La prévention de l`usage de substances psychoactives par les jeunes

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La prévention de l`usage de substances psychoactives par les jeunes
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La prévention
de l’usage de substances
psychoactives par les jeunes
À quelles conditions une approche
préventive peut-elle s’inscrire
dans un accueil collectif de mineurs
à caractère éducatif ?
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Alcool, tabac, cannabis… : la consommation de ces produits par les jeunes peut ne relever que
d’une simple expérimentation, ou d’un usage occasionnel. Certains adolescents en font un
usage régulier, développent des dépendances. Dans chacun des cas, des risques plus ou moins
graves mettent en danger leur santé, voire leur responsabilité pénale.
Comment aborder ces questions avec les jeunes ? L’école apporte des réponses dans le cadre
d’une politique éducative globale qui articule promotion de la santé et prévention. Existe-t-il
d’autres lieux où développer une démarche de prévention ?
Les activités proposées dans les espaces de loisirs collectifs s’intègrent dans un projet éducatif,
dont un des objectifs peut être la prévention de l’usage de produits psychoactifs. Comment
sensibiliser les jeunes sur le temps de leurs loisirs ?
C’est à cette question que le ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, associé à la
Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT), a voulu répondre.
Ce document est la synthèse d’une initiative rassemblant les acteurs de terrain, en vue de
dégager les points clefs pour mener une action préventive dans les meilleures conditions. Il
s’adresse aux responsables des organismes de formation et d’accueils de mineurs, aux équipes
d’encadrement, aux organisateurs de séjours, professionnels ou non.
1. La mobilisation d’un réseau d’acteurs
de terrain
Une initiative Jeunesse-MILDT.
Regrouper des acteurs de terrain.
Actualiser les savoirs, harmoniser les
pratiques.
projet pédagogique en espaces de loisirs.
Les préalables nécessaires aux actions
associant loisirs et prévention.
4. Quelles priorités mettre en œuvre ?
Un cadre pour l’action publique.
Un exemple actuel d’une priorité de santé
publique : la lutte contre le tabagisme.
2. Le point sur les démarches
de prévention
La prévention, une conception en
mouvement.
Des principes d’action adaptés sur le terrain.
Recentrer la prévention sur la personne.
Les principes d’intervention pour une
démarche de prévention.
3. Les modalités de prise en compte
des consommations en espaces
de loisirs collectifs
5. État des lieux, tendances et nouveaux
enjeux de prévention
Trois enquêtes pour accéder aux
informations.
Des évolutions et des enjeux spécifiques
dans la consommation des produits.
6. Les ressources : à qui s’adresser ?
Espaces de loisirs collectifs : une pluralité de
lieux.
Prévenir la consommation dans le cadre du
2
La prévention de l’usage par les jeunes de substances psychoactives
Monter un projet, disposer de données
validées, de documentation, d’outils, de
ressources méthodologiques et de conseils.
Répondre à des questions, faire face à une
situation ou orienter.
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LA MOBILISATION D’UN RÉSEAU
D’ACTEURS DE TERRAIN
LE POINT SUR LES DÉMARCHES
DE PRÉVENTION
Une initiative Jeunesse-MILDT
La prévention, une conception
en mouvement
En 2006, le ministère en charge de la
Jeunesse et des Sports et la MILDT ont conjointement mis en place une opération nationale
visant la prévention de la consommation de
produits psychoactifs des adolescents dans leurs
espaces de loisirs. L’expérimentation a visé les
consommations les plus courantes des adolescents : alcool, tabac, cannabis.
Regrouper des acteurs de terrain
L’action s’appuie à la fois sur les pratiques des
services déconcentrés relevant de la Jeunesse
et des Sports et sur les compétences des différents agents sollicités (personnels techniques et
pédagogiques, médecins conseillers régionaux)
et sur le réseau national des centres régionaux
d’information sur les drogues et les dépendances (CIRDD) relevant de la MILDT.
Cette opération tend à mobiliser, autour de
ces deux types d’opérateurs, des représentants
des différents services de l’État, des acteurs
issus du secteur associatif, des collectivités territoriales partageant un intérêt pour ce sujet et
souhaitant en conséquence engager des collaborations.
