TAM TAM - CHU de Charleroi

Transcription

TAM TAM - CHU de Charleroi
janvier 2014
Tam tam
24
T o u t e
l ’ A c t u a l i t é
www.chu-charleroi.be
Retour expéditeur :
Service Communication
Espace Santé
Bd Zoé DRION, 1
6000 Charleroi
M é d i c a l e
Magazine d’information à destination des prestataires de soins référents
1 Installation du plateau médico-technique 2 Ouverture du nouveau centre de réadaptation fonctionnelle 3 Prise en charge des pathologies
interstitielles pulmonaires 4 Le diabète, ce n’est pas si simple ! 5 Contre l’hypertension artérielle “résistante” : la dénervation rénale percutanée / Agenda 6 Pour une prise en charge dynamique du patient en psychogériatrie / La garde 7 L’irruption technologique et le diagnostic
aujourd’hui : qualité ou non qualité 8 Fin de vie en période néonatale : du tabou de l’euthanasie à la réalité des pratiques 9 Nouveaux chefs
de service 10 Journée des associations de patients / Agenda
Hôpital Civil Marie Curie
Installation du plateau médico-technique
Edito
Il commence à battre, le cœur de “Marie Curie” ! Le plateau médico-technique,
centre névralgique du futur hôpital aigu, est en effet en cours d’aménagement. Il
regroupera les urgences, les soins intensifs, l’imagerie médicale, le quartier opératoire et la dialyse.
Changement de look !
Les potences de l’USI et de l’unité coronaire sont installées.
En janvier, les douze salles d’opération ont été équipées de leurs colonnes de distribution et de leurs
scialytiques.
En dialyse, l’installation du système de traitement de l’eau est en cours de finalisation.
Fin mars, les travaux d’aménagement de l’ensemble de l’hôpital seront pratiquement clôturés.
Chers lecteurs,
L
’ouverture de son nouvel hôpital
cette année marquera un tour-
nant majeur pour le CHU de Charleroi.
Anticipant cette novation, son magazine d’information s’offre un nouveau
visage. Plus épuré, clair et dynamique.
Quant au fond, Tam-Tam continuera à
vous informer au sujet de l’actualité du
CHU : focus sur une spécialité médicale, nouvelles des services, spécificités de la prise en charge des patients,
activités scientifiques et de recherche
clinique ou expérimentale… Le tout,
c’est à souligner, sous la plume exclusive des médecins et collaborateurs du
CHU de Charleroi.
Tam-Tam ouvre aussi ses pages aux
généralistes par le biais d’une tribune
libre. Car médecine générale et médecine hospitalière se doivent de dialoguer et œuvrer de concert pour offrir
des soins de qualité aux patients de
notre région.
Gageons que cette collaboration se
poursuivra avec les mêmes valeurs de
complémentarité et de professionna-
L’unité de soins intensifs.
lisme au sein du nouvel hôpital aigu.
Brèves
Focus
Hôpital Léonard de Vinci
Ouverture du nouveau centre
de réadaptation fonctionnelle
par J. Hubert et les différents responsables des secteurs spécialisés
C’est dans des installations de pointe que les activités du nouveau centre de réadaptation de jour ont débuté en novembre dernier. Avec sa piscine et ses nombreuses
salles spécialisées, le centre se veut une référence en matière de réadaptation neurologique, locomotrice, orthopédique et respiratoire.
Chaque patient, hospitalisé ou externe, y bénéficie d’un programme de réadaptation
l’envisageant dans sa globalité complexe.
Une offre complète
déployée sur deux
niveaux
Le rez-de-chaussée comporte une aile destinée
aux consultations et actes techniques :
réadaptation neurologique / électrophysiologie
(EEG, EMG, potentiels évoqués) / réadaptation
locomotrice / consultance orthopédique /
prothésiologie, confection d’attelles, podologie /
réadaptation respiratoire – fonction respiratoire
au repos et à l’effort, tabacologie / assistance
sociale / brancardage / consultations de
diététique adultes et enfants (clinique de
l’obésité) / réadaptation neuropédiatrique /
psychomotricité, équitest, isocinétisme.
La plus grande partie du rez-de-chaussée
est destinée aux techniques spécifiques
et approches spécialisées de kinésithérapie
et d’ergothérapie avec du matériel de pointe
et une piscine.
Kinésithérapie
La kinésithérapie est un important maillon de la chaîne
de la pluridisciplinarité. Le kinésithérapeute intervient
à la fois dans l’évolution du bien-être physique et
psychique du patient. Les techniques proposées : kiné
classique, ostéopathie, techniques maxillo-faciales,
techniques Sohier, activités physiques spécifiques
de la cellule obésité enfant et adulte, confection
d’orthèses, kiné vestibulaire, psychomotricité,
revalidation neuro-pédiatrique, clinique du sein,
drainage lymphatique, kiné de la main, réadaptation
pulmonaire, périnéologie… Le patient est au centre
des préoccupations via des réunions pluridisciplinaires
hebdomadaires.
Responsables : A. Euchamps et L. Herlinvaux
Ergothérapie
Le service d’ergothérapie, ergologie et animations
socio-culturelles se compose d’une première unité
pour les patients hospitalisés et d’une deuxième pour
les patients externes. Les activités d’ergothérapie
évoluent avec des techniques innovantes comme le
“serious gaming” (à l’aide des consoles WII et Kinect),
la marche nordique, l’école du dos, l’imagerie motrice
(stimulation de la plasticité cérébrale en trompant la
perception de l’hémicorps atteint, en utilisant par
exemple le miroir) et le traitement des troubles de la
sensibilité (rééducation sensitive traitant les allodynies
et les hypoesthésies). L’ergothérapeute participe aux
consultations d’aide à la mobilité avec le médecin
afin de trouver la solution la plus adéquate pour le
patient concerné (chaise roulante, rollator, canne,
scooter…).
L’unité développe également, avec le soutien d’un
artiste, un projet d’animations socio-culturelles
(dessin, peinture, gravure, sérigraphie, initiation à
l’informatique…) afin de solliciter la créativité des
patients, laquelle fait partie intégrante du programme
thérapeutique.
Responsable : C. Henrard
Logopédie
Les logopèdes et neuropsychologues ont pour
principale mission d’établir le bilan diagnostique et
d’assurer la prise en charge rééducative. Il s’agit, d’une
part, de patients adultes présentant des troubles des
fonctions cognitives (parole ou langage, déglutition,
attention, mémoire, fonctions exécutives…)
consécutifs à une pathologie neurologique ou à une
chirurgie maxillo-faciale ; il s’agit, d’autre part, d’enfants
avec des troubles d’apprentissages (dyslexie,
dyscalculie, dysorthographie, hyperactivité…) et/ou
du langage (oral et écrit, versant réceptif et expressif).
Une autre mission consiste à réaliser une évaluation
cognitive à visée diagnostique.
