TAM TAM - CHU de Charleroi
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TAM TAM - CHU de Charleroi
janvier 2014 Tam tam 24 T o u t e l ’ A c t u a l i t é www.chu-charleroi.be Retour expéditeur : Service Communication Espace Santé Bd Zoé DRION, 1 6000 Charleroi M é d i c a l e Magazine d’information à destination des prestataires de soins référents 1 Installation du plateau médico-technique 2 Ouverture du nouveau centre de réadaptation fonctionnelle 3 Prise en charge des pathologies interstitielles pulmonaires 4 Le diabète, ce n’est pas si simple ! 5 Contre l’hypertension artérielle “résistante” : la dénervation rénale percutanée / Agenda 6 Pour une prise en charge dynamique du patient en psychogériatrie / La garde 7 L’irruption technologique et le diagnostic aujourd’hui : qualité ou non qualité 8 Fin de vie en période néonatale : du tabou de l’euthanasie à la réalité des pratiques 9 Nouveaux chefs de service 10 Journée des associations de patients / Agenda Hôpital Civil Marie Curie Installation du plateau médico-technique Edito Il commence à battre, le cœur de “Marie Curie” ! Le plateau médico-technique, centre névralgique du futur hôpital aigu, est en effet en cours d’aménagement. Il regroupera les urgences, les soins intensifs, l’imagerie médicale, le quartier opératoire et la dialyse. Changement de look ! Les potences de l’USI et de l’unité coronaire sont installées. En janvier, les douze salles d’opération ont été équipées de leurs colonnes de distribution et de leurs scialytiques. En dialyse, l’installation du système de traitement de l’eau est en cours de finalisation. Fin mars, les travaux d’aménagement de l’ensemble de l’hôpital seront pratiquement clôturés. Chers lecteurs, L ’ouverture de son nouvel hôpital cette année marquera un tour- nant majeur pour le CHU de Charleroi. Anticipant cette novation, son magazine d’information s’offre un nouveau visage. Plus épuré, clair et dynamique. Quant au fond, Tam-Tam continuera à vous informer au sujet de l’actualité du CHU : focus sur une spécialité médicale, nouvelles des services, spécificités de la prise en charge des patients, activités scientifiques et de recherche clinique ou expérimentale… Le tout, c’est à souligner, sous la plume exclusive des médecins et collaborateurs du CHU de Charleroi. Tam-Tam ouvre aussi ses pages aux généralistes par le biais d’une tribune libre. Car médecine générale et médecine hospitalière se doivent de dialoguer et œuvrer de concert pour offrir des soins de qualité aux patients de notre région. Gageons que cette collaboration se poursuivra avec les mêmes valeurs de complémentarité et de professionna- L’unité de soins intensifs. lisme au sein du nouvel hôpital aigu. Brèves Focus Hôpital Léonard de Vinci Ouverture du nouveau centre de réadaptation fonctionnelle par J. Hubert et les différents responsables des secteurs spécialisés C’est dans des installations de pointe que les activités du nouveau centre de réadaptation de jour ont débuté en novembre dernier. Avec sa piscine et ses nombreuses salles spécialisées, le centre se veut une référence en matière de réadaptation neurologique, locomotrice, orthopédique et respiratoire. Chaque patient, hospitalisé ou externe, y bénéficie d’un programme de réadaptation l’envisageant dans sa globalité complexe. Une offre complète déployée sur deux niveaux Le rez-de-chaussée comporte une aile destinée aux consultations et actes techniques : réadaptation neurologique / électrophysiologie (EEG, EMG, potentiels évoqués) / réadaptation locomotrice / consultance orthopédique / prothésiologie, confection d’attelles, podologie / réadaptation respiratoire – fonction respiratoire au repos et à l’effort, tabacologie / assistance sociale / brancardage / consultations de diététique adultes et enfants (clinique de l’obésité) / réadaptation neuropédiatrique / psychomotricité, équitest, isocinétisme. La plus grande partie du rez-de-chaussée est destinée aux techniques spécifiques et approches spécialisées de kinésithérapie et d’ergothérapie avec du matériel de pointe et une piscine. Kinésithérapie La kinésithérapie est un important maillon de la chaîne de la pluridisciplinarité. Le kinésithérapeute intervient à la fois dans l’évolution du bien-être physique et psychique du patient. Les techniques proposées : kiné classique, ostéopathie, techniques maxillo-faciales, techniques Sohier, activités physiques spécifiques de la cellule obésité enfant et adulte, confection d’orthèses, kiné vestibulaire, psychomotricité, revalidation neuro-pédiatrique, clinique du sein, drainage lymphatique, kiné de la main, réadaptation pulmonaire, périnéologie… Le patient est au centre des préoccupations via des réunions pluridisciplinaires hebdomadaires. Responsables : A. Euchamps et L. Herlinvaux Ergothérapie Le service d’ergothérapie, ergologie et animations socio-culturelles se compose d’une première unité pour les patients hospitalisés et d’une deuxième pour les patients externes. Les activités d’ergothérapie évoluent avec des techniques innovantes comme le “serious gaming” (à l’aide des consoles WII et Kinect), la marche nordique, l’école du dos, l’imagerie motrice (stimulation de la plasticité cérébrale en trompant la perception de l’hémicorps atteint, en utilisant par exemple le miroir) et le traitement des troubles de la sensibilité (rééducation sensitive traitant les allodynies et les hypoesthésies). L’ergothérapeute participe aux consultations d’aide à la mobilité avec le médecin afin de trouver la solution la plus adéquate pour le patient concerné (chaise roulante, rollator, canne, scooter…). L’unité développe également, avec le soutien d’un artiste, un projet d’animations socio-culturelles (dessin, peinture, gravure, sérigraphie, initiation à l’informatique…) afin de solliciter la créativité des patients, laquelle fait partie intégrante du programme thérapeutique. Responsable : C. Henrard Logopédie Les logopèdes et neuropsychologues ont pour principale mission d’établir le bilan diagnostique et d’assurer la prise en charge rééducative. Il s’agit, d’une part, de patients adultes présentant des troubles des fonctions cognitives (parole ou langage, déglutition, attention, mémoire, fonctions exécutives…) consécutifs à une pathologie neurologique ou à une chirurgie maxillo-faciale ; il s’agit, d’autre part, d’enfants avec des troubles d’apprentissages (dyslexie, dyscalculie, dysorthographie, hyperactivité…) et/ou du langage (oral et écrit, versant réceptif et expressif). Une autre mission consiste à réaliser une évaluation cognitive à visée diagnostique. Les logopèdes et la neuropsychologue participent N° 24 • janvier 2014 2 Tam tam Le premier étage est occupé par les cabinets de consultation individuelle des logopèdes et neuropsychologues, par les locaux et la salle de rééducation des conventions Parkinson et sclérose en plaques et par la salle de réentraînement à l’effort des patients déficients respiratoires. Contacts • Consultations médicales, actes techniques : 071/ 92 29 54 • Kinésithérapie, ergothérapie, ostéopathie : 071/ 92 29 55 • Logopédie, neuropsychologie : 071/ 92 29 50 aux réunions pluridisciplinaires (avec médecins, kiné, ergo, psycho…) afin d’optimaliser le processus de réadaptation par la mise en place d’une rééducation adaptée aux difficultés du patient. Responsables : D. Eekhout, logopède et N. Depoorter, neuropsychologue Psychologie Le psychologue travaille en étroite collaboration avec l’équipe pluridisciplinaire et ce, pour une prise en charge globale du patient. Le rôle du psychologue est donc de s’appuyer sur les acquis progressifs de la rééducation afin de permettre au patient de restaurer son image et de redonner une juste place à son handicap. Cette prise en charge psychologique se réalise via des bilans, des entretiens et/ou des thérapies psychologiques. Le psychologue est également disponible pour les familles des patients et ce, principalement dans un but de soutien et d’écoute. Responsables : C. Esmanne, N. Andersens (psychologue en chef : C. Vervonck) Pool de brancardage Le service du pool de brancardage, situé dans le couloir de consultations médicales du CRF, s’organise pour conduire chaque patient à son lieu de rendez-vous. Un minibus adapté s’occupe des transports entre l’Hôpital Vésale et le Centre. Le service assure également la planification des rendez-vous des patients internes de l’Hôpital Léonard de Vinci. Responsable : M. Fiévet Focus Prise en charge des pathologies interstitielles pulmonaires par le Dr O. Gilbert Dans le service de pneumologie, nous nous sommes intéressés à détecter et prendre en charge les pneumopathies interstitielles, appelées également pneumopathies infiltrantes diffuses (PID). Il s’agit d’un groupe hétérogène de pathologies des voies aériennes inférieures atteignant le tissu interstitiel, c’est-à-dire que c’est le tissu compris entre les alvéoles qui est concerné. Il peut être le siège d’une inflammation, d’un dépôt de substance endogène ou exogène. La classification de ces maladies au comportement parfois bien différent a été revue en 2013. Autrefois le terme de “fibrose pulmonaire” était souvent galvaudé. Actuellement, la fibrose pulmonaire idiopathique est une entité bien différenciée pour laquelle les traitements immunosuppresseurs autrefois employés sont proscrits. On s’oriente donc vers d’autres thérapeutiques. Actuellement, un seul médicament est remboursé en Belgique, la pirfénidone, Esbriet® dont l’intérêt réside dans la freination du processus de fibrose. Toutefois cette pathologie reste grevée d’une lourde mortalité. Lorsque le statut des patients le permet, ceux-ci peuvent bénéficier d’une transplantation pulmonaire en cas d’évolution délétère. Au-delà des cas caricaturaux, souvent la détermination d’une “PID” nécessite une enquête laborieuse et quelques examens indispensables. Parfois la clé de diagnostic réside dans l’anamnèse : se rendre compte que le patient est colombophile et que son scanner thoracique reflète une alvéolite extrinsèque allergique par exemple. La pathologie est induite par des antigènes présents dans les fientes du volatile ! Un simple hobby peut devenir mortel et l’éviction du phénomène s’accompagne d’une guérison quasi assurée. Certaines de ces pathologies interstitielles sont potentiellement réversibles sous traitement N° 24 • janvier 2014 3 Tam tam aux corticoïdes et doivent donc être reconnues à temps afin d’inverser le processus (ex : sarcoïdose, pneumopathie interstitielle non spécifique cellulaire…). D’autres sont liées à l’activité professionnelle telle la bérylliose ou l’asbestose (amiante) et peuvent faire l’objet d’une reconnaissance au Fonds des Maladies Professionnelles. Nous avons créé l’entité “L.S.D.” pour “Lung and Systemic Diseases” au sein du service de pneumologie afin de discuter de ces cas bien précis et de présenter des séminaires de remise à jour sur le sujet. Nous collaborons étroitement avec l’équipe du Professeur Devuyst à Erasme où se tiennent des réunions mensuelles à propos des PID ce qui nous permet d’obtenir le remboursement de la Pirfénidone pour les patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique, d’approcher de manière méthodique les cas en cours d’investigation (ex : choix de réaliser ou non une biopsie pulmonaire ) et d’être en étroite relation avec l’équipe de transplantation pulmonaire. Notre but est de pouvoir garantir aux patients de notre région une prise en charge optimale. Brèves Focus Le diabète, ce n’est pas si simple ! par le Dr J.-Cl. Legrand, Chef de service de Médecine Interne Pour répondre de manière individualisée à toutes les questions que pose chaque diabétique, l’équipe de diabétologie du CHU de Charleroi, intégrée aujourd’hui au service de Médecine Interne, propose au patient pas mal d’outils. En collaboration avec le médecin de famille. Un personnel médical toujours à la pointe de l’actualité Une équipe de neuf diabétologues assure le suivi hospitalier et les consultations. Parmi ceux-ci, épinglons le Dr Krzentowski et le Dr Daubresse, respectivement président d’honneur et past-président de l’Association Belge du Diabète. Sans oublier des référents d’autres spécialités : chirurgiens vasculaires, bariatriques, orthopédiques, ophtalmologues et gynécologues, le diabète de grossesse étant de plus en plus fréquent. Un personnel infirmier et paramédical compétent et disponible Le patient diabétique doit mesurer sa glycémie, prendre ses médicaments, faire ses injections, avoir une alimentation saine et variée, surveiller ses pieds, pratiquer une activité physique… Pour l’aider, des infirmières et des diététiciennes spécialisées lui proposent des séances d’éducation d’une demi-heure à une heure pour des conseils personnalisés et un encouragement dans les moments difficiles. Des modules