Actualiser les savoirs,
harmoniser les pratiques
Pour construire cette action, quatre séminaires interrégionaux regroupant divers types
d’acteurs locaux ont été organisés. Ils ont permis d’informer, de sensibiliser et d’engager des
collaborations locales. Un appel à projets a
complété ces rencontres et a fait émerger les
actions favorisant une approche préventive en
espaces de loisirs.
Ces dix dernières années ont été particulièrement constructives dans le champ de la prévention de la consommation de substances
psychoactives. Elles ont permis la constitution :
• d’une culture de la prévention commune
aux professionnels du champ de la lutte contre
les drogues ;
• d’un socle de connaissances reposant sur
des données observées et scientifiquement validées.
Des principes d’action adaptés
sur le terrain
Des approches nouvelles ont été mises en
lumière. Elles prennent notamment en considération :
• la diversité des conduites de consommation
(usage occasionnel, usage nocif et usage avec
dépendance…), qui appelle une intervention
dès le premier usage, sans attendre que les personnes soient dépendantes. Cette approche
démontre le caractère trop limitatif d’une représentation binaire opposant par exemple simples
consommateurs d’alcool et alcooliques ;
• les caractéristiques propres de chaque produit articulées aux modes de consommation ;
• les conditions concrètes de consommation
et de diffusion de chacune des substances, dont
les parcours de consommation, comportant
l’initiation aux produits, l’installation des comportements de dépendance et l’aggravation de
la dépendance ;
• les phénomènes de polyconsommation ;
• les déterminants propres à la personne (facteurs de vulnérabilité, compétences psychologiques et sociales…), liés aux contextes social,
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culturel, économique, réglementaire et législatif;
• une action modulée en fonction de la dangerosité des produits et non de leur statut de
drogues licites ou illicites.
• les représentations – celles des jeunes
comme celles des professionnels – concernant
l’image de soi, du produit, de la consommation… ;
• la création et le maintien des liens avec les
Recentrer la prévention sur la personne adolescents tout en posant un cadre et des limiLa conception faisant actuellement consen- tes, propres au travail éducatif ;
sus auprès des professionnels de la prévention
• la mise en place d’actions conjuguant inforrepose sur des fondements humanistes : la per- mations et autoévaluation, afin de trouver les
sonne humaine est au centre de l’action menée. ressorts de la motivation pour modifier la relaSon parcours est en constante interaction avec tion au produit et à la consommation ;
deux autres composantes essentielles : le
• le choix d’approches interactiproduit, dans toutes ses caractéves, ludiques, qui dépassent la
ADDICTION
ristiques et conséquences,
Relation de dépendance (à une substance, simple transmission d’inforet l’environnement dans
mations. La personne, renune activité) qui a de graves conséquences
sur la santé. Le Petit Robert.
lequel évolue la perforcée
dans
ses
compétences psychosociasonne (famille, relation à l’aules, devient actrice de sa propre santé et s’instre…).
Ainsi, l’approche préventive considère la vie crit dans une démarche plus large
quotidienne des jeunes sous tous ses aspects. d’apprentissage de la citoyenneté.
L’objectif est d’éviter toute stigmatisation ou
Lieux de scolarité, de loisirs, de travail, de vie
familiale, de fréquentation amicale… chacun de exclusion des jeunes consommateurs de subsces espaces structurant des parcours et des sty- tances psychoactives. Il est utile d’éviter toute
les de vie. Les conduites de consommation à ris- coloration moralisatrice et de considérer la
ques s’y développent, modifiant le rapport de la diversité des solutions face à des consommations pouvant perturber un groupe.
personne à son environnement.
