Étude de la pétrogénèse d`une brèche mafique contenant
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Étude de la pétrogénèse d`une brèche mafique contenant
Étude de la pétrogénèse d’une brèche mafique contenant 50% de xénolites ultramafiques dans le secteur de LG-3 Par Mario Bolduc Mémoire présenté dans le cadre du cours Projet de fin d’études (6GLG604) Université du Québec à Chicoutimi Avril 2010 RÉSUMÉ Dans le cadre de la reconnaissance d’une anomalie magnétique positive située dans le secteur de LG-3, le ministère des Ressources naturelles a mis à jour une brèche mafique contenant plusieurs xénolites ultramafiques. Il existe peu d’échantillons des xénolites du manteau à travers le monde et la découverte de xénolites mantelliques, en plus des implications économiques, peut ainsi se révéler fort intéressante. L’objectif de ce projet consistait donc à déterminer la pétrogenèse de la roche et des xénolites afin de valider ou non la nature mantellique du magma l’ayant formé. Pour ce faire, une étude approfondie des microstructures fut d’abord réalisée en lame mince. Ensuite, l’établissement d’une cartographique chimique des échantillons fut réalisé par l’entremise de la microsonde électronique. Finalement, la composition chimique totale des échantillons fut déterminée grâce à l’ICPMS, dans le cas des éléments traces, et par fluorescences des rayons X, dans le cas des éléments majeurs. Premièrement, les résultats ont démontré que cette roche avait subi une cristallisation lente et en profondeur dans la croûte terrestre. En effet, l’homogénéité de la chimie et de la taille des minéraux, de même que le manque de zonation et d’orientation préférentielle, suggèrent une bonne rééquilibration de ces roches. Le grade de métamorphique se situait alors au faciès amphibolitique moyen soit à des températures de 665˚C ±50˚C et des pressions de 8 kbar ±1kbar. Cette température et pression a été confirmée par le géothermomètre Hornblende-Plagioclase réalisé sur la matrice mafique (Holland et Blundy, 1994), par la minéralogie des roches (amphiboles-clinopyroxènes), et par les textures de recristallisation observable en lame mince. Il a également été démontré que le magma ayant formé cette brèche découlait d’un magma calco-alcalin généré à partir d’une zone de subduction. En effet, l’enrichissement en LILE (Cs, Rb, Ba, Th et U) des échantillons est associé à une contamination par des sédiments siliciclastiques. On observe donc un enrichissement de ces éléments par comparaison au magma de type MORB. On distingue également quelques évidences de contamination par le matériel de la croûte soit l’anomalie positive en Pb et Cs. On a donc affaire à un magma enrichi ayant traversé un arc continental relativement évolué ce qui est bien supporté par les âges de 3.0 Ga trouvés dans la région. Ensuite, les xénolites et la matrice mafique ont un #Mg trop bas pour être dérivés directement du magma mantellique, soit en moyenne 0,75 comparativement au manteau II pour lequel le #Mg est plus grand que 0,86. Bien qu’on observe des teneurs en Cr et Ni relativement élevé dans les xénolites, ces teneurs reste insuffisantes par comparaison à celles retrouvées dans le manteau. Dans ce sens, les xénolites correspondraient à des cumulats formés en profondeur dans la croûte de l’arc plutonique à partir d’un magma crustale calco-alcalin. Leur minéralogie, laquelle est essentiellement composée d’amphibole calcique et de clinopyroxènes, supporte également cette hypothèse. Sommes toutes, le modèle proposé correspond à un arc magmatique continental, en association avec une zone de subduction dans lequel le magma est injecté dans les failles majeures parallèles à la zone de subduction. Ce type de système étant généralement dynamique, il implique de nombreuses impulsions de magma successives pour construire l’arc magmatique et donc des sources différentes pour le magma ayant formé les xénolites et la matrice. Une première impulsion de magma aura permis la formation d’une intrusion litée à la base de la lithosphère. Une seconde impulsion de magma aura échantillonné le cumulat de la première et transporté les xénolites à environ 25 kilomètres à l’intérieur de la croûte terrestre où, grâce aux températures élevées retrouvées dans l’arc, le tout a complètement recristallisé aux conditions du faciès amphibolitique moyen. L’hypothèse d’une source mantellique a donc été écarté pour être remplacé par une source crustale calco-alcalin à l’intérieur d’un arc plutonique. III TABLE DES MATIÈRES Table des matières RÉSUMÉ ......................................................................................................................................... II TABLE DES MATIÈRES .............................................................................................................. IV LISTE DES FIGURES .................................................................................................................... V LISTE DES TABLEAUX .............................................................................................................. VI 1. INTRODUCTION ................................................................................................................... - 1 2. LOCALISATION .................................................................................................................... - 2 3. CONTEXTE GÉNÉRAL ........................................................................................................ - 3 3.1 Géologie régionale............................................................................................................ - 3 3.2 Géologie locale .................................................................................................................. - 4 4. PÉTROLOGIE ET PÉTROGRAPHIE.................................................................................... - 6 4.1. Compositions chimiques des échantillons et de leurs minéraux ...................................... - 6 4.1.1 Analyse de la composition des minéraux à la microsonde électronique ................... - 6 4.1.2 Description des différentes lithologies ......................................................................... 19 4.2 Évolution métamorphique ................................................................................................... 22 4.2.1 Calcul des paléotempératures...................................................................................... 22 4.2.2 Recristallisation lente en profondeur dans la croûte ................................................... 26 5. PÉTROGÉNÈSE DE LA ROCHE ............................................................................................ 28 5.1 Analyse de la composition totale de la roche (XRF et ICPMS) .......................................... 28 5.1.1 Choix des méthodes et objectifs .................................................................................. 28 5.1.2 Notion de base ............................................................................................................. 29 5.1.3 Protocole de laboratoire .............................................................................................. 30 5.1.4 Tableaux des résultats .................................................................................................. 31 5.1.5 Graphique des éléments majeurs, traces et REE ......................................................... 33 5.2 Type de magma (série magmatique) ................................................................................... 38 5.3 Contamination crustale ........................................................................................................ 40 5.4 Origine du magma ............................................................................................................... 40 6. MODÈLE GÉOLOGIQUE PROPOSÉ ..................................................................................... 42 6.1 Présentation du modèle (arc continental avec zone de subduction) .................................... 42 7. CONCLUSION ......................................................................................................................... 44 8. REMERCIEMENTS ................................................................................................................. 45 IV 9. RÉFÉRENCES .......................................................................................................................... 45 10. BIBLIOGAPHIE ..................................................................................................................... 46 ANNEXE A : Descriptions des différentes lithologies réalisées par le ministère ......................... 47 ANNEXE B : Localisation et descriptions des ronds analysés à la microsonde électronique des échantillons 3010-A, 3010-C1 et 3010-C2 .................................................................................... 51 ANNEXE C : Exemple des feuilles de calculs utilisées pour déterminer les noms des pyroxènes et des amphiboles .............................................................................................................................. 55 LISTE DES FIGURES Figure 1 : Carte de la géologie régionale du secteur de LG-3 ..................................................... - 2 Figure 2 : Localisation du site à l’étude. ..................................................................................... - 3 Figure 3 : Localisation du site à l’étude et anomalies magnétiques. Les couleurs foncées indiquent les anomalies magnétiques positives. .......................................................................... - 4 Figure 4 : Photo de l’affleurement JY-3010 où il est possible d’observer la brèche mafique contenant 50% de xénolites ultramafiques dans une matrice mafique plus foncée. .................... - 5 Figure 5 : Photo du microscope électronique utilisé pour prendre les photos des lames minces (propriété de l’UQAC) ................................................................................................................ - 9 Figure 6 : Diagramme CAFM pour l’échantillon 3010-A (matrice mafique) montrant les zones de stabilité de l’édénite et du diopside. .............................................................................................. 16 Figure 7 : Diagramme ACF d’ESKOLA pour l’échantillon 3010-A(matrice mafique) montrant le triangle de stabilité des minéraux. ................................................................................................. 17 Figure 8 : Diagramme ACF d’ESKOLA pour l’échantillon 3010-C1 (xénolite ultramafique) montrant la zone de stabilité des minéraux. .................................................................................. 17 Figure 9 : Diagramme ACF d’ESKOLA pour la lame 3010-C2 (xénolite ultramafique) ............. 18 Figure 10 : Diagramme MgO-SiO2-CaO (Lherzolite) de l’espace CaO-MgO-SiO2-H2O de la lame 3010-C2 (xénolite ultramafique) .......................................................................................... 18 Figure 11 : Exemple de « out put » du logiciel Hornblende-Plagioclase temparature calculation (Holland et Blundy, 1994). ............................................................................................................ 24 Figure 12 : Graphique de la pression en fonction de la température des résultats de la méthode d’Holland et Blundy (1994)........................................................................................................... 25 Figure 13 : Diagramme de stabilité des phases dans le système CaO-MgO-SiO2-H2O (d’après Bucher et Frey 1994) ..................................................................................................................... 