de formations à l’autocontrôle du diabète (appelé insulinothérapie fonctionnelle) sont organisés pour certains patients, en groupe. Des séances plus “light” d’éducation au calcul glucidique des repas sont aussi proposées. Du matériel de pointe Le matériel d’injection est de plus en plus adapté et les analyseurs de glycémies sont de plus en plus performants. Pour certains patients, nous utilisons maintenant des “holters glycémiques” grâce auxquels, pendant 5 à 10 jours, le taux de la glycémie est enregistré en permanence pour être étudié ensuite avec le patient par le médecin ou l’infirmière en vue d’un meilleur contrôle. Le service dispose d’une centaine de pompes pour la perfusion continue d’insuline en ambulatoire, pompes de plus en plus discrètes mais aussi de plus en plus performantes. Bientôt l’analyseur sera couplé à la pompe, véritable pas vers le pancréas artificiel. Des équipes, des conventions et des structures Nous sommes l’un des centres les plus importants de Belgique, un des 36 centres à avoir une activité spécialisée pour le pied diabétique et, historiquement, la deuxième équipe à proposer − dès 1983 − des pompes à insuline au patient ambulatoire. Sur chacun des quatre sites, nous travaillons en équipes pluridisciplinaires comportant médecins, infirmières, diététiciens, podologues, chausseur mais aussi secrétaires. Enfin, à côté de l’activité ambulatoire, nous prenons également en charge les demandes pour les patients hospitalisés pour ou avec un diabète. Une activité de pointe : le pied diabétique Une podologue est présente sur chacun de nos 4 sites. Mais en plus, à Charleroi, le jeudi matin, une consultation propose des soins des pieds où le patient diabétique est vu par un médecin, une infirmière et une podologue. L’équipe s’est renforcée récemment grâce à la collaboration active de chirurgiens vasculaire et orthopédique et d’un chausseur spécialisé. Le tout couvert par une convention de 3e ligne avec l’Inami. Quand parle-t-on de diabète ? On parle de diabète si on trouve une glycémie à jeun >126 mg/dl à deux reprises ou une glycémie >200 mg/dl à n’importe quel moment de la journée. Le triangle d’hyperglycémie orale (75 gr de glucose) avec le dosage d’insuline et du C-peptide est surtout utilisé pour dépister le diabète chez la femme enceinte. Organigramme Hôpital Civil (Charleroi) Polyclinique de la Madeleine Clinique Léon Neuens Hôpital A.Vésale (Jumet) (Chatelet)(Montigny-le-Tilleul) Diététicienne Mme A. Caroyez Mme S. Carriero Infirmières Mme C. Deshuyteneer Mme F. Van Troyen Mme C. Fadeur Mme V. Taymans Mme F. Van Troyen Mme I. Avot Mme S. Demoulin Mme C. Sanfilippo Mme P. Tricatti Mme M. Hanuise Mme N. Manderlier Mme M. Alonso-Ortega Mme S. Matmati Mme N. Chique Médecins Dr J.-Cl. Daubresse Dr A. Bodson Dr N. Daoudi Dr N. Daoudi Dr N. Daoudi Dr B. Picron Dr C. Lemy Dr G. Krzenstowski Dr J.-Cl. Daubresse Dr M. Heureux Dr B. Picron Dr T. Richard Podologue Mme M. Montegnies Mme C. Braun Mme M. Montegnies Secrétaires Mme C. Greggio Mme F. Ballant Mme S. Gusetti Mme K. Vander Stuyft Contact 071/92 22 61 071/92 28 85 Mme M. Montegnies 071/92 17 80 Chiffres clés • Des centaines de trajets de soins. • Environ 3.500 conventions d’autocontrôle glycémique • Près de 100 pompes en fonction pour insulinothérapie ambulatoire • Une soixantaine de conventions “pied diabétique” 071/92 24 72 Convention de 3e ligne du pied diabétique à l’Hôpital Civil de Charleroi Dr M. Heureux, Dr R. Bataille, Dr E. Vandueren, Dr S. Vandevelde Mme S. Demoulin, Mme M. Montegnies et M. L. Oger (Chausseur) Dans le courant 2014, l’équipe de Charleroi sera regroupée à l’Hôpital Civil Marie Curie et l’équipe de la Madeleine à Jumet aura ses nouveaux et spacieux locaux à l’Espace Santé. N° 24 • janvier 2014 4 Tam tam Le patient diabétique peut obtenir des conseils personnalisés lors des séances d’éducation. Recherche clinique Agenda Contre l’hypertension artérielle “résistante” : la dénervation rénale percutanée 14 mars 2014, de 8h30 à 16h00 : Symposium des soins intensifs Don et transplantation : une histoire humaine avant tout par les Drs P. Lefebvre, N. Daoudi, Chr. Delcour, S. Treille, J. Lalmand Le CHU de Charleroi est le “centre pilote” en Belgique développant cette nouvelle option thérapeutique (“EnligHTN™” - St Jude médical), laquelle relève de la recherche clinique. L’hypertension artérielle est un facteur majeur de survenue de maladies cardiovasculaires, incluant les AVC, l’insuffisance cardiaque, les maladies coronaires. Dans les pays développés, 20 à 30% des individus de plus de 18 ans en souffrent. Parmi eux, un malade sur deux n’est pas contrôlé par son traitement et 10 % verront leur HTA insuffisamment améliorée malgré l’utilisation d’au moins trois antihypertenseurs à doses adaptées. Physiopathologie : système nerveux sympathique et hypertension artérielle La présence d’une activité sympathique de base plus importante a été démontrée dans de nombreux modèles animaux d’hypertension, ainsi que chez les Toutes les fibres nerveuses vont cheminer depuis le hile rénal au niveau de l’adventice de la paroi de l’artère rénale. L’activité sympathique entre le système nerveux central et le rein est bidirectionnelle. Les influx nerveux efférents augmentent l’activité du système rénine-angiotensine, ainsi que la rétention sodée, tout en diminuant le flux sanguin rénal. Dans le même temps, des influx provenant du rein aboutissent au cerveau, plus particulièrement à l’hypothalamus, ce qui a pour effet indirect de favoriser l’athérosclérose, l’hypertrophie myocardique, l’insuffisance cardiaque et l’insulino-résistance. Une technique sans chirurgie, peu invasive L’approche de la technique est avant tout multidisciplinaire, impliquant les services de cardiologie, néphrologie, médecine interne et radiologie. La procédure est conduite conjointement par les services de cardiologie et radiologie interventionnelles. Elle vise à sidérer la conduction sympathique à hauteur du rein en réduisant simultanément les effets afférents et efférents. Lésions observées à la phase aiguë Après un mois L’opérateur introduit un cathéter dans l’artère fémorale et remonte jusqu’à l’artère rénale. Une sonde ou un ballon porteur d’électrodes est ensuite introduit dans l’une puis l’autre artère rénale. Ces électrodes chauffent la paroi artérielle à différents endroits, ce qui interrompt les structures nerveuses localisées