Pour prendre en compte l’interaction de ces
facteurs, toute politique de prévention impliLes séminaires de 2006 ont mis en lumière
que, pour être pertinente et efficace, une coor- un ensemble de conseils pratiques, utiles pour
dination entre les différents acteurs. Il faut guider le montage d’un projet de prévention.
privilégier un dialogue interprofessionnel qui L’accent a été mis sur la nécessité de définir les
soit producteur de nouvelles façons d’agir, de objectifs, les moyens, mais égalecadres communs d’action.
ment de réévaluer
CONSOMMER
périodiquement
Les principes d’intervention
la pertinence
la diversité des usages selon l’OMS
L’Organisation mondiale de la santé identifie
pour une démarche de prévention
de
ces
différents degrés dans l’usage de produits,
La recherche d’un équilibre éducatif qui choix.
permettant à chacun de se situer. Cette
prenne en compte la responsabilité des éducaclassification met en évidence l’importance des
teurs et la tendance des adolescents à s’y soussituations intermédiaires (le non usage –
traire conduit à travailler sur :
l’usage occasionnel – l’usage à risque –
l’usage nocif – l’usage avec dépendance).
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Définir son action :
• se fixer un nombre limité d’objectifs de
prévention (un, deux ou trois maximum, clairement identifiés) ;
• identifier le public visé, tout en prévoyant
de s’adapter aux nouvelles demandes en cours
de projet ;
• appuyer son action sur des faits vérifiés
ainsi que sur des données validées (état des
lieux et diagnostic) ;
• mener son action dans un souci de cohérence (cohérence des comportements des jeunes et des adultes, complémentarité avec
d’autres actions locales, afin d’éviter la répétition des messages préventifs pouvant susciter
des phénomènes de rejet ou de brouillage…).
Se donner les moyens d’agir :
• faire appel à des outils approuvés par la
commission de validation de la MILDT ;
• se doter de moyens pour répondre aux
résistances des jeunes à l’action de prévention,
pour ouvrir un espace de dialogue et pour inscrire sa démarche dans la durée ;
• soumettre son action à une démarche
d’évaluation, en ciblant les réorientations
nécessaires.
LES MODALITÉS DE PRISE EN COMPTE
DES CONSOMMATIONS EN ESPACES
DE LOISIRS COLLECTIFS
Espaces de loisirs collectifs :
une pluralité de lieux
fie
es
La formulation « espaces de loisirs collectifs »
est une terminologie volontairement généraliste. Elle regroupe les accueils collectifs de
mineurs avec ou sans hébergement, les activités
menées au sein d’associations et de fédérations
sportives et/ou de jeunesse, s’adressant à des
publics jeunes et offrant encadrement et activités de qualité. La plupart des situations de loisirs
sont classées sous la terminologie officielle suivante : « accueils collectifs de mineurs à caractère éducatif en fonction de la réglementation
en vigueur. »
Prévenir la consommation
dans le cadre du projet pédagogique
en espaces de loisirs
Les actions menées auprès des jeunes par
des animateurs, des éducateurs sont le plus
souvent formalisées en amont dans un projet
éducatif. C’est le cas notamment pour les
séjours de vacances et les accueils de loisirs, qui
reçoivent des enfants et des adolescents en
dehors du temps scolaire. Ils mettent en place
un accompagnement organisé autour d’un projet éducatif et d’un projet pédagogique, répondant à une réglementation spécifique. C’est
dans ces projets que peut s’intégrer une
réflexion pour la mise en place d’une démarche
préventive.
Le projet éducatif
Élaboré par l’organisateur, il définit les objectifs de l’action éducative poursuivis par celui-ci
et par l’équipe d’encadrement ainsi que les
moyens nécessaires au fonctionnement des
accueils. Il est communiqué obligatoirement aux
familles, aux équipes pédagogiques, aux agents
de l’État en charge du contrôle (services déconcentrés du ministère de la Santé, de la Jeunesse
et des Sports) et, facultativement, aux partenaires associés à l’action. Il a pour vocation d’informer sur les valeurs qui sous-tendent le projet,
sur les moyens mis en œuvre (encadrement,
matériel, financement) et de mobiliser les
acteurs concernés.
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Le projet pédagogique
En concertation avec l’équipe d’encadrement,
le responsable du séjour de vacances ou de l’accueil de loisirs élabore un projet pédagogique
spécifique à la structure. Ce projet présente la
démarche pédagogique en précisant notamment
les activités proposées prenant en compte les
besoins psychologiques et physiologiques des
mineurs, compatibles avec leurs capacités. Il intègre une démarche d’évaluation de l’accueil. C’est
à ce titre que l’approche préventive peut s’inscrire dans le projet pédagogique.