Les logopèdes et la neuropsychologue participent
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Le premier étage est occupé par les cabinets
de consultation individuelle des logopèdes et
neuropsychologues, par les locaux et la salle
de rééducation des conventions Parkinson
et sclérose en plaques et par la salle de
réentraînement à l’effort des patients déficients
respiratoires.
Contacts
• Consultations médicales, actes techniques :
071/ 92 29 54
• Kinésithérapie, ergothérapie, ostéopathie :
071/ 92 29 55
• Logopédie, neuropsychologie : 071/ 92 29 50
aux réunions pluridisciplinaires (avec médecins, kiné,
ergo, psycho…) afin d’optimaliser le processus de
réadaptation par la mise en place d’une rééducation
adaptée aux difficultés du patient.
Responsables : D. Eekhout, logopède
et N. Depoorter, neuropsychologue
Psychologie
Le psychologue travaille en étroite collaboration avec
l’équipe pluridisciplinaire et ce, pour une prise en
charge globale du patient. Le rôle du psychologue
est donc de s’appuyer sur les acquis progressifs
de la rééducation afin de permettre au patient de
restaurer son image et de redonner une juste place à
son handicap. Cette prise en charge psychologique
se réalise via des bilans, des entretiens et/ou des
thérapies psychologiques.
Le psychologue est également disponible pour les
familles des patients et ce, principalement dans un
but de soutien et d’écoute.
Responsables : C. Esmanne, N. Andersens
(psychologue en chef : C. Vervonck)
Pool de brancardage
Le service du pool de brancardage, situé
dans le couloir de consultations médicales
du CRF, s’organise pour conduire chaque
patient à son lieu de rendez-vous.
Un minibus adapté s’occupe des transports entre
l’Hôpital Vésale et le Centre. Le service assure
également la planification des rendez-vous des
patients internes de l’Hôpital Léonard de Vinci.
Responsable : M. Fiévet
Focus
Prise en charge des pathologies interstitielles pulmonaires
par le Dr O. Gilbert
Dans le service de pneumologie, nous nous sommes intéressés à détecter et prendre en charge les pneumopathies interstitielles, appelées également pneumopathies infiltrantes diffuses (PID).
Il s’agit d’un groupe hétérogène de pathologies
des voies aériennes inférieures atteignant le tissu
interstitiel, c’est-à-dire que c’est le tissu compris
entre les alvéoles qui est concerné. Il peut être le
siège d’une inflammation, d’un dépôt de substance
endogène ou exogène. La classification de ces
maladies au comportement parfois bien différent a
été revue en 2013.
Autrefois le terme de “fibrose pulmonaire” était
souvent galvaudé. Actuellement, la fibrose pulmonaire idiopathique est une entité bien différenciée
pour laquelle les traitements immunosuppresseurs
autrefois employés sont proscrits. On s’oriente
donc vers d’autres thérapeutiques. Actuellement,
un seul médicament est remboursé en Belgique,
la pirfénidone, Esbriet® dont l’intérêt réside dans
la freination du processus de fibrose. Toutefois
cette pathologie reste grevée d’une lourde
mortalité. Lorsque le statut des patients le permet,
ceux-ci peuvent bénéficier d’une transplantation
pulmonaire en cas d’évolution délétère. Au-delà
des cas caricaturaux, souvent la détermination
d’une “PID” nécessite une enquête laborieuse et
quelques examens indispensables. Parfois la clé
de diagnostic réside dans l’anamnèse : se rendre
compte que le patient est colombophile et que son
scanner thoracique reflète une alvéolite extrinsèque
allergique par exemple. La pathologie est induite par
des antigènes présents dans les fientes du volatile !
Un simple hobby peut devenir mortel et l’éviction du
phénomène s’accompagne d’une guérison quasi
assurée. Certaines de ces pathologies interstitielles
sont potentiellement réversibles sous traitement
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aux corticoïdes et doivent donc être reconnues à
temps afin d’inverser le processus (ex : sarcoïdose,
pneumopathie interstitielle non spécifique cellulaire…). D’autres sont liées à l’activité professionnelle
telle la bérylliose ou l’asbestose (amiante) et peuvent
faire l’objet d’une reconnaissance au Fonds des
Maladies Professionnelles.
Nous avons créé l’entité “L.S.D.” pour “Lung
and Systemic Diseases” au sein du service de
pneumologie afin de discuter de ces cas bien précis
et de présenter des séminaires de remise à jour sur
le sujet. Nous collaborons étroitement avec l’équipe
du Professeur Devuyst à Erasme où se tiennent des
réunions mensuelles à propos des PID ce qui nous
permet d’obtenir le remboursement de la Pirfénidone
pour les patients atteints de fibrose pulmonaire
idiopathique, d’approcher de manière méthodique
les cas en cours d’investigation (ex : choix de réaliser
ou non une biopsie pulmonaire ) et d’être en étroite
relation avec l’équipe de transplantation pulmonaire.
Notre but est de pouvoir garantir aux patients de
notre région une prise en charge optimale.
Brèves
Focus
Le diabète, ce n’est pas si simple !
par le Dr J.-Cl. Legrand, Chef de service de Médecine Interne
Pour répondre de manière individualisée à toutes les questions que pose chaque
diabétique, l’équipe de diabétologie du CHU de Charleroi, intégrée aujourd’hui au
service de Médecine Interne, propose au patient pas mal d’outils. En collaboration
avec le médecin de famille.
Un personnel médical toujours
à la pointe de l’actualité
Une équipe de neuf diabétologues assure le suivi
hospitalier et les consultations.
Parmi ceux-ci, épinglons le Dr Krzentowski et le Dr
Daubresse, respectivement président d’honneur et
past-président de l’Association Belge du Diabète.
Sans oublier des référents d’autres spécialités :
chirurgiens vasculaires, bariatriques, orthopédiques,
ophtalmologues et gynécologues, le diabète de
grossesse étant de plus en plus fréquent.
Un personnel infirmier et paramédical
compétent et disponible
Le patient diabétique doit mesurer sa glycémie,
prendre ses médicaments, faire ses injections, avoir
une alimentation saine et variée, surveiller ses pieds,
pratiquer une activité physique…
Pour l’aider, des infirmières et des diététiciennes
spécialisées lui proposent des séances d’éducation
d’une demi-heure à une heure pour des conseils
personnalisés et un encouragement dans les
moments difficiles.
Des modules de formations à l’autocontrôle du
diabète (appelé insulinothérapie fonctionnelle) sont
organisés pour certains patients, en groupe. Des
séances plus “light” d’éducation au calcul glucidique
des repas sont aussi proposées.
