Robert Meslé - La revue de l`ostéopathie

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Robert Meslé - La revue de l`ostéopathie
PEFC/10-31-1478
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Numero 3-2: 201222,80 €La Revue de l’Ostéopathie
L’impression de La Revue de l’Ostéopathie est réalisée avec des encres végétales par l’imprimerie Chiffoleau.
Le papier est fourni par des entreprises labellisées FSC et PEFC.
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Évaluation de l’efficacité d’un traitement ostéopathique sur les effets
secondaires et la qualité de vie de patients sous chimiothérapie
Analyse cinématique de la tête et estimation de l’axe hélicoïdal
pendant la manipulation cervicale à haute vitesse et basse amplitude
Ostéopathie et crénothérapie pour le traitement
des rhinosinusites chroniques de l’adulte
N° 7
Apport du traitement manuel neural dans la douleur chronique
Du reboutement à l’essor des neurosciences
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Éditeur
La Revue de l’Ostéopathie SARL
11, avenue des marronniers
93310 Le Pré-Saint-Gervais
Éditorial
Directeur de la publication et
Rédacteur en chef
Robert Meslé
Rédacteur en chef adjoint
Laurent Stubbe
Comité éditorial
Robert Meslé
Laurent Stubbe
Jean-Marie Cohen
Josselin Diacquenod
Thibault Dubois
Djillali Hadjouis
Comité scientifique
Frédérique Bertholon
William Bertucci
Eric Bois
Jean D’Haens
Roland Fonteneau
Martin Garet
Paul Klein
Dominique Lamy
Yves Lepers
Alain Lodini
Marie-Hélène Mathon
Philippe Petroons
Serge Pin
Victor Rodrigues de Castro
Walid Salem
Anne-Marie Schott-Pethelaz
Traduction : Julie Coatmellec,
Rubrique actualités : Thibault Dubois
Conception graphique : Laurent Stubbe
Webmaster : Alexandre Meslé
Communication & Marketing : Yorick Meslé
Impression
Chiffoleau
19, rue du Grand Verger - 44100 Nantes
Achevé d’imprimer en octobre 2012
Dépôt légal à parution
ISSN : 2116-116X
[email protected]
Chers lecteurs, chers abonnés,
Ce numéro 7 inaugure l’année universitaire 2012-2013 tandis qu’un
tournant dans l’histoire de la recherche clinique en ostéopathie et
une étape fondamentale viennent d’être franchis par la publication
du rapport de l’INSERM, Évaluation de l’efficacité de la pratique de
l’ostéopathiea.
Le point essentiel de cette publication est la mise en évidence du
manque actuel de preuves scientifiques concernant notre discipline. Ce rapport ne conclut pas que l’ostéopathie n’est pas efficace,
mais que les études déjà réalisées n’en apportent pas la preuve. Certains d’entre nous, pourraient regretter que ce bilan des recherches
ait été réalisé, en n’y voyant que des aspects négatifs. Or, de cette
évaluation, ressortent plusieurs points positifs et essentiels :
- repérage des critères minimaux pour présenter des résultats
d’essais comparatifs, notamment en termes de nombre de sujets nécessaires, de présence de groupe contrôle, de randomisation, etc. ;
- recensement de l’ensemble des travaux expérimentaux anglophones et francophones publiés en ostéopathie ;
- présentation d’un modèle de méthodologie d’analyse critique
d’essais cliniques ;
- rappel des recommandations pour l’évaluation des thérapeutiques non-médicamenteuses, applicables à l’ostéopathie.
Les préconisations de l’INSERM décrivent précisément les méthodes
de recherche que les ostéopathes peuvent utiliser pour réaliser des
études avec un niveau de preuve suffisant pour évaluer rigoureusement l’efficacité de l’ostéopathie.
a. - Barry C, Falissard B. Évaluation de l’efficacité de la pratique de l’ostéopathie [document électronique]. http://
www.unites.inserm.fr/download.asp?download=stockfile/u669/OsteopathieVf.pdf. Consulté le 02/10/2012.
Une analyse de ce rapport est présentée dans la rubrique Actualités de ce numéro, page 34 et suivante.
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www.larevuedelosteopathie.com
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Éditorial
Nous avons le plaisir de constater que les points positifs du rapport de l’INSERM entrent en
résonance avec les objectifs du comité éditorial de La Revue de l’Ostéopathie.
L’augmentation régulière du nombre de nos lecteurs et abonnés – étudiants, enseignants
et professionnels – prouve leur intérêt pour le positionnement d’exigence scientifique de
La Revue de l’Ostéopathie, auquel nous sommes très attachés.
Pendant que les membres du comité éditorial préparent le prochain numéro, nous vous souhaitons une très bonne lecture de ce numéro 7.
Robert Meslé
Directeur de la publication
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Sommaire
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Éditorial
Robert Meslé
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Évaluation de l’efficacité d’un traitement ostéopathique sur les effets secondaires et la qualité de vie de patients sous chimiothérapie : Essai clinique
multicentrique randomisé
Nolwenn Favier, Antoine Guinet, Méryl Nageleisen, Bernard Ceccaldi, Éric PujadeLauraine, Christine LeFoll, Mickaël Soudain-Pineau, Catherine Turlin, Laurent Stubbe
13
Analyse cinématique de la tête et estimation de l’axe hélicoïdal pendant la
manipulation cervicale à haute vitesse et basse amplitude : étude de faisabilité
Pierre-Michel Dugailly, Bruno Bonnechère, Laura Maroye, Bernard Van Geyt, Patrick
Salvia, Véronique Feipel
19
Ostéopathie et crénothérapie pour le traitement des rhinosinusites chroniques
de l’adulte : Essai comparatif sur 320 cas
Julien Miellet, Eric Tulippe, Bernard Schmitt
27
Apport du traitement manuel neural dans la douleur chronique
Du reboutement à l’essor des neurosciences
Philippe Villeneuve
35
Actualités : Revues de littérature
38
Actualités : FOREOS
39
Actualités : Livres
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Instructions aux auteurs
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Summary
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Foreword
Robert Meslé
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Secondary effects and quality of life with chemotherapy: assessing the impact of an osteopathic treatment: Multicentric randomized clinical trial
Nolwenn Favier, Antoine Guinet, Méryl Nageleisen, Bernard Ceccaldi, Éric PujadeLauraine, Christine LeFoll, Mickaël Soudain-Pineau, Catherine Turlin, Laurent Stubbe
13
Kinematics analysis and helical axis computation during high velocity-low
amplitude cervical spine manipulation: A preliminary study
Pierre-Michel Dugailly, Bruno Bonnechère, Laura Maroye, Bernard Van Geyt, Patrick
Salvia, Véronique Feipel
19
Osteopathy and crenotherapy in the management of adult chronic rhinosinusitis:
A comparative study on 320 cases
Julien Miellet, Eric Tulippe, Bernard Schmitt
27
Neural dysfunctions, posture-related pain and manual neurostimulations
Philippe Villeneuve
35
News: Review
38
News: FOREOS
39
News: Books
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Instructions for authors
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Article original
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Évaluation de l’efficacité d’un traitement ostéopathique
sur les effets secondaires et la qualité de vie de patients sous chimiothérapie
Essai clinique multicentrique randomisé
Nolwenn Favier 1,2
Antoine Guinet 1,2
Méryl Nageleisen 1,2
Bernard Ceccaldi 3,4
Éric Pujade-Lauraine 3,5
Christine LeFoll 3,6
Mickaël Soudain-Pineau 7
Catherine Turlin 1,2
Laurent Stubbe 1,2*
1 Département Recherche de l’Ecole Supérieure d’Ostéopathie de Paris (ESO) Paris
Marne-la-Vallée, Champs sur Marne, France
2 Ostéopathe
3 Médecin
4 Service d’Oncologie, Hôpital du Val de Grâce,
Paris, France
5 Service d’Oncologie, Hôpital Hôtel-Dieu, Paris,
France
6 Service d’Oncologie, Hôpital de Lagny, France
7 Université Reims Champagne Ardenne -Laboratoire d’Analyses des Contraintes MécaniquesDTI (EA 4302 LRC-CEA n° DSM05354)
* Correspondance
[email protected]
Keywords: osteopathy, chemotherapy, cancer,
quality of life, QLQ-30, multicentric study
Secondary effects and quality of life with chemotherapy: assessing the impact
of an osteopathic treatment: Multicentric randomized clinical trial
Abstract
Objectives: A number of low statistical power studies are suggesting a positive
impact of osteopathy on chemotherapies secondary effects. Our aim was to realize
a multicentric study assessing the efficiency of an osteopathic treatment on the
quality of life in patients undergoing chemotherapy, while controlling the interpractitioner variability.