Les préalables nécessaires aux actions
associant loisirs et prévention
Les séminaires organisés en 2006 ont permis
de faire émerger des observations, préalables
nécessaires pour la mise en œuvre d’une action
préventive.
La présentation du projet
Lors de la présentation du projet aux parents,
aux élus et aux jeunes, l’animateur peut rencontrer une certaine résistance. En effet, chacun a
des attentes propres concernant les activités de
loisirs, qui n’ont pas nécessairement à voir avec la
prévention. Celle-ci peut être perçue négativement, comme parasitant l’objectif d’animation.
C’est pourquoi, il est important de fixer deux
ou trois objectifs clairs de prévention, inscrits
dans l’ensemble du projet éducatif, en montrant
leur intégration dans l’ensemble des activités.
L’équipe pédagogique doit être prête à mobiliser des arguments, expliquant son action de
prévention.
Animateur :
un rôle difficile à tenir mais essentiel
L’animateur joue un rôle essentiel auprès des
jeunes et particulièrement auprès des adoles6
cents. À ce titre, il se doit d’être un prescripteur
de qualité. Pour cela, l’information, la formation
de l’animateur, son inscription au sein d’une
équipe pédagogique portée par un projet pédagogique sont les critères essentiels pour mener
à bien son intervention.
L’animateur, s’inscrivant dans une classe d’âge
comprise le plus souvent entre 17 et 28 ans,
peut être lui-même concerné par la consommation de produits psychoactifs. Il doit trouver un
équilibre entre une posture professionnelle et
une posture personnelle. Il s’agit donc, pour
l’animateur d’être sensibilisé également sur son
comportement vis-à-vis de ces produits et de
son éventuelle consommation, ainsi que sur les
ressources qu’il doit mobiliser pour y faire face.
Le responsable et l’équipe pédagogique :
des facilitateurs de la démarche
En conséquence, l’organisateur de séjours de
vacances et d’accueil de loisirs, le responsable
de structure associative, le représentant des
secteurs « loisirs et jeunesse » d’une collectivité
doivent être attentifs à cette double problématique concernant l’animateur. À ce titre, ils doivent faciliter, au travers du projet éducatif, les
bonnes conditions d’intégration de l’animateur
et mettre en place une équipe pédagogique
intégrant différentes compétences.
QUELLES PRIORITÉS METTRE EN ŒUVRE ?
Un cadre pour l’action publique
Afin de réduire l’impact des substances psychoactives et de leurs conséquences néfastes,
un Plan gouvernemental de lutte contre les drogues illicites, le tabac et l’alcool 2004-2008 a été
adopté. Il s’appuie sur la mobilisation des services déconcentrés de l’État et de l’ensemble des
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acteurs associatifs concernés par le problème.
Le Plan définit des actions prioritaires concernant les jeunes. Il est décliné dans chaque
département, renforçant ainsi la cohérence des
actions menées sur le terrain.
Un exemple actuel d’une priorité
de santé publique :
la lutte contre le tabagisme
ÉTAT DES LIEUX, TENDANCES
ET NOUVEAUX ENJEUX DE PRÉVENTION
Les professionnels de la prévention disposent d’un ensemble de ressources actualisées
concernant la consommation de tabac, d’alcool
et de cannabis par les jeunes.
Trois enquêtes pour trouver
des informations
Il est obligatoire de prendre en considération
les éléments de la réglementation concernant la
lutte contre le tabagisme en accueil collectif de
mineurs à caractère éducatif. Pour rappel, un
fumeur régulier sur deux meurt du tabac et cinq
mille personnes sont victimes du tabagisme
passif chaque année en France.
Afin de protéger les fumeurs comme les
non-fumeurs, le gouvernement a décidé d’interdire de fumer dans les lieux publics. Cette
interdiction s’étend aux espaces non couverts
des établissements destinés à l’accueil et à l’hébergement des mineurs. L’interdiction y est
totale. Il n’est pas possible d’y installer des espaces réservés aux fumeurs. En cas de violation de
l’interdiction, tout contrevenant encourt une
amende (contravention de troisième classe).