Du matériel de pointe
Le matériel d’injection est de plus en plus adapté
et les analyseurs de glycémies sont de plus en
plus performants. Pour certains patients, nous
utilisons maintenant des “holters glycémiques” grâce
auxquels, pendant 5 à 10 jours, le taux de la glycémie
est enregistré en permanence pour être étudié
ensuite avec le patient par le médecin ou l’infirmière
en vue d’un meilleur contrôle. Le service dispose
d’une centaine de pompes pour la perfusion continue
d’insuline en ambulatoire, pompes de plus en plus
discrètes mais aussi de plus en plus performantes.
Bientôt l’analyseur sera couplé à la pompe, véritable
pas vers le pancréas artificiel.
Des équipes, des conventions
et des structures
Nous sommes l’un des centres les plus importants
de Belgique, un des 36 centres à avoir une activité
spécialisée pour le pied diabétique et, historiquement,
la deuxième équipe à proposer − dès 1983 − des
pompes à insuline au patient ambulatoire. Sur
chacun des quatre sites, nous travaillons en équipes
pluridisciplinaires comportant médecins, infirmières,
diététiciens, podologues, chausseur mais aussi
secrétaires.
Enfin, à côté de l’activité ambulatoire, nous prenons
également en charge les demandes pour les patients
hospitalisés pour ou avec un diabète.
Une activité de pointe :
le pied diabétique
Une podologue est présente sur chacun de nos
4 sites. Mais en plus, à Charleroi, le jeudi matin,
une consultation propose des soins des pieds
où le patient diabétique est vu par un médecin,
une infirmière et une podologue. L’équipe s’est
renforcée récemment grâce à la collaboration
active de chirurgiens vasculaire et orthopédique
et d’un chausseur spécialisé. Le tout couvert
par une convention de 3e ligne avec l’Inami.
Quand parle-t-on de
diabète ?
On parle de diabète si on trouve une glycémie
à jeun >126 mg/dl à deux reprises ou une
glycémie >200 mg/dl à n’importe quel moment
de la journée. Le triangle d’hyperglycémie orale
(75 gr de glucose) avec le dosage d’insuline et
du C-peptide est surtout utilisé pour dépister le
diabète chez la femme enceinte.
Organigramme
Hôpital Civil
(Charleroi)
Polyclinique de la Madeleine Clinique Léon Neuens Hôpital A.Vésale
(Jumet) (Chatelet)(Montigny-le-Tilleul)
Diététicienne Mme A. Caroyez
Mme S. Carriero
Infirmières
Mme C. Deshuyteneer Mme F. Van Troyen Mme C. Fadeur Mme V. Taymans Mme F. Van Troyen
Mme I. Avot Mme S. Demoulin
Mme C. Sanfilippo
Mme P. Tricatti
Mme M. Hanuise
Mme N. Manderlier
Mme M. Alonso-Ortega Mme S. Matmati Mme N. Chique Médecins
Dr J.-Cl. Daubresse Dr A. Bodson
Dr N. Daoudi
Dr N. Daoudi Dr N. Daoudi Dr B. Picron Dr C. Lemy
Dr G. Krzenstowski
Dr J.-Cl. Daubresse
Dr M. Heureux Dr B. Picron
Dr T. Richard
Podologue Mme M. Montegnies Mme C. Braun
Mme M. Montegnies
Secrétaires
Mme C. Greggio Mme F. Ballant
Mme S. Gusetti
Mme K. Vander Stuyft
Contact
071/92 22 61
071/92 28 85
Mme M. Montegnies
071/92 17 80
Chiffres clés
• Des centaines de trajets de soins.
• Environ 3.500 conventions d’autocontrôle
glycémique
• Près de 100 pompes en fonction pour
insulinothérapie ambulatoire
• Une soixantaine de conventions “pied
diabétique”
071/92 24 72
Convention de 3e ligne du pied diabétique à l’Hôpital Civil de Charleroi
Dr M. Heureux, Dr R. Bataille, Dr E. Vandueren, Dr S. Vandevelde
Mme S. Demoulin, Mme M. Montegnies et M. L. Oger (Chausseur)
Dans le courant 2014, l’équipe de Charleroi sera regroupée à l’Hôpital Civil Marie Curie et l’équipe de la Madeleine à Jumet aura
ses nouveaux et spacieux locaux à l’Espace Santé.
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Le patient diabétique peut obtenir des conseils personnalisés
lors des séances d’éducation.
Recherche clinique
Agenda
Contre l’hypertension artérielle
“résistante” : la dénervation
rénale percutanée
14 mars 2014, de 8h30 à 16h00 :
Symposium des soins
intensifs
Don et transplantation :
une histoire humaine avant tout
par les Drs P. Lefebvre, N. Daoudi, Chr. Delcour, S. Treille, J. Lalmand
Le CHU de Charleroi est le “centre pilote” en Belgique développant cette nouvelle option thérapeutique (“EnligHTN™” - St Jude médical), laquelle relève de la
recherche clinique.
L’hypertension artérielle est un facteur majeur de
survenue de maladies cardiovasculaires, incluant
les AVC, l’insuffisance cardiaque, les maladies
coronaires. Dans les pays développés, 20 à 30%
des individus de plus de 18 ans en souffrent. Parmi
eux, un malade sur deux n’est pas contrôlé par son
traitement et 10 % verront leur HTA insuffisamment
améliorée malgré l’utilisation d’au moins trois
antihypertenseurs à doses adaptées.
Physiopathologie : système nerveux
sympathique et hypertension artérielle
La présence d’une activité sympathique de base
plus importante a été démontrée dans de nombreux
modèles animaux d’hypertension, ainsi que chez les
Toutes les fibres nerveuses vont cheminer depuis
le hile rénal au niveau de l’adventice de la paroi de
l’artère rénale. L’activité sympathique entre le système
nerveux central et le rein est bidirectionnelle. Les influx
nerveux efférents augmentent l’activité du système
rénine-angiotensine, ainsi que la rétention sodée,
tout en diminuant le flux sanguin rénal. Dans le même
temps, des influx provenant du rein aboutissent au
cerveau, plus particulièrement à l’hypothalamus, ce
qui a pour effet indirect de favoriser l’athérosclérose,
l’hypertrophie myocardique, l’insuffisance cardiaque
et l’insulino-résistance.
Une technique sans chirurgie,
peu invasive
L’approche de la technique est avant tout
multidisciplinaire, impliquant les services de
cardiologie, néphrologie, médecine interne et
radiologie. La procédure est conduite conjointement
par les services de cardiologie et radiologie
interventionnelles. Elle vise à sidérer la conduction
sympathique à hauteur du rein en réduisant
simultanément les effets afférents et efférents.
Lésions observées
à la phase aiguë
Après un mois
L’opérateur introduit un cathéter dans l’artère
fémorale et remonte jusqu’à l’artère rénale. Une
sonde ou un ballon porteur d’électrodes est ensuite
introduit dans l’une puis l’autre artère rénale. Ces
électrodes chauffent la paroi artérielle à différents
endroits, ce qui interrompt les structures nerveuses
localisées au sein de l’adventice. La procédure a
lieu sous anesthésie locale, couplée à une sédation
profonde, et dure une ½ heure à une heure.