au sein de l’adventice. La procédure a lieu sous anesthésie locale, couplée à une sédation profonde, et dure une ½ heure à une heure. La faisabilité anatomique du geste est confirmée par une angiographie par CT-scan ou une angio-IRM réalisée avant la procédure et excluant la présence de plusieurs artères rénales de chaque côté, d’une dissection, d’un anévrisme, d’une sténose supérieure à 30 % ou de plaques athéromateuses instables. Le suivi post-interventionnel patients avec une hypertension artérielle essentielle. Ce phénomène serait modulé par les nerfs afférents et efférents du système sympathique rénal. Cette hyperactivité sympathique joue un rôle important dans la pathogénie de l’hypertension du sujet âgé, mais également dans celle de l’obèse, du patient atteint d’une résistance à l’insuline ou du syndrome métabolique. Le traitement antihypertenseur ne sera pas modifié dans les suites immédiates du geste car l’effet sur la baisse de la tension artérielle est différé et atteint son maximum après plusieurs mois. Une surveillance de la tension artérielle, de la fonction rénale et de l’anatomie des artères rénales est réalisée après 6, 12 et 36 mois. Le taux de réussite atteint, dans les registres publiés, 70%. N° 24 • janvier 2014 5 Tam tam • 08h30 : Accueil - Modérateurs : Mme C. Piccinin et Dr Kimbimbi. • 09h00 : Introduction - Mme C. Piccinin, CHU de Charleroi. • 09h10 : Les débuts d’un projet qui dure Mme B. Van Haelewijck, Dr M. Daune, CHU de Charleroi • 09h30 : Le don d’organe vu par l’intensiviste Dr P. Biston, CHU de Charleroi • 09h50 : Avancées législatives Mme I. Sénépart, SPF Santé publique •10h10 : Les coordinateurs de transplantation de Belgique : Qui sont-ils Mme M-H Delbouille, CHU Liège • 10h30 : Pause • 11h00 : Définition de la mort et prélèvement d’organes - Pr P. Kinnaert, ULB Erasme • 11h30 : La recherche en transplantation Dr Alain Le Moine, ULB Erasme • 12h00 : Questions et réponses • 12h30 : Pause Modérateurs : Mme F. Bardiau et Dr P. Biston • 13h30 : La coordination locale au quotidien Mme A. Joosten, CHU de Charleroi • 13h55 : Paroles à l’équipe du bloc opératoire Mme M. Delière, CHU de Charleroi • 14h15 : Les familles : un partenaire indispensable - Mmes I. Ducarmois et L. Montini, CHU de Charleroi • 14h40 : eCPR et donneurs potentiels Dr D. De Backer, ULB Erasme • 15h00 : Clinique de la transplantation du CHU de Charleroi - Dr B. Guillaume, Mme A-M La Greca, CHU de Charleroi • 15h20 : Paroles au centre de transplantation partenaire depuis 20 ans Mme E. Angenon, ULB Erasme • 15h50 : Clôture Mme F. Bardiau, CHU de Charleroi Lieu : Hôpital A. Vésale, Auditoire R. De Cooman Rue de Gozée 706 - 6110 Montigny-Le-Tilleul Inscription obligatoire : [email protected] Psychiatrie Hôpital Vincent Van Gogh Pour une prise en charge dynamique du patient en psychogériatrie par le Dr P. Vanderkelen, psychiatre, responsable des unités de psychogériatrie Le service de psychogériatrie se compose de deux unités de trente lits (MA2 et MA3) situées depuis 2007 à l’Hôpital Vincent Van Gogh après avoir transité par l’Hôpital Vésale, le Bel Abri et l’Espace Santé. L’orientation était, jusqu’il y a peu, la prise en charge au très long cours de patients souffrant essentiellement de démence. Actuellement, la psychogériatrie se profile comme une discipline médicale à part entière, devenant à la psychiatrie ce que la gériatrie est à la médecine interne. L’objectif devient l’étude, le diagnostic, le traitement et la prise en charge multidisciplinaire de la personne âgée souffrant d’une pathologie mentale de toute nature, quelle que soit l’étiologie. De plus, la mission traditionnellement résidentielle devient désormais dynamique, visant le rétablissement ou le maintien de la personne au plus haut niveau de son potentiel physique, psychologique et social. Les contraintes budgétaires visant à augmenter l’efficience de l’hospitalisation, notamment via la réduction de la durée moyenne de séjour, contribuent également à ce changement. Sous l’impulsion du Dr Ph. Fontaine, Chef du service de Psychiatrie, un audit réalisé par le Pr M.Ylieff et la mise place d’un comité de pilotage ont permis de réorganiser en profondeur notre service. Les différents axes de cette réorganisation, toujours en cours pour certains, sont les suivants : élargissement de l’encadrement médical et paramédical, clarification de la politique d’admission, intégration des deux unités, approche multidisciplinaire et supervision des équipes afin de répondre aux nouvelles exigences d’un service hospitalier de psychogériatrie, à savoir la prise en charge de la personne âgée de manière multidisciplinaire, dans une optique moderne visant à la maintenir dans son milieu habituel. Parmi les autres projets en cours de développement et à venir, citons la dynamisation du patient, l’amélioration de nos capacités diagnostiques, le travail avec les familles, l’établissement de relations avec l’amont et l’aval dans une dynamique de réseau, la création d’une activité de liaison avec le service de gériatrie. Enfin, un cycle de formation en psychogériatrie débutera en janvier 2014, afin de former les équipes aux connaissances théoriques et pratiques les plus récentes et de nous profiler comme centre de référence et de formation. Tout cela n’est et n’a été possible que grâce à l’humanité, la bienveillance, le professionnalisme et le souci d’améliorer les soins aux personnes âgées souffrant d’une pathologie mentale, des équipes actuelles et passées du service de psychogériatrie. Tribune du généraliste La garde Bonjour à tous. Il y a trois mois, j’écrivais que la médecine générale se devait d’évoluer. S’il est bien une part de l’activité du MG qui bouge pour le moment, c’est la garde. Il n’y a d’ailleurs pas qu’en médecine générale que les réflexions fusent à ce sujet : les hôpitaux ont été, eux aussi, contaminés. La garde pose problème, la garde est mal vécue par nombre de médecins, la garde est devenue la cible de nombreuses récriminations. A l’origine de ce phénomène nous retrouvons notamment la “pénurie” de médecins et surtout l’âge moyen des généralistes qui diminue la cohorte prête à faire des gardes surtout la nuit. D’autres causes sont les “jeunes médecins” souvent des assistants qui ne peuvent plus réaliser de nombreuses gardes au vu des nouvelles lois sur le temps de travail. C’est aussi l’insécurité qui rebute autant les femmes