Le responsable des lieux explique et diffuse
ces règles. En cas de violation de l’interdiction, il
devra user strictement de son pouvoir disciplinaire à l’égard des divers contrevenants (jeunes,
animateurs, agents de l’État…), sous peine de
s’exposer aux sanctions pénales prévues au
code de la santé publique (voir textes, explications, questions-réponses sur le site
www.tabac.gouv.fr).
• ESCAPAD : les enquêtes sur la santé et les
consommations lors de la journée d’appel de préparation à la défense de l’Observatoire français
des drogues et des toxicomanies (OFDT) font
annuellement le point sur les niveaux de consommation de substances psychoactives des jeunes
de 17-18 ans. Elles présentent les évolutions
récentes de ces pratiques à la fin de l’adolescence. Elles ont permis d’établir un atlas régional
des consommations adolescentes (2002-2003).
• ESPAD : les enquêtes European School
Survey Project on Alcohol and Other Drugs de
l’OFDT et de l’Institut national de la santé et de
la recherche médicale (INSERM) observent les
usages des jeunes adolescents, en particulier de
ceux âgés de 12 à 16 ans qui restent très majoritairement scolarisés.
• Le Baromètre santé de l’Institut national de
prévention et d’éducation pour la santé (INPES)
cible les principaux enjeux de santé qui touchent les 12-25 ans.
Les résultats les plus importants de ces enquêtes sont repris de façon synthétique dans la revue
Tendances, publiée et mise en ligne par l’OFDT.
Des évolutions et des enjeux
spécifiques dans la consommation
des produits
Concernant les jeunes, de grandes tendances
se dessinent, faisant état des consommations et
de leur évolution. Elles divergent selon le produit.
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• alcool et tabac : tendance à la baisse, mais
ces substances demeurent les plus expérimentées.
• cannabis : vers une stabilisation, mais à un
niveau très élevé qui place la France en tête des
pays d’Europe pour l’usage régulier.
• médicaments psychotropes : en hausse.
Tabac
État des lieux
Avant 14 ans : consommation rare.
Chez les 17-18 ans : près d’un jeune sur
deux déclare avoir fumé lors des trente derniers jours. En usage quotidien : 39 % chez les
filles, 40 % chez les garçons.
Des oppositions marquées sur le territoire.
Tendance à une diminution du nombre de
fumeurs, mais les fumeurs dépendants sont toujours aussi nombreux.
Enjeux
Les messages de prévention ont probablement freiné l’« expérimentation » et l’« usage
actuel », mais il faut les adapter en fonction :
• de l’âge : 14 ans, âge charnière, pas assez
pris en compte ;
• du sexe : les filles sont désormais un peu
plus nombreuses à fumer que les garçons
(usage quotidien à 17-18 ans). Vers une prévention spécifique ?
• de la conduite : les fumeurs dépendants
restent aussi nombreux.
Alcool
État des lieux
Avant 14 ans : consommation rare.
Chez les 17-18 ans : en usage régulier, 18 %
des garçons et 6 % des filles.
Des contrastes régionaux.
8
Tendance à une diminution du nombre de
buveurs quotidiens, mais augmentation du phénomène d’ivresse (phénomène du binge drinking
qui consiste à absorber une grande quantité d’alcool en un court laps de temps en recherchant
une ivresse rapide) : à 17 ans, près de la moitié
des jeunes (49,2 %) déclarent avoir été ivres une
fois au cours des douze derniers mois et un sur
dix (9,6 %) au moins dix fois au cours de cette
période. Forte consommation des prémix et
alcopop par les jeunes mais impact attendu d’une
taxation plus forte sur ces produits.
Enjeux
Usage régulier en augmentation dans la tranche d’âge des 16-18 ans, malgré la baisse générale de la consommation. Cette conduite est
potentiellement présente parmi les jeunes titulaires du brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (BAFA) et ceux encadrant des accueils
de loisirs. Un des enjeux pourrait être d’établir
une communication ciblée.
Cannabis
État des lieux
En population générale : au-delà de 45 ans,
usage rare.
Usage différencié selon le statut socioprofessionnel. Ainsi, les étudiants sont surconsommateurs par rapport aux actifs du même âge.
Parmi les adolescents : un tiers des 17-18 ans
déclarent avoir consommé du cannabis lors des
trente derniers jours (22 % des filles et 33 %
des garçons).