La faisabilité anatomique du geste est confirmée par
une angiographie par CT-scan ou une angio-IRM
réalisée avant la procédure et excluant la présence
de plusieurs artères rénales de chaque côté,
d’une dissection, d’un anévrisme, d’une sténose
supérieure à 30 % ou de plaques athéromateuses
instables.
Le suivi post-interventionnel
patients avec une hypertension artérielle essentielle.
Ce phénomène serait modulé par les nerfs afférents
et efférents du système sympathique rénal. Cette
hyperactivité sympathique joue un rôle important
dans la pathogénie de l’hypertension du sujet âgé,
mais également dans celle de l’obèse, du patient
atteint d’une résistance à l’insuline ou du syndrome
métabolique.
Le traitement antihypertenseur ne sera pas modifié
dans les suites immédiates du geste car l’effet sur la
baisse de la tension artérielle est différé et atteint son
maximum après plusieurs mois.
Une surveillance de la tension artérielle, de la fonction
rénale et de l’anatomie des artères rénales est
réalisée après 6, 12 et 36 mois. Le taux de réussite
atteint, dans les registres publiés, 70%.
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• 08h30 : Accueil - Modérateurs : Mme C. Piccinin et Dr Kimbimbi.
• 09h00 : Introduction - Mme C. Piccinin, CHU
de Charleroi.
• 09h10 : Les débuts d’un projet qui dure Mme B. Van Haelewijck, Dr M. Daune, CHU de Charleroi
• 09h30 : Le don d’organe vu par l’intensiviste
Dr P. Biston, CHU de Charleroi
• 09h50 : Avancées législatives Mme I. Sénépart, SPF Santé publique
•10h10 : Les coordinateurs de transplantation
de Belgique : Qui sont-ils Mme M-H Delbouille, CHU Liège
• 10h30 : Pause
• 11h00 : Définition de la mort et prélèvement
d’organes - Pr P. Kinnaert, ULB Erasme
• 11h30 : La recherche en transplantation Dr Alain Le Moine, ULB Erasme
• 12h00 : Questions et réponses
• 12h30 : Pause Modérateurs : Mme F. Bardiau et Dr P. Biston
• 13h30 : La coordination locale au quotidien
Mme A. Joosten, CHU de Charleroi
• 13h55 : Paroles à l’équipe du bloc opératoire
Mme M. Delière, CHU de Charleroi
• 14h15 : Les familles : un partenaire indispensable - Mmes I. Ducarmois et L. Montini, CHU
de Charleroi
• 14h40 : eCPR et donneurs potentiels Dr D. De Backer, ULB Erasme
• 15h00 : Clinique de la transplantation du CHU
de Charleroi - Dr B. Guillaume, Mme A-M La Greca, CHU de Charleroi
• 15h20 : Paroles au centre de transplantation
partenaire depuis 20 ans
Mme E. Angenon, ULB Erasme
• 15h50 : Clôture
Mme F. Bardiau, CHU de Charleroi
Lieu : Hôpital A. Vésale, Auditoire R. De Cooman
Rue de Gozée 706 - 6110 Montigny-Le-Tilleul
Inscription obligatoire :
[email protected]
Psychiatrie
Hôpital Vincent Van Gogh
Pour une prise en charge dynamique du patient
en psychogériatrie
par le Dr P. Vanderkelen, psychiatre, responsable des unités de psychogériatrie
Le service de psychogériatrie se compose de deux unités de trente lits (MA2 et MA3) situées depuis 2007 à l’Hôpital Vincent Van
Gogh après avoir transité par l’Hôpital Vésale, le Bel Abri et l’Espace Santé.
L’orientation était, jusqu’il y a peu, la prise en charge au
très long cours de patients souffrant essentiellement
de démence. Actuellement, la psychogériatrie se
profile comme une discipline médicale à part entière,
devenant à la psychiatrie ce que la gériatrie est à la
médecine interne.
L’objectif devient l’étude, le diagnostic, le traitement
et la prise en charge multidisciplinaire de la
personne âgée souffrant d’une pathologie mentale
de toute nature, quelle que soit l’étiologie. De plus,
la mission traditionnellement résidentielle devient
désormais dynamique, visant le rétablissement ou
le maintien de la personne au plus haut niveau de
son potentiel physique, psychologique et social.
Les contraintes budgétaires visant à augmenter
l’efficience de l’hospitalisation, notamment via
la réduction de la durée moyenne de séjour,
contribuent également à ce changement.
Sous l’impulsion du Dr Ph. Fontaine, Chef du service
de Psychiatrie, un audit réalisé par le Pr M.Ylieff et
la mise place d’un comité de pilotage ont permis
de réorganiser en profondeur notre service. Les
différents axes de cette réorganisation, toujours en
cours pour certains, sont les suivants : élargissement
de l’encadrement médical et paramédical, clarification
de la politique d’admission, intégration des deux
unités, approche multidisciplinaire et supervision des
équipes afin de répondre aux nouvelles exigences
d’un service hospitalier de psychogériatrie, à savoir
la prise en charge de la personne âgée de manière
multidisciplinaire, dans une optique moderne visant à
la maintenir dans son milieu habituel.
Parmi les autres projets en cours de développement
et à venir, citons la dynamisation du patient,
l’amélioration de nos capacités diagnostiques, le
travail avec les familles, l’établissement de relations
avec l’amont et l’aval dans une dynamique de réseau,
la création d’une activité de liaison avec le service de
gériatrie.
Enfin, un cycle de formation en psychogériatrie
débutera en janvier 2014, afin de former les équipes
aux connaissances théoriques et pratiques les
plus récentes et de nous profiler comme centre de
référence et de formation.
Tout cela n’est et n’a été possible que grâce à
l’humanité, la bienveillance, le professionnalisme et
le souci d’améliorer les soins aux personnes âgées
souffrant d’une pathologie mentale, des équipes
actuelles et passées du service de psychogériatrie.
Tribune du généraliste
La garde
Bonjour à tous.
Il y a trois mois, j’écrivais que la médecine générale se
devait d’évoluer. S’il est bien une part de l’activité du
MG qui bouge pour le moment, c’est la garde.
Il n’y a d’ailleurs pas qu’en médecine générale que les
réflexions fusent à ce sujet : les hôpitaux ont été, eux
aussi, contaminés. La garde pose problème, la garde
est mal vécue par nombre de médecins, la garde est
devenue la cible de nombreuses récriminations.
A l’origine de ce phénomène nous retrouvons
notamment la “pénurie” de médecins et surtout l’âge
moyen des généralistes qui diminue la cohorte prête à
faire des gardes surtout la nuit. D’autres causes sont
les “jeunes médecins” souvent des assistants qui ne
peuvent plus réaliser de nombreuses gardes au vu
des nouvelles lois sur le temps de travail. C’est aussi
l’insécurité qui rebute autant les femmes médecins
que leurs collègues masculins.