27 Figure 14 : Diagramme de paragenèse des phases pour les roches mafiques en fonction de la pression et de la température (d’après Yardley, 1989). ................................................................. 28 Figure 15 : Graphique IUGS des roches mafiques intrusives d’après Winter (2001), réalisé à partir de la norme CIPW, montrant que l’échantillon 3010-A est un métagabbro à olivine. ........ 32 Figure 16 : Graphique IUGS des roches ultramafiques intrusives d’après Winter (2001), réalisé à partir de la norme CIPW, montrant que l’échantillon 3010-C1 et 3010-C2 tombe dans le champ des websterites à olivine. ............................................................................................................... 33 V Figure 17 : Diagramme TAS (Na2O + K2O vs SiO2) d’Irvine et Baragar (1971) qui démontre que les échantillons se retrouvent tous dans le champ des magmas subalcalins ........................... 33 Figure 18 : Diagramme FeOt/MgO vs SiO2 de Miyashiro (1974) qui démontre que les échantillons se retrouvent tous dans le champ des magmas calco-alcalins ................................... 34 Figure 19 : Diagramme AFM montrant la limite entre le champ calcoalcalin et le champ tholéitique d’après Irvine et Baragar (1971). On remarque que les 3 échantillons à l’étude se retrouvent directement dans le champ calco-alcalin...................................................................... 34 Figure 20 : Diagramme Th-Zr/117-Nb/16 d’après Wood (1980) qui démontre que la matrice se trouve dans le champs des basaltes calco-alcalin à cause d’un ration Hf/Th < 3 .......................... 35 Figure 21 : Diagramme des Terres rares normalisé au manteau primaire. La composition du manteau primaire et tiré de Sun et McDonough (1989). ............................................................... 36 Figure 22 : Spidergramme des échantillons normalisés au manteau primaire. La composition du manteau primaire est tirée de Sun et McDonough (1989). ............................................................ 37 Figure 23 : Modèle montrant un arc magmatique continental en association avec une zone de subduction d’après Winter (2001). ................................................................................................ 42 LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Composition chimique des amphiboles de la lame 3010-A (wt%) Les noms des amphiboles ont été déterminés à l’aide de la feuille de calcul de la classification des amphiboles développé par Jeremy Preston laquelle est basée sur la nomenclature de Leake et al. (2003) et présenté à l’annexe C. ................................................................................................................... 10 Tableau 2 : Composition chimique des amphiboles de la lame 3010-A (Cation). Le calcul a été fait en assumant 23 oxygènes. ....................................................................................................... 10 Tableau 3 : Composition chimique des feldspaths (wt%). ............................................................ 10 Tableau 4 : Composition chimique des feldspaths (cations). Le calcul a été fait en assumant 8 oxygènes. ....................................................................................................................................... 11 Tableau 5 : Composition chimique des titanites (wt%). ................................................................ 11 Tableau 6 : Composition chimique des titanites (cations). Le calcul a été fait en assumant 20 oxygènes. ....................................................................................................................................... 11 Tableau 7 : Composition chimique des pyroxènes (wt%). ............................................................ 11 Tableau 8 : Composition chimique des pyroxènes (cations). Le calcul a été fait en assumant 6 oxygènes. ....................................................................................................................................... 11 Tableau 9 : Pourcentage des différents membres des pyroxènes calculé à partir de la feuille de calcul présenté à l’annexe C (Wo = wollastonite, En = enstatite, Fs = ferrosilite, Ac = acmite). . 11 Tableau 10 : Composition chimique des amphiboles de la lame 3010-C1 (wt%)......................... 12 Tableau 11 : Composition chimique des amphiboles de la lame 3010-C1 (cations) . Le calcul a été fait en assumant 23 oxygènes. Les noms des amphiboles ont été déterminés à l’aide de la feuille de calcul de la classification des amphiboles développées par Jeremy Preston laquelle est basé sur la nomenclature de Leake et al. (2003) et présenté à l’annexe C .................................... 12 Tableau 12 : Composition chimique des pyroxènes de la lame 3010-C1 (wt%)........................... 12 Tableau 13 : Composition chimique des pyroxènes de la lame 3010-C1 (cations). Le calcul a été fait en assumant 6 oxygènes. ......................................................................................................... 12 VI Tableau 14 : Pourcentage des différents membres des pyroxènes calculé à partir de la feuille de calcul présenté à l’annexe C (Wo = wollastonite, En = enstatite, Fs = ferrosilite, Ac = acmite). . 13 Tableau 15 : Composition chimique des chlorites (wt%).............................................................. 13 Tableau 16 : Composition chimique des chlorites (cations). Le calcul a été fait en assumant 28 oxygènes. ....................................................................................................................................... 13 Tableau 17 : Composition chimique des épidotes (wt%). Le pourcentage de Fe2O3 a été recalculé à partir du pourcentage de FeO étant donné que seul le Fe2O3 est présent dans l’épidote. ........................................................................................................................................ 13 Tableau 18 : Composition chimique des épidotes (cations). Le calcul a été fait en assumant 25 oxygènes. ....................................................................................................................................... 13 Tableau 19 : Composition chimique des biotites (wt%)................................................................ 13 Tableau 20 : Composition chimique des biotites (cations). Le calcul a été fait en assumant 22 oxygènes. ....................................................................................................................................... 13 Tableau 21 : Composition chimique des AMPHIBOLES de la lame 3010-C2 (wt%).................. 14 Tableau 22 : Composition chimique des AMPHIBOLES de la lame 3010-C2 (cations). Le calcul a été fait en assumant 23 oxygènes. Les noms des amphiboles ont été déterminés à l’aide de la feuille de calcul de la classification des amphiboles développées par Jeremy Preston laquelle est basé sur la nomenclature de Leake et al. (2003) et présenté à l’annexe C .................................... 14 Tableau 23 : Composition chimique des CARBONATES de la lame 3010-C2 (wt% ou en pourcentage des membres). Le calcul a été fait en assumant 6 oxygènes. ................................... 14 Tableau 24 : Composition chimique des CHLORITES de la lame 3010-C2 (wt%). .................... 15 Tableau 25 : Composition chimique des CHLORITES de la lame 3010-C2 (cations). Le calcul a été fait en assumant 28 oxygènes. ................................................................................................. 15 Tableau 26 : Exemple des données brutes utilisé pour le calcul des paléotempératures. .............. 24 Tableau 27 : Tableau des résultats d’application de la méthode d’Holland et Blundy (1994). ..... 25 Tableau 28 : Analyse roche totale réalisée par l’ICPMS dans le cas des éléments trace et par XRF dans le cas des oxydes majeurs. .................................................................................................... 31 Tableau 29 : Composition chimique du standart EV55 lequel est typique des basaltes archéens tholéitiques. ................................................................................................................................... 31 Tableau 30 : Norme CIPW calculé à partir des d’analyses de roche totale. Le ratio Fe3+/Fe2+ a été établi à 0,1 lord du calcul de la norme CIPW. ......................................................................... 32 Tableau 31 : Tableau des #Mg des différents échantillons et du manteau primaire (Sun et McDonough, 1989) ....................................................................................................................... 40 Tableau 32 : Tableau des teneurs en Cr et Ni des différents échantillons et du manteau primaire (Sun et McDonough 1989). ........................................................................................................... 41 VII 1. INTRODUCTION Dans le cadre de la reconnaissance d’une anomalie magnétique positive située dans le secteur de LG-3, le ministère des Ressources naturelles a mis à jour une brèche mafique contenant plusieurs xénolites ultramafiques. À travers le monde il existe plusieurs échantillons du manteau lesquels sont transporté sur de très longues distances à travers la croûte terrestre pour finalement aboutir près de la surface. La plupart de ces échantillons proviennent de cheminée kimberlitique ou des basaltes alcalins et plus précisément des xénolites qu’ils contiennent, mais certains autres proviennent de magma plus profond s’étant injecté dans les failles majeures de la croûte terrestre et ayant plutôt abouti à la surface grâce à des phénomènes plus complexes d’érosion et de soulèvement. Le but de la présente étude vise à déterminer l’origine du magma et de ses xénolites, et plus précisément, de déterminer si ce magma est d’origine mantellique ou s’il correspond plutôt au magma d’un arc volcanique. L’élaboration d’un modèle géologique s’avérera donc essentielle afin de réaliser cet objectif. Pour ce faire, je propose tout d’abord une étude approfondie en lames minces afin de déterminer les textures et les microstructures présentent ce qui nous informera sur l’évolution métamorphique du magma. Ensuite, une analyse à la microsonde électronique permettra de déterminer la composition des différents minéraux de même qu’une approximation de la température de cristallisation par géothermométrie. Ensuite des analyses de roche totale par fluorescence des Rayon-X dans le cas des éléments majeurs et part ICPMS dans le cas des éléments traces révéleront les teneurs de presque l’ensemble des éléments présent dans les échantillons afin de pouvoir comparer la chimie de ces roches avec celles des xénolites du manteau et des magmas dérivés du manteau. 2. LOCALISATION Le site à l’étude se situe dans le secteur de LG-3, légèrement au sud du réservoir de la centrale LG-3, comme on peut l’observer à la figure 2. On se trouve alors dans la région de la Baie James dans la zone 33G10 du territoire québécois. différentes stations sont présentées à l’annexe A. Figure 1 : Carte de la géologie régionale du secteur de LG-3 -2- Les coordonnées UTM des Figure 2 : Localisation du site à l’étude. 