Apparente stagnation du nombre de consommateurs réguliers depuis 2003.
Peu de spécificités locales.
Tendance. Une des plus fortes consommations
d’Europe – en cinquième position pour l’expé-
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rimentation ; en première position pour l’usage
régulier. Palier apparent depuis 2003.
Enjeux
Ce phénomène concerne principalement les
jeunes (au-delà de 45 ans, l’usage est rare) et
l’usage en est différencié selon le statut professionnel. La différenciation garçons/filles a
tendance à s’amenuiser. La consommation
régulière de cannabis avoisine le niveau de la
consommation régulière d’alcool.
Polyconsommations
Les données disponibles au niveau national
sont celles de l’enquête ESCAPAD 2003. Elles
montrent que la polyconsommation régulière
d’alcool, de tabac ou de cannabis (au moins
deux de ces produits au cours des trente derniers jours) est un phénomène plus fréquent à
18 ans qu’à 17 ans et surtout un phénomène
masculin (de 19,4 % à 24,4 % pour les garçons
et de 8,8 % à 10,9 % pour les filles).
RESSOURCES - À QUI S’ADRESSER ?
Monter un projet • Disposer de données validées,
de documentation, d’outils, de ressources méthodologiques
et de conseils
Le ministère de la Santé,
de la Jeunesse
et des Sports (MSJS)
www.jeunesse-sports.gouv.fr (portail
du ministère) www.jeunesse.gouv.fr
(portail s’adressant aux jeunes)
Le ministère de la Jeunesse, des
Sports et de la Vie associative
(MJSVA) dispose, dans de nombreux
départements, de personnels
pédagogiques, les correspondants
ressource « toxicomanie ». Ils sont
disponibles au sein des directions
départementales de la Jeunesse et
des Sports (DDJS). Les directions
régionales et départementales de la
Jeunesse et des Sports (DRDJS)
disposent d’un médecin conseiller
régional, compétent sur les questions
de dopage souvent étendues aux
conduites dopantes.
La mission interministérielle
de lutte contre la drogue
et la toxicomanie (MILDT)
www.drogues.gouv.fr
Elle coordonne l’action du
gouvernement dans les domaines de
la prévention, de la prise en charge
sanitaire et sociale, de la répression,
de la formation, de la
communication, de la recherche et
des échanges internationaux sur les
questions de drogues et de conduites
addictives.
Son action est relayée au niveau
territorial par les chefs de projet
« drogues et dépendances » nommés
par les préfets dans chaque
département, au sein du corps des
sous-préfets.
La liste des outils de prévention
validés par la MILDT est consultable
en ligne sur son site Internet.
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Les CIRDD (centres
d’information régionaux
sur les drogues
et les dépendances)
Mis en place progressivement par la
MILDT depuis janvier 2005, les
CIRDD ont pour objectif d’assurer sur
l’ensemble du territoire l’accès à des
ressources documentaires et
d’expertise dans le domaine de la
lutte contre les drogues et la
toxicomanie. Ce sont des
interlocuteurs privilégiés pour les
porteurs de projets, leur proposant
un accompagnement pour le
montage de leurs actions.
Liste et coordonnées sur
www.drogues.gouv.fr.
L’OFDT (Office français
des drogues
et des toxicomanies)
www.ofdt.fr
L’OFDT est l’organisme public chargé
du recueil, de l’analyse et de la
synthèse des données relatives aux
drogues illicites, à l’alcool et au tabac
en France. Les résultats de ces
enquêtes sont consultables sur son
site Internet.
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L’INPES (Institut national
de prévention et d’éducation
pour la santé)
L’ANPAA (Association nationale
de prévention en alcoologie
et addictologie)
www.inpes.sante.fr
L’INPES est un acteur de santé
publique chargé de mettre en œuvre
les politiques publiques de
prévention et d’éducation pour la
santé. Il intervient au moyen de
programmes de promotion de la
santé (comprenant les
comportements à risques), de
campagnes nationales, d’études et
d’enquêtes (notamment les
Baromètres santé), de publications.
www.anpaa.asso.fr
Les CRES et les CODES
(comités régionaux
d’éducation pour la santé)
et comités départementaux
d’éducation pour la santé)
L’INPES s’appuie sur des réseaux
d’éducation pour la santé et de
prévention, les CRES et les CODES.