A ces problèmes, chacun a ses réponses, souvent
opposées à celles de son voisin. Voilà pourquoi la
FAGC a invité, le 3 octobre dernier, les trois groupes
hospitaliers de Charleroi à venir discuter ensemble de
cette problématique. La réunion dura environ deux
heures et demie et, même si un réel consensus n’a
pas été trouvé, la discussion a ouvert quelques portes.
• Tout le monde est d’accord pour faire évoluer la
garde en se basant sur l’option “la garde, c’est le
bon médecin au bon endroit”.
par le Dr Th. Vandenbussche, Président de la FAGC
• La garde est un continuum entre médecine générale
et médecine hospitalière.
• La garde se doit de maintenir :
- La continuité des soins qui s’adresse aux
pathologies multiples et complexes, aux soins
palliatifs et aux les personnes dépendantes
(MR, MRS…). Cette continuité des soins doit
idéalement être assurée par un médecin de qualité
équivalente à celle du traitant habituel.
- La permanence des soins, c’est-à-dire offrir
une possibilité de soins 24h/24 sous forme
d’un dispensaire où travaillent des médecins de
différentes qualités, par exemple des gardistes
professionnels, des MS, des MG, des assistants…
• La garde ne doit se déplacer que quand cela
est vraiment nécessaire. Les patients doivent se
déplacer sauf impossibilité absolue.
• Pour réaliser ces propositions, tous s’accordent
sur un tri efficace des appels basé sur des manuels
de régulation validés, contraignant et soutenu par
l’Etat. Le but de ce tri est d’orienter au mieux les
patients en fonction des cinq niveaux de réponses
à un appel :
- l’urgence vitale : sortie SMUR
- l’urgence relative : sortie PIT, ambulance
- l’appel prioritaire : MG visite domicile ou poste de
garde
- l’appel “comme en semaine” : MG au poste de
garde
- l’appel inadéquat, remis au lendemain
Ce tri, pour être efficace, doit se faire avant l’arrivée
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à l’hôpital (idéalement, les patients devraient
obligatoirement téléphoner). Si le patient passe
la porte de l’hôpital, celui-ci est alors obligé
légalement de délivrer des soins adéquats en
fonction des possibilités qu’il peut offrir (scanner,
RX, endoscopie…).
Chacun était aussi d’accord sur l’information
absolument nécessaire du grand public, sur la
manière d’utiliser au mieux le système de garde. Une
campagne d’information organisée par l’Etat serait
certainement utile.
Il faudra sans doute beaucoup de temps pour réaliser
ce programme, même dans notre région qui a
pourtant une “ardeur” d’avance dans le domaine.
En réunissant dans son cercle (organisateur légal de
la garde, A.R. de 2002), 25 associations locales, en
mettant en service trois voitures avec chauffeur pour
les nuits et en créant le Poste de Garde situé dans les
anciennes urgences de Gailly, la FAGC a pu diminuer
la récurrence des gardes de telle sorte que la garde
est au moins assurée pour les dix prochaines années.
Actuellement, notre service fonctionne à la satisfaction
de plus de 90% des généralistes. Les patients sont
eux aussi majoritairement satisfaits du Poste de
Garde. Mais nous restons conscients qu’il faut nous
intégrer encore mieux dans le système de garde de
notre bassin de soins carolo et cela au profit de tous.
Bien à vous et bonnes gardes !
Activités scientifiques
23 novembre : Quatrième Symposium du GERHPAC
L’irruption technologique et le diagnostic aujourd’hui :
qualité ou non qualité
par le Dr A. Van Meerhaeghe
Pr J.-P. Sculier, Dr Th. Vandenbussche, Pr S. Goldman, Pr J.-L. Vanherweghem.
Dans sa courte introduction, le Pr Lejeune, directeur
général de l’ISPPC, a rappelé les rôles et missions
du GERHPAC, ainsi que la difficulté de quantifier la
qualité dans les soins de santé.
Le Pr Vanherweghem a présenté la première
communication de la matinée. Cet exposé consacré
aux grandes victoires de la médecine moderne et
de son accession à la méthode scientifique par la
recherche de la preuve de l’imputation causale, a
bien souligné les progrès de la médecine depuis les
temps hippocratiques. En 2500 ans, nous sommes
passés de l’observation soigneuse du malade aux
mécanismes intimes des pathologies et de l’absence
de traitement à l’application de thérapeutiques
puissantes, dans certains domaines. L’orateur
cependant souligna le paradoxe qui voit émerger,
face à ces progrès objectifs, une adhésion de plus
en plus marquée de nos populations aux médecines
alternatives. La nécessité de quantification comme
paradigme de la quête de la vérité s’accompagne
souvent d’une prise en compte insuffisante du vécu
des patients ; cet aspect de la relation médecinmalade est central dans des pratiques comme
l’homéopathie par exemple. Cet échec mérite que
l’on médite sur l’empathie et l’humanisme que tout
être souffrant dans sa solitude, recherche.
Dans le second exposé, le Pr Goldman nous offrit
ses réflexions sur le développement technologique
en imagerie médicale. Il nous rappela que l’imagerie
radiologique est née d’une volonté de se représenter
l’intérieur du corps du patient et d’objectiver ainsi
l’atteinte des organes. Il souligna que les nouvelles
technologies d’imagerie utilisant des biomarqueurs
dans les pathologies psychiatriques et dans la
maladie d’Alzheimer se sont soldées à l’heure
actuelle par des échecs. L’affinement du niveau
de détection aboutit à se rendre compte de la
complexité des phénomènes et de situations où des
images identiques se retrouvent chez les patients et
les sujets sains.
Tout en ne rejetant pas la quantification, il en critiqua
les outils utilisés : pour accroître la reproductibilité
inter-observateur, des grilles de lecture sont
proposées afin que tous les praticiens utilisent le
même langage. Ces grilles de lecture sont construites
par des observateurs qui ont le même fonds culturel,
ayant lu les mêmes articles et étant influencés par
les mêmes experts.
Le Pr Goldman s’attacha aussi à montrer que
pour atteindre à la qualité des images, donc à la
reproductibilité inter-observateur, il fallait abandonner
des informations pertinentes mais rebelles à la
normalisation de la standardisation. Enfin, il démontra
que ces technologies de pointe aboutissent à une
dilution de la responsabilité médicale car le clinicien
en charge du patient, demande au nucléariste de lui
définir l’attitude thérapeutique à partir des images
obtenues.
Le Pr Kupiec (Ecole Normale Supérieure de Paris),
insista, dans le troisième exposé, sur la nature
probabiliste du fonctionnement des êtres vivants.