médecins que leurs collègues masculins. A ces problèmes, chacun a ses réponses, souvent opposées à celles de son voisin. Voilà pourquoi la FAGC a invité, le 3 octobre dernier, les trois groupes hospitaliers de Charleroi à venir discuter ensemble de cette problématique. La réunion dura environ deux heures et demie et, même si un réel consensus n’a pas été trouvé, la discussion a ouvert quelques portes. • Tout le monde est d’accord pour faire évoluer la garde en se basant sur l’option “la garde, c’est le bon médecin au bon endroit”. par le Dr Th. Vandenbussche, Président de la FAGC • La garde est un continuum entre médecine générale et médecine hospitalière. • La garde se doit de maintenir : - La continuité des soins qui s’adresse aux pathologies multiples et complexes, aux soins palliatifs et aux les personnes dépendantes (MR, MRS…). Cette continuité des soins doit idéalement être assurée par un médecin de qualité équivalente à celle du traitant habituel. - La permanence des soins, c’est-à-dire offrir une possibilité de soins 24h/24 sous forme d’un dispensaire où travaillent des médecins de différentes qualités, par exemple des gardistes professionnels, des MS, des MG, des assistants… • La garde ne doit se déplacer que quand cela est vraiment nécessaire. Les patients doivent se déplacer sauf impossibilité absolue. • Pour réaliser ces propositions, tous s’accordent sur un tri efficace des appels basé sur des manuels de régulation validés, contraignant et soutenu par l’Etat. Le but de ce tri est d’orienter au mieux les patients en fonction des cinq niveaux de réponses à un appel : - l’urgence vitale : sortie SMUR - l’urgence relative : sortie PIT, ambulance - l’appel prioritaire : MG visite domicile ou poste de garde - l’appel “comme en semaine” : MG au poste de garde - l’appel inadéquat, remis au lendemain Ce tri, pour être efficace, doit se faire avant l’arrivée N° 24 • janvier 2014 6 Tam tam à l’hôpital (idéalement, les patients devraient obligatoirement téléphoner). Si le patient passe la porte de l’hôpital, celui-ci est alors obligé légalement de délivrer des soins adéquats en fonction des possibilités qu’il peut offrir (scanner, RX, endoscopie…). Chacun était aussi d’accord sur l’information absolument nécessaire du grand public, sur la manière d’utiliser au mieux le système de garde. Une campagne d’information organisée par l’Etat serait certainement utile. Il faudra sans doute beaucoup de temps pour réaliser ce programme, même dans notre région qui a pourtant une “ardeur” d’avance dans le domaine. En réunissant dans son cercle (organisateur légal de la garde, A.R. de 2002), 25 associations locales, en mettant en service trois voitures avec chauffeur pour les nuits et en créant le Poste de Garde situé dans les anciennes urgences de Gailly, la FAGC a pu diminuer la récurrence des gardes de telle sorte que la garde est au moins assurée pour les dix prochaines années. Actuellement, notre service fonctionne à la satisfaction de plus de 90% des généralistes. Les patients sont eux aussi majoritairement satisfaits du Poste de Garde. Mais nous restons conscients qu’il faut nous intégrer encore mieux dans le système de garde de notre bassin de soins carolo et cela au profit de tous. Bien à vous et bonnes gardes ! Activités scientifiques 23 novembre : Quatrième Symposium du GERHPAC L’irruption technologique et le diagnostic aujourd’hui : qualité ou non qualité par le Dr A. Van Meerhaeghe Pr J.-P. Sculier, Dr Th. Vandenbussche, Pr S. Goldman, Pr J.-L. Vanherweghem. Dans sa courte introduction, le Pr Lejeune, directeur général de l’ISPPC, a rappelé les rôles et missions du GERHPAC, ainsi que la difficulté de quantifier la qualité dans les soins de santé. Le Pr Vanherweghem a présenté la première communication de la matinée. Cet exposé consacré aux grandes victoires de la médecine moderne et de son accession à la méthode scientifique par la recherche de la preuve de l’imputation causale, a bien souligné les progrès de la médecine depuis les temps hippocratiques. En 2500 ans, nous sommes passés de l’observation soigneuse du malade aux mécanismes intimes des pathologies et de l’absence de traitement à l’application de thérapeutiques puissantes, dans certains domaines. L’orateur cependant souligna le paradoxe qui voit émerger, face à ces progrès objectifs, une adhésion de plus en plus marquée de nos populations aux médecines alternatives. La nécessité de quantification comme paradigme de la quête de la vérité s’accompagne souvent d’une prise en compte insuffisante du vécu des patients ; cet aspect de la relation médecinmalade est central dans des pratiques comme l’homéopathie par exemple. Cet échec mérite que l’on médite sur l’empathie et l’humanisme que tout être souffrant dans sa solitude, recherche. Dans le second exposé, le Pr Goldman nous offrit ses réflexions sur le développement technologique en imagerie médicale. Il nous rappela que l’imagerie radiologique est née d’une volonté de se représenter l’intérieur du corps du patient et d’objectiver ainsi l’atteinte des organes. Il souligna que les nouvelles technologies d’imagerie utilisant des biomarqueurs dans les pathologies psychiatriques et dans la maladie d’Alzheimer se sont soldées à l’heure actuelle par des échecs. L’affinement du niveau de détection aboutit à se rendre compte de la complexité des phénomènes et de situations où des images identiques se retrouvent chez les patients et les sujets sains. Tout en ne rejetant pas la quantification, il en critiqua les outils utilisés : pour accroître la reproductibilité inter-observateur, des grilles de lecture sont proposées afin que tous les praticiens utilisent le même langage. Ces grilles de lecture sont construites par des observateurs qui ont le même fonds culturel, ayant lu les mêmes articles et étant influencés par les mêmes experts. Le Pr Goldman s’attacha aussi à montrer que pour atteindre à la qualité des images, donc à la reproductibilité inter-observateur, il fallait abandonner des informations pertinentes mais rebelles à la normalisation de la standardisation. Enfin, il démontra que ces technologies de pointe aboutissent à une dilution de la responsabilité médicale car le clinicien en charge du patient, demande au nucléariste de lui définir l’attitude thérapeutique à partir des images obtenues. Le Pr Kupiec (Ecole Normale Supérieure de Paris), insista, dans le troisième