3. CONTEXTE GÉNÉRAL 3.1 Géologie régionale Le site à l’étude se situe dans la partie nord de la sous-province géologique de La Grande, dans le complexe gneissique et tonalitique de Langelier lequel est daté entre 2,8 et 2,9 Ga d’après Isnard et al. (2004). On est donc dans des roches archéennes du faciès amphibolitique supérieur relativement déformé. Peu d’information est disponible sur cette région et c’est d’ailleurs la raison qui a motivé le ministère des Ressources Naturelles à débuter une campagne de cartographie régionale sur ce secteur en 2008. On se retrouve cependant près de la jonction de deux grandes provinces géologiques soit celle de La Grande et de l’Opinaca, bref à proximité de la jonction de deux anciens continents. Cette jonction est marquée par une grande zone de roche tonalitique, trondhjemitique et granodioritique ayant une signature typique d’un arc volcanique calco-alcaline ayant été formé à partir de magmas -3- fractionnés (Goutier et al., 2001). Le site à l’étude se situe également à proximité d’une ceinture métasédimentaire (sous-province de l’Opinaca) comme observable sur la figure 1. Figure 3 : Localisation du site à l’étude et anomalies magnétiques. Les couleurs foncées indiquent les anomalies magnétiques positives. 3.2 Géologie locale . L’affleurement à l’étude, soit la station 3010, de même que les stations 7255 et 6272 qui m’ont servi â terme comparatif dans l’élaboration de la solution, se retrouve dans une lentille d’une unité ultramafique à l’intérieur même du complexe gneissique et tonalitique de Langelier comme observable à la figure 2. Bien que les 3 affleurements montrent quelques différences texturales et minéralogiques, cette unité semble assez continue et régulière et est très bien délimitée par une anomalie magnétique positive observable à la figure 3. Le principal site à l’étude, soit la station 3010, est situé sur le bord du réservoir LG-3 et c’est à cet endroit que l’on peut observer la brèche ultramafique contenant les xénolites. La brèche contient également des enclaves de tonalite très déformé de même que des veines de granite pegmatitiques plus tardives. D’autres xénolites sont également observables à la station 6272 -4- dans une amphibolite ressemblant beaucoup à celle de la station 3010, mais à cet endroit la déformation est plus importante et la qualité de l’affleurement beaucoup moins bonne. Quant à elle, la station 7255 montre une amphibolite très schisteuse en contact avec une pyroxénite très peu altérée. Les descriptions faites par le ministère de ces affleurements se trouvent à l’annexe A. Au total, 6 échantillons furent récoltés et étudiés : 3 échantillons proviennent de la station 3010 soit un de la matrice basaltique (3010-A) et deux des xénolites (3010-C1 et 3010-C2), 1 échantillon en provenance de la station 6272 de la matrice basaltique (6272-A) et 2 derniers échantillons en provenance de la station 7255, dont un dans la matrice amphibologique et un de la pyroxénite. Cependant dans le cadre de cette étude seule les échantillons en provenance de la station 3010 ont été considérés pour l’élaboration du modèle. Figure 4 : Photo de l’affleurement JY-3010 où il est possible d’observer la brèche mafique contenant 50% de xénolites ultramafiques dans une matrice mafique plus foncée. -5- 4. PÉTROLOGIE ET PÉTROGRAPHIE 4.1. Compositions chimiques des échantillons et de leurs minéraux 4.1.1 Analyse de la composition des minéraux à la microsonde électronique 4.1.1.1 Choix de la méthode et objectifs L’analyse à la microsonde électronique, faite à l’Université Laval, a été retenue pour plusieurs motifs. D'abord, cette méthode, de par son aspect quantitatif, permet de détecter plusieurs dizaines d’éléments en une seule mesure, et ce, d’une manière très rapide. Ensuite, la microsonde dispose d’un appareil permettant d’utiliser les électrons rétrodiffusés pour vérifier les variations latérales des numéros atomiques moyens dans l’échantillon et ainsi examiner la zonation compositionnelle à l’intérieur des minéraux. Ce premier traitement permet de juger de l’homogénéité chimique des échantillons et ainsi permet une analyse qualitative qui permettra de mieux déterminer les cibles à analyser. Les buts visés par l’utilisation de cette méthode sont donc de déterminer la composition chimique de l’ensemble des minéraux présent dans les différents échantillons. Ceci permettra d’établir des relations entre les minéraux et de quantifier l’homogénéité de la roche. Voyons maintenant les principes de bases attachés à cette méthode. 4.1.1.2 Notion de base a) Microsonde électronique La microsonde électronique est une méthode d’analyse élémentaire qui analyse la spectrométrie de fluorescence X. La matière est bombardée avec un faisceau d’électrons à haute énergie. Certains de ces électrons vont céder une partie de leur énergie cinétique à l’atome ce qui aura pour effet d’enlever un électron d’une des orbitales de l’atome et ainsi -6- créer un atome dit « excité ». Si l’électron éjecté est proche du cœur de l’atome, un électron périphérique va descendre et par le fait même, va réémettre de l'énergie sous la forme, entre autres, de rayons X ; c'est la fluorescence X. Le spectre des rayons X émis par la matière est caractéristique de la composition de l'échantillon, en analysant ce spectre, on peut en déduire la composition élémentaire, c'est-à-dire les concentrations massiques en éléments. L'analyse du spectre des rayons X peut se faire de deux manières, soit par analyse dispersive en longueur d'onde (WD-XRF, wavelength dispersive X-ray fluorescence spectrometry) ou par analyse dispersive en énergie (ED-XRF, energy dispersive X-ray fluorescence spectrometry). Les principales différences entre les deux méthodes sont que l’EDS est beaucoup moins précis du fait qu’il ne détecte pas les éléments légers, cependant ce dernier est plus rapide. Les appareils WDS offrent la meilleure précision possible et détectent les éléments légers, mais le temps de mesure peut atteindre plusieurs minutes. Les deux méthodes furent utilisées, mais à des étapes différentes. b) Électrons rétrodiffusés Les électrons rétrodiffusés sont des électrons résultant de l'impact d'un faisceau d'électrons dit primaire sur un échantillon. Les électrons primaires entrent en collision avec beaucoup d’énergie avec le noyau des atomes de l’échantillon et réagissent avec eux. Les électrons sont ainsi réémis dans une direction proche de leur direction d'origine avec une très faible perte d'énergie. L’avantage est que les images réalisées avec ces électrons rétrodiffusés bénéficient du fait que ces électrons sont sensibles au numéro atomique des atomes constituant l'échantillon. Les atomes les plus lourds (ceux ayant un nombre important de protons) réémettront plus d'électrons que les atomes plus légers. Les zones formées d'atomes avec un nombre atomique élevé apparaîtront donc plus brillantes que d'autres, c'est le contraste de phase. -7- 4.1.1.3 Protocole de laboratoire 1. Détermination sommaire de la minéralogie des lames polies 3010-A, 3010-C1 et 3010-C2 grâce à l’étude des propriétés optiques des différents minéraux. 2. Détermination des cibles (4-6 par lames) avec 4 à 6 points par cibles. Le but de départ était de couvrir l’ensemble de la minéralogie en présence et de vérifier la variation dans la composition chimique des minéraux. Des assemblages minéralogiques comme hornblendeplagioclase étaient priorisés. L’Annexe B montre les principales caractéristiques de chacune de ces cibles leur localisation dans les lames minces. 3. Prise de photographie des cibles au microscope électronique (Figure 5) 4. Traçage de rond au crayon-feutre à l’endos des lames minces et identification de l’ordre de traitement des anomalies comme on l’observe à l’annexe … . 5. Nettoyage avec alcool pour enlever toutes taches de graisse et poussière pouvant être laissées par le contact avec les doigts. 6. Application d’une mince couverture de carbone pour rendre la surface conductrice, et ce, afin d’éviter qu’il y ait accumulation de charge sur la surface et réflexion du faisceau d’électrons. 7. Analyse aux électrons rétrodiffusé de chacune de cible afin d’évaluer d’une façon qualitative les variations latérales du numéro atomique moyen dans l’échantillon. 8. Analyse à la microsonde avec projecteur EDS afin de valider ou d’infirmer la nature du matériel à analyser. Cette opération nous permet de calibrer le calcul des compositions chimiques utilisé lors de l’analyse au WDS. Par exemple, cette étape permet de discriminer les amphiboles et les pyroxènes. -8- 9. Analyse au WDS de chacun des points dans chacune des cibles. Cette opération peut prendre plusieurs heures tout dépendant du nombre de points sélectionnés, et ce, au rythme de 25 points à l’heure en moyenne. 10. Récolte des résultats et traitements des données. Figure 5 : Photo du microscope électronique utilisé pour prendre les photos des lames minces (propriété de l’UQAC) -9- 4.1.1.4 Résultats d’analyses de la microsonde électronique a) Échantillon 3010-A ID #10 #11 #12 #13 #14 #15 #16 #17 #18 NOM Pyroxène Edenite Edenite Edenite Edenite MG-HB MG-HB Edenite Edenite Point 3010-A 1-2 3010-A 1-3 3010-A 2-1 3010-A 3-2 3010-A 4-2 3010-A 4-4 3010-A 5-1a 3010-A 5-1b 3010-A 6-2 SiO2 52,872 46,996 43,872 44,47 48,662 48,854 51,663 47,675 47,829 TiO2 0,072 0,44 1,118 1,009 0,47 0,53 0,184 0,574 0,561 Al2O3 1,491 8,195 10,837 10,601 7,381 7,412 5,435 8,745 7,77 Cr2O3 0,066 0,101 0,072 0,023 0,299 0,635 0,278 0,164 0,418 MgO 12,926 14,056 12,631 12,787 15,58 15,467 17,65 15,418 15,784 CaO 23,078 12,031 11,936 11,922 12,443 12,401 12,502 12,264 12,342 MnO 0,219 0,189 0,226 0,182 0,211 0,18 0,167 0,169 0,235 FeO 8,414 12,634 13,537 13,998 10,908 10,293 8,633 10,597 10,49 NiO 0,064 0,034 0,088 0,048 0,014 0,078 0,053 0,032 0,07 Na2O 1,172 2,138 2,531 2,426 1,871 1,852 1,397 2,128 1,965 K2O 0 0,344 0,689 0,737 0,284 0,336 0,208 0,516 0,344 H2O 2,08 2,033 2,012 2,009 2,069 2,075 2,062 2,032 2,021 F 0,038 0 0,012 0,046 0,012 0 0,108 0,095 0,095 Cl 0,002 0,012 0 0 0,007 0,018 0 0,007 0,008 Total 102,494 99,203 99,561 100,258 100,211 100,131 100,34 100,416 99,932 Tableau 1 : Composition chimique des amphiboles de la lame 3010-A (wt%) Les noms des amphiboles ont été déterminés à l’aide de la feuille de calcul de la classification des amphiboles développé par Jeremy Preston laquelle est basée sur la nomenclature de Leake et al. (2003) et présenté à l’annexe C. ID #10 #11 #12 #13 #14 #15 #16 #17 #18 Point 3010-A 1-2 3010-A 1-3 3010-A 2-1 3010-A 3-2 3010-A 4-2 3010-A 4-4 3010-A 5-1a 3010-A 5-1b 3010-A 6-2 Si 7,554 6,922 6,52 6,566 7,026 7,043 7,329 6,878 6,934 Ti 0,008 0,049 0,125 0,112 0,051 0,057 0,02 0,062 0,061 Al 0,251 1,423 1,898 1,845 1,256 1,259 0,909 1,487 1,328 Cr 0,007 0,012 0,008 0,003 0,034 0,072 0,031 0,019 0,048 Mg 2,753 3,086 2,798 2,814 3,353 3,324 3,732 3,316 3,411 Ca 3,533 1,899 1,901 1,886 1,925 1,915 1,9 1,896 1,917 Mn 0,027 0,024 0,028 0,023 0,026 0,022 0,02 0,021 0,029 Fe 1,005 1,556 1,682 1,728 1,317 1,241 1,024 1,279 1,272 Ni 0,007 0,004 0,011 0,006 0,002 0,009 0,006 0,004 0,008 Na2 0,325 0,611 0,729 0,694 0,524 0,518 0,384 0,595 0,552 K2 H2O F Cl 0 0 -0,016 0 0,065 0 0 -0,003 0,131 0 -0,005 0 0,139 0 -0,019 0 0,052 0 -0,005 -0,002 0,062 0 0 -0,004 0,038 0 -0,046 0 0,095 0 -0,04 -0,002 0,064 0 -0,04 -0,002 Mg# 0,73 0,66 0,62 0,62 0,72 0,73 0,78 0,72 0,73 Tableau 2 : Composition chimique des amphiboles de la lame 3010-A (Cation). Le calcul a été fait en assumant 23 oxygènes. ID #1 #2 #3 #4 Point 3010-A 1-1 3010-A 2-2 3010-A 3-1a 3010-A 3-1b SiO2 65,108 64,514 63,038 64,154 TiO2 0 0 0,033 0,049 Al2O3 22,066 22,486 23,303 22,707 MgO 0,008 0,01 0,011 0,068 CaO 2,513 2,89 3,848 3,107 Tableau 3 : Composition chimique des feldspaths (wt%). 