Methods: Three osteopaths carried on this study in oncology departments of three
different hospitals around Paris. Patients were randomized in two groups: one
group received treatment, then placebo treatment; the other group received the
placebo treatment, then got treated. We used a crossover protocol along two consecutive course of chemotherapy: each patient was its own control. During the treatment phase the patient received osteopathic treatment, during the control phase,
the patient received sham-treatment. Judgment criteria were the modified QLQ-30
questionnaire; this was administered on three occasions: before treatment, after
osteopathic treatment (treated) and after sham-treatment (placebo).
Results: The 40 patients were 27 female and 13 male patients. Differences between
treated and control were very highly significant for nausea/vomiting and dyspnoea,
highly significant for tiredness and significant for pain and sleep disturbance. Efficiency was statistically superior to this of the placebo on all criteria. There was no
difference relating to the application order of treatment or sham treatment, and no
centre effect or inter practitioner variability.
Conclusion: The results from this study suggest a clinical benefit of osteopathy on
secondary effects of chemotherapy. They are interesting enough to justify the presence of osteopaths in hospitals’ oncologic departments. Other studies are needed
to confirm such results and quantify the osteopathic treatments’ half-life, in order to
integrate them fully to conventional management of patients.
Mots clés : Ostéopathie, chimiothérapie, cancer,
qualité de vie, QLQ C30, étude multicentrique
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Évaluation de l’efficacité d’un traitement ostéopathique
sur les effets secondaires et la qualité de vie de patients sous chimiothérapie
Introduction
fréquent) [7], des nausées et vomissements, des troubles du
transit (diarrhées, constipations) et des douleurs [8]. L’ensemble de ces effets chimio-induits se répercute sur la qualité de vie des malades, ceux-ci les considérant parfois comme
plus invalidants que la maladie elle-même. Ils peuvent être à
l’origine de l’arrêt ou de l’espacement des chimiothérapies
en cas de trop grande asthénie.
Des avancées importantes ont été réalisées ces dernières
années dans la prise en charge allopathique des nausées et
vomissements (avec l’association sétrons-aprépitant notamment). Malgré cela, 30 % des patients continuent à éprouver
ce type de symptômes dans la semaine qui suit la cure [9].
L’incidence et la sévérité des signes dépendent du type
de chimiothérapie, des doses, de l’association avec d’autres
médicaments mais aussi de l’état physique et psychologique
du patient, ainsi que de son hygiène de vie [10].
Selon une étude américaine sur 487 patients, près de la
moitié (48 %) des patients traités par chimiothérapie et radiothérapie ont aussi recours à des médecines complémentaires [11]. Parmi elles, on retrouve le plus souvent l’homéopathie, la phytothérapie, l’acupuncture et l’ostéopathie [12].
Plusieurs études [13-18] ont montré les bénéfices de ces
thérapies dans la lutte contre les effets secondaires chimioinduits, notamment en acupuncture.
En ostéopathie, plusieurs études ont récemment abordé
ce sujet. Les résultats se sont avérés positifs sur la qualité de
vie et la diminution des effets secondaires chez des patients
atteints d’un cancer, pendant leur période de chimiothérapie.
Jarry et al. [19] et Doucet [20] ont observé que l’application
d’une technique ostéopathique sur la région hépatique permettait de diminuer l’ensemble des symptômes digestifs ressentis par les patients (fatigue, nausées, vomissements, diarrhées et constipation). Cependant, les effectifs étaient faibles
dans ces deux études. Menard-Daraillans [21], en utilisant des
techniques dites d’« équilibration des trois diaphragmes »,
d’« équilibration hépatique » et « crânio-sacrées », a obtenu
une diminution des effets secondaires digestifs chez tous
les patients traités. Cependant, son étude ne comportait pas
de groupe témoin ni de critère de jugement référencé. Les
résultats de Meric de Bellefon [22] et de Bertier [23] suggèrent une efficacité d’un traitement ostéopathique sur la
douleur cancéreuse. L’étude de Decoux [24] sur 82 sujets a
établi qu’un traitement ostéopathique pouvait améliorer de
manière significative la qualité de vie des malades, évaluée à
l’aide un questionnaire référencé, le QLQ-C30 [25].
Face au problème de santé publique que représente le cancer, il nous semble important de réaliser une étude multicentrique randomisée. Une telle approche aura pour avantages
de ne pas rendre l’étude praticien-dépendante et d’intervenir
sur un effectif important de patients.