exposé, sur la nature probabiliste du fonctionnement des êtres vivants. Des expérimentations multiples suggèrent en effet que l’expression des gènes est probabiliste et que le hasard est présent au sein de la cellule ellemême. Non seulement l’expression des gènes est aléatoire mais les protéines synthétisées ne sont pas stéréospécifiques et présentent des possibilités combinatoires multiples. Cette variabilité est cependant contrainte par différents mécanismes dont le principal est la compartimentalisation de la cellule qui trie les interactions entre les protéines. Mais comme la structure cellulaire est dépendante de la sélection naturelle, de l’environnement, on introduit le fait que les phénomènes d’interactions moléculaires sont une projection à l’intérieur des cellules de la sélection naturelle. Le Pr Kupiec parle ici de darwinisme cellulaire. La contrainte sélective issue du phénotype “trie” les événements moléculaires soumis à la variabilité. Il n’y a pas d’origine unique dans ce processus qui repose sur un mécanisme dual (phénotype/génotype). Dès lors ces théories posent le problème de l’horizon de notre connaissance. Butons-nous de manière transitoire par manque de savoir ou, in fine, l’horizon de notre connaissance est-il une variabilité contrainte ? Du point de vue médical, cela pose question par rapport au concept de médecine personnalisée. N° 24 • janvier 2014 7 Tam tam Le Pr Dewever nous exposa comment était formé le budget de la santé publique en Belgique. L’Etat, qui joue un rôle protecteur, ne dispose que de ressources limitées alors qu’il doit répondre à des besoins illimités. Il faut donc une politique de santé publique basée sur des choix pour assurer la protection du capital santé de chaque individu. Cette tension entre l’individu et la population baigne en plus au milieu d’un jeu d’influences multiples : philosophiques, politiques, d’organisations professionnelles, d’associations de patients, de l’industrie pharmaceutique. Une des pistes actuelles soulignée par l’orateur, le paiement en fonction de critères de qualité, fait débat et ne repose pas encore, semblet-il, sur beaucoup d’études sérieuses. En conclusion, ce quatrième symposium a eu le mérite de poser des questions fondamentales qui bien entendu n’ont pas de réponses simples. Il nous semble qu’il faudra, de manière rationnelle, évaluer sans cesse l’apport des nouvelles technologies et ne retenir que celles qui apportent une plus-value informative pouvant modifier le destin médical des patients. Actuellement, nos connaissances du fonctionnement au niveau des mécanismes de la biologie moléculaire permettent, sans la rejeter, de douter de la possibilité de l’exercice d’une médecine vraiment personnalisée au moins à deux niveaux : l’horizon de nos connaissances qui semblent à l’heure actuelle être construites de variabilité et de hasard, même bridés ; les coûts induits par une telle approche alors que déjà, le budget des soins de santé augmente sans cesse. Pr J.-J. Kupiec. Activités scientifiques 17 octobre : Symposium du service de Pédiatrie-Néonatologie Fin de vie en période néonatale : du tabou de l’euthanasie à la réalité des pratiques par le Dr E. Cavatorta Chaque année en Belgique, des centaines d’enfants meurent avant l’âge d’un an (la majorité meurt au sein de services de Néonatologie). Certains de ces bébés se trouvent dans une situation clinique jugée sans espoir (encéphalopathie post-asphyxique dépassée, hémorragie cérébrale massive associée à une extrême prématurité, maladie génétique particulièrement grave et incurable, etc.). Comme l’a montré l’étude de V. Provoost et al. en Flandre, la plupart des décès de ces bébés sont précédés d’une décision d’équipe sur le type de prise en charge (Lancet 2005). Ces décisions sont particulièrement difficiles à prendre, tant du point de vue émotionnel que du point de vue éthique et professionnel. D’autant plus que toute attitude visant à accélérer le décès d’un nouveauné, quelle que soit la gravité de sa pathologie, reste criminelle - en plus d’être largement taboue - dans notre pays. l’espoir de faire avancer le débat sur la fin de vie en période néonatale. En France, alors qu’en 2000 le Conseil Consultatif National d’Ethique suggérait de tolérer une transgression de la loi dans des situations néonatales exceptionnelles (avis n° 65), on assiste actuellement à des décès de nouveau-nés par arrêt d’hydratation et d’alimentation artificielle avec sédation, selon une interprétation controversée de la loi Leonetti de 2005 sur les soins palliatifs. Aux Pays-Bas, les Prs Pieter Sauer et Eduard Verhagen ont mis sur pied en 2002 le seul protocole au monde dépénalisant l’euthanasie néonatale dans des situations exceptionnelles, le fameux protocole de Groningen, qui fait encore scandale. En Belgique, plusieurs propositions de loi ont été déposées ces derniers mois au Sénat visant à étendre l’euthanasie aux mineurs (incluant dans certains cas les nouveau-nés), ou proposant d’adopter dans notre pays un protocole comparable à celui de Groningen. Notons que selon l’étude de V. Provoost et al. (Lancet, publiée en 2005, réalisée en 1999-2000), plus de la moitié des néonatologues flamands sont en faveur d’une légalisation dans ce domaine et de l’emploi éventuel de drogues létales dans des situations désespérées. Le Pr Luc Deliens, professeur en Santé Publique et Soins Palliatifs, diplômé en Sociologie, directeur du centre de recherche en soins palliatifs End-of-Life Care Research Group (Vrije Universiteit Brussel & Ghent University), membre de l’Académie Royale de Médecine et dernier auteur de l’étude du Lancet, nous a exposé le point de vue sociologique des attitudes en fin de vie, en particulier chez le nouveau-né. Le Pr Pieter J.J. Sauer, professeur en Pédiatrie et Néonatologie, ancien chef de Pédiatrie à l’University Medical Center de Groningen, ancien rédacteur en chef de la revue “Pediatric Research” et “père” du protocole de Groningen, nous a fait partager l’expérience néérlandaise. Le symposium que nous avons organisé a réuni plusieurs experts nationaux et internationaux, dans Le Pr Guy Moriette, ancien Chef du service de Médecine Néonatale de Port-Royal à Paris, responsable de la formation en Soins palliatifs et Ethique en Périnatologie à Paris, nous a parlé de l’évolution des idées et des pratiques concernant les fins de vie en néonatologie, en France. Le