10 MnO 0,014 0,006 0,017 0 FeO 0,072 0,146 0,002 0,088 SrO 0,065 0,153 0,088 0,118 BaO Na2O 0,022 10,307 0 10,062 0,062 9,399 0,077 9,919 K2O 0,046 0,015 0,038 0,056 Total 100,22 100,28 99,839 100,34 ID #1 #2 #3 #4 Point 3010-A 1-1 3010-A 2-2 3010-A 3-1a 3010-A 3-1b Si Ti 2,861 0 2,838 0 2,791 0,001 2,823 0,002 Al 1,143 1,166 1,216 1,178 Mg 0 0,001 0,001 0,004 Ca Mn 0,118 0,001 0,136 0 0,183 0,001 0,146 0 Fe 0,003 0,005 0 0,003 Sr 0,002 0,004 0,002 0,003 Ba 0 0 0,001 0,001 Na 0,878 0,858 0,807 0,846 K 0,003 0,001 0,002 0,003 An 11,8 13,7 18,5 14,7 Tableau 4 : Composition chimique des feldspaths (cations). Le calcul a été fait en assumant 8 oxygènes. ID Point #1 3010-A 2-3 SiO2 29,715 TiO2 38,46 Al2O3 1,082 La2O3 Ce2O3 Pr2O3 Nd2O3 U2O3 CaO 0,189 0 0 0 0 28,5 FeO Na2O F 0,527 0,022 0,298 Total 98,793 Tableau 5 : Composition chimique des titanites (wt%). Point ID #1 3010-A 2-3 Si Ti 3,942 3,837 Al La Ce Pr Nd 0,169 0,009 0 0 0 U 0 Ca Fe 4,051 0,058 Na 0,006 F -0,125 Tableau 6 : Composition chimique des titanites (cations). Le calcul a été fait en assumant 20 oxygènes. ID Point #1 3010-A 4-1 #2 3010-A 4-3 #3 3010-A 6-1 SiO2 53,902 54,051 54,309 TiO2 Al2O3 Cr2O3 MgO 0,07 1,086 0,345 14,698 0,075 1,016 0,295 14,978 0,061 0,766 0,292 15,274 CaO MnO FeO NiO Na2O K2O Total 23,754 0,224 5,609 0 0,956 0,002 100,65 24,013 0,193 5,045 0,009 0,743 0,001 100,42 24,346 0,204 4,595 0 0,746 0,008 100,6 Tableau 7 : Composition chimique des pyroxènes (wt%). ID #1 #2 #3 Point 3010-A 4-1 3010-A 4-3 3010-A 6-1 Si 1,979 1,983 1,987 Ti 0,002 0,002 0,002 Al Cr Mg 0,047 0,01 0,805 0,044 0,009 0,819 0,033 0,008 0,833 Ca Mn Fe Ni 0,935 0,007 0,172 0 0,944 0,006 0,155 0 0,954 0,006 0,141 0 Na 0,068 0,053 0,053 K 0 0 0 Mg# 0,82 0,84 0,86 Tableau 8 : Composition chimique des pyroxènes (cations). Le calcul a été fait en assumant 6 oxygènes. pyroxène 3010-A 4-1 3010-A 4-3 3010-A 6-1 Wo (Ca) 47,07 47,76 48,04 En (Mg) 40,53 41,46 41,94 Fs (Fe) 8,97 8,11 7,36 Ac (Na) 3,43 2,67 2,66 Tableau 9 : Pourcentage des différents membres des pyroxènes calculé à partir de la feuille de calcul présenté à l’annexe C (Wo = wollastonite, En = enstatite, Fs = ferrosilite, Ac = acmite). 11 b) Xénolites 3010-C1 ID #19 #20 #21 #22 #23 #24 #25 Point 3010-C1 1-2 3010-C1 1-3 3010-C1 2-1 3010-C1 2-2 3010-C1 3-1 3010-C1 4-1 3010-C1 5-2 SiO2 49.504 46.897 46.422 54.525 49.786 52.085 50.738 TiO2 0.587 0.514 0.834 0.133 0.457 0.442 0.438 Al2O3 6.371 7.201 9.840 3.057 6.375 5.312 5.787 Cr2O3 0.392 0.226 0.184 0.164 0.365 0.292 0.394 MgO 17.342 16.880 15.283 19.856 17.331 17.826 17.685 CaO 12.581 12.343 12.223 12.935 12.539 12.583 12.460 MnO FeO NiO Na2O K2O H2O F Cl 0.173 8.237 0.040 1.579 0.393 2.082 0.000 0.006 0.166 8.638 0.014 1.782 0.443 1.932 0.195 0.004 0.158 10.229 0.060 2.186 0.794 1.983 0.178 0.019 0.127 5.768 0.002 0.849 0.132 2.093 0.099 0.000 0.140 8.669 0.047 1.587 0.332 1.994 0.193 0.020 0.113 8.046 0.044 1.407 0.399 2.098 0.060 0.000 0.149 8.601 0.027 1.455 0.350 2.104 0.000 0.006 Total 99.287 97.235 100.393 99.740 99.835 100.707 100.194 Tableau 10 : Composition chimique des amphiboles de la lame 3010-C1 (wt%). Point ID NOM Si #19 MG-HB 3010-C1 1-2 7.125 #20 Edenite 3010-C1 1-3 6.944 #21 Edenite 3010-C1 2-1 6.717 #22 Actinolite 3010-C1 2-2 7.640 #23 MG-HB 3010-C1 3-1 7.139 #24 MG-HB 3010-C1 4-1 7.345 #25 MG-HB 3010-C1 5-2 7.225 Ti 0.063 0.057 0.091 0.014 0.049 0.047 0.047 Al 1.081 1.257 1.678 0.505 1.077 0.883 0.971 Cr 0.045 0.026 0.021 0.018 0.041 0.033 0.044 Mg 3.721 3.726 3.297 4.148 3.705 3.747 3.754 Ca 1.940 1.958 1.895 1.942 1.927 1.901 1.901 Mn 0.021 0.021 0.019 0.015 0.017 0.013 0.018 Fe 0.992 1.070 1.238 0.676 1.040 0.949 1.024 Ni 0.005 0.002 0.007 0.000 0.005 0.005 0.003 Na 0.441 0.512 0.613 0.231 0.441 0.385 0.402 K 0.072 0.084 0.147 0.024 0.061 0.072 0.064 H2O 0.000 0.000 0.000 0.000 0.000 0.000 0.000 F 0.000 -0.082 -0.075 -0.042 -0.081 -0.025 0.000 Cl -0.001 -0.001 -0.004 0.000 -0.005 0.000 -0.001 Mg# 0,79 0,78 0,73 0,86 0,78 0,79 0,79 Tableau 11 : Composition chimique des amphiboles de la lame 3010-C1 (cations) . Le calcul a été fait en assumant 23 oxygènes. Les noms des amphiboles ont été déterminés à l’aide de la feuille de calcul de la classification des amphiboles développées par Jeremy Preston laquelle est basé sur la nomenclature de Leake et al. (2003) et présenté à l’annexe C ID #4 #5 #6 #7 #8 Point 3010-C1 1-1 3010-C1 2-3 3010-C1 3-5 3010-C1 4-2 3010-C1 5-3 SiO2 54.166 54.218 53.912 54.650 54.586 TiO2 Al2O3 Cr2O3 0.070 0.707 0.135 0.066 0.936 0.393 0.118 1.229 0.316 0.017 0.628 0.215 0.000 0.663 0.175 MgO 15.845 15.435 15.389 15.746 15.567 CaO 24.440 23.929 24.001 24.497 24.153 MnO 0.160 0.155 0.142 0.149 0.160 FeO 4.104 4.612 4.345 4.263 4.692 NiO 0.050 0.029 0.017 0.045 0.000 Na2O 0.446 0.829 0.825 0.540 0.752 K2O 0.000 0.000 0.006 0.000 0.000 Total 100.123 100.602 100.300 100.750 100.748 Tableau 12 : Composition chimique des pyroxènes de la lame 3010-C1 (wt%). ID #4 #5 #6 #7 #8 Point 3010-C1 1-1 3010-C1 2-3 3010-C1 3-5 3010-C1 4-2 3010-C1 5-3 Si 1.985 1.982 1.975 1.991 1.992 Ti 0.002 0.002 0.003 0.000 0.000 Al 0.031 0.040 0.053 0.027 0.029 Cr 0.004 0.011 0.009 0.006 0.005 Mg 0.866 0.841 0.840 0.855 0.847 Ca 0.960 0.937 0.942 0.956 0.944 Mn 0.005 0.005 0.004 0.005 0.005 Fe 0.126 0.141 0.133 0.130 0.143 Ni 0.001 0.001 0.000 0.001 0.000 Tableau 13 : Composition chimique des pyroxènes de la lame 3010-C1 (cations). Le calcul a été fait en assumant 6 oxygènes. 12 Na 0.032 0.059 0.059 0.038 0.053 K 0.000 0.000 0.000 0.000 0.000 Mg# 0,87 0,86 0,86 0,87 0,86 Point 3010-C1 1-1 3010-C1 2-3 3010-C1 3-5 3010-C1 4-2 3010-C1 5-3 Wo (Ca) En (Mg) Fs (Fe) 48,28 45,56 6,56 47,28 42,44 7,32 47,63 42,49 6,92 48,2 43,11 6,76 47,41 42,52 7,4 Ac (Na) 1,59 2,96 2,96 1,92 2,67 Tableau 14 : Pourcentage des différents membres des pyroxènes calculé à partir de la feuille de calcul présenté à l’annexe C (Wo = wollastonite, En = enstatite, Fs = ferrosilite, Ac = acmite). ID #8 #9 Point 3010-C1 1-4 3010-C1 3-3 SiO2 TiO2 Al2O3 Cr2O3 MgO CaO MnO FeO NiO ZnO Na2O K2O H2O Total 29.564 0.037 17.319 0.403 23.223 0.096 0.174 15.166 0.089 0.000 0.271 0.388 11.858 98.588 29.460 0.005 17.760 1.147 23.109 0.115 0.203 15.178 0.127 0.123 0.074 0.029 11.943 99.273 Tableau 15 : Composition chimique des chlorites (wt%). ID #8 #9 Point 3010-C1 1-4 3010-C1 3-3 Si Ti Al Cr Mg Ca Mn Fe Ni Zn Na K H2O 5.981 0.006 4.129 0.065 7.003 0.021 0.030 2.566 0.015 0.000 0.106 0.100 3.726 5.917 0.001 4.204 0.182 6.919 0.025 0.035 2.549 0.020 0.018 0.029 0.007 3.705 Tableau 16 : Composition chimique des chlorites (cations). Le calcul a été fait en assumant 28 oxygènes. ID Point SiO2 TiO2 Al2O3 MgO CaO MnO Fe2O3 Na2O K2O H2O Total #1 3010-C1 3-2 37.387 0.057 22.267 0.000 23.262 0.053 14,66 0.037 0.000 1.802 99,525 #2 3010-C1 3-4 36.373 0.020 20.860 3.414 23.123 0.014 8,913 0.016 0.000 1.754 94,487 Tableau 17 : Composition chimique des épidotes (wt%). Le pourcentage de Fe2O3 a été recalculé à partir du pourcentage de FeO étant donné que seul le Fe2O3 est présent dans l’épidote. ID Point Si Ti Al #1 3010-C1 3-2 6.220 0.007 4.366 #2 3010-C1 3-4 6.218 0.003 4.203 Mg Ca Mn Fe Na K H2O 0.000 4.147 0.007 1.835 0.012 0.000 7.139 0.870 4.235 0.002 1.146 0.005 0.000 0.007 Tableau 18 : Composition chimique des épidotes (cations). Le calcul a été fait en assumant 25 oxygènes. ID Point SiO2 TiO2 Al2O3 Cr2O3 MgO CaO MnO FeO NiO Na2O #1 3010-C1 5-1 39.865 2.066 14.580 0.355 18.148 0.015 0.108 11.149 0.061 0.333 K2O 8.094 H2O F Cl Total 4.045 0.151 0.006 98.976 Tableau 19 : Composition chimique des biotites (wt%). ID #1 Point 3010-C1 5-1 Si Ti Al Cr Mg Ca 5.806 0.226 2.503 0.041 3.940 0.002 Mn 0.013 Fe Ni Na K H2O F Cl 1.358 0.007 0.094 1.504 0 000 -0.063 -0.001 Tableau 20 : Composition chimique des biotites (cations). Le calcul a été fait en assumant 22 oxygènes. 13 c) Xénolites 3010-C2 ID #1 #2 #3 #4 #5 #6 #7 #8 #9 #32 Point 3010-C2 1-1 3010-C2 1-2 3010-C2 2-1 3010-C2 2-2 3010-C2 3-1 3010-C2 4-2 3010-C2 5-1 3010-C2 6-1 3010-C2 6-3 3010-C2 1-2b SiO2 58.667 57.837 58.702 58.073 58.983 58.152 58.673 58.836 57.624 58.575 TiO2 0.043 0.014 0.005 0.060 0.011 0.000 0.012 0.059 0.033 0.034 Al2O3 0.288 0.454 0.322 0.334 0.435 0.356 0.392 0.425 0.338 0.618 Cr2O3 0.095 0.207 0.020 0.030 0.000 0.000 0.041 0.000 0.044 0.061 MgO 23.271 22.956 23.153 23.365 23.753 24.090 23.838 23.707 23.641 22.860 CaO 13.127 13.123 13.127 13.185 12.879 12.971 12.869 12.976 13.271 13.221 MnO 0.208 0.177 0.192 0.161 0.168 0.220 0.188 0.210 0.207 0.168 FeO 2.840 2.524 2.874 2.818 2.536 2.322 2.539 2.160 2.508 2.867 NiO 0.000 0.000 0.015 0.056 0.022 0.031 0.014 0.054 0.000 0.035 Na2O 0.247 0.295 0.276 0.244 0.310 0.301 0.286 0.294 0.215 0.281 K2O 0.012 0.026 0.014 0.022 0.016 0.008 0.028 0.034 0.026 0.023 H2O 2.179 2.182 2.182 2.160 2.181 2.198 2.174 2.180 2.186 2.120 F 0.063 0.000 0.050 0.075 0.088 0.013 0.088 0.076 0.000 0.188 Cl 0.008 0.012 0.010 0.008 0.002 0.008 0.004 0.006 0.011 0.000 Total 101.048 99.807 100.942 100.591 101.384 100.670 101.146 101.017 100.104 101.051 Tableau 21 : Composition chimique des AMPHIBOLES de la lame 3010-C2 (wt%). ID #1 #2 #3 #4 #5 #6 #7 #8 #9 #32 Nom Point Trémolite 3010-C2 1-1 Trémolite 3010-C2 1-2 Trémolite 3010-C2 2-1 Trémolite 3010-C2 2-2 Trémolite 3010-C2 3-1 Trémolite 3010-C2 4-2 Trémolite 3010-C2 5-1 Trémolite 3010-C2 6-1 Trémolite 3010-C2 6-3 Trémolite 3010-C2 1-2b Si 7.957 7.938 7.968 7.922 7.954 7.905 7.937 7.956 7.893 7.950 Ti 0.004 0.001 0.001 0.006 0.001 0.000 0.001 0.006 0.003 0.004 Al 0.046 0.074 0.051 0.054 0.069 0.057 0.063 0.068 0.055 0.099 Cr 0.010 0.022 0.002 0.003 0.000 0.000 0.004 0.000 0.005 0.007 Mg 4.705 4.697 4.685 4.751 4.775 4.882 4.807 4.779 4.828 4.625 Ca 1.908 1.930 1.909 1.927 1.861 1.889 1.865 1.880 1.948 1.923 Mn 0.024 0.021 0.022 0.019 0.019 0.025 0.022 0.024 0.024 0.019 Fe 0.322 0.290 0.326 0.321 0.286 0.264 0.287 0.244 0.287 0.325 Ni 0.000 0.000 0.002 0.006 0.002 0.003 0.002 0.006 0.000 0.004 Na 0.065 0.079 0.073 0.065 0.081 0.079 0.075 0.077 0.057 0.074 K 0.002 0.005 0.002 0.004 0.003 0.001 0.005 0.006 0.005 0.004 H2O 0.000 0.000 0.000 0.000 0.000 0.000 0.000 0.000 0.000 0.000 F -0.026 0.000 -0.021 -0.032 -0.037 -0.005 -0.037 -0.032 0.000 -0.079 Cl Mg# -0.002 0,94 -0.003 0,94 -0.002 0,93 -0.002 0,94 -0.001 0,94 -0.002 0,95 -0.001 0,94 -0.001 0,95 -0.002 0,94 0.000 0,93 Tableau 22 : Composition chimique des AMPHIBOLES de la lame 3010-C2 (cations). Le calcul a été fait en assumant 23 oxygènes. Les noms des amphiboles ont été déterminés à l’aide de la feuille de calcul de la classification des amphiboles développées par Jeremy Preston laquelle est basé sur la nomenclature de Leake et al. (2003) et présenté à l’annexe C ID Nom Point Mg(CO3) Ca(CO3) Mn(CO3) Fe(CO3) Cu(CO3) Zn(CO3) Total 3.715 94.138 0.059 0.374 0.000 0.020 98.306 #1 Calcite 3010-C2-3-2 7.811 89.243 0.083 0.278 0.038 0.159 97.612 #2 Calcite 3010-C2 4-3 Mg 0.089 0.187 Ca 1.903 1.803 Mn Fe Cu 0.001 0.007 0.000 0.001 0.005 0.001 Tableau 23 : Composition chimique des CARBONATES de la lame 3010-C2 (wt% ou en pourcentage des membres). Le calcul a été fait en assumant 6 oxygènes. 14 Zn 0.000 0.003 ID Point #1 3010-C2 1-3 #2 3010-C2 2-3 #3 3010-C2 3-3 #4 3010-C2 4-1 #5 3010-C2 5-2 #6 3010-C2 6-2a #7 3010-C2 6-2b SiO2 30.563 32.538 32.560 32.915 33.805 33.607 34.048 TiO2 0.062 0.020 0.037 0.051 0.057 0.083 0.050 Al2O3 16.017 15.989 15.734 15.015 14.871 15.801 15.327 Cr2O3 0.959 0.426 0.171 0.166 0.109 0.233 0.175 MgO 24.718 26.239 33.063 33.538 33.560 25.776 31.017 CaO 0.051 0.012 0.006 0.000 0.006 0.111 0.025 MnO 0.242 0.175 0.089 0.093 0.049 0.205 0.099 FeO 12.905 11.412 6.201 6.190 4.823 10.581 6.567 NiO 1.211 0.527 0.078 0.068 0.032 1.313 0.111 ZnO 0.065 0.091 0.000 0.157 0.000 0.136 0.000 Na2O 0.017 0.036 0.013 0.023 0.029 0.055 0.041 K2O 0.475 1.268 0.100 0.191 0.637 1.780 1.450 H2O 11.986 12.339 12.669 12.697 12.738 12.461 12.711 Tableau 24 : Composition chimique des CHLORITES de la lame 3010-C2 (wt%). ID #1 #2 #3 #4 #5 #6 #7 Point 3010-C2 1-3 3010-C2 2-3 3010-C2 3-3 3010-C2 4-1 3010-C2 5-2 3010-C2 6-2a 3010-C2 6-2b Si 6.116 6.325 6.165 6.218 6.366 6.469 6.425 Ti 0.009 0.003 0.005 0.007 0.008 0.012 0.007 Al 3.778 3.663 3.511 3.343 3.301 3.585 3.409 Cr 0.152 0.065 0.026 0.025 0.016 0.035 0.026 Mg 7.374 7.604 9.332 9.445 9.421 7.397 8.726 Ca 0.011 0.002 0.001 0.000 0.001 0.023 0.005 Mn 0.041 0.029 0.014 0.015 0.008 0.033 0.016 Fe 2.160 1.855 0.982 0.978 0.760 1.703 1.036 Ni 0.195 0.082 0.012 0.010 0.005 0.203 0.017 Zn 0.010 0.013 0.000 0.022 0.000 0.019 0.000 Tableau 25 : Composition chimique des CHLORITES de la lame 3010-C2 (cations). Le calcul a été fait en assumant 28 oxygènes. 