Toutes les parties du corps sont reliées par la vascularisation, le système nerveux, le tissu conjonctif, le système lymphatique et hormonal. Afin de respecter le principe d’unité
du corps, fondement principal de l’ostéopathie, il nous
Aujourd’hui, le cancer est devenu un problème de santé
majeur. Cette pathologie constitue, avec 7,6 millions de victimes par an, l’une des principales causes de mortalité dans
le monde [1]. En France, il s’agit de la première cause de décès chez l’homme (32,9 %) et de la deuxième chez la femme
(23,4 %) [2]. En 2010, on estime le nombre de nouveaux diagnostics de cancer à 203 100 chez l’homme et 154 600 chez
la femme. En 25 ans, la fréquence de survenue a quasiment
doublé chez l’homme (+93 %) et fortement augmenté chez la
femme (+84 %) [2]. Chez les femmes, les cancers les plus fréquents en 2010 sont dans l’ordre : le cancer du sein, le cancer
colorectal, puis celui du poumon. Chez les hommes, le cancer
de la prostate est le plus retrouvé, suivi de celui du poumon et
du cancer colorectal [3].
Le taux de mortalité toutes localisations confondues a diminué d’environ 15 % si l’on compare les périodes 1983-87
et 2003-07. Cette diminution est due à la baisse des conduites
à risques, à la généralisation des dépistages organisés et
à l’amélioration des diagnostics et des traitements [4]. Le
taux de survie relative à cinq ans, tous cancers confondus,
est estimé à 53 % [5]. Toutefois, les évolutions dépendent de
la localisation et du stade de développement au moment du
diagnostic.
Le traitement du cancer requiert plusieurs outils thérapeutiques :
-- la chirurgie et la radiothérapie externe, premiers traitements envisagés, sont utilisées dans la plupart des cancers localisés ;
-- la chimiothérapie, qui permet également de lutter contre
les cancers invasifs ou généralisés, dont le pronostic est
plus réservé.
À ce triptyque de base s’ajoutent des méthodes récentes qui
permettent, dans des cas précis, des traitements plus spécifiques :
-- l’hormonothérapie, qui concerne les cancers hormonodépendants ;
-- la curiethérapie (ou radiothérapie interne) ;
-- l’immunothérapie.
Ces thérapies sont utilisées seules ou en association. Elles
visent à guérir la maladie lorsque cela est possible (traitement curatif), ou à augmenter l’espérance de vie du malade
et améliorer sa qualité de vie (traitement palliatif).
La chimiothérapie consiste en l’administration de substances chimiques, par voie intraveineuse ou orale, qui
permettent de tuer des cellules cancéreuses actives dans
l’ensemble du corps. Cette forme de traitement a connu une
augmentation de 24 % entre 2005 et 2009 [6]. Les molécules
cytotoxiques utilisées lors d’une chimiothérapie agissent sur
les cellules à croissance rapide. Certaines cellules saines vont
donc également être endommagées, ce qui explique l’apparition potentielle de plusieurs effets secondaires. On retrouve
principalement une fatigue importante (symptôme le plus
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Évaluation de l’efficacité d’un traitement ostéopathique
sur les effets secondaires et la qualité de vie de patients sous chimiothérapie
semble primordial de proposer aux patients un traitement
global, adapté à chacun. Cette démarche permet de prendre
en charge à la fois les effets secondaires chimio-induits et
les douleurs non liées à la chimiothérapie ou au cancer luimême, qui peuvent également perturber la qualité de vie des
sujets inclus dans l’étude.
Compte tenu du rôle essentiel du foie dans le métabolisme
des agents anti-cancéreux et dans la fonction digestive en
général, si souvent perturbée pendant les périodes de traitement chimiothérapique, nous avons souhaité évaluer l’impact d’une technique ostéopathique sur la région hépatique.
Nous avons donc décidé de mettre en place une expérimentation à trois praticiens visant à évaluer les effets d’un
traitement ostéopathique complet, tout en y intégrant systématiquement la technique spécifique sur la région hépatique
utilisée dans l’étude de Jarry et al. [19]. Notre objectif était
de vérifier si cette prise en charge ostéopathique permet de
diminuer les effets secondaires des chimiothérapies afin de
justifier l’intérêt de l’ostéopathie en tant que thérapie complémentaire dans un service d’oncologie.
tion de la qualité de vie des patients participant aux essais
cliniques internationaux. Il a été utilisé dans plus de 3000
études à travers le monde depuis sa diffusion en 1993. C’est
un instrument d’évaluation de la qualité de vie spécifique
aux essais cliniques internationaux en oncologie.
Ce questionnaire, qui a été validé par plusieurs études [26-28],
s’adresse à tous les patients atteints d’un cancer, quel que
soit sa localisation. Il est composé de 30 items et aboutit à 15
scores dont certains sont répartis en domaines :
-- un domaine de santé globale et de qualité de vie : GHS
(Global Health Statut) ;
-- cinq domaines fonctionnels : activités physiques, activités quotidiennes, fonctions cognitives, bien-être émotionnel et bien-être social ;
-- trois domaines de symptômes : fatigue, douleurs, nausées et vomissements ;
-- six items uniques portant sur différents symptômes :
dyspnée, perturbations du sommeil, perte d’appétit,
constipation, diarrhée, impact financier.
Méthodes
Une étude multicentrique
Matériel et Méthodes
Notre étude s’est déroulée simultanément dans trois lieux
différents où chaque investigateur a appliqué le même protocole expérimental.
Matériel
Population recrutée
Notre population a été recrutée dans trois services d’oncologie de la région parisienne :
-- hôpital Hôtel Dieu, Paris (75) ;
-- hôpital du Val de Grâce, Paris (75) ;
-- hôpital de Lagny Sur Marne (77).
Déroulement de l’étude
Dans un souci éthique, nous avons souhaité mettre en place
un protocole d’expérimentation qui permette à chaque sujet
de recevoir un traitement ostéopathique susceptible de lui
apporter un bénéfice. L’étude multicentrique a donc été réalisée en essai croisé sur deux cures de chimiothérapie consécutives. Les patients ont été répartis, dans chaque centre,
par randomisation en deux groupes : A (traitement simulé
[placebo] puis réel) et B (traitement réel puis simulé [placebo]). L’essai croisé (cross-over) utilise le patient comme son
propre témoin. Tous les patients reçoivent le traitement réel
et le traitement simulé dans un ordre aléatoire. L’avantage de
cette méthode est d’assurer une forte comparabilité des deux
groupes étant donné que ce sont les mêmes patients que l’on
retrouve dans ces deux groupes. La variabilité inter-patients
est supprimée et remplacée par une variabilité intra-patients,
qui est souvent plus petite.
Critères d’éligibilité
Critères d’inclusion
Nous avons recruté des patients majeurs souffrant d’un
cancer traité par chimiothérapie et présentant au moins un
des troubles de la qualité de vie définis par le questionnaire
QLQ-C30 [25] : fatigue, nausée et vomissement, douleur, dyspnée, insomnie, constipation.
