MEHEN (Afrique)

Transcription

MEHEN (Afrique)
Semaine des mathématiques :
« Mathématiques au carrefour des cultures »
« Un jour, un jeu »
MEHEN (Afrique)
HISTORIQUE
Le Mehen ou « le jeu du serpent » était joué en Egypte il y a plus de 5000 ans. Une quinzaine
d’exemplaires ont été retrouvés, tous sous la forme d’un « serpent enroulé » (traduction de « Mehen »)
sur lui-même autour de sa tête qui représente certainement un parcours.
Ce jeu est l’un des plus anciens jeux du monde retrouvés à ce jour, avec « El-Mahasna » (entre
4500 et 3000 avant JC).
Très probablement chargé d’une symbolique très forte dans la civilisation Egyptienne (cercle = le
temps et l’éternité ; serpent = vie renouvelée, renaissance après chaque mue ; spirale = signe
d’immortalité), une hypothèse avancée pour expliquer la présence de plateaux de jeu retrouvés à coté
des défunts serait que le Mehen aiderait ceux-ci à prendre place, symboliquement, dans l’embarcation
de Ré, et lui permettrait ainsi de renaître.
Les règles originelles sont hélas encore
méconnues. Notre proposition, accessible
à des élèves de cycle 2, voire de cycle 1, est
une proposition hypothétique adaptée des
travaux de Catherine Breyer. L’intérêt et
l’originalité de cette règle étant que le
nombre de joueurs peut être de 2 à 6.
MATERIEL
Chaque joueur reçoit 6 billes de même
couleur et 1 pion. Le plateau est vide au
début du jeu.
BUT DU JEU
Le but est de déplacer son pion jusqu’au
centre de la spirale, d’atteindre la tête du
serpent.
Reconstitution d’un plateau de Mehen
(Egypte, Nagada, époque thinite ou Ancien Empire Ecole de Chevroux)
DEROULEMENT
Le déplacement des pions s’effectue en devinant le nombre de billes que l’adversaire fait passer en
cachette d’une main à l’autre. Si le nombre est correctement deviné, le joueur avance d’autant de cases.
Si le nombre n’est pas deviné, c’est l’adversaire qui avance d’autant de cases que ce nombre.
A l’exception de la case de départ (la queue du serpent), deux pions ne peuvent jamais occuper la
même case. Lorsqu’un pion tombe sur une case occupée par un pion adverse, il sort ce dernier du jeu
qui retourne sur la queue du serpent. Le joueur qui a sorti le pion a le droit de rejouer.
On décide ou on tire au sort le joueur qui commence. Celui-ci fait passer un certain nombre de billes de
sa main droite à sa main gauche. Le joueur immédiatement à sa gauche doit tenter de deviner le nombre
de billes ainsi transférées :
- S’il devine juste, il peut avancer son pion du nombre de cases équivalent au nombre deviné.
- S’il ne devine pas correctement, c’est son adversaire qui avance son pion de ce nombre.
Le deuxième joueur fait à son tour passer un certain nombre de billes de sa main droite à sa main
gauche et le joueur suivant doit deviner ce nombre.
La partie se poursuit de cette manière en passant d’un joueur à l’autre dans le sens des aiguilles d’une
montre.
FIN DU JEU : Le premier joueur à avoir atteint la tête du serpent remporte la partie.
FABRICATION
Il est possible et facile de dessiner ce modèle sur du carton, le nombre exact de cases n’ayant pas une
grande importance, il influera cependant sur la durée de la partie.
Objectifs mathématiques :
- Construire et utiliser le nombre
- Faire des hypothèses relatives à une diminution de quantité (phase où le nombre de billes est
caché)
- Vérifier cette hypothèse en comptant ou par reconnaissance globale
- Se déplacer sur un plateau de jeu d’un nombre déterminé de cases (correspondance terme à
terme entre le nombre de billes et le nombre de cases)
- Notion d’espace et la latéralité : gauche / droite
Dans le jeu :
- Elaborer une stratégie pour faire avancer son pion en fonction de sa position et des pions des
autres joueurs sur le parcours de jeu
BIBIOGRAPHIE ET COMPLEMENTS :
- Jeux et jouets à travers les âges de Catherine BREYER
- Jouer dans l’Antiquité, ouvrage collectif
- Jeux de l’humanité, 5000 ans d’histoire culturelle des jeux de société édité par Ulrich SCHADLER

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