15 Na 0.007 0.014 0.005 0.008 0.011 0.021 0.015 K 0.121 0.315 0.024 0.046 0.153 0.437 0.349 H2O 4.697 4.751 4.775 4.775 4.807 4.779 4.779 Total 99.271 101.072 100.721 101.104 100.716 102.142 101.621 4.1.1.5 Diagramme montrant les champs de stabilité des minéraux Figure 6 : Diagramme CAFM pour l’échantillon 3010-A (matrice mafique) montrant les zones de stabilité de l’édénite et du diopside. 16 Figure 7 : Diagramme ACF d’ESKOLA pour l’échantillon 3010-A(matrice mafique) montrant le triangle de stabilité des minéraux. Figure 8 : Diagramme ACF d’ESKOLA pour l’échantillon 3010-C1 (xénolite ultramafique) montrant la zone de stabilité des minéraux. 17 Figure 9 : Diagramme ACF d’ESKOLA pour la lame 3010-C2 (xénolite ultramafique) Figure 10 : Diagramme MgO-SiO2-CaO (Lherzolite) de l’espace CaO-MgO-SiO2-H2O de la lame 3010-C2 (xénolite ultramafique) 18 4.1.2 Description des différentes lithologies 4.1.2.1 Matrice mafique (3010-A) La matrice mafique de la roche est majoritairement composée d’amphibole soit 85% en moyenne. Ces amphiboles sont toutes de la famille de la hornblende soit de l’édénite et de la magnésio-hornblende nommés selon la nomenclature de Leake et al. (2003). On retrouve également 5% de diopside, 10 % de plagioclase et comme minéraux accessoires de la titanite et une altération orangée de la famille de l’épidote. Cette roche est non magnétique et la déformation est très faible. Ceci est donc une méta-mafite à hornblende, à diopside et à plagioclase (An12-An18). La texture principale est décussée et en effet les amphiboles sont régulièrement parfaitement recristallisées (bordure régulière) et montrent peu d’alignement préférentiel. La taille des grains est très uniforme et il n’y a pas vraiment de zonation. On observe donc une roche très homogène comme le suggère la composition des différents minéraux obtenue par analyse à la microsonde électronique lesquels sont présentés dans les tableaux 1 à 9. Le diagramme ACF d’ESKOLA de la matrice mafique présentée à la figure 7, montrant les zones de stabilité des amphiboles, des pyroxènes et des plagioclases, permet également de juger de cette homogénéité. On retrouve également une amphibole zonée (3010-A-5-1a et 3010-A-5-1b), qui par analyse nous a révélé un cœur davantage magnésien (Mg# de 0,78 au cœur versus 0,72 à la bordure). Finalement, le plus gros cristal de plagioclase a été analysé à la microsonde électronique et ce dernier a montré un cœur plus calcique (An18 au cœur versus An14 à la bordure). En résumé, cette roche serait un métagabbro à hornblende, plagioclase et diopside, du fait des nombreuses évidences d’une recristallisation lente et en profondeur (taille 19 uniforme des grains et manques de zonation et d’orientation préférentielle, homogénéité de la composition des minéraux) qui suggèrent une roche davantage intrusive qu’extrusive. 6.1.2 Xénolites 6.1.2.1 3010-C1 Le xénolite 3010-C1 est composé principalement d’amphibole (35%), de diopside (40%), et de chlorite (25%). On retrouve également dans des proportions plus faibles de la biotite, de l’épidote et des minéraux opaques. Les amphiboles sont essentiellement de la famille de la hornblende, bien qu’on retrouve également de l’actinote, une amphibole de plus basse température probablement rétrograde par comparaison à la hornblende qui est prograde. Les noms de ces amphiboles ont été déterminés d’après la nomenclature de Leake et al. (2003) et les résultats des analyses à la microsonde électronique pour cet échantillon sont présentés dans les tableaux 10 à 20. Cette roche est non magnétique. C’est une clinopyroxénite à diopside, hornblende et chlorite. La texture principale de la roche est décussée. En effet, on observe des porphyroblastes d’amphiboles calciques dans une bouillie de cristaux de diopside très altéré. On n’observe pas d’alignement préférentiel des minéraux, mais on remarque plutôt quelques évidences de recristallisation comme les côtés droits et réguliers des amphiboles et des pyroxènes et la taille généralement uniforme des grains. Le diagramme ACF d’ESKOLA pour l’échantillon 3010-C1 présenté à la figure 8 montre le triangle de coexistence des diopsides, des hornblendes et des chlorites. Il est possible d’y remarquer une certaine homogénéité dans la composition des minéraux. Les hornblendes montrent la plus grande variation compositionnelle et forment un petit champ sur le 20 diagramme ACF d’ESKOLA, lequel se trouve sur les lignes d’attache entre les diopsides et la chlorite. Bref, cette roche est clairement une roche intrusive complètement recristallisée ce qui est suggéré par les côtés droits et réguliers des diopsides et des hornblendes, de même que par la taille régulière des grains de diopside. L’homogénéité de la composition des minéraux apporte en plus l’hypothèse d’une recristallisation lente en profondeur. 6.1.2.2 3010-C2 Le xénolite 3010-C2 est principalement composé d’amphibole dans des proportions de 78% en moyenne. Cette amphibole calcique est exclusivement de la trémolite d’après la nomenclature de Leake et al. (2003). On retrouve également comme matériel interstitiel des chlorites (8%), des carbonates (10%), et des minéraux opaques, magnétite, pyrite et chalcopyrite (4%) ce qui a été identifié grâce à la microsonde. Cette roche est magnétique et montre une très faible foliation. ultramafique (>90% minéraux mafiques) qui montre la C’est une roche composition d’une clinopyroxénite à trémolite et chlorite. La texture principale de cette roche est décussée et en effet les amphiboles ont une taille assez uniforme et montrent régulièrement des côtés droits et réguliers signe d’une importante recristallisation. La forme cubique de la pyrite suggère également cette recristallisation. Les résultats de l’analyse à la microsonde sur cet échantillon sont présentés dans les tableaux 21 à 25 et il en ressort essentiellement une très grande homogénéité dans la composition chimique de minéraux. On peut également juger de l’homogénéité des minéraux sur le digramme d’ESKOLA présenté à la figure 9 et sur le digramme du système CaO-MgO-SiO2 présenté à la figure 10, ce qui peut indiquer une 21 recristallisation lente et en profondeur. Le manque de structure concorde également avec cette recristallisation presque complète bien qu’il est possible d’observer un certain alignement des amphiboles dans les zones à plus forte teneur en carbonate. Les carbonates seraient donc plus tardifs ce qui pourrait expliquer qu’il est possible de distinguer deux zones distinctes, une zone à trémolite-chlorite et une zone à trémolitechlorite-calcite. Il est également important de noter que cette roche est enrichie en FeO et MgO et appauvrie en Al2O3 et CaO en comparaison de l’échantillon 3010-C1. Bref, l’échantillon 3010-C2 est une roche ultramafique qui a subi une recristallisation lente et en profondeur dans la croûte et est donc clairement une roche intrusive. 4.2 Évolution métamorphique 4.2.1 Calcul des paléotempératures 4.2.1.1. Géothermomètre Plagioclase-Hornblende Le calcul des paléotempératures a été réalisé grâce au logiciel « Hb-Pl temperature calculation » développé par Holland et Blundy (1994). Ce logiciel permet, à partir de l’analyse chimique d’une hornblende, de calculer les fractions moléculaires d’édénite, de trémolite et de richterite présent dans l’amphibole. Il faut savoir que ces amphiboles forment des solutions solides avec plusieurs autres membres de la famille des amphiboles, dont la hornblende. Le logiciel calcul ensuite à quelle température cette fraction moléculaire d’ed, tr, et ri sont en équilibre avec la composition chimique du plagioclase présent dans la roche et plus précisément avec leur rapport Ab/(Ab+Na). Ce calcul est fait par incréments de 5 kbar et c’est finalement l’intersection de la courbe de la 22 pression en fonction de la température de Pl/ed-tr et de Pl/ed-ri qui donne la pression et température d’équilibre de la roche comme observable à la figure 12. Ce calcul a été réalisé sur la matrice mafique (échantillon 3010-A) étant donné que c’était le seul échantillon à contenir un certain pourcentage de plagioclases en contact direct avec une hornblende. Il faut savoir que pour que ce calcul soit valide, la hornblende et le plagioclase doivent être directement en contact un et l’autre. Au total trois secteurs ont donc été retenus soit le secteur A-1 contenant l’amphibole A-1,3 avec le plagioclase A-1,1 et les secteurs A-3a et A-3b contenant respectivement l’amphibole A3,2 avec les plagioclases A-3,1a et A-3,1b. Les compositions chimiques de ces minéraux sont présentées aux tableaux 1 et 3. Les données utilisées pour ce calcul proviennent donc de l’analyse à la microsonde électronique. En fait, une seule modification a été apportée aux données brutes de cette analyse, soit le rapport Na/(Na + Ca). Un exemple des données brutes utilisé par le logiciel est présenté au tableau 26 et les résultats obtenus après les calculs sont présentés au tableau 27. 4.2.1.2 Protocole de laboratoire 1. Localisation des secteurs analysés à la microsonde électronique où une hornblende est en contact direct avec un plagioclase. 2. Calcul du rapport Ab/Ab+Na de chacun des plagioclases. 3. Création d’un fichier texte ayant le format approprié comme présenté au tableau. 4. Lancer l’application en appuyant sur le bouton « run » comme observable à la figure 11, qui montre un exemple de « out put » de ce logiciel. 5. Calcul des pressions et températures par le logiciel selon les équations de Holland et Blundy (1994) 23 6. Construction de graphique des courbes de pression en fonction de la température pour Pl/ed-tr et Pl/ed-ri de chacun des secteurs analysés comme observables à la figure 12. DONNÉES BRUTES POUR LE CALCUL DU GÉOTHERMOMÈTRE Hb-Pl SiO2 TiO2 Al2O3 Cr2O3 Fe2O3 FeO MnO MgO CaO Na2O K2O (Na/(Na+Ca)) Plagioclase A-1,1 amph A-1,3 47.00 0.44 8.20 0.10 0.00 12.63 0.19 14.06 12.03 2.14 0.34 0.88 Plagioclase A-3,1a amph A-3,2 44.47 1.09 10.60 0.02 0.00 14.00 0.18 12.79 11.92 2.43 0.74 0.82 Plagioclase A-3,1b amph A-3,2 44.47 1.09 10.60 0.02 0.00 14.00 0.18 12.79 11.92 2.43 0.74 0.85 Tableau 26 : Exemple des données brutes utilisé pour le calcul des paléotempératures. Figure 11 : Exemple de « out put » du logiciel Hornblende-Plagioclase temparature calculation (Holland et Blundy, 1994). 24 4.2.1.3 Résultats d’application de la méthode de Holland et Blundy (1994) Secteur A-1 (amphibole A-1,3 avec plagioclase A-1,1) Secteur A-3a (amphibole A-3,2 avec plagioclase A-3,1a) Secteur A-3b (amphibole A-3,2 avec plagioclase A-3,1b) Secteur A-3 (moyenne) Moyenne totale Pression (kbar) 0 5 10 15 T (ed-tr) (en ˚C) T (ed-ri) (en ˚C) T (ed-tr) (en ˚C) T (ed-ri) (en ˚C) T (ed-tr) (en ˚C) T (ed-ri) (en ˚C) T (ed-tr) (en ˚C) T (ed-ri) (en ˚C) T (ed-tr) (en ˚C) T (ed-ri) (en ˚C) 685 594 744 659 737 644 740,5 651,5 712,75 622,75 650 613 711 682 704 666 707,5 674 678,75 643,5 615 633 678 705 671 689 674,5 697 644,75 665 581 652 644 728 638 712 641 720 611 686 Tableau 27 : Tableau des résultats d’application de la méthode d’Holland et Blundy (1994). 