Critères d’exclusion
-- pathologie organique hépatique contre-indiquant la réalisation de la technique ostéopathique sur la région du foie ;
-- ayant subi ou allant subir une intervention chirurgicale
dans un intervalle de trois semaines avant ou après le
traitement ostéopathique.
Première consultation
Au premier jour de l’étude (J0), après vérification des critères d’éligibilité, lecture de la lettre d’information et signature de la lettre de consentement, chaque patient était affecté
par randomisation dans le groupe A ou le groupe B. Le patient remplissait ensuite seul le questionnaire QLQ-C30 n°1
pour évaluer sa qualité de vie avant la prise en charge ostéopathique. Ensuite, en fonction de son groupe d’appartenance,
il bénéficiait d’un traitement ostéopathique réel ou simulé.
Critères de jugement
Nous avons utilisé l’auto-questionnaire psychométrique
sur la qualité de vie QLQ C30 version 3 (Quality of Life Questionnaire) de L’EORTC (European Organisation for Research
and Treatment of Cancer).
En 1986, l’organisation européenne pour la recherche et le
traitement du cancer a lancé un programme de recherche
visant à développer une approche modulaire pour l’évaluan
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Évaluation de l’efficacité d’un traitement ostéopathique
sur les effets secondaires et la qualité de vie de patients sous chimiothérapie
Deuxième consultation
L’oncologue adaptait pour chaque patient le protocole de
chimiothérapie en fonction du grade de toxicité du traitement utilisé, du type de cancer et des capacités physiques du
patient. Les consultations ostéopathiques ont été organisées
sur deux cures consécutives avec un intervalle de deux ou
trois semaines entre deux cures de chimiothérapie : la deuxième consultation avait donc lieu entre J14 et J21.
Au début de la deuxième consultation, chaque patient remplissait le questionnaire QLQ-C30 n°2. Ensuite, en fonction
de son groupe d’appartenance, il bénéficiait d’un traitement
ostéopathique réel ou simulé.
eu des nausées [mal au coeur] ?) et 15 (Avez-vous
vomi ?) ;
• la douleur : items 9 (Avez-vous ressenti de la douleur ?)
et 19 (Des douleurs ont-elles perturbé votre vie quotidienne ?).
-- les symptômes :
•la perturbation du sommeil (Avez-vous eu des difficultés pour dormir ?) ;
•constipation (Avez-vous été constipé ?) ;
•dyspnée (Avez-vous eu le souffle court ?).
Les modalités de réponses sont de 1 (très mauvais) à 7
(excellent) pour les items de l’état global de santé. Pour les
autres items, les modalités de l’échelle ordinale étaient «Pas
du tout», «Un peu», «Assez», «Beaucoup» recodées respectivement 1, 2, 3, 4.
Troisième consultation
La troisième consultation avait lieu entre J28 et J42, pour
remplir le questionnaire QLQ-C30 n°3. Cette consultation faisait office de bilan, aucun traitement n’était appliqué.
Recodage des variables
Pour chaque dimension, nous avons calculé le score brut (SB) :
Traitement ostéopathique
Les traitements ostéopathiques étaient réalisés sur un lit
d’hôpital, avant ou pendant l’administration de la chimiothérapie. Les séances duraient de 30 à 40 minutes.
Chaque patient recevait un traitement ostéopathique adapté aux dysfonctions de mobilité retrouvées lors des tests préalablement effectués. L’ajustement de ces dysfonctions était
réalisé, selon les besoins, à l’aide de techniques musculaires,
articulaires ou myo-fasciales céphaliques, thoraciques et
abdominales.
Le traitement était complété par l’application systématique
de la technique sur la région hépatique telle que décrite par
Jarry et al. [19].
Le traitement simulé était le même pour tous : routine
imposée comprenant des tests de mobilité des tissus superficiels des régions céphalique, thoracique et abdominale.
Nous avons recodé les items de l’état de santé global :
Nous avons recodé les items des symptômes :
Max et Min sont les valeurs maximales et minimales des
scores possibles. Ce recodage a permis d’obtenir des variables cotées de 0 (état le plus grave) à 100 (état excellent).
Les modifications des scores des échelles de 0 à 100 ont été
cotées selon les critères d’Osoba et al. [29] pour interpréter
leur signification clinique selon le barème suivant :
-- < 5 : nulle ;
-- de 5 à 9 : faible ;
-- de 10 à 19 : modérée ;
-- ≥ 20 : importante.
Méthodologie statistique
Les données ont été reportées sur un masque de saisie élaboré sous Excel®. L’analyse des données a été réalisée avec le
logiciel Statistica® version 8.
Données recueillies
Pour les scores découlant du QLQ-C30, nous avons retenu
les dimensions et les symptômes susceptibles d’être modifiées par notre intervention : Les informations concernaient
uniquement la semaine suivant la chimiothérapie.
-- les dimensions :
• l’état de santé global : items 29 (Comment évalueriezvous votre état de santé au cours de la semaine passée ?)
et 30 (Comment évalueriez-vous votre qualité de vie
au cours de la semaine passée ?) ;
• la fatigue : items 10 (Avez-vous eu besoin de repos ?),
12 (Vous êtes-vous senti faible ?) et 18 (Étiez-vous
fatigué ?) ;
•les nausées et vomissements : items 14 (Avez-vous
Stratégie d’analyse des données
Compte-tenu de la nature discrète des variables, nous
avons utilisé des tests non paramétriques pour l’analyse des
données :
-- test de Mann-Withney afin de comparer, pour chaque
variable, les données des patients du groupe A (placebotraité) avec celles du groupe B (traité-placebo). Ce procédé
permet de vérifier d’une part si les deux groupes sont initialement comparables et d’autre part, s’il existe un effet
selon l’ordre d’application des traitements réels et simulés ;
-- ANOVA de Friedman pour comparer les trois moyennes
de chaque variable correspondant aux trois moments de
l’étude (témoin [avant], placebo [traitement simulé],
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Évaluation de l’efficacité d’un traitement ostéopathique
sur les effets secondaires et la qualité de vie de patients sous chimiothérapie
ostéopathie [traitement réel]. En cas de différence significative (p≤0,05), nous avons appliqué le test de Wilcoxon apparié
afin d’identifier entre quels moments se situait la différence ;
-- ANOVA de Kruskal-Wallis pour vérifier s’il existe, pour
chaque score, des différences inter-praticiens.
Pour chaque test statistique, le seuil de significativité a été
fixé à p≤0,05.
Résultats
Figure 1. — Localisations des cancers dans notre population d’étude.
