombre réduit de blessés liés à la guerre. D’autre part, les équipes chirurgicales doivent faire face à un large éventail de lésions couvrant l’ensemble de spécialités chirurgicales. Malgré le contexte, la part de la chirurgie dédiée à l’aide médical à la population représentait aussi un part importante de l’activité chirurgicale. À la vue de la diversité et de la technicité des interventions, les chirurgiens orthopédistes doivent avoir une formation spécifique à la chirurgie de guerre couvrant l’ensemble des spécialités chirurgicale tout en conservant leurs compétences spécifiques. En France, en 2007, l’école du Val-de-Grâce (EVDG) avait mis en place un cours avancé de chirurgie en missions extérieures (CACHIRMEX) qui semble à la vue de cette étude répondre correctement aux besoins en fournissant à tous les chirurgiens militaires participant aux opérations extérieures les outils pour prendre en charge un blessé hémorragique grave, le conditionner et permettre son évacuation. G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.167 Mardi 10 novembre 2015 de 16 h 00 à 18 h 00, salle 342 Communications particulières genou – Modérateurs : François-Xavier Gunepin (Lorient), Nicolas Pujol (Le Chesnay) 219 Corrélation entre pente tibiale, laximétrie et lésions méniscales dans les ruptures du ligament croisé antérieur Cécile Toanen ∗ , Mo Saffarini , Guillaume Demey , David Dejour CHU Hôtel-Dieu, 1, place Alexis-Ricordeau, 44000 Nantes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Toanen) Introduction La littérature confirme l’intérêt des mesures laximétriques dans le diagnostic des ruptures du ligament croisé antérieur (LCA). D’autres facteurs influençant ces mesures n’ont pas été évalués. Le but de cette étude est d’évaluer la relation entre la pente tibiale, la laximétrie et les lésions méniscales dans les ruptures du LCA. Patients et méthode Une étude prospective monocentrique de 185 patients opérés d’une rupture du ligament croisé antérieur a été réalisée entre janvier et juillet 2014. Les critères d’inclusion étaient les ruptures du LCA à l’exception des lésions multi-ligamentaires et des lésions du LCA associées à une arthrose. Ont été mesuré la pente tibiale postérieure, la translation tibiale antérieure sur des radiographies de profil en appui monopodal à 20◦ et sur des radiographies dynamiques à 15 kg. Le bilan méniscal de référence était établi au moment de l’intervention. Résultats L’âge opératoire moyen était de 30 ± 10 ans ; 7,6 % des patients avaient une rupture itérative du LCA. La translation tibiale antérieure moyenne était de 3 ± 3 mm en appui monopodal et de 10 ± 4 mm aux radiographies dynamiques. La translation tibiale du genou controlatéral était de 4 ± 3 mm. Le différentiel moyen était de 6 ± 4 mm. La pente tibiale moyenne était de 10,0 ± 3◦ et la pente controlatérale de 9,5 ± 3◦ . Cette différence était significative (Wilcoxon p = 0,001). La valeur de la pente tibiale était corrélée à la translation tibiale antérieure en appui monopodal (Spearman r = 0,35, p < 0,001) et aux radiographies dynamiques (Spearman r = 0,35, p < 0,001). Quarante et un pour cent (n = 75) de lésions méniscales médiales on été retrouvées, 34 % (n = 62) de lésions latérales et 15 % (n = 29) de lésions bilatérales. Une corrélation a été retrouvée entre les lésions méniscales internes et la translation tibiale antérieure aux radiographies dynamiques (Spearman r = 0,22 p = 0,002). Discussion/conclusion La mesure de la pente tibiale confirme les données de la littérature – la pente tibiale est augmentée chez les patients opérés d’une rupture du LCA par rapport à la population normale. Il existe une corrélation nette entre la pente tibiale et la translation tibiale antérieure, à la fois sur les radiographies en appui monopodal, et sur les radiographies dynamiques. La laximétrie est un bon moyen de quantifier la laxité antérieure du genou et peut également être un élément prédictif de lésions méniscales médiales associées. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.168 71 220 Analyse cinématique in vitro du point isométrique à la face latérale du condyle fémoral latéral Marine Ankri ∗ , Frédéric Khiami , Hélène Pillet , Goulven Rochcongar , Thomas Joubert , Philippe Rouch , Patricia Thoreux 66 bis, rue Albert, 75013 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Ankri) Introduction Une rupture du ligament croisé antérieur est responsable d’une laxité antérieure et ou rotatoire plus ou moins marquée. En l’absence de traitement, cette lésion peut avoir des conséquences fonctionnelles (instabilité, perturbation des activités sportives voire quotidiennes) et anatomiques (lésion méniscale ou cartilagineuse). Cependant, la ligamentoplastie peut échouer dans 5 % à 30 % des cas, par récidive de laxité ou défaut de contrôle rotatoire. Les plasties extra-articulaires ou mixtes sont censées contrôler la laxité rotatoire, mais leur positionnement précis sur le condyle fémoral latéral est mal défini. Nous proposons de déterminer le point isométrique condylien fémoral latéral par rapport au tubercule de Gerdy par une étude cinématique in vitro tridimensionnelle. Matériel et méthode Douze genoux cadavériques de sujets de 50 à 75 ans ont été disséqués et testés sur banc d’essai permettant une flexion de 0 à 120◦ par pas de 15◦ . Une paire de radiographies EOS était réalisée pour chaque position. Les pièces étaient ensuite scannographiées et les contours osseux reconstruits avec le logiciel Avizoy permettant leur intégration dans la pseudo-cinématique EOS. Dans chaque position de flexion, la distance entre le tubercule de Gerdy et un nuage de points définis sur la face latérale du condyle fémoral a été calculée à l’aide du logiciel Matlaby, permettant de déterminer le point le plus isométrique par rapport au tubercule de Gerdy. Ce point a été placé dans un repère lié au fémur ayant pour origine le centre de l’insertion du ligament collatéral latéral (LCL), de premier axe antéropostérieur de deuxième axe diaphysaire. Les coordonnées étaient exprimées en pourcentage de la distance entre l’insertion du LCL et le bord postérieur du condyle pour s’affranchir des variations interindividuelles. Résultats Le point le plus isométrique se situe dans un cadran postéro-inférieur, en moyenne à 36 % en arrière et à 41 % sous l’insertion du LCL pour une variation de longueur moyenne de 4,5 %. La zone la plus isométrique est une bande d’axe vertical passant en arrière du LCL. Discussion Le point isométrique trouvé est proche du point trouvé par Draganich (1995) ainsi que des points F8 de Krakow (1983) et E2 de Kittl (2015), non retenus pour fixer les plasties externes par ces auteurs. Conclusion Dans cette étude in vitro utilisant les dernières avancées en termes de mesures, le point le plus isométrique se situerait en dessous et en arrière du LCL. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.169 221 Anatomie arthroscopique postérieure de l’insertion fémorale du ligament croisé antérieur natif et reconstruit Matthieu Sanchez ∗ , Nicolas Pujol , Philippe Boisrenoult , Philippe Beaufils Hôpital A.-Mignot, 78150 Le Chesnay, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Sanchez) Introduction Un des principes de la reconstruction monofaisceau moderne du ligament croisé antérieur (LCA) est de recréer G Model 72 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx les insertions natives du LCA afin de restaurer l’anatomie et si possible la biomécanique de celui-ci. De nombreuses variations anatomiques interindividuelles existent concernant les surfaces d’insertions ligamentaires du LCA. Or l’anatomie arthroscopique varie de celle obtenue par dissection complète à ciel ouvert. Le but de cette étude anatomique était de préciser les rapports arthroscopiques postérieurs d’un LCA natif au fémur, et de vérifier si la reconstruction arthroscopique par DIDT permettait un placement adapté à l’anatomie de chaque sujet. Matériel et méthode Vingt-trois genoux de sujets cadavériques frais ont été utilisés. Après une synovectomie postérieure arthroscopique, les rapports anatomiques de l’insertion fémorale native du LCA avec la marge cartilagineuse condylienne postérieure et inférieure ont été mesurés par voie postéro-médiale arthroscopique à l’aide d’une réglette graduée semi-millimétrique. Deux mesures étaient effectuées à 90◦ de flexion – distance entre la partie la plus postérieure du LCA et le cartilage postérieur du condyle fémoral (mesure dite profonde), distance entre la partie la plus inférieure du LCA et le cartilage inférieur (mesure dite inférieure). Une plastie aux ischio-jambiers (DIDT) monofaisceau 4 brins était ensuite réalisée. La visée fémorale était effectuée de dedans en dehors par voie antéro-médiale à l’aide d’un viseur décalé de 5 mm pour une greffe calibrée à 8 mm. Les mesures du positionnement du tunnel fémoral étaient réalisées selon la même procédure que précédemment, à 90◦ de flexion du genou. Résultats La moyenne pour la mesure inférieure du LCA natif est de 2,5 mm (1,5–4,0) contre 3,0 mm (1,5–4,0) pour le DIDT. La moyenne pour la mesure profonde du LCA natif est de 2,5 mm (2,0–3,5) contre 2,5 mm (0,0–4,0) pour le DIDT. Il existe une équivalence statistiquement significative entre les deux groupes pour la mesure inférieure (p = 0,016) et pour la mesure profonde (p = 6,5 × 10−7 ). Les rapports anatomiques arthroscopiques postérieurs de l’insertion fémorale du LCA sont similaires entre les différents genoux étudiés. Les variations des repères postérieurs et inférieurs ne sont pas importantes. La reconstruction du LCA par une technique standardisée au DIDT 4 brins semble précise et reproductible, sans variations significatives par rapport au LCA natif. Conclusion L’anatomie fémorale du LCA semble pouvoir être reproduite lors d’une plastie aux ischio-jambiers avec une visée standardisée de dedans en dehors par voie antéro-médiale et l’utilisation d’un viseur décalé classique, avec un positionnement horizontal moderne du tunnel fémoral en flexion. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.170 222 Étude biomécanique des greffons tendineux utilisés pour une ligamentoplastie du LCA Régis Pailhe ∗ , Etienne Cavaignac , Jean-Michel Laffosse , Pascal Swider , Dominique Saragaglia Hôpital Sud, avenue Kimberley, 38130 Échirolles, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Pailhe) Introduction Il n’existe aucune étude biomécanique mesurant la résistance des tendons gracilis repliés en 4 et demi-tendineux repliés en 4, tels qu’ils sont utilisés pour une ligamentoplastie du LCA. L’objectif principal de notre travail était de comparer les paramètres biomécaniques des transplants utilisés pour la ligamentoplastie du croisé antérieur lors d’un essai de traction maximale. Notre objectif secondaire était d’évaluer l’effet du tressage sur la résistance d’un transplant. Méthodes Nous avons réalisé une étude biomécanique sur 30 genoux cadavériques frais provenant de 15 donneurs. Les spécimens étaient conservés à 4 ◦ C. L’âge moyen à la mort des différents spécimens était de 54 ans (17–70 ans). Les propriétés biomécaniques de cinq types de greffe ont été étudiés - le tendon rotulien (TR), le tendon rotulien tressé (TRt), les deux ischio-jambiers ensemble (GST4), le demi-tendineux replié en 4 brins (ST4) et le gracilis replié en 4 brins (G4). Nous avons utilisé des systèmes validés pour réaliser les tractions et le recueil des mesures. Notre critère de jugement principal était la charge maximale à la rupture (N). Les critères secondaires étaient la raideur K (N.mm-1), l’allongement à la rupture (mm). L’analyse comparative a été menée par des tests-t de Student. Résultats G4 possède une résistance maximale à la rupture de 416,4N (± 187,7), ST4 de 630,8N (± 239,1), GST4 de 473,5N (± 176,9) et TRt de 413,3N (± 120,4). Seul ST4 possède une résistance à la rupture statistiquement différente des autres greffes. Les TRt présentaient des valeurs de résistance supérieures à celles des TR. Concernant la raideur, seul ST4 possède une raideur statistiquement différente des autres greffes. Il est toujours la greffe avec la raideur la plus élevée. Les différences mesurées en termes d’allongement à la rupture sont non statistiquement significatives. Discussion/conclusion Cette étude retrouve une résistance à la traction du tendon gracilis replié en 4 (G4) de 416N ± 187 (extrêmes - 242–1069N) équivalente aux tendons de références que sont le tendon rotulien et les tendons demi-tendineux et gracilis (GST4) repliés en 4. Seul le demi-tendineux repliés en 4 (Dt4) présentait une résistance supérieure aux autres tendons de manière significative. Cette étude permet également de valider l’utilisation du tressage dans la préparation des greffes pour augmenter de manière significative leur résistance. Ces résultats s’ils sont confirmés par des études in vivo devraient inviter les chirurgiens à préparer leurs greffons de la sorte. Néanmoins, l’innocuité du tressage sur la ligamentisation nécessite d’être étudiée avant la diffusion clinique. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.171 223 Cartographie du tendon quadricipital – étude anatomique et morphométrique pour le prélèvement tendineux Damien Potage ∗ , Amaury D’utruy , Fabrice Duparc , Olivier Courage , Xavier Roussignol 191, rue Beauvoisine, 76000 Rouen, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (D. Potage) Introduction Le tendon quadricipital (TQ) peut être utilisé lors de la chirurgie ligamentaire du genou de première intention (LCA, LCP), de reprises ou multi-ligamentaires. Il existe peu de descriptions anatomiques de prélèvement du TQ. Le but de notre étude anatomique était de préciser le site idéal de prélèvement et de rechercher une corrélation entre la taille de la patella et du transplant. Matériel et méthode Une étude anatomique descriptive et morphométrique était réalisée sur 12 genoux de corps donnés à la science. Le repère anatomique de référence était le centre du bord supérieur de la patella. Le tendon du quadriceps était disséqué et découpé dans le sens longitudinal en 5 bandes de 5 mm de largueur. La bande centrale correspondait au milieu anatomique de la patella. Des mesures de l’épaisseur du TQ étaient faites tous les 10 mm sur une longueur de 100 mm. Les données ont été analysées à l’aide de tests de corrélation de Pearson, des tests de Student, Bartlett et Fisher (risque 945+ = 0,05). Résultats Le tendon avait une épaisseur comprise entre 0,7 mm et 9,78 mm. Son épaisseur moyenne était de 4,94 mm. L’épaisseur moyenne des bandes latérales, centrales et médiales étaient respectivement de 3,464 mm, 6,040 mm et 3,899 mm. Les bandes centrales et centro-médiales étaient plus épaisses que les bandes G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx médiales, centro-latérales et latérales. Les bandes centrales et centro-médiales étaient similaires, 6,040 mm et 6,041 mm (différence d’épaisseur non significative [p = 0,95]) et significativement plus épaisses que la bande latérale. L’épaisseur du TQ était significativement corrélée à la longueur de la patella (r = 0,75, p = 0,0048, IC95 % [+0,31 ++0,93]). Discussion Le TQ a des caractéristiques biologiques et mécaniques similaires au ligament patellaire, mais son prélèvement présente une morbidité inférieure. Il peut être utilisé en simple ou en double faisceaux. L’autre avantage de ce prélèvement est qu’il peut comporter ou pas un fragment osseux patellaire pour augmenter sa fixation. De nouveaux ancillaires sont développés actuellement pour réaliser des prélèvements en percutané. Cette étude confirme les études anatomiques et radiologiques précédentes mais renseigne précisément l’évolution de la diminution d’épaisseur du TQ de distal en proximal. Conclusion Cette étude anatomique valide que le prélèvement de tendon quadricipital doit se faire dans la zone centrale et centromédiale. Le prélèvement aura une épaisseur moyenne au niveau de l’insertion patellaire de 7,84 mm, de 7,37 mm à 20 mm de 6,41 mm à 40 mm, 5,61 mm à 60 mm et 4,33 mm à 100 mm. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.172 224 Intérêt d’une fixation intracanalaire en forme de coin résorbable dans la prévention de la dilatation des tunnels fémoraux après reconstruction du LCA Jean-François Meucci ∗ , Rémi Philippot , Benjamin Basson , Frédéric Farizon 58, cours Fauriel, 42100 Saint-Étienne, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-F. Meucci) Introduction Notre étude compare deux séries utilisant deux techniques de fixation du DIDT au niveau fémoral - une fixation corticale seule - versus fixation hybride - corticale + intracanalaire en forme de coin résorbable. Notre hypothèse est que l’adjonction d’une fixation intracanalaire diminuerait la ballonisation du tunnel fémoral. L’objectif était d’étudier les variations de dilatation du tunnel fémoral et les résultats clinique. Patients et méthode Notre étude est comparative prospective continue monocentrique issue de deux cohortes de patients ayant subi une réfection du LCA par DIDT avec une fixation corticale seule (cohorte 1) ou fixation hybride (cohorte 2). Le suivi clinique consistait à un examen préopératoire et un examen postopératoire à 1 an, avec un score IKDC subjectif et objectif, un score SF36, une laximétrie GnRB, couplé à examen scannographique à la date anniversaire. Nous avons évalué l’aire des tranches de section de 4 points précis des tunnels. Ces tranches de section partaient de la corticale nommé F1 à l’articulation nommé F4. Notre analyse statistique a été réalisée avec les tests-t de Student. Résultats Nos séries comptent 30 patients dans chaque bras. Le différentiel laximétrique par rapport au côté opposé est passé de 2,94 mm à 0,74 mm en 1 an cohorte 1 et de 3,3 mm à 1,68 mm cohorte 2. Le score IKDC subjectif moyen est passé de 68,7 à 89,67 cohorte 1 et de 55,15 à 84,41 cohorte 2. Une amélioration du score SF36 moyen de 15,6 points pour la cohorte 1 et de 22,4 points pour la cohorte 2. Les données scannographiques montrent une différence significative (p < 0,01) entre le taux élargissement moyen à 1 an des tunnels fémoraux, augmentation de 42,77 % en forme de cônes dans la cohorte 1 contre 14,11 % dans la cohorte 2. Cohorte 1 avec F1 proche de la corticale, l’augmentation moyenne du diamètre du tunnel est de 0,15 mmA2,84 + F2 de 3,42 mmA3,70 + F3 de 5,70 mm A4,46 et F4 proche de l’articulation de 6,50 mm A4,38 versus cohorte 73 2 F1 = 1,45 mmA0,27 (p = 0,27) + F2 = 1,33 mmA2,37 (p* = 0,01) + F3 = 1,16 mmA4,15 (p* < 0,01) + F4 = 1,17 mmA4,87 (p* < 0,01). Conclusion Notre étude montre une réduction de la ballonisation des tunnels fémoraux lors de l’association d’une fixation hybride corticale + coin intracanalaire résorbable. L’adjonction d’une telle fixation a une implication sur le devenir du transplant en diminuant le windshield-wiper et bungee-cord effects, mais aussi ne traumatisant pas le transplant comme peut le faire certaines vis d’interférence. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.173 225 Évaluation des facteurs psychologiques associés au retour au sport habituel après ligamentoplastie du LCA – étude prospective à 1 an de recul selon le score ACL-RSI Yoann Bohu ∗ , Shahnaz Klouche , Nicolas Lefevre , Antoine Gerometta , Serge Herman Clinique du sport Paris V, 75005 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (Y. Bohu) Introduction Des études ont montré que les patients ne sont pas toujours prêts psychologiquement à reprendre le sport après une reconstruction du ligament croisé antérieur (LCA). L’échelle Anterior Cruciate Ligament-Return to Sport after Injury (ACL-RSI), récemment validée en français, est le premier outil d’évaluation globale de cette dimension psychologique. L’objectif principal de l’étude était de déterminer le retour au sport à 6 mois et 1 an de recul. Les objectifs secondaires étaient de rechercher la valeur seuil du score ACL-RSI à 1 an de recul au-dessus duquel le patient était susceptible de reprendre son sport habituel et d’identifier les autres facteurs associés à la reprise du sport après ligamentoplastie du LCA. Patients et méthodes Une étude prospective menée en 2012–2014 a inclus l’ensemble des patients sportifs opérés pour une rupture isolée du LCA. À 6 mois puis 1 an de recul, chaque patient a été contacté par mail contenant un lien vers une version électronique des échelles. Le critère principal de jugement était le score ACL-RSI à 1 an de recul. La valeur seuil optimale du score ACL-RSI a été déterminée avec la courbe ROC. Une analyse multivariée a été effectuée par régression logistique afin d’identifier les autres facteurs associés à la reprise du sport. Résultats Trois cent quatre-vingt-dix-neuf patients répondaient aux critères d’inclusion. À 6 mois, 321 (80,4 %) ont renseigné les questionnaires en ligne, 100 femmes 221 hommes, âge moyen 30,7 A 9,2 ans, 167 (52 %) sportifs de loisir, 154 (48 %) compétiteurs ou sportifs professionnels ; 70,7 % ont repris une activité sportive et 19,3 % leur sport habituel à 6 mois. À 1 an de recul, 82,8 % ont repris une activité sportive et 58,2 % leur sport habituel. Leur score ACL-RSI était significativement supérieur à celui des patients ne l’ayant pas repris (67,8 A 21,7 % vs 53,4 A 19,8 %, p = 0,001). La valeur seuil optimale était 65 % (sensibilité = 59,6 %, spécificité = 73 %). L’IKDC objectif n’était pas significativement différent entre les 2 groupes. Le modèle multivarié a montré que les facteurs liés à la reprise du sport habituel à 1 an de recul étaient le score ACL-RSI > 65 % (OR = 3,3 A 1,8), le sexe masculin (OR = 8,1 A 5), l’âge < 30 ans (OR = 4,1 A 2,4) et le niveau compétiteur (OR = 2,5 A 0,9). Conclusion Cette étude a montré qu’un score ACL-RSI supérieur à 65 % à 1 an était fortement lié au retour au sport habituel une fois ajusté sur les autres facteurs. Les futures recommandations devront tenir compte de l’ensemble des variables associées au retour au sport afin de s’assurer que le sportif est physiquement et G Model 74 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx psychologiquement prêt à reprendre et d’éviter ainsi toute nouvelle rupture. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.174 226 Retour au sport habituel après reconstruction itérative du ligament croisé antérieur – étude prospective comparative versus la ligamentoplastie de première intention Guillaume Mirouse ∗ , Yoann Bohu , Antoine Gerometta , Serge Herman , Shahnaz Klouche , Nicolas Lefevre 52, quai de Jemmapes, 75010 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Mirouse) Introduction La reconstruction chirurgicale du ligament croisé antérieur (LCAE) est indiquée chez le sportif pour stabiliser le genou et permettre le retour au sport. En cas de rupture de la plastie, la reprise chirurgicale est alors nécessaire. Dans la littérature, le taux de retour au sport varie entre 52 % (reconstruction itérative) et 81 % (ligamentoplastie de première intention). L’objectif principal de l’étude était de comparer le taux de retour au sport habituel après ligamentoplastie itérative du LCA à celui d’une reconstruction de première intention. Méthodes Une étude prospective comparative non randomisée monocentrique a été réalisée entre septembre 2012 et mars 2014. Tous les patients âgés de 18 à 50 ans, présentant une rupture totale du LCA, primitive ou itérative, opérés par 3 chirurgiens séniors, ont été inclus. Les critères d’exclusion étaient les lésions multiligamentaires et le refus du patient. Deux groupes ont été constitués - oligamentoplastie de première intentionO et ochirurgie itérativeO. Le critère de jugement principal était le taux de retour au sport habituel en postopératoire. Les critères secondaires étaient, à 1 an de recul, le niveau de pratique du sport habituel (identique supérieur inférieur) et les scores fonctionnels IKDC, Lysholm, KOOS et ACL-RSI. Selon le calcul du nombre de patients nécessaire, effectué avec un ratio 1-5, un risque bilatéral alpha = 5 % et une puissance de 80 %, l’étude nécessitait 29 reprises et 143 ligamentoplasties de première intention pour détecter une différence de 29 %. Résultats Cent quatre-vingt-dix-sept (150/47) patients ont été inclus en continue, 143 hommes, 54 femmes, âge moyen 30,8 A 7,9 ans. À l’inclusion, les 2 groupes étaient comparables sur l’âge (p = 0,59) et le sexe (p = 0,28) ; 94/197 (47,7 %) étaient des sportifs professionnels ou des compétiteurs. Le taux de retour au sport habituel était comparable entre les 2 groupes (p = 0,62) mais les patients opérés d’une ligamentoplastie de première intention reprenait significativement plus souvent à un niveau supérieur ou identique (p = 0,01). L’amélioration fonctionnelle de l’ensemble des patients était fortement significative entre le préopératoire et le dernier recul. À 1 an de recul, aucune différence significative n’a été retrouvée entre les 2 groupes sur les différents scores fonctionnels sauf le sous-item sport du KOOS (p = 0,02). Conclusion Cette étude n’a retrouvé aucune différence significative sur le taux de retour au sport habituel entre les sportifs opérés d’une ligamentoplastie de première intention et ceux opérés pour une reconstruction itérative. Cependant, en cas de chirurgie itérative, le niveau de reprise sportive était significativement inférieur. À 1 an de recul, les scores fonctionnels étaient globalement comparables. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (versement par une firme à une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.175 227 Place de la navigation dans la chirurgie de reprise des échecs des reconstructions du ligament croisé antérieur du genou – à propos d’une série continue de 52 cas Stéphane Plaweski ∗ , Bernard Schlatterer , Dominique Saragaglia Service d’orthopédie traumatologie, hôpital Sud, 38000 Grenoble, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Plaweski) Introduction Un pourcentage non négligeable de patients ayant bénéficié d’une première chirurgie de reconstruction du ligament croisé antérieur (LCA) ont un résultat insuffisant en termes de stabilité du genou. Les causes d’échecs sont représentées essentiellement par un mauvais positionnement des tunnels. Aucun outil peropératoire ne permet au chirurgien de contrôler le comportement biomécanique de la greffe et d’être sur de placer la nouvelle greffe dans une position optimale. Hypothèse La navigation informatique autorise ce meilleur contrôle. Matériel et méthode Il s’agit d’une étude rétrospective d’une série continue de 52 cas d’échecs de reconstruction du LCA repris chirurgicalement par une nouvelle autogreffe. Tous les genoux ont bénéficié d’une assistance peropératoire par un système de navigation. Cette étude a permis de valider les positionnements des anciens et nouveaux tunnels ainsi que la laxité peropératoire. Résultats L’étude du positionnement des tunnels effectuée selon les critères radiologiques habituellement utilisés dans la littérature ont largement sous-estimé le comportement biomécanique de la greffe - 69 % des cas présentaient une anisométrie défavorable du transplant (en moyenne de 13 ± 2,2 mm) pour une estimation de bon positionnement radiographique du tunnel tibial dans 64 % des cas et du tunnel fémoral dans 48 % des cas. La navigation a permis de bien positionner les nouvelles greffes dans tous les cas avec une isométrie moyenne de 3,2 (± 0,7) mm. L’étude comparative pré- et postopératoire des laxités a montré une amélioration statistiquement significative (p < 0,001) - Lachman test - 3 ± 0,5 versus 10,5 ± 2 mm + laxité rotatoire globale - 24 ± 5 versus 37 ± 7 degrés. Conclusion L’utilisation de la navigation a permis un positionnement optimal de la greffe ainsi qu’une évaluation prédictive des laxités. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.176 228 Analyse clinique et scannographique de 30 ligamentoplasties du MPFL à moyen terme Thomas Sanchez ∗ , Florent Gaillard , Louis Dagneaux , David Forget , François Canovas CHU Lapeyronie, 371, avenue du Doyen-G.-Giraud, 34295 Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (T. Sanchez) Introduction La reconstruction du ligament fémoro-patellaire médial (MPFL) est une technique courante dans le traitement de l’instabilité patellaire objective. Peu d’études cliniques à moyen terme sont rapportées. L’objectif est d’évaluer les résultats cli- G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx niques, radiologiques et scannographiques de 30 ligamentoplasties du MPFL à moyen terme. Patients et méthode Il s’agissait d’une série rétrospective monocentrique de 30 patients opérés entre 2008 et 2013. L’analyse préet postopératoire était clinique avec les scores de Kujala et IKDC radiologique par la mesure de l’index de Caton et l’évaluation de la dysplasie trachéenne selon Dejour, et scannographique avec la mesure de la bascule patellaire en contraction et décontraction du quadriceps, de la TAGT. La technique opératoire utilisait une plastie du MPFL au demi tendineux, avec fixation patellaire et fémorale par vis d’interférence. Une transposition de la tubérosité tibiale antérieure (abaissement A médialisation) était associée en cas de patella alta et ou de TAGT > 20 mm. Résultats Vingt-quatre patients (80 %) ont été revus avec un recul moyen de 26,5 A 16,7 mois (Min–Max = 9–69). L’âge moyen était de 29 A 7,5 ans (Min–Max = 18–46), (20 femmes, 10 hommes). Douze patients ont eu un geste osseux associé (40 % des cas). Le score de Kujala moyen passait de 72,9 A 14,1 en préopératoire (Min–Max = 44–92) à 87,8 A 13,1 (Min–Max = 59–100) à la révision (p < 0,05). L’amélioration principale était la disparition de l’instabilité rotulienne. L’item douleur du Kujala préopératoire était de 6,8A2,9 (0–10) contre 8,8A1,7 (3–10) au dernier recul (p < 0,05). La bascule patellaire moyenne passait de 28,2 à 17,3 degrés en contraction, et de 23,8 à 17,4 degrés en décontraction du quadriceps (p < 0,05). À la révision, aucune récidive de luxation ni subluxation n’avaient été relevées, tous les tests d’appréhension étaient négatifs. Trois cas de raideur en flexion ont été mobilisés sous anesthésie générale (sans séquelles au dernier recul). Aucun sepsis ni complication liée au geste osseux n’ont été relevés. Discussion/conclusion Cette technique de reconstruction du MPFL donne de bons résultats cliniques subjectifs et objectifs. Elle est très fiable pour stabiliser la rotule, l’amélioration des douleurs reste variable. Un suivi prolongé et un plus grand nombre de patients sont nécessaires pour évaluer les résultats à long terme de cette technique. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.177 229 Les ostéotomies de dérotation du squelette jambier avec réaxation de l’appareil extenseur dans la pathologie fémoro-patellaire : à propos de 120 cas François Lozach ∗ , Philippe Maury , Etienne Maury 580, rue de la Croix-Lavit, 34090 Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (F. Lozach) Introduction La pathologie fémoro-patellaire liée aux troubles torsionnels du membre inférieur est aujourd’hui bien décrite, mais peu d’auteurs proposent une ostéotomie de dérotation tibiale interne du squelette jambier avec une stratégie thérapeutique précise. L’objectif de ce travail est d’évaluer le résultat fonctionnel des ostéotomies de dérotation interne du squelette jambier, préciser le rôle et intérêt des gestes associés à la dérotation pour proposer un schéma thérapeutique chirurgical plus rationnel en fonction du morphotype du membre inférieur et des lésions associées. Patients d’étude Il s’agit d’une série rétrospective sur 20 ans, comportant 120 ostéotomies de dérotation tibiale interne du squelette jambier associée à une transposition de la tubérosité tibiale antérieure chez 97 patients (85 femmes et 12 hommes) présentant un syndrome fémoro-patellaire franc. Méthodes Les patients revus ont tous fait l’objet un examen clinique complet avec évaluation des scores fonctionnels pré- et postopératoires de Kujala et radiographique comprenant des clichés des membres inférieurs standard, L’évaluation des torsions 75 scannographiques préopératoires a été réalisée sur 69 genoux (13 à l’EOS), et sur 33 genoux en postopératoire (31 à l’EOS). Résultats En postopératoire, concernant la douleur, 91 cas (75 %) ne présentaient plus aucune douleur l’instabilité fémoro-patellaire a été retrouvée dans 11 cas, toutes étaient des instabilités subjectives à type de dérobements du genou sans épisode de luxation. Le score fonctionnel postopératoire moyen de Kujala était de 86,04 (49–100), le gain moyen de 27, 21 points. Les mesures torsionnelles retrouvent en préopératoire une torsion tibiale externe moyenne de 33,43◦ (5◦ + 59◦ ) et en postopératoire de 18,71◦ (2◦ + 36◦ ). Les complications toutes causes confondues sont au nombre de 23, soit 19,1 % des cas de notre série. Discussion Les douleurs fémoro-patellaires étaient significativement améliorées (p < 0,001) puisque l’EVA moyen est passé de 7,8 10 en préopératoire à 2,2 10 à la révision (p < 0,001). La boiterie était significativement diminuée (p < 0,005) au recul - 93 % des patients avaient un déroulement du pas normal contre 33 % en préopératoire. Il existe 70,8 % de très bons et excellents résultats (80–100), et 83,3 % avaient un score supérieur à 70 points. L’existence d’une chondropathie préopératoire de stade III ou IV est un facteur prédictif d’un résultat moyen ou mauvais (p < 0,005). Dans notre série, 11 cas ont un résultat moyen ou mauvais avec une chondropathie de stade III ou IV. Conclusion L’ostéotomie tibiale de dérotation est une intervention exigeante techniquement qui a de très bons résultats dans la pathologie fémoro-patellaire liée aux troubles torsionnels. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.178 230 Nécroses du genou dans la drépanocytose Philippe Hernigou ∗ , Isaac Guissou , Tarek Nanaa , Blanchard Noumedem Nguefack , Alexandre Poignard 51, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, Créteil, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Hernigou) Introduction L’atteinte du genou dans la drépanocytose est en fréquence la troisième localisation après la hanche et l’épaule. À notre connaissance, aucune étude n’a été rapportée dans la littérature. Patients et méthode Sur une période de 30 ans (1985 à 2015), 540 nécroses du genou ont été observées chez 345 patients. La nécrose était donc la plus souvent bilatérale. Elle s’accompagnait toujours d’une nécrose des hanches et dans 70 % d’une nécrose d’épaule. Son âge de survenue allait de 8 ans à 50 ans. Selon l’âge du patient et le stade de la nécrose, les interventions suivantes ont été réalisées - épiphysiodèse, ostéotomie tibiale, ostéotomie fémorale, arthrodèse du genou, prothèse totale du genou, injection de cellules souches dans le territoire nécrotique. Résultats Chez l’enfant (85 cas), la localisation tibiale était la plus fréquente entraînant une déformation en varus extrêmement importante, proche de celle observée dans les maladies de Blount. L’ostéotomie tibiale d’ouverture (58 cas) a dû être parfois itérative (12 cas). Si l’enfant est plus âgé, une épiphysiodèse tibiale (15 cas) ou fémorale (10 cas) ou les deux, ont permis d’éviter la déformation en varus. La surinfection du foyer de nécrose avec arthrite du genou dans 10 cas a abouti à l’arthrodèse 6 fois. Chez l’adulte elle est souvent multi-site, atteignant les deux plateaux tibiaux mais aussi les deux condyles fémoraux. Habituellement, le collapsus ne se produit que sur un plateau tibial ou sur un condyle permettant une ostéotomie tibiale (210 cas) ou fémorale (45 cas). La consolidation s’est produite normalement comme chez les patients non drépanocytaires. Parmi les 90 ostéotomies à plus de 15 ans de recul seules 3 ont nécessité la reprise par prothèse. La prothèse totale de genou (réalisée dans 20 cas) est une intervention aux risques majeurs chez G Model 76 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx le patient drépanocytaire. Outre les problèmes posés par le garrot, le risque infection y est majeur (5 % des cas). Le volume des nécroses rend difficile l’appréciation de la qualité osseuse, même par les IRM préopératoires. Lorsque le diagnostic est réalisé suffisamment tôt, le traitement par thérapie cellulaire (greffe de cellules souches) a évité la progression de l’ostéonécrose et a permis à 120 patients d’éviter la progression vers l’ostéotomie tibiale ou vers une prothèse. Conclusion L’ostéonécrose du genou drépanocytaire est moins fréquente que celle de la hanche et celle de l’épaule. En gravité, elle pose autant de problème que l’atteinte de la hanche surtout si elle survient chez un enfant jeune. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.179 Jeudi 12 novembre 2015 de 08 h 00 à 10 h 00, salle 352 Communications particulières hanche – Modérateurs : Xavier Flecher (Marseille), Claude Schwartz (Saint-Louis) 248 Résultat à 10 ans de recul des prothèses totales de hanche alumine-alumine sans ciment Nadir Laghmouche ∗ , Didier Hannouche , Florence Aim , Jérôme Delambre , Remy Nizard 2, rue Ambroise-Paré, 75010 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Laghmouche) Introduction L’objectif principal d’une prothèse totale de hanche (PTH) est d’améliorer la qualité de vie des patients, la douleur et la fonction de façon la plus prolongée possible. L’arrivée des implants sans ciment assurant un scellement biologique est une évolution importante dans l’arthroplastie totale de hanche. Objectifs Le but de cette étude était d’évaluer la survie à 10 ans de 271 prothèses totales de hanche (PTH) alumine-alumine (Al Al) Ceraver Ostéal sans ciment et d’en rapporter les résultats cliniques et radiologiques. Patients et méthode Deux cent vingt-quatre patients (121 hommes, 103 femmes, 271 hanches, 47 arthroplasties bilatérales) d’un âge moyen de 52,5 ans (13–74) et d’IMC moyen 26,7 kg/m2 (16,1–47,6) ayant bénéficié d’une arthroplastie totale primitive de hanche impactée Al Al sans ciment entre janvier 2003 et décembre 2004 ont été inclus de façon rétrospective. Le critère d’évaluation principal était le taux de reprise toutes causes confondues. L’évaluation clinique était réalisée par l’intermédiaire du score PMA et du score HOOS. L’analyse radiologique recherchait la présence d’un liseré fémoral ou cotyloïdien ainsi qu’une mobilisation des implants. Résultats Au total 141 patients (177 hanches, 68,8 % des patients) ont été revus avec un délai de suivi moyen de 10,1 ans. Il y avait 70 patients perdus de vue dont 15 pour décès. La survie était de 92,6 % à 10 ans, toutes causes de reprises confondues. Le taux de survie était de 94 % quand une reprise pour mobilisation cotyloïdienne était considérée comme échec. Douze reprises de PTH ont était identifiées, la principale cause était la non osteointegration cotyloïdienne d’origine aseptique (9 cas, 0,03 %). Aucune reprise pour mobilisation de l’implant fémoral ou de fracture d’alumine n’était à déplorer. L’évaluation fonctionnelle des hanches retrouvait un score PMA moyen de 17 à 10 ans et un score HOOS à 89 parmi les patients n’ayant pas nécessité une reprise chirurgicale. L’analyse radiologique ne montrait pas de signe d’ostéolyse et l’usure était indétectable à 10 ans. Conclusion La survie des PTH (Al Al) sans ciment semble comparable aux données des études précédentes avec un taux de survie de 92,6 % à 10 ans associée à de bons résultats cliniques et une stabilité radiologique. Aucun cas de fracture d’alumine n’a été détecté. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.180 249 Suivi observationnel d’une série de prothèse de hanche à couple céramique céramique delta Tanguy Mouton ∗ , Michel Henry Fessy , Romain Desmarchelier 53, rue de la Madeleine, 69007 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (T. Mouton) Introduction Le couple de frottement en céramique composite est une option pour l’arthroplastie de hanche chez les sujets jeunes (< 60 ans). Nous présentons les résultats à moyen terme d’une céramique composite. Patients et méthodes Une étude rétrospective unicentrique mono-opérateur (MHF) a été menée sur les arthroplasties de hanche de première intention effectuées du 1er septembre 2006 au 31 décembre 2008 pour lesquelles un couple de frottement en céramique DeltaTM (CeramTec) était utilisé. Résultats Cent soixante patients ont étés inclus, 2 patients sont décédés et 5 ont étés perdus de vue. L’âge moyen à l’inclusion était de 57,1 an (19,5–76,9, ET = 10,6), il y avait 56 femmes et 106 hommes, une tête de 36 mm a été posée chez 144 patients. Cent cinquante-trois patients ont étés réévalués avec un recul moyen de 74,3 mois (51–98). Le score PMA était de 17,8 au dernier recul vs 12,7 en préopératoire (p = 0,0001), le score de Oxford au dernier recul était de 12,9 (12–19, ET = 2,44). Aucune usure ni granulome n’ont étés observés le score d’intégration de la tige était bon ou excellent dans 99,3 % des cas, l’inclinaison moyenne de la cupule était de 52◦ et l’antéversion moyenne de 27,9◦ . Nous avons observé une fracture d’insert, le couple insert tête ont étés remplacées par de nouveaux implants en céramique. Nous n’avons pas observé de fracture de tête fémorale. Nous avons observé huit autres reprises - trois pour descellement fémoral, trois pour instabilité, deux pour sepsis. Quatorze patients (9,8 %) rapportaient la survenue de grincement, il était quotidien pour deux patients, il n’y avait pas de corrélation entre la survenue d’un grincement et le sexe, la taille, le poids, le type de tige, la longueur du col, l’inclinaison et l’antéversion de la cupule. Tous les grincements sont survenus chez des patients porteurs d’une tête de 36 mm (ns). Le taux de survie du couple Corail PinnacleTM avec utilisation d’implants en céramique Biolox DeltaTM était de 94,5 % à 7,9 ans en considérant comme échec toute reprise chirurgicale. Discussion L’arthroplastie de hanche utilisant un couple de frottement en céramique de quatrième génération donne de bons résultats chez des patients jeunes et actifs, le taux de rupture est faible si la technique de pose est rigoureuse. Les patients doivent être informés du risque de grincement, présent dans près de 10 % de la population de l’étude. Déclaration d’intérêts Liens d’intérêt non bénéfice d’un des auteurs par une firme directement non, (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.181 G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 250 L’ostéonécrose aseptique est-elle toujours synonyme d’échec d’une arthroplastie totale de hanche ? David Ancelin ∗ , Nicolas Reina , Etienne Cavaignac , Jérôme Murgier , Jean-françois Coste , Philippe Chiron ILM, CHU de Toulouse, hôpital Pierre-Paul-Riquet, place du Dr-Baylac, 31059 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (D. Ancelin) Introduction Le symposium 2013 de la Hip Society révélait que la PTH est devenue la technique la plus employée dans l’ostéonécrose aseptique de hanche (ON). L’objectif de cette étude était d’évaluer la survie d’une PTH anatomique non cimentée d’un groupe ostéonécrose comparativement à un groupe arthrose primitive (OA). L’hypothèse est que les PTH pour ON ont une survie équivalente aux PTH pour OA. Patients et méthodes Entre 1997 et 2007, nous avons prospectivement inclus des PTH anatomiques non cimentées pour ON et OA chez des sujets de moins de 65 ans. Les ON post-traumatiques étaient exclues. Le recul moyen était de 9,71 ans (0,2–18,75). Nous recensions 258 PTH pour ON (140 patients), et 275 (231 patients) pour OA. Les patients étaient évalués cliniquement, et radiologiquement en fonction de l’ostéointégration de l’implant, selon les critères de Engh et Massin et du score ARA. L’estimation de survie et la comparaison des groupes était réalisée selon les méthodes de Kaplan-Meier et du Log-Rank, en considérant les évènements descellement aseptique et révision majeure. Une analyse multivariée permettait de rechercher un facteur de risque d’échec. Résultats Les taux de survie à 10 ans des PTH pour ON étaient de 93,1 % (91,4–94,8 IC95 %) pour révision majeure, de 98,7 % (98–99,4 IC95 %) pour descellement aseptique et de 100 % pour l’implant fémoral isolé. Aucune différence significative n’était retrouvée entre les groupes ON et OA. Le taux de luxation était supérieur dans le groupe ON (p = 0,047). Les facteurs augmentant le risque d’échec étaient la cupule Durom (HR = 11,9 + p < 0,001), et le forage-décompression avant PTH (HR = 2,6 + p = 0,014). Le PMA moyen au dernier recul était de 17,65 (10–18) pour ON, et de 17,59 (14–18) pour OA. Il n’y avait pas de différence significative entre les groupes. Nous retrouvions selon Engh une ostéointégration fémorale stable pour 100 % des ON et pour 99,6 % des OA, sans différence. Selon le score ARA, aucune différence entre ON et OA n’était retrouvée. Nous obtenions 98,8 % et 98,8 % d’excellents et bons résultats pour le score fémoral et 94,2 % et 93,4 % pour l’implant acétabulaire respectivement dans l’ON et l’OA. Discussion/conclusion Nos résultats confortent la littérature récente sur les meilleurs résultats des PTH pour ON. Peu d’études comparent des PTH pour ON aux OA. Aucune différence entre les groupes n’a été mise en évidence. Les traitements conservateurs peuvent modifier l’anatomie du fémur et rendre plus complexe une PTH ultérieure. La PTH est dans nos indications le traitement de l’ON dès le stade fracturaire. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.182 251 Une prothèse à col modulaire dans tous les cas ? Philippe Chiron ∗ , Julien Cailliez , Nicolas Reina , Jérôme Murgier , Etienne Cavaignac 22, route de Saint-Simon, 31100 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Chiron) Un col modulaire a des avantages lors de la réalisation d’une prothèse totale de hanche avec un fémur hors norme - varus, longueur, 77 offset, antéversion ou rétroversion. Même si les cols modulaires de forme adaptée avec un couple jonctionnel titane à la tige, titane au col ont peu de complication, à type de rupture ou de cavitation, il convient de ne les utiliser que lorsque c’est indispensable pour ne pas faire courir au malade un risque supplémentaire. Hypothèse Le col modulaire n’est utile que dans une proportion limitée de patients qui reste à définir. Matériel et méthode Une tige en titane type Apta de la Société Adler Arcos, qui est une tige anatomique avec et sans ciment, est utilisée avec un col modulaire en titane frappé dans une série de 145 patients consécutifs. L’utilisation des cols OY correspond à un col standard de 134◦ et le col OC a un col à 130◦ , les deux cols avec une antéversion de 10◦ . Chaque fois que ces deux implants ont été utilisés, il aurait pu être utilisé une prothèse à col fixe de même forme. Résultats Des cols OY et OC ont été utilisés dans 59 % des cas. Dans les 41 % des cas restants, il a été utilisé de manière isolée ou combinée 18 % de col plus longs et 9,3 % de cols plus courts 13,3 % de cols antéversés, 6 % de cols rétroversés, 19 % de cols varus, 0 % de cols valgus. Discussion Les avantages théoriques de l’utilisation d’un col modulaire (longueur, offset, rotations) doivent mis en balance avec les risques, fractures, cavitation, erreur de planification. Cependant certains morphotypes particuliers peuvent bénéficier de type d’implant. Cette étude permet de juger de la fréquence de l’emploi abusif d’un col modulaire lorsqu’il est utilisé systématiquement. Conclusion Un modèle de prothèse à la fois à col fixe (134◦ et à 130◦ ) et à col modulaire permettrait de n’utiliser celui-ci que dans 41 % des cas lorsque le rapport bénéfice risque est favorable au col modulaire. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.183 252 Reconstruction prothétique avec médaillon vissé trochantérien après résection du fémur proximal Vincent Crenn ∗ , François Gouin , Philippe Rosset , Denis Waast , Sylvain Briand , Michael Ropars 1, place Alexis-Ricordeau, 44000 Nantes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (V. Crenn) Introduction La reconstruction par prothèse de l’extrémité supérieure du fémur après résection tumorale peut être associée à une allogreffe ostéo-tendineuse ou un système de réinsertion trochantérien sur la prothèse pour reconstruire le système abducteur. Le but de l’étude est d’évaluer l’efficacité du système de reconstruction de l’appareil abducteur par médaillon trochantérien vissé et recouvert Hydroxy-apatite (HAP) des prothèses massives Stanmore METS. Patients L’étude porte sur 14 patients opérés entre 2006 et 2014 d’une tumeur de l’extrémité supérieure du fémur avec mise en place d’une prothèse massive Stanmore METS avec système d’attachement du médaillon trochantérien revêtu d’HAP avec un recul moyen de 3 ans (6 mois à 7 ans). Méthode Les critères d’évaluation cliniques étaient la tenue de l’appui monopodals scores fonctionnels PMA, MSTS et TESS, ainsi que des mesures dynamométriques isométriques comparatives au membre non opéré. La stabilité du médaillon trochantérien et la tenue du matériel sur les radiographies étaient également évaluée. Résultats L’échantillon étudié (7 femmes et 7 hommes) comprenait 2 Ostéosarcomes, 2 sarcomes d’Ewing, 5 chondrosarcomes, 4 métastases et une exostose massive. L’appui monopodal était stable dans 8 cas, instable dans 5 et impossible dans un cas. Le PMA moyen était de 15,7, le MSTS de 76 %, le TESS de 90 %. Nous notions une différence significative des mesures dynamométriques G Model 78 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx entre le côté opéré et le côté sain pour l’abduction, l’adduction, la flexion de hanche ainsi que la flexion de genou. Une migration du médaillon trochantérien était notée dans 5 cas. Une mobilisation de la visserie dans 4 cas. Il existe une corrélation significative à 0,74 entre la réalisation d’un digastrique et la tenue radiologique du médaillon trochantérien. Discussion Les résultats en termes de scores fonctionnels sont comparables à ceux des prothèses allogreffes composites rapportés dans la littérature. Les différences significatives en termes de force touchent tant l’abduction que l’adduction, les flexions de hanche et de genou. La réalisation d’un médaillon en digastrique a un effet protecteur sur la tenue du médaillon trochantérien. Conclusion Ce type de réinsertion par médaillon vissé sur la prothèse permet une reconstruction efficace à moyen terme de l’abduction active de hanche. Les résultats sont comparables aux autres techniques. La stabilité du reliquat trochantérien semble importante pour la qualité des résultats et est favorisée par la réalisation d’un digastrique. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.184 253 Traitement chirurgical arthroscopique des tendinopathies du tendon iliopsoas après arthroplastie totale de hanche Benjamin Adamczewski ∗ , Yvan Le Coniat , Marco De Gori , Pascal Louis , Philippe Clavert , Jean-François Kempf 10, avenue Achille-Baumman, 67400 Illkirch, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (B. Adamczewski) Introduction La tendinopathie de iliopsoas est une des étiologies de douleurs après arthroplastie totale de hanche. La littérature est pauvre concernant sa prise en charge arthroscopique. L’objectif primaire de cette étude est d’évaluer les résultats cliniques des ténotomies arthroscopiques de l’iliopsoas sur prothèse totale de hanche. Les objectifs secondaires sont - de préciser les étiologies de ces tendinopathies et d’analyser les facteurs influençant les résultats. L’hypothèse de l’étude est que la ténotomie arthroscopique de l’iliopsoas permet une amélioration fonctionnelle significative sans compromettre la flexion de hanche. Patients et méthode Il s’agit d’une série continue, rétrospective, multicentrique, de 30 cas (28 patients). L’âge moyen était de 54,4 ans [33–69]. À la révision, une évaluation clinique selon les scores cliniques fonctionnels de Harris (HHS) et Postel-Merle d’Aubigné (PMA) a été effectuée ainsi qu’une évaluation de la force de flexion de hanche, de la douleur et de la satisfaction. Les étiologies de cette tendinopathie étaient évaluées à l’aide des données de l’imagerie ainsi que les facteurs prédictifs du résultat. Résultats Vingt-deux patients (24 hanches) étaient revus au recul moyen de 35 mois [3–62], 3 étaient perdus de vue et 3 ré-opérés. On observait une amélioration fonctionnelle significative avec le score HHS passant de 42 à 79,2 au recul (p < 0,001) et le PMA moyen était de 15,6 [11–18]. La force de flexion de hanche était complète dans 15 cas (74 %), l’évaluation visuelle analogique de la douleur était à 2,4/10 [0–7]. Vingt patients (84 %) étaient satisfaits ou très satisfaits du résultat. Aucune complication n’était notée. Dix patients (37 %) étaient en échec clinique, principalement par erreurs diagnostiques. Les facteurs de bon résultat étaient - le caractère typique de la douleur et le score HHS préopératoire. Discussion La littérature confirme l’efficacité de l’arthroscopie dans cette indication avec une faible morbidité par rapport au changement acétabulaire. Conclusion Il s’agit d’une technique efficace lorsque le diagnostic est affirmé, mais ce n’est pas un traitement de secours pour une PTH douloureuse. Les échecs sont surtout dus à des erreurs diagnostiques. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.185 254 Guide de haute montagne avec PTH : à propos de 52 cas Bruno Tenenbaum ∗ , Aurelia Saurel , François Marsigny , France Rocourt , Jean-louis Rouvillain 335, rue de Wilson, 46005 Cahors, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (B. Tenenbaum) Introduction La pratique des sports de montagne (escalade, alpinisme, cascade de glace. . .) avec PTH n’a pas fait l’objet d’évaluation et il n’y a pas d’étude concernant les sportifs professionnels. Nous avons réalisé une étude internationale dont l’objectif principal est d’évaluer le rapport bénéfices risque de la pose d’une PTH chez les guides de haute montagne (GHM). Matériel et méthode Il s’agit d’une étude rétrospective, observationnelle. Les critères de jugements principaux sont, la satisfaction, les complications, le niveau de reprise du sport - (quels sports ?), l’EVA et le score WOMAC. Notre étude a inclus 52 guides de haute montagne, 48 hommes et 4 femmes. Résultats L’âge moyen est de 60 ans, il y a 65 PTH. Le recul moyen est de 8 ans. Il y a 4 reprises (deux descellement, une métalloseune usure O). Deux luxations, 1 fracture et 1 squeaking O. Cent pour cent des guides ont repris une activité sportive après la PTH. Quatre chirurgiens ont interdit des sports. Treize guides déclarent avoir repris, certaines activités grâce à la PTH. Après la PTH, 32 cas ont augmenté l’intensité de leur pratique sportive (alpinisme, ski, escalade. . .). Les performances sont meilleures dans 18 cas, identiques dans 16 cas et moins bonnes dans 16 cas. Le WOMAC moyen est de 19,31/270. Au total 48 guides jugent l’opération positive, 1 la juge négative. Discussion Notre étude est la seule retrouvée concernant des sportifs professionnels avec un recul moyen de 8 ans. Le taux de reprise pour descellement est de (3 %). Il n’y a pas plus de luxation chez les GHM (3 %) que dans les populations publiées. Dans les cas où les performances sont moins bonnes, la douleur de hanche opérée n’est jamais l’unique facteur. Les GHM dont les performances sont meilleures sont significativement plus jeunes. Notre étude porte sur des professionnels ce qui semble expliquer le taux complications comparable à une population habituelle. Pour les GHM, notre échantillon laisse à penser qu’il n’y a pas de contre-indication à la reprise de toutes les activités de montagne antérieures à la PTH. Quatre-vingt-douze pour cent des GHM sont satisfaits. Avant la pose de PTH il faut évaluer les autres pathologies, les objectifs, et le niveau sportif, pour définir les recommandations à donner aux patients. Niveau de preuve IV - rétrospectif. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.186 255 Évaluation clinique et radiologique de 72 reconstructions du cotyle par anneau de soutien de type Kerboull associé à une greffe osseuse, et cupule cimentée Thomas Sanchez ∗ , Florent Gaillard , Mazen Hamoui , François Canovas , David Forget G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx CHU Lapeyronie, 371, avenue du Doyen-G.-Giraud, 34295 Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (T. Sanchez) Introduction Lorsque la perte de substance osseuse acétabulaire est importante dans les reprises de prothèse totale de hanche (RPTH), un anneau de soutien est recommandé par de nombreux auteurs (pour reconstruire le cotyle et protéger la greffe osseuse durant son intégration). L’objectif est d’évaluer cliniquement et radiologiquement la reconstruction acétabulaire par un anneau de soutien de Kerboull avec greffe osseuse, et deux types de cupules cimentées (standard ou double mobilité). Patients et méthode Il s’agissait d’une étude rétrospective, monocentrique continue de 2005 à 2013, à propos de 95 reconstructions du cotyle chez 86 patients, par anneau de soutien de type Kerboull. L’évaluation à un an de recul minimum, était clinique à l’aide des scores Postel-Merle D’Aubigné (PMA) et de Harris (HHS), et radiologique (descellement, migration, rupture). Résultats Soixante-douze RPTH ont été analysées chez 66 patients, au recul moyen de 52,5 mois. L’âge moyen à la chirurgie était de 66,5 A 13 ans (35–91). Selon la classification de l’AAOS, 51,4 % des hanches opérées étaient stade III ou IV, 48,6 % stade I ou II. Au dernier recul, 12 patients étaient décédés, et 8 perdus de vue – ils n’ont pas été analysés en raison de données manquantes. Le HHS était de 84,02 A 16,7 (26–100) et le score PMA de 15,86 A 2,56 (7–18), contre 52,89 A 20,74 (7–98) et 11,08 A 3,15 (2–17) respectivement pour le HHS et le PMA préopératoires (p < 0,05). Huit échecs radiologiques (11,1 %) (5 migrations dont 3 ont été ré opérés, et 3 ruptures isolées de vis non évolutives) et 6 luxations (8,3 %) postopératoires (5 avec cupule standard, une avec cupule double mobilité) ont été notés. Quatre anneaux de soutien (5,5 %) ont été repris (3 pour descellement avec migration, un pour instabilité). La survie sans échec radiologique de l’anneau était de 88,9 % à 52,5 mois de recul. La différence de survie entre les deux types de cupules n’était pas significative (p > 0,05). Discussion/conclusion Les RPTH avec reconstruction du cotyle par anneau de Kerboull donnent des résultats satisfaisants à court terme. Le taux de luxation postopératoire est réduit par l’utilisation d’une cupule double mobilité sans diminuer la survie de l’implant. Un suivi prolongé ainsi qu’un plus grand nombre de patients sont nécessaires pour évaluer les résultats à long terme de cette technique. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.187 256 Évolution clinique à plus de 2 ans des cupules en métal trabéculaire dans les reprises acétabulaires complexes Etienne Belzile ∗ , Éric Falardeau , Marc-Olivier Dion , Stéphane Pelet , Michèle Angers , Norbert Dion 11, côte du Palais, Québec, Canada ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (E. Belzile) Problématique Les défauts osseux acétabulaires complexes sont difficiles à reconstruire. Les résultats cliniques avec des implants conventionnels sont associés à des taux élevés de complications et une survie modeste. L’utilisation d’une cupule en métal trabéculaire (MT) semble offrir une meilleure stabilité initiale grâce à sa capacité d’ostéo-intégration. Objectif Évaluer la survie à moyen terme et l’évolution clinique d’une cohorte de patients révisés avec des cupules en métal trabéculaire faisant l’objet d’un suivi systématique. 79 Méthode Étude rétrospective d’une cohorte de 81 cupules MT (73 patients) installées (2004 et 2012) par un seul chirurgien (centre académique). Soixante-douze cupules (64 patients) disponibles pour évaluation radiologique avec un suivi moyen de 5,5 A 2,1 ans (2,0–9,7). Soixante-trois cupules (55 patients) disponibles pour évaluation clinique avec un suivi moyen de 5,8 A 2,2 ans (2,0–9,7). Chirurgie indiquée pour descellement aseptique (n = 57, 79,2 %) ou septique (n = 14, 19,4 %). Proportion légèrement plus marquée de défauts mineurs selon Paprosky (n = 41, 56,9 % vs n = 31, 43,1 %). Recueil des données et contrôle des suivis radiologiques par deux évaluateurs indépendants pour déterminer les causes d’échec (critères de Weeden). Construction des courbes de survie (log-rank test), comparaison des résultats cliniques avec tests-t de Student et Chi2 . Seuil significatif fixé arbitrairement à 5 %. Résultats La survie des cupules en MT pour échec (radiologique et retrait ou reprise) est de 95,7 % à 2 ans et 87,95 % à 5 ans. Les résultats diffèrent de façon non significative selon le type de défaut (petit = 92,4 % à 2 ans 85,8 % à 5 ans, vs gros = 100 % à 2 ans et 90,43 % à 5 ans, p = 0,69). L’évolution clinique n’est pas modifiée selon le type de défaut (p = 0,4) et est considérée bonne au plus long suivi (WOMAC 33,4 A 24,5 + Postel-Merle d’Aubigné 14,4 A 3,4). Dix patients (10 hanches, 13,9 %) ont nécessité une réintervention (1 descellement aseptique précoce, 3 girdle-stone pour infection persistante, 2 polyéthylènes rétentifs pour luxation). Discussion Cette grande cohorte de cupules pour révisions acétabulaires complexes présente à moyen terme une survie intéressante tant pour les petits que les gros défauts osseux. Il y a une nette amélioration et un maintien des fonctions cliniques. Les taux de complications sont similaires à ceux présentés dans d’autres séries. Conclusion Cette première étude illustrant la survie des cupules en MT à moyen terme est encourageante, toutefois des suivis à long terme sont nécessaires avant d’en recommander un usage plus libéral. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.188 257 Étude comparative d’un implant cotyloïdien hautement réticulé versus conventionnel. À propos de 165 arthroplasties totales de hanche à plus de 5 ans de recul Pierrick Dijoux ∗ , Pierre-Alain Mathieu , Mateo Armendariz , Pierre-sylvain Marcheix , Jean-louis Charissoux , Christian Mabit 2, avenue Martin-Luther-King, 87000 Limoges, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Dijoux) Introduction L’usure du polyéthylène est la principale cause de descellement aseptique des prothèses totales de hanche (PTH). Le polyéthylène hautement réticulé diminue la production de débris. L’objectif de notre étude est de mettre en évidence une différence d’usure entre un polyéthylène hautement réticulé (HighCross 63720+ Medacta 63720+, 10 MRad, refondu, refroidissement contrôlé, stérilisation à l’oxyde d’éthylène) et un polyéthylène conventionnel grâce à une analyse radiologique spécifique (le taux de pénétration linéaire de la tête fémorale). Aucun conflit d’intérêt n’est déclaré. Patients et méthode Nous avons réalisé une étude rétrospective comparative sur 212 PTH primaires entre novembre 2013 et juin 2014. Cent six cotyles HighCross 63720+ ont été appariés en fonction de l’âge, du sexe et de la date de pose avec 106 cotyles conventionnels Native 63720+ (Medacta 63720+). L’implant fémoral était systématiquement une tige Native 63720+ (Medacta G Model 80 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 63720+) cimentée avec une tête de 22,2 mm de diamètre. Cent soixante-cinq prothèses ont pu être analysées - 81 dans le groupe hautement réticulé (GHR), 84 dans le groupe conventionnel (GC). L’évaluation clinique a été réalisée grâce aux scores PMA et HOOS. L’analyse radiographique (taux de pénétration linéaire, usure volumétrique et descellement) a été réalisée par le même observateur grâce au logiciel validé Martell. Concernant l’analyse statistique, le seuil de significativité de 5 % a été retenu. Résultats Le recul moyen était de 5,9 ans (SD - 0,8+ 4,8–12,7). L’âge moyen était de 70,7 ans (SD - 10,48+ 35–90) dans le GHR versus 70,3 ans (SD - 10,61+ 47–87) dans le GC (p > 0,05). Concernant les autres critères démographiques (sexe, côté, indice de masse corporelle, score ASA), aucune différence significative n’a été mise en évidence entre les deux groupes. Les scores PMA et HOOS se sont améliorés entre le pré- et le postopératoire (p < 0,0001). Le taux de pénétration linéaire de la tête fémorale en mm an était en moyenne de 0,019 (SD - 0,003+ 0,010–0,025) dans le GHR contre 0,123 (SD 0,025+ 0,070–0,170) dans le GC (p < 0,0001). L’usure volumétrique était en moyenne de 29,2 mm3 an (SD - 4,9+ 17–35,6) dans le GHR et de 190,6 (SD - 38,9+ 108,4–263,2) dans le GC (p < 0,0001). Conclusion Notre étude comparative continue, bien que rétrospective, confirme les résultats la littérature. L’usure moyenne du cotyle HighCross 63720+ est faible par rapport aux autres séries, et donne de bons résultats cliniques. La réticulation n’est pas responsable de complication spécifique au sein de notre étude. L’évaluation du descellement aseptique des implants prothétiques et des taux de reprise nécessitent un suivi à plus long terme. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.189 Résultats Les résultats cliniques sont identiques dans les 2 groupes. La pénétration de la tête dans le cotyle en PE à 6 mois, représentant le fluage, était de 0,128 A 0,034 mm dans le groupe Vitamysy et de 0,151 A 0,046 mm dans le groupe UHMWPE (p = 0,049). La pénétration de la tête était respectivement de 0,176 A 0,037 mm et de 0,260 A 0,061 mm (p < 0,0001) à 2 ans de recul et de 0,200 A 0,032 mm et 0,317 A 0,074 mm (p < 0,0001) à 3 ans de recul. L’usure mesurée est significativement différente entre 2 ans et 3 ans (p < 0,0001) – elle est de 0,025 A 0,01 pour Vitamysy et de 0,063 A 0,031 mm an pour le groupe témoin. Discussion L’adjonction de la vitamine E au polyéthylène revêtu de titane modifie le fluage et diminue aussi son usure de manière très significative. Le différentiel d’usure est de plus de 0,03 mm/an. Conclusion L’augmentation de la réticulation et le dopage à la vitamine E réduisent très significativement l’usure du PE in vivo. Cependant il est impossible de préciser lequel de ces 2 facteurs a le rôle déterminant dans cet effet bénéfique. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.190 Jeudi 12 novembre 2015 de 08 h 00 à 10 h 00, salle 342 Communications particulières traumatologie – Modérateurs : Jean-Marc Feron (Paris), Thierry Favier (Manosque) 258 Usure du cotyle en polyéthylène hautement réticulé et dopé à la vitamine E. Étude prospective et randomisée par analyse stéréo-radiographique à 3 ans de recul Christophe Hulet ∗ , Goulven Rochcongar , Vincent Pineau , Julien Dunet , Valentin Chapus , Etienne Sallé De Chou , Emeline Bourroux Département de chirurgie orthopédique et traumatologique, niveau 11, Inserm U1075 COMETE mobilité - attention, orientation & chronobiologie Univer, 14000 Caen, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Hulet) Introduction La durée de vie des prothèses de hanche est limitée en raison de descellements aseptiques. Un des facteurs associés à ces échecs est une ostéolyse péri-prothétique avec des débris d’usure de polyéthylène (PE). L’augmentation de l’irradiation et le dopage à la vitamine E d’un polyéthylène (PE) sont des méthodes pour permettre une stabilité oxydative à long terme du PE. Les essais in vitro montrent une diminution de l’usure du PE étudié de 80 à 90 % par rapport au PE standard. L’objectif de cette étude prospective monocentrique randomisée approuvée par le CPP était de comparer l’usure du PE dopé à la vitamine E (Vitamysy) avec le PE hautement réticulé standard (UHMWPE). Patients et méthode Soixante-quatre patients (61 A 7 ans) ont été randomisés en deux groupes identiques - groupe Vitamysy (n = 33) et groupe UHMWPE (n = 31). Les 2 cotyles, recouverts d’une couche de 250 956+ de titane, étaient impactés. Tous les patients recevaient la même tige cimentée (Dédicacey) et une tête métallique de 28 mm. Ils étaient évalués cliniquement et radiologiquement à 6 mois, 1, 2 et 3 ans. La pénétration de la tête dans le PE était mesurée par la distance entre les centres de la tête fémorale et du cotyle par analyse stéréo-radiographique (RSA). 260 Typologie du recrutement hospitalier des fractures du fémur proximal du sujet de plus de 60 ans. Étude prospective observationnelle pendant l’année 2014 Nicolas Reina ∗ , Pierre Laumonerie , Karine Wytrykowski , Etienne Cavaignac , Nicolas Bonnevialle , Paul Bonnevialle 22, rue Pharaon, 31000 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Reina) Introduction Les fractures du fémur proximal (FFP) du sujet âgé sont devenues un des principaux motifs de traumatologie. Leur accueil systématique et non sélectif semblent être réservés aux centres hospitaliers publics. Le but de cette étude originale était de préciser les profils épidémiologiques et cliniques patients victimes d’une fracture trochantérienne (T) ou cervicale (C) admis en service universitaire. Patients Tous les patients de plus 60 ans victimes d’une FFP ont été inclus de manière prospective. Cette étude observationnelle a porté sur les conditions d’hospitalisation, les types lésionnels, l’état clinique préopératoire (scores de Parker, Katz, « Mini Nutritional Assessment »), et le devenir postopératoire immédiat et au premier mois. Résultats En 2014, 544 patients, 156 hommes et 382 femmes ont été admis pour 253 fractures C et 291T. Les femmes avaient 85 ans et les hommes 76 ans en moyenne. Le score ASA (1, 2, 3, 4) était réparti en 8,7 %, 52,7 %, 35,7 %, 2,9 %. Le Parker moyen était de 5,56 (dont 29 % avec un score > 7 et 15 % < 3) + le Katz moyen était de 3,2 et le MNA 11. L’hospitalisation s’est faite dans 30 % un week-end, dans 56 %, la nuit pour 28 %. Seulement 6 % des patients étaient accompagnés d’une lettre du médecin référent l’adressant à l’établissement. Le mode de vie était autonome au domicile dans 28 % ou avec aide dans 23 %, en maison de retraite dans 23 %. Le délai opératoire moyen était de 1,25 j+ 17 % ayant été opérés le même jour et G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 55 % le lendemain. Les T ont été fixées par 90 % de clous Gamma, les 162 fractures Garden III et IV par 108 PIH et 47 PTH double mobilité, les 47 Garden II et I par 7 DHS, 31 triples vissages et 5 Traumax. La mortalité périopératoire était 8 %. La durée d’hospitalisation était de 8,5 jours. Le devenir postopératoire s’est fait vers un CRF pour 37 % des patients et un retour en MDR pour 47 %+ seuls 20 % des patients sont retournés à leur domicile. La mortalité à 3 mois est de 9,8 %. Discussion Cette série est en en concordance avec la littérature – prédominance féminine, répartition entre fractures C et T, mortalité périopératoire proche de 10 %. Elle est innovante en montrant la dépendance fonctionnelle nette des traumatisés accueillis, leur modalité temporelle d’hospitalisation et son caractère non médicalisé. Malgré l’absence de données du secteur privé, les FPP du sujet âgé semblent être une spécificité des services hospitaliers, pour des patients à haut niveau de dépendance imposant d’adapter les structures de réception et d’établir un circuit dédié. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.191 261 SOS fracture du col Romain Desmarchelier ∗ , Anthony Viste , Michel Fessy 165, chemin du Grand-Revoyet, 69495 Pierre-Bénite, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Desmarchelier) Introduction Les traumatismes ostéoarticulaires de la personne âgée revêtent une importance capitale de nos jours. Un chemin clinique a été mis en place dans notre hôpital pour optimiser la prise en charge des patients victimes d’une fracture de l’extrémité supérieure du fémur. La mise en route d’un numéro unique dédié à cette pathologie ainsi que de développement d’un réseau de soins de suite et de réadaptation a permis de fluidifier l’entrée des patients et de faciliter leur sortie, diminuant de ce fait leur durée moyenne de séjour hospitalier. Matériel et méthode Nous avons réalisé un relevé prospectif d’indicateurs de suivi d’activité, mis en place dans le cadre d’un chemin clinique fracture de l’extrémité supérieure du fémur O. Nous avons mesuré le délai entre l’admission et la prise en charge chirurgicale de ce type de fracture, la durée moyenne de séjour. La troponine, fortement corrélée à la survenue de complications médicales postopératoires, a été mesurée de manière systématique en pré- et postopératoire. Nous avons enfin suivi des données en lien avec la rééducation (mise au fauteuil, reprise de l’appui, de la marche). Résultats En 2014, nous avons pris en charge 1010 patients pour traumatisme de l’appareil locomoteur, dont 298 fractures de l’extrémité supérieure du fémur. L’âge moyen des patients était de 87,2 ans. Le pourcentage de patients pris en charge avant 48 heures était de 95,5 % avec un délai médian de 25 heures. L’élévation au-delà du seuil pathologique de la troponine postopératoire a diminué de 27,3 à 14,3 % en un an avec l’accélération de la prise en charge chirurgicale. La durée moyenne de séjour est passée de 3,5 à 2,9 jours. Tous les patients ont pu être mis au fauteuil et levés à j1 postopératoire. Discussion L’élévation de la troponine est fortement corrélée à la survenue de complications. Il est démontré dans la littérature que la prise en charge précoce des fractures de l’extrémité supérieure du fémur permet de limiter cette élévation et de diminuer ainsi la morbidité des patients. Outre l’amélioration des techniques chirurgicales, l’optimisation de l’organisation des services d’urgences chirurgicales a un impact direct sur les suites opératoires. Conclusion La prise en charge spécifique des personnes âgées victimes de traumatismes de l’appareil locomoteur diminue leur 81 morbidité. La définition d’un chemin clinique spécifique de l’orthogériatrie est un élément déterminant de l’amélioration de nos pratiques. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.192 262 Traitement des fractures intra-capsulaires du col fémoral par arthroplastie double mobilité sans ciment. Étude des complications mécaniques et résultats fonctionnels à court et moyen terme Adrien Bevand ∗ , Pierre Martz , Ludovic Labattut , Jean-Sébastien Karp , Emmanuel Baulot CHU de Dijon, 21000 Dijon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Bevand) Introduction Différentes études rapportent une majoration du risque de fracture peropératoire lors de l’utilisation d’implants non scellés dans le traitement des fractures de l’extrémité supérieure du fémur. Il existe cependant très peu d’études évaluant le retentissement clinique à cours et moyen termes de ces fractures. Nous avons cherché à évaluer l’incidence de cette complication et ses implications fonctionnelles. Patients et méthode Il s’agit d’une étude rétrospective, continue, monocentrique portant sur tous les patients opérés d’une prothèse totale de hanche (PTH) pour fracture déplacée du col fémoral entre 2011 et 2013. Le critère de jugement principal était le taux de fractures péri-prothétiques per- ou postopératoires immédiates. Les critères secondaires sont le taux de luxation et le résultat fonctionnel (scores de Harris et PMA). Résultats Deux cent soixante-trois patients d’âge moyen de 81 ans ont été inclus durant cette période avec un suivi à un an de 76,8 %. On déplore 39 décès (19,3 %) au terme de notre étude. Vingt-trois patients d’âge moyen de 86 ans ont présenté une fracture périprothétique per- ou postopératoire immédiate (8,7 %), avec 5 fractures du calcar et 18 du grand trochanter dont seulement 4 ont nécessité un report d’appui. La durée moyenne de séjour ne présentait pas de différence significative (9,75 vs 11 jours) pour les patients fracturés ou non. On ne déplore aucun décès peropératoire et 5 luxations antéro-supérieures précoces dont aucune n’a nécessité de reprise chirurgicale ou n’a présenté d’instabilité persistante. Les scores de Harris et PMA à 6 mois et 1 ans ne présentaient pas de différence significative pour les patients fracturés ou non. Discussion La littérature rapporte plus de fractures pour les implants sans ciment (3,5 à 15 %) mais moins de complications d’ordre médical et de décès peropératoires avec une survie des implants supérieure. Notre taux de complications mécaniques semble inférieur à ces chiffres et la survenue d’une fracture n’a entraîné ni reprise chirurgicale, ni allongement de la durée de séjour, ni diminution du résultat fonctionnel. L’arthroplastie non cimentée présente en outre l’avantage d’une durée opératoire moyenne réputée plus courte. Conclusion L’arthroplastie de hanche sans ciment dans le traitement des fractures cervicales déplacées du fémur semble être une solution adaptée même pour les sujets âgés. Son taux de fracture peropératoire reste modéré et ne représente pas un facteur de mauvais pronostic pour la suite de la convalescence. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.193 G Model 82 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 263 Fracture du col fémoral et triple vissage peut-on prédire l’échec ? Fanny Mille ∗ , Rachid Saadnia , Maxime Ferrier , Antoine Adam , Pauline Sergent , Grégoire Leclerc , Patrick Garbuio 2B, rue Larmet, villa Campagnola, 25000 Besançon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (F. Mille) Introduction L’ostéosynthèse par triple vissage des fractures du col fémoral, est principalement utilisée chez les patients jeunes, et pour les fractures peu déplacées (Garden I et II). Cependant, si ce traitement est classique et transmis, il y a peu de travaux concernant les complications entraînant une nouvelle intervention (arthroplastie secondaire). Ce travail évalue les facteurs favorisant ces complications, et identifie la cause principale d’arthroplastie secondaire. Patients et méthode Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique, observationnelle, et radiologique portant sur tous les patients victimes d’une fracture du col fémoral, ostéosynthésée par triple vissage. Les données épidémiologiques, cliniques, radiologiques ainsi que les complications et les causes de réinterventions chirurgicales, ont été recueillies par analyse des dossiers médicaux. Des analyses statistiques ont été effectuées pour déterminer les facteurs favorisants les principales complications. Résultats Cent soixante-sept dossiers ont été analysés, et 137 patients ont été suivis en moyenne 7,9 mois. Il existe des complications pour 24 % des patients. Il s’agit de déplacement secondaire, pseudarthrose, nécrose de la tête, infection. La complication principale est le déplacement secondaire, constaté chez 21 % des patients âgés en moyenne de 67 ans. Dix pour-cent des fractures Garden I et II se déplacent secondairement. Ce chiffre est de 11 % pour les fractures déplacées (Garden III et IV). Pour la majorité, le déplacement est dû à une migration de vis. Les fractures type Garden III et IV sont des facteurs favorisant de manière significative la survenue de déplacement secondaire. Les taux de pseudarthrose, et nécrose sont inférieurs à 10 % et les facteurs favorisant leur survenue ont également été identifiés (sexe masculin, surpoids). Quatorze pour cent des patients ont bénéficié d’une arthroplastie secondaire, suite, pour la plupart, à un déplacement secondaire. Discussion Dans la littérature, certaines études retrouvent des taux de déplacements secondaires et pseudarthroses allant de 5 à 37 %. Il est estimé entre 5 et 15 % chez le patient jeune, et entre 25 et 30 % chez le sujet de plus de 80 ans. Le taux relatif aux ostéonécroses de la tête fémorale, est estimé entre 7 et 24 %. Certaines études identifient comme facteurs de risque d’ostéonécrose le sexe féminin, le surpoids, et une fracture instable. Enfin, il est retrouvé entre 5 et 29 % d’arthroplastie secondaire pour nécrose, et entre 33 et 92 % pour pseudarthrose. Conclusion Au terme de cette étude, nous avons retrouvé que certains facteurs prédisposaient la survenue des principales complications. Celles-ci pouvant conduire à une arthroplastie secondaire, dont les critères ont également été identifiés. L’ostéosynthèse par triple vissage, reste malgré tout une méthode de choix pour les fractures peu déplacées du col fémoral. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.194 264 Chirurgie des fractures cervicales du fémur chez le sujet âgé – le risque infectieux est-il majoré ? Pierre-Alain Mathieu ∗ , Thomas Roger , Guillaume Vergnenegre , Pierre-Sylvain Marcheix , Jean-Louis Charissoux , Christian Mabit 52, rue du Bassin, 87170 Isle, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P.-A. Mathieu) Introduction Le traitement des fractures cervicales du fémur dépend du type de fracture, du patient et du choix du chirurgien. L’objet de ce travail était d’évaluer le risque respectif des modes opératoires (ostéosynthèse versus arthroplastie) chez le sujet âgé, avec l’hypothèse d’un risque accru en cas d’arthroplastie. Matériel et méthodes Grâce au système continu de surveillance des infections du site opératoire (SURVISO), nous disposons d’un suivi exhaustif des complications infectieuses en traumatologie. Il s’agit d’une étude observationnelle rétrospective, recensant sur 4 ans (2010–2013) 569 cas de fractures cervicales. Pour une étude comparative, 2 séries références ont également été individualisées – 691 cas de fractures extracapsulaires traitées par ostéosynthèse et 886 cas d’arthroplastie de première intention pour coxopathie dégénérative. Ont été retenues les infections profondes amenant à une reprise chirurgicale (débridement-lavage et ou reprise prothétique). L’index NNIS a été évalué en termes de facteur de risque. Les résultats ont été confrontés aux données bibliographiques. Résultats La série de fractures ostéosynthésées (45 cas + âge moyen 66,5 ans pour les femmes + 47,5 ans pour les hommes) ne recense aucune complications infectieuses. La série de fractures prothésées (524 cas + âge moyen 84,5 ans pour les femmes + 79,5 ans pour les hommes) montre un taux d’infection de 2,3 %, contre 1 % pour la série d’arthroplasties sur coxopathies dégénératives (p < 0,05). Le risque infectieux lié à l’index NNIS est significatif dans la population masculine. Dans les reprises pour faillite d’ostéosynthèse par arthroplastie aucune complication infectieuse n’a été retrouvée, alors que les reprises d’arthroplastie s’accompagne d’un taux d’infection de 5,8 %. Sur le plan bactériologique, on retrouve une majorité de cocci Gram + (Staphylococcus aureus dont 1 3 méthi R) quelles que soient les séries. Discussion Notre série est comparable aux données de la littérature. le risque infectieux est évalué entre 0 % (Parker, 2008) et 1,9 % (Röden, 2003) pour les ostéosynthèses et entre 1 % (Davison, 2001) et 6,5 % (Frihagen, 2007). Le taux de reprise d’ostéosynthèse est évalué à 30–40 % avec un risque infectieux 2 fois plus important. Le risque est fortement majoré (plus de 5 %) dans les reprises d’arthroplastie (Frihagen, 2007). Les facteurs de comorbidité (pathologies associées, dénutrition. . .) et le contexte traumatique apparaissent comme les éléments déterminants du risque infectieux. Conclusion Nous confirmons un risque infectieux majoré dans les arthroplasties pour fracture du col fémoral avec un rôle significatif des facteurs de comorbidité et des conséquences socioéconomiques importantes en termes d’augmentation de la durée de séjour, de perte d’autonomie et de mortalité. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.195 265 Fractures de l’extrémité proximale du fémur chez la personne centenaire – morbi-mortalité d’une série rétrospective de 29 patients Antoine Morice ∗ , Paul Bonnevialle , Nicolas Reina , Karine Wytrykowski , Pierre Laumonerie , Etienne Cavaignac , Nicolas Bonnevialle CHU, hôpital Pierre-Paul-Riquet, service de traumatologie orthopédie, 31059 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Morice) L’allongement de la durée de vie de la population s’accompagne d’une augmentation du nombre de patients très âgés pris en charge G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx pour une fracture proximale fémorale (FPF) et il n’est plus exceptionnel de traiter des centenaires. Peu de travaux ont été consacrés à cet âge symbole de longévité dans la littérature en particulier française d’où le caractère innovant de cette série rétrospective monocentrique dont l’objectif principal était de quantifier la morbimortalité périopératoire. Entre 2004 et octobre 2014, 25 femmes et 4 hommes centenaires ont présenté une FPF. Huit avaient 100 ans, 7 avaient 101 ans + 10 102 et 5 plus de 103 + la plus âgée était dans sa 108e année. Quatorze patients vivaient à domicile, 15 en EPAD. Leur score ASA moyen était de 2,7, le Parker total à 3,58 [I à 1,75 II à 1,48 III à 0,27], le Katz à 5,68. Huit patients avaient un score Parker I + II inférieur à 2 signifiant le grabatarisme + 14 avaient ces deux scores au-dessus de 4 montrant l’aptitude à la marche avec aide à l’extérieur de leur lieu de vie. Dix étaient déments. Vingt et un patients ont été opérés avant 48 heures. Dix-neuf clous Gamma et 2 vis-plaques pour les 21 fractures extracapsulaires, et 6 PIH, une PTH et un vissage pour les 8 intracapsulaires ont été posées. Deux patientes ont présenté une luxation et deux une infection du site opératoire + quatre une complication générale dont deux syndromes de glissement. Trois patients sont décédés sous 48 h – leur score ASA était à 3, le Parker total entre 2 et 4, et deux étaient déments. Sept patients sont décédés avant le 3e mois - 4 avaient un ASA > 3, 5 un Parker total < 3 et 4 étaient déments. Treize sont décédés entre 3 et 6 mois. Parmi les décédés, 4 patients ont eu une longévité de plus de 1 an, la maximale a été de 4 ans. Six patients sont actuellement en vie. Les caractères épidémiologiques et la mortalité de ce collectif sont en concordance avec la littérature – la mortalité a été de près de 80 % dans l’année qui a suivi la FDP. Les décès périopératoires sont apparus liés aux comorbidités et à l’état de la marche, aux capacités cognitives et à l’état de dépendance. Malgré cette importante morbi-mortalité, cet âge extrême ne modifie pas l’attitude thérapeutique résolument interventionniste au sein d’une équipe multidisciplinaire comprenant le gériatre et l’anesthésiste. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.196 266 Fracture sous-capitale du col du fémur après ablation de clou centromédullaire cervico-diaphysaire. Une complication rare ? Laurent Cherchi ∗ , Maxime Lefèvre , Vincent Seivert , Henri Coudane 62, rue des Fabriques, 54000 Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L. Cherchi) Introduction Nous avons constaté plusieurs cas de fracture souscapitale du col du fémur après ablation de clou centromédullaire cervico-diaphysaire implanté pour fracture du massif trochantérien, trochantéro-diaphysaire ou diaphysaire. Ceci nous a poussé à évaluer l’incidence de cette complication habituellement considérée comme rare. Méthodes Nous avons inclus rétrospectivement tous les patients pour lesquels une ablation simple de clou centromédullaire cervico-diaphysaire a été réalisée après consolidation, dans l’indication soit d’une gêne latérale par conflit entre la vis cervicale et le fascia lata, soit de manière systématique, en l’absence de complication infectieuse ou mécanique, entre le premier janvier 2013 et le premier février 2015. Les caractéristiques des patients et des ostéosynthèses ont été analysées et comparées. Résultats Sur 13 ablations de clou centromédullaire cervicodiaphysaire, nous avons déploré 3 fractures sous-capitales du col fémoral, soit une incidence de 23 %. Ces fractures sont survenues en l’absence de traumatisme, à moins de deux semaines de l’ablation de matériel. L’évaluation de la qualité de l’ostéosynthèse n’a pas 83 retrouvé de défaut technique de pose. Les patients ayant présenté une fracture du col fémoral étaient significativement plus âgés que les patients n’ayant pas présenté cette complication. Discussion L’incidence des fractures spontanées du col fémoral après ablation de clou centromédullaire cervico-diaphysaire est élevée, même si la fiabilité de nos chiffres doit être pondérée par le caractère rétrospectif de l’étude. Conclusion Étant donné le risque élevé de fragilisation du col fémoral et de fracture du col après ablation de clou centromédullaire cervico-diaphysaire, nous recommandons de discuter les ablations de ce type de matériel au cas par cas, même chez les patients jeunes. Il est essentiel que le patient soit informé du risque élevé de fracture du col après ablation du matériel. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.197 267 Fracture homolatérale de la diaphyse et de l’extrémité proximale du fémur. Vers une attitude consensuelle par l’enclouage verrouillé et ancrage proximal céphalique ? Pierre Laumonerie ∗ , Tristan Pollon , Antoine Morice , Jean-Michel Laffosse , Etienne Cavaignac , Paul Bonnevialle CHU Toulouse Purpan, service de traumatologie orthopédie, Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Laumonerie) L’enclouage centromédullaire est la méthode de choix pour fixer les fractures diaphysaires fémorales (FDF) + une lésion proximale trochantérienne (T) ou cervicale (C) homolatérale oblige à modifier cette attitude. Cette association intéresse 4 à 5 % des fractures diaphysaires, se caractérise par un déplacement faible ou nul du foyer proximal. L’enclouage avec vissage cervicocéphalique permet une fixation concomitante – c’est l’hypothèse émise et à valider par l’étude rétrospective d’une série monocentrique et continue. De 2006 à mai 2014, 24 hommes et 7 femmes de 48,5 ans de moyenne (20/83), victimes de 26 traumatismes à haute énergie ont présenté cette association lésionnelle. Sept FDF étaient ouvertes. Les fractures proximales se répartissaient en 16 T (11 types A1, 1 A2, 4 A3 de l’AO) et 15 cervicales (2 basicervicales, 11 Garden II, 2 Garden III) dont 3 initialement déplacées. Dix patients étaient polytraumatisés et 21 polyfracturés. Deux fois la fracture proximale a été découverte en préopératoire grâce à une incidence radiologique de meilleure qualité. Tous les patients ont été opérés sous 48 h sauf 2. Un patient de 83 ans a été traité par une PTH et une plaque, 3 par un clou verrouillé et vissage multiple en raison d’un trait cervical non réduit après l’installation sur table orthopédique (2 fois), vertical (1 fois) ou se déplaçant à l’installation (3 fois). Vingt-huit clous gamma longs dont 2 renforcés par un vissage cervical ont été posés. Une embolie graisseuse, une phlébite et un incident cicatriciel d’évolution favorable ont été déplorés. Toutes les fractures diaphysaires ont consolidé sauf une nécessitant un changement de clou et 3 après dynamisation Trois complications mécaniques ont été déplorées - un cal exubérant diaphysaire, un raccourcissement iatrogène de 2,5 cm, un varus cervical associé à un raccourcissement de 1,5 cm. Les foyers T ont consolidé en moyenne en 6,6 mois, les C en 5,2 mois sans ostéonécrose. Au recul minimum de 18 mois, les résultats selon des critères cliniques (mobilité genou, hanche, boiterie) et radiologiques (axes, longueur) sont connus pour 26 patientes (2 perdus de vue, 1 décédé et 2 reculs insuffisants) soit 13 très bons, 5 bons, 6 moyens, 2 mauvais. L’ensemble de ces données est en concordance avec la littérature en dehors d’une tendance au vieillissement de la population mais restant dans le même contexte de traumatisme à haute énergie. Sous réserve d’une réduction du foyer proximal ou de son faible déplacement ne se G Model 84 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx modifiant pas sur table, le gamma long résout efficacement cette double fixation. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.198 268 Épidémiologie des fractures fémorales péri-prothétiques Matthieu Ehlinger ∗ , David Bahlau , David Brinkert , Benoit Schenck , Antonio Di Marco , Philippe Adam , François Bonnomet 1, avenue Molière, 67098 Strasbourg, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Ehlinger) Introduction Il est admis que les fractures fémorales sur implants sont en augmentation constante (vieillissement de la population, augmentation de des fractures fémorales proximales et des arthroplasties). Le patient type défini en 2005 lors du symposium de la SOFCOT sur les fractures péri-prothétiques était une femme âgée de plus de 75 ans porteuse d’une prothèse de hanche. Nous avons voulu actualiser et préciser les caractéristiques de cette population et la fréquence des fractures. Matériel et méthode L’ensemble des fractures fémorales périprothétiques a été colligé sur une période prospective de 18 mois. Outre les données épidémiologiques classiques étaient notés le niveau d’autonomie (Parker, Devane), le lieu de vie et de dépendance (Katz). Le type d’implant, de fracture, son niveau, le délai entre la pose de l’implant et la fracture, l’état du scellement des prothèses étaient relevés. Résultats La série comportait 82 patients (59F, 23H) (82 fractures), d’âge moyen 82,2 ans dont 56 habitaient à domicile. Le score moyen de Parker était de 4,5, le score de Devane moyen de 1,8 et le score de Katz moyen de 4,1. Il s’agissait de 3,6 % (82/2284) des admissions en urgence. Sur la même période 28 fractures (1,2 % des admissions) sur ostéosynthèse étaient notées. Il était observé 46 fractures sur PH (8 PIH, 38 PTH), 40 sur PTG, dont 4 inter-prothétique et 2 fractures entre PTG et ostéosynthèse. Le délai entre la PTH et la fracture était de 12,8 ans, de 5,3 ans pour les PIH et de 7,6 ans pour les PTG. Les patients sont moins âgés pour les PH (81 ans) que pour les PTG (84 ans). La fracture était située 40 fois (48,8 %) au tiers proximal, 30 fois au tiers distal (36,6 %) et était spiroïde le plus souvent 37 fois (45 %). Quarante-sept fois (57,3 %) elle était située sur l’implant. Une PH était descellée 16 fois (34,8 %) et une PTG 4 fois (10 %). Discussion/conclusion Le patient type a évolué – s’il s’agit toujours d’une femme, elle a aujourd’hui plus de 82 ans, présentant une fracture du fémur proximal ou du fémur distal sur une prothèse, avec dans cette expérience récente, le nombre de fractures sur PTG voisine le nombre de fractures sur PH. Les patients sont à domicile, plutôt autonomes mais sédentaires. Ces fractures périprothétiques restent rares mais sont près de 3 fois plus fréquentes que les fractures sur ostéosynthèse (3,6 % versus 1,2 %). Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.199 269 Règles de l’ostéosynthèse des fractures fémorales péri-prothétiques par plaque verrouillées. Revue systématique récente de la littérature Matthieu Ehlinger ∗ , David Brinkert , Benoit Schenck , Antonio Di Marco , Maxime Antoni , Michel Rahmé , Philippe Adam , François Bonnomet 1, avenue Molière, 67098 Strasbourg, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Ehlinger) Introduction L’ostéosynthèse par plaque verrouillée est connue depuis près de 15 ans. Ses avantages mécaniques évidents l’ont rendue populaire. Pour autant les règles de pose ne sont pas connues ni respectées par tous. Ce travail a pour objectif de faire le point sur l’ostéosynthèse par plaque verrouillée des fractures périprothétiques. Matériel et méthode Une analyse systématique de la littérature était effectuée avec les mots clés suivants – locking plate, locked plate, locking screw, polyaxial screw, biomechanic, periprosthetic fracture, femoral fracture, seuls ou en association. Résultats Il faut assurer une tenue suffisante en regard des tiges fémorales en utilisant des cerclages (peuvent être réalisés en mini-invasif). La réalisation d’un double passage du câble de cerclage semble donner la meilleure tenue. Une autre alternative est l’utilisation de plaque complémentaire (locking attachement plate, Depuy-Synthsey). Elles permettent une prise systématique bicorticale. La fixation péri-prothétique implique parfois une fixation dans le ciment. Il a été montré que la tenue du manteau de ciment n’était pas affectée par ce vissage avec une température locale qui n’est pas préjudiciable. La présence d’un implant fémoral impose de ponter celui-ci et d’armer l’ensemble du fémur par la plaque pour éviter une zone de faiblesse. Un chevauchement de 2 diamètres de diaphyse est nécessaire. L’ostéosynthèse d’une fracture sur prothèse de hanche par un enclouage rétrograde était la situation la plus à risque de fracture entre les implants. L’intérêt de la polyaxialité des vis verrouillées a été démontré. Il a été souligné que la position de la fracture et l’angulation de la fracture avaient une influence sur la tenue d’une plaque verrouillée – plus la fracture présente un angle obtus et plus la fracture est à distance du bout de la tige, plus les montages sont à risque de faillite. Ce risque est encore accru en présence d’un os fragilisé. Discussion/conclusion Connaître et respecter les règles de pose et les données biomécaniques permettent de limiter au maximum les erreurs techniques et les faillites mécaniques et par conséquent les échecs cliniques. Il s’agit d’un concept en perpétuel évolution. Plus que d’une nouvelle technique il s’agit d’une nouvelle philosophie de l’ostéosynthèse. Les montages sont spécifiques avec une biomécanique qui leur est propre s’opposant à l’ostéosynthèse par plaque standard. Cette biomécanique est complexe et évolutive comme en témoigne les nombreux travaux régulièrement publiés. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.200 270 Résultats de 7 pseudarthroses des os longs chez l’homme traitées par cellules-souches mésenchymateuses autologues cultivées associées à des biomatériaux Julien Stanovici ∗ , Philippe Rosset , Louis-Romée Le Nail , Jérôme Druon , Sandrine Fleury , Luc Sensebe , Pierre Layrolle Service d’orthopédie 2, CHU de Tours, 2 bis, boulevard Tonnellé, 37000 Tours, France G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Stanovici) Introduction L’autogreffe spongieuse reste le traitement référence des pseudarthroses des os longs mais a comme inconvénients la morbidité du site de prélèvement et la quantité limitée du stock osseux. L’ingénierie tissulaire osseuse associant la thérapie cellulaire à un biomatériau pourrait être une alternative intéressante à l’autogreffe classique. Ce travail rapporte les résultats préliminaires d’un des 5 centres investigateurs du premier essai clinique européen (REBORNE EudraCT 2011-005441-13) associant des CSM cultivées à des biomatériaux dans le traitement des pseudarthroses. Matériel et méthodes Les critères d’inclusion étaient une pseudarthrose d’un os long, sans perte de substance circonférentielle, sans problèmes vasculonerveux et évoluant depuis plus de 6 mois. Sept patients ont été inclus dans cet essai prospectif (3 fémurs, 2 tibias et 2 humérus). Lors d’une première anesthésie, 50 mL de moelle osseuse étaient aspirés de la crête iliaque postérieure. Les CSM étaient isolées et amplifiées au laboratoire de l’EFS pendant 3 semaines, jusqu’à obtention de 200 millions de CSM. Le jour de l’intervention, les CSM étaient mélangées à 10 cm3 de granules de MBCP + y (80 % ß-TCP et 20 % HA, Biomatlantey) pendant 1 heure, puis ce mélange était utilisé en lieu et place d’une autogreffe spongieuse au niveau de la pseudarthrose après abord chirurgical et décortication. Les patients avaient un suivi clinique, biologique, radiologique et par tomodensitométrie pendant 1 an. Résultats Tous les prélèvements de moelle osseuse ont pu être mis en culture et 200,106 CSM ont été obtenus sans difficultés sauf dans 1 cas où 140,106 CSM seulement ont été obtenues après 3 semaines. Il n’y a eu aucune complication clinique, biologique ou septique lié au prélèvement ou à l’utilisation des CSM. Six patients ont consolidé, à 3 mois en moyenne, un patient n’a pas consolidé et a nécessité une reprise chirurgicale. Discussion Les études publiées sur les cultures de CSM associées à des biomatériaux chez l’homme en orthopédie sont rares et sur des petites séries. Il n’a pas été mis en évidence de risques tératogène à moyen terme. Les résultats favorables de faisabilité–sécurité de notre centre semblent confirmés par les résultats préliminaires des 4 autres centres investigateurs de cette étude multicentrique, encore en cours d’analyse. Cette voie de recherche mérite d’être poursuivie et ces premiers résultats devront être confirmés par des essais randomisés comparant cette technique à l’autogreffe (projet européen H2020 déposé). La principale limite reste le coût de la culture cellulaire dont on peut espérer une diminution dans le futur. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme), (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association), (versement par une firme à une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.201 271 Les cals vicieux du fémur en traumatologie – Étude analytique rétrospective multicentrique des facteurs de risques Raphaël Allal ∗ , Pascal Maman , Marie Le Baron , Richard Volpi , Benjamin Sainsous , Dominique Poitout , Xavier Flecher 69, boulevard Perier, 13008 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Allal) Introduction La fréquence des cals vicieux post-traumatiques de la diaphyse fémorale reste mal connue, en particulier concernant les cals vicieux rotatoires. Le but de cette étude est de définir la fréquence de leurs survenues et les facteurs de risques chez les 85 malades avec une fracture diaphysaire du fémur prise en charge chirurgicalement. Matériels et méthodes Nous avons mené une étude épidémiologique analytique descriptive rétrospective multicentrique incluant les fractures du fémur diaphysaire entre novembre 2011 et février 2014. Les critères d’exclusions étaient les fractures A1 et A2 de l’extrémité proximale du fémur et les fractures B et C de l’extrémité distale. Tous les malades ont passé un scanner non injecté du fémur atteint et du côté sain comparatif pour évaluer les antéversions fémorales, les déformations dans le plan sagittal et frontal, les inégalités de longueurs et les torsions tibiales externes. Les valeurs de 10◦ et de 5◦ ont été retenues pour définir respectivement un cal vicieux rotatoire ou axial. Résultats Quatre-vingt-huit patients (97 fractures) ont été inclus dans l’étude. On retrouvait 11 % de cals vicieux dont 95 % rotatoires. Il n’y avait pas de différence de survenue selon les types d’ostéosynthèses employés. Les fractures ouvertes et l’obésité (IMC > 35) apparaissaient comme étant des facteurs de risques de la survenue de cals vicieux. Discussion Il s’agit d’une étude originale analysant le trouble rotatoire en le comparant au côté sain. Le pourcentage de survenue est proche des résultats de la littérature. Notre étude a comme limite le fait qu’elle soit rétrospective. Il existe également un biais dû à la prise en charge par des opérateurs multiples. Conclusion Cette étude témoigne que les cals vicieux du fémur ayant potentiellement une influence clinique sont fréquents en traumatologie et sont principalement rotatoires. Les facteurs de risques retrouvés sont l’ouverture cutanée et l’obésité. Une étude prospective comparative entre les différents types d’ostéosynthèses et une étude en laboratoire de marche sont en projets afin de déterminer l’impact sur la marche et de le corréler au degré de déformation. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.202 Jeudi 12 novembre 2015 de 08 h 00 à 10 h 00, amphithéâtre Passy Communications particulières rachis – Modérateurs : Joël Delecrin (Nantes), Thierry David (Bois-Bernard) 273 Le global tilt et l’indice de lordose lombaire – deux paramètres pour comprendre le déséquilibre sagittal Simon Mazas ∗ , Louis Boissiére , Jean-Marc Vital , Ibrahim Obeid 56, rue Jean-Renaud-Dandicolle, 33000 Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Mazas) Introduction Dans les déformations rachidiennes de l’adulte, l’intensité des symptômes évolue de manière linéaire avec le déséquilibre sagittal. De nombreux paramètres radiologiques ont été décrits tel que les paramètres de la classification SRS-Schwab (SVA, VP et IP-LL). On retrouve dans la littérature d’autres paramètres tel que l’Indice de lordose lombaire (LLI) et le global tilt (GT). Il a été démontré que le LLI (ratio LL IP) pouvait avoir un impact thérapeutique dans les déformations rachidiennes. Le GT, qui combine le tilt vertical de CT et la VP, est moins sensible à la position du patient lors des radiographies et permet également de comprendre les discordances lorsque la SVA et la VP semblent opposées. Le but de cette étude est de valider ces deux paramètres cliniquement en évaluant leurs corrélations avec les scores de qualité de vies (scores HRQL) G Model 86 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx et les comparants aux autres paramètres. Nous évaluerons aussi la relation entre ces paramètres et les scores cliniques en stratifiant ces patients en groupes selon leur SVA, pour comprendre l’impact réel des différents paramètres sur la clinique. Méthode Une analyse rétrospective d’une base de donnée multicentrique a été réalisée. Les critères d’inclusion étaient les adultes opérés (âge ≥ 18 ans) présentant au moins un des paramètres radiologique suivant - Cobb ≥ 20◦ , SVA ≥ 5 cm, cyphose thoracique ≥ 60◦ et ou VP ≥ 25◦ . Les scores HRQL et les paramètres radiologiques ont été collectés en préopératoire. Le degré de significativité était p < 0,05. Résultats Quatre cent soixante et onze patients ont été inclus. Le LLI corrèle significativement avec la SVA (r = −0,65), le GT (−0,77), la VP (−0,73) et IP-LL (−0,98). Le GT corrèle avec la SVA (r = 0,80), la VP (0,91), IP-LL (0,80). Le LLI et le GT corrèlent avec les scores HRQL (0,34 et 0,41 pour l’Oswetry). Quand les patients sont stratifiés en sous-groupes de SVA les corrélations avec les scores cliniques tendent à disparaître pour l’ensemble des paramètres. Conclusion Le GT est le paramètre le plus corrélé avec les scores HRQL et le LLI corrèle mieux que IP-LL dans cette série. Ces résultats démontrent également l’importante corrélation entre tous ces paramètres. Lorsqu’on stratifie les patients par SVA, les corrélations cliniques tendent à disparaître soulignant le fait que l’ensemble de ces paramètres corrèlent de la même façon avec les scores cliniques et qu’ils ne représentent qu’une partie de la symptomatologie des patients. Leur importance repose plus sur l’apport qu’ils offrent individuellement à comprendre une déformation et ses mécanismes de compensation pour la prendre en charge. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.203 274 Une formule peut-elle vraiment prédire la lordose lombaire théorique ? Étude prospective de fiabilité auprès de 296 volontaires sains Féthi Laouissat ∗ , Pierre Roussouly CMCR massues, 92, rue Edmond-Locard, 69005 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : fl[email protected] (F. Laouissat) Introduction La mesure de l’angle L1S1 est considérée comme une norme de référence pour évaluer l’amplitude sagittale de la courbure lombaire. En outre, des études antérieures ont établi différentes formules pour prédire la lordose lombaire théorique (tLL). Le but de cette étude était d’évaluer la fiabilité de deux formules qui visaient à prédire la tLL, et de quantifier les fluctuations générales dans l’alignement sagittal du rachis lombaire et du bassin au sein d’une population de sujets sains. Matériel et méthode L’incidence pelvienne (IP), la pente sacrée (PS) et les paramètres lombaires - la lordose L1S1, le point d’inflexion (InP), la lordose lombaire globale (LL glob) et le nombre total de vertèbres lordotiques (LL verteb) ont été évalués auprès de 296 volontaires sains (126 hommes, 170 femmes+ âge moyen, 27 ans + 18–48 ans). Les résultats des deux formules (F1-tLL = 1 2 [PI + TK] + 10 et F2-tLL = PI + 9) ont été comparées à L1S1 à l’aide du test de Bland-Altman. La comparaison entre les quatre types de courbures sagittales, sur la base de la classification Roussouly, s’est basée sur les tests de Student, Anova et Tukey pour les variables quantitatives et les tests Chi2 , Fischer et Holm pour les variables qualitatives. Résultats La fiabilité des formules F1 et F2 était faible. La moyenne du LL verteb était de 2,9 pour le type 1, 4,2 pour le type 2, 4,5 pour le type 3, et de 5,4 vertèbres pour le type 4 (p < 0,0001). Plus le InP était proche de la jonction thoracolombaire plus les valeurs de l’IP et de la PS étaient fortes. Il a été retrouvé des différences significatives entre les quatre types en termes de LL glob (51◦ pour le type 1, 48◦ pour le type 2, 58◦ pour le type 3, et 69◦ pour le type 4 + p < 0,001) et de L1S1 (46◦ pour le type 1, 45◦ pour le type 2, 56◦ pour le type 3, et 67◦ pour le type 4 + p < 0,001). Cependant, une différence significative a été noté entre le type 1 et le type 2 en termes de LL glob (p < 0,04) mais non significative en termes de L1S1 (p = 0,7). Conclusion L’alignement sagittal rachidien varie de manière significative chez les volontaires sains. En soulignant la différence de transition entre les courbes lordotiques et cyphotiques à la jonction thoracolombaire, l’amplitude de la courbure lombaire a été évaluée plus précisément par l’angle de LL glob que par l’angle L1S1. Enfin, une formule fiable reliant fortement tLL et les paramètres spino-pelviens fait toujours défaut. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.204 275 Les valeurs de référence des paramètres spino-pelviens par analyse 3D debout et leur corrélation statistique – calcul à partir d’une cohorte de 147 sujets asymptomatiques Jean-Charles Le Huec ∗ , Stéphane Aunoble , Arnaud Cogniet , Hugues Demezon , Julien Rigal , Antonio Faundez 146, rue Léo-Saignat, 33076 Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-C. Le Huec) Introduction Dans la prise en charge des pathologies rachidiennes chroniques, l’analyse de l’équilibre sagittal est fortement recommandé et ceci d’autant plus si une chirurgie est envisagée. La détermination des paramètres spino-pelviens tels que l’incidence pelvienne (IP), la lordose lombaire (LL), et la cyphose thoracique (CT) est essentielle. Les études donnant les valeurs de références des paramètres de l’équilibre sagittal sont parfois limitées par la taille de la cohorte et n’ont jamais été réalisées sur des reconstructions 3D en position debout. L’objectif de cette étude est de proposer des valeurs de référence des paramètres spino-pelviens à partir d’une cohorte de 147 sujets asymptomatiques prouvés par scores fonctionnels. Patients et méthode Cent quarante-sept sujets asymptomatiques (âge moyen 36,8, 82 H, 65 F) (ODI- 1,2, VAS 0,3) ont été évalués avec le système EOS, permettant d’obtenir des images radiographiques de face-profil avec une très base dose d’irradiation et sans effet de magnification. Le logiciel SterEOS 3D a été utilisé pour estimer un modèle 3D du rachis à partir des images face-profil permettant de calculer automatiquement les paramètres spino-pelviens. Nous avons calculé la moyenne et l’écart-type (ET) de - l’IP, la LL, la version pelvienne (VP), la pente sacrée (PS), la CT, l’angle spino-sacré (SSA) (Roussouly, Eur Spine J), le sagittal vertical axis (SVA) (Schwab, Spine) et le Full Body Index (FBI) (Le Huec, Eur Spine J). Nous avons estimé les corrélations statistiques entre l’IP et la lordose L1–S1 et L1–L5. Résultats La moyenne et l’écart-type (ET) des paramètres était de - 51,4 (10,0) pour l’IP, 45,1 (10,0), 22,8 (5,9) et 56,3 (9,0) pour la LL par rapport à L1–L5, L5–S1 et L1–S1 ; 11,4 (6,2) pour la VP, 39,7 (6,8) pour la PS ; 41,2 (9,7) et 33,7 (8,8) pour la CT par rapport à T1–T12 et T4–12 ; 132,0 (7,4) pour le SSA. Le coefficient de corrélation de Pearson entre l’IP et la lordose L1–S1 et L1–L5 étaient respectivement - 0,61 et 0,61 (p < 5 cm et le FBI < 5◦ ). Discussion et conclusion Cette étude est le premier à proposer des valeurs de référence de l’équilibre sagittal à partir d’une cohorte composée par un large éventail de sujets asymptomatiques démon- G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx tré par score ODI, SF36 et VAS avec une reconstruction 3D debout. Ces valeurs de référence pourront être utilisées dans le calcul peropératoire de la restauration de la lordose. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.205 276 Analyse tridimensionnelle de la scoliose lombaire dégénérative Emmanuelle Ferrero ∗ , Renaud Lafage , Vira Shaleen , Ilharreborde Brice , Mazda Keyvan , Pierre Guigui , Frank Schwab , Virginie Lafage , Wafa Skalli 48, boulevard Serurier, 75019 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (E. Ferrero) Introduction La dislocation rotatoire (DR) et le défaut d’alignement sagittal sont significativement corrélés aux douleurs des patients atteints de scoliose lombaire dégénérative (SLD). Récemment développée, la stéréoradiographie permet la réalisation de radiographie corps entier, en position érigée, avec une basse dose d’irradiation et la possibilité de reconstruction 3D du rachis. L’objet de cette étude est de décrire la DR avec l’imagerie 3D et ses relations avec les paramètres du plan transverse, les paramètres spino-pelviens et les symptômes des patients. Patients et méthode Dans cette étude rétrospective monocentrique, 130 patients avec SLD étaient inclus. Tous disposaient de radiographies EOS du rachis entier (EOSo imaging, LBM, Paris, France). Les paramètres spino-pelviens et le listhésis latéral étaient mesurés. L’analyse du plan transverse incluait la rotation axiale de la vertèbre apex (AVR apex), la rotation axiale intervertébrale (AIR), et l’index de torsion (TI, somme des AIR de la courbure lombaire). Les patients étaient séparés en 3 groupes selon l’AIR - inférieur à 5◦ , entre 5◦ et 10◦ , supérieur à 10◦ . La comparaison entre les groupes était réalisée avec une ANalysis Of VAriance (Anova) ou test du Chi2 selon approprié. Les corrélations entre paramètres radiographiques et cliniques étaient analysées. Résultats Les patients avec une AIR > 10◦ étaient significativement plus vieux, avec un angle de Cobb plus grand (39,5◦ ) et une déformation sagittale plus importante (défaut de lordose lombaire, IP-LL - 11,7◦ + version pelvienne - 22,6◦ ). L’AVR apex, l’index de torsion étaient significativement plus élevés (respectivement 24,8◦ et 45◦ ) pour les patients avec une AIR > 10◦ . Parmi les patients avec une AIR > 5◦ , 27 % n’avaient pas de listhésis latéral visible sur les radiographies coronales. La version pelvienne, le défaut de lordose lombaire et le sagittal vertical axis (SVA) étaient corrélés avec l’index de torsion, l’AVR apex, et l’AIR (0,286 < r < 0,496, p < 0,05). Les patients avec une AIR > 10◦ avaient un OSwesrty Disability Index plus mauvais et plus de lombalgies. Conclusion L’analyse stéréoradiographique a permis de mesurer une rotation axiale déjà importante chez des patients avec un listhésis latéral non observable sur la radiographie standard. Les rotations axiales vertébrales et intervertébrales présentes dans les dislocations rotatoires sont corrélées au défaut d’alignement sagittal. L’étude du plan transverse semble nécessaire pour le suivi et traitement des SLD. L’association à l’analyse de la dégénérescence musculaire et discale chez ces patients pourrait apporter d’importantes informations sur le pronostic évolutif des déformations. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.206 87 277 Étude rétrospective monocentrique des corrections par voie postérieure des scolioses type Lenke 5 Marie Leteve ∗ , Pierre Marie Longis , Norbert Passuti , Joel Delecrin Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, 1, place Alexis-Ricordeau, 44000 Nantes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Leteve) Introduction Le traitement chirurgical des scolioses idiopathique lombaires et thoracolombaires type Lenke 5 de l’adolescent et du jeune adulte reste l’option privilégiée lorsque le déséquilibre devient trop important. Cette chirurgie étant avant toute fonctionnelle, il convient d’évaluer grâce à différents paramètres radiologiques et cliniques si cette alternative apporte aux patients une amélioration clinique et dans quelle mesure cette dernière est corrélée à la correction des paramètres frontaux et sagittaux. L’amélioration des corrections par instrumentation postérieure doit permettre de sauvegarder un disque mobile par rapport aux stratégies habituelles. Par ailleurs, la correction du plan sagittal est un point essentiel en comparaison aux corrections par instrumentation réalisée par voie antérieure. Méthodes Cette étude rétrospective monocentrique a analysé les résultats radiologiques et cliniques de 21 patients qui présentaient tous une scoliose idiopathique lombaire ou thoracolombaire type Lenke 5 C et avaient été opéré avant l’âge de 40 ans par arthrodèse postérieure du rachis avec hyper correction de la déformation. Nous avons utilisé les questionnaires Oswestry et SRS 30 pour une auto-évaluation clinique à distance de la chirurgie. Sur le plan radiologique, nous avons, grâce au logiciel Kéops, analysé les paramètres pelviens sagittaux et frontaux postopératoires. Résultats L’âge moyen des patients ayant répondu à l’étude lors de l’opération était de 23 ans avec un recul moyen par rapport à la chirurgie de 13,5 ans. L’angle de Cobb moyen préopératoire était de 56,29◦ , l’angle postopératoire était de 16,25◦ avec un pourcentage moyen de correction de 71,13 %. L’incidence pelvienne moyenne était de 61,18◦ et la pente sacrée de 45,15◦ en moyenne en préopératoire et 44,18◦ en postopératoire L’état clinique postopératoire est très satisfaisant avec un score d’Oswestry moyen de 14,5 % et un score SRS 30 total moyen de 3,69. Conclusion Le traitement chirurgical hyper-correctif des scolioses idiopathiques type Lenke 5 chez les adolescents et les jeunes adultes permet d’obtenir et de maintenir des résultats fonctionnels satisfaisants corrélés à une correction des paramètres rachidiens, tout en préservant les disques sous-jacents au montage. La correction des scolioses idiopathiques type Lenke 5 par instrumentation postérieure segmentaire type CD permet de réaliser une hypercorrection par dérotation et compression segmentaire convexe. Ceci nous a permis de limiter la fixation un disque au-dessus des critères habituels basés sur les films en bendings. À plus de 13 ans de recul moyen, cette stratégie apparaît validée par des scores fonctionnels satisfaisants, la restauration d’un équilibre sagittal satisfaisant étant un paramètre essentiel associé aux résultats cliniques. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.207 G Model 88 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 278 La douleur des membres inférieurs après chirurgie de déformation de l’adulte – une manifestation possible du déséquilibre sagittal ? Matthieu Campana ∗ , Mitsuru Takemoto , Louis Boissière , Jean-Marc Vital , Ibrahim Obeid Internat de l’hôpital Pellegrin, 14, rue Eugène-Jacquet, 33076 Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Campana) Introduction La douleur des membres inférieurs (MI) est une manifestation clinique fréquente des déformations rachidiennes. La décompression chirurgicale (directe ou indirecte) permet de soulager ces symptômes. Des douleurs résiduelles des MI sont également fréquemment décrites en postopératoire. Cette étude a pour objectif d’étudier et de comprendre ces douleurs postopératoires. Méthode Une revue rétrospective d’une base de donnée multicentrique de patients opérés d’une déformation rachidienne a été effectuée. Les critères d’inclusion étaient un âge ≥ 50 ans avec au moins un des paramètres radiologiques préopératoires suivant Cobb ≥ 20◦ , SVA ≥ 5 cm, VP ≥ 25◦ et ou cyphose thoracique ≥ 60◦ . Les reprises chirurgicales ont été exclues. Les scores cliniques de qualité de vie, l’EVA des MI et les radiographies ont été analysés en préopératoire et à 6 mois postopératoire. Les patients ont été divisés en groupe préopératoire (D+ D− avec EVA ≥ 2 pour D+) et postopératoire (G+ G− avec EVA ≥ 5 pour G+) selon l’EVA des MI. Résultats Quatre-vingt-deux patients (69 F 13 H, âge moyen 66,3 ans) ont été inclus. L’étendue moyenne du montage était de 10,4 vertèbres (2–18). On retrouve 9 cas de fusion postérieure isolée, 43 procédures de décompression, 37 PLIF TLIF, 36 OSP, 6 OTP et 1 VCR. Soixante-neuf patients ont été inclus dans le groupe D+ et 13 dans le groupe D−. On retrouve une différence significative (p < 0,05) entre les deux groupes pour la réalisation d’un geste de décompression (58 % vs 20 %) et pour le Cobb préopératoire (35◦ vs 48◦ ). Aucune corrélation significative n’a été retrouvée avec les autres paramètres radiologiques en préopératoire entre les deux groupes. En postopératoire on ne retrouve pas de différence significative entre les deux groupes avec une bonne amélioration des symptômes pour le groupe D+ (EVA 2,1 vs 1,8). En revanche, 18 patients (22 %) présentaient des douleurs des membres inférieurs en postopératoire (groupe G+). On retrouve chez ces patients une différence significative (G+ vs G−) pour la SVA (64 mm vs 23 mm), la VP (26◦ vs 21◦ ) et le global tilt (38,4 vs 27,4◦ ). Conclusion Ces résultats démontrent que malgré des procédures chirurgicales adaptées (amélioration significative du groupe D+), un grand nombre de patients (22 %) présentent des douleurs postopératoires des membres inférieurs. Ces douleurs sont corrélées aux paramètres radiologiques sagittaux et pourraient ne pas être d’origine radiculaire. La compensation du déséquilibre par les MI pourrait être évoquée. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.208 279 Étude de la cinétique de la jonction occipito-cervicale après laminoplastie pour myélopathie cervicarthrosique Asuka Desroches ∗ , Yuichiro Morishita , Itaru Yugue , Takeshi Maeda 7, rue Guenegaud, 75006 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Desroches) Introduction La myélopathie cervicarthrosique (MCA) est l’une des premières causes de handicap fonctionnel de la personne âgée. Un des traitements efficaces de celle-ci est la laminoplastie cervicale. Par ailleurs, la jonction occipito-cervicale (JOC) joue un rôle fondamental dans la mobilité du rachis cervical. La cinétique de la JOC après laminoplastie a été peu étudiée et reste controversée. L’objectif de l’étude est d’évaluer cette cinétique après laminoplastie, pour MCA. Patients et méthode Il s’agit d’une étude rétrospective incluant tous les patients opérés d’une laminoplastie de type French door, pour MCA, de janvier 2007 à décembre 2011. Les critères d’exclusion étaient les antécédents de polyarthrite rhumatoïde ou de paralysie d’origine cérébrale, les rachis cervicaux raides en préopératoire et les rachis cervicaux multi-opérés. En postopératoire, tous les patients ont porté un collier cervical de type Philadelphia pendant une semaine et ont débuté la rééducation dès sédation de la douleur. Des radiographies dynamiques ont été réalisées en préopératoire, ainsi qu’à 1 an et à 3 ans postopératoires. La mobilité angulaire sagittale a été mesurée en flexion et en extension suivant la technique de Cobb aux 7 étages cervicaux (0cc–C1, C1–2, C2–3, C3–4, C4–5, C5–6, et C6–7). Nous avons ainsi défini la mobilité segmentaire de chaque étage en pourcentage par rapport à la mobilité angulaire du rachis cervical entier. Résultats Soixante-cinq patients (47 hommes, 18 femmes), âgés de 69,2 ans en moyenne, traités par laminoplastie de C3 à C7 ont été étudiés. La mobilité angulaire du rachis cervical en entier diminue de manière significative après une laminoplastie. Il n’existait pas de différence significative concernant la mobilité angulaire Occ–C2 mais la mobilité angulaire de C2–C7 diminuait significativement à 3 ans postopératoires. Il n’existait une différence significative sur la mobilité segmentaire en préopératoire et à 1 an postopératoire qu’à l’étage C3–C4. En revanche, à 3 ans postopératoires, alors que les mobilités segmentaires de Occ–C1 et de C1–C2 augmentaient significativement, les mobilités de C3–C4 et C5–C6 diminuaient significativement. Discussion Nos résultats suggèrent que bien que la part de la mobilité segmentaire de la JOC à la mobilité totale du rachis cervical augmente, sa mobilité à 3 ans postopératoires est peu modifiée par rapport à sa mobilité en préopératoire, ce qui explique l’absence d’atteinte des segments adjacents à 3 ans postopératoires. Nous supposons que la mobilisation précoce et le port limité du collier cervical contribuent au maintien de cette mobilité. Conclusion Une mobilisation précoce postopératoire permet de prévenir les phénomènes compensatoires de la JOC. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.209 280 Différence de tolérance de la moelle épinière à la compression antéro-postérieure et latérale – étude expérimentale Domenech Fernandez Pedro ∗ , Jesus Burgos , Gema De Blas , Carlos Barrios , Jorge Knorr , Lm Anton , Eduardo Hevia H. Sant Joan de Déu, Barcelone, Espagne ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (D.F. Pedro) L’objectif de cette étude est d’établir, au moyen du monitorage neurophysiologique, la tolérance de la moelle épinière à la compression (antéro-postérieure et latérale), et décrire la séquence des changements des paramètres neurophysiologiques. Matériel et méthode On exposait la moelle épinière par une grande laminectomie chez 13 animaux d’expérimentation (cochons domestiques) d’un poids moyen de 35 kg. Le sac dural (D7–D11) était ainsi exposé. On mesurait l’épaisseur du sac dural et de la moelle épinière au niveau où on allait réaliser la compression. Une paire de bâtonnets fixés à un appareil de compression précise était placée en antéro-postérieur ou des deux côtés de la G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx moelle épinière entre les racines D8–D9, et ensuite approchés de façon séquentielle de 0,25 mm toutes les 2 minutes afin de provoquer une compression progressive de la moelle. Des cathéters épiduraux étaient mis en place en position crâniale et caudale par rapport au niveau de compression + on enregistrait le potentiel évoqué moelle épinière-moelle épinière (PE), l’onde D et les potentiels évoqués somatosensoriels épiduraux (PES) à chaque mouvement de compression des bâtonnets. Résultats L’épaisseur moyenne du sac dural était de 7,5 mm. Durant la compression antéro-postérieure progressive, on observait une augmentation de la latence et une diminution de l’amplitude des potentiels évoqués après un déplacement des bâtonnets de 1,5 A 1 mm pour le PE moteur, 1,5 A 0,7 mm pour le potentiel moelle-moelle PE, et 2,5 A 1,3 pour le PES. Lors de la compression latéro-latérale, le PE moteur diminue à partir d’une compression de 2,9 A 1,1 mm + le PE moelle-moelle diminue à partir d’une compression de 2,7 A 1 mm, et le PES après une compression de 4,1 A 1,3 mm. Conclusion La moelle épinière est plus sensible à la compression antéro-postérieure qu’à la compression latérale. Dans les deux cas, le PE moelle-moelle et l’onde D sont les premiers paramètres neurophysiologiques qui détectent la lésion alors que les PESS sont moins sensibles à la compression. L’onde D et PE moelle-moelle sont d’égale précision pour la détection de lésion de la moelle épinière. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.210 281 L’arthrodèse intersomatique lombaire par voie latérale et mini-invasive. Résultats d’une série de 60 patients Charlie Bouthors ∗ , Charles Henri Flouzat Lachaniette , Alexandre Poignard , Jérôme Allain Hôpital Henri Mondor, Créteil, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Bouthors) Introduction La chirurgie mini-invasive du rachis lombaire se développe pour réduire la morbidité chirurgicale mais leur efficacité reste à démontrer par les études cliniques. Objectifs Notre objectif a été d’évaluer les résultats cliniques et radiologiques ainsi que les complications de l’arthrodèse intersomatique lombaire par voie latérale mini-invasive (LLIF). Patients et méthode Nous avons réalisé une étude rétrospective, monocentrique, incluant consécutivement tous les patients opérés d’une LLIF sans complément de chirurgie postérieure. Les données ont été collectées prospectivement puis comparer entre les valeurs préopératoire et à un an. Le critère principal de jugement était une amélioration de l’échelle visuelle analogique lombaire et radiculaire (EVA L R), Oswestry Disability Index (ODI) et Short-Form 36 mental et physique (SF-36 M P). sagittal vertical axis (SVA), ratio de Barrey et lordose lombaire évaluaient l’équilibre sagittal. La correction du Cobb et du spondylolisthésis a été mesurée. Les données opératoires et les complications ont été relevées. Résultats Entre 2010 et 2013, 60 patients ont été opérés, représentant 74 étages lombaires fusionnés par 60 cages isolées et 14 avec plaque antérieure. La durée opératoire moyenne était 141 min avec 152 mL de pertes sanguines. EVA L R et ODI ont diminué de 57 %, 66 % et 49 % (p < 0,01). SF-36 M P a augmenté de 62 %, 83 % (p < 0,01). Le SVA a diminué de 18,9 mm (p < 0,001), la lordose lombaire a augmenté de 5,2◦ (p < 0,001) sans variation significative du ratio de Barrey. Cobb et spondylolisthésis ont été réduits de 62,4 % (p < 0,01) et 64,4 % (p < 0,01). Neuf patients ont présenté une complication neurologique postopératoire (8 troubles sensitifs, 1 déficit moteur) de récupération complète à un an. Le taux de fusion a été de 87,5 %. Deux patients ont du être repris par voie postérieure pour complément de libération et fusion. 89 Conclusion Selon l’amélioration significative obtenue sur les critères fonctionnels, La LLIF mini-invasive est une technique chirurgicale efficace pour le traitement de la pathologie rachidienne. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (versement par une firme à une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.211 282 Intérêt des protéines ostéo-inductrices dans la chirurgie primaire ou de reprise des arthrodèses rachidiennes Anne Barnaba ∗ , Philippe Cottin , Thierry Bégué Hôpital Antoine-Béclère, 157, rue de la Porte-de-Trivaux, 92140 Clamart, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Barnaba) Introduction Les arthrodèses lombaires antérieures et ou postérieures nécessitent des greffes osseuses, ostéo-conductrices et ostéo-inductrices ou plus récemment le recours à des substituts osseux ostéo-conducteurs. Des produits plus innovants comme les protéines ostéo-inductrices ont été proposés pour remplacer les précédents avec des indications de pratiques limitées. La dibotermine alpha (protéine-2 ostéogénique humaine recombinante ou rhBMP-2) est une molécule de découverte récente utilisée dans le cadre de ces arthrodèses rachidiennes en alternative aux produits classiques. L’objectif de notre étude est d’évaluer les bénéfices et l’efficacité du rhBMP-2 dans les arthrodèses rachidiennes. Patients et méthode Nous avons suivi une cohorte prospective monocentrique de 106 patients âgés de 22 à 85 ans ayant justifié de la mise en place de rhBMP-2 (Inductosy) dans le cadre d’arthrodèses réalisées par voie antérieure ou postérieure. Les différentes indications ont concerné des discopathies lombaires, des spondylolisthésis dégénératifs, ou des fractures rachidiennes lombaires. Le critère de jugement principal était le taux de fusion radiologique à 12 mois. Résultats À 12 mois, le taux de fusion radiologique observé est de 100 %. L’analyse rétrospective a retrouvé une consolidation obtenue de façon plus précoce que dans les autres techniques utilisées au préalable. Une étude comparable étudiant le taux de fusion radiologique à un an d’arthrodèses par voie antérieure postérieure sans utilisation de protéines ostéo-inductrices ne permettait d’obtenir un taux de consolidation supérieur à 80 %. Conclusion L’utilisation de protéines ostéo-inductrices de type rhBMP-2 augmente significativement le taux de fusion radiologique à un an des arthrodèses rachidiennes antérieures et ou postérieures. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.212 283 Comparaison des prothèses totales de disques lombaires à deux niveaux aux montages hybrides au recul minimum de deux ans Kevin Andrieu ∗ , Briand Briand , Pierre-Marie Longis , Jérôme Allain , Joel Delécrin Orthopédie RCB, 5, rue Gaston-Veil, 44000 Nantes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (K. Andrieu) G Model 90 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx La prothèse totale de disque lombaire représente une alternative viable à l’arthrodèse dans le traitement chirurgical des discopathies du sujet jeune pour prévenir les syndromes adjacents. Les bons résultats à moyen terme sur un niveau ont encouragés leur implantation sur plusieurs niveaux. En l’absence d’évaluation suffisante, la Haute Autorité de santé n’a pas retenu cette indication sur plus d’un niveau, ce qui a entraîné le développement des montages hybrides associant une prothèse et une arthrodèse. Nous avons comparé les résultats des prothèses implantées sur deux niveaux aux montages hybrides au recul de 2 ans. Une série rétrospective multicentrique de 72 patients de moins de 60 ans opérés entre 2003 et 2012 par prothèse totale de disque lombaire sur deux niveaux ou prothèse sur un niveau et arthrodèse, par voie antérieure. Les critères de jugement étaient la lombalgie côté par l’échelle visuelle analogique, l’Oswestry Disability Index et la mobilité des niveaux opérés. À deux ans de recul, 23 patients de 44,9 A 1,3 ans dans le groupe hybride et 42 patients de 40,6 A 0,86 ans dans le groupe deux prothèses ont complétés le suivi clinique et radiographique. Il n’existait pas de différence significative entre les montages hybrides et les prothèses à deux niveaux sur la variation de l’EVA (−3,5 vs −4,0), de l’ODI (−27,0 vs −30,4) ni du ROM en L4–L5 (7,7◦ vs 8,7◦ ). Le taux d’échec ayant nécessité une reprise chirurgicale au recul moyen de 47 mois était plus élevé dans le groupe deux prothèses (17,8 % contre 4,3 %). Les taux de complications liés à la voie d’abord étaient respectivement de 8,7 % et 11,1 %, aucune n’ayant nécessité de reprise chirurgicale. Cette étude n’a pas permis de mettre en évidence de différence significative sur l’amélioration de la douleur au recul de deux ans. Le taux d’échec important pour les prothèses à deux niveaux est à mettre en rapport avec des indications initialement plus élargies. Il n’a pas été retrouvé de dysfonctionnement cinématique pour l’association de deux prothèses et les taux de complications liées à la voie d’abord étaient inférieurs à ceux décrits dans la littérature. À court terme, il n’existait pas de différence sur l’amélioration de la lombalgie entre les deux techniques mais un taux d’échec précoce plus important pour les prothèses à deux niveaux malgré la préservation de la mobilité. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.213 284 Prise en charge chirurgicale mini-invasive des spondylodiscites – à propos d’une série de 28 cas Benjamin Blondel ∗ , Hadrien Peyriere , Tarek Adetchessi , Thomas Graillon , Patrick Tropiano , Stéphane Fuentes Service de chirurgie orthopédique et vertébrale, 264, rue Saint-Pierre, 13005 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (B. Blondel) Introduction Les spondylodiscites restent des pathologies graves pouvant entraîner une impotence fonctionnelle et une destruction vertébrale. Une prise en charge mini-invasive par ostéosynthèse percutanée associé à une discectomie ou corporectomie pourrait améliorer les suites opératoires de ces patients fragiles. Patients et méthode Entre 2008 et 2015, 28 cas de spondylodiscite (20 hommes et 8 femmes, âge moyen 60 ans) sans déficit neurologique ont été inclus dans ce travail. Le niveau concerné était lombaire (78 %) au niveau de la charnière thoracolombaire (7 %) ou thoracique (14 %). La technique chirurgicale comportait systématiquement une ostéosynthèse percutanée associée à une discectomie (86 %) ou une corporectomie (14 %) par une voie antérieure associée. La reconstruction antérieure utilisait une cage avec de la BMP2 (19 %), un greffon osseux (77 %), ou un corps prothétique expansible (4 %). Résultats L’EVA moyenne préopératoire était de 9 10 avec une évolution moyenne des symptômes de 3 mois. La réalisation de l’ostéosynthèse percutanée était toujours possible dans un premier temps et les 2 temps chirurgicaux étaient réalisés conjointement dans 63 % des cas. Un lever précoce était possible dans 80 % des cas à j3 avec une durée moyenne d’hospitalisation de 10 jours [4–29]. Lors de la sortie l’EVA moyenne était de 4 10. La réalisation de prélèvements bactériologiques permettait une identification du germe dans 67 % des cas (76 % dans le groupe vierge d’antibiothérapie préopératoire) avant instauration d’une antibiothérapie postopératoire au long cours (3 mois). Dans les suites opératoires, aucune aggravation neurologique n’était notée, un patient présentait une infection superficielle de cicatrice traitée médicalement et un patient était repris pour une fracture sus-jacente à l’ostéosynthèse. Au recul de 3 mois postopératoires (2 perdus de vue), aucun cas de débricolage n’était rapporté et le traitement antibiotique était systématiquement arrêté devant la bonne évolution. Le taux de fusion intervertébrale était de 100 % chez les patients revus à 1 an (53 % des patients). Discussion La prise en charge chirurgicale des spondylodiscites est indiquée en cas de douleurs invalidantes ou de destruction vertébrale. L’association d’une ostéosynthèse percutanée et discectomie corporectomie par voie antérieure permet une diminution rapide et significative des douleurs ainsi qu’une remise en charge précoce. La morbidité opératoire et périopératoire est faible avec une guérison systématique de l’infection dans cette série, associée à un taux de fusion satisfaisant. Chez ces patients fragiles, la réalisation d’une stratégie mini-invasive constitue donc une alternative intéressante. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.214 Jeudi 12 novembre 2015 de 10 h 30 à 12 h 00, salle 352 Communications particulières genou – Modérateurs : Dominique Saragaglia (Grenoble), Bruno Tillie (Arras) 288 Comparaison des mesures EOSy 2D et 3D pour l’évaluation de l’alignement des membres inférieurs dans le plan frontal. Étude prospective à propos de 314 cas Jean-Yves Lazennec ∗ , Ashok Kumar Sunkara , Rachida Benbouzid , Dominique Folinais , Adrien Brusson , Aidin E. Pour , Marc Antoine Rousseau 105, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-Y. Lazennec) Introduction L’alignement du membre inférieur dans le plan frontal est évalué par l’angle HKA sur des radiographies grands axes des membres inférieurs de face. Cependant, le positionnement du patient influence la précision de cette mesure 2D O. L’imagerie EOSy permet l’acquisition simultanée d’images orthogonales de face et de profil + les reconstructions obtenues donnent une mesure dite 3D de l’angle HKA et des paramètres angulaires et torsionnels. Le but de cette étude est de comparer les résultats des mesures 2D et 3D et d’analyser les facteurs susceptibles de les rendre non concordants. G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 91 Matériels et méthodes Trois cent quatorze membres inférieurs ont été étudiés en position bipodale. Les mesures 2D de l’angle HKA ont été réalisées sur les images EOSy de face, et les mesures 3D à partir des modélisations obtenues par le logiciel Stereosy (valgus - valeur positive varus - valeur négative). Les paramètres suivants ont été mesurés en 3D pour évaluer leur impact sur les différences de résultats pour HKA - l’angle sagittal du genou (flessum - positif recurvatum - négatif), les torsions fémorale et tibiale, la rotation fémoro-tibiale, l’index de torsion cumulée. Un opérateur a répété les mesures 2 fois. Résultats La valeur moyenne pour HKA était −1,2◦ (DS 5,7◦ ) en 2D, et −1,4◦ (DS 6,4◦ ) en 3D (p < 0,05). Globalement, l’écart moyen (en valeur absolue) entre les mesures 2D et 3D était 1,4◦ . Dans 66 % des cas la différence est inférieure à 2◦ , mais dans 3 % des cas la différence est supérieure à 10◦ . Le coefficient intra-classe de la répétabilité était > 0, 99 pour toutes les mesures. Les paramètres influençant significativement les résultats sont la torsion fémorale (p < 0,05), l’angle sagittal du genou (p < 0,01). Sur cette série, l’évaluation de la torsion tibiale, de la rotation fémoro-tibiale et de l’index de torsion cumulée n’ont pas montré de significativité statistique. Discussion La mesure de l’angle HKA sur une acquisition bipodale de face est généralement fiable en l’absence d’anomalie de torsion fémorale ou d’alignement sagittal du secteur sous-pelvien. L’imagerie EOSy, grâce à l’acquisition simultanée du profil permet de repérer les cas atypiques en termes de flessum ou de recurvatum ou de troubles de l’antéversion fémorale, parfois difficiles à détecter cliniquement. Ces cas justifient le recours à une mesure 3D plus fiable que l’évaluation 2D pratiquée en routine. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. le coin était placé au centre et de 0,5◦ lorsque le coin était postérieur. Concernant la hauteur rotulienne, la diminution moyenne était de 0,4 lorsque le coin était placé en avant, de 0,25 lorsque le coin était en position centrale et de 0,05 lorsque le coin était postérieur. Discussion La diminution de hauteur rotulienne et l’augmentation de pente tibiale sont les deux effets indésirables fréquemment retrouvés dans la littérature. Seul l’article de Marti en 2004 émettait l’hypothèse que le positionnement du coin pouvait influencer la pente tibiale lorsqu’il réalisait une OTV associée à une ligamentoplastie et Noyes avait étudié la modification de pente tibiale en fonction du différentiel de gap dans l’ostéotomie. Le positionnement postérieur du coin est celui qui limite le mieux ces deux effets indésirables car il limite l’ascension de l’épiphyse proximale du tibia due à l’ostéotomie. Conclusion Notre étude est la première à analyser différents positionnements de coin d’addition dans l’OTV et montre que le positionnement postérieur permet de limiter l’augmentation de pente tibiale et la diminution de hauteur rotulienne. Déclaration d’intérêts Liens d’intérêt non bénéfice d’un des auteurs par une firme directement non, (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.215 Sébastien Tomes ∗ , Etienne Kalk , Jean-Sébastien Karp , Gérard Deschamps 1, rue Copernic, 21000 Dijon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Tomes) 289 Évaluation de différents positionnements du coin d’addition dans l’ostéotomie tibiale de valgisation par addition interne sur la hauteur rotulienne et la pente tibiale sur pièces anatomiques Sébastien Tomes ∗ , Brice Viard , Pierre Trouilloud 1, rue Copernic, 21000 Dijon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Tomes) Introduction L’ostéotomie tibiale de valgisation (OTV) par addition interne est une technique chirurgicale donnant de bons résultats sur la gonarthrose fémoro-tibiale interne. Elle est néanmoins sujette à deux effets indésirables retrouvés dans la littérature - l’augmentation de pente tibiale et la diminution de hauteur rotulienne. Hypothèse Le positionnement du coin peut influencer ces deux paramètres. Matériel et méthode Nous avons mesuré la hauteur rotulienne et la pente tibiale selon que le coin d’addition était placé tangent à la corticale antérieur, centré dans l’ostéotomie ou tangent à la corticale postérieure sur six membres inférieurs complets. Pour chaque membre inférieur, nous avons réalisé un cliché radiographique du genou de face et de profil avant ostéotomie en mesurant la pente tibiale selon la référence à la corticale postérieure décrite par Brazier et la hauteur rotulienne selon l’index de Caton-Deschamps. Nous avons réalisé l’ostéotomie puis placé un coin d’addition de 10 mm selon 3 positions - antérieur, centré et postérieur avec la réalisation d’une radiographie du genou de face et de profil à chaque modification de position. Résultats Concernant la pente tibiale, l’augmentation moyenne était de 5◦ lorsque le coin était placé antérieurement, de 3◦ lorsque http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.216 290 Influence de la différence de gap dans l’ostéotomie tibiale de valgisation par addition interne sur la hauteur rotulienne – une série prospective continue de 48 cas Introduction L’ostéotomie tibiale de valgisation par addition interne (OTVAI) est un traitement conservateur de l’arthrose fémoro-tibiale interne donnant de bons résultats à moyen et long terme mais dont il existe un effet indésirable bien connu - la diminution de la hauteur rotulienne et ses conséquences sur les contraintes fémoro-patellaires. Hypothèse Un gap antérieur dans l’ostéotomie au moins deux fois plus petit que le gap postérieur n’entraîne pas de diminution de hauteur rotulienne. Patients et méthode Il s’agit d’une série prospective continue de 48 patients qui ont bénéficié d’une OTVAI pour gonarthrose. En préopératoire, les angles HKA, alpha, bêta ainsi que la hauteur rotulienne (index de Caton-Deschamps) ont été mesurés. En peropératoire, le gap antérieur (au ras du ligament rotulien) et postérieur (tangent à la corticale postérieure) de l’ostéotomie ont été mesuré après la mise en place du coin d’addition tangent à la corticale postérieure du tibia. En postopératoire à 3 mois, les mêmes mesures qu’en préopératoire ont été réalisées. Résultats La hauteur rotulienne moyenne préopératoire est de 0,91, et elle est également de 0,91 en postopératoire et la différence n’est pas significative (p = 0,7). La différence moyenne de gap est de 58 % avec 3 cas ou le différentiel de gap est inférieur à 50 %. Dans ces 2 de ces 3 cas la rotule devient basse en postopératoire alors que dans les cas ou le différentiel de gap est de plus de 50 %, la hauteur rotulienne n’est pas modifiée. Discussion La diminution de hauteur rotulienne est un effet indésirable connu de l’OTVAI et décrite dans de nombreux articles. Il résulte de l’ascension de l’épiphyse proximale tibiale secondaire à l’ouverture du tibia. Le fait d’avoir un gap antérieur le plus étroit possible diminue le risque d’abaissement de la rotule. Aucune série dans la littérature n’a étudié ce paramètre, hormis Noyes qui avait G Model 92 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx analysé ce différentiel sur la pente tibiale avec une absence de modification de pente pour un différentiel d gap de plus de 50 %. Conclusion Notre série met en évidence que le différentiel de gap dans les OTVAI est un élément indispensable à analyser en peropératoire et qu’un gap antérieur au moins deux fois moins important qu’un gap postérieur est le garant d’une absence de modification de hauteur rotulienne. Déclaration d’intérêts Liens d’intérêt non bénéfice d’un des auteurs par une firme directement non, (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.217 291 Ostéotomies tibiales de varisation par fermeture dans l’arthrose fémoro-tibiale latérale – technique chirurgicale et résultats à long terme Nicolas Jan ∗ , Jean-Marie Fayard , Mathieu Thaunat , Bertrand Sonnery-Cottet , Pierre Chambat Service d’orthopédie, rue Émile-Laine, 59037 Lille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Jan) Le traitement chirurgical de l’arthrose fémoro-tibiale latérale reste controversé pour les patients les plus jeunes ou actifs. Le but de cette étude est de rapporter les résultats cliniques et radiologiques à long terme des ostéotomies tibiales de varisation par fermeture (OTVr), leurs complications et leurs taux de reprise par prothèse de genou. Trente et un cas consécutifs d’OTVr réalisées entre 1997 et 2011 ont été revus rétrospectivement au recul minimum de 36 mois. La reprise par prothèse totale de genou était le critère de jugement pour l’analyse de survie. L’évaluation préopératoire et au recul comportait pour le résultat clinique, le score de la Knee Society, et le score UCLA. L’évaluation radiographique comprenait la classification d’Ahlbäck pour l’arthrose, et la méthode de Paley pour l’alignement. Les complications et les réopérations étaient prises en compte depuis la chirurgie. Trente et un OTVr chez 30 patients ont été réalisés pour gonarthrose latérale primaire et ont été revues au recul moyen de 12 (3,1–16,6) ans. Une méniscectomie latérale avait été réalisées pour 23 patients (24 cas) avant l’ostéotomie. L’âge moyen au moment de la chirurgie était de 56 (38,8–67,1) ans. Le taux de survie de l’OTVr était de 96 % (IC95 % [0,92–1,00]) à 5 ans, 87 % (IC95 % [0,80–0,94]) à 10 ans, et 60 % (IC95 % [0,47–0,74]) à 15 ans. Au recul, 13 patients ne pouvaient pas être évalués cliniquement - un refus, 9 patients repris par prothèse totale de genou, 2 patients étaient perdus de vue et une patiente était grabataire. Le score objectif moyen augmentait de 53,4 (14–80) à 72,1 (43–95) (p = 0,001). Le score fonction moyen augmentait de 78,8 (30–100) à 91,7 (70–100) (p = 0,02). Le score UCLA moyen augmentait de 6 (4–9) à 8 (4–9) (p < 0,001). L’angle mécanique tibiofémoral moyen passait de 184◦ (178◦ –188◦ ) à 178◦ (170–186) (p < 0,001). Il n’y avait pas de différence statistiquement significative pour l’évaluation radiographique de l’arthrose. On dénombrait 6 ablations de matériel. Aucune complication majeur (infection, fracture, déficit neurologique, raideur ou pseudarthrose) n’a été rapporté. L’ostéotomie peut être pratiquée sur le fémur et ou sur le tibia selon le siège de la déformation. L’OTVr est efficace en extension et en flexion. L’ostéotomie tibiale de varisation par fermeture pour l’arthrose fémoro-tibiale latérale du patient jeune et ou actif offre un résultat fonctionnel satisfaisant à long terme associé à un faible taux de complication et de reprise. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.218 292 Appui immédiat ou différé après ostéotomie tibiale de valgisation par ouverture interne : une étude prospective randomisée Tanguy Mouton ∗ , Sébastien Lustig , Philippe Neyret , Elvire Servien 53, rue de la Madeleine, 69007 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (T. Mouton) Introduction Le délai de remise en charge complète après ostéotomie tibiale de valgisation par ouverture interne reste controversé. Hypothèse L’utilisation de plaques d’ostéosynthèses à vis verrouillées permet un appui complet d’emblée, sans différence sur les scores fonctionnels par rapport à une reprise de l’appui à deux mois. Patients et méthode Une étude prospective randomisée a inclus 50 patients, âgés de 40 à 65 ans, opérés sous la responsabilité de quatre chirurgiens sénior entre janvier 2008 et septembre 2012. La technique était identique - ostéotomie d’ouverture interne, plaque à vis verrouillées (TomoFixTM , Synthès)absence de greffe. La correction ne devait pas excéder 10◦ . La randomisation se faisait au hasard, l’appui était autorisé d’emblée ou différé de 2 mois. Le suivi était de 1 an, les scores IKSIKDC, l’EVA douleur et des radiographies étaient réalisés en préopératoire et durant le suivi. Les complications étaient relevées. Résultats Le score IKDC passait de 49,7 A 18,5 en préopératoire à 68,8 A 13,8 au contrôle à un an dans le groupe appui immédiat (p < 0,0001) et de 41,7 A 11,6 à 67,2 A 18,6 dans le groupe appui différé (p < 0,001). Le score IKS passait de 143,4 A 36,9 à 172,4 A 28,2 dans le groupe appui immédiat (p < 0,001) et de 145,4 A 27,4 à 175,5 A 28,8 dans le groupe appui différé (p < 0,001), sans différence significative. L’EVA douleur à deux mois était de 2,75 A 2,5 dans le groupe appui immédiat et 3,2 A 2,2 dans le groupe appui différé, sans différence significative. L’axe du membre inférieur est passé de 6◦ de varus en moyenne (0◦ à 15◦ de varus, SD = 3,5◦ ) à 4◦ de valgus (5◦ de varus à 11◦ de valgus, SD = 3,2◦ ) dans le groupe appui immédiat et de 5◦ de varus (0 à 10◦ de varus, SD = 3,2◦ ) à 3◦ de valgus (2◦ de varus à 8◦ de valgus, SD = 3◦ ) dans le groupe appui différé. Aucune perte de correction n’a été observée. À trois mois la marche sans canne était possible pour 68 % des patients du groupe appui immédiat versus 80 %. Une pseudarthrose a été observée dans chacun des groupes. Un patient du groupe appui immédiat a présenté une thrombose veineuse profonde. Discussion L’ostéotomie par ouverture interne sans greffe osseuse avec plaque à vis verrouillé permet un appui complet d’emblée sans perte de correction. La remise en charge précoce n’a pas eu d’influence sur les résultats fonctionnels à un an. La douleur reste le principal frein. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.219 293 L’ostéotomie fémorale distale de varisation par interpénétration dans le genu valgum Heithem Sahli ∗ , Mourad Zaraa , Sabri Mahjoub , Oussema Barkhallah , Mondher Mbarek C4 immeuble Molka, nouvelle Meina 3 Yasminette, 2096 Ben Arous, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (H. Sahli) Introduction L’ostéotomie tibiale de valgisation est une technique bien connue dans la prise en charge d’une gonarthrose unicompartimentale interne sur un genu varum d’origine tibiale. G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx En revanche, la correction d’un genu valgum au niveau du tibia aboutit à une perte du parallélisme de l’interligne articulaire, aggravant ainsi les résultats fonctionnels. La déformation en genu valgum étant principalement d’origine fémorale, une ostéotomie fémorale de varisation par interpénétration permet de corriger l’axe du membre sans l’atteinte de l’interligne et d’éviter les pertes angulaires. L’objectif de ce travail est d’évaluer les résultats fonctionnels et anatomiques à moyen et à long terme. Méthodes Notre étude est rétrospective portant sur 15 patients traités pour gonarthrose fémoro-tibiale externe sur genu valgum par ostéotomie externe avec interpénétration sur une période de 10 ans entre janvier 2003 et décembre 2012. Tous nos patients ont eu un bilan radiologique préopératoire comportant des radiographies du genou en charge de face et de profil, une incidence fémoro-patellaire à 30◦ de flexion, une radiographie télémétrique en charge des membres inférieurs selon la technique oPrinceps corrigéO de RAMADIER. Nous avons calculé l’angle fémoral latéral (AFL) et l’angle fémoro-tibial mécanique (AFTm). L’âge moyen était 54 ans. Le recul moyen était de 7,5 ans. Le genu valgum, par déformation fémorale était congénital dans tous les cas. Deux patientes ont une déformation bilatérale. La technique chirurgicale consiste en une ostéotomie d’ouverture externe du fémur distal, par interpénétration sans greffe utilisant une lame plaque de type Strélizia 95◦ . Nos patients ont été évalués par le score International Knee Society (IKS) et Hospital for Special Surgery knee-rating (HSS). Résultats Au dernier recul, 11 patients (73 %) avaient un bon ou excellent résultat. Quatre patients (27 %) avaient un résultat moyen. Les scores IKS et HSS moyens ont passé successivement de 48,26 et 50,33 en préopératoire à 76,33 et 69,66 en au dernier recul. Le score fonctionnel moyen s’est amélioré d’une façon significative. L’AFL moyen est passé de 73,6◦ en préopératoire à 81,2◦ en postopératoire immédiat et de 80,3◦ au recul maximal. Le genu valgum moyen est passé de 16◦ en préopératoire à 1◦ au recul maximal. La perte de correction était non significative. Nous n’avons noté aucun cas de pseudarthrose. Conclusion L’ostéotomie fémorale distale de varisation par interpénétration externe fixée par lame plaque apparaît comme une bonne alternative du traitement des arthroses fémoro-tibiale externe sur genu valgum d’origine fémorale à condition que la correction soit complète et l’ostéosynthèse efficace. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.220 294 Restauration de l’interligne articulaire après prothèses unicompartimentales robotisées – étude cas-témoins Yannick Herry ∗ , Caroline Debette , Sébastien Lustig , Elvire Servien , Philippe Neyret 12, rue Capitaine-Cluzan, 69007 Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (Y. Herry) Introduction Il a récemment été reproché aux prothèses unicompartimentales (PUC) de resurfaçage une restitution aléatoire de l’interligne articulaire. La chirurgie robotique est un des outils qui devrait permettre d’optimiser le niveau de cet interligne après PUC. L’objectif de ce travail était d’analyser ce paramètre dans une étude cas-témoins comparant chirurgie robotique et technique conventionnelle. Patients et méthode Nous avons analysé de manière rétrospective les données collectées prospectivement de 2 groupes de patients appariés opérés d’une PUC par resurfaçage entre 2013 et 2015 avec le même implant (HLS Uni évolution, TORNIER y). Nous avons comparé un groupe ayant eu une chirurgie conventionnelle (groupe témoin, n = 25) et un groupe ayant eu une chirurgie assistée par robotique (groupe robot, n = 25). Les groupes étaient composés de 93 17 femmes et 8 hommes, les étiologies étant une arthrose chez 20 patients et une nécrose condylienne chez 5 patients dans chaque groupe. Pour évaluer la restitution de l’interligne articulaire, nous avons employé 2 méthodes validées sur des radiographies préopératoires et postopératoires à 2 mois de recul, en appui. On se référait à l’angle entre l’interligne articulaire et la corticale latérale du fémur (méthode 1) et à l’angle entre l’interligne articulaire et l’axe centromédullaire du fémur (méthode 2). Une valeur positive représentait une distalisation de l’interligne articulaire. Résultats Cinquante PUC ont été analysées chez 48 patients 16 PUC internes et 9 PUC externes dans chaque groupe. La préservation de l’interligne articulaire était significativement améliorée dans le groupe robotique par rapport au groupe témoin : +1,6 mm (max : 6, min : −3, écart-type : 2,12) vs + 5,0 mm (9, 2, 2,11) (p < 0,05) avec la méthode 1 et +2,1 mm (6, −2, 1,85) vs +5,0 mm (9, 0, 2,26) (p < 0,05) avec la méthode 2. Conclusions Cette étude montre grâce à deux méthodes de mesure validées que la restauration de l’interligne articulaire pour les PUC de resurfaçage peut être améliorée par la robotique. Cela pourrait permettre d’éviter les douleurs tibiales dues à une résection osseuse trop importante comme cela a pu être reproché à ce type d’implant. Une amélioration des scores cliniques reste à démontrer sur des études avec un suivi à long terme. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.221 295 Quels sont les résultats des prothèses unicompartimentales modernes du genou ? Alexandre Lunebourg ∗ , Sébastien Parratte , Matthieu Ollivier , Nicolas Dorval , Jean-Noël Argenson Hôpital Sainte-Marguerite, 13009 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Lunebourg) Introduction La prothèse unicompartimentaire (PUC) du genou a démontré son efficacité dans le traitement de l’arthrose isolée du genou et ses avantages par rapport à la prothèse totale du genou (PTG). La PUC est une alternative économiquement intéressante chez les patients de 65 ans et plus, et une amélioration modeste de la survie de l’implant pourrait en faire une alternative rentable chez les patients plus jeunes. Ainsi, le dessin des implants et la qualité du polyéthylène ont été améliorés. Toutefois aucune étude n’a étudié durablement les résultats des prothèses unicompartimentales de 3e génération cimentée à coupe avec un dessin optimisé pour la grande flexion et limiter l’usure. Notre hypothèse était que la PUC moderne de type à coupe permet de traiter durablement l’arthrose unicompartimentaire du genou. Ainsi, nous avons étudié les résultats radio-cliniques de qualité de vie et de survie de ces nouveaux implants avec un recul minimum de 5 ans. Patients et méthodes Entre 2004 et 2010, 138 patients (149 genoux) ont été opérés en utilisant une PUC dite à coupe cimentée, dans le même centre avec la même technique chirurgicale. L’âge moyen des patients était de 68 A 9 ans avec majoritairement des femmes (63 %) et un IMC moyen de 28 A 5 kg/cm2 . Les patients ont été prospectivement évalués en utilisant le Knee Society Score (KSS) et le Knee Osteoarthritis Outcome Score (KOOS). L’amplitude articulaire et l’alignement radiologique (HKA) ont été évalués par un observateur indépendant. Le calcul de la courbe de survie a été décrit avec la méthode de Kaplan-Meier. Résultats Avec un recul moyen de 7,5 A 1,4 ans (5–11), le KSS fonction et genou ont augmenté respectivement de 62 à 89 et de 55 à 96. La flexion moyenne est restée constante de 128 à 130. Les patients ont amélioré significativement leur score de KOOS dans les 5 sous catégories. L’angle HKA a varié de 173◦ à 178◦ en G Model 94 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx postopératoire. Quatre patients ont été révisés par une PTG, dans 2 cas à environ 17 mois postopératoire pour une complication septique et une fracture du plateau tibial médial et dans 2 cas tardivement (8 et 9 ans) pour une progression d’arthrose symptomatique dans le compartiment fémoro-patellaire. Aucun descellement n’a été rapporté. Le taux de survie toutes causes confondues à 10 ans est calculé à 92,2 A 4,5 % et la survie en considérant la reprise pour descellement aseptique à 100 %. Discussion et conclusion Nos résultats démontrent que la PUC moderne cimentée présente de très bons résultats fonctionnels objectifs et subjectifs avec un taux de survie élevé et une absence de descellement aseptique à un suivi minimum de 5 ans. Toutefois, la sélection des patients doit rester stricte. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Discussion/conclusion La cible radiologique d’angle HKA postopératoire de 180◦ A 3◦ a été obtenue dans 87,5 % des cas dans le groupe non CAO et 92,4 % des cas dans le groupe CAO. Cette légère différence en faveur de la CAO n’est pas statistiquement significative, si bien que notre hypothèse de départ n’a pas été vérifiée, tout au moins entre les mains d’un chirurgien expert. Cependant la qualité des résultats obtenus avec la CAO laisse à penser qu’elle pourrait être une aide précieuse à des chirurgiens moins expérimentés. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.222 Jeudi 12 novembre 2015 de 10 h 30 à 12 h 00, salle 342 Communications particulières traumatologie – Modérateurs : Thierry Bégué (Clamart), Antoine Poichotte (Challans) 296 Révision des prothèses unicompartimentaires par prothèse totale du genou – résultats d’une étude cas-témoin de 46 cas comparant navigation informatisée et chirurgie conventionnelle Jérémy Cognault ∗ , Dominique Saragaglia , Brice Rubens-duval , Roch Mader , René-christopher Rouchy , Régis Pailhé , Stéphane Plaweski Clinique universitaire de chirurgie orthopédique et de traumatologie du sport du CHU de Grenoble, site de l’hôpital Sud, 38043 Grenoble, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Cognault) Introduction La révision des prothèses unicompartimentaires (PUC) par prothèse totale du genou (PTG) assistée par ordinateur est une technique chirurgicale peu répandue. L’objectif principal de ce travail était d’analyser le positionnement radiologique des implants dans les reprises de PUC par PTG, en comparant les résultats de la chirurgie conventionnelle (non CAO) à ceux de la chirurgie naviguée (CAO). Les objectifs secondaires étaient d’évaluer les résultats cliniques, la satisfaction des patients et les amplitudes articulaires dans ces deux groupes. Notre hypothèse était que la CAO permettait un meilleur positionnement des implants. Patients et méthode Il s’agit d’une étude rétrospective monoopérateur. Quarante-six genoux de 46 patients âgés en moyenne de 73,1 A 8,2 ans [52,7–93,3] ont été inclus. Les 2 groupes CAO et non CAO étaient composés de 23 patients et étaient comparables sur l’âge, le sexe, le côté, la durée de vie de la PUC, la cause d’échec de la PUC, et l’angle HKA préopératoire de la reprise. Tous les patients ont été revus par 2 observateurs indépendants. Résultats Dans le groupe CAO, l’angle HKA moyen était de 179,2◦ A 2,2◦ (175◦ –184◦ ). L’angle mécanique tibial (AMT) était en moyenne de 88,4◦ A 1,6◦ (84◦ –90◦ ) et l’angle mécanique fémoral (AMF) de 91◦ A 2◦ (87◦ –94◦ ). La pente tibiale était de 88,7◦ A 1,1◦ (87–90). Dans le groupe non CAO, l’angle HKA moyen était de 179,9◦ A 1,9◦ (175◦ –183◦ ). L’AMT était en moyenne de 89,1◦ A 1,3◦ (87◦ –93◦ ) et l’AMF de 90,6◦ A 1,5◦ (87◦ –93◦ ). La pente tibiale était de 87,8◦ A 4,86◦ (78–102). Il n’existait pas de différence significative entre les deux groupes, sur aucun des paramètres radiologiques étudiés. Dans le groupe CAO, la flexion moyenne était de 114,3◦ A 10,6◦ (100◦ –140◦ ), le score IKS global moyen était de 177,3 A 11,7 (157–200). Dans le groupe non CAO, la flexion moyenne était de 110◦ A 11,4◦ (90◦ –120◦ ), le score IKS global moyen était de 164,3 A 24,6 (100–200). La seule différence significative (p = 0,001) entre les deux groupes concernait le score IKS fonction - CAO = 91,5 A 6,6 (80–100) + non CAO = 79,6 A 16,3 (50–100). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.223 298 Cicatrisation du ligament collatéral ulnaire après arthroplastie post-traumatique de tête radiale. Analyse rétrospective de 33 cas au recul moyen de 73 mois Carl Wapler ∗ , Christophe Chantelot 87, rue Esquermoise, 59000 Lille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Wapler) Objectifs Les fractures comminutives de tête radiale sont fréquemment associées à des lésions déstabilisant le coude. La prothèse de tête radiale (PTR) est une alternative thérapeutique permettant de s’affranchir de l’ostéosynthèse quand elle est impossible, tout en rétablissant un élément de stabilité secondaire du coude. Cette étude cherchait à évaluer la cicatrisation du ligament collatéral ulnaire (LCU) après la mis en place d’une PTR. Patients et méthodes Trente-trois patients ayant bénéficié d’une PTR pour des lésions traumatiques fraîches sur la période 2003–2012 étaient éligibles pour évaluer la cicatrisation du LCU, diagnostiquée par échographie préopératoire et non réparé chirurgicalement. Vingt patients ont été inclus, avec un recul moyen de 73 mois. L’évaluation clinique comportait des tests standardisés de type DASH et MEPS et une évaluation de la stabilité subjective du coude à l’aide des résultats. Résultats Quinze patients parmi les 20 patients revus présentaient une rupture traumatique du LCU, 13 avaient un LCU cicatrisé à l’échographie. Le coude était considéré comme stable chez 19 patients sur 20. Le score DASH moyen était de 21,4 [± 16,67] + il était de 17,19 [± 14,0] chez les patients avec un LCU échographiquement cicatrisé et de 32,5 [± 10,6] chez les patients avec un LCU échographiquement non cicatrisé. Le MEPS moyen était de 84,7 [± 13,9] + il était de 88,3 [± 10,9] chez les patients avec un LCU échographiquement cicatrisé et de 70 [± 0] chez les patients avec un LCU échographiquement non cicatrisé. Discussion Une cicatrisation du LCU est possible en l’absence de suture ou de réinsertion chirurgicale après la mise en place d’une PTR. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.224 G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 299 300 Implantation d’un fixateur externe articulé de coude à l’aide d’un viseur imprimé en 3D et libre de droits (oaopen sourceaO) Reconstruction du ligament collatéral latéral ulnaire dans l’instabilité rotatoire postéro-latérale du coude – à propos de 14 patients revus au recul moyen de 5 ans Alexandre Dos Santos ∗ , Brice Viard , Matthieu Begin , Romain Dayan , Charles Court , Olivier Gagey , Marc Soubeyrand Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, CHU Bicêtre, 78, rue Général-Leclerc, 94270 Le Kremlin-Bicêtre, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Dos Santos) Introduction Les instabilités complexes du coude représentent un défi chirurgical pour préserver la stabilité et la mobilité du coude. Le fixateur externe articulé de coude (FEAC) est une option extrêmement séduisante pour atteindre cet objectif car s’il est correctement positionné (c.-à-d. alignement des axes de flexion-extension du coude et du FEAC), il permet de restaurer la cinématique physiologique du coude permettant ainsi aux ligaments de cicatriser en condition optimale. Cependant, la technique classique qui repose sur l’implantation d’une broche guide dans l’épiphyse distale de l’humérus afin de matérialiser l’axe de flexionextension du coude présente plusieurs limites. Afin d’optimiser le positionnement du FEAC nous avons développé un viseur radiotransparent imprimé en 3D libre de droit. Les objectifs de ce travail étaient : – de comparer la technique classique avec la technique utilisant le viseur 3D ; – d’évaluer la capacité à partager ce viseur avec la communauté orthopédique. Matériel Vingt coudes de cadavres frais. Méthode Chaque coude a été complètement déstabilisé puis un FEAC a été implanté en utilisant soit la technique classique soit le viseur 3D. Pour chaque pose on a évalué la durée de la procédure, l’irradiation, la mobilité passive finale du coude, la cinématique du coude, la divergence des axes du coude et du FEAC à l’aide de reconstructions tomodensitométriques. Afin d’évaluer la capacité de partage de ce viseur avec la communauté orthopédique, deux autres chirurgiens ayant des expériences variées avec les FEAC ont commandé l’impression du viseur 3D et réalisé le protocole décrit ci-dessus. Résultats La technique avec le viseur 3D a montré une supériorité sur la technique classique en termes de durée de procédure, d’irradiation, de mobilité passive finale du coude, de cinématique du coude et d’alignement des axes du FEAC et du coude. Le viseur a été commandé sur un site d’impression 3D pour un prix de 160 D et a été livré dans un délai de 10 j à chaque chirurgien. Chacun a pu réaliser la pose de 4 FEAC considérée comme satisfaisante. Discussion La technique basée sur le viseur 3D permet un excellent alignement géométrique des axes du FEAC et du coude en s’affranchissant des limites de la technique à main levée. Le libre accès au fichier 3D, la démocratisation de l’impression 3D et le faible coût du viseur permettent son partage avec la communauté orthopédique. Conclusion Nous l’utilisons maintenant en routine pour la prise en charge des instabilités du coude. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.225 95 Pham Thuy Trang ∗ , Pierre Mansat , Julie Lebon , Julien Toulemonde , Stéphanie Delclaux , Nicolas Bonnevialle Hôpital universitaire de Toulouse, service d’orthopédie, 31059 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P.T. Trang) Introduction L’instabilité rotatoire postéro-latérale du coude est une pathologie rare. Sa patho-anatomie fût popularisée par O’Driscoll et al. en 1991 et implique une incompétence du ligament collatéral latéral ulnaire (LUCL). Objectif Évaluer les résultats cliniques et fonctionnels de la reconstruction du LUCL par greffe tendineuse autologue. Patients et méthode Entre 2003 et 2013, 14 reconstructions du LUCL par greffe tendineuse autologue ont été réalisées pour instabilité rotatoire postéro-latérale du coude. Il s’agissait de 9 femmes et de 5 hommes, de 32 ans (16–50) en moyenne lors de la chirurgie. L’instabilité était post-traumatique dans 13 cas et d’origine iatrogène dans 1 cas. Le ligament était reconstruit avec le tendon du long palmaire dans 9 cas, avec le tiers latéral du fascia tricipital dans 4 cas et avec le tendon gracilis dans 1 cas. Une ostéotomie de correction pour cubitus varus y était associée dans 1 cas. L’évaluation clinique était réalisée au dernier recul par un examen clinique (amplitudes articulaires, test d’instabilité rotatoire postéro-latéral, Push Up Test O, classification fonctionnelle de Nestor et al.), le Mayo Elbow Performance Score (MEPS), le quick-DASH et la satisfaction des patients. Résultats Au recul moyen de 5 ans (1–11), le MEPS moyen était de 92 points (75–100) et le quick-DASH moyen de 10 points (0–36,3). L’arc de mobilité moyen en flexion-extension était de 134◦ (70–160) et en prono-supination était de 177◦ (160–190). Selon la classification de Nestor et al., les résultats étaient excellents dans 8 cas, bons dans 3 cas, moyens dans 2 cas et mauvais dans 1 cas. Il existait 1 récidive avec un test d’instabilité positif à 50 mois de recul, nécessitant une reprise chirurgicale. Au dernier recul, 1 patient présentait une chondropathie. La capacité de se lever d’une chaise en poussant sur les 2 bras était limitée chez 4 patients. Tous les patients étaient satisfaits ou très satisfaits. Conclusion L’instabilité rotatoire postéro-latérale du coude est une pathologie méconnue et représente un challenge diagnostique. Essentiellement d’origine post-traumatique, elle peut être également iatrogène lors d’un abord latéral du coude. Des tests cliniques spécifiques associés à une imagerie avec injection de produit de contraste permettent d’en faire le diagnostic. La reconstruction du LUCL par greffe tendineuse autologue est le traitement de référence des formes chroniques avec un coude stable, et la récupération d’une fonction normale. L’hyperlaxité constitutionnelle et l’arthrose préopératoire constituent les éléments pronostiques défavorables. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.226 G Model 96 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 301 302 Ligamentoplastie à double faisceau de la membrane interosseuse de l’avant-bras – évaluation anatomique et biomécanique Reste t-il une place pour le brochage intra-focal dans les fractures de l’extrémité distale du radius ? À propos d’une série monocentrique de 49 patients opérés en 2013 Romain Dayan ∗ , Brice Viard , Alexandre Dos Santos , Philippe Leclerc , Charles Court , Olivier Gagey , Marc Soubeyrand Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, CHU Bicêtre, 78, rue Général-Leclerc, 94270 Le Kremlin-Bicêtre, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Dayan) Introduction L’avant-bras est une structure mobile permettant le positionnement spatial de la main. Cette fonction implique que l’avant-bras soit à la fois mobile et stable. Or cette stabilité peut être entièrement compromise en cas de syndrome d’EssexLopresti associant une rupture de la membrane interosseuse et du complexe fibrocartilagineux triangulaire du poignet. Afin de restaurer la stabilité antébrachiale nous avions décrit une ligamentoplastie verticale de la MIO consistant à implanter un transplant unique entre le radius et l’ulna. L’application de cette technique en pratique clinique a montré un effet satisfaisant sur la stabilité longitudinale de l’avant-bras mais un effet médiocre sur la stabilité transversale. Nous avons donc fait l’hypothèse que l’implantation d’un deuxième transplant transversal (double ligamentoplastie) était techniquement possible et permettait de restaurer à la fois les stabilités longitudinale (SL) et transversale (ST) des articulations radio-ulnaires proximale (RUP) et distale (RUD). L’objectif principal de ce travail était de confirmer cette hypothèse. Matériel Douze avant-bras de cadavres frais indemnes de lésions innées ou acquises. Méthodes Dans la première partie biomécanique de l’étude nous avons isolé l’avant-bras qui a été installé dans un cadre spécifique permettant de quantifier l’amplitude de prono-supination ainsi que d’évaluer la SL et les ST des RUP et RUD. Ces stabilités ont été testées pour cinq configurations successives de l’avantbras - intact, complètement déstabilisé (équivalent de syndrome d’Essex-Lopresti), ligamentoplastie verticale unique, ligamentoplastie transversale unique, double ligamentoplastie. Dans la deuxième partie anatomique de l’étude, la double ligamentoplastie étaient réalisée en conditions similaires à une intervention réalisée chez le patient. Ensuite, une dissection exhaustive des nerfs, vaisseaux et tendons de l’avant-bras était effectuée à la recherche de lésions induites par la réalisation de la double ligamentoplastie. Résultats La ligamentoplastie verticale unique restaurait la SL mais n’avait qu’un effet faible sur les ST des RUP et RUD. La double ligamentoplastie restaurait complètement la SL ainsi que les ST des RUP et RUD sans réduction significative de l’amplitude de pronosupination. Aucune lésion neurovasculaire ou tendineuse n’a été identifiée après réalisation de la double ligamentoplastie. Discussion Les lésions de type Essex-Lopresti représentent encore un défi thérapeutique aux conséquences fonctionnelles souvent catastrophiques. La réalisation de cette double ligamentoplastie est techniquement complexe mais offre la possibilité de traiter ces lésions. Conclusion Cette technique doit maintenant être évaluée cliniquement. Un premier cas a pu être effectué avec un résultat très encourageant. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.227 Stéphanie Delclaux ∗ , Pierre Mansat , Julie Lebon , Dan Israel , Aymeric André , Costel Apredoaei , Michel Rongières Hôpital universitaire de Toulouse, service d’orthopédie, 31059 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Delclaux) Introduction En 2013, dans notre service, 147 patients ont bénéficié d’une ostéosynthèse par plaque antérieure contre 71 par embrochage pour le traitement d’une fracture de l’extrémité distale du radius (EDR). Objectif Préciser la place du brochage intra-focal dans le traitement des fractures EDR. Patients et méthode En 2013, 71 patients ont été traités par embrochage pour une fracture EDR. Quinze patients ont été exclus et 7 ont été perdus de vue. Quarante-neuf patients ont été revus 30 femmes et 19 hommes d’âge moyen 45 ans. Trois groupes ont été effectués- groupe A (17–50 ans) - 26 patients+ groupe B (50–70 ans) - 15 patients, groupe C (au-delà des 70 ans) - 8 patients. Les fractures EDR étaient toutes à bascule dorsale, et extra-articulaires pour 47. Une radiographie de face et de profil étaient effectuées à j2 et j45 pour mesurer - inclinaison radiale (IR), index radio-ulnaire distal (IRU) et pente radiale (R). Vingt et un patients ont été immobilisés par une orthèse antébrachio-palmaire (ABP) pendant 45 jours, et 28 par une orthèse brachio-antébrachio-palmaire (BABP) pendant 3 semaines, relayé par une orthèse ABP. La kinésithérapie a démarré pour tous les patients j45. Résultats Vingt et un déplacements secondaires, dont 7 dans le groupe C ont été constatés. Il y a eu 3 démontages (tous dans le groupe C), et 1 seule reprise chirurgicale dans les 15 jours pour un déplacement antérieur. L’IRU a augmenté dans les 3 groupes (+0,75 groupe A, +0,2 groupe B, +2,30 groupe C). Les broches ont toutes étaient retirées à 45 jours de la chirurgie. Le suivi des patients s’est arrêté à 45 jours pour 20 patients et à 3 mois pour 29. À 3 mois, 17 patients se plaignaient encore de douleur et de raideur, les mobilités retrouvées étaient en flexion de 42◦ (30◦ à 60◦ ), en extension de 51◦ (20◦ à 65◦ ), en pronation de 70◦ et en supination de 65◦ . Discussion et conclusion En 2013, le traitement par brochage IF des fractures EDR a concerné 38 % de nos patients. Un déplacement secondaire a été observé dans 43 % des cas, majoritairement dans le groupe C (88 % de déplacement et 36 % de démontage). À l’inverse, dans le groupe A, chez les 8 patients de moins de 20 ans, le déplacement secondaire était de 12,5 %. Le brochage intra-focal a encore sa place dans notre arsenal thérapeutique pour les fractures EDR extra-articulaire à bascule postérieure sans comminution chez les patients de moins de 70 ans. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.228 303 Résultats préliminaires d’une étude évaluant le devenir de la comminution postérieure dans les fractures extra-articulaires de l’extrémité distale du radius à déplacement postérieur Johan Guillou ∗ , Christophe Chantelot Hôpital Roger-Salengro, avenue Oscar-Lambret, 59000 Lille, France G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Guillou) Introduction Les fractures extra-articulaires de l’extrémité distale du radius à déplacement postérieur sont actuellement traitées par plaques antérieures verrouillées par la plupart des chirurgiens. Ce mode d’ostéosynthèse par voie antérieure néglige la comminution de la corticale postérieure quand elle existe sans se soucier de sa bonne reconstitution. Ce travail a pour but d’étudier le devenir de la comminution postérieure dans ce type de fracture. Patients et méthode Il s’agit d’une étude prospective, monocentrique menée de mars à décembre 2014. Tous les patients consultant aux urgences et présentant une fracture extra-articulaire de l’extrémité distale du radius à déplacement postérieur avec une comminution de la corticale postérieure étaient inclus. Toutes les fractures étaient ostéosynthésées par une plaque antérieure verrouillée. Les patients étaient revus à 1, 3 et 6 mois pour une évaluation clinique, fonctionnelle et radiologique. Durant le suivi, un bilan biologique comprenant le dosage de la vitamine D et de la calcémie ainsi qu’une ostéodensitométrie osseuse étaient réalisés. À 6 mois postopératoire, 1 scanner était réalisé pour évaluer le devenir de la comminution postérieure. Résultats Trente-deux patients ont été inclus. Tous les premiers scanners de contrôle à 6 mois dont nous disposons des résultats objectivent, en regard de l’ancienne comminution postérieure, un défect ovalaire métaphysaire distal en lieu et place de l’os spongieux. Le contenu de ce défect a une tonalité proche de celle de la graisse. La corticale postérieure du radius semble reconstituée. Discussion et conclusion La comminution postérieure dans les fractures extra-articulaires de l’extrémité distale du radius laisse place à une zone ovalaire, plus ou moins importante qui ne se recolonise pas par de l’os spongieux à 6 mois postopératoire. L’analyse des résultats complets recherchera une corrélation entre la taille de ce défect métaphysaire et l’importance du déplacement postérieur initial, d’une part, et le résultat fonctionnel, d’autre part. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.229 304 Luxations pures et fractures luxations périlunaires du carpe pris en charge en urgence – quel devenir à long terme ? À propos d’une série revue à 10 ans de recul minimum Dan Israel ∗ , Pierre Mansat , Stéphanie Delclaux , Marine Arboucalot , Michel Rongières Hôpital universitaire de Toulouse, service d’orthopédie, 31059 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (D. Israel) Introduction Les traumatismes périlunaires du carpe sont réputés invalidants et arthrogènes. Les objectifs étaient d’évaluer rétrospectivement le devenir radio-clinique à long terme et l’influence d’une réparation ligamentaire élective en première intention à partir d’une série continue monocentrique. Matériel et méthode Sept luxations périlunaires pures et 16 fractures-luxations périlunaires (dont 13 formes trans-scaphorétrolunaires et 3 formes à scaphoïde intact) ont été revues avec 10 ans de recul minimum. La luxation était postérieure dans 21 cas et antérieure dans 2 cas. Elles ont intéressé 23 hommes dont 7 travailleurs manuels de 30 ans en moyenne, victimes d’accidents à haute cinétique. Douze fois (groupe I), la luxation était réduite et stabilisée par un abord dorsal autorisant un vissage proximo-distal du scaphoïde (6 cas) et une réparation ligamentaire scapho-lunaire (7 cas). Onze fois (groupe II) la réduction-brochage était percutanée avec 6 fois un abord palmaire pour synthèser le scaphoïde. 97 Résultats Au recul moyen de 13 ans dans le groupe I, le Cooney moyen était de 65, le QuickDash à 31,8 et le PRWE à 36,5. Dans le groupe II ces scores étaient respectivement de 72,4 + 9,3 et 17. L’arrêt de travail était de 3,7 mois en moyenne dans les deux groupes et la reprise des activités professionnelles possible 20 fois. Pour le groupe I, l’arc de flexion-extension moyen était de 120◦ , et la force à 37,9 kg. Pour le groupe II ces mesures étaient respectivement de 133◦ et 42,7 kg. La mesure des indices radiologiques montrait une tendance à la diminution de la hauteur carpienne, à la translation ulnaire et au DISI. Seuls 7 poignets restaient normoaxés (4 dans le groupe I et 3 dans le groupe II), malgré un angle scapho-lunaire moyen mesuré en postopératoire immédiat à 51,6◦ (groupe I) et 49,7◦ (groupe II). Une arthrose intra-carpienne existait 15 fois (8 dans le groupe I et 7 dans le groupe II). Une nécrose du scaphoïde a été constatée (groupe I). Aucune différence radioclinique statistiquement significative existait entre les luxations pures et les fractures-luxations. Les résultats cliniques n’étaient pas meilleurs dans le groupe I et la réparation ligamentaire ne semblait pas influencer la survenue d’arthrose. Discussion Ce collectif illustre la fréquence des séquelles habituellement retrouvées dans la littérature. Une approche à ciel ouvert dorsale de ces poignets doit rester la règle, autorisant un bilan articulaire exhaustif, une ostéosynthèse du scaphoïde même si la réparation ligamentaire élective ne semble pas influencer les résultats à long terme. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.230 305 Technique de la membrane induite pour traiter les pertes de substance osseuses au niveau de la main – évaluation prospective multicentrique Laurent Obert ∗ , Vivien Morris , François Loisel , Isabelle Pluvy , Florelle Gindraux , Pauline Sergent Boulevard Fleming, 25030 Besançon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L. Obert) Introduction Les défects osseux traumatiques ou infectieux au niveau de la main font discuter l’amputation et les séquelles sont constantes. Nous rapportons 26 cas traités par la technique de la membrane induite. Patients et méthode Vingt-trois patients de 51 ans (26 lésions, 85 % d’hommes, 65 % d’accident du travail) présentant un défect osseux à la main (19 cas traumatiques, 7 cas septiques) ont été inclus dans cette évaluation prospective multicentrique (3 centres). La taille du défect osseux atteignait 2 cm (0,5–7 cm). Trentehuit pour cent des lésions étaient extra-articulaires. La technique consiste en une fixation rigide, un lambeau de couverture si nécessaire et le comblement du défect osseux par du ciment PMMA. Cette technique nécessite une seconde opération (délai - 3,7 mois 1–14) où le ciment est remplacé par une autogreffe spongieuse (radius distal - 86 %). Le point clé consiste à respecter la membrane à corps étranger qui s’est formée autour de l’entretoise en ciment créant une chambre biologique. La consolidation osseuse était évaluée par un chirurgien indépendant (radios ou scanner). L’échec était défini comme une pseudarthrose à un an ou une complication septique non contrôlée. Résultats Deux cas de défect traumatiques n’ont pas consolidé, aucune complication septique n’a été retrouvée et tous les cas septiques ont été guéris. La consolidation osseuse a été effective à 5 mois (1–14) dans 92 % des cas. Deux biopsies ont permis de retrouver un tissu ostéoïde + le TAM des doigts blessés atteignait 114 (20–250), le QDash, 19 (4–40) et le retour au même poste était G Model 98 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx effectif au sixième mois (1–24). Tous les doigts étaient inclus même si les séquelles étaient constantes. Discussion Masquelet est le premier à avoir rapporté 35 cas de défect osseux du tibia traité par la membrane induite lors de pseudarthroses septique. Cette technique permet de traiter de grands défects une autogreffe spongieuse uniquement. L’entretoise en ciment permet d’induire une membrane (néo-périoste) qui constitue une chambre biologique. Les modèles animaux reportés par Pelissier et Viateau ont montré les propriétés de cette membrane (sécrétion de facteurs de croissance et activités ostéogéniques des cellules). Utiliser cette technique est possible en urgence ou dans des situations septiques ailleurs qu’à la jambe. À la main et en urgence, cette technique permet une mobilisation immédiate car la stabilisation du squelette et le comblement du défect sont plus simple et plus stables qu’une autogreffe en urgence qui expose à l’infection. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.231 306 Section des pédicules collatéraux digitaux – lien entre perméabilité artérielle, et régénération nerveuse Germain Pomares ∗ , François Dap , Gilles Dautel Centre chirurgical Émile-Gallé, 49, rue Hermite, 54000 Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Pomares) La prise en charge des plaies de la main en urgence s’est désormais imposée, si la suture nerveuse est évidente, la réparation de l’artère le semble moins. Notre objectif principal est de déterminer une relation entre la perméabilité artérielle, et la sensibilité discriminative. Notre objectif secondaire est de déterminer une corrélation entre la perméabilité artérielle et l’apparition de symptômes neurologiques invalidants. Soixante-six patients opérés entre 2011 et 2013 pour réparation d’une section d’un pédicule collatéral ont été inclus. Quarante-sept patients ont été revus avec un recul minimum de 12 mois, et un âge moyen de 45,6 années. Une évaluation qualitative, puis quantitative du flux artériel a été réalisée par échodoppler. L’évaluation de la perméabilité a été répartie en 4 stades (de l’absence de modification du flux, à la thrombose). Le critère principal de jugement était le BMRC. Les critères secondaires étaient l’intolérance au froid, l’existence d’un névrome symptomatique, de douleurs spontanées. Dans 32 cas (68 %), l’artère était perméable, dont 14 cas (29,7 %) où il n’existait pas de modifications du flux. Dans 9 cas (19 %), il existait un affaiblissement du flux, et dans 9 cas (19 %) une démodulation complète du flux était observée. Quinze cas d’artères thrombosées étaient constatés. La cotation BMRC retrouvait 11 patients S4 (23,4 %), 16 S3+ (34 %), 16 S3 (34 %), et 4 S2 (8,5 %). Le test de Chi2 confirme le lien entre la perméabilité artérielle et la régénération nerveuse (p = 0,021). Il n’a pu être mis en évidence de lien entre le degré de sténose et le score BMRC. Un névrose symptomatique était décrit dans 16 cas (34 %). Deux cas de douleurs spontanées étaient observés, ainsi que 29 cas (61,7 %) d’intolérance au froid. Des travaux ont démontré les effets néfastes des dévascularisations des nerfs, sources de sclérose intraneurale. Pour les gros troncs nerveux, le bénéfice de la réparation complète des pédicules est avéré. Ici, la corrélation entre la perméabilité et la qualité de la régénération nerveuse est démontrée. Toutefois, si les excellents résultats du BMRC (S4) sont associés à des flux non modifiés + il est observé une augmentation progressive des mauvais résultats neurologiques lors de l’altération du flux artériel. Malgré, l’absence de différence statistique entre la récupération de la sensibilité discriminative et le degré de perméabilité artérielle, les résultats du BMRC en fonction du degré de perméabilité interpelle. De même, les symptômes neurologiques invalidants prédominent dans le groupe des artères thrombosées. La réparation systématique de l’artère collatérale dans les sections des pédicules collatéraux digitaux semble s’imposer. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.232 307 La suture nerveuse terminolatérale – une alternative sérieuse à la greffe conventionnelle des nerfs collatéraux digitaux Germain Pomares ∗ , Nicolas Pauchard , François Dap , Gilles Dautel Centre chirurgical Émile-Gallé, 49, rue Hermite, 54000 Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Pomares) La greffe nerveuse est le gold standard en matière de reconstruction des pertes de substance nerveuses digitales mais elle rencontre ses limites dans certaines indications (traumatisme pluridigital, conservation du doigt incertaine, etc.). De plus, elle est source de morbidité au niveau du site donneur. Les sutures nerveuses terminolatérales digitales représentent une alternative intéressante, dont les résultats décrits dans la littérature semblent encourageants, les séries sont cependant peu nombreuses. Les résultats fonctionnels des patients suivis dans notre service sont exposés. Sept cas de sutures nerveuses terminolatérales digitales chez 7 patients ont été recensés dans le service entre 2000 et 2012. Ce principe de suture correspond à une suture du segment de nerf distal, sur le nerf collatéral, après épineurotomie, indemne de tous traumatismes. Cinq patients ont pu être évalués rétrospectivement avec un recul moyen de 25 mois (âge moyen à l’intervention 42,8 ans). Quatre patients ont été pris en charge en urgence et un patient en chirurgie programmée (névromes étagés). Les résultats sont présentés selon l’échelle de cotation British Medical Research Council (BMRC) modifiée MacKinnon Dellon incluant le 2PD de Weber. La douleur et une éventuelle morbidité du site donneur ont également été recherchées. Les scores BMRC étaient répartis ainsi - 1 patient avec un score S3, 3 S3+ et 1 S4. Le 2pd était inférieur à 10 millimètres pour 4 patients et supérieur à 15 mm pour un seul patient. Aucune séquelle du site donneur n’a été constatée. Des dysesthésies ont été relevées chez 4 patients sur 5. La suture nerveuse terminolatérale est basée sur le bourgeonnement axonal collatéral. Le segment distal suturé induit ce bourgeonnement et la régénération nerveuse par chimiotactisme, neurotropisme et neurotrophisme. Les résultats sensitifs présentés par les patients de cette série sont encourageants compte tenu des lésions initiales, puisque tous ont retrouvé une sensibilité discriminative. La comparaison de cette petite série aux données de la littérature fait état de résultats semblables dans la qualité de la récupération sensitive évaluée par l’échelle de BMRC, et le 2pd. La seule complication par ailleurs retrouvée dans la littérature est un névrome du moignon proximal. Cette technique simple, rapide, reproductible et sans morbidité pour le site donneur doit être envisagée comme une alternative thérapeutique sérieuse à la greffe nerveuse conventionnelle en cas de perte de substance importante du nerf digital, non accessible à une greffe veineuse. Cette technique nécessite cependant une intégrité du nerf collatéral digital controlatéral. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.233 G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx Jeudi 12 novembre 2015 de 10 h 30 à 12 h 10, amphithéâtre Passy Communications particulières épaule/coude – Modérateurs : Michel Colmar (Saint-Brieuc), François Sirveaux (Nancy) 309 La chirurgie non prothétique d’épaule constitue-t-elle un facteur de risque d’infection d’une prothèse d’épaule primaire ? Jean-David Werthel ∗ , Taku Hatta , Bradley Schoch , Robert Cofield , John W. Sperling , Bassem T. Elhassan 44, rue des Belles-Feuilles, 75116 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-D. Werthel) Introduction Il est acquis que les reprises de prothèse d’épaule (PE) ont un taux d’infection plus élevé que les PE primaire. Cependant le fait de savoir si une chirurgie non prothétique constitue un facteur de risque d’infection dans les PE primaires reste inconnu. Le but de cette étude était de déterminer le risque d’infection périprothétique après PE primaire chez les patients qui avaient été au préalable opérés d’une chirurgie non prothétique de l’épaule et de le comparer au risque chez ceux qui n’avaient pas été opérés au préalable. Patients et méthode Tous les patients ayant bénéficié d’une PE primaire dans notre établissement entre 1970 et 2012 ont été inclus dans cette étude. La cohorte comprenait 4641 patients traités par 2913 PE totales, 1260 prothèses humérales simples et 468 PE inversées. Huit cent soixante-douze (19 %) patients avaient été opérés au préalable d’une chirurgie non prothétique. Les taux d’infection postopératoire étaient comparés entre les patients ayant reçu une intervention chirurgicale non prothétique préalable et ceux qui n’avaient pas été opérés au préalable. Des analyses uni- et multivariées ont été utilisées. Résultats Une infection postopératoire fut retrouvée chez 71 patients (1,53 %). Des 872 patients qui avaient été opérés au préalable, 23 (2,64 %) ont contracté une infection postopératoire. Parmi les 3764 patients qui n’avaient pas été opérés au préalable, 48 (1,28 %) ont contracté une infection postopératoire. Cette différence était significative à la fois en analyse uni- (p = 0,026) et multivariée (p = 0,0341). Lorsque les différentes chirurgies non prothétiques étaient analysées individuellement, les réparations de coiffe des rotateurs, l’acromioplastie, les réparations capsulaires, les débridements pour raisons non septiques ainsi que ceux pour raisons septiques étaient tous significativement associés à une augmentation du risque d’infection (p = 0,0050, p = 0,0039, p < 0,0001, p = 0,0013 et p = 0,0103, respectivement). Le taux d’infection était plus élevé chez les patients ayant bénéficié d’une ostéosynthèse préalable que chez les patients n’ayant pas été opérés au préalable, mais cette différence n’était pas significative (p = 0,3015). Conclusions Le risque d’infection après PE primaire est significativement plus élevé chez les patients ayant reçu une intervention chirurgicale non prothétique préalable que chez ceux non opérés au préalable. Ces résultats doivent être pris en compte et un bilan infectieux pré- et peropératoire doit être entrepris pour identifier ces patients. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.234 99 310 Évaluation 3D de la cavité glénoïdale – incidence pratique sur l’implantation prothétique – approche expérimentale Jacques Teissier ∗ , François Bauzou , François Bonnel Clinique Beau-Soleil, Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Teissier) La mise en place d’un implant glénoïdien représente une difficulté technique qui doit s’adapter aux normes anatomiques. Objectifs Notre analyse était, à partir d’une étude morphologique de la glène, de déterminer les critères d’implantation dans les trois plans de l’espace d’un implant glénoïdien. Matériel et méthode Nous avons analysé 40 scapulas sèches (23 droites, 17 gauches) d’âge inconnu. Sur chaque glène, on déterminait le morphotype ovale ou piriforme, mesurait la hauteur, la largeur à la jonction tiers supérieur, tiers moyen et tiers inférieur, le centre des cercles inférieur et moyen de la glène, l’épaisseur du col à 2 cm du rebord glénoïdien. Sur 10 scapulas, une tomodensitométrie était réalisée avec mesures 3D de la cavité glénoïdale et simulation de l’implantation d’une glène prothétique et de sa quille pour un ancrage idéal en fonction de son orientation. Résultats La mesure anatomique manuelle montraient 19 glènes ovales, 19 piriformes, 2 indéterminées, hauteur My 35,3 mm [± 3,24], largeur au tiers supérieur My 21,4 mm [± 3,18], largeur au tiers moyen My 25,4 mm [± 2,95], épaisseur du col My 12,6 mm [± 1,90], rayon cercle inférieur My 14,8 mm [± 1,83], rayon cercle moyen My 18,5 mm [± 2]. L’analyse des CT scan confirmait les mesures manuelles. La modélisation de l’axe idéal d’implantation de la quille montrait d’importantes variations angulaires en fonction de l’orientation de la surface articulaire selon le centre choisi. Discussion L’analyse de la littérature s’orientait vers la simulation préopératoire de l’implantation de la glène prothétique, par l’utilisation d’un logiciel spécifique (Walch, 2015) nécessitant un fantôme pour chaque cas. Cette procédure traduit les variabilités que nous avons observées dans notre analyse, avec des écarts de 10 à 20 %. Le deuxième élément de réflexion était la détermination du centre anatomique de la glène qui correspond à la zone osseuse la plus résistante, assurant la stabilité de la quille. De Wilde (2004) avait observé 2 centres - l’un supérieur selon la ligne de Saller et l’autre inférieur selon la technique de Veeger. Il concluait que le centre idéal était celui de Veeger. Dans notre analyse par CT-scan, le centre d’implantation idéal serait situé plus haut pour une quille à 90◦ par rapport à l’implant glénoïdien. Conclusion En raison des variations anatomiques, il était proposé, après analyse préopératoire par CT-scan, une orientation d’implantation spécifique pour chaque patient selon un dessin d’implant glénoïdal innovant. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.235 311 Évaluation tomodensitométrique en 2D de la version et de l’inclinaison de la glène – intérêt de la méthode de la carène glénoïdienne sur scapula tronquée Soufyane Bouacida ∗ , Cyril Lazerges , Bertrand Coulet , Thomas Waitzenegger , Michel Chammas CHU Lapeyronie, 34295 Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Bouacida) G Model 100 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx Introduction L’évaluation de la version, de l’inclinaison et du stock osseux de la glène est essentielle pour optimiser le positionnement de l’implant glénoïdien dans les prothèses totales d’épaule. Les méthodes classiques de mesures sur scanners 2D et 3D prennent pour référence le plan de la scapula. Or, ces mesures varient en fonction de la forme de la scapula. Nous proposons une nouvelle méthode de mesure de la biométrie de la glène n’utilisant que la carène glénoïdienne. Le but de cette étude était de valider la reproductibilité de la méthode de la carène glénoïdienne et de comparer les mesures avec celles obtenues dans le plan de la scapula. Méthodes Nous avons analysé 98 scanners d’épaules normales et 115 scanners d’omarthroses primitives reconstruit en 3D à partir de données DICOM sur le logiciel Osirixo. Dans le plan de la scapula, passant par le centre de la glène et les angles médial et inférieur de la scapula, nous avons mesuré la version selon la méthode de Friedman et l’inclinaison selon l’angle de Churchill. Dans le plan de la carène glénoïdienne, définit par un plan vertical passant par la ligne de Sallers et le fond de la carène glénoïdienne et un plan horizontal perpendiculaire au premier passant par le milieu de la ligne de Sallers et parallèle au plancher de la fosse supra-épineuse, la version était l’angle entre le plan de la glène et la perpendiculaire à la ligne passant par le fond de la carène et le centre de la glène, l’inclinaison était mesurée selon l’angle de Maurer. Après avoir déterminer la reproductibilité inter- et intra-observateur, nous avons comparé les valeurs de version et d’inclinaison pour chaque méthode. Résultats La reproductibilité inter- et intra-observateur était excellente pour les deux méthodes. Pour les épaules normales, nous avions en moyenne 4,3◦ ± 4,4◦ de rétroversion et 5,2◦ ± 5◦ d’inclinaison supérieure dans le plan de la scapula, contre respectivement 11,9◦ ± 4,3◦ et 6,5◦ ± 7,1◦ dans le plan de la carène glénoïdienne. Pour les omarthroses, nous avions en moyenne 8,1◦ ± 7,7◦ de rétroversion et 3,9◦ ± 6,3◦ d’inclinaison supérieure dans le plan de la scapula, contre respectivement 14,9◦ ± 8,6◦ et 5,5◦ ± 7,8◦ dans le plan de la carène. Les mesures étaient significativement plus élevées dans le plan de la carène (p < 0,05). Conclusion La méthode de la carène glénoïdienne est une alternative simple et reproductible de mesure de la version et de l’inclinaison, plus adaptée pour l’évaluation de l’usure de la glène que les méthodes prenant toute la scapula qui ont tendance à sous estimer ces mesures et applicable sur scapula tronquée. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.236 312 Les guides glénoïdiens patient spécifiques améliorent la précision de l’implant glénoïdien dans les prothèses totales de l’épaule anatomiques Marc-Olivier Gauci ∗ , Gilles Walch , Jean Chaoui , Pascal Boileau Hôpital de l’Archet 2, service de chirurgie orthopédique et traumatologie du sport, 06200 Nice, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M.-O. Gauci) Introduction Depuis quelques années, des guides glénoïdiens patient spécifiques (GPS) ont fait leur apparition, affirmant une amélioration significative de la précision et la reproductibilité du positionnement de l’implant dans les prothèses totales d’épaule anatomiques (PTEA). Malgré une commercialisation intensive par les fabricants, principalement basées sur des études cadavériques, cette revendication n’a pas encore été confirmée par une étude prospective clinique. L’objectif de cette étude était d’évaluer si l’utilisation de GPS chez les patients arthrosiques permettrait l’implantation précise et fiable des implants glénoïdiens. Patients et méthode Dix-huit patients arthrosiques prévus pour PTEA ont été inclus. La version et l’inclinaison glénoïdienne préopératoire (arthrosique) et postopératoire (souhaitée) ont été mesurées sur des scanners 3D utilisant un logiciel spécifique (Glenosys, Imascapy). Sur la base de cette planification préopératoire, le GPS a été fabriqué par une imprimante 3D. En peropératoire, ce guide stérile et congruent a été appliqué sur la surface glénoïdienne déterminant le point d’entrée et l’orientation de la broche guide utilisée pour le fraisage et l’implantation glénoïdien. Tous les patients ont eu un scanner postopératoire pour comparer le point d’entrée (mm) et l’orientation de l’implant (◦ ) planifiées (souhaité) et réalisé en peropératoire (corrigé). Résultats Chez un patient, l’utilisation du GPS a été abandonnée en raison des difficultés pour exposer la surface glénoïdienne. En ce qui concerne la précision du point d’entrée de la broche guide, l’erreur moyenne était de 0,1 mm (A 1,4 ±) dans le plan horizontal, et de 0,8 mm (A 1,3) dans le plan vertical. En ce qui concerne l’orientation glénoïdienne, l’erreur moyenne était de 3,4◦ (A 5,1◦ ) pour la version et 1,8◦ (A 5,3◦ ) pour l’inclinaison. Conclusions Notre étude clinique confirme les résultats des études in vitro précédentes - la planification préopératoire et l’utilisation de GPS améliorent la précision de l’orientation et du positionnement de l’implant glénoïdien dans les PTEA. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.237 313 Revue clinique et tomodensitométrique de 106 prothèses de resurfaçage d’épaule à 57 mois de recul. . . Kevin Soudy ∗ , Carlos Maynou , Christophe Szymanski 6, allée du Chemin-Vert, 59000 Lille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (K. Soudy) Introduction L’avantage des prothèses de resurfaçage d’épaule étant le respect de l’anatomie et l’économie du stock osseux huméral, nous avons privilégié ce type d’implant pour les omarthroses centrées primitives et secondaires. Le but de ce travail était d’évaluer les résultats cliniques et de préciser les facteurs prédictifs d’échec à moyen terme en s’appuyant sur une analyse radiographique et tomodensitométrique comparant le positionnement prothétique et les caractéristiques anatomiques de la tête humérale native. Matériel et méthode Cette étude rétrospective monocentrique concernait 40 prothèses CopelandTM Mark III et 66 prothèses AequalisTM implantées de 2004 à 2012. L’âge moyen au diagnostic était 64 ans et le recul moyen était de 57 mois. Les étiologies étaient une omarthrose centrée primitive (88 %) dont 22 % étaient associées à une lésion de la coiffe des rotateurs (CDR), une ostéonécrose avasculaire (ONA) (5 %), une instabilité chronique (3 %), une arthrite inflammatoire (2 %) ou post-traumatique (2 %). Les critères d’exclusion étaient un stock osseux céphalique insuffisant, une omarthrose excentrée dans le plan frontal et un recul inférieur à 2 ans. La revue était clinique et paraclinique. Résultats À la révision, le score de Constant global était de 64 100 et le degré de satisfaction global de 67 %. Les meilleurs résultats étaient pour l’ONA et l’omarthrose centrée primitive (p < 0,001). Vingt-six pour cent des patients de la série ont présenté une complication dont principalement 14 ruptures de la CDR et 10 glénoïdites. Soit un taux d’échec de 17 % ayant nécessité l’ablation de l’implant pour une prothèse totale d’épaule inversée. Les prothèses étaient varisées de 5◦ . La profondeur de la cavité glénoïdale augmentait de 2,4 mm. Les offsets huméral médial et glénohuméral latéral augmentaient G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx respectivement de +1,9 et +2,7 mm. Les prothèses n’étaient pas surdimensionnées. Elles étaient rétroversées de −13,6◦ . Les facteurs prédictifs d’échecs étaient une lésion de la CDR (p = 0,017) et une érosion glénoïdale (p = 0,001) quel que soit le type d’usure (p = 0,03). Discussion Les taux de complications et d’échecs de notre étude étaient supérieurs à ceux des concepteurs de la prothèse de resurfaçage. Sous-dimensionner l’implant permettait de s’affranchir d’un excès d’offset huméral responsable d’une érosion glénoïdale et d’une rupture secondaire de CDR. Conclusion Il s’agissait de la première étude identifiant les facteurs prédictifs d’échec des prothèses de resurfaçage. En raison de leur faible taux de survie, nos indications s’en sont trouvées considérablement réduites. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.238 314 Résultats à long terme des resurfaçages d’épaule dans le traitement de l’omarthrose – étude monocentrique rétrospective à propos de 100 cas Julie Lebon ∗ , Pierre Mansat , Amélie Faraud , Fanny Elia , Julien Toulemonde , Nicolas Bonnevialle Hôpital universitaire de Toulouse, service d’orthopédie, 31059 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Lebon) Introduction Le resurfaçage de l’épaule a été utilisée dans notre service depuis 2005. Objectif Évaluation à long terme des résultats de ces implants en termes de résultats fonctionnels, complications et survie. Patients et méthode Cent patients (47 hommes, 53 femmes) de 58 ans (29–84) ont bénéficié d’un resurfaçage pour omarthrose primitive (55 cas) ou secondaire (45). Selon Walch, l’usure de la glène était centrée dans 60 cas (46 A1 14 A2), excentrée dans 35 cas (27 B1 8 B2), excentrée en avant dans 2 cas et dysplasique dans 3 cas. L’index de dégénérescence graisseuse (IDG) était de 1,16. Le critère de jugement principal était la survie de l’implant relatif au taux de complications et reprises. Les critères de jugement secondaires étaient les résultats fonctionnels et l’impact du positionnement des implants sur les échecs. Résultats Au recul moyen de 5 ans (2–10), il existait 32 complications - 23 usures de la glène, 6 atteintes de la coiffe, 1 ténosynovite du long biceps, 1 capsulite rétractile, et 1 souffrance nerveuse médian-ulnaire. Le taux de survie sans complication était de 28,7 % à 8 ans. Quinze patients ont nécessité une reprise chirurgicale dont 14 pour glénoïdites, 1 pour rupture massive de coiffe. Le taux de survie sans reprise était de 59 % à 8 ans. Aucun liseré périprothétique n’a été retrouvé. Quarante-huit patients présentaient une usure de glène significative. Le score de Neer retrouvait des résultats très satisfaisants dans 52 cas, satisfaisants dans 23, et non satisfaisants dans 25+ le SSV moyen était de 69 % + l’EVA moyenne est passée de 6,8 à 2,7 au recul + le Constant de 33,6 à 64,3 + le quick-DASH était de 26 au recul. L’élévation antérieure passait de 108◦ à 132◦ , la rotation externe de 10◦ à 32◦ , et la rotation interne du sacrum à L2. L’analyse radiographique retrouvait des implants varisés et latéralisés (angle cervico-diaphysaire = 127◦ + déport latéral = 7,5 mm, préop - 11,9 mm, postop - 10,7 mm au recul). Aucune corrélation n’a pu être établie entre le positionnement des implants et l’apparition d’une usure de glène, d’une complication ou d’une reprise. Conclusion Les résultats fonctionnels des resurfaçages d’épaule dans le traitement de l’omarthrose sont satisfaisants dans seulement 75 % des cas à 5 ans de recul moyen. Le problème principal 101 est lié à l’usure de la glène avec le recul, à l’origine d’une récidive des douleurs nécessitant des reprises chirurgicales pour totalisation. L’utilisation de cet implant en hémiarthroplastie doit donc être évitée. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.239 315 Comparaison des resurfaçages isolées et des resurfaçages plus implant glénoïdien dans le traitement de l’omarthrose – étude monocentrique rétrospective à propos de 139 cas Julie Lebon ∗ , Pierre Mansat , Amélie Faraud , Stéphanie Delclaux , Nicolas Bonnevialle , Julien Toulemonde Hôpital universitaire de Toulouse, service d’orthopédie, 31059 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Lebon) Introduction Le resurfaçage d’épaule est une option thérapeutique pour le traitement de l’omarthrose. Cependant des complications à type d’usure de la glène apparaissent avec le recul, nécessitant des reprises pour totalisation. Depuis 2010 un implant glénoïdien cimenté associée au resurfaçage a été utilisé. Objectif Comparer les resurfaçages (R) aux resurfaçages + glène (RG) en termes de résultats fonctionnels, complications et survie. Patients et méthode Cent trente-neuf patients, d’âge moyen 60,5 ans ont bénéficié d’une arthroplastie d’épaule type R (100 cas) ou RG (39 cas). Le recul minimal était de 2 ans. Le critère de jugement principal était la survie sans complication et sans reprise. Les critères de jugement secondaires étaient les résultats fonctionnels et l’impact du positionnement des implants sur la survenue de complications. Résultats Les populations des 2 groupes étaient comparables sur l’ensemble des variables descriptives - âge, sexe, mobilités préopératoires, score de Constant, état de coiffe, type d’usure glénoïdienne, et étiologie. Seul le recul différait - 59,5 mois (R) vs 35,8 mois (RG). Le nombre de complications était significativement plus important dans le groupe R (32 % - dont 23 % de glénoïdites) que dans le groupe RG (5 %) avec un taux de survie sans complication de 28,7 % à 8 ans (R) contre 84,4 % à 3,5 ans (RG). Le nombre de reprises était significativement plus important dans le groupe R (15 % - dont 14 % pour glénoïdite) que dans le groupe RG (0 %) avec un taux de survie sans reprise de 59 % à 8 ans (R) vs 100 % à 3,5 ans (RG). Au dernier recul, les résultats fonctionnels étaient significativement améliorés dans les deux groupes mais l’amélioration était significativement plus importante dans le groupe RG sur - la douleur (EVA - R = 2,7 vs RG = 0,8), le Constant (R = 64,3 vs RG = 72,3), les mobilités (EAA = 132◦ vs 144◦ + RE = 32◦ vs 38◦ + RI = L2 vs T12), le SSV (69 % [R] vs 83 % [RG]). L’analyse radiologique retrouvait dans le groupe RG, des implants plus latéralisés (augmentation de latéralisation de 29 % [R] vs 50,6 % [RG]), et un angle cervico-diaphysaire plus anatomique (RG-134◦ vs R-127◦ ). Il n’existait aucun signe de descellement dans les 2 groupes. Conclusion les résultats des resurfaçages avec implant glénoïdien semblent meilleurs que les resurfaçages isolés en termes de résultats fonctionnels, de complication et de reprise. Cependant le recul des prothèses totales est nettement inférieur à celui des hémiarthroplasties qu’il convient donc de revoir à long terme. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.240 G Model 102 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 316 La prothèse humérale simple est une option pour le traitement de l’omarthrose centrée des patients de plus de 70 ans Jean-David Werthel ∗ , Bradley Schoch , Julie Adams , Cathy Schleck , Robert Cofield , Scott Steinmann 44, rue des Belles-Feuilles, 75116 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-D. Werthel) Introduction La prothèse humérale simple (PH) présente plusieurs avantages potentiels par rapport à la prothèse totale d’épaule (PTE) en particulier chez les sujets âgés - coût moindre temps opératoire plus court et difficulté technique moins importante. Cette étude rapporte les résultats à long terme des PH et PTE chez les patients > 70 ans dans le traitement de l’omarthrose centrée. Patients et méthode Pendant une période plus de 30 ans, 403 épaules traitées par PH (n = 74) ou par PTE (n = 329) pour omarthrose centrée ont été incluses. Les dossiers médicaux ont été revus pour en extraire - douleur, amplitude articulaire, scores de satisfaction et scores de Neer modifiés pré- et postopératoires. Tous les patients ont été inclus dans une analyse de survie et de survie de l’implant. Seuls ceux avec un suivi minimum de 5 ans étaient inclus dans l’analyse clinique et radiographique. Résultats Deux cent quatre-vingt-neuf épaules (44 PH et 245 PTE, âge moyen 75 ans) avec un suivi minimum de 5 ans. Les deux groupes étaient améliorés significativement sur le plan de la douleur (p < 0,0001) de l’abduction (p < 0,0001) et de la rotation externe (p < 0,0001). Il n’y avait pas de différence significative entre les deux groupes en termes de douleur postopératoire, amplitude articulaire ou scores de Neer modifiés. Le temps opératoire était significativement plus court dans le groupe PH (p = 0,012). Il n’y avait pas de différence significative en termes de survie des implants entre les PTE et les PH HR - 3,09 (IC95 % - 0,40, 23,77) ni en survie totale HR - 0,92 (IC95 % - 0,62, 1,30). Discussion À long terme, à la fois les PH et les PTE permettent d’obtenir un bon résultat fonctionnel chez les sujets âgés. Les patients avaient des résultats similaires après PTE et PH mais un temps opératoire plus court ainsi qu’un taux de reprise plus faible dans le groupe PH. La PH paraît donc être une option raisonnable pour le traitement de l’omarthrose centrée chez les patients de plus de 70 ans. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.241 317 Résultat à long terme des tiges humérales cimentées versus tiges humérales non cimentées dans la prothèse d’épaule Werthel ∗ , Jean-David Suenghwan Jo , Robert Cofield , John W. Sperling , Bassem T. Elhassan 44, rue des Belles-Feuilles, 75116 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-D. Werthel) Introduction Initialement, il était habituel de cimenter les tiges humérales des prothèses d’épaule (PE). Cependant de nouvelles tiges furent conçues par la suite afin d’être implantées sans ciment. Le but de cette étude est de comparer les résultats à long terme des tiges humérales cimentées à ceux des tiges non cimentées dans la PE. Patients et méthode Tous les patients ayant bénéficié d’une PE primaire dans notre établissement entre 1970 et 2012 ont été inclus dans cette étude. La cohorte comprenait 4641 patients traités par 2913 PE totales, 1260 prothèses humérales simples et 468 PE inversées ; 1169 tiges humérales étaient cimentées et 3472 étaient non-cimentées. Les tiges cimentées étaient comparées aux tiges non cimentées selon les critères d’évaluation suivants - temps opératoire, descellement huméral, fractures périprothétiques, infection, événement thromboembolique. Des analyses uniet multivariées ont été utilisées. Résultats Le taux de descellement huméral était plus faible dans le groupe des tiges humérales cimentées (1,4 % vs. 2,2 %, p < 0,005). Le taux de descellement était plus important dans les prothèses non cimentées non dessinées pour obtenir une ostéointégration que dans les prothèses non cimentées destinées à obtenir une ostéointégration (8,69 % vs. 1,31 % respectivement, p < 0,0001). Lorsque les tiges humérales étaient implantées en accord avec leur dessin, 1,8 % des implant cimentés étaient descellés versus 1,3 % des implants non cimentés (p = 0,69). Les tiges humérales non cimentées des prothèses totales d’épaule étaient plus fréquemment descellées que les tiges humérales non cimentées de prothèses humérales simples (2,52 % vs. 1,30 % + p < 0,05). Le temps opératoire était plus court (p < 0,0001) pour les tiges humérales non cimentées (160,9 min) que les pour les tiges humérales cimentées (202 min). Il n’y avait pas de différence significative entre les tiges cimentées et non cimentées concernant le risque de fracture périprothétique per- (p = 0,3544) ou postopératoire (p = 0,9415) ni sur le risque d’infection (p = 0,1379). Les événements thromboemboliques précoces étaient plus fréquents (p < 0,05) dans les tiges humérales cimentées (6, 0,5 %) que dans les tiges non cimentées (4, 0,1 %). Conclusions Cette étude démontre que le risque à long terme de descellement aseptique des tiges humérales sans ciment dans la prothèse d’épaule est significativement plus important que celui des tiges non cimentées, en particulier lorsque des tiges non conçues pour obtenir une ostéointégration sont implantées sans ciment. Le ciment paraît de plus retarder ou prévenir les effets des débris de polyéthylène. Les chirurgiens doivent s’efforcer d’utiliser les implants selon leur dessin spécifique et ne seulement implanter sans ciment les tiges destinées à s’ostéointégrer. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.242 318 Prothèse d’épaule dans le traitement de la chondrolyse rapide Jean-David Werthel ∗ , Bradley Schoch , Robert Adams , Robert Cofield , John W. Sperling 44, rue des Belles-Feuilles, 75116 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-D. Werthel) Introduction La chondrolyse rapide est une cause rare de destruction articulaire précoce dans une population jeune et active. Des techniques de traitement conservateur par microfracture, arthroplastie d’interposition et allogreffe ostéoarticulaire ont été décrites. En dernier recours, l’arthroplastie peut être proposée chez ces patients. Aucune étude ne rapporte les résultats de prothèse d’épaule dans cette population. Le but de cette étude est de déterminer l’amélioration sur la douleur et sur la fonction ainsi que la survie des prothèses d’épaule pour chondrolyse rapide et de déterminer d’éventuels facteurs de risque d’échec. Matériel et méthode Vingt-deux épaules atteintes de chondrolyse rapide et traitées par prothèse d’épaule entre janvier 1998 et décembre 2011 ont été identifiées. Une intervention sous arthroscopie précédant la destruction articulaire rapide était retrouvée dans tous les cas. Les épaules étaient exclues lorsqu’une infection pré- ou peropératoire était diagnostiquée. Le délai moyen entre G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx la première intervention à risque et la prothèse d’épaule était de 58 mois (14–162 mois). Dix-neuf épaules avec un suivi minimum de 2 ans (suivi moyen 4,4 ans) étaient incluses. Les critères d’évaluation comprenaient la douleur, l’amplitude articulaire et les scores de Neer postopératoires modifiés. Résultats Onze prothèse d’épaule chez des hommes et huit chez des femmes de 40 ans d’âge moyen (21–58) étaient analysées au suivi moyen de 4,4 ans (2–8,6). Douze des 19 patients avaient une douleur faible ou pas de douleur au dernier suivi. Les scores de douleur étaient améliorés de 4,7 à 2,4 points après prothèse d’épaule (p < 0,001). Subjectivement, 7 patients qualifiaient leur épaule de « bien mieux », 6 de « mieux », 3 « d’identique » et 4 de « pire ». L’abduction moyenne était améliorée de 102 à 140 degrés (p = 0,004), et la rotation externe moyenne de 21 à 47 degrés (p < 0,005). Deux épaules nécessitaient une réintervention. L’une fut mise en résection pour infection aiguë 6 ans après la prothèse initiale. L’autre fut reprise par arthroscopie pour ablation de l’implant glénoïdien. Il y avait un total de 6 résultats excellents, 8 satisfaisants et 5 non satisfaisants suivant le score de Neer modifié. Le score ASES moyen était de 67,2 (20–95). Conclusion La prothèse d’épaule dans le traitement de la chondrolyse rapide permit d’obtenir une amélioration sur la douleur et sur les amplitudes articulaires. Cependant, cette population active est souvent moins satisfaite que les patients traités pour omarthrose centrée. Les patients traités par prothèse d’épaule pour chondrolyse rapide doivent être conseillés de façon appropriée concernant les résultats attendus après prothèse d’épaule. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.243 Jeudi 12 novembre 2015 de 14 h 00 à 15 h 30, grand Amphithéâtre Communications particulières épaule/coude – Modérateurs : Christel Conso (Paris), Olivier Courage (Le Havre) 322 Intérêt du monitorage de l’oxygénation cérébrale par spectrométrie et de la ventilation spontanée dans l’arthroscopie de l’épaule en position assise sous anesthésie générale Boumaza ∗ , Ramzi Alain Stagel Clinique Mont-Louis, 8, rue Folie-Regnault, 75011 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Boumaza) Introduction Le challenge dans l’arthroscopie de l’épaule sous anesthésie générale chez des patients en position assise (beach chair position) est de pouvoir associer une autorégulation minimale de la pression artérielle, avec une mesure correcte de la pression artérielle moyenne afin de maintenir une bonne perfusion cérébrale. L’augmentation des indications de la BCP a fait augmenter l’incidence des évènements de désaturation cérébrale (cerebral desaturation events [CDES]) L’arrivée de la spectrométrie cérébrale (near infrared spectroscopy [NIRS]) et le maintien des patients en ventilation spontanée sous anesthésie générale associée à un block inter-scalènique représentent un moyen d’alerte précoce et sur- 103 tout une prévention efficace de survenue d’accidents vasculaires ischémiques irréversibles liés à cette chirurgie. Méthodes Une étude observationnelle portant sur 60 patients (âge de 18 à 80 ans), (ASA - 1 à 3) subissant une arthroscopie d’épaule en position assise (BCP) était réalisée. Un bloc interscalènique sous ultrasons est réalisé en salle de réveil (5 à 7 mL Naropeine 7,5 % + 4 mg dexaméthasone + 50 gamma Catapressan), suivi de la mise en place d’électrodes de spectrométrie cérébrale et mesure des valeurs de base de saturation cérébrale avant endormissement. Une anesthésie générale (induction au propofol) est faite au bloc opératoire avec maintien d’une ventilation spontanée. La pression artérielle cible est définie par une PAM entre 60 et 80 mmHg ou une PAS entre 80 et 100 mmHg. Un traitement était requis pour une hypotension < 80 mmHg et ou saturation cérébrale au spectromètre < 30 % de la valeur de base et ou une bradycardie < 45 battements minute. Résultats Tous les patients ont bénéficié d’une anesthésie générale avec bloc inter-scalènique. Trois patients ont fait une hypotension ayant nécessité un traitement vasopresseur (5 %). Cinquante-huit patients ont fait au spectromètre une saturation cérébrale droite et gauche de plus de 20 % par rapport à leur valeur de base en préopératoire. Un patient a fait une désaturation cérébrale d’un seul côté de 30 % ayant nécessité un traitement vasopresseur et augmentation de la FIO2 . Aucun évènement d’accident ischémique cérébral irréversible n’a été noté. Conclusion Le monitorage de la saturation cérébrale par spectrométrie et le maintien d’une ventilation spontanée permet de réduire significativement l’incidence des évènements de désaturation cérébrale et par conséquent le risque d’accidents ischémiques dans les suites d’une arthroscopie d’épaule en position BCP. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (versement par une firme à une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.244 323 Intérêt de la ventilation spontanée dans la réduction des accidents ischémiques cérébraux en chirurgie arthroscopique de l’épaule réalisée en position demi-assise Alain Stagel ∗ , Mourad Kassab , Ramzi Boumaza , Bilal Foura , Serge Falk Clinique du Mont-Louis, 8, rue de la Folie-Régnault, 75011 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Stagel) Introduction L’arthroscopie constitue la technique de référence dans la chirurgie des tendons de l’épaule. Elle nécessite une hypotension artérielle contrôlée (HAC) qui, dans un contexte d’anesthésie générale (AG), expose aux complications ischémiques cérébrales inhérentes au bas débit et majorées par l’installation du patient en position demi-assise (beach chair position). Le but de cette étude est de comparer chez le même patient le retentissement sur l’oxygénation cérébrale de l’HAC lorsque l’arthroscopie est pratiquée sous AG en ventilation assistée versus AG en ventilation spontanée. Patients et méthode Cette étude rétrospective monocentrique et continue porte sur 162 patients (92 hommes et 70 femmes) dont l’âge moyen été de 62 ans (38–81) opérés entre 2013 et 2014 de l’épaule par arthroscopie en position demi-assise (PDA). Trente pour cent des patients étaient hypertendus ou présentaient des facteurs de risques cardiovasculaires. Un tiers des patients présentaient une sténose non hémodynamiquement significative visualisée sur le doppler préopératoire artériel carotidien. Dix G Model 104 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx patients ont été opérés sous antiagrégants plaquettaires. Le temps opératoire moyen a été de 75 minutes (35–150). La pression artérielle (PA) cible a été définie par une PA moyenne entre 60 et 80 mmHg ou une PA systolique entre 80 et 100 mmHg. Tous les patients ont eu une mesure de l’oxygénation cérébrale par spectrométrie avant l’induction de l’anesthésie générale constituant la valeur de référence (VR). Une différentielle de 25 % par rapport à cette valeur a été par définition considérée à risque pour le patient. Un monitoring continu de l’oxygénation cérébrale a été effectué et les mesures prises sous anesthésie générale, respectivement en ventilation assistée puis en ventilation spontanée. Résultats La VR moyenne de l’oxygénation cérébrale a été de 57. Celle-ci diminuait en moyenne à 51 lorsque le patient était sous anesthésie générale en ventilation assistée. Pour 42 patients, cette chute dépassait le seuil différentiel à risque (+25 %) malgré une PA systolique comprise dans l’intervalle cible. Le passage en ventilation spontanée a permis de normaliser cette VR chez 41 patients voire de dépasser la VR chez 35 patients. Un seul patient a nécessité un traitement vasopresseur et une augmentation de la FIO2 . Aucun accident ischémique cérébral transitoire ou définitif n’a été noté. Conclusion La ventilation spontanée associée à l’anesthésie générale permet une autorégulation de l’oxygénation cérébrale chez les patients opérés en position demi assise et soumis à une HAC. Cette technique, validée par la spectrométrie cérébrale, permet de réduire l’incidence des évènements de désaturation cérébrale et la survenue de complications ischémiques cérébrales en chirurgie arthroscopique de l’épaule. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.245 324 La réparation en simple rangée ne permet pas une cicatrisation optimale des tendons délaminés de la coiffe des rotateurs Olivier Andreani ∗ , Martin Schramm , Thomas D’ollonne , Patrick Gendre , Charles Bessière , Nicolas Holzer , Pascal Boileau Hôpital de l’Archet 2, service de radiologie, 06200 Nice, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (O. Andreani) Introduction Les tendons de la coiffe des rotateurs sont fréquemment délaminés en 2 feuillets. L’impact de cette délamination sur la cicatrisation tendineuse est mal connu. Le but de notre étude était d’évaluer l’impact de cette délamination sur la réparation arthroscopique des tendons de la coiffe des rotateurs. Méthode Cent dix-sept patients présentant une lésion transfixiante des tendons de la coiffe des rotateurs, opérés par simple rangée (haubanage latéral), ont été suivis cliniquement et radiologiquement. La rétraction tendineuse et la délamination en 2 feuillets étaient évalués en peropératoire - 80 patients présentaient des tendons non délaminés (groupe A), 37 une délamination (groupe B). Les 2 groupes étaient comparables en termes d’âge, de sexe, d’IMC, de SSV, de force et de score de Constant ajusté. En postopératoire, la cicatrisation tendineuse était analysée par ultrasons et les résultats cliniques étaient exprimés utilisant le score de Constant ajusté. Résultats Le taux de cicatrisation était de 78 % dans le groupe A et de 57 % dans le groupe B, avec une différence statistiquement significative (p = 0,0287). L’analyse en sous-groupe ne retrouvait pas de différence pour les lésions rétractées stade 1 (77 % versus 75 %), retrouvait une différence non significative pour les lésions de stade 2 (75 % versus 60 %), et une différence significative pour les lésions de stade 3 (83 % versus 45 % + p < 0,05). Le score de Constant ajusté postopératoire était de 97,8 pour le groupe A et de 102,5 dans le groupe B. Conclusion cette étude montre que la délamination tendineuse de la coiffe des rotateurs, dans les lésions larges à massives, est associée à un faible taux de cicatrisation après réparation en simple rangée par hauban latéral. Ceci suggère que ces lésions devraient être réparées avec une technique en double feuillet O. A contrario, les résultats de cette étude nous encourage à utiliser une réparation en simple rangée par haubanage tendineux pour les lésions non délaminées et peu rétractées. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.246 325 Le résultat anatomique échographique des coiffes réparées sous arthroscopie influence les résultats fonctionnels Kevin Andrieu ∗ , Renaud Barthélemy , Mo Saffarini , Johannes Barth Orthopédie RCB, 5, rue Gaston-Veil, 44000 Nantes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (K. Andrieu) Malgré l’efficacité reconnue de l’échographie pour le diagnostic et le suivi des pathologies de la coiffe des rotateurs, il n’existe pas de classification échographique pour le suivi des ruptures de coiffe. Cette étude avait pour objectif de valider une classification échographique développée à partir de la classification IRM existante pour le suivi des réparations arthroscopiques de la coiffe des rotateurs. De janvier 2007 à juin 2010, 257 patients présentant une rupture complète de la coiffe ont été inclus. La réparation a été effectuée selon une technique en double rang. Les scores de Constant, UCLA et SSV ont été utilisés pour le suivi clinique. Un contrôle échographique a été réalisé par un radiologue spécialisé à 3,6 et 12 mois postopératoires selon un protocole prédéfini. Une évaluation à distance par le même radiologue réunissant les critères IRM décrits par Sugaya et al. a été réalisée en vue de la classification échographique en 5 stades. Stade I pour des tendons de plus de 2 mm d’épaisseur et d’échostructure normale, stade II pour une modification de l’échostructure, stade III pour un amincissement du tendon (< 2 mm), stade IV pour l’apparition d’une lésion partielle et stade V pour une lésion complète. Le suivi clinique et échographique complet a été possible pour 212 patients, d’âge moyen de 55,6 A 9,8 ans, avec un recul moyen de 36,8 A 11,6 mois. Le suivi échographique a retrouvé 27 cas de re-ruptures (13 %). Les patients au stade I à la dernière échographie présentaient de façon significative les meilleurs résultats fonctionnels pour chaque score. Les patients classés en stade II présentaient des résultats légèrement inférieurs, tandis que les stades III, IV et V présentaient des résultats intermédiaires. Les scores UCLA dans notre étude étaient comparables à ceux de Sugaya et al. pour les stades I et V mais pas pour les stades intermédiaires, correspondant aux lésions partielles plus difficiles à visualiser en échographie et moins symptomatiques. Les résultats ont aussi confirmé l’importance de l’âge, de la taille de la lésion et de l’infiltration graisseuse préopératoire sur le pronostic des réparations, incitant à discuter des réparations plus précoces et une restriction des activités plus importantes pour les lésions étendues. Cette étude a permis de valider l’échographie comme un outil adapté et non irradiant pour le suivi des réparations de coiffe des rotateurs. La qualité tendineuse de la coiffe réparée et la cicatrisation sont significativement corrélées aux résultats fonctionnels. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.247 G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 326 L’échographie est-elle aussi performante que l’IRM pour analyser la cicatrisation du supra-épineux après réparation arthroscopique ? Résultats d’une étude prospective comparative de 62 cas Philippe Collin ∗ , Thierry Jossaume , Yoshida Massaito , Christophe Lucas 6, boulevard de la Boutière, 35740 Saint-Grégoire, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Collin) Introduction L’imagerie par résonance magnétique (IRM) et l’échographie (EG) sont fréquemment utilisée pour analyser la qualité d’une réparation de la coiffe des rotateurs (CDR). En dehors des examens utilisant un produit de contraste, l’IRM constitue le gold standard. Le but de l’étude était de comparer l’EG à l’IRM dans l’analyse de la qualité d’une réparation de la CDR et d’en déduire la sensibilité, la spécificité et les valeurs prédictives positives et négatives (VPP & VPN). Patients et méthode Soixante-deux patients consécutifs sur 69 (âge moyen 63 ans) présentant une rupture transfixiante de la coiffe ont été inclus prospectivement sur une période de 6 mois. Les ruptures isolées du subscapulaire ont été exclues. La réparation a été arthroscopique par double rang et utilisation d’ancres en titane. La qualité de la réparation du supra-épineux a été analysée par IRM et par l’EG à un an de recul. L’EG a été réalisé par un seul radiologue (après une série test de 365 réparations) et les IRM ont été analysées indépendamment des résultats de l’EG par 3 médecins (le radiologue, l’opérateur et le résident). La qualité de la réparation a été jugée selon les critères de Sugaya et nous avons regroupé les types III et III en coiffe continue et les types IV et V en coiffe rompue. L’inter observer agreement était de 0,861 (IC95 %, 0,779 < ICC < 0,914). Résultats L’analyse du supra-épineux par échographie a montré 79 % de coiffe continue (stades I, II et III). Treize patients (21 %) présentaient une rupture transfixiante (stades IV et V), l’échographie comparée à l’IRM a une sensibilité de 80 %, une spécificité de 98 %, une VPP de 92 % et une VPN de 94 %. Discussion/conclusion Il n’y pas d’autre étude dans la littérature qui ont comparé l’IRM et l’US en postopératoire. Nos travaux montrent que l’US est un examen fiable et reproductible pour analyser la survenue d’une rupture itérative. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (versement par une firme à une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.248 327 Différentes options de transferts tendineux dans le traitement de la paralysie du trapèze – étude biomécanique Jean-David Werthel ∗ , Eric Wagner , John W. Sperling , Kai-Nan An , Bassem T. Elhassan 44, rue des Belles-Feuilles, 75116 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-D. Werthel) Introduction Le transfert tendineux le plus fréquemment pratiqué pour traiter les paralysies chroniques symptomatiques du trapèze comprend un transfert des levator scapulae (LS), petit rhomboïde (PR) et grand rhomboïde (GR) à la face postérieure de la scapula. Le but de cette étude était d’évaluer l’efficacité biomécanique de ce transfert et de la comparer au transfert de ces mêmes 105 muscles sur des sites différents afin de restaurer la fonction du trapèze paralysé. Matériel et méthode Six hémi-thorax frais ont été inclus dans cette étude et montés sur un appareil réalisé sur mesure validé dans une étude précédente. Un système de traçage tridimensionnel électromagnétique était utilisé pour enregistrer les données cinétiques. Les angles scapulo-thoraciques (ST) étaient calculés en utilisant une séquence d’angles d’Euler pour mesurer la rotation de la scapula (sonnette interne et externe). Les mesures étaient effectuées pour : – trapèze normal, LS, PR, GR+ ; – transfert de Eden-Lange (EL) où le LS est transféré latéralement sur l’épine de la scapula et les PR et GR sont transférés ensemble sur la face postérieure de la scapula+ ; – un transfert modifié qui comprenait un transfert du LS sur le bord médial de l’acromion, du PR sur l’épine de la scapula médialement au LS et du GR médialement au PR. Résultats Le trapèze s’est révélé être un rotateur externe de la scapula (sonnette externe) et entraînait un déplacement scapulothoracique moyen (DSTM) de 26,98◦ (22,93◦ + 31,95◦ ). De la même manière le triple transfert modifié entraînait une rotation externe de la scapula avec un DSTM moyen de 22,23◦ (12,71◦ + 29,21◦ ). À l’opposé, le transfert musculaire dans la configuration de EL conduisait à une rotation interne de la scapula en particulier à l’initiation du mouvement avec un DSTM moyen de −6,69◦ (−3,48◦ ± 14,24◦ ). Conclusion Cette étude biomécanique montre que le transfert modifié des LS, PR et GR entraînait un mouvement ST qui réplique celui de la fonction normale du trapèze. À l’opposé le transfert d’EL entraînait un mouvement ST contraire en particulier au début du mouvement lorsque celui-ci était comparé à la fonction normale du trapèze. Ces résultats indiquent que sur le plan clinique, le transfert modifié pourrait entraîner de meilleurs résultats dans le traitement des paralysies du trapèze car il reproduit mieux la fonction normale de celui-ci. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.249 328 La douleur de l’épaule et ou de la scapula et son association avec un syndrome compressif nerveux Pascal Cottias ∗ , David Biau , Philippe Anract Hôpital Cochin, service d’orthopédie, 75014 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Cottias) Introduction La douleur de l’épaule associée à un syndrome du canal carpien a déjà été décrite mais sans localisation, sans fréquence et sans association avec un syndrome du tunnel cubital. Le but de ce travail a été d’essayer de l’étudier. Patients et méthode Il s’agit d’une étude rétrospective bicentrique, mono-opérateur de 596 neurolyses du membre supérieur dont 209 cas présentaient une douleur de l’épaule. Deux sousgroupes ont été étudiés - 109 (groupe 1) douleurs du moignon de l’épaule antérieure ou externe (77 femmes et 32 hommes) et 100 (groupe 2) douleurs postérieures de l’épaule ou de la scapula (64 femmes et 36 hommes) d’âge moyen (groupe 1 - 55 ans et groupe 2 - 49 ans). Le motif de consultation initiale était - le canal carpien (66 % groupe 1, 32 % groupe 2), un canal carpien et un tunnel cubital (18 % groupe 1, 128 % groupe 2), et une tendinite de l’épaule (15 % groupe 1, 54 % groupe 2). Les douleurs étaient surtout nocturnes (88 %) et associées à des acroparesthésies des doigts (95 % groupe 1, 82 % groupe 2), des douleurs du coude (16 % groupe 1, 36 % groupe 2) et des cervicalgies (5 % groupe 1, 25 % groupe 2). La majorité des patients ont eu un EMG qui montrait un canal carpien (62 % groupe 1, 41 % groupe 2), un tunnel cubital (6 % groupe 1, 17 % groupe 2) ou normal (17 % groupe 1, 26 % groupe 2). Les patients ont été opérés en fonction de la G Model 106 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx clinique, de l’électromyogramme et du résultat du test infiltratif (18 cas groupe 1, 28 cas groupe 2). Il a été pratiqué une neurolyse du médian au canal carpien (31 cas groupe 1, 5 cas groupe 2), du nerf cubital au coude avec ou sans transposition (4 cas groupe 1, 12 cas groupe 2) et des deux (74 cas groupe 1, 83 cas groupe 2). Résultats Au recul moyen (17 mois groupe 1 et 11 mois groupe 2), les douleurs d’épaule (antérieures ou postérieures) ont disparu dans 77 % des cas groupe 1 et dans 88 % des cas groupe 2. Discussion Les douleurs d’épaule sont connues dans le syndrome compressif mais peu de séries rapportent des chiffres précis sur sa fréquence. Conclusion Ce travail montre que les douleurs d’épaule sont fréquentes dans le canal carpien mais aussi dans le tunnel cubital. Ce dernier serait peu être plus pourvoyeur de douleurs postérieures de la scapula. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.250 329 Syndrome du défilé cervico-thoraco-brachial. Étude prospective sur une cohorte de 59 patients. Facteurs influençant les résultats de la kinésithérapie et du traitement chirurgical Cécile Pougès ∗ , Christian Fontaine , Xavier Demondion , Christophe Chantelot , Guillaume Wavreille Hôpital Roger-Salengro, orthopédie A, CHRU de Lille, rue Émile-Laine, 59037 Lille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Pougès) Introduction La prise en charge du syndrome du défilé cervicothoraco-brachial (SDCTB) repose sur le traitement rééducatif en première intention et sur le traitement chirurgical en cas de forme compliquée. Le but de cette étude était de dégager et d’analyser des facteurs prédictifs de réponse à ces deux thérapeutiques et d’en rapporter les résultats. Patients Nous avons réalisé une étude prospective, les 59 patients inclus présentaient un SDCTB confirmé. Méthode L’évaluation se faisait par auto-questionnaire, score DASH et bilan clinique complet, initialement puis à 6 mois postkinésithérapie et 6 mois postopératoire dans le cas des patients opérés. Une kinésithérapie selon le protocole de Prost était proposée en première intention. La chirurgie était réalisée en cas d’échec de la rééducation. Nos critères de jugements principaux pour évaluer les résultats des 2 traitements et rechercher les facteurs prédictifs du résultat étaient la variation du score DASH et la satisfaction. Résultats Nous avons inclus 74 SDCTB chez 59 patients. Dans 69 cas un traitement rééducatif a été fait. Le DASH moyen est passé de 51,57 (± 19,46) à 47,62 (± 22,14) (p = 0,01). Nous avons constaté une amélioration jugée suffisante dans 18 cas (26 %). Les facteurs péjoratifs statistiquement significatifs sur les résultats de la kinésithérapie étaient un DASH initial élevé (p = 0,003), un nombre de manœuvres initialement positives élevé (p = 0,034), une EVA douleur initialement élevée (p = 0,04), un arrêt de travail lors de la consultation initiale (p = 0,007), une profession impliquant des mouvements répétés en abduction (p = 0,004), un antécédent traumatique (p = 0,004). Sur les 47 cas opérés, nous avons constaté 70,2 % de bons et très bons résultats, 19,15 % de résultats moyens. L’amélioration de tous les symptômes était statistiquement significative, le DASH moyen est passé de 56,78 (± 20,69) à 34,7 (± 24,08) (p < 0,001). Le facteur prédictif d’une meilleure satisfaction était la présence d’une côte cervicale (p = 0,007). Les facteurs associés à un meilleur DASH postopératoire étaient l’âge jeune (p = 0,0046), une EVA douleur initialement basse (p < 0,0001), et une absence d’arrêt de travail lors de la consultation initiale (p = 0,0002). Discussion Nous avons démontré que plus le patient était symptomatique initialement, moins la kinésithérapie était bénéfique. Le traitement chirurgical reste le traitement de choix des formes compliquées ou résistantes au traitement conservateur. Conclusion La kinésithérapie a été efficace dans 26 % des cas et doit être proposée en première intention. Nous avons obtenu 70 % de bons résultats postopératoires chez les patients en échec de kinésithérapie. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.251 330 Possibilités endoscopiques et risques anatomiques de la réinsertion du tendon bicipital distal par endobouton Naklan Ouattara ∗ , Stéphane Levante , Sylvain Rigal , Thierry Bégué Hôpital Antoine-Béclère, 157, rue de la Porte-de-Trivaux, 92140 Clamart, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Ouattara) La rupture du tendon bicipital brachial distal est une lésion rare dont la réparation est résolument chirurgicale. L’utilisation d’un endobouton par voie endoscopique permet une réparation anatomique par fixation bicorticale solide. Elle présente cependant un risque pour la branche motrice du nerf radial après franchissement de la deuxième corticale. Cette étude sur sujets anatomiques analyse donc les possibilités endoscopiques de réparation par endobouton et les risques pour le nerf radial. L’étude a porté sur 16 coudes indemnes de tout abord chirurgical. L’instrumentation comportait une colonne d’endoscopie, un moteur avec broche de 22 × 10, une boîte de petite chirurgie et une lame de bistouri. L’installation s’est faite en décubitus dorsal avec le membre supérieur reposant sur une table à bras, l’avant-bras en supination. Après un mini-abord transversal d’environ 3 cm au pli du coude, le tendon bicipital a été désinséré de la tubérosité. Puis, sous contrôle endoscopique une broche a été fichée dans la tubérosité bicipitale en franchissant les deux corticales. Enfin un abord externe a permis de repérer et disséquer la branche motrice du nerf radial, puis la distance du point de sortie de la broche par rapport au nerf radial a été mesurée de même que l’angle d’approche par rapport à l’axe du bras dans le plan de la table. Nous n’avons pas relevé de lésion du nerf radial. Les différents angles d’approche étaient compris entre 4 et 20◦ d’inclinaison en ulnaire et la distance de la broche par rapport au nerf radial entre 7 et 14 mm. La réinsertion endoscopique par endobouton du tendon bicipital distal peut se faire dans un angle sécurisé de 4 à 20◦ sans risque pour la branche motrice du nerf radial. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.252 G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx Jeudi 12 novembre 2015 de 14 h 00 à 15 h 30, salle 342 Communications particulières traumatologie – Modérateurs : Célestin Baroan (Niort), Paul Bonnevialle (Toulouse) 335 Évolution de la température chez le patient polytraumatisé Sophie Abrassart ∗ , Sylvain Steinmetz , Ilker Uckay , Pierre Hoffmeyer 4, rue Gabrielle Perret Gentil, 1211 Genève, Suisse ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Abrassart) Introduction Chez les patients polytraumatisés, la température corporelle élevée est un phénomène habituel après un traumatisme, qu’il y ait ou non infection. Il reste peu clair si la température corporelle élevée a un effet sur la morbidité et la mortalité après le traumatisme. Méthodes Nous avons rassemblé rétrospectivement, les données de 155 patients polytraumatisés admis dans notre hôpital. La température a été observée chez 155 patients polytraumatisés pendant 10 jours après le trauma. Résultats Cent six patients étaient des hommes et 31 étaient des femmes + leur âge moyen était 38 ans et l’ISS moyen était de 25. Parmi les 155 patients, 18 (11 %) ont développé une infection. Les différents types d’infection étaient les suivants pneumonie chez 8 patients (5,1 %), infection des plaies chez 7 patients (4 %), infection urinaire chez 1 patient (0,6 %), septicémie chez 6 patients (3,8 %). Les infections ont été contrôlées par un expert en infectiologie. Vingt-deux antibiotiques différents ont été utilisés, mais surtout l’Augmentin (15 %) pendant une durée moyenne de 2 jours. Parmi des patients présentant une infection, 2 patients n’avaient aucune température et 16 avaient une température modérée. Parmi les patients présentant de la température, 64 patients n’avaient aucune infection (49 %) et 16 patients avaient quelques infections (11 %) Il est intéressant de remarquer que parmi les 155 patients, 80 % ont présenté une température modérée même sans infection. La plupart des patients infectés avaient de la température (88,8 %) Quelques données biologiques ont été observées chez ces patients. L’IMC et le score ASA étaient des facteurs étonnamment non significatifs pour l’infection et la température. Le taux d’hémoglobine n’était pas significatif ni le nombre d’unités de sangs transfusées pour l’infection et la température. L’âge n’était pas significatif non plus. Discussion Les données présentées dans cette étude indiquent que la présence d’une réponse fébrile jusqu’au jour 3 après le traumatisme n’est pas significative d’une d’infection. Au contraire, nous savons que l’absence d’une réponse fébrile pendant les premiers jours post-trauma est associée à un taux d’infection et de mortalité élevée. La fièvre est généralement perçue comme une réponse à l’infection+. Cependant, la fièvre n’indique pas nécessairement qu’il y ait une infection, particulièrement dans les 3 premiers jours suivant les traumatismes. La majorité de nos patients qui ont développé la fièvre après le jour 4, ont présenté une infection. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.253 107 336 Intérêt de l’imagerie 3D intra-opératoire dans la chirurgie du rachis. Étude prospective randomisée Sébastien Ruatti ∗ , Caroline Dubois , Emilie Chipon , Gael Kerschbaumer , Michel Milaire , Alexandre Moreau Gaudry , Jérôme Tonetti , Severine Dao Lena , Philippe Merloz CHU de Grenoble, 38043 Grenoble, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Ruatti) Introduction Cette étude monocentrique, prospective, randomisée concerne l’insertion de vis pédiculaires (à ciel ouvert ou en percutanée) en comparant l’aide apportée par une imagerie intra-opératoire tri-dimensionnelle ou fluoronavigation 3D versus chirurgie conventionnelle. Méthode Soixante-douze patients (42 hommes et 30 femmes + âge moyen de 56 ans) ont bénéficié d’une chirurgie conventionnelle (C). Soixante et onze patients (40 hommes et 30 femmes + âge moyen 63 ans) ont été opérés en utilisant un système d’imagerie intra-opératoire tri-dimensionnel (N). Nous avons réalisé 34 gestes chirurgicaux percutanés avec le groupe N et 37 avec le groupe C + 25 gestes à ciel ouvert avec le groupe N et 35 avec le groupe C. Au total, 382 vis ont été implantées dans le groupe C et 174 dans le groupe N. nous avons mesuré le temps nécessaire à l’insertion des vis ainsi que la dose d’irradiation délivrée. Le positionnement des vis a été évalué par deux radiologues indépendants sur un scanner postopératoire en utilisant la classification de Heary. Une analyse univariée permettait de comparer les deux groupes. Le test de Student a été utilisé pour comparer les variables quantitatives. Résultats La fluoronavigation 3D apparaît moins précise en percutanées (24 % de vis mal placées vs 5 % dans le groupe C [p = 0,007]), mais plus précises à ciel ouvert (5 % de vis mal placées vs 17 % dans le groupe C, p = 0,025). Pour une vertèbre le temps d’implantation est de 8 min dans le groupe C vs 21 min dans le groupe N pour les chirurgies percutanées et 7 min dans le groupe C vs 16 min dans le groupe N pour les chirurgies à ciel ouvert. Ces données sont statistiquement significatives. La fluoronavigation 3D délivre moins de radiation en chirurgie percutanée (0,6 msv vs 1,62 msv dans le groupe C), mais en chirurgie à ciel ouvert cette irradiation est deux fois plus élevée (p = 0,022). Discussion et conclusion L’imagerie intra-opératoire 3D apparaît extrêmement précise pour les chirurgies à ciel ouvert comparée à la chirurgie conventionnelle mais augmente le temps d’instrumentation avec un taux d’irradiation non négligeable. En chirurgie percutanée, la navigation intra-opératoire 3D apparaît moins précise, augmente le temps d’instrumentation avec une irradiation significativement plus basse. D’un point de vue clinique, la fluoronavigation 3D fournit une imagerie en trois dimensions avant et après implantation des vis. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.254 337 Instrumentation ouverte versus percutanée dans les fractures thoracolombaires – comparaison IRM de la musculature paravertébrale après ablation de matériel Ntilikina Yves ∗ , Charles Yann Philippe , David Bahlau , Julien Garnon , Axel Walter , Sébastien Schuller , Erik André Sauleau , Mickaël Schaeffer , Jean-Paul Steib Service de chirurgie du rachis, hôpitaux universitaires de Strasbourg, 1, place de l’Hôpital, 67091 Strasbourg cedex, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Yves) G Model 108 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx Introduction La chirurgie percutanée dans les fractures thoracolombaires a pour but d’éviter d’endommager les muscles paravertébraux en diminuant la dissection. Le but de cette étude était de comparer les muscles paravertébraux aux niveaux instrumentés chez des patients traités par chirurgie ouverte ou percutanée. Méthodes Vingt-sept patients étaient opérés par voie conventionnelle et 65 patients en percutané. Un protocole IRM standardisé utilisant des coupes axiales T1 était réalisé avec un suivi d’un an minimum après ablation de matériel. La surface de section tranversale CSA (cmC) et l’intensité des régions d’intérêt ROI (pixels) de la musculature paravertébrale étaient mesurées avec Osirix, par deux observateurs indépendants, au niveau de la fracture et des pédicules instrumentés sus- et sous-jacents. Une comparaison inter-observateur était effectuée par la méthode de Bland-Altman. Le ROI de référence du muscle était mesuré dans le psoas et le ROI graisse en sous-cutané. Le ratio ROI-CSA ROI-graisse était comparé pour la chirurgie ouverte versus percutanée en utilisant un modèle linéaire mixte. Une régression linéaire a permis d’analyser des facteurs additionnels - âge, sexe, IMC, stade de Pfirrmann des disques adjacents et durée d’instrumentation. Résultats La concordance inter-observateur était bonne pour tous les CSA. Les moyennes ROI-graisse et ROI-muscle étaient comparables les groupes chirurgie ouverte versus percutanée 146,7 versus 145,8 et 538,3 versus 526,2 respectivement. Le ROICSA variait entre 154,7 et 226,2 en ouvert, 154,4 et 195,5 en percutanée selon le niveau Instrumenté. Une différence significative entre le ROI-CSA ROI-graisse (0,4 versus 0,3) était retrouvée au niveau de fracture T12–L1 (p = 0,0329), aux niveaux instrumentés adjacents en proximal (p = 0,0139) et distal (p = 0,0100). Les différences n’étaient pas significatives aux niveaux thoraciques et lombaires. L’âge avait une influence significative sur ce ratio (p < 0,0001). Le sexe, l’IMC, le stade de Pfirrmann et la durée d’instrumentation n’avaient pas d’influence significative. Conclusion L’instrumentation percutanée a pour but de réduire la dissection et l’atrophie musculaire par rapport à la chirurgie ouverte. Ceci semble valide uniquement pour les niveaux autour de la charnière thoracolombaire. Les résultats mettent en évidence une différence du signal IRM pour les fractures T12 et L1, indiquant moins d’atrophie chez les patients ayant bénéficié d’un traitement percutané. Ces différences n’étaient pas retrouvées au niveau du rachis thoracique, où la masse globale des muscles paravertébraux est plus petite. L’atrophie musculaire n’était significative au niveau lombaire pour aucune des deux procédures, mais l’âge influençait le degré d’atrophie. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.255 338 Ostéosynthèse percutanée des lésions instables du bassin Tile B et C – technique chirurgicale et résultats préliminaires Nicolas Bronsard ∗ , Tristan Langlais , Hugo Darmanté , Laurent Barresi , Nicolas Morin Salvo , Régis De Dompsure , Fernand De Peretti Hôpital Saint-Roch, PC traumatologie, 5, rue Pierre-Devoluy, 06000 Nice, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Bronsard) Introduction La fixation percutanée, sous-cutanée, des traumatismes de l’anneau pelvien est aujourd’hui une méthode de plus dans l’arsenal thérapeutique. Suite à nos travaux cadavériques, nous avons protocolisé la technique opératoire pour les lésions de type Tile B et C après réduction par manœuvres externes. L’objectif de ce travail est d’analyser une série préliminaire incluant nos 7 premiers patients. Matériel d’étude En 2014, 7 patients ont été suivis dont trois ont bénéficié d’un vissage sacro-iliaque et deux d’un montage ilio-iliaque complémentaire. Tous les patients sont suivis avec un examen clinique et radiographique régulier jusqu’à l’ablation percutanée sans aucun perdu de vue. Méthodes Les temps opératoires se divisent en deux étapes – réduction de la disjonction de la symphyse pubienne par manœuvres externes sous contrôle radioscopique puis mise en place percutanée des vis supra-acétabulaires et de la tige sous-cutanée. Résultats Dans les suites immédiates, un patient a présenté une hypoesthésie nerf fémoro-cutané latéral de la cuisse. Un autre patient a présenté une ascension d’un hémi-bassin nécessitant une reprise chirurgicale par vissage sacro-iliaque unilatéral percutané. Nous avons dû réaliser une ablation de matériel à 4 mois pour une sensation de gêne pubienne chez un patient ayant consolidé. Sur le plan fonctionnel, l’appui a pu être repris à 50 % à un mois puis à 100 % à 2 mois pour tous les patients sans autre atteinte fonctionnelle. Discussion La fixation antérieure percutanée du bassin semble compatible avec la situation d’urgence. Afin d’assurer une stabilité mécanique, nous recommandons le vissage sacro-iliaque unilatéral percutané dans le même temps ou dans les 7 jours pour les fractures de type Tile C. Le risque de lésion du nerf fémoro-cutané latéral de la cuisse existe lors de la mise en place mais également lors de l’ablation du matériel. D’autres complications déjà décrites dans la littérature ont été observées mais restent inférieures aux complications liées à la fixation externe. Enfin, cette fixation interne sous-cutanée permet le retournement du patient en décubitus ventral afin de stabiliser, si nécessaire, le rachis par voie postérieure. Ceci facilite le oanursingaO au lit et le travail des autres spécialités. Le confort du patient et l’acceptation psychologique de l’ostéosynthèse sont ainsi améliorés. Conclusion Cette méthode est simple, rapide et reproductible utilisant du matériel rachidien mais nécessite souvent un second temps postérieur immédiat ou différé ainsi qu’une nouvelle anesthésie à distance pour l’ablation du matériel. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.256 339 Disjonctions sacro-iliaques. Résultats fonctionnels et radiologiques à un an et plus d’une prise en charge chirurgicale Laure Ajavon 35, rue Victor-Hugo, 76000 Rouen, France Adresse e-mail : [email protected] Introduction Les disjonctions sacro-iliaques sont des lésions rares, associées à un pronostic vital initial limité du fait de la gravité des lésions associées vasculonerveuses et pelvi-périnéales. La restitution d’une stabilité de l’anneau pelvien s’avère complexe et malgré une prise en charge par ostéosynthèse, la qualité de vie des patients suivis pour une disjonction sacro-iliaque est amoindrie comparée aux autres patients traités pour une fracture instable pelvienne. Patients et méthode L’objectif de notre étude était de recueillir de manière prospective les résultats fonctionnels (scores SF12v2, IPS et Majeed) et iconographiques d’une série de 17 patients traités chirurgicalement pour une disjonction sacro-iliaque à un an et plus de l’intervention. Les facteurs prédictifs d’une évolution fonctionnelle favorable étaient recherchés en comparant les variables périopératoires et nos résultats au plus grand recul. Résultats L’âge moyen des 17 patients était 55,6 ± 4,3 ans, le recul moyen était 38,6 mois ± 6,3. La DSI était majoritairement de type B G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx (71 %) et l’écrasement (41 %) constituait le mécanisme traumatique principal. Des lésions associées étaient présentes dans 82 % des cas, majoritairement d’ordre uro-génital (59 %), ostéoarticulaire (42 %) et vasculaire (35 %). La synthèse était une fixation externe dans 76 % des cas et une synthèse sacro-pelvienne dans 12 %. Un score Majeed ou IPS bon ou excellent était retrouvé chez 76 % des patients. Le SF12 moyen était 102 ± 5,3 points, le Majeed moyen et l’IPS était 72,2 ± 4,6 points et 76,2 ± 4,5 points respectivement. À un an minimum de l’ostéosynthèse pelvienne, 47 % des patients boitaient et présentaient des séquelles d’ordre uro-sexuel et 59 % des patients étaient inactifs. Les diastasis n’étaient pas significativement améliorés. Les facteurs prédictifs de résultats fonctionnels favorables étaient un score OMS 0 avant la DSI, l’absence de lésions associées et l’absence de lésions uro-génitales initiales (p < 0,005). Discussion Les résultats fonctionnels de notre série sont acceptables, bien que modérés, et concordent avec ceux de la littérature. Au-delà de l’insuffisance de la qualité de la réduction et de la solidité de la synthèse, les facteurs généraux liés au patient et aux traumatismes associés initiaux influencent de manière significative la qualité de vie des patients. Cependant la puissance statistique de notre étude est faible et les méthodes de mesures peu reproductibles. Conclusion Le dépistage des lésions associées ainsi que la réalisation d’une synthèse maintenant une réduction anatomique est essentielle chez les patients présentant une disjonction sacroiliaque. Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.257 340 Fractures sévères de l’anneau pelvien traitées chirurgicalement. Résultats fonctionnels, radiologiques et complications à 32 mois de recul d’une cohorte continue de 153 patients Aurélien Roudet ∗ , Jérôme Tonetti , Philippe Merloz , Michel Milaire , Ahmad Eid 14, boulevard Gambetta, 38000 Grenoble, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Roudet) Introduction Les fractures de l’anneau pelvien sont rares mais associées à une mortalité pouvant aller jusqu’à 25 % selon les séries. Une prise en charge multidisciplinaire permet de faire chuter la mortalité. La chirurgie et en particulier le développement des techniques percutanées tendent aussi à diminuer la mortalité tout en améliorant le pronostic fonctionnel des patients. L’objectif principal de cette étude était d’évaluer le résultat fonctionnel des patients opérés d’une fracture instable de l’anneau pelvien, et de le comparer aux résultats de la littérature. Patients et méthode Il s’agissait d’une série rétrospective monocentrique où 153 patients consécutifs ont été opérés d’une fracture instable de l’anneau pelvien entre janvier 2000 et juillet 2013. L’âge moyen des patients était de 38,7 ans (15–71 ans). Le score ISS moyen était de 23,3 (4–75). Quarante-neuf des patients ont été pris en charge en réanimation. Vingt et un pour cent des patients présentaient une fracture isolée de l’anneau pelvien. Le score de Majeed a été utilisé afin d’évaluer le résultat fonctionnel. La douleur, l’inégalité de longueur des membres inférieurs, les troubles neurologiques, le retentissement sur l’activité professionnelle et sportive ont été recherchés. Les complications et en particuliers la pseudarthrose et les trajets extra-osseux des vissages sacro-iliaques percutanées ont été aussi colligés. Les résultats radiologiques ont également été rapportés. Résultats Nous avons revu 113 patients à un recul moyen de 32,2 mois (6–63 mois). Quarante patients (27 %) ont été perdus de vue. Le score Majeed moyen au dernier recul était de 89,7/100 109 (32–100) ; 88,5 % des patients présentaient des bons ou très bons résultats selon Majeed. Le score de Majeed est statistiquement plus faible chez les patients de réanimation (p < 0,01), ceux présentant un polytraumatisme (p < 0,01) et ceux en pseudarthrose (p = 0,024). Vingt-trois patients présentaient des douleurs mécaniques chroniques au bassin. Soixante et un pour cent des patients ont pu reprendre la même activité professionnelle et 45 % ont retrouvé le même niveau sportif, 41,6 % des patients considéraient leur bassin comme oublié O. Nous avons eu 12 cas de pseudarthrose du bassin dont 2 ont bénéficié d’une reprise chirurgicale ; 13,2 % des vis sacro-iliaques présentaient un trajet extra-osseux. Conclusion Peu d’études évaluent le résultat fonctionnel des fractures du bassin. Néanmoins nos résultats sont satisfaisants et concordants avec les données de la littérature puisque Schweitzer et al. retrouvent 91 % de bons et très bons résultats selon Majeed en utilisant un schéma thérapeutique proche du notre. Nous sommes donc convaincus que la prise en charge chirurgicale dans les fractures de l’anneau pelvien s’appuyant sur la synthèse postérieure par un vissage ilio-sacré percutané permet d’obtenir de bons résultats fonctionnels tout en limitant la morbidité liée à la chirurgie. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.258 341 Évaluation à long terme des lombalgies chez les traumatisés de l’anneau pelvien Tile C et A3.3 Lydie Boyoud Garnier ∗ , Hervé Vouillat , Sébastien Ruatti , Gael Kerschbaumer , Michel Milaire , Philippe Merloz , Severine Dao Lena , Aurélien Roudet , Jérôme Tonetti 2, allée de Beauséjour, 38240 Meylan, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L.B. Garnier) Les traumatismes à haute énergie de l’anneau pelvien avec atteinte postérieure bilatérale, de type C et A3.3 dans la classification de Tile, sont responsables d’une dissociation entre le socle pelvien et le rachis. Une fois la consolidation obtenue, le résultat fonctionnel à distance est peu décrit dans la littérature. Les douleurs lombaires chroniques sont la principale plainte de ces patients. Le but de notre étude était de mettre en relation les modifications traumatiques des paramètres intra-pelviens (incidence pelvienne) avec des lombalgies chronique post-traumatiques. Nous avons inclus 46 patients avec un recul moyen de 98,4 mois présentant une fracture de type Tile C ou Tile A3.3. Apres avoir exclus les patients étrangers ou présentant une fracture du rachis associée, nous avons recherché l’existence de lombalgies avec les scores fonctionnels d’Oswestry et de Majeed. Nous avons mesuré radiologiquement les paramètres statiques pelviens et rachidiens – incidence pelvienne, version pelvienne, pente sacrée, lordose lombaire, gîte de T9, inclinaison scoliotique. Nous avons recherché une inadéquation lombo-pelvienne en comparant les valeurs mesurées et théoriques de pente sacrée et de lordose. Nous avons revu 22 patients avec un recul moyen de 98,4 mois [50–180]. Il y avait 50 % de patients lombalgiques. Pour ces patients, la différence entre la lordose théorique calculée et la lordose mesurée était significative (p = 0,02). Nous avons constaté que 7 patients présentant une inadéquation lombo-pelvienne étaient plus lombalgiques (odds ratio = 6). Ses patients porteurs d’une fracture du sacrum ont mis en jeu des mécanismes d’adaptation pour compenser leur déséquilibre sagittal par rétroversion pelvienne. Leur version pelvienne était augmentée de manière significative (p = 0,03). Cette étude montre l’importance de l’analyse des paramètres pelviens dans les fractures de l’anneau pelvien. Le bassin est le socle du squelette axial. Toute modification de ce socle retentit sur l’équilibre rachidien. Des efforts musculaires de compensation sont mis en jeu pour maintenir la station érigée. Les lombalgies sont la conséquence de ces efforts appliqués G Model 110 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx sur les structures articulaires intervertébrales. Lorsque la survie de ces patients n’est plus engagée, l’enjeu de ses fractures devient la qualité de vie. La réduction anatomique dans la phase initiale et la fixation stable jusqu’à consolidation sont les objectifs qui permettront de diminuer les séquelles fonctionnelles invalidantes à long terme. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.259 342 Identification d’une fracture atypique de l’acétabulum comportant un fragment de toit indépendant – incidence et description Guillaume Riouallon ∗ , Thomas Aubert , Véronique Marteau , Pomme Jouffroy 185, rue Raymond-Losserand, 75014 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Riouallon) Introduction Le traitement des fractures de l’acétabulum est complexe et nécessite un diagnostic précis afin d’anticiper les difficultés chirurgicales. Letournel a décrit une forme atypique de fracture des deux colonnes responsable d’énormes difficultés chirurgicales O. Sa particularité est une comminution sagittale intéressant le toit. Dans notre expérience, ce type de fractures est probablement sous-diagnostiqué. L’objectif de cette étude est de donner le taux d’incidence une description précise de cette fracture afin d’améliorer la stratégie chirurgicale. Méthode Trois chirurgiens orthopédistes et un radiologue, expérimentés en traumatologie pelvienne, ont revu de manière indépendante une série continue de fractures acétabulaires prises en charge dans un même centre entre 2003 et 2007. Le diagnostic a été établi sur les coupes scanner dans les trois plans de l’espace et sur les reconstructions tridimensionnelles. En cas de discordance, Le scanner a été relu et discuté par les quatre examinateurs. Toutes les fractures ont été classées selon la classification de Letournel et le diagnostic de fracture atypique a été retenu pour les fractures ne faisant pas l’objet d’un consensus. Pour chaque fracture intéressée par cette étude, une description précise des images scannographiques a été réalisée sur les coupes en deux dimensions et sur les reconstructions tridimensionnelles. Résultats Deux cent deux fractures de l’acétabulum ont été revues. Le diagnostic était certain dans 178 cas (88 %) et une relecture a été nécessaire pour 24 cas (11,8 %). Le taux de fractures atypiques était de 0,3 %. Un total de 34 fractures des deux colonnes a été retrouvé. Douze fractures comportant ce fragment spécifique du toit ont été retrouvées et une d’entre elles a été classée comme telle après relecture. Cette fracture atypique représente donc 5,9 % des fractures acétabulaires et 35 % de fractures deux colonnes dans cette série. La description de cette fracture a mis en évidence une caractéristique constante – le fragment de toit est systématiquement séparé par un trait sagittal apparaissant sur le versant externe de l’aile iliaque. Deux types ont été identifiés – le type 1 est une fracture typique des deux colonnes avec un fragment de toit indépendant postéro-supérieur (58 %). Dans le type 2, il s’agit d’un trait horizontal supratectal (42 %), la fracture de la colonne antérieure naissant systématiquement sous l’épine iliaque antéro-supérieure. Conclusion Cette fracture avec séparation du toit est fréquente puisqu’elle représente plus d’un tiers des fractures deux colonnes O. Son diagnostic est clair et n’a prêté à discussion que dans un cas (8 %). Sa description a permis de d’isoler deux types extrêmement constants qui sont importants à connaître pour planifier la stratégie chirurgicale. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.260 343 Arthroplastie totale de hanche primaire dans les fractures de l’acétabulum – résultats fonctionnels et complications Pierre Martz ∗ , Benoit Coulin , Robin Peter Hôpitaux universitaires de Genève, 1205 Genève, Suisse ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Martz) Introduction L’évolution de l’épidémiologie des fractures de l’acétabulum s’accompagne d’une progression des indications de prothèses totales de hanche (PTH) de première intention. Quoique grevée d’un taux de complications important cette procédure est une alternative thérapeutique pour les patients âgés ou présentant des lésions non synthésables. Nous avons évalué les indications, les résultats fonctionnels et les complications de patients traités par PTH primaire pour des fractures de l’acétabulum. Matériel d’étude clinique Les patients traités pour une fracture de l’acétabulum par une PTH primaire associée ou non à une ostéosynthèse de 2000 à 2014, avec un recul minimum de 1 an furent inclus à cette étude rétrospective monocentrique continue. Méthodes Nous avons collectés les données démographiques, épidémiologiques (type de fracture et de traumatisme, lésions associées), opératoires et postopératoires (scores cliniques, critères radiologiques et complications). Résultats Vingt patients de 64,2 ans (45–81) furent inclus. Nous retrouvions 50 % de fractures intéressant le mur postérieur + les autres étaient transverses (20 %), 2 colonnes (10 %), colonne antérieure + hémitransverse postérieure (10 %), T-Type (10 %). Cinquante-cinq pour cent résultaient d’un traumatisme à haute énergie et 45 % à faible cinétique. Cinq patients présentaient une fracture du col ou de la tête fémorale associés (25 %). Tous les patients étaient opéré par voie postérieure, nous retrouvions 1 PTH seule (5 %), 4 PTH avec anneau (20 %) et 15 PTH + ostéosynthèse par plaque (75 %). Trente-cinq pour cent des cupules étaient à double mobilité, 75 % des implants fémoraux étaient cimentés. Nous comptions 2 luxations et un hématome précoces et tardivement – 2 infections, 4 ossifications hétérotopiques, 3 luxations récidivantes et 2 fractures péri-prothétiques. Quarante pour cent de patients présentait au moins une complication avec 25 % de révision. La mortalité était de 30 % à 4,5 ans (2–7) postopératoire. Le score de Harris était de 82 (28–100) à 4,2 ans (1–13). Discussion Lorsque les fractures de l’acétabulum sont comminutives avec une faible qualité osseuse les échecs d’ostéosynthèse sont fréquents et les conversions secondaires en PTH présentent des résultats contrastés. Les résultats cliniques des PTH primaires sont satisfaisants lorsque la technique chirurgicale est adaptée afin d’assurer stabilité et longévité, l’utilisation de double mobilité et d’implants cimentés semblent favorables. Conclusion Ainsi la PTH primaire associée à l’ostéosynthèse est donc un traitement en un temps fiable et nécessaire dans la stratégie thérapeutique des fractures de l’acétabulum du patient âgé et ostéoporotique, en respectant ses spécificités techniques et des indications strictes. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.261 G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx Jeudi 12 novembre 2015 de 14 h 00 à 16 h 30, amphithéâtre Passy Communications particulières recherche – Modérateurs : David Biau (Paris), Stéphane Descamps (Clermont-Ferrand) 345 Intérêt du G-CSF comme traitement adjuvant de la consolidation osseuse Didier Moukoko ∗ , Martine Pithioux , Sandrine Roffino , Didier Pourquier , Patrick Chabrand Chirurgie orthopédique pédiatrique, CHU d’Angers, 4, rue Larrey, 49100 Angers, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (D. Moukoko) Introduction La consolidation des fractures, longtemps vue comme un processus faisant intervenir des cellules ostéoprogénitrices provenant des tissus endommagés par le traumatisme, bénéficie également d’un contingent de cellules ostéoprogénitrices circulantes. Leur taux d’incorporation au sein du cal d’une fracture est corrélé à leur biodisponibilité sérique. Celle-ci peut être transitoirement augmentée par l’usage de cytokines permettant la mobilisation de leurs précurseurs d’origine médullaire. Outre la mobilisation sanguine de cellules souches hématopoïétiques, le G-CSF induit, simultanément celle de cellules progénitrices des lignées vasculaires et mésenchymateuses intervenant, dans la réparation des tissus squelettiques. Le but de cette étude expérimentale est d’analyser l’impact de l’administration parentérale de G-CSF sur le cours d’un processus de consolidation osseuse chez le rat. Notre hypothèse est que ce facteur de croissance stimule la consolidation des fractures. Matériel et méthode Vingt-cinq rats adultes males SpragueDawley ont été opérés d’une ostéotomie médio-diaphysaire du fémur, immédiatement ostéosynthèsée par embrochage centromédullaire rétrograde. Ils ont été répartis en trois groupes. Le groupe témoin a reçu une injection sous-cutanée de 0,25 mL de sérum physiologique, le jour de l’intervention puis au cours des quatre jours suivants. Le groupe postop. O, a reçu une injection de volume identique, d’une solution de NEUPOGEN 0,25 microgramme/kg/jour selon la même chronologie. Le groupe préop. a reçu une injection sous-cutanée identique au cours des quatre jours précédant l’acte chirurgical ainsi que le jour de la chirurgie. Les rats ont été sacrifiés au 35e jour. Outre des évaluations qualitatives radiologiques et histologiques, 22 fémurs opérés ont été l’objet de test quantitatifs biomécaniques en flexion trois points sur machine Instron 5566A, jusqu’à rupture. Résultats Tous les fémurs prélevés présentaient des signes de consolidation radiologique et macroscopique. Les tests mécaniques ont livré des courbes force déplacement permettant l’analyse de la rigidité des explants et de la force à la rupture. Les seuils moyens à la rupture étaient significativement augmentés de 94 % dans les groupes traités par rapport à ceux du groupe témoin (p < 0,01) dans lequel ils étaient mesurés à 28,1N (SD 8,1). La différence observée entre le groupe préop. (58,7N [SD 21,1]) et postop. (51,3N [SD 13,7]) n’a pas été significative. Conclusion Dans ce modèle animal, nous n’avons observé aucune complication particulière liée à l’administration de G-CSF. Administré en période pré- ou postopératoire immédiate, cette cytokine a intensément stimulé les phases précoces de la consolidation des fractures fémorales. Notre méthodologie ne permet pas d’identifier le type de mécanisme impliqué dans cette stimulation. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.262 111 346 Effet de la membrane amniotique sur la vitesse de consolidation au cours des allongements Abdessalem Naceur ∗ , Walid Beya , Sahar Ghanmi , Moez Trigui , Neila Jardak , Fathia Slimi , Hassib Keskes CHU Habib Bourguiba, unité de recherche, UR12SP45, 3000 Sfax, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Naceur) Introduction Les allongements des membres sont utilisés depuis plus d’un siècle. Cependant, il s’agit d’une technique contraignante dont les complications restent multiples. De nombreuses méthodes ont été testées pour tenter d’accélérer la vitesse de consolidation osseuse. Le but de notre travail est d’évaluer l’effet de la membrane amniotique sur la vitesse de consolidation osseuse au cours des allongements par distraction. Matériel et méthode Il s’agit d’une étude expérimentale portant sur 10 lapins blancs Néo-Zélandais répartis en deux groupes. Pour chaque lapin, nous avons réalisé une ostéotomie tibiale diaphysaire après avoir mis en place un fixateur externe monoplan de distraction. Dans le groupe 1, nous avons implanté la membrane amniotique au tour de l’ostéotomie. Le groupe 2 constitue le groupe témoin sans implantation. Nous avons procédé à un allongement rapide, après une période de latence de 7 jours, à raison de 2 tours j pendant 7 jours et un seul tour le 8e jour tout en sachant qu’un tour correspond à un allongement de 1,4 mm. L’allongement total obtenu a été de 21 mm qui correspond à 20 %–25 % de la longueur du tibia du lapin. Une étude radiologique a été réalisée à j1, à j30 et à j60 après la fin d’allongement. Une étude tomodensitométrique avec des reconstructions a été réalisée à j60 après la fin de l’allongement et après sacrifice des lapins. Résultats Dans le groupe témoin, nous avons constaté 4 cas de pseudarthroses et un seul cas où le cal de consolidation était fragile. Dans le groupe avec implantation, nous avons constaté une consolidation dans tous les cas avec un cal homogène bien visible à 1 mois après allongement, et une corticalisation complète bien mise en évidence à l’étude tomodensitométrique réalisée à 2 mois après allongement. Discussion Au cours de l’allongement, un tissu appelé régénérat se met en place entre les deux segments. Pour son développement, le régénérat nécessite l’apport d’une nouvelle vascularisation et des cellules ostéogènes. La membrane amniotique est une membrane bioactive riche aussi bien en facteurs de croissance qu’en cellules mésenchymateuses ce qui pourrait expliquer son rôle d’accélération de la formation osseuse au cours de la distraction. L’originalité de notre travail réside dans l’utilisation de la membrane amniotique dans les allongements à vitesse rapide. Tous les auteurs s’accordent que 0,5 mm à 1,4 mm d’allongement par jour chez le lapin était capable d’aboutir à un régénérat de bonne qualité, et qu’au-delà de ces vitesses on ne peut obtenir de consolidation. Les allongements chez le lapin à 2,8 mm/j associés à la MA aboutissait à un régénérat de très bonne qualité. Conclusion Notre étude montre que la membrane amniotique a un effet significatif sur l’accélération de la vitesse de consolidation du cal osseux d’allongement. Une étude histologique sera intéressante pour mieux étudier les caractéristiques de ce cal. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.263 G Model 112 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx ∗ 347 Relation entre anatomie de la hanche et zone d’apparition de la nécrose dans l’ostéonécrose idiopathique de la tête fémorale Matthieu Ollivier ∗ , Alexandre Lunebourg , Xavier Flecher , Sébastien Parratte , Jean-Noël Argenson IML, service, boulevard Sainte-Marguerite, 13009 Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Ollivier) Introduction Des publications récentes font état d’une origine mécanique sous-jacente dans le développement et l’aggravation d’ostéonécrose de la tête fémorale. Notre hypothèse était qu’il existe des facteurs anatomiques favorisant le développement de cette pathologie en modifiant les couples de transfert de charge tête fémorale-acétabulum et définissant ainsi la position de la zone de nécrose. Méthodes Dans cette étude nous avons réalisé une analyse rétrospective d’une base de donnée anatomiques tomodensitométriques de recueil prospectif. Les critères d’inclusion étaient patients âgés de 18–55 ans opérés pour PTH de première intention entre 11 2005 et 11 2010 dans notre unité. Les critères d’exclusions étaient – antécédents personnels traumatique, infectieux, tumoral ou inflammatoire concernant le fémur opéré, existence d’une anatomie fémorale anormale connue. Les patients bénéficiaient systématiquement d’un scanner de leur hanche pathologique avec analyse de la zone nécrotique selon une division de la sphère (tête) fémorale en trois sixième de sphère dans les trois plans de l’espace. Les variables anatomiques tomodensitométriques d’intérêt analysés étaient l’offset fémoral (FO), l’angle CC’D, l’antéversion fémorale (AF), l’inclinaison acétabulaire (IA) et l’antéversion acétabulaire (AA). L’analyse statistique se basait sur le calcul d’odd ratio (OR) (intervalle de confiance 95 % [IC95 %] et test du Chi2 ). Résultats Les scanners de 100 patients atteints d’ONA idiopathique ont été analysés. L’âge moyen était de 45 ansA8 dans le groupe, majoritairement des hommes (65 %), l’IMC moyen était 26 kg m2 A3. La nécrose était positionnée supérieure, antérieure et distale dans 40 % des cas, latérale, antérieure et proximale dans 35 % des cas, supérieure, moyenne et proximale dans 15 % des cas et enfin latérale, postérieure et proximale dans 10 % des cas. Il existait une relation entre l’existence d’une nécrose latérale (coupe frontale) et la valeur de l’angle CC’D < 130◦ (OR 6,4 IC95 % [2,1–16,5] p < 0,001) et ou de l’inclinaison acétabulaire VCE < 30◦ (OR - 3,7 IC95 % [1,8–8,2] p < 0,001). Il existait une relation (Coupe Sagittale) entre l’existence d’une nécrose postérieure ou moyenne et une version fémorale > 15◦ (OR - 2,2 IC95 % [1,4–3,3] p = 0,02), une version acétabulaire < 20◦ étant un facteur protecteur (OR - 0,5 IC95 % [0,2–0,8] p = 0,02). Dans le plan horizontal, l’existence d’une nécrose proximale était reliée à une version acétabulaire > 15◦ (OR - 4,4 IC95 % [2,5–6,6] p = 0,002). Conclusion Les résultats de cette étude semblent relier l’existence de facteurs anatomiques à la localisation de la nécrose fémorale dans L’ONA idiopathique. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.264 348 Un modèle de genèse expérimentale autologue de-novo de ligaments chez le rat Soubeyrand ∗ , Marc Elisabeth Laemmel , Nathalie Maurel , Amadou Diop , Eric Vicaut , Jacques Duranteau Service de chirurgie orthopédique & traumatologique, CHU Bicêtre, 78, rue Général-Leclerc, 94270 Le Kremlin-Bicêtre, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Soubeyrand) Introduction Certaines lésions ligamentaires ne peuvent cicatriser spontanément et nécessitent d’être reconstruits pour restaurer la stabilité articulaire. Les autogreffes impose le prélèvement d’un tendon sain tandis que la bioingénierie ligamentaire se heurte encore à différentes limites comme la difficulté de produire une matrice extracellulaire bio-compatible, de cellulariser le transplant et d’obtenir un ligament de résistance mécanique suffisante pour résister aux contraintes physiologiques. Afin de contourner ces limites nous avons développé un nouveau concept d’implant basé sur la ré-orientation de la fibrose chirurgicale afin de générer un néo-ligament ayant sa propre matrice autologues et ses propres cellules issues de l’organisme du receveur. Cet implant peut être retiré une fois le néo-ligament généré. L’objectif de ce travail était dévaluer le néo-ligament généré. Matériel L’étude a porté sur des rats mâles Wistar. Méthodes Deux modèles de néo-ligaments ont été développés – un générant un néo-ligament rachidien chimérique et un autre régénérant le ligament collatéral médial du genou. L’implant était tubulaire et se fixait sur les extrémités osseuses. Puis, l’animal était refermé et laissé en incubation de 6 à 12 semaines. À la fin de cette période il était sacrifié, l’implant était retiré et le néo-ligament était prélevé pour être caractérisé en histologie, immuno-histochimie, spectrophotométrie, échographie et biomécanique. Résultats Le néo-ligament généré présentait une attache histologique aux extrémités osseuses. Il était composé de fibres collagéniques parfaitement orientées dans le sens longitudinal. Il était richement vascularisé. Avec le temps, on observait une maturation du néo-ligament avec une réduction de sa vascularisation, une modification du ratio collagène I collagène III et une augmentation de la résistance mécanique. Le néo-ligament rachidien mesurait environ 2 mm de diamètre sur 30 mm de long et lors des tests en traction il présentait une courbe déplacement-contrainte non-linéaire caractéristique d’un tissu visco-élastique. La résistance à la rupture évoluait de 41 N à 6 semaine à 55 N à 12 semaine. Au niveau du genou, l’implant a permis la régénération d’un ligament collatéral médial aux propriétés assez proches du ligament natif. Discussion Nous avons montré qu’il était possible de générer denovo un néo-ligament ayant des caractéristiques histologiques et biomécaniques très proches du ligament natif. Conclusion Ce travail ouvre une perspective très encourageante pour la prise en charge des pathologies ligamentaires. La prochaine étape est de tester ce concept sur le gros animal et finalement chez l’homme. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.265 349 La micro-vascularisation osseuse joue-t-elle un rôle dans la cicatrisation tendineuse après réparation de la coiffe des rotateurs ? Nicolas Bonnevialle ∗ , Xavier Bayle , Tian Pham , Julie Lebon , Pierre Mansat 15, rue Cany, 31300 Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Bonnevialle) Introduction La cicatrisation des tendons de la coiffe des rotateurs après réinsertion est multifactorielle. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’influence de la micro-vascularisation osseuse du tubercule majeur sur la cicatrisation tendineuse après réparation de la coiffe des rotateurs. G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx Patients et méthode Quarante-huit patients (âge moyen 59 ans), présentant une rupture du supra- et ou infraspinatus, ont été opérés avec réinsertion tendineuse simple rang et ont été suivis prospectivement. Une carotte osseuse prélevée sur la zone de réinsertion a permis de mesurer la micro-vascularisation du tubercule majeur par technique d’immuno-histochimie aux anticorps anti-CD 34. Une évaluation clinique a été réalisée à 3, 6 et 12 mois de recul, ainsi qu’une évaluation de l’intégrité tendineuse par 2 examens échographiques successifs selon la classification de Sugaya modifiée. Résultats Au recul moyen de 13 mois, le score de Constant moyen passait de 40 à 75 points, le score ASES de 59 à 89 points, et le SSV de 38 % à 83 % (p < 0,001). L’examen échographique retrouvait 18 patients classés Sugaya type I, 27 patients type II, et 3 patients type IV. Aucun tendon n’était classé Sugaya type III ou V. Le taux de micro-vaisseaux étaient respectivement de 15,5 %, 14,5 % et 5,2 % pour les types I, II et IV de Sugaya (I vs II p = 0,31 + II vs IV p = 0,04 + I vs IV p = 0,01). Les scores cliniques étaient significativement plus faibles chez les patients classés Sugaya IV par rapport aux patients I et II. Discussion Il a été démontré précédemment que des cellules dérivées de la moelle osseuse et issues du footprint contribuaient à la cicatrisation tendineuse après réparation des tendons de la coiffe des rotateur. La mesure de la micro-vascularisation est donc une approche du pouvoir biologique osseux et constituerait nouveau paramètre à prendre en compte. Conclusions La micro-vascularisation osseuse du tubercule majeur joue un rôle dans la cicatrisation tendineuse après réparation trans-osseuse de la coiffe des rotateurs. Un footprint pauvre en micro-vaisseaux influence négativement la qualité de la cicatrisation et indirectement le résultat clinique à 1 ans de recul. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.266 350 Étude de la rigidité tendineuse par élastographie. Comparaison d’une population témoin et de sujets souffrant de tendinopathie patellaire Charlotte Labruyere ∗ , Frédéric Khiami , François Tassery , Julien Collé , Thomas-Xavier Haen , Anthony Roux , Philippe Rouch , Patricia Thoreux 19, rue de l’Abreuvoir, Boulogne-Billancourt, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Labruyere) Introduction La tendinopathie patellaire (TP) est la pathologie tendineuse la plus fréquente chez les athlètes qui pratiquent des sports à impulsion (jumper’s knee). Il existe 20 % d’échecs des traitements médicaux et chirurgicaux sans étiologie retrouvée + un tiers des athlètes ne reprennent pas le sport à leur niveau antérieur. Les rétractions du quadriceps et des ischio-jambiers sont des facteurs de risque intrinsèques + d’autres sont discutés mais peu de séries étudient les modifications des propriétés biomécaniques du tendon patellaire dans le développement des TP. L’élastographie share wave (SWE) est une méthode non invasive d’estimation de la rigidité tendineuse basée sur la mesure de la vitesse de propagation d’ondes de cisaillement au sein du tendon par échographie. Notre objectif est de comparer la rigidité tendineuse mesurée par élastographie dans une population témoin et chez des patients ayant une TP. Patients et méthode Étude multicentrique prospective castémoins, menée depuis novembre 2014. Les critères d’inclusion sont tous les sportifs (n = 10) âgés de 15 à 35 ans, présentant des symptômes de TP. Les sujets du groupe témoin (sportifs amateurs n = 14 et basketteurs de haut niveau n = 39) sont appariés sur l’âge et ne présentent pas de symptôme de TP. Sont exclus les patients ayant des antécédents de rupture ou de chirurgie du ligament patel- 113 laire, et de maladie neuromusculaire. Tous les patients ont une évaluation fonctionnelle par les scores de Lyscholm et VISA-p, une échographie et une mesure des propriétés élastiques du tendon patellaire par SWE (Aixplorer Supersonic Imagine, sonde SL 15-4). Les mesures sont réalisées à 5 mm sous le pôle distal de la patella, de façon bilatérale, le genou reposant sur une attelle type Zimmer pour obtenir une flexion de 30◦ et une rotation de hanche neutre. Une étude de reproductibilité a été préalablement réalisée sur des patients asymptomatiques. Résultats Le module de cisaillement (E) du tendon des patients ayant une TP est inférieur à celui des témoins (23 kPa vs 35 kPa, p < 0,05). E du tendon patellaire des sportifs de haut niveau asymptomatiques est inférieur à celui des sportifs amateurs (31 kPa vs 45 kPa, p < 0,05). Il n’y a pas de différence significative entre E du tendon patellaire controlatéral à la tendinopathie et celui des sportifs de haut niveau asymptomatiques. Conclusion Les TP pourraient être liées à une altération des propriétés biomécaniques du tendon. Elles pourraient apparaître comme facteur de risque dans le développement de la TP et pourraient permettre une stratégie de dépistage. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.267 351 Anatomie moderne du ligament croisé antérieur – un seul faisceau plat torsadé Philippe Boisrenoult ∗ , Thibault Noailles , Camille Steltzen , Philippe Beaufils , Nicolas Pujol Hôpital de Versailles, 177, rue de Versailles, 78150 Le Chesnay, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Boisrenoult) Introduction L’anatomie du ligament croisé antérieur (LCA) reste controversée. La conception, la plus classique est celle d’un LCA à double faisceau. Néanmoins en 2012, Smigielski et al., ont proposé une description originale d’un LCA mono-faisceau en ruban. L’objet de ce travail anatomique était de vérifier la réalité de cette description. Matériel et méthode Soixante genoux de sujets anatomiques non embaumés ont été étudiés par deux chirurgiens, utilisant un protocole identique de dissection microchirurgicale. Après l’ablation complète de la synoviale entourant le LCA, la morphologie, la taille et la torsion des fibres ligamentaires et des insertions fémorales et tibiales ont été décrites et mesurées. Résultats Dix genoux ont été exclus par absence de LCA et ou une arthrose sévère de l’échancrure. Le LCA était toujours constitué d’un seul faisceau plat. À 90◦ de flexion du genou, ses fibres présentaient une torsion moyenne de 83,6◦ (extrêmes - 72–102◦ ), disparaissant en rotation interne du tibia. Les dimensions moyennes médiolatéral (largeur) et antéropostérieur (épaisseur) du LCA avec synoviale étaient respectivement de 9,2 mm (7,6–12,5) et 4,8 mm (3,1–5,8) versus 5,9 mm (4–8,7) et 2,7 mm (2,1–3,4) sans synoviale. Sans synoviale, une zone de clivage supérieur non transfixiante (< 1 3 de la longueur du LCA) existait dans 26 % des cas. La longueur intra-articulaire moyenne du LCA était de 34,8 mm (28,6–43,1). L’insertion tibiale du LCA était convexe en avant soit arrondie (38 %) ou U inversé (62 %). Les fibres antérieures du LCA étaient en constante relation avec la corne antérieure du ménisque latéral située en moyenne 2,2 mm en arrière (1,2–5,1). L’insertion fémorale du LCA avait une forme de virgule convexe vers l’arrière, située en moyenne à 4,6 mm (3–8 mm) de la corticale postérieure. Cette insertion mesurait en moyenne 12 mm (10–13,6) de longueur et 3,7 mm (2,6–5,1) de large avec un angle moyen de 25,6◦ (extrêmes - 16–41◦ ) entre la corticale et son grand axe. Discussion Notre travail confirme et complète le travail de Smigielski et al. Sans synoviale, le LCA est une structure plate en ruban. G Model 114 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx Les zones d’insertions tibiales et fémorales sont de plus petites dimensions que celles habituellement décrites. Leur forme opposée explique la torsion des fibres du LCA que nous décrivons. Au vu de ce travail, toutes les plasties actuelles sont plus volumineuses que le LCA natif et les techniques de reconstruction à double faisceau du LCA ne peuvent pas être considérées comme anatomiques. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.268 352 L’obésité – un facteur déterminant pour la régulation du métabolisme des cellules cartilagineuses par la leptine Didier Mainard ∗ , Jean-Baptiste Gross , Cécile Guillaume , Pascale Gegout-Pottie , Nathalie Presle Service d’orthopédie, hôpital Central, avenue Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, 54000 Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (D. Mainard) Introduction L’obésité, reconnue comme un facteur de risque de l’arthrose lié à la surcharge mécanique, pourrait également agir par le biais des adipokines sécrétées par le tissu adipeux. La leptine, hormone de la satiété, est ainsi capable de moduler le métabolisme chondrocytaire. Elle est présente en grandes quantités dans le liquide synovial de patients arthrosiques et son expression dans les chondrocytes augmente avec la sévérité des atteintes cartilagineuses. Étant donné que l’élévation des taux sériques de leptine chez les individus obèses conduit à l’installation d’un état de résistance sur la satiété, nous avons cherché à savoir si l’hyperleptinémie retrouvée dans l’articulation de patients arthrosiques affecte aussi la réponse des chondrocytes à la leptine. Méthode Des chondrocytes issus de patients atteints d’arthrose (n = 25) ont été traités par de la leptine (20, 100 et 500 ng/mL). La réponse cellulaire a été évaluée après analyse par PCR en temps réel de l’expression des gènes codant des éléments de la matrice extracellulaire (agrécane et collagène de type 2) et des facteurs régulateurs de son métabolisme (facteurs de croissance, métalloprotéases ou MMPs et inhibiteurs de MMPs ou TIMPs). Résultats L’obésité constitue un facteur déterminant pour la réponse des chondrocytes à la leptine. Le TIMP-2 est en effet un gène cible de l’adipokine pour les patients non obèses alors que la MMP-13 est induite seulement chez les patients obèses. Les effets de la leptine dépendent aussi de sa concentration. Les cellules issues de patients de poids normal ou en surcharge répondent à la dose de 100 ng/mL alors qu’une concentration élevée est nécessaire pour induire le collagène de type 2 et le facteur de croissance IGF1 chez les patients obèses. Discussion. Nos données indiquent qu’un état de résistance à la leptine apparaît chez les patients obèses puisqu’une forte concentration permet l’expression de composants du cartilage et de facteurs stimulant leur synthèse. Elles montrent également que l’obésité conditionne les effets de la leptine sur le métabolisme chondrocytaire avec une activité pro-anabolique et anti-catabolique pour les patients non obèses et à l’inverse un effet destructeur pour les patients obèses. Conclusion L’obésité est un facteur déterminant pour la réponse des cellules à la leptine, tant sur le plan quantitatif que qualitatif. La différence d’effets de la leptine sur le métabolisme chondrocytaire selon le degré d’obésité peut expliquer la progression plus rapide de l’arthrose chez les individus obèses et justifie la nécessité de maintenir un poids normal chez les patients arthrosiques. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.269 353 La phonomyographie comme méthode non invasive de détection et de suivi du syndrome de loge – évaluation sur un modèle de syndrome de loge chez le rat Frédéric Vauclair ∗ , Emilie-Ann Downey , Adriana Martinez Gomez , Thomas Hemmerling , Neil Saran , Marilène Paquet , Greg Berry 46, rue du Bugnon, 1011 Lausanne, Suisse ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (F. Vauclair) Introduction Phonomyography (PMG) is a noninvasive acoustic technique by which microphones placed on the skin surface detect the low-frequency sounds emitted by muscle upon contraction. Presently, there is no reliable noninvasive continuous monitoring technique for the detection of acute compartment syndrome (ACS), a traumatic condition seen in military and civilian trauma victims. The phase 1 of this study (ischemia induction of 15 adult rat legs through direct iliac vessel clamping) has already shown promising results with decrease in the signal amplitude of PMG proportional to ischemia duration. The goal of the phase 2 is to confirm the ability of PMG to detect early changes in muscle contraction during ACS in a rat model. Material Adult Sprague rats were used for the phase 2 of the experiment. Methods In 14 adult Sprague rats, after general anesthesia induction, an acute compartment syndrome was induced by infusion of a physiologic saline solution into the left posterior calf compartment (direct ACS induction model), while the right posterior calf compartment was used as a control. At intervals of 10 minutes, for a maximum of 6 hours, the sciatic nerve of each leg was stimulated with a nerve stimulator, and the PMG acoustic signal recorded. ACS duration was different for each group of 3 rats (30 min, 1 h, 2 h, 4 h and 6 h). At the end of the procedure, compartment was released with fasciotomy and rats awakened after skin closure. At day 4, calf muscle biopsies were harvested and sent to pathology. Results We were able to get data for 14 rats (one rat in the 6 h group died at the end of the procedure). The PMG showed a decrease in the amplitude of the low-frequency signal emitted from injured muscle of the ACS limb, which correlated with the duration of muscle and nerve injury ischemia and histologic necrosis. At time t = 4 h, there was a statistically significant (P < 0.05) decrease of the phonomyography signal (median decrease 92.7%, n = 5 + P = 0.043). Discussion These findings further confirm the results obtained during the phase 1 (ischemia induction through iliac vessel clamping) and the potential of PMG as a continuous noninvasive detection method for ACS, by showing an alteration in the acoustic signal emitted by the muscles of an injured ischemic limb. Conclusion PMG is a promising device (patented) for continuous noninvasive monitoring of suspected ACS. The next step is to evaluate its accuracy with patient operated on for leg fracture, compared to direct pressure measurement. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.270 354 Tolérance et efficacité de l’époïétine zêta avant chirurgie prothétique majeure Alain Sautet ∗ , Gilles Missenard , Bertrand Debaene , Nadia Rosencher , Hélène Albrand Hôpital Saint-Antoine, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Sautet) G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx Introduction L’anémie préopératoire avant une intervention potentiellement hémorragique est associée à une augmentation de la morbidité et de la mortalité. Cependant, la transfusion est aussi un facteur associé à la mortalité. C’est pourquoi il est recommandé de diagnostiquer et de traiter toute anémie préopératoire. Le but de cette étude prospective, multicentrique française est l’évaluation de la tolérance (objectif primaire) d’une molécule biosimilaire de l’EPO, l’époïétine zêta en termes d’événements thromboemboliques veineux (ETEV) symptomatiques et l’efficacité (objectif secondaire) en termes d’augmentation de l’hématocrite (Hte) préopératoire et de transfusion homologue. Patients et méthode Inclusion des patients modérément anémiques 108/805 + Hb 8804 + 13 g/dL selon l’AMM devant être opérés d’une chirurgie orthopédique majeure (PTH, PTG et reprises). Étude prospective, observationnelle et multicentrique qui évalue le risque d’ETE après traitement par époïétine zêta entre la consultation préopératoire (inclusion), la sortie du patient et par un suivi pendant 60 jours postopératoires, puis de comparer ce risque aux résultats des publications récentes sur le risque d’ETE. L’efficacité se fonde sur l’augmentation de l’Hte par injection d’époïétine zêta (associée au fer) entre la consultation d’anesthésie (CS) et la veille de l’intervention (j − 1) et le nombre de patients nécessitant une transfusion homologue. Schéma de l’étude – 4 visites au total – visite d’inclusion, à j − 1, à la sortie et à j + 60. Les résultats sont exprimés en médiane (5–95 %). Résultats Au total 642 patients inclus dans 40 centres en France, dont 301 prothèses de genou, 289 prothèses de hanche, 49 reprises de prothèse et 3 autres chirurgies. Les patients ont reçu 3 injections (1 à 4) d’époëtine zêta. Au total, il y a eu 3 (0,5 %) embolies pulmonaires (EP) dont une fatale et 8 (1,25 %) thromboses veineuses profondes (TVP) pendant toute la durée de l’étude. Les données préliminaires ont montré une augmentation de 2 points d’Hte par injection d’époëtine zêta. Ainsi l’Hte est passé de 37,4 % en consultation à 42,9 % à j − 1. Seuls 3,58 % des patients (23/642) ont reçu une transfusion homologue après prothèse primaire et 1,25 % (8642) après reprises de prothèse. Discussion Le biosimilaire d’époëtine zêta montre des résultats comparables en termes d’ETE symptomatiques avec les dernières études publiées sur les anticoagulants oraux directs. On peut noter toutefois une tendance à plus d’ETE sous EPO, mais aucune étude à ce jour publiée ne trouve de différence significative entre les patients recevant de l’EPO et le groupe témoin. En termes d’efficacité, l’augmentation de l’Hte préopératoire permet de réduire la transfusion et ses risques associés comme cela est retrouvé dans toutes les études publiées à ce jour. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (versement par une firme à une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.271 355 Fluage et usure d’un insert en polyéthylène dopé à la vitamine E dans un cotyle double mobilité. Étude prospective randomisée par analyse stéré-radiographique à 2 ans Goulven Rochcongar ∗ , Emeline Bourroux , Julien Dunet , Valentin Chapus , Etienne Sallé De Chou , Vincent Pineau , Christophe Hulet Département de chirurgie orthopédique et traumatologique, niveau 11, Inserm U1075 COMETE mobilité - attention, orientation & chronobiologie Univer, CHU de Caen, 14000 Caen, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Rochcongar) 115 Introduction L’utilisation des cotyles doubles mobilités a permis de réduire le risque de luxation mais la présence d’une double articulation pourrait entraîner une augmentation de l’usure par l’augmentation de la surface de frottement. L’objectif de cette étude prospective monocentrique randomisée approuvée par le CPP était de comparer l’usure du PE hautement réticulé dopé à la vitamine E (E1y) avec le PE conventionnel (Arcomy). Patients et méthode Cinquante patients ont été inclus en 2 groupes comparables. Tous les patients ont reçu un métal-back impacté (Avantage Reloady, Biomet). Les 2 groupes étaient comparables en termes d’âge, de sexe et de l’IMC. Les tiges étaient cimentées dans tous les cas sauf une. Tous les patients ont été revus cliniquement et radiologiquement à j7 (référence), 3 mois, 1 et 2 ans. Une analyse RSA a été faite pour mesurer la pénétration avec la distance entre les centres de la tête fémorale et du métalback. Cinquante patients à 1 an ont été analysés et 25 patients à 2 ans (14 E1y et 11 dans le groupe Arcomy). Résultats Les résultats cliniques étaient comparables avec une amélioration de tous les scores fonctionnels. À 3 mois, la mesure RSA réalisée correspond au fluage du PE qui est le même dans les 2 groupes (p = 0,054) – 0,163 A 0,27 mm pour l’E1y et 0,143 A 0,038 mm pour le groupe Arcomy. La pénétration de la tête à 1 et à 2 ans postopératoires n’est pas différente significativement – à 1an (n = 47) + 0,179 A 0,030 mm pour l’E1y contre 0,169 A 0,036 mm pour Arcomy (p = 0,32) et 2 ans (n = 25) 0,191 A 0,029 mm pour l’E1y contre 0,174 A 0,029 mm Arcomy (p = 0,16). Il n’existe pas de différence significative de l’évolution de l’usure entre 1 an et 2 ans (p = 0,075). Les valeurs pour l’E1y et le groupe Arcomy sont respectivement de 0,017 A 0,006 mm/an et 0,023 A 0,009 mm/an. Discussion Le fluage est le même pour le groupe E1 et le groupe témoin. De plus la pénétration de la tête dans le cotyle est la même dans les 2 groupes à 1 an et 2 ans. On retrouve une usure moins importante avec le PE dopé à la VIT E mais cette différence est non significative. Un recul plus important à 3 ans est nécessaire pour confirmer ou infirmer ces résultats. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.272 356 Étude de la répétabilité du repositionnement du tibia en flexion du genou lors d’imageries multivues EOS Karine Langlois ∗ , Patricia Thoreux , Helène Pillet , François Lavaste , Goulven Rochcongar , Wafa Skalli 151, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (K. Langlois) Introduction La technique d’imagerie EOS permet d’obtenir deux clichés simultanés stéréoradiographiques numérisés (face et profil) à partir desquelles un modèle tridimensionnel personnalisé est obtenu. Les caractéristiques basses doses d’EOS permettent de multiplier les vues capturées et d’étudier plusieurs positions articulaires du sujet, utile à l’analyse de l’arthrocinématique [1], de certaines pathologies ostéoarticulaires [2] ou à la mesure de l’influence du port d’un appareillage. Dans ces cas, le modèle 3D initial est repositionné sur les vues des autres positions. La précision de cette méthode appliquée à l’étude de l’articulation fémoro-tibiale n’est pas connue à ce jour. L’objectif de cette étude est d’évaluer la justesse et la répétabilité inter- et intra-opérateur du repositionnement du tibia selon des paramètres positionnels. Matériel et méthode L’étude porte sur 6 spécimens in vitro du membre inférieur. Pour chaque spécimen, 3 paires de clichés en extension du genou, flexion à 20◦ et à 40◦ sont capturées. Le fémur est fixé au dispositif expérimental. Un cluster de trois marqueurs G Model 116 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx est fixé rigidement au tibia. Trois opérateurs formés réalisent, pour chaque spécimen, 3 fois le processus suivant – reconstruction du modèle 3D du membre inférieur et repositionnement sur les 2 autres paires de vues. À partir des matrices homogènes caractérisant la position du tibia dans la cabine EOS, 6 paramètres positionnels (rotation et translation) sont calculés en 3D. Par ailleurs, la justesse du repositionnement est analysée en comparant les résultats des opérateurs à ceux issus du repositionnement du cluster. Analyse des données – la répétabilité et la reproductibilité sont évaluées selon la norme International Organization for Standardization (ISO). La justesse de chaque paramètre est évaluée par l’écart à la moyenne des résultats des opérateurs. Résultats La reproductibilité du repositionnement du tibia en rotation est de 0,46◦ autour de l’axe latéro-médial et 2,7◦ autour de l’axe céphalo-caudal. La justesse pour les positions frontale et sagittale du genou est inférieure à 1,6◦ pour 5 spécimens. Discussion Les résultats de cette étude in vitro montrent qu’en cas de vues multiples d’un même sujet, la méthode du repositionnement d’un objet 3D peut être une solution fiable ouvrant un vaste champ à l’exploitation de l’imagerie multivue centrée sur le genou. Des résultats sur des sujets in vivo devront compléter cette étude, pour évaluer également le repositionnement du fémur. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Dagneaux L, et al. Analyse 3D de la cinématique séquentielle des troubles fémoro-patellaires à partir de radiographies biplanaires. Rev Chir Orthoped Trauma 2014;100(7). [2] Bendaya S, et al. Analyse EOS, en position debout et assise, de la hanche de sujets porteurs de PTH sans et avec gêne mécanique nécessitant une reprise. 2014;100(7). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.273 357 Les paramètres sagittaux du bassin sont-ils affectés par le malpositionnement du patient durant l’acquisition radiographique ? Évaluation chez les adultes et les enfants Ayman Assi ∗ , Ziad Bakouny , Elie Saghbini , Nour Khalil , Lydia Chelala , Elias Naoum , Christophe Sauret , Wafa Skalli , Ismat Ghanem Laboratoire de biomécanique, CIS, rue de Damas, Beyrouth, Liban ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Assi) Introduction In order to assess sagittal balance, clinical parameters are measured on lateral X-rays of the pelvis [1,2]. These radiographs require standard positioning of the patient during acquisition. The aim of this study was to estimate the effect of erroneous positioning of patients, during pelvis lateral X-ray acquisition, on the reliability and validity of sagittal pelvic parameters. Methods Helical pelvis CT-Scans (slice thickness - 0.6 mm) of 8 children (3 F and 5 M, age - mean 12 - SD 2.2) and 9 adults (5 F and 4 M, age - mean 51 - SD 26) were considered. Lateral digitally reconstructed radiographs (LDRRs) were reconstructed from CT-Scans. Then, for each patient, axial rotation (AR) of the pelvis was simulated and the corresponding LDRRs were reconstructed at 5◦ , 10◦ , 15◦ and 20◦ of AR. Clinical parameters were measured digitally on each radiograph – sacral slope (SS), pelvic incidence (PI), pelvic tilt (PT), pelvic inclination (PIL), sagittal pelvic thickness (SPT), bifemoral distance (BFD) and pelvic depth (PD). Three trained operators repeated the measurements 3 times each, in each AR position and for each radiograph. Intraclass correlation coefficient (ICC) was evaluated for inter-observer agreement. Ninety-five percent confidence interval (95% CI) was calculated as 2SD of inter- observer reliability. The bias of each clinical parameter, in each AR position, was calculated as the absolute mean difference relatively to the 0◦ position. Results Inter-observer agreement was shown to be very high (ICC > 0.88) for all parameters and in all AR positions. In the absence of AR of the pelvises (0/730+), the 95% CI of the SS and the PI were lower than 4◦ , lower than 2◦ for PT and PIL and lower than 1 cm for both SPT and BFD. Ninety-five percent CI increased with pelvic AR+ at 20◦ of rotation it exceeded 7◦ for SS and PI, 7◦ and 4◦ for PIL and PT respectively, and remained constant for SPT and BFD. All the parameters showed an increase in the bias during AR of the pelvis, where PI showed the greatest bias by reaching 6◦ at 20◦ position. Only SPT and PD exhibited a bias, which was minimal and constant (< 0.5 cm) for all AR positions. Even though insignificant (P > 0.05), the bias on PI and SS was shown to be higher in children than in adults. Conclusion Clinical parameters measured on lateral radiographs were shown to be less accurate and less reliable when pelvic AR increased. Bias exceeded 10% of the normative values of each clinical parameter when the AR exceeded 10◦ . Bias could significantly affect orthopedic decision-making in patients with sagittal malalignment. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Roussouly. 2011. [2] Vrotvec. 2012. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.274 358 Les paramètres de la hanche sont-ils affectés par la rotation axiale du bassin lors de la prise de radiographie ? Ayman Assi ∗ , Ziad Bakouny , Elie Saghbini , Fares Yared , Aren Joe Bizdikian , Sabine Esber , Gerard Elie , Bakhos Nour Khalil , Christophe Sauret , Wafa Skalli Laboratoire de biomécanique, CIS, rue de Damas, Beyrouth, Liban ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Assi) Introduction In order to assess hip disorders in children and adults, clinical parameters are measured on frontal X-rays of the pelvis [1,2]. These radiographs require standard positioning of the patient during acquisition. The aim of this study was to estimate the effect of erroneous positioning of children and adults, during pelvis frontal X-ray acquisition, on the reliability and validity of hip parameters. Methods Helical pelvis CT scans (slice thickness - 0.6 mm) of 8 children (3 F and 5 M, age - mean 12 - SD 2.2) and 9 adults (5 F and 4 M, age- mean 51 - SD 26) were considered. Frontal digitally reconstructed radiographs (FDRRs) were reconstructed from CTs. Then, for each patient, axial rotation (AR) of the pelvis was simulated and the corresponding FDRRs were reconstructed at 5◦ , 10◦ , 15◦ and 20◦ of AR. Clinical parameters were measured digitally on each radiograph, for both the left and right sides of each patient - vertical center edge (VCE) angle, HTE angle, sharp’s angle, lateral subluxation (LatSub) angle, ACETABULAR FOssa relative to the ilioischial line (AcetFossa), acetabular depth (AcetD) distance and acetabular width (AcetW) distance. Three trained operators repeated the measurements 3 times each, in each AR position. Intraclass Correlation Coefficient (ICC) was evaluated for intra- and inter-observer agreement. The 95% confidence interval (95% CI) was calculated as 2SDs of inter-observer reliability. Bias of each clinical parameter, in each AR position, was calculated as the absolute mean difference relatively to the 0◦ position. Results Intra- and inter-observer agreement was shown to be very high (ICC > 0.9) for all parameters and all AR positions except G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx for the AcetFossa (ICC = 0.5) in adults. In the absence of AR of pelvises (0/730+), 95% CI of HTE, VCE, Sharp’s angle were lower than 5◦ and lower than 1 cm for the AcetabD, AcetW, AcetFossa and LatSub. Ninety-five percent CI increased with pelvic AR - > 5◦ for VCE and reached 7/730+ for HTE at 20/730+ of AR. However, it remained constant for the remaining parameters. All the parameters showed an increase in bias during AR of the pelvis, where VCE showed greatest bias (6◦ in children and 4.6◦ in adults) at 20◦ position. AcetabD, AcetW, AcetFossa and LatSub exhibited a bias < 1 cm. Discussion Hip parameters measured on frontal radiographs were shown to be less accurate and less reliable when pelvic AR increased. The bias was systematically higher for all parameters in all AR positions in children compared to adults. It exceeded 10% of normative values for most of the clinical parameters in both children and adults, when AR exceeded 10◦ . Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Brurås. 2011. [2] Anderson. 2011. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.275 117 tration de la solution. Le sérum salé isotonique est utilisé comme groupe témoin dans cette étude. Bien qu’utilisé en pratique courante comme soluté d’irrigation en arthroscopie, l’innocuité de ce soluté est discutée dans la littérature. Un effet inflammatoire ainsi qu’une diminution du métabolisme du cartilage sont décrits. Conclusion L’hypochlorite de sodium induit une toxicité cartilagineuse et synoviale. Le rinçage semble montrer un effet protecteur de cette toxicité (tendance statistique). Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.276 Jeudi 12 novembre 2015 de 14 h 00 à 16 h 30, salle Ternes Neuilly Communications particulières poignet/main – Modérateurs : Bertrand Coulet (Montpellier), Pierre Mouton (Pessac) 359 Toxicité articulaire de l’hypochlorite de sodium (Amukine) en chirurgie orthopédique – étude d’un modèle murin Rémi Gauthé ∗ , Jordane Mouton , Hélène Chiavelli , Xavier Roussignol 1, rue de Germont, 76000 Rouen, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Gauthé) Introduction Les principales solutions antiseptiques utilisées en prophylaxie des infections ostéoarticulaires présentent une toxicité connue pour le cartilage. La toxicité articulaire d’un antiseptique peu utilisé en chirurgie orthopédique, l’hypochlorite de sodium (NaOCL 0,06 % - Amukiney) n’a jamais été étudiée. L’objectif de ce travail est d’évaluer et de comparer in vivo la toxicité articulaire de l’hypochlorite de sodium et du sérum salé isotonique (NaCl 0,9 %) dans des genoux de rats. Matériel d’étude Soixante rats ont reçu des injections intraarticulaires dans chaque genou d’une solution d’hypochlorite de sodium (SH) (n = 26), de sérum salé isotonique (SS) (n = 17) ou d’hypochlorite de sodium immédiatement rincé par du sérum salé isotonique (SH-SS) (n = 17). Les rats étaient euthanasiés au 15e jour après l’injection. Méthodes Après préparation et colorations habituelles, une analyse histologique était réalisée évaluant l’inflammation et l’hyperplasie synoviale. Des lésions morphologiques du cartilage ont été recherchées afin d’apprécier la toxicité chondrocytaire. Une analyse globale des trois groupes par test exact de Fisher était réalisée complétée d’une analyse en sous-groupe. Résultats L’analyse de la membrane synoviale montrait une augmentation significative de l’inflammation dans le groupe SH (p = 0,026). Sur l’analyse morphologique, des altérations cartilagineuses étaient observées allant de chondrocytes présentant un noyau pycnotique à de réelles lésions de nécrose chondrocytaire. L’incidence de ces lésions étaient différente entre les trois groupes (p = 0,03), majoritairement présentes dans le groupe SH (n = 10). L’hyperplasie synoviale était comparable dans les trois groupes (p = 0,5). Discussion Nos résultats retrouvent une inflammation des structures synoviales ainsi que des lésions cartilagineuses secondaire à l’injection d’hypochlorite de sodium. Le rinçage semble montrer un effet protecteur de cette toxicité (tendance statistique). Un essai récent étudiant la toxicité des principaux antiseptiques démontre l’absence de corrélation entre les lésions observées et la concen- 361 Résultats préliminaires de la ligamentoplastie SLIC dans le traitement de la dissociation scapholunaire Lionel Athlani ∗ , Nicolas Pauchard , Gilles Dautel SOS mains, centre chirurgical Émile-Gallé, CHU de Nancy, Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L. Athlani) Introduction La ligamentoplastie ScaphoLunaire et InterCarpienne (SLIC) est une nouvelle technique disponible dans l’arsenal thérapeutique de la dissociation scapholunaire chronique réductible sans moignon ligamentaire réparable. Elle utilise un transplant précontraint de Palmaris Longus pour reconstituer le ligament interosseux scapholunaire dorsal et le ligament intercarpien dorsal, luttant ainsi contre le DISI et la subluxation rotatoire du scaphoïde. Cette procédure répond aux nouvelles conceptions biomécaniques incriminant le rôle stabilisateur secondaire du ligament intercarpien dorsal tout en corrigeant les imperfections de la triple ténodèse proposée par Garcia-Elias (détente ligamentaire, iatrogénicité du tunnel scaphoïdien). L’objectif de cette étude était d’évaluer les résultats préliminaires de cette ligamentoplastie SLIC O. Patients et méthode Il s’agissait d’une étude prospective monocentrique. Dix patients porteurs d’une dissociation scapholunaire chronique réductible à moignon ligamentaire non réparable ont été opérés d’une ligamentoplastie SLIC dans le service depuis mars 2013 (4 instabilités statiques, 6 dynamiques). L’âge moyen était de 40 ans [30–57] et le recul moyen à la révision de 9,5 mois [6–13]. Les patients ont été évalués cliniquement (échelle visuelle analogique [EVA], amplitudes articulaires, force, PRWE, Mayo Wrist score [MWS] et QuickDash [QD]) et radiologiquement (mesures angulaires et diastasis) en pré- et postopératoire par un examinateur indépendant. Un test-t de Student pour variables appariées a été appliqué (p < 0,05). Résultats Un patient a été réopéré précocement pour réalisation d’une arthrodèse scaphocapitale devant une récidive rapide d’une dissociation scapholunaire statique avant même l’ablation des broches de protection. Il a été considéré comme un échec et exclu de l’analyse des résultats. Au dernier recul, les amplitudes articulaires moyennes étaient de 52◦ de flexion, 53◦ d’extension, 35◦ d’inclinaison ulnaire, 15◦ d’inclinaison radiale. La force moyenne au Jamar était de 38 kg.Force soit 84 % de la force du côté sain. G Model 118 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx On retrouvait une amélioration significative de l’EVA au repos (0,6 versus 3,2 en préopératoire) et de l’EVA à l’effort (3,2 versus 6). Les scores fonctionnels étaient également améliorés de manière significative (p < 0,05) en postopératoire (PRWE - 23 vs 50,1 + QD 25,9 vs 51,7 + MWS - 72 vs 55). Le diastasis scapholunaire statique moyen est passé de 3,7 mm à 2,7 mm (p < 0,05) et le diastasis dynamique de 5,1 mm à 3,5 mm (p < 0,05). L’angle scapholunaire moyen est passé de 77◦ à 68◦ (p > 0,05). Discussion Les résultats préliminaires de cette ligamentoplastie sont encourageants en termes d’amélioration de la douleur et de la fonction globale du poignet. L’étude doit cependant être poursuivie à moyen et long terme afin de s’assurer de l’absence de détente ligamentaire. Cette technique doit être réservée à des instabilités facilement réductibles comme en témoigne le cas de détente ligamentaire avec récidive précoce de l’instabilité statique. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (versement par une firme à une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.277 362 Évaluation scannographique de la réduction intra-articulaire des fractures du radius distal ostéosynthésées par plaque antérieure verrouillée Nicolas Christiaens ∗ , Guillaume Nedellec , Christophe Chantelot CHRU de Lille, 59000 Lille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Christiaens) Introduction Les fractures du radius distal représentent jusqu’à 18 % des fractures de l’adulte, dont 10 % sont articulaires. Il est admis depuis longtemps que la persistance d’une marche d’escalier intraarticulaire ou d’un écart inter-fragmentaire était pourvoyeuse d’arthrose à long terme. Aucune étude n’a évalué, grâce au scanner, la marche ou l’écart inter-fragmentaire résiduel en postopératoire d’une ostéosynthèse par plaque antérieure verrouillée. Patients Nous avons réalisé une étude clinique, chez 16 patients dont l’âge moyen était de 48 ans (21–65). Ils présentaient une fracture de l’extrémité distale du radius de stade B ou C de la classification de l’AO, fermée, sans complications neurovasculaires ou cutanée associées et opérés entre mars et octobre 2014. Méthode Nous avons comparé la hauteur de marche d’escalier et l’écart inter-fragmentaire intra-articulaire radio carpien, en préet postopératoire d’une ostéosynthèse par plaque antérieure verrouillée. Un scanner du poignet était réalisé en préopératoire et un second à 3 mois, permettant de faire une analyse descriptive et de chercher à démontrer la significativité de la réduction de la marche d’escalier intra-articulaire et de l’écart inter-fragmentaire. Résultats Il y avait 3 fractures de type B et de 13 types C de la classification de l’AO. La moyenne et déviation standard en préopératoire de la marche d’escalier intra-articulaire étaient de 2,59 mm ± 1,4, elles étaient de 3,87 mm ± 2,5 pour l’écart inter-fragmentaire. En postopératoire, il restait 1,6 mm ± 0,7 et 3,7 mm ± 3,8 respectivement pour la marche d’escalier et l’écart inter-fragmentaire. La marche d’escalier intra-articulaire diminuait significativement de 0,94 mm (p < 0,01) alors que la diminution était non significative pour l’écart inter-fragmentaire, de 0,2 mm. Discussion La réduction de la marche d’escalier était significative mais restait supérieure à 1 mm en postopératoire alors qu’il n’y avait quasiment aucune amélioration de l’écart inter-fragmentaire. Le manque de réduction est en accord avec plusieurs auteurs qui trouvent que le contrôle fluoroscopique peropératoire est insuffisant pour juger de la qualité oanatomiqueO de la réduction intra-articulaire. L’utilisation de plaque antérieure verrouillée, mal- gré les manœuvres de réduction externe et l’utilisation temporaire de broches, ne permet pas de mettre en compression les fragments intra-articulaire, en particulier sur les traits frontaux. Conclusion L’ostéosynthèse par plaque antérieure verrouillée offre une meilleure réduction et stabilité que l’ostéosynthèse par broches Elle est de plus en plus largement utilisée, cependant, un complément arthroscopique peropératoire nous permettrait probablement d’avoir une meilleure réduction intra-articulaire. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.278 363 Résultats de l’ostéotomie de raccourcissement du radius dans le traitement de la maladie de Kienböck. À propos de 29 cas Wael Elmeddeb ∗ , Yamen Grissa , Lasaad Hassini , Hamdi Kaziz , Nader Naouar , Mohamed Laaziz Ben Ayeche 80, rue Ali Bash Hamba, 4011 Hammam, Sousse, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (W. Elmeddeb) Introduction L’ostéotomie de raccourcissement du radius (ORR) constitue la technique chirurgicale la plus documentée et la plus utilisée dans la maladie de Kienböck. L’objectif de ce travail est d’étudier le résultat fonctionnel après cette procédure chirurgicale. Patients et méthode Nous rapportons 29 cas de maladies de Kienböck avec un âge moyen de 31,1 et sex-ratio de 0,93. Le délai moyen entre les premiers symptômes et l’intervention était de 31,5 mois. Le stade radiologique de Lichtman était de II dans 4 cas, IIIA dans 12 cas, IIIB dans 12 cas, et IV dans 1 cas. Tous les patients ont eu une ORR par une voie d’abord de Henry. Le degré de raccourcissement était de 5 mm chez 16 patients et de 3 mm chez 13 patients. L’ostéosynthèse a été réalisée par plaque DCP chez 23 patients et par plaque en T non verrouillée chez 6 patients. Le recul moyen est de 34 mois. Nous avons choisi pour l’évaluation fonctionnelle globale le score de Nakamura. Résultat L’étude des résultats fonctionnels de notre série au dernier recul a objectivé que la douleur était diminuée chez 25 patients (86 %), devenant nulle chez 6 patients, rare apparaissant lors du surmenage du poignet atteint chez 16 patients. La mobilité du poignet était améliorée chez 25 patients avec un gain moyen dans l’arc de flexion-extension de 23◦ . Le gain moyen dans l’arc de flexion-extension était significatif (p < 0,05). La force de préhension était augmentée significativement chez 19 patients. Elle était jugée comme égale au côté controlatéral chez 12 patients et comme étant supérieure à 75 % chez 12 autres patients. Sa valeur moyenne était de 84 % par rapport au côté controlatéral. Selon le score de Nakamura, nous avons trouvé, 19 excellents résultats, 6 bons et 4 moyens ou faibles. Discussion En analysant les résultats fonctionnels de notre série, les facteurs corrélés aux bons résultats seraient les suivants – âge jeune des patients (< 30 ans), un degré de raccourcissement de 3 mm, le siège métaphysaire de l’ostéotomie, l’augmentation de la pente radiale, l’absence d’un conflit radio-ulnaire inférieur. Il n’existe pas de corrélation entre l’évolution clinique et radiologique. L’ORR trouve son indication de choix dans les stades radiologiques II et IIIA. Elle est discutable pour les stades plus avancés. Conclusion L’ORR reste la procédure chirurgicale la plus discutée et utilisée par la plupart des auteurs avec de bons résultats. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.279 G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx 364 Instabilités chroniques post-traumatiques de la métacarpo-phalangienne du pouce – étude comparative de 3 techniques chirurgicales avec 84 mois de recul Charles Agout ∗ , Jacky Laulan , Luc Favard 23, rue Origet, 37000 Tours, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : agout [email protected] (C. Agout) Introduction L’entorse de la métacarpo-phalangienne du pouce est une lésion fréquente mais souvent méconnue. Sa réparation en primaire donne de bons résultats fonctionnels, mais les interventions proposées dans les séquelles sont encore débattues. Le but de cette étude était de comparer de manière rétrospective les résultats cliniques et radiologiques des trois principaux traitements des instabilités chroniques de la métacarpo-phalangienne du pouce pour identifier les tendances et optimiser les résultats. Patients et méthode Étude rétrospective et monocentrique. Inclusion de tous les patients opérés entre 2000 et 2012 d’une instabilité chronique post-traumatique de la métacarpo-phalangienne du pouce par une des trois techniques suivantes – suture simple (37 cas), ligamentoplastie (14 cas) et arthrodèse (43 cas). Exclusion des patients présentant une instabilité en hyperextension, d’une instabilité d’origine dégénérative ou ayant un suivi inférieur à 2 ans. Les résultats subjectifs et objectifs, le taux de complications et les récidives ont été comparés au recul final. Résultats Soixante-sept patients ont été inclus et 55 ont été revus avec un suivi moyen de 84 mois (24–164). Quelle que soit l’intervention réalisée, tous les patients ont été améliorés ou guéris ; 87,3 % des patients étaient satisfaits ou très satisfaits du résultat. Les valeurs moyennes du Quick-DASH étaient pour le groupe suture de 17,4 (0–89,5), pour le groupe ligamentoplastie de 25,7 (0–58,3) et pour le groupe arthrodèse de 17,8 (0–50). Le Pinch test moyen était de 89 % pour le groupe suture du côté opéré par rapport au côté sain, 84 % pour le groupe ligamentoplastie et de 94 % pour le groupe arthrodèse. Six des 10 ligamentoplasties présentent une instabilité à la révision. Il n’existe pas de différence significative en termes de complication entre les différents traitements chirurgicaux. Quatre échecs étaient notés au recul final – un pour le groupe suture, un pour le groupe arthrodèse et deux pour les ligamentoplasties. Discussion et conclusion Le traitement chirurgical de l’instabilité chronique de la métacarpo-phalangienne du pouce donne globalement de bons résultats. La suture tendineuse doit être envisagée autant que possible. Contrairement aux données de la littérature la ligamentoplastie ne donne pas de meilleurs résultats que l’arthrodèse. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.280 365 Résultats préliminaires de l’arthroplastie de l’articulation inter phalangienne proximale par prothèse TACTYS Lionel Athlani ∗ , Etienne Gaisne , Philippe Bellemere Institut de la main Nantes Atlantique, Nantes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L. Athlani) Introduction La prothèse TACTYS 63720+ est une prothèse totale pour l’articulation inter phalangienne proximale (IPP), à glissement, non contrainte, entièrement modulaire (taille variable pour ses quatre composants). L’objectif de l’étude est de rapporter les 119 résultats préliminaires avec un recul minimum de 2 ans, au sein d’un même centre. Patients et méthode De juin 2010 à décembre 2012, 22 patients (17 femmes, 5 hommes) avec un âge moyen de 63 ans ont été opérés dans un même centre par deux chirurgiens seniors. Les indications étaient des articulations IPP arthrosiques, douloureuses et raides, du deuxième doigt dans 3 cas, du troisième dans 9 cas, du quatrième dans 7 cas et du cinquième doigt dans 3 cas. L’arthrose était essentielle dans 18 cas, post-traumatique dans 2 cas, post-infectieuse dans 1 cas et d’origine rhumatismale dans 1 cas. Toutes les prothèses ont été implantées par voie dorsale médiane transtendineuse avec désinsertion de la bandelette médiane. Une mobilisation active et passive en flexion et extension a été réalisée immédiatement en postopératoire sous couvert d’une attelle de protection pendant les deux premières semaines. Tous les patients ont été revus en consultation avec un recul minimum d’au moins deux ans. Une évaluation clinique (échelle visuelle analogique [EVA], force, amplitudes articulaires), fonctionnelle (QuickDash 63720+ et PRHE 63720+) et radiologique a été réalisée par un examinateur indépendant. Résultats Le recul moyen à la révision est de 34 mois (24–50 mois). Sur le plan clinique, on note une amélioration significative (p < 0,05) de l’évaluation de la douleur (EVA moyenne à 1,9 contre 6,5 en préopératoire), de la force moyenne de serrage (28 kg.F contre 21 kg.F) et de préhension (5 kg.F contre 3 kg.F) ainsi que des amplitudes moyennes de flexion–extension au niveau de l’articulation IPP (58◦ contre 39◦ ). Les scores fonctionnels QuickDash 63720+ et PRHE 63720+ ont également été améliorés de manière significative. La satisfaction globale était excellente dans 8 cas, bonne dans 9 cas et moyenne dans 4 cas. Quatre patients présentaient une déformation en col de cygne au dernier recul. Quatre patients ont été réopérés. Dans 3 cas, il s’agissait d’une ténoarthrolyse dorsale et dans 1 cas une résection d’ostéophyte antérieur. Sur le plan radiologique au dernier recul, il n’y a aucun cas de fracture, enfoncement ou descellement d’implant. Discussion La prothèse TACTYS 63720+ semble donner de bons résultats en termes d’amélioration de la douleur, principale gêne du patient. L’intérêt principal de cet implant étant représenté par sa modularité lui permettant de s’adapter à toute type d’anatomie articulaire et ainsi d’obtenir, en plus de l’indolence, le maintient d’une mobilité fonctionnelle. Conclusion La prothèse TACTYS 63720+ est une alternative fiable aux autres implants conventionnels pour l’articulation IPP. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice d’un des auteurs par une firme par l’intermédiaire d’une association) (versement par une firme à une association) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.281 366 Greffe de cartilage dans l’arthrose péri-scaphoïdienne – évaluation de la fonction et de la vitalité du greffon (IRM) Laurent Obert ∗ , Maxime Ferrier , Daniel Lepage , Severin Rochet , François Loisel , Yves Tropet Boulevard Fleming, 25030 Besançon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L. Obert) Introduction L’arthrose péri-scaphoïdienne (SNAC, SLAC) s’accompagne de douleur, raideur et perte de force. Les techniques classiques de traitement (arthrodèses, résection et leurs variantes) entraînent toujours une perte de mobilité postopératoire. Depuis peu des techniques de résections avec spacer libres sont apparues grevées de luxation. Depuis 1992 nous utilisons G Model 120 ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx une autogreffe de cartilage costal au niveau du pôle proximal du scaphoïde dans les SNAC & SLAC 1 et 2. Patients et méthode Dix-huit patients ont été opérés par trois les opérateurs. L’âge moyen était de 62,4 ans. Il existait 90 % d’homme. La technique consistait à réséquer le pôle proximal du scaphoïde (voie dorsale ou latérale) et de le remplacer par un greffon ostéocartilagineux ou cartilagineux pur, fixé (70 % des cas) ou non, au niveau de la loge de résection. Ce greffon était prélevé au dépend de la 8e ou 9e cote. Une immobilisation de 6 semaines était mise en place en cas de fixation. Tous les patients ont été revus par un opérateur indépendant avec analyse fonctionnelle et radiographique. Une IRM a été réalisée pour évaluer la viabilité du greffon. Résultats Le recul moyen était de 8 ans (3–14). L’arc moyen de F E atteignait 79◦ , la force de la poigne 76 % côté controlatéral, le score de Green et O’Brien 64, le QDash 26,3 le score PRS de la douleur 2,5. Le taux de satisfaction global était de 76 %. Il existait une coaptation du carpe chez 12 patients (57 %) avec une HC moyenne de 0,51 (N = 0,54 ± 0,03) et 76 % de DISI avec un ASL moyen de 87,1◦ (N = 30–70◦ ). L’IRM montrait une vitalité du greffon (72 %)des calcifications (44 %) et une métaplasie osseuse (39 %). Il existait 3 complications (1 luxation du greffon, 2 reprises pour évolution de l’arthrose) mais aucune complication au niveau du site de donneur. Il n’existait aucun lien statistique significatif entre résultats fonctionnels ET différents sous-groupes – SNAC ou SLAC, greffon fixé ou libre, greffon viable ou non. Discussion Les techniques d’arthrodèses et de résection partielle ou totale entraîne une perte de mobilité. Même si l’évaluation du poignet idéal selon Laulan nous a appris que la douleur était le paramètre crucial, on peut faire disparaître la douleur sans chasser le mouvement. Les techniques de résection partielle du scaphoïde avec remplacement par un spacer libre ont peu de recul et sont compliquées d’un fort pourcentage de luxation (spacer dur O). La comparaison des résultats avec ces techniques montre une raideur plus franche. Au vu de notre expérience une autogreffe cartilagineuse fixée ou libre permet de donner un poignet utile pendant 10 ans. Cette technique ne coupe aucun pont. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.289 367 Pertinence de la prothèse ISIS dans les enjeux spécifiques de l’arthrose TM chez l’homme Christian Couturier ∗ , Laurent Obert , Emmanuel Masmejean Espace médical Vauban, 2 A, avenue de Ségur, 75007 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Couturier) Depuis le congrès de Monaco de 2011, l’arthroplastie prothétique est devenue le traitement de référence pour l’arthrose trapézométacarpienne. Le traitement chirurgical de la rhyzarthrose chez l’homme à un cahier des charges spécifiques et nous avons le résultat de cette arthroplastie avec la prothèse ISIS dans une population exclusivement masculine. Nous avons donc évalué les résultats chez 63 hommes, avec comme critères, la douleur, la mobilité, la force, l’évaluation fonctionnelle globale par le DASH score et le retour aux activités antérieures. Les complications ont été évaluées en recherchant en particulier les luxations. Avec un âge moyen de 66 ans et un recul moyen de 42 mois, l’EVA de la douleur des 63 patients était en moyenne à 0,76/10. Trente-huit patients avaient une EVA à 0/10 à la révision. L’indice de Kapandji était en moyenne à 9,13/10. La force de serrage au Jamar était de 34,22 kg et la key-pinch était de 7,35. Le score Dash était de 17,4/100. Tous les patients ont soit repris leur activité professionnelle soit conservée leur activité de loisirs à terme. Il n’y a eu aucune luxation. On déplore 7 complications liées à un descellement trapézien dans 4 cas et une fracture du trapèze dans 3 cas. Ce groupe de mauvais résultats et ou de reprise avait une EVA de la douleur à 3,5/10 à la révision. L’indice de Kapandji était en moyenne à 8,7/10. La force de serrage au Jamar était de 26,8 kg et la key-pinch était de 5,9. Le score Dash était de 26,8/100. La prothèse Isis a fait la preuve de son efficacité et de sa place dans l’arsenal des prothèses pour l’articulation trapézo-métacarpienne. Eu égard aux autres communications et publications préalables, nous n’avons trouvé aucune différence significative aussi bien dans le management et dans les résultats de cette arthroplastie chez l’homme par rapport à une population mixte à prédominance féminine. Cependant, nous avons noté une corrélation entre les mauvais résultats et la reprise d’une activité physique et sportive très précoce. En conséquence, nous considérons qu’il n’y a pas de restrictions particulières en ce qui concerne l’âge ou la gestion postopératoire du traitement de l’arthrose trapézo-métacarpienne chez l’homme par rapport à la population féminine. Il faut cependant limiter la reprise des activités sportives et de force jusqu’à ce que le scellement biologique de l’implant soit parfaitement réalisé soit jusqu’à la sixième semaine au minimum. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.290 368 Évaluation clinique et radiologique des trapézectomies pour rhizarthrose à 10 années minimum de recul Germain Pomares ∗ , Damien Delgrande , François Dap , Gilles Dautel Centre chirurgical Émile-Gallé, 49, rue Hermite, 54000 Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Pomares) Dans l’arsenal thérapeutique de la rhizarthrose, la trapézectomie est une solution classiquement proposée après l’échec des traitements médicaux. Entre artifices techniques d’interpositions, suspensioplastie, et ajout d’implants synthétiques, l’évolution clinique et radiologique à court et moyen terme est toujours satisfaisante. Qu’en est-il après un recul minimum de dix ans ? Retrouve t-on un parallélisme radio-clinique ? Soixante-sept trapézectomies effectuées entre 1994 et 2003, par un seul opérateur, chez 54 patients ont été revues, avec un recul minimum de 10 ans. Un sex-ratio de 3/51 était observé, avec une moyenne d’âge de 71 ans lors de la révision. Le côté dominant était le siège de l’intervention dans 35 cas. Dans 51 cas, une interposition isolée était réalisée, et dans 16 cas, elle était associée à une suspensioplastie. L’interposition était celle d’un anchois de tendon de long palmaire. Une suspensioplastie était réalisée à partir d’une bandelette du tendon du long abducteur du pouce, avec un laçage autour du tendon du fléchisseur radial du carpe. La présence d’un PLA était retrouvée dans 20 cas. Ces patients ont été revus pour une évaluation clinique et fonctionnelle (douleurs, force, amplitudes articulaires, et Quick-DASH). L’évaluation radiologique évaluait la hauteur de la loge trapézienne, la subluxation et l’ascension du premier métacarpien, entre les clichés préopératoire, postopératoire immédiat, et lors de la révision. Lors de la révision, l’ensemble des patients était satisfait du résultat. L’évaluation de l’EVA, et le score d’opposition de Kapandji étaient significativement en faveur des interpositions isolées (p = 0,0474, et p = 0,0461). Ils n’existaient pas de différences statistiquement significatives pour les autres éléments cliniques. Les résultats radiographiques retrouvaient un effondrement de la loge trapézienne sans différence significative. La réduction de la subluxation du premier métacarpien observée sur dix ans n’objectivait pas de différences significatives. L’ascension du premier métacarpien était significativement plus faible dans le groupe suspensioplastie (p = 0,0192). Cette évaluation radio-clinique comparant les résultats des tra- G Model ARTICLE IN PRESS 90e réunion annuelle de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique xxx (2015) xxx–xxx pézectomies avec interposition et interposistion-suspensioplastie, avec un recul moyen de 13 années, a permis de s’assurer de l’absence d’évolution délétère majeure. La prépondérance de douleurs dans le groupe suspensioplastie est à prendre en compte dans ce travail. L’analyse des résultats du Quick-DASH n’a pas permis de mettre en évidence de différence, cependant un score moyen en faveur de l’interposition est observé (12,850 ± 13,638 vs 20,739 ± 19,03). L’ascension significativement plus importante du premier métacarpien dans le groupe interposition n’altère pas les résultats cliniques. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.291 369 Correction de la déformation en col de cygne des doigts par l’intervention de Zancolli-Tonkin – étude d’une série de 41 cas à 8 ans de recul moyen Bertille Charruau ∗ , Jacky Laulan , Yann Saint Cast Chirurgie orthopédique, avenue de la République, 37170 Chambray-Les-Tours, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (B. Charruau) Objectif La déformation en col de cygne (DCC) des doigts est responsable d’un retentissement fonctionnel important. Parmi les différentes opérations, l’intervention de Zancolli-Tonkin réalise une ténodèse dynamique croisée s’opposant à l’hyperextension de l’interphalangienne proximale (IPP) et favorisant l’extension de l’interphalangienne distale (IPD). Il s’agissait d’évaluer cette intervention dans diverses étiologies de DCC. Patients et méthode Tous les patients traités dans 2 centres de 2000 à 2013 ont été inclus. Les patients ont tous été opérés selon la même technique par 2 opérateurs seniors. L’intervention a été réalisée pour des DCC d’origine inflammatoire, traumatique, iatrogène et neurologique, en l’absence de lésion ostéoarticulaire associée. Résultats Quarante et un doigts traités ont été évalués chez 14 patients. Un geste associé distal avait été réalisé dans 2 cas secondaires à un doigt en maillet. Avec un recul moyen de 8 ans, tous les patients avaient un enroulement fluide des doigts au prix d’un flessum modéré de l’IPP dans 80 % des cas. La flexion active moyenne de l’IPP était de 86◦ (40–90) et le déficit d’extension moyen de 15◦ (0◦ –40◦ ). L’EVA moyenne était de 1 10 (0–8). Le Quick DASH moyen était de 44,6 100. L’intervention était notée par les patients en moyenne à 7,5 10 (4–10). Discussion La correction des déformations des doigts en col de cygne a été efficace et stable au recul de 8 ans dans tous les cas traités. Il s’agit d’un geste peu invasif, sans prélèvement tendineux à distance, permettant une rééducation rapide sans protection prolongée de l’articulation opérée. L’excès de correction n’a pas été péjoratif pour le résultat fonctionnel global. Le niveau de satisfaction des patients reflète le gain fonctionnel apporté par le rétablissement d’un enroulement harmonieux des doigts. Conclusion L’intervention de Zancolli-Tonkin est une procédure chirurgicale simple et fiable de correction d’une déformation très pénalisante pour la fonction globale de la main. Elle assure une rééquilibration satisfaisante du doigt dans les déstabilisations primaires des structures palmaires de l’IPP. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.292 121 370 La tuberculose digitale – à propos de 10 cas Zied Nouira ∗ , Mohamed Ali Sbai , Nabil Ben Lassoued , Hamza Ezzahi , Mohamed Amine Triki , Selim Daas , Adel Khorbi Route de Tunis+ km 2,5, 3002 Sfax, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (Z. Nouira) Introduction La tuberculose ostéoarticulaire représente 1 à 3 % des tuberculoses extrapulmonaires. La tuberculose de la main constitue la localisation ostéoarticulaire la plus rare après celle de l’épaule. Son diagnostic est souvent difficile du fait de sa rareté et des pathologies qui peuvent la simuler. Patients et méthode Il s’agit d’une étude rétrospective concernant 10 patients présentant une tuberculose digitale dans un intervalle de 9 ans (de 2004 à 2013). Le sex-ratio était de 0,2. La notion de contage tuberculeux était retrouvée dans 8 cas. Le délai de consultation était en moyenne de 3 mois. L’atteinte de l’index est retrouvée dans deux cas, du médius dans quatre cas, de l’annulaire dans 3 cas et du pouce dans un cas. La main dominante est atteinte dans la moitié des cas. La tuméfaction douloureuse était le motif de consultation dans tous les cas. La fistulisation à la peau est retrouvée dans 90 % des cas. Le bilan radiologique pratiqué pour tous les patients a montré des signes d’ostéite phalangienne dans 80 % des cas. La répartition des cas selon l’atteinte était – 2 cas de ténosynovite, 6 cas d’ostéoarthrite et 2 cas d’ostéite phalangienne pure. Une biopsie osseuse a été réalisée dans 8 cas et une biopsie des gaines des tendons a été réalisée dans 2 cas. Une confirmation bactériologique et anatomopathologique a été obtenue dans tous les cas. Une quadrithérapie antituberculeuse (rifampicine, isoniazide, pyrazinamide et éthambutol) était instaurée pendant deux mois, relayée par une bithérapie (rifampicine, isoniazide) pendant 10 mois. Résultats L’évolution clinicobiologique était favorable après une moyenne de 3 mois de traitement. Une stabilisation radiographique a été notée dans 70 % des cas. Sept patients sur 10 ont gardé des séquelles fonctionnelles dues à la déformation des doigts. Discussion La tuberculose de la main est la localisation ostéoarticulaire la plus rare après celle de l’épaule. Cette rareté est liée à la petite taille des os de la main. L’inoculation osseuse se fait essentiellement par voie hématogène à partir d’un foyer infectieux actif ou quiescent, pulmonaire ou gastro-intestinal. Cliniquement, il s’agit le plus souvent d’une tuméfaction douloureuse d’un doigt, d’évolution traînante. La fistulisation spontanée à la peau est plus évocatrice de tuberculose. L’ostéite tuberculeuse des doigts doit toujours être évoquée devant une lésion lytique digitale surtout en pays d’endémie. La biopsie osseuse s’impose pour confirmer le diagnostic en révélant un aspect typique de granulome épithélioïde et gigantocellulaire avec la nécrose caséeuse. Le traitement est avant tout médical et repose sur les antituberculeux spécifiques pendant une durée totale de 12 à 18 mois. Conclusion La tuberculose ostéoarticulaire de la main est très rare. Elle doit être évoquée, notamment en pays d’endémie devant une monoarthrite chronique. L’examen anatomopathologique est indispensable pour le diagnostic de certitude. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.293