800,00 Secteur A-3 (moy) 750,00 665 50˚C ; 8 1 kbar Température (˚C) 700,00 Moyenne 650,00 amph A-3 T (ed-tr) 600,00 amph A-3 T (ed-ri) amph A moy T (ed-tr) Secteur A-1 amph A moy T (ed-ri) 550,00 amph A-1 T (ed-tr) amph A-1 T (ed-ri) 500,00 0 Kbar 5 Kbar 10 Kbar 15 Kbar Pression (kbar) Figure 12 : Graphique de la pression en fonction de la température des résultats de la méthode d’Holland et Blundy (1994). 25 Les résultats de l’application de la méthode de Holland et Blundy (1994) réalisés sur la matrice mafique indiquent donc que les différentes fractions moléculaires d’ed, tr, et ri serait en équilibre avec la composition du plagioclase à une température moyenne de 665± 50˚C et une pression moyenne de 8 ± 1 kbar. Il est également possible d’observer à la figure 12 que les résultats de cette méthode pour le paramètre de la pression sont très constants. Cependant, il n’est pas de même pour le paramètre de la température qui varie plutôt d’environ 625˚C pour le secteur A-1 à 680˚C pour la moyenne du secteur A-3. Ce type de pression et température correspond aux pressions retrouvées au faciès amphibolitique moyen. 4.2.2 Recristallisation lente en profondeur dans la croûte Le grade de métamorphique de l’affleurement 3010 se situe au faciès de l’amphibolite moyen, se qui correspond à des températures de l’ordre de 600 à 700 ˚C. En effet, plusieurs évidences permettent d’émettre ce raisonnement. Premièrement, le géothermomètre Hb-Pl indique des températures moyennes de 665 ˚C avec un maximum de température à presque 700 °C comme observable à la figure 12. Ensuite la présence simultanée de diopside et d’amphibole (hornblende dans les lames 3010-A et 3010-C1) peut également suggérer cette hypothèse. Les diopsides sont d’ailleurs très altérés dans la lame 3010-A, donc instables, ce qui porte à croire qu’ils étaient dans la zone limite de cette phase. La figure 14, montrant les zones de stabilité des phases pour les roches mafiques, indique que la zone à diopside et hornblende correspond à ce faciès tout comme la figure 13, montrant les zones de stabilité des phases pour le système CaOMgO-SiO2-H2O, permet d’émettre la même conclusion pour la zone à trémolite et chlorite. On observe également sur la figure 13 que la chlorite se trouve encore dans son champ de stabilité juste avant l’apparition du spinelle. D'ailleurs, le manque de structure 26 et de zonation de même que la taille uniforme des grains dans la roche et la forme cubique de la pyrite suggèrent également cette recristallisation presque complète et une rééquilibration de la microstructure de la roche. La pression de cristallisation ayant subi l’affleurement 3010 est de l’ordre de 8 kbar comme montré sur la grille pétrogénétique du système CaO-MgO-SiO2-H2O présenté à la figure 13. Cette pression a été confirmée par le géothermomètre Hb-Pl comme on peut l’observer à la figure 12, et les résultats obtenus par cette méthode sont constants pour ce paramètre. Il serait donc tout à fait probable que ces échantillons aillent recristalliser au cœur d’un arc continental, selon le modèle qui est proposé, à une profondeur d’environ 25 km. Figure 13 : Diagramme de stabilité des phases dans le système CaO-MgO-SiO2-H2O (d’après Bucher et Frey 1994) 27 Figure 14 : Diagramme de paragenèse des phases pour les roches mafiques en fonction de la pression et de la température (d’après Yardley, 1989). 5. PÉTROGÉNÈSE DE LA ROCHE 5.1 Analyse de la composition totale de la roche (XRF et ICPMS) 5.1.1 Choix des méthodes et objectifs Deux méthodes d’analyse furent retenues afin de connaître la composition totale des échantillons. D'abord, les éléments majeurs furent analysés grâce à la fluorescence des rayons X (XRF) et ensuite les éléments trace furent analysés par ICPMS (Inductively Coupled Plasma-Mass Spectrometry). Le choix de ces méthodes a été facile du fait que 28 l’ICPMS est, à l’heure actuelle, l’appareil étant capable de nous fournir avec le plus de précision la teneur des différents éléments traces (ppm) présents dans la roche et le XRF, de déterminer la composition des principaux oxydes, sa précision étant supérieure à l’ICPMS pour les oxydes majeurs. La teneur en élément trace permettra par exemple la création de diagrammes normalisés sur le manteau primaire, lesquels serviront à l’interprétation de la pétrogenèse de la roche. Voyons maintenant les notions de base attachés à ces méthodes. 5.1.2 Notion de base a) ICPMS ICPMS, ou Inductively Coupled Plasma-Mass Spectrometry, est une méthode relativement nouvelle qui permet de déterminer les teneurs en éléments trace d’une roche mise en solution. En fait, cette méthode d’analyse permet d’identifier les atomes par leur spectre de masse et elle est particulièrement utile pour des concentrations très faibles (de 1 à 10 ppm). De plus, tous les éléments excepté l’indium possèdent au moins un isotope ayant une masse unique ce qui facilite grandement l’analyse des résultats. Son mode d’opération est relativement simple. D'abord, l’échantillon est transféré en solution par une digestion à l’acide. Ensuite cette solution est placée d’en un flux d’argon qui passe à travers un réacteur qui chauffe par induction de chaleur l’échantillon au alentour de 10000˚C. À cette température, le matériel se transforme en plasma ce qui génère une grande quantité d’atomes ionisés et excités que l’ICPMS va détecter et analyser. Finalement, l’information recueillie en à peine quelques minutes nous fournis, avec des limites de détection plus petite que 1 ppm pour la majeure partie des éléments, 29 les teneurs de presque l’ensemble des éléments présents sur le tableau périodique (masse 6 à masse 250 exceptée les gaz nobles et le carbone). b) Spectrométrie des rayons X La spectrométrie de fluorescence X (ou en anglais XRF pour X-ray fluorescence) est une méthode d'analyse chimique élémentaire utilisant une propriété physique de la matière, la fluorescence des rayons X. Essentiellement, cette méthode utilise le même principe que la microsonde électronique sauf que dans ce cas on bombarde de la matière avec des rayons X au lieu qu’avec des électrons à très haute énergie. Suite à ce bombardement, la matière réémet de l'énergie sous la forme, entre autres, de rayons X ; c'est la fluorescence X. Pour l’analyse des oxydes majeurs, la fluorescence X fut traitée par analyse dispersive en longueur d'onde (WDS) et non par analyse dispersive en énergie (EDS), et ce, parce que les appareils WDS offrent la meilleure précision et détectent également les éléments légers. 5.1.3 Protocole de laboratoire 1. Broyage des échantillons en poudre. 2. Envoie des poudres des échantillons de composition inconnus avec les poudres des standards de composition connue au laboratoire d’analyse. Les standards permettent de vérifier la qualité des résultats obtenus. 3. Attente des résultats. 4. Vérification de la qualité des résultats par référence aux standards 5. Interprétation des résultats par la création de diagramme des éléments majeurs, traces et REE. 30 5.1.4 Tableaux des résultats Unité Limite de détection 09-Jy-3010A 09-Jy-3010C1 09-Jy-3010C2 Unité Limite de détection 09-Jy-3010A 09-Jy-3010C1 09-Jy-3010C2 Unité Limite de détection 09-Jy-3010A 09-Jy-3010C1 09-Jy-3010C2 Al2O3 CaO Fe2O3 K2O wt% wt% wt% wt% 0.01 7,33 3,33 1,76 Cs ppm 0.01 0.01 12,41 10,79 18,07 7,29 11,79 12,19 Cu Dy ppm ppb LOI wt% MgO wt% MnO wt% Na2O wt% P2O5 wt% SiO2 wt% TiO2 wt% Ba Be Bi ppm ppm ppm Cd ppm Ce ppm Co ppm Cr ppm 0.01 0,39 0,21 0,14 Er ppb 0.05 0,47 0,56 2,43 Eu ppb 0.01 16,05 16,56 20,88 Ga ppm 0.01 0,18 0,16 0,19 Gd ppb 0.01 1,9 1,02 0,15 Hf ppm 0.01 0,12 0,03 <0,01 Ho ppb 0.01 50,16 53,34 50,4 In ppb 0.01 N/A 0.8 0.04 0.15 0,53 100,32 91,6 0,66 <0,15 0,27 100,86 66,5 0,32 <0,15 0,11 100,03 16 0,13 <0,15 La Li Lu Mo Nb ppm ppm ppb ppm ppm 0.013 0,11 0,107 0,091 Nd ppm 0.12 19,27 10,82 3,39 Ni ppm 0.13 62,84 48,94 69,15 Pb ppm 3 1420 1491 3480 Pr ppm 9 2430 1800 820 Ta ppm 0.14 1,26 0,66 <0,14 Tb ppb 3 390 280 150 Th ppm 2 45 34 18 Ti ppm 0.04 8,48 4,99 1,26 Tl ppb 0.4 4,8 21,5 12 Tm ppb 2 0.08 0.028 130 0,1 2,17 90 0,1 0,85 50 0,1 0,32 U V W ppm ppm ppm 0.06 1.6 0.6 0.014 11,48 404,7 1,9 2,71 7,61 263,3 1,1 1,57 3,33 961,8 19,9 0,63 Y Yb Zn Zr ppm ppb ppm ppm 2 342 252 124 0.018 1 0,39 0,18 7 3128 1601 458 5 30 20 40 2 150 100 56 0.011 0,11 0,06 0,06 0.013 1.4 0,198 24,4 0,148 5,5 0,58 153,9 Rb Sb ppm ppm 9 1985 1458 742 Sc ppm 7 1080 740 400 Sm ppm 3 750 550 230 Sn ppm 0.04 12,47 5,31 4,07 Sr ppm 0.23 3,64 3,14 4,07 1.1 39,2 61,6 9,5 0.012 2,61 1,89 0,88 0.16 0,9 0,4 0,28 0.6 0.023 230,9 0,11 173,7 0,06 74,6 <0,023 0.04 0,59 0,08 <0,04 Total wt% 0.8 0.05 0.05 9 150 0,06 10,29 0,929 132 0,1 7,11 0,616 75,7 0,12 3,93 0,379 Tableau 28 : Analyse roche totale réalisée par l’ICPMS dans le cas des éléments trace et par XRF dans le cas des oxydes majeurs. Al2O3 13,38 Cs 0,317 Rb 0,9 CaO Fe2O3 K2O LOI MgO 9,52 15,48 0,08 2,29 5,54 Cu Dy Er Eu Ga 141,9 4,812 2,9 1,26 19,02 Sb Sc Sm Sn Sr 0,11 36,8 3,7 1,31 196,1 MnO Na2O P2O5 SiO2 TiO2 Total Ba Be Bi Cd Ce Co Cr 0,22 2,47 0,11 49,61 1,32 100,01 16,8 0,57 <0,15 0,219 16,74 51,19 83 Gd Hf Ho In La Li Lu Mo Nb Nd Ni Pb Pr 4,47 2,6 1,01 0,084 6,44 6,6 0,4 0,31 4,45 12,49 42,6 1,2 2,58 Ta Tb Th Ti Tl Tm U V W Y Yb Zn Zr 0,29 0,747 0,59 7852 0,02 0,411 0,16 309 0,2 26,22 2,648 162 95 Tableau 29 : Composition chimique du standart EV55 lequel est typique des basaltes archéens tholéitiques. 31 7 100 44 182 6 41 22 <6 Échantillons Minéraux Normatifs Quartz Plagioclase Orthoclase Diopside Hypersthene Wollastonite Olivine Ilménite Magnétite Hématite Apatite Zircon Perovskite Chromite Sphène Pyrite Calcite Total 3010-A Poids Volume % % Norme Norme 0 0 26,69 31,3 2,3 2,82 40,94 38,98 5,95 5,53 0 0 20,94 18,93 1,03 0,68 1,58 0,95 0 0 0,28 0,27 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 100,56 99,99 3010-C1 3010- Volume % C1 Norme Norme 0 0 11,48 13,81 3,31 4,12 68,95 67,2 4,72 4,52 0 0 9,9 9,28 0,51 0,34 1,06 0,65 0 0 0,07 0,07 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 100 99,99 3010-C2 Poids Volume % % Norme Norme 0 0 5,21 6,34 0,89 1,15 45,83 46,15 34,64 34,13 0 0 11,36 10,89 0,21 0,15 1,84 1,17 0 0 0,02 0,02 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 100 100 Tableau 30 : Norme CIPW calculé à partir des d’analyses de roche totale. Le ratio Fe3+/Fe2+ a été établi à 0,1 lord du calcul de la norme CIPW. Figure 15 : Graphique IUGS des roches mafiques intrusives d’après Winter (2001), réalisé à partir de la norme CIPW, montrant que l’échantillon 3010-A est un métagabbro à olivine. 32 Figure 16 : Graphique IUGS des roches ultramafiques intrusives d’après Winter (2001), réalisé à partir de la norme CIPW, montrant que l’échantillon 3010-C1 et 3010-C2 tombe dans le champ des websterites à olivine. 5.1.5 Graphique des éléments majeurs, traces et REE Figure 17 : Diagramme TAS (Na2O + K2O vs SiO2) d’Irvine et Baragar (1971) qui démontre que les échantillons se retrouvent tous dans le champ des magmas subalcalins 33 Figure 18 : Diagramme FeOt/MgO vs SiO2 de Miyashiro (1974) qui démontre que les échantillons se retrouvent tous dans le champ des magmas calco-alcalins Figure 19 : Diagramme AFM montrant la limite entre le champ calcoalcalin et le champ tholéitique d’après Irvine et Baragar (1971). On remarque que les 3 échantillons à l’étude se retrouvent directement dans le champ calco-alcalin. 34 Figure 20 : Diagramme Th-Zr/117-Nb/16 d’après Wood (1980) qui démontre que la matrice se trouve dans le champs des basaltes calco-alcalin à cause d’un ration Hf/Th < 3 35 Figure 21 : Diagramme des Terres rares normalisé au manteau primaire. La composition du manteau primaire et tiré de Sun et McDonough (1989). 36 Figure 22 : Spidergramme des échantillons normalisés au manteau primaire. La composition du manteau primaire est tirée de Sun et McDonough (1989). 