Description de la population
Les 40 patients comprenaient 27 femmes et 13 hommes,
âgés de 22 à 87 ans (moyenne ± écart-type = 54 ± 12 ans) A
l’inclusion, les groupes étaient comparables avant traitement
et il n’y avait pas d’effet « Centre » ni d’effet « Ordre ». Les
patients souffraient en majorité de cancers du sein (33 %)
et génito-urinaires (25 %) (figure 1). Lors de la phase témoin,
les 40 patients présentaient de la fatigue, 28 souffrait de nausées-vomissements, 33 de douleurs, 30 de perturbations du
sommeil, 28 de constipation et 27 de dyspnée.
sements, et les douleurs. Pour les autres items, les variations
sont hautement significatives (tableau I)
Les différences entre les phases traité et témoin étaient très
hautement significatives pour les nausées-vomissements et
la dyspnée, hautement significatives pour la fatigue, et significatives pour les douleurs et la perturbation du sommeil.
L’efficacité était statistiquement supérieure au placebo pour
tous ces critères (tableau II). En regroupant les modalités
« modérée » et « importante », les symptômes pour lesquels la
proportion des patients améliorés est la plus importante sont
la douleur (66 %), la fatigue (61 %) et les nausées-vomissements (56 %) (tableau III). Nous n’avons pas mis en évidence
de différence selon l’ordre d’application du traitement réel ou
simulé, ni d’effet centre donc de variabilité inter-praticien.
Evolution des critères de jugement
Les comparaisons des moyennes entre les trois temps de
l’étude montrent des variations très hautement significatives
pour l’état de santé global, la fatigue, les nausées et vomis-
Tableau I. — Valeurs des items du QLQ-C30 aux trois temps de l’étude (ANOVA de Friedman).
Témoin
Placebo
Ostéopathie
p
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41
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Etat de santé global
Fatigue
Nausées et vomissements
Douleurs
Perturbation du sommeil
Constipation
Dyspnée
Tableau II. — Comparaison des différences de scores des trois groupes deux à deux. Degré de signification statistique (tests de Wilcoxon
appariés) et clinique.
Ostéopathie vs Témoin
Ostéopathie vs Placebo
Placebo vs Témoin
a
SC b
p
SC
p
SC
p
Etat de santé global
Fatigue
Nausées et vomissements
Douleurs
Perturbation du sommeil
Constipation
Dyspnée
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14
19
12
11
13
*
**
***
***
***
***
***
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0,04
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NS
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8
18
12
13
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**
***
**
***
***
***
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0,001
0,001
0,01
0,03
0,02
0,01
0,01
-3
-3
7
1
0
-2
4
*
*
**
*
*
*
*
NS
NS
0,02
NS
NS
NS
NS
a = différence
b = Signification clinique : * = nulle, ** = faible, *** = modérée, **** = importante
Tableau III. — Modifications des symptômes après traitement ostéopathique. En effectifs (%).
Amélioration
Importante
Etat de santé global
Fatigue
Nausées et vomissements
Douleurs
Perturbation du sommeil
Constipation
Dyspnée
7
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11
15
13
14
16
(18)
(23)
(28)
(38)
(33)
(35)
(40)
Aggravation
Modérée
Faible
6
15
11
11
9 (23)
(15)
(38)
(28)
(28)
Nulle
7
11
15
10
24
21
21
Faible
(18)
(28)
(38)
(25)
(60)
(53)
(53)
4 (10)
Modérée
6
3
3
2
(15)
(8)
(8)
(5)
Importante
1 (3)
2 (5)
2
3
5
3
(5)
(8)
(13)
(8)
Le total des pourcentages en ligne est différent de 100 % par suppression des décimales
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Évaluation de l’efficacité d’un traitement ostéopathique
sur les effets secondaires et la qualité de vie de patients sous chimiothérapie
Discussion
ainsi que les effets mesurés entre les trois praticiens. Cela
n’apporte pas la preuve formelle de la comparabilité réelle,
dans la mesure où la relative faiblesse de notre effectif – de
40 patients – ne permettait sans doute pas d’observer des
différences statistiquement significatives entre les praticiens.
Nous souhaitions initialement inclure 80 patients mais nous
avons sous estimé la difficulté de ce recrutement dans le
temps qui nous était imparti. D’autre part, malgré la bonne
volonté des membres de ces équipes soignantes pluridisciplinaires pour accueillir des ostéopathes dans leurs services
d’oncologie, l’intégration est complexe, car leurs protocoles
de traitement et de soins sont rigoureux, et nous avons dû
réaliser notre étude sans perturber ces protocoles.
Afin d’évaluer la qualité de vie des patients inclus dans
l’étude, nous avons utilisé le questionnaire référencé par
l’EORTC, le QLQ-C30 [25], outil de mesure de référence pour
la qualité de vie spécifique aux essais cliniques internationaux en oncologie. Nous n’avons retenu que les items pour
lesquels nous pensions constater une efficacité de notre
traitement ostéopathique. Dans une future étude, il serait
pertinent de recueillir d’autres critères de jugement en complément, car certains patient nous ont rapporté des améliorations de symptômes qui n’étaient pas évalués par le QLQ-C30
comme les remontées acides, les migraines et les céphalées.
Comme Decoux [24], nous avons remarqué que lorsque le
médecin intervenait avant nous auprès des patients, il n’en
ressortait pas les mêmes plaintes. Les patients redoutent que
trop de plaintes de leur part conduisent le médecin à diminuer les doses et donc l’efficacité de leur traitement, et préfèrent ne rien dire, alors qu’avec l’ostéopathe ils se confient
sans crainte. Ainsi, l’ostéopathe peut appréhender ces signes
secondaires, sans faire face à cette situation ambiguë, car il
prend en charge ceux-ci sans ajouter de nouvelles molécules
potentiellement toxiques.
Pour cette expérimentation, nous avons choisi dans notre
protocole de proposer aux patients une consultation ostéopathique complète et non pas seulement une technique
spécifique isolée, ceci afin d’intégrer tous les symptômes
d’origine fonctionnelle ressentis par les sujets, au-delà des
effets secondaires chimio-induits, et aussi afin de respecter
un des principes de l’ostéopathie, le principe de globalité du
corps. Cette démarche, déjà adoptée par Decoux [24], nous
paraissait essentielle pour effectuer une prise en soin aboutie
et espérer améliorer au mieux la qualité de vie des patients
participant à l’étude. Le fait de réaliser un traitement adapté
aux antécédents médicaux, à l’état tissulaire, aux signes fonctionnels et à la situation pathologique de chaque patient ne
permet pas la reproductibilité expérimentale de l’étude. Toutefois, le traitement que nous avons réalisé est conforme à la
pratique courante.