Ces derniers mettent à la disposition
des acteurs de terrain un ensemble
de ressources : informations, outils de
prévention, aides aux montages de
projets…
Liste et coordonnées sur le site de la
Fédération nationale des comités
d’éducation pour la santé :
www.fnes.fr.
La prévention de l’usage par les jeunes de substances psychoactives
Le réseau de l’ANPAA développe une
stratégie globale de prévention des
risques et des conséquences liés à la
consommation d’alcool et participe,
face à l’usage croissant d’autres
substances psychoactives souvent
liées à l’alcoolisation, à la prévention
des autres toxicomanies.
Les associations de jeunesse
et d’éducation populaire
Certaines associations de jeunesse et
d’éducation populaire développent
des réflexions dans le domaine de la
prévention en espace de loisirs. Pour
les contacter : www.francas.asso.fr ;
www.cemea.asso.fr ;
www.leolagrange-fnll.org ;
www.fol.infini.fr ; www.laligue.org ;
www.jpa.asso.fr, etc.
Fil santé jeunes
www.filsantejeunes.com
Ce site fournit une documentation
sur la santé des jeunes, des dossiers
mensuels, des actualités
hebdomadaires, plusieurs forums et la
possibilité de questionner des
professionnels de santé par mail.
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Répondre à des questions
Faire face à une situation ou orienter
Téléphonie sociale
Sites Internet
Écoute alcool
Tél. 0 811 91 30 30
14 heures à 2 heures
coût d’un appel local
www.drogues-dependance.fr
version électronique du livre,
un site dédié aux jeunes.
Tabac info service
Tél. 0 825 309 310
du lundi au samedi
8 heures à 20 heures
0,15 euros/min
Écoute cannabis
Tél. 0 811 91 20 20
8 heures à 20 heures
coût d’un appel local
Drogues info service
Tél. 0 800 23 13 13
7 jours sur 7
appel gratuit
www.forum-alcool-famille.fr
forum pour permettre aux jeunes
et à leur entourage de se poser
ces questions, de partager
leurs réponses, de trouver
des exemples ou des témoignages,
des livres ou des films qui les aident
à comprendre et à avancer.
www.tabac-info-service.fr
site dédié à l’arrêt du tabac.
www.etudiantdeparis.fr/info/611/0202
« Demain, j’arrête la cigarette ! »
www.securiteroutiere.equipement.
gouv.fr
site de la Sécurité routière.
Lieux de soutien, d’écoute,
d’orientation ou de soin
Les Points accueil écoute jeune
(PAEJ)
lieux de soutien de jeunes (10-25
ans) en difficulté. Destinés aux jeunes
et à leurs parents, ils ont pour objectif
la prévention des conduites à risques
des jeunes. Adresse locale auprès
de la direction départementale
des Affaires sociales et sanitaires
(DDASS) du département concerné
(voir carte cliquable sur le site
du ministère des Solidarités,
de la Santé et de la Famille).
Site Internet : www.sante.gouv.fr.
Les consultations cannabis
(dans chaque département) :
réseau de consultations anonymes
et gratuites (280 réparties sur
l’ensemble du territoire), destinées
principalement aux jeunes
et aux adolescents qui ont
une consommation problématique
du cannabis. Liste et coordonnées
sur www.drogues.gouv.fr.
La prévention de l’usage par les jeunes de substances psychoactives
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Comité de rédaction
Dominique Billet, chef du bureau
des actions territoriales éducatives
et culturelles,direction de la jeunesse
et de l’éducation populaire (DJEP)du MSJS
Soraya Berichi, chargée de mission
prévention-santé des jeunes, bureau
des actions territoriales éducatives
et culturelles (DJEP) du MSJS
Michel Massacret, chargé de mission
prévention à la Mission interministérielle
de lutte contre la drogue et la toxicomanie
(MILDT)
Directeur de publication
Hervé Mécheri, directeur de l’Institut
national de la jeunesse
et de l’éducation populaire (INJEP)
Conception, réalisation : www.lasouris.org
toxico