37 5.2 Type de magma (série magmatique) Le magma ayant formé cette brèche d’écoule d’un magma calco-alcalin. En effet, le diagramme TAS (Irving et Baragar, 1971) présenté à la figure 17 a d’abord démontré que tous les échantillons faisaient partie de la série sous-alcaline, et ensuite le diagramme FeOt/MgO vs SiO2 (Miyashiro, 1974) et le diagramme AFM (Irving et Baragar, 1971), présenté respectivement aux figures 18 et 19, sont venu confirmer la nature calco-alcaline du magma. De plus, par comparaison au magma tholéitique qui montre généralement un appauvrissement en terres rares légères ce qui donne un patron des terres rares assez plat (EV55 standard), comme observable sur la figure 21, les échantillons montrent plutôt un enrichissement en LREE ce qui donne une pente plus abrupte plus typique des magmas calco-alcalin. Le ratio des éléments trace par rapport au manteau primaire, comme observable sur le spidergramme présenté à la figure 22, est également la signature d’un magma calco-alcalin. Ensuite, étant donné que, pour les roches mafiques comme les basaltes, la limite entre tholéitique et calcoalcalin peut être ambigüe, d’autres critères de discrimination ont été utilisés. Comme observable à la figure 17, c’est le ratio Hf/Th qui a permis de discriminer le magma tholéitique du magma calco-alcalin. En fait, un ration inférieure à 3, comme dans le cas de la matrice 3010-A, indiquerait que la nature du basalte soit plutôt calco-alcaline (d’après Wood, 1980). Ensuite, les roches montrent un enrichissement en Rb, Th, U, La et Ce (LILE) comme observable sur le spidergramme normalisé au manteau primaire présenté à la figure 19. La source de ce magma serait donc enrichie en comparaison d’un magma de type MORB (tholéitique). Le magma calco-alcalin étant généralement associée aux zones de subduction, il est donc possible d’émettre l’hypothèse qu’il est de même pour ce magma. Cependant, la contamination en LILE peut provenir de deux sources soit des sédiments subductés, soit de la 38 croûte océanique déshydratée. Or, d’après Currie et al. (2007), les sédiments subductés, de par leur faible densité par comparaison au manteau, vont se détaché de la plaque subductée et formés une couche à la base de l’arc volcanique. Cette couche va interagir mécaniquement et chimiquement avec le manteau sous-lithosphérique ce qui va donner une signature typique au magma mafique de l’arc volcanique. Bref, cette modélisation permet de bien visualiser la contamination du magma primaire en LILE. La présence d’une ceinture métasédimentaire à proximité du site à l’étude pourrait donc expliquer cet enrichissement en LILE par la subduction de ces mêmes sédiments. Finalement, il est également possible d’observer à la figure 19 une anomalie négative en Ta/et Nb laquelle est généralement une bonne indicatrice de subduction d’après Wilson (1989). On remarque également que les trois échantillons ont un patron des éléments traces assez constant bien que dans des teneurs différentes. En effet, comme observable sur la figure 22, les trois échantillons montrent les mêmes anomalies négatives en Zr, Ti en Nb ou positive en Pb. Ce type de comportement est dû à un effet de dilution et il est donc possible d’imaginer que le magma ayant formé ces roches possédait environ la même chimie et a connu environ la même histoire. Une hypothèse pourrait être que le même magma aurait d’abord cristallisé par fractionnement à la base d’un arc et formé les xénolites (websterite à olivine) et qu’une seconde impulsion de magma mafique aille échantillonner et transporter plus haut dans la croûte ces xénolites. Le léger appauvrissement en terres rares légères du xénolite 3010-C2 pourrait correspondre à une moins grande contamination du magma primaire du fait des minéraux (diopside) qui y ont d’abord cristallisés à la base de l’arc (cumulat). 39 5.3 Contamination crustale Les trois échantillons montrent des évidences de contamination par le matériel de la croûte. En effet, les anomalies positives en plomb et caesium que l’on observe dans les trois échantillons, mais qui est davantage prononcées pour l’échantillon 3010-C2 comme observable à la figure 19 permettent d’émettre cette hypothèse (d’après Taylor, 1980). La contamination crustale, observé par l’entremise des éléments traces, suggère donc la présence d’un socle igné relativement évolué et permet de supporter l’hypothèse d’un arc continental. D'ailleurs, les zircons de la région indiquent une croûte de 3.1 à 3.2 Ga (Goutier et al., 1999). 5.4 Origine du magma Ensuite, le magma ayant formé ces roches découlerait d’un magma fractionné et non d’un magma primaire. En effet, les xénolites et la matrice ont un #Mg trop bas pour être dérivé directement du magma primaire, soit 0,76 en moyenne, comparativement au magma primaire pour lequel le #Mg est généralement plus grand que 0,86 selon Wilson (1989), et de 0,89 selon Sun et McDonough (1989). Les #Mg des différents échantillons sont présentés au tableau 30. Échantillon 09-Jy-3010A 09-Jy-3010C1 09-Jy-3010C2 moyenne Manteau primaire MgO 0,3982 0,4109 0,5181 0,4424 0,9230 FeO 0,1502 0,1015 0,1697 0,1405 0,1093 Mg # 0,7261 0,8020 0,7533 0,7604 0,8941 Tableau 31 : Tableau des #Mg des différents échantillons et du manteau primaire (Sun et McDonough, 1989) Puis, bien qu’on observe des teneurs en Cr et Ni relativement élevé dans les xénolites et la matrice, ces teneurs reste insuffisantes par comparaison à celles retrouvées dans le manteau 40 primaire (selon Sun et McDonough, 1989). Il est cependant possible d’observer au tableau 30, une teneur en Cr, dans le xénolite 3010-C2, supérieure à celle du magma primaire. L’explication la plus plausible serait que cet excès de Cr soit relié à la cristallisation des diopsides à la base de l’arc, lesquels sont réputés pour absorber beaucoup de chrome pendant leur cristallisation. Ceci permet également de confirmer que les xénolites correspondraient à des cumulats formés en profondeur dans la croûte lithosphérique à partir d’un magma crustale calcoalcalin (fractionné). Il est également possible d’observer au tableau 30, lequel montre les résultats du calcul de la norme CIPW, que les xénolites contiendraient environ 10% d’olivine, 45 à 60% de diopside et 5 à 10% de plagioclase, ce qui correspond à des websterites à olivine d’après le diagramme IUGS des roches ultramafiques présenté à la figure 16. Ce type de roche correspond à la composition retrouvée à l’intérieur des intrusions litées (cumulats) bref à un magma fractionné. La matrice mafique 3010-A contiendrait plus d’olivine (environ 20%) et plus de plagioclases (environ 30%) et moins de diopsides (environ 40%). La matrice proviendrait donc d’un magma moins fractionné que les xénolites ce qui correspond à un méla-gabbro à olivine d’après le diagramme IUGS des roches mafiques présenté à la figure 15. Échantillon 09-Jy-3010A 09-Jy-3010C1 09-Jy-3010C2 Manteau primaire Cr (ppm) 1420 1491 3480 2940 Ni (ppm) 404,7 263,3 961,8 1890 Tableau 32 : Tableau des teneurs en Cr et Ni des différents échantillons et du manteau primaire (Sun et McDonough 1989). 41 6. MODÈLE GÉOLOGIQUE PROPOSÉ 6.1 Présentation du modèle (arc continental avec zone de subduction) Figure 23 : Modèle montrant un arc magmatique continental en association avec une zone de subduction d’après Winter (2001). Les roches calco-alcaline se formant essentiellement dans les arcs volcaniques ou plutoniques, le modèle suggéré consiste un arc continental en association avec une zone de subduction. La déshydratation des sédiments pendant la descente de la zone de subduction va permettre au manteau de fusionner et va former un magma mantellique enrichi en LILE. Les sédiments, de par leur faible densité, vont également se détacher de la plaque subductée et former une couche à la base de l’arc (d’après Currie et al., 2007). Le mélange (magma calcoalcalin) va ensuite remonter à la base de l’arc et s’accumuler dans la zone de fusion, plus communément appelé « MASH zone » ou par fractionnement il y aura différenciation du magma (#Mg, Cr, et Ni < manteau primaire). Cette zone est bien illustrée sur la figure 20 qui illustre le 42 modèle proposé. On aurait donc à faire à des roches ultramafiques dérivant d’un magma calcoalcalin. C’est dans cette zone que les cumulats vont se former à l’intérieur d’intrusion litées sous la croûte ou à l’intérieur de la croûte. Ce type d’environnement étant généralement assez dynamique, le modèle proposé suggère plusieurs impulsions d’un magma ayant environ la même chimie (diagramme des terres rares) et donc de période d’arrêt ou de ralentissement dans l’apport en nouveau magma. Ce serait pendant les périodes de ralentissement que les xénolites auraient été formées par fractionnement. Une autre impulsion d’un magma mafique (moins fractionné) ayant environ la même chimie que la première impulsion aura échantillonné les xénolites 3010-C1 et 3010-C2. Le magma mafique contenant les xénolites va finalement s’injecter dans les failles majeures parallèles à la zone de subduction jusqu’à une profondeur d’environ 25 km à l’intérieur de l’arc. À cet endroit il y aura recristallisation presque complète (manque de zonation et de structure, taille uniforme des grains, etc.), des xénolites et de la matrice mafique du fait de la pression (8kbar) et de la température élevée (700˚C). Il faut savoir qu’à cet endroit, comme observable à la figure 20, le gradient de température est particulièrement élevé du fait de la remonter du magma très chaud et de l’action de la zone de subduction. Il y aura donc fusion partielle de la croûte lithosphérique et ainsi contamination du magma par le matériel de la croûte (anomalies positives en Pb et Cs). Il est également à noter que le mélange créé par le magma mafique et la fusion partielle de la croûte va former d’énormes complexes habituellement tonalitiques à dioritiques comme ceux que l’on observe dans le secteur de LG-3 ce qui vient encore une fois appuyer le modèle. D’ailleurs, la plupart des roches ignées sur la carte géologique du Québec sont des granitoïdes et la majorité de ces granitoïdes serait formée au-dessus des zones de subduction continentale (d’après Wilson, 1989). 43 7. CONCLUSION Sommes toutes, l’objectif, qui était de déterminer la pétrogenèse de la roche afin d’infirmer ou de confirmer la nature mantellique des xénolites, a été atteint. En effet, il a été démontré que les xénolites étaient plutôt des morceaux de cumulat formé à la base d’un arc plutonique en association avec une zone de subduction, et toutes les évidences mènent à ce raisonnement. Premièrement, le magma ayant formé cette brèche est en magma calco-alcalin, c’est-àdire un magma enrichi, lequel est généralement associé aux zones de subduction (enrichissement en LILE et patron des terres rares). Ensuite, le magma proviendrait d’un magma fractionné ce qui est clairement indiqué par le #Mg (0,76) et les pourcentages de chrome et nickel inférieurs au magma mantellique primaire. La norme CIPW indique également un magma fractionné essentiellement composé de clinopyroxènes ce qui concorde très bien avec la minéralogie d’un cumulat. Les xénolites sont donc des websterites à olivine et la matrice mafique et un mélagabbro à olivine. La nature mantellique des xénolites a donc été infirmée. 44 8. REMERCIEMENTS J’aimerais remercier monsieur Edward W. Saywer, madame Sarah–Jane Barnes et monsieur Samuel Morfin lesquels on su me guider tout au long de ce projet. Cette aide m’a été d’un grand recours et a également facilité l’accomplissement de la tâche qui m’avait été confié. Je vous envoie mes salutations les plus sincères. 