Des expérimentations multiples suggèrent en effet
que l’expression des gènes est probabiliste et que
le hasard est présent au sein de la cellule ellemême. Non seulement l’expression des gènes est
aléatoire mais les protéines synthétisées ne sont
pas stéréospécifiques et présentent des possibilités
combinatoires multiples. Cette variabilité est
cependant contrainte par différents mécanismes
dont le principal est la compartimentalisation de la
cellule qui trie les interactions entre les protéines.
Mais comme la structure cellulaire est dépendante
de la sélection naturelle, de l’environnement, on
introduit le fait que les phénomènes d’interactions
moléculaires sont une projection à l’intérieur des
cellules de la sélection naturelle. Le Pr Kupiec
parle ici de darwinisme cellulaire. La contrainte
sélective issue du phénotype “trie” les événements
moléculaires soumis à la variabilité. Il n’y a pas
d’origine unique dans ce processus qui repose sur
un mécanisme dual (phénotype/génotype). Dès lors
ces théories posent le problème de l’horizon de notre
connaissance. Butons-nous de manière transitoire
par manque de savoir ou, in fine, l’horizon de notre
connaissance est-il une variabilité contrainte ? Du
point de vue médical, cela pose question par rapport
au concept de médecine personnalisée.
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7
Tam tam
Le Pr Dewever nous exposa comment était formé
le budget de la santé publique en Belgique. L’Etat,
qui joue un rôle protecteur, ne dispose que de
ressources limitées alors qu’il doit répondre à
des besoins illimités. Il faut donc une politique de
santé publique basée sur des choix pour assurer
la protection du capital santé de chaque individu.
Cette tension entre l’individu et la population baigne
en plus au milieu d’un jeu d’influences multiples :
philosophiques, politiques, d’organisations professionnelles, d’associations de patients, de l’industrie
pharmaceutique. Une des pistes actuelles soulignée
par l’orateur, le paiement en fonction de critères de
qualité, fait débat et ne repose pas encore, semblet-il, sur beaucoup d’études sérieuses.
En conclusion, ce quatrième symposium a eu le
mérite de poser des questions fondamentales qui
bien entendu n’ont pas de réponses simples. Il nous
semble qu’il faudra, de manière rationnelle, évaluer
sans cesse l’apport des nouvelles technologies et
ne retenir que celles qui apportent une plus-value
informative pouvant modifier le destin médical des
patients. Actuellement, nos connaissances du
fonctionnement au niveau des mécanismes de la
biologie moléculaire permettent, sans la rejeter, de
douter de la possibilité de l’exercice d’une médecine
vraiment personnalisée au moins à deux niveaux :
l’horizon de nos connaissances qui semblent à
l’heure actuelle être construites de variabilité et de
hasard, même bridés ; les coûts induits par une telle
approche alors que déjà, le budget des soins de
santé augmente sans cesse.
Pr J.-J. Kupiec.
Activités scientifiques
17 octobre : Symposium du service
de Pédiatrie-Néonatologie
Fin de vie en période néonatale :
du tabou de l’euthanasie à la réalité
des pratiques
par le Dr E. Cavatorta
Chaque année en Belgique, des centaines d’enfants
meurent avant l’âge d’un an (la majorité meurt au sein
de services de Néonatologie). Certains de ces bébés
se trouvent dans une situation clinique jugée sans
espoir (encéphalopathie post-asphyxique dépassée,
hémorragie cérébrale massive associée à une extrême
prématurité, maladie génétique particulièrement
grave et incurable, etc.). Comme l’a montré l’étude de
V. Provoost et al. en Flandre, la plupart des décès de
ces bébés sont précédés d’une décision d’équipe
sur le type de prise en charge (Lancet 2005). Ces
décisions sont particulièrement difficiles à prendre,
tant du point de vue émotionnel que du point de vue
éthique et professionnel. D’autant plus que toute
attitude visant à accélérer le décès d’un nouveauné, quelle que soit la gravité de sa pathologie, reste
criminelle - en plus d’être largement taboue - dans
notre pays.
l’espoir de faire avancer le débat sur la fin de vie en
période néonatale.
En France, alors qu’en 2000 le Conseil Consultatif
National d’Ethique suggérait de tolérer une
transgression de la loi dans des situations néonatales
exceptionnelles (avis n° 65), on assiste actuellement
à des décès de nouveau-nés par arrêt d’hydratation
et d’alimentation artificielle avec sédation, selon une
interprétation controversée de la loi Leonetti de 2005
sur les soins palliatifs. Aux Pays-Bas, les Prs Pieter
Sauer et Eduard Verhagen ont mis sur pied en 2002
le seul protocole au monde dépénalisant l’euthanasie
néonatale dans des situations exceptionnelles, le
fameux protocole de Groningen, qui fait encore
scandale. En Belgique, plusieurs propositions de
loi ont été déposées ces derniers mois au Sénat
visant à étendre l’euthanasie aux mineurs (incluant
dans certains cas les nouveau-nés), ou proposant
d’adopter dans notre pays un protocole comparable
à celui de Groningen. Notons que selon l’étude de
V. Provoost et al. (Lancet, publiée en 2005, réalisée
en 1999-2000), plus de la moitié des néonatologues
flamands sont en faveur d’une légalisation dans ce
domaine et de l’emploi éventuel de drogues létales
dans des situations désespérées.
Le Pr Luc Deliens, professeur en Santé Publique et
Soins Palliatifs, diplômé en Sociologie, directeur du
centre de recherche en soins palliatifs End-of-Life
Care Research Group (Vrije Universiteit Brussel &
Ghent University), membre de l’Académie Royale de
Médecine et dernier auteur de l’étude du Lancet, nous
a exposé le point de vue sociologique des attitudes
en fin de vie, en particulier chez le nouveau-né.
Le Pr Pieter J.J. Sauer, professeur en Pédiatrie et
Néonatologie, ancien chef de Pédiatrie à l’University
Medical Center de Groningen, ancien rédacteur
en chef de la revue “Pediatric Research” et “père”
du protocole de Groningen, nous a fait partager
l’expérience néérlandaise.
Le symposium que nous avons organisé a réuni
plusieurs experts nationaux et internationaux, dans
Le Pr Guy Moriette, ancien Chef du service de
Médecine Néonatale de Port-Royal à Paris,
responsable de la formation en Soins palliatifs et
Ethique en Périnatologie à Paris, nous a parlé de
l’évolution des idées et des pratiques concernant les
fins de vie en néonatologie, en France.
Le Pr Marcel-Louis Viallard, responsable de l’unité de
Médecine Palliative pédiatrique à l’Hôpital NeckerEnfants malades à Paris, coresponsable du DIU de
Soins Palliatifs et de la formation en Soins Palliatifs et
Ethique en Périnatologie à Paris V et rédacteur en chef
de la revue “Médecine Palliative”, nous a entretenus
sur l’esprit de la médecine palliative et de ses limites
en période néonatale.