Nous avons inclus dans l’étude des patients qui n’avaient
pas le même protocole de chimiothérapie. Tous les patients
n’en était pas au même stade thérapeutique et certains
étaient parallèlement pris en charge en radiothérapie pen-
Nos résultats ont mis en évidence l’efficacité d’une prise
en charge ostéopathique sur certains effets secondaires des
chimiothérapies de patients souffrant de cancer. En considérant que les améliorations statistiquement significatives sont
cliniquement intéressantes à partir du stade « modéré » selon
les critères d’Osoba et al. [29], nous pouvons conclure que
nous avons obtenu une diminution des nausées et vomissements, des douleurs, des perturbations du sommeil, et des
dyspnées. L’amélioration des constipations est cliniquement
présente, mais n’est pas statistiquement significative : la p-value
est proche du seuil (p=0,051), et nous émettons l’hypothèse
d’une puissance statistique insuffisante de notre étude. L’effet sur l’état de santé global est intéressant pour 33 % des
patients, mais n’est pas significatif par rapport à la période
témoin. La différence avec la phase placebo est significative
du fait d’une aggravation légère pendant cette période, mais
ces différences sont cliniquement faibles et nous les estimons
ininterprétables pour notre population d’étude. Nous observons un phénomène comparable avec la constipation et, dans
une moindre mesure, avec l’état de santé global, mais la subjectivité et la complexité de ce symptôme le rend difficile à
mesurer et a en évaluer les variations. L’effet sur la fatigue est
hautement significatif et concerne 61 % des patients, mais la
variation moyenne est sous la limite inférieure de la classe
« amélioration modérée », du fait de l’importance des variations individuelles.
Nous avons constaté des aggravations pour certains
patients : nos effectifs sont trop faibles pour les mettre en
relation avec certaines caractéristiques des patients qui en
ont souffert. D’autre part, certaines aggravations étaient
cliniquement importantes même si elles ne sont pas statistiquement significatives. Une future étude devra prendre
en compte ces potentiels effets indésirables et recueillir les
variables pertinentes pour identifier les facteurs qui les favorisent.
Nous n’avons pas mis en évidence d’effet groupe : les effets
sont comparables pour la période du traitement ostéopathique, qu’il soit appliqué en premier ou après la période
placebo. On peut ainsi en déduire qu’il n’y a pas d’effet ordre
et que notre traitement ostéopathique n’a vraisemblablement pas d’action de longue durée sur le traitement des
effets secondaires en chimiothérapie. Dans le cadre de notre
recherche, cela nous a autorisé à respecter le profil de l’étude
en cross-over, où chaque patient est son propre témoin, ce qui
présente un double avantage en terme de puissance statistique de l’étude : un groupe de 40 patients apporte la même
puissance que deux groupes indépendants de 40 ; d’autre
part, les variabilités intra-individuelles sont inférieures aux
variabilités inter-individuelles, ce qui apporte un gain de
puissance.
Nous n’avons pas constaté d’effet praticien : les populations
des trois centres étaient donc comparables après inclusion,
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Évaluation de l’efficacité d’un traitement ostéopathique
sur les effets secondaires et la qualité de vie de patients sous chimiothérapie
dant la période de l’expérimentation. Certains suivaient leur
première cure alors que d’autres étaient en traitement dans le
service depuis plusieurs mois. Cela occasionne des sévérités de
symptômes et des fréquences de cure variables d’un sujet à l’autre
qui ont pu interagir dans la réponse au traitement ostéopathique.
D’autre part, les oncologues ont réajusté dans certains cas
le dosage de la chimiothérapie ainsi que des médicaments
contre les effets secondaires afin de rendre le traitement plus
supportable. Nous n’avons pas pu recueillir ces données afin
de contrôler cet effet dans notre analyse statistique.
Enfin, pour des raisons pratiques, nous n’avons pas pu revoir
les patients sept jours après leur chimiothérapie afin qu’ils
remplissent le questionnaire, lequel s’intéresse à leur état pendant la semaine « post-cure ». Le fait que les sujets remplissent
le QLQ-C30 deux ou trois semaines après la cure précédente a
pu altérer leur perception des effets secondaires ressentis.
d’un ostéopathe dans un service d’oncologie peut donc être
bénéfique pour ces patients.
Cette expérimentation a été enrichissante sur plusieurs
points, tout d’abord nous avons été en contact avec des
patients ayant leur pronostic vital en jeu, et nous avons
beaucoup appris en termes de relation patient-praticien. Il
a été très intéressant d’entrer dans le monde hospitalier et
d’échanger avec des médecins, infirmières et aide-soignants.
De plus, cette étude a été l’occasion de faire connaitre l’ostéopathie
et ses divers domaines d’actions aux patients et au personnel.
Progressivement, nous avons été de plus en plus sollicités
pour prendre en soin des personnes souffrant de troubles
musculo-squelettiques, non liés – a priori – au traitement de
chimiothérapie et donc non-inclus dans l’étude.
Dans l’avenir, il serait intéressant de conduire une expérimentation s’inscrivant dans la continuité de celle-ci, mais
avec davantage de temps et de moyens. Ces deux facteurs
nous permettraient de cibler davantage la population incluse
dans l’étude et de contrôler les biais précédemment énoncés. Il serait intéressant d’étudier un protocole précis dès le
début d’une prise en charge de chimiothérapie et de suivre
ces patients sur plusieurs mois.
Conclusion
L’hypothèse principale de cette expérimentation, selon laquelle l’ostéopathie améliorerait certains signes secondaires
des patients sous chimiothérapie est confirmée. La présence
Conflits d’intérêts : les auteurs déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêt en lien avec cet article.
Nous remercions les Drs Éric Pujade-Lauraine, Bernard Ceccaldi, Jean Chidiac, Lionel Vedrine, Christine Lefoll, Sylvestre
Le Moulec, Jean-Michel Poirier, Mmes Naznine Mohamed, Valérie Zanczak et MM. Bruno Daniel, Éric Olivier.
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Évaluation de l’efficacité d’un traitement ostéopathique
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Évaluation de l’efficacité d’un traitement ostéopathique sur les effets secondaires et la qualité de vie de patients
sous chimiothérapie : Essais clinique multicentrique randomisé
Résumé
Objectif : Plusieurs études de faible puissance suggèrent une efficacité de l’ostéopathie sur les effets secondaires
des chimiothérapies. Le but de notre recherche était de réaliser une étude multicentrique pour évaluer l’efficacité
d’un traitement ostéopathique sur la qualité de vie des patients sous chimiothérapie en contrôlant la variabilité
inter praticiens.
Méthodes : Cette étude a été menée par trois praticiens dans les services d’oncologie de trois hôpitaux de la
région parisienne. Les patients ont été répartis par randomisation en deux groupes : un groupe à été traité puis a
reçu le traitement placebo, un groupe a reçu le placebo puis a été traité. Nous avons utilisé un protocole d’essai
croisé (cross-over) sur deux cures consécutives : chaque patient était son propre témoin. Pendant la phase traitée,
le traitement ostéopathique était appliqué ; il était simulé lorsque le patient était témoin. Les critères de jugement
étaient le questionnaire QLQ-30 modifié administré trois fois : avant traitement ostéopathique (témoin), après traitement réel (traité) et simulé (placebo).