Pr Marcel-Louis Viallard, responsable de l’unité de Médecine Palliative pédiatrique à l’Hôpital NeckerEnfants malades à Paris, coresponsable du DIU de Soins Palliatifs et de la formation en Soins Palliatifs et Ethique en Périnatologie à Paris V et rédacteur en chef de la revue “Médecine Palliative”, nous a entretenus sur l’esprit de la médecine palliative et de ses limites en période néonatale. Le Dr Serge Vanden Eijnden, néonatologue au CHU de Charleroi, auteur de l’article Neonatal euthanasia : a claim for an “immoral” law (paru dans la revue “Clinical Ethics” (June/September), a abordé la question d’une loi sur l’euthanasie néonatale. Le Dr Laurence Caeymaex, néonatologue au CHI Créteil à Paris et auteur de nombreuses études sur l’impact à long terme de l’implication des parents dans les décisions de fin de vie en période néonatale, nous a fait partager son expérience en la matière. N° 24 • janvier 2014 8 Tam tam Unité de Néonatologie intensive (NIC) du CHU de Charleroi Dirigée par le Dr Cavatorta depuis 2000, l’unité regroupe cinq pédiatres-néonatologues, plus de 30 infirmières pédiatriques et une psychologue. Ces dernières années, parallèlement au développement de la réanimation néonatale et pédiatrique, l’unité s’est investie dans les soins palliatifs en période périnatale. En effet, de même que le service d’obstétrique, nous sommes confrontés chaque année à un nombre non négligeable de décès anté-, péri- ou postnatals. Au-delà des prouesses de réanimation, ces situations de fin de vie et de deuil de bébés représentent des drames humains qui laissent démunis parents et équipes soignantes. Quatre des membres de l’unité - deux médecins, la psychologue et une infirmière - ont obtenu en 2013 le Certificat en Soins Palliatifs et Ethique en Périnatologie organisé par le Pr Guy Moriette à Paris. Une unité de Soins Palliatifs Périnatals regroupant des néonatologues, des pédiatres, des neuropédiatres, des obstétriciens, des infirmières, des sagesfemmes et une psychologue s’est créée afin d’optimaliser l’approche pluridisciplinaire des situations de fin de vie, qui sont parfois anticipées avant même la naissance. L’unité a eu le plaisir d’inviter le Pr Pierre Bétrémieux et sa collègue sage-femme, Frédérique Charlot, experts reconnus internationalement dans le domaine des soins palliatifs à la limite de la viabilité, lors d’un précédent symposium sur cette thématique (juin 2013). Grâce à leur soutien direct, le Groupe de Travail en Soins Palliatifs Périnatals a pu élaborer un protocole adapté de prise en charge palliative en salle de naissance. Dans la lancée de ce symposium et en collaboration avec le Pr Luc Deliens (UZ VUB et UZ Gent), l’unité s’investit dans la réalisation d’une étude nationale visant à mieux cerner l’opinion des soignants mais aussi des parents dans le domaine de la fin de vie en période néonatale. Personnalia Nouveaux chefs de service Dr Serge Treille de Gransaigne Dr Sandra Higuet Docteur Eric Vandueren Docteur Nathalie Nagy Depuis le 1er juillet 2013, le service de Néphrologie-Dialyse a un nouveau Chef de service, le Dr Serge Treille de Gransaigne. Le Dr Sandra Higuet a commencé ses fonctions comme Chef de service le 1er juillet 2013, en remplacement du Pr B. Kennes. Le Docteur Eric Vandueren, Chef de service de la Chirurgie vasculaire depuis le 1er juillet 2013, entreprend ses études de médecine Depuis juillet 2013, le service d’Anatomie Pathologique a un nouveau Chef de service, le Docteur Nathalie Nagy. Bien connu dans nos hôpitaux où il travaille depuis près de 20 ans, le Dr Treille obtient son diplôme de médecin à l’ULB en 1989. Il se spécialise en médecine interne et, après avoir hésité avec l’hémato-oncologie, il s’oriente vers la néphrologie. Sa formation de néphrologue s’effectue sous la direction du Pr Van Herweghem à Erasme, mais rapidement, son activité se partage entre l’Hôpital Universitaire et l’Hôpital Civil de Jumet. Il a donc vécu de l’intérieur toutes les transformations des hôpitaux publics de Charleroi : fusion des hôpitaux du CPAS, puis formation de l’ISPPC. Il a ainsi participé activement aux développements qu’a connus le service de dialyse : création de la première dialyse extrahospitalière de Charleroi à l’Espace Santé en 1995, création de l’autodialyse de La Madeleine, extension de la dialyse de Charleroi après la fermeture de l’Hôpital de Jumet, en parallèle avec l’extension de la dialyse de Vésale, ouverture de l’autodialyse de Chimay. Il s’est particulièrement attaché au développement de la dialyse péritonéale, et est devenu une des références nationales dans cette forme de traitement. Il a ainsi été un pionnier dans l’adaptation de la dialyse péritonéale aux patients cardiaques. Son activité dans nos hôpitaux ne s’est pas limitée à l’activité purement médicale. Il s’intéresse depuis longtemps à la gestion du service, et est membre actif du Conseil Médical depuis près de 10 ans. Il participe aujourd’hui activement au développement de la dialyse de l’hôpital Ambroise Paré à Mons en collaboration avec les néphrologues de cette institution. Le Dr Treille devient Chef de service à un moment crucial avec l’ouverture prochaine de l’Hôpital Civil Marie Curie qui permettra une nouvelle extension du service, et avec d’ambitieux projets concernant le développement de l’activité de transplantation en collaboration avec l’ULB. Dr Fr. Dehout, Chef de service honoraire Le Dr Higuet a obtenu son DES en médecine interne (ULB) en 2002 avec grande distinction et sa compétence en gériatrie en septembre 2003 (CHJolimont-Lobbes). Attirée par cette discipline polypathologique et à caractère humain, elle a dirigé pendant plus de 9 ans le service de gériatrie (projet pilote du programme complet de soins pour patients gériatriques) et la Clinique de la Mémoire au C.H. Nivelles-Tubize. à l’ULB. Il poursuit sa formation en chirurgie générale puis en chirurgie vasculaire dans le service du Pr J.