Le Dr Serge Vanden Eijnden, néonatologue au CHU
de Charleroi, auteur de l’article Neonatal euthanasia : a
claim for an “immoral” law (paru dans la revue “Clinical
Ethics” (June/September), a abordé la question d’une
loi sur l’euthanasie néonatale.
Le Dr Laurence Caeymaex, néonatologue au CHI
Créteil à Paris et auteur de nombreuses études sur
l’impact à long terme de l’implication des parents
dans les décisions de fin de vie en période néonatale,
nous a fait partager son expérience en la matière.
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Tam tam
Unité de Néonatologie
intensive (NIC) du CHU
de Charleroi
Dirigée par le Dr Cavatorta depuis 2000, l’unité
regroupe cinq pédiatres-néonatologues, plus de
30 infirmières pédiatriques et une psychologue.
Ces dernières années, parallèlement au
développement de la réanimation néonatale
et pédiatrique, l’unité s’est investie dans les
soins palliatifs en période périnatale. En effet,
de même que le service d’obstétrique, nous
sommes confrontés chaque année à un nombre
non négligeable de décès anté-, péri- ou postnatals. Au-delà des prouesses de réanimation,
ces situations de fin de vie et de deuil de bébés
représentent des drames humains qui laissent
démunis parents et équipes soignantes.
Quatre des membres de l’unité - deux
médecins, la psychologue et une infirmière - ont
obtenu en 2013 le Certificat en Soins Palliatifs et
Ethique en Périnatologie organisé par le Pr Guy
Moriette à Paris. Une unité de Soins Palliatifs
Périnatals regroupant des néonatologues,
des pédiatres, des neuropédiatres, des
obstétriciens, des infirmières, des sagesfemmes et une psychologue s’est créée afin
d’optimaliser l’approche pluridisciplinaire
des situations de fin de vie, qui sont parfois
anticipées avant même la naissance.
L’unité a eu le plaisir d’inviter le Pr Pierre
Bétrémieux et sa collègue sage-femme,
Frédérique Charlot, experts reconnus
internationalement dans le domaine des soins
palliatifs à la limite de la viabilité, lors d’un
précédent symposium sur cette thématique
(juin 2013). Grâce à leur soutien direct, le
Groupe de Travail en Soins Palliatifs Périnatals
a pu élaborer un protocole adapté de prise en
charge palliative en salle de naissance.
Dans la lancée de ce symposium et en
collaboration avec le Pr Luc Deliens (UZ VUB
et UZ Gent), l’unité s’investit dans la réalisation
d’une étude nationale visant à mieux cerner
l’opinion des soignants mais aussi des parents
dans le domaine de la fin de vie en période
néonatale.
Personnalia
Nouveaux chefs de service
Dr Serge Treille de Gransaigne
Dr Sandra Higuet
Docteur Eric Vandueren
Docteur Nathalie Nagy
Depuis le 1er juillet 2013, le service
de Néphrologie-Dialyse a un nouveau Chef de service, le Dr Serge
Treille de Gransaigne.
Le Dr Sandra Higuet a commencé
ses fonctions comme Chef de
service le 1er juillet 2013, en
remplacement du Pr B. Kennes.
Le Docteur Eric Vandueren,
Chef de service de la Chirurgie
vasculaire depuis le 1er juillet 2013,
entreprend ses études de médecine
Depuis juillet 2013, le service
d’Anatomie Pathologique a un
nouveau Chef de service, le
Docteur Nathalie Nagy.
Bien connu dans nos hôpitaux où il travaille
depuis près de 20 ans, le Dr Treille obtient
son diplôme de médecin à l’ULB en 1989. Il
se spécialise en médecine interne et, après
avoir hésité avec l’hémato-oncologie, il
s’oriente vers la néphrologie. Sa formation
de néphrologue s’effectue sous la direction
du Pr Van Herweghem à Erasme, mais
rapidement, son activité se partage entre
l’Hôpital Universitaire et l’Hôpital Civil de
Jumet. Il a donc vécu de l’intérieur toutes
les transformations des hôpitaux publics
de Charleroi : fusion des hôpitaux du
CPAS, puis formation de l’ISPPC. Il a ainsi
participé activement aux développements
qu’a connus le service de dialyse : création
de la première dialyse extrahospitalière
de Charleroi à l’Espace Santé en 1995,
création de l’autodialyse de La Madeleine,
extension de la dialyse de Charleroi après
la fermeture de l’Hôpital de Jumet, en
parallèle avec l’extension de la dialyse
de Vésale, ouverture de l’autodialyse de
Chimay. Il s’est particulièrement attaché
au développement de la dialyse péritonéale, et est devenu une des références
nationales dans cette forme de traitement.
Il a ainsi été un pionnier dans l’adaptation
de la dialyse péritonéale aux patients
cardiaques.
Son activité dans nos hôpitaux ne s’est
pas limitée à l’activité purement médicale.
Il s’intéresse depuis longtemps à la gestion
du service, et est membre actif du Conseil
Médical depuis près de 10 ans. Il participe
aujourd’hui activement au développement
de la dialyse de l’hôpital Ambroise
Paré à Mons en collaboration avec les
néphrologues de cette institution.
Le Dr Treille devient Chef de service à un
moment crucial avec l’ouverture prochaine
de l’Hôpital Civil Marie Curie qui permettra
une nouvelle extension du service, et
avec d’ambitieux projets concernant
le développement de l’activité de
transplantation en collaboration avec l’ULB.
Dr Fr. Dehout,
Chef de service honoraire
Le Dr Higuet a obtenu son DES en
médecine interne (ULB) en 2002 avec
grande distinction et sa compétence
en gériatrie en septembre 2003 (CHJolimont-Lobbes). Attirée par cette
discipline polypathologique et à
caractère humain, elle a dirigé pendant
plus de 9 ans le service de gériatrie
(projet pilote du programme complet
de soins pour patients gériatriques)
et la Clinique de la Mémoire au C.H.
Nivelles-Tubize.
à l’ULB. Il poursuit sa formation en
chirurgie générale puis en chirurgie
vasculaire dans le service du Pr J.-P.
Dereume, à l’Hôpital Erasme.
Le Docteur Nathalie Nagy a obtenu
son diplôme de médecin en 1995
à l’ULB. Elle a effectué un DES en
Anatomie Pathologique à l’Hôpital
Erasme et a été reconnue spécialiste
en Anatomie Pathologique en 2000.
S’intéressant particulièrement aux
pathologies neuro-dégénératives, elle
a suivi de nombreuses formations
à l’étranger concernant la prise en
charge de la maladie d’Alzheimer et
les maladies apparentées.
En 2012, elle a obtenu un diplôme
universitaire de psychogériatrie à la
faculté de Limoges (Pr J. Clément) et
est la lauréate francophone 2012 de la
Société Belge de Gérontologie et Gériatrie
pour participer à l’European Academy for
Medecine of Ageing réservée aux jeunes
leaders européens en gériatrie.