9. RÉFÉRENCES Bucher K. Frey M, 1994, Petrogenesis of metamorphic rocks. Springer-Verlag, 318 pages. Currie C.A., Beaumont C., Huismans R.S., 2007, The fate of subducted sediments : A case for backarc intrusion and underplating. The Geological Society of Anerica, v. 35; no. 12; p. 11111114. Leake B.E.; Woolley A.R.; Birch W.D.,2003, Nomenclature of amphiboles: Additions and revisions to the international mineralogical association's 1997 recommendations, Canadian Mineralogist {Mineralogical Association of Canada}v41 n6. Goutier J., Ouellet M.C., Dion C., 2001, Synthèse géologique de la région des lacs Sakami (33F) et Guyer (33G), Baie-James. In : Projet de cartographie du Grand-Nord : Rapport d’atelier. Ministère des Ressources naturelles, Québec; MB 2002-01. Pages 57-59. Holland, T., Blundy, J., 1994 : Non-ideal interaction in calcic amphiboles and their bearing on amphibole-plagioclase thermometry, Contrib. Mineral. Petrol., 116, 443-447. Irvine, T.N., and Baragar, W.C.A., 1971, Chemical classification of common volcanic rocks. Can. Jour. Earth Sci. 8; 523-48. Isnard H.; Gariepy C., 2004, Sm-Nd, Lu-Hf and Pb-Pb signatures of gneisses and granitoids from the La Grande belt: Extent of late Archean crustal recycling in the northeastern Superior Province, Canada, Geochimica et Cosmochimica Acta, v68 n5. Miyashiro A., and Uyeda, S., 1974, Plate tectonics and the Japanese Islands : A synthesis, Geol. Soc. Amer. Bull., 85, 1159-1170. Sun S.-S., McDonoug W.F., 1989, Chemical and isotopic systematic of oceanic basalts ; implications for mantle composition and processes. In ; Saunder, A.D., Norry, M.J. (Eds.), Magmatism in the Ocean Basins, Geol. Soc. Lond. Spec. Pub. 42; 313-345. 45 Taylor P.N., Moorbath S., Goodwin R., Petrykowski A.C., 1980, Crustal contamination as an indicator of the extent of early Archaean continental crust : Pb isotopic evidence from the late Archaean gneisses of West Greenland. Department of Geology and Mineralogy, University of Oxford Wilson M., 1989, Igneous petrogenesis, London : Boston : Unwin Hyman, 466 pages. Winter, John D., 2001,Introduction to Igneous and Metamorphic Petrology, The Canadian Mineralogist; v. 39; no. 5; 697 pages. Wood D.A. 1980, The application of a Th-Hf-Ta diagram to the problems of tectonomagmatic classification and to establishing the nature of crustal contamination of basaltic lavas of the British Tertiary volcanic province. Earth and Planetary Science Letters 50, 11-30. Yardley B.W.D., 1989, An introduction to metamorphic petrology. Harlow. Essex, England ; Longman Scientific & Technical ; New York, 248 pages. 10. BIBLIOGAPHIE Sites internet Barnes, S.-J., Chaire de recherché du Canada en métallogénie magmatique (page consulté le 9 avril 2010), [En ligne], http://wwwdsa.uqac.ca/~sjbarnes/, Références bibliographiques Henderson, P., 1984. Rare earth element geochemistry Amsterdam. Elsevier, New York, 510 pages. Rollinson, Hugh R., 1949. Using geochemical data : evaluation, presentation, interpretation. Longman Scientific & Technical, New York , 352 pages. Wyman, D. A., Bailes, A. H., 1996. Trace element geochemistry of volcanic rocks : applications for massive sulphide exploration. Nfld. : Geological Association of Canada, St. John's, 402 pages. 46 ANNEXE A : Descriptions des différentes lithologies réalisées par le ministère 47 Affleurement 3010 Numéro feuillet SNRC Numéro affleurement géologique Initiales du géologue Date d'observation Commentaire affleurement de géofiche : : : : : 33G10 3010 JY 2009-06-15 Affleurement sur le bord du réservoir A – Amphibolite bréchique - fragments plus ou moins arrondis de roche ultramafique (C) vert pâle dans une matrice vert foncé de hornblende - enclaves de tonalite-diorite localement B - Petites veines d'aplite blanche C - Enclaves de roche ultramafique D - Quelques enclaves de tonalite et/ou diorite Les enclaves arrondis de I4 donnent l'impression d'une altération et remplacement par l'amphibolite. Ce ne semble pas être une brèche intrusive ma is plutôt hydrothermale. Les fragments ultra-mafique à l'intérieur des amphibolites suggèrent que le magma mafique a échantillonné des blocs mantelliques non-fondus (composition harzburgitique) Corps géologique Identifiant du corps géologique Classification du corps géologique Importance (%) du corps géologique Type roche Code minéraux Couleur dominante fraîche Couleur dominante altérée Structure/texture : : : : : : : : A Lithologie 97 M16 - Amphibolite Hornblende Vert(dâtre) Très foncé Vert(dâtre) Foncé Grains grossiers (à) roches ignées >5mm, Massif (ve) Identifiant du corps géologique Classification du corps géologique Importance (%) du corps géologique Type roche Couleur dominante altérée Structure/texture : : : : : : B Veine 1 I1F - Aplite Blanc(hâtre) Grains fin (à) roches ignées <1mm Identifiant du corps géologique Classification du corps géologique Importance (%) du corps géologique Type roche Code minéraux Couleur dominante altérée Structure/texture : : : : : : : Identifiant du corps géologique Classification du corps géologique Importance (%) du corps géologique Type roche Couleur dominante altérée Structure/texture : : : : : : C Enclave 40 I4 - Roches intrusives ultramafiques/ultrabasiques Anthophyllite Vert(dâtre) Moyen Grains moyens (à) roches ignées 1-5mm, Massif (ve) Identifiant du corps géologique en référence : A D Enclave 2 I1D - Tonalite Gris(âtre) Moyen Grains moyens (à) roches ignées 1-5mm, Folié (e) 48 Affleurement 6272 Numéro feuillet SNRC Numéro affleurement géologique Initiales du géologue Date d'observation Commentaire affleurement de géofiche : : : : : 33G10 6272 SM 2009-08-10 Butte de magma mafique, idem brèche ultramafique. Le basalte contient des poches tonalitiques en train de se mélanger et des dykes de granite/aplite. Le magma noir (A) fait penser à celui de la brèche untramafique se trouvant à l'est. L'amphibolite e semble contenir des fragments de roches ultramafiques (Idem à la brèche). Mais l'afflaurement est un décapage de mousse + Touch: difficile d'observer correctement. une globale est faite pour comparer au magma mafique de l'affleurement JY-3010 Corps géologique Identifiant du corps géologique : Classification du corps géologique : Importance (%) du corps géologique : Type roche : Couleur dominante altérée : Structure/texture : A Lithologie 95 M16 - Amphibolite Noir(âtre) Moyen foncé Grains fin (à) roches ignées <1mm Identifiant du corps géologique : Classification du corps géologique : Importance (%) du corps géologique : Type roche : Qualificatif : Structure/texture : Identifiant du corps géologique Classification du corps géologique Importance (%) du corps géologique Type roche Structure/texture B Dyke (filon) 5 I1B - Granite I1G Grains moyens (à) roches ignées 1-5mm : : : : : C Enclave 5 I1D - Tonalite Grains moyens (à) roches ignées 1-5mm 49 Affleurement 7255 Numéro feuillet SNRC Fuseau Estant Nordant Numéro affleurement géologique Initiales du géologue Date d'observation Milieu Dimension Qualité Identifiant - Degré déformation : : : : : : : : : : : 33G10 18 517579 5942665 7255 PZ 2009-08-10 Bois 100 à 900 mètres carrés En relief A - Faible Sur une colline. Pyroxénite au contact avec une amphibolite schisteuse. Contact orienté N 74 de part et d'autre. Sur la pyroxénite la croûte d'altération à une épaisseur de 2 mm. 1% de sulfures fins dans A. Corps géologique Identifiant du corps géologique Classification du corps géologique Importance (%) du corps géologique Type roche Qualificatif Code minéraux Couleur dominante fraîche Couleur dominante altérée Épaisseur Structure/texture : : : : : : : : : : A Lithologie 50 I4 - Roches intrusives ultramafiques/ultrabasiques Identifiant du corps géologique Classification du corps géologique Importance (%) du corps géologique Type roche Qualificatif Code minéraux Couleur dominante fraîche Couleur dominante altérée Épaisseur Structure/texture Identifiant du corps géologique en référence : : : : : : : : : : : B Lithologie 50 M16 - Amphibolite V3B Hornblende Identifiant de la structure planaire Type de structure planaire Explication structure planaire Azimut Pendage Qualificatif Identifiant de la référence : : : : : : : A Foliation minérale 2 - Surfaces S 74 55 Pyroxène, Sulfures Noir(âtre) Bleu Moyen clair Gris(âtre) Brun Moyen 2 Décamètre Grains moyens (à) roches ignées 1-5mm Gris(âtre) Vert(dâtre) Moyen Grains fin (à) roches ignées <1mm, Schisteux A 50 ANNEXE B : Localisation et descriptions des ronds analysés à la microsonde électronique des échantillons 3010-A, 3010-C1 et 3010C2 51 JY-3010A Lame Rond point espèce commentaire 1 Rond avec AM, PG et PX? 3010-A_1_1 Plagioclasse Albite 3010-A_1_2 3010-A_1_3 CPx? Hornblende Amphibole (Ca+) Amphibole (Al+) 2 Rond avec AM, PG et altération orangé et titanite 3 Rond avec gros PG dans leucosone avec HB 3010-A_2_1 Hornblende Amphibole 3010-A_2_2 Plagioclasse Albite 3010-A_2_3 Titanite Titanite 3010-A_3_1a 3010-A_3_1b Feldspath Feldspath Feldspath (cœur) Feldspath (bordure) 3010-A_3_2 Amphibole Amphibole (bordure de plagioclasse) 3010-A_4_1 Pyroxène 3010-A_4_2 Hornblende 3010-A_4_3 Pyroxène 3010-A_4_4 3010-A_5_1a Hornblende Hornblende Mesurer comme Pyroxène mais ambiguïté avec AM Amphibole Mesurer comme Pyroxène mais ambiguïté avec AM Amphibole Amphibole (coeur) 3010-A_5_1b Hornblende Amphibole (bordure) 3010-A_6_1 Pyroxène Mesurer comme Pyroxène mais ambiguïté avec AM 4 Rond avec gros PX altéré en AM avec HB 5 Gros amphibole zoné et HB 6 Rond avec PX altéré en AM et HB 52 Lame Rond JY-3010C1 1 Rond avec diopside, AM et cholorite 2 Rond avec calcite, chlorite, épidote, diopside 3 Rond avec gros AM et altération Chlorite, Épidote, + Diopside 4 Rond avec gros PX altéré en AM montrant une certaine zonation 5 Gros Amphibole avec inclusion et altération en biotite + diopside point espèce commentaire 3010-C1_1_1 PYroxène Pyroxène (ressemble à PX dans 3010-A) 3010-C1_1_2 Amphibole Amphibole (altération dans le diopside) 3010-C1_1_3 Amphibole Amphibole (mégacrist) 3010-C1_1_4 Chlorite Chlorite 3010-C1_2_1 Amphibole Amphibole ( entouré de chlorite et calcite) 3010-C1_2_2 Amphibole Amphibole (plus frais et avec moins d'Al ) 3010-C1_2_3 3010-C1_3_1 3010-C1_3_2 Diopside Amphibole Épidote Pyroxène Amphibole (Cœur du gros AM) Épidote (avec cœur de titanite) 3010-C1_3_3 Chlorite Chlorite 3010-C1_3_4 Épidote Épidote (en bâtonnet) 3010-C1_3_5 Diopside Pyroxène 3010-C1_4_1 Hornblende Amphibole 3010-C1_4_2 Diopside ?? Pyroxène (altéré en HB) 3010-C1_5_1 3010-C1_5_2 Biotite Amphibole Mica Amphibole 3010-C1_5_3 Diopside Pyroxène 53 JY-3010C2 Lame Rond point espèce commentaire 1 Rond avec gros AM allongé avec clhorite 3010-C2_1_1 Amphibole Amphibole (Mg ++) 3010-C2_1_2 Amphibole Amphibole (Mg ++) 3010-C2_1_3 Chlorite Chlorite 2 Rond avec gros AM allongé + chlorite 3010-C2_2_1 Amphibole Amphibole (Mg ++) 3010-C2_2_2 Amphibole Amphibole (Mg ++) 3010-C2_2_3 Chlorite Chlorite Amphibole Amphibole (Mg ++) Calcite Carbonate Chlorite Chlorite (++Mg) 3010-C2_4_1 Chlorite Chlorite (Mg++) 3010-C2_4_2 Amphibole Amphibole (Mg ++) 3010-C2_4_3 Carbonate Carbonate (en association avec magnétite et pyrite) Amphibole Amphibole (Mg ++) Chlorite Chlorite 3010-C2_6_1 Amphibole Amphibole (Mg ++) 3010C2_6_2a Chlorite Chlorite (partie bleuté normal dans la chlorite) 3010C2_6_2b Chlorite Chlorite (partie plus coloré, différence de compo de la chlorite) 3010-C2_6_3 Amphibole Amphibole (Mg ++) 3010-C2_3_1 3 Rond avec AM et 3010-C2_3_2 Chlorite avec ++calcite 3010-C2_3_3 4 Rond avec gros AM avec carbonate intersticielle et chlorite 5 3010-C2_5_1 Rond avec gros AM avec carbonate au cœur 3010-C2_5_2 du cristal + chlorite 6 Rond avec AM plus petit + chlorite + AM dans chlorite ? 54 ANNEXE C : Exemple des feuilles de calculs utilisées pour déterminer les noms des pyroxènes et des amphiboles 55 56 57