-P. Dereume, à l’Hôpital Erasme. Le Docteur Nathalie Nagy a obtenu son diplôme de médecin en 1995 à l’ULB. Elle a effectué un DES en Anatomie Pathologique à l’Hôpital Erasme et a été reconnue spécialiste en Anatomie Pathologique en 2000. S’intéressant particulièrement aux pathologies neuro-dégénératives, elle a suivi de nombreuses formations à l’étranger concernant la prise en charge de la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées. En 2012, elle a obtenu un diplôme universitaire de psychogériatrie à la faculté de Limoges (Pr J. Clément) et est la lauréate francophone 2012 de la Société Belge de Gérontologie et Gériatrie pour participer à l’European Academy for Medecine of Ageing réservée aux jeunes leaders européens en gériatrie. Elle vient d’engager deux nouvelles gériatres dynamiques (les Drs Korpak et Fayt) afin de poursuivre avec la collaboration du Dr Kengni le développement du programme de soins gériatriques, à savoir : 4 unités de gériatrie aiguës sur les 2 sites (dont une unité spécifiquement dédiée aux patients présentant une maladie d’Alzheimer), des consultations de gériatrie, l’hôpital de jour gériatrique dont la clinique de la mémoire ainsi que la liaison interne et le programme d’oncogériatrie. Elle souhaite également avec l’aide de son équipe poursuivre des activités scientifiques de recherche clinique. B. Kennes Chef de service honoraire Eric intègre le service de Chirurgie vasculaire du CHU de Charleroi en 1993. Ses aptitudes, sa disponibilité, son enthousiasme, sa curiosité scientifique… lui ont permis de s’intégrer et de contribuer au développement du service. Durant toutes ces années passées ensemble, Eric m’a parfaitement secondé et mérite amplement de reprendre le flambeau du service. Le nouvel Hôpital Civil Marie Curie lui permettra d’encore mieux se réaliser dans l’exercice de son art. Son esprit alerte, la tête pleine de projets (création d’une clinique de phlébologie sur le site de Châtelet en 2015, développement d’une nouvelle unité vasculaire intégrée avec le service d’Imagerie Médicale (Dr Ch. Delcour) et le service de Cardiologie-Angiologie (Dr J.-Cl. Wautrecht) contribueront à parfaire son épanouissement et celui du service. Eric, je te souhaite bon vent, bonne réussite et te remercie encore pour ta précieuse collaboration durant toutes ces années. Dr G. Verhelst, Chef de service honoraire N° 24 • janvier 2014 9 Tam tam D’emblée, elle s’est orientée vers la pathologie digestive ainsi que vers la neuropathologie et l’endocrinologie. Elle s’est également spécialisée en pathologie hépatique; elle continue, dans ce domaine, une collaboration avec l’Hôpital Erasme consistant en des séances d’enseignement et de confrontations anatomo-cliniques. Elle participe par ailleurs à de nombreuses réunions dans le cadre du Club Belge de Pathologie Digestive (division de la Belgian Society of Pathology). Elle s’est aussi particulièrement investie en oncologie digestive et notamment dans l’étude PROCARE (cancers colorectaux) où elle fait partie du panel de spécialistes effectuant la révision de l’ensemble des cas pour la Belgique. Le Docteur Nagy a rejoint d’Anatomie Pathologique de Charleroi en 2008. développé une activité de thyroïdiennes. le service du CHU Elle y a ponctions Par ailleurs, depuis 2010, elle s’est aussi investie dans le développement du système qualité du Service d’Anatomie Pathologique. Le Docteur Nagy a activement participé au projet et à l’installation du Laboratoire d’Anatomie Pathologique de l’Hôpital Civil Marie Curie qui ouvrira ses portes prochainement. Dr P. Cornut, Chef de service honoraire On s’occupe de vous Agenda Journée des associations de patients Conférence de Jean-Pierre Luminet : “Quelle est l’origine des trous noirs ?” par P. Dehavay Le vendredi 11 octobre, le CHU de Charleroi, en collaboration avec l’asbl LUSS (Ligue des Usagers des Services de Santé), a organisé une journée d’information à destination des patients et des professionnels. L’objectif du CHU de Charleroi, en organisant cette journée, était d’offrir aux patients la possibilité de rencontrer des associations qui peuvent les soutenir dans leur maladie. Pour sa 7e édition, Sciences et Raison à l’Hôpital accueillera l’astrophysicien, romancier et poète Jean-Pierre Luminet. Une vingtaine d’associations s’étaient réunies dans le hall d’entrée de l’Hôpital Vésale pour répondre aux questions des patients et du personnel soignant. Qu’il s’agisse de patients concernés par une maladie ou simplement curieux d’en apprendre plus sur une pathologie touchant un membre de leur famille ou une connaissance, de nombreuses personnes se sont attardées auprès de l’une ou l’autre association. Notre service de médiation interculturelle était également présent afin de présenter ses services. En parallèle, des conférences étaient organisées dans l’auditoire De Cooman, regroupant pour chaque thème un médecin du CHU et un représentant d’une association. On a donc pu entendre le Dr Vandenberghe (sur le RSW), le Dr Biston et Mme Joosten (sur le don d’organes), le Dr Duterme (sur les acouphènes), le Dr Madhoun (sur l’insuffisance Jean-Pierre Luminet est directeur de recherche au CNRS, membre de l’observatoire de Paris-Meudon et spécialiste de réputation mondiale pour ses travaux sur la cosmologie et la gravitation relativiste. Il a écrit de nombreux livres de vulgarisation mais aussi des essais, des romans et des recueils de poésie dont Noir soleil et Le rendez-vous de Vénus. Son œuvre, originale et protéiforme, met en relation sciences, arts et histoire. rénale), le Dr Chaskis (sur les tumeurs cérébrales), le Dr Seeldrayers (sur la sclérose en plaques) et le Dr Arco (sur le psoriasis). Cette journée fut un succès et sera dès lors certainement renouvelée dans deux ans ! Date : le 23 avril à 18h00. Lieu : Hôpital A. Vésale, Auditoire R. De Cooman Rue de Gozée 706 - 6110 Montigny-Le-Tilleul Réservation au 071/92 00 09 ou par mail à [email protected] Retrouvez l’agenda de nos différentes activités à la rubrique Professionnels/ Activités scientifiques de notre site web chu-charleroi.be Périodique d’informations du CHU de Charleroi et de l’ISPPC. Imprimé à 5.000 exemplaires. Coordination : B. Hupin et Dr M. Daune Comité de rédaction : Dr Ph. Lejeune, Dr L. Bissen, Dr G. Van Cang, A. Dugauquier, B. Hupin et N. Soggia Photos : CHU de Charleroi, P. Dehavay, Isignstock, Lapino Albino et Fr. Noël Conception graphique et mise en page : Paquet.Cléda Impression : Bietlot Editeur responsable : A. Dugauquier, Bd Zoé Drion, 1 à 6000 Charleroi Vous souhaitez nous signaler un changement d’adresse ? Un de vos confrères désire recevoir TAM-TAM ? TAM-TAM Service Communication / Espace Santé Bd Zoé DRION, 1 - 6000 Charleroi E-mail : [email protected] Vos suggestions, vos remarques ou critiques y sont également les bienvenues ! N° 24 • janvier 2014 10 Tam tam