Elle vient d’engager deux nouvelles
gériatres dynamiques (les Drs
Korpak et Fayt) afin de poursuivre
avec la collaboration du Dr Kengni
le développement du programme de
soins gériatriques, à savoir : 4 unités
de gériatrie aiguës sur les 2 sites (dont
une unité spécifiquement dédiée
aux patients présentant une maladie
d’Alzheimer), des consultations de
gériatrie, l’hôpital de jour gériatrique
dont la clinique de la mémoire ainsi
que la liaison interne et le programme
d’oncogériatrie. Elle souhaite également avec l’aide de son équipe
poursuivre des activités scientifiques
de recherche clinique.
B. Kennes
Chef de service honoraire
Eric intègre le service de Chirurgie
vasculaire du CHU de Charleroi en
1993.
Ses aptitudes, sa disponibilité,
son enthousiasme, sa curiosité
scientifique… lui ont permis de
s’intégrer et de contribuer au développement du service.
Durant toutes ces années passées
ensemble, Eric m’a parfaitement
secondé et mérite amplement de
reprendre le flambeau du service.
Le nouvel Hôpital Civil Marie Curie lui
permettra d’encore mieux se réaliser
dans l’exercice de son art.
Son esprit alerte, la tête pleine de
projets (création d’une clinique de
phlébologie sur le site de Châtelet en
2015, développement d’une nouvelle
unité vasculaire intégrée avec le service
d’Imagerie Médicale (Dr Ch. Delcour)
et le service de Cardiologie-Angiologie
(Dr J.-Cl. Wautrecht) contribueront à
parfaire son épanouissement et celui
du service.
Eric, je te souhaite bon vent, bonne
réussite et te remercie encore pour ta
précieuse collaboration durant toutes
ces années.
Dr G. Verhelst,
Chef de service honoraire
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Tam tam
D’emblée, elle s’est orientée vers la
pathologie digestive ainsi que vers la
neuropathologie et l’endocrinologie.
Elle s’est également spécialisée en
pathologie hépatique; elle continue,
dans ce domaine, une collaboration
avec l’Hôpital Erasme consistant en
des séances d’enseignement et de
confrontations anatomo-cliniques. Elle
participe par ailleurs à de nombreuses
réunions dans le cadre du Club Belge
de Pathologie Digestive (division de la
Belgian Society of Pathology).
Elle s’est aussi particulièrement
investie en oncologie digestive et
notamment dans l’étude PROCARE
(cancers colorectaux) où elle fait partie
du panel de spécialistes effectuant la
révision de l’ensemble des cas pour la
Belgique.
Le Docteur Nagy a rejoint
d’Anatomie Pathologique
de Charleroi en 2008.
développé une activité de
thyroïdiennes.
le service
du CHU
Elle y a
ponctions
Par ailleurs, depuis 2010, elle s’est
aussi investie dans le développement
du système qualité du Service d’Anatomie Pathologique.
Le Docteur Nagy a activement
participé au projet et à l’installation du
Laboratoire d’Anatomie Pathologique
de l’Hôpital Civil Marie Curie qui
ouvrira ses portes prochainement.
Dr P. Cornut,
Chef de service honoraire
On s’occupe de vous
Agenda
Journée des associations de patients
Conférence
de Jean-Pierre
Luminet : “Quelle
est l’origine des
trous noirs ?”
par P. Dehavay
Le vendredi 11 octobre, le CHU de Charleroi, en collaboration avec l’asbl LUSS
(Ligue des Usagers des Services de Santé), a organisé une journée d’information à
destination des patients et des professionnels.
L’objectif du CHU de Charleroi, en organisant cette
journée, était d’offrir aux patients la possibilité de
rencontrer des associations qui peuvent les soutenir
dans leur maladie.
Pour sa 7e édition, Sciences
et Raison à l’Hôpital accueillera l’astrophysicien, romancier
et poète Jean-Pierre Luminet.
Une vingtaine d’associations s’étaient réunies dans
le hall d’entrée de l’Hôpital Vésale pour répondre aux
questions des patients et du personnel soignant.
Qu’il s’agisse de patients concernés par une maladie
ou simplement curieux d’en apprendre plus sur une
pathologie touchant un membre de leur famille ou une
connaissance, de nombreuses personnes se sont
attardées auprès de l’une ou l’autre association. Notre
service de médiation interculturelle était également
présent afin de présenter ses services.
En parallèle, des conférences étaient organisées
dans l’auditoire De Cooman, regroupant pour chaque
thème un médecin du CHU et un représentant
d’une association. On a donc pu entendre le Dr
Vandenberghe (sur le RSW), le Dr Biston et Mme
Joosten (sur le don d’organes), le Dr Duterme (sur
les acouphènes), le Dr Madhoun (sur l’insuffisance
Jean-Pierre Luminet est directeur de recherche au
CNRS, membre de l’observatoire de Paris-Meudon et
spécialiste de réputation mondiale pour ses travaux
sur la cosmologie et la gravitation relativiste. Il a écrit
de nombreux livres de vulgarisation mais aussi des
essais, des romans et des recueils de poésie dont
Noir soleil et Le rendez-vous de Vénus. Son œuvre,
originale et protéiforme, met en relation sciences, arts
et histoire.
rénale), le Dr Chaskis (sur les tumeurs cérébrales), le
Dr Seeldrayers (sur la sclérose en plaques) et le Dr
Arco (sur le psoriasis).
Cette journée fut un succès et sera dès lors
certainement renouvelée dans deux ans !
Date : le 23 avril à 18h00.
Lieu : Hôpital A. Vésale, Auditoire R. De Cooman
Rue de Gozée 706 - 6110 Montigny-Le-Tilleul
Réservation au 071/92 00 09 ou par mail à
[email protected]
Retrouvez l’agenda de nos différentes
activités à la rubrique Professionnels/
Activités scientifiques de notre site web
chu-charleroi.be
Périodique d’informations du CHU
de Charleroi et de l’ISPPC.
Imprimé à 5.000 exemplaires.
Coordination : B. Hupin et Dr M. Daune
Comité de rédaction : Dr Ph. Lejeune, Dr L. Bissen, Dr G. Van Cang, A. Dugauquier,
B. Hupin et N. Soggia
Photos : CHU de Charleroi, P. Dehavay,
Isignstock, Lapino Albino et Fr. Noël
Conception graphique et mise en page :
Paquet.Cléda
Impression : Bietlot
Editeur responsable : A. Dugauquier, Bd Zoé Drion, 1 à 6000 Charleroi
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Bd Zoé DRION, 1 - 6000 Charleroi
E-mail : [email protected]
Vos suggestions, vos remarques ou critiques y
sont également les bienvenues !
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