Résultats : Les 40 patients comprenaient 27 femmes et 13 hommes. Les différences entre les phases traité et témoin étaient très hautement significatives pour les nausées-vomissements et la dyspnée, hautement significatives
pour la fatigue, et significatives pour les douleurs et la perturbation du sommeil. L’efficacité était statistiquement
supérieure au placebo pour tous ces critères. Il n’y avait pas de différence selon l’ordre d’application du traitement
réel ou simulé, ni d’effet centre donc de variabilité inter-praticien.
Conclusion : Les résultats de cette étude sont en faveur d’une efficacité clinique de l’ostéopathie sur les effets
secondaires des patients sous chimiothérapie. Ces résultats sont suffisamment intéressants pour suggérer que la
présence d’ostéopathes dans les services d’oncologie puisse être utile aux patients atteints de cancer. D’autres
études doivent confirmer ces résultats et quantifier la demi-vie des traitements ostéopathiques afin qu’ils soient
pleinement intégrés à la prise en charge conventionnelle.
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Analyse cinématique de la tête et estimation de l’axe hélicoïdal pendant
la manipulation cervicale à haute vitesse et basse amplitude : étude de faisabilité
Pierre-Michel Dugailly 1, 2, 3, 4*
Bruno Bonnechère 2, 5
Laura Maroye 2, 4, 5
Bernard Van Geyt 2, 5
Patrick Salvia 1, 2
Véronique Feipel 1, 2
1 PhD
2 Laboratoire d’Anatomie Fonctionnelle,
Faculté des Sciences de la Motricité, Université Libre de Bruxelles, Belgique
3 Unité de Recherche en Ostéopathie, Faculté des Sciences de la Motricité, Université
Libre de Bruxelles, Belgique
4 Département Enseignement en Sciences
de l’Ostéopathie, Faculté des Sciences de
la Motricité, Université Libre de Bruxelles,
Belgique
5 MSc
* Correspondance
[email protected]
Keywords: manipulation, kinematics, helical axis,
cervical spine
Mots clés : manipulation, cinématique, axe hélicoïdal,
Kinematics analysis and helical axis computation during high velocity-low
amplitude cervical spine manipulation: A preliminary study
Abstract
Objectives: Spinal manipulative therapy is frequently reported for treating mechanical
cervical spine disorders. Cervical spine kinematics has been studied during spinal manipulation for assessing range of motion (primary and coupled motions) and velocity. Moreover, helical axis computation represents an alternative method for defining cervical motion
kinematics behaviours. Nevertheless, such method is lacking for analysing kinematics of cervical osteopathic manipulation. In this way, this study aims at assessing cervical kinematics
and helical axis during cervical manipulation.
Methods: 14 asymptomatic volunteers (30 +/- 11 years) were selected.
To compute head motions relative to the thorax, a customized helmet with four reflective
markers was attached on the head and six reflective markers were fixed on the thorax using
adhesive tape. For each subject, one experimented practitioner performed one or two cervical spine manipulations in sitting position. During manipulation, motions were recorded
using an optoelectronic system device. Motion data were processed to analyse primary and
coupled motions as well as helical axis (HA) data. Data processing provided motion representation and HA orientation and location during the manipulation.
Results: At present, data processing has been carried out for 3 subjects. Mean maximal ROM
was estimated to 42°, 20° and 6° for lateral bending, axial rotation and flexion extension respectively. During manipulation, average axial rotation/lateral bending ratio was shown to
be 0.75 and velocity was estimated at 139°/s. A similar 3D attitude of mean HA was demonstrated for all subjects. HA displayed an oblique cephalocaudal orientation with a location
ipsilateral to the impulse side and opposite to the thrust direction.
Conclusion: The present results confirm the limited range of axial rotation during manipulation as previously mentioned. Moreover, this study provides new insights in the development of kinematics investigations of the cervical manipulation using HA computation and
anatomical representation of motion. Analysis of the whole sample is needed for confirming
these preliminary results and for assessing data variability.
rachis cervical
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www.larevuedelosteopathie.com
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Analyse cinématique de la tête pendant
la manipulation cervicale à haute vitesse et basse amplitude
Introduction
Les critères d’exclusion à l’étude sont les suivants : maladie
infectieuse, inflammatoire ou tumorale, maladie systémique
ou auto-immune affectant le système musculo-squelettique,
myélopathie, antécédents d’ostéoporose sévère, de chirurgie,
de fracture, trauma, luxation, ou malformation, drop attaques,
paresthésies au niveau du membre supérieur, hernie discale
cervicale, antécédent de pathologie vasculaire, notamment
coronaire, femme enceinte, et antécédent de traitement par
manipulation dans le mois qui précède les expérimentations.
De plus, un examen tomodensitométrique de la colonne cervicale de chaque sujet a été réalisé au préalable, afin d’exclure
une contre-indication à la manipulation. Les critères radiologiques d’exclusion suivants ont été également retenus : malformation osseuse, aspects dégénératifs majeurs, polyarthrite
rhumatoïde, instabilité, séquelle de fracture tassement.
Le protocole a été soumis au Comité d’Ethique de l’Hôpital Erasme, qui a donné son approbation à la réalisation de
l’étude (référence P2009/186_/_B40620096576).
Pour chaque sujet, un praticien expérimenté (20 ans d’expertise) a effectué une à deux manipulations (à haute vitesse et
basse amplitude, HVBA) du rachis cervical (entre C2-C5) en
position assise [9]. Dans cette étude, nous nous sommes
rapprochés le plus possible de la pratique ostéopathique courante, à savoir que les ostéopathes se fient à leur palpation
pour évaluer la présence d’une hypomobilité qui déterminera l’étage à manipuler. Ces méthodes d’évaluation passive du
mouvement trouvent également leurs sources de validation
dans la littérature scientifique [13, 14]. Le nombre de manipulations HVBA appliquées par sujet dépend du nombre de
restrictions de mobilité trouvées par le praticien. Au total,
26 manipulations cervicales ont été réalisées sur notre
échantillon.
Pour étudier les mouvements relatifs de la tête par rapport
au thorax, un casque a été customisé avec quatre marqueurs
réfléchissants. Six marqueurs réfléchissants ont été fixés sur
le thorax à l’aide de ruban adhésif. Au cours de la manipulation, les mouvements ont été enregistrés en position verticale
(figure 1) en utilisant un système optoélectronique (Vicon
612, 8 caméras, Oxford, Royaume-Uni; Freq : 120Hz).
L’ensemble des données a été implémenté dans un environnement informatique spécialisé (logiciel FusionBox). Les
données ont été traitées afin d’analyser les composantes de
mouvement principales et associées ainsi que l’axe hélicoïdal (AH) en fournissant également une représentation graphique du mouvement et de l’AH lors de la manipulation.
Concernant ce dernier, son orientation moyenne a été estimée pendant la phase d’impulsion (thrust) et exprimée selon
le référentiel du thorax défini au niveau de Th2. L’orientation
des axes du référentiel respecte les recommandations de la
littérature [15], à savoir des axes-x, y et z dirigés respectivement vers l’avant, le haut et la droite. La rotation autour de
chaque axe exprimera de manière respective le mouvement
de flexion latérale (FL), de rotation axiale (RA) et de flexionextension.
La manipulation et la mobilisation vertébrale sont des techniques couramment recommandées dans le traitement des
douleurs cervicale et lombaire à caractère mécanique. Ces
approches en association ou non avec un autre traitement
démontrent des niveaux d’évidence comparables voire supérieurs aux traitements conventionnels, tant dans l’amélioration des symptômes et de la fonction que dans la qualité de
vie et la satisfaction du patient [1, 2]. Néanmoins, la manipulation est encore régulièrement critiquée dans la littérature
quant au risque clinique encouru par le patient lors de son application [3]. Par ailleurs, si au niveau du rachis lombaire elle
est plus fréquemment acceptée, elle reste fortement appréhendée au niveau du rachis cervical. En effet, les effets iatrogènes rapportés peuvent avoir de plus lourdes conséquences
sur la morbidité des patients [4]. Toutefois, la prévalence des
accidents liés à la manipulation est très faible [5] et les risques
semblent nettement moins fréquents que ceux engendrés par
certains traitements médicamenteux [6, 7].
Au niveau du rachis cervical, la manipulation a fait l’objet de
plusieurs analyses biomécaniques afin de décrire de manière
quantitative certains paramètres comme la force d’application,
les déplacements et la vitesse angulaire [8-11]. D’autre part,
certains auteurs suggèrent également une modélisation 3-D
afin de mieux décrire la manipulation [11].
Une autre manière d’étudier un mouvement 3-D est de
définir l’orientation et la position de l’axe autour duquel
celui-ci se réalise. Cette méthode a été développée au niveau
du rachis cervical et démontre l’intérêt clinique de déterminer l’axe hélicoïdal dans la compréhension des stratégies de
mouvement chez les patients [12].
Dans cette même optique, déterminer l’axe de mouvement
de la tête pendant la manipulation pourrait amener des
informations intéressantes quant à la réalisation du geste
technique selon la technique choisie, l’opérateur ou encore le
niveau vertébral manipulé. A notre meilleure connaissance,
ces aspects n’ont pas encore été investigués dans la littérature
pour la manipulation.
Notre travail a pour objectif d’analyser la cinématique tridimensionnelle de la tête pendant la manipulation cervicale et
d’apprécier la faisabilité quant à l’estimation de l’axe hélicoïdal
au moyen d’une représentation anatomique du mouvement.
Méthodes
Pour réaliser cette étude, 14 volontaires (âge: 30 ± 11 ans, 18 à
60 ans) ont été sélectionnés parmi les étudiants et le personnel
de la Faculté des Sciences de la Motricité de notre université.
Tous les sujets étaient asymptomatiques au niveau de leur rachis cervical et chacun a signé un consentement éclairé. Aucun
sujet n’a présenté au cours des six derniers mois un antécédent
de cervicalgie ou un quelconque problème rachidien qui aurait pu restreindre l’activité quotidienne ou le temps de travail.
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la manipulation cervicale à haute vitesse et basse amplitude
Résultats
Une analyse préliminaire des données a été réalisée sur 3 sujets
(2 femmes et 1 homme). Deux manipulations ont été réalisées
au niveau C3-C4 et une au niveau C2-C3. Le tableau I reprend
les valeurs moyennes pour les déplacements angulaires
maximaux ainsi que les amplitudes et la vitesse angulaire au
moment de la manipulation.
Le rapport entre l’amplitude globale de rotation axiale et de
flexion latérale a été estimé en moyenne à 0,5 +/- 0,3. Si nous
analysons ce paramètre pendant la phase de manipulation,
celui-ci atteint alors une valeur proche de 0,75.
La figure 2 illustre, pour un sujet, les courbes de déplacement angulaire de la tête par rapport au thorax, selon les axes
anatomiques x, y, z.
L’orientation spatiale de l’axe de mouvement (axe hélicoïdal) démontre une attitude oblique de bas en haut, d’arrière
en avant et de dehors en dedans (figure 3). La projection de
l’HA dans le plan frontal et dans le plan sagittal définit respectivement un angle d’inclinaison (déviation standard)
36° (8°) et 20° (9°) par rapport à l’axe-y vertical. Entre les
trois sujets, cette inclinaison varie de 8 à 15 degrés.
Figure 1. — Placement du casque muni de ses marqueurs réfléchissants (flèches continues) et disposition des marqueurs thoraciques au niveau de l’angle manubrio-sternal, du processus
xiphoïde, des acromions et des processus épineux des vertèbres
thoraciques 2 et 6 (flèches hachurées).
Tableau I. — Amplitudes maximales du mouvement, vitesse angulaire et amplitudes au moment de la manipulation (thrust), moyennes
(déviation standard). Valeurs minimales et maximales (min-max). Les valeurs positives caractérisent la flexion latérale droite, la rotation
axiale gauche et l’extension
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Moyenne (SD)
Min-Max
Amplitude globale (°)
y
42 (5)
31-47
20 (8)
13-27
z
x
Thrust (°)
y
z
6 (5)
-1-11
8 (3)
7-13
6 (2)
4-8
0 (2)
0-3
Vitesse (°/s)
139 (41)
91-161
Manipulation cervicale HVBA (C3-C4)
Déplacement angulaire (°)
10
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B
C
D
0
-10
x
-20
y
-30
z
-40
-50
0
1
2
3
4
5
6
7
Temps (sec)
Figure 3. — Illustration de la position spatiale de la tête par rapport au référentiel du thorax (x (rouge), y (vert), z (bleu)), pendant une manipulation
associant rotation axiale gauche et flexion latérale droite. Notons l’attitude
oblique de l’axe hélicoïdal moyen (AHM) dans le plan frontal (vue antérieure)
et le plan sagittal (vue latérale droite). P= postérieur ; A= antérieur.
Figure 2. — Déplacements angulaires de la tête par rapport au thorax (niveau
Th2) lors d’une manipulation cervicale (HVBA en assis) avec un contact sur la
facette articulaire gauche de C3. Composante de mouvements associant rotation axiale droite (axe-y) et flexion latérale gauche (axe-x). Notons la position
relativement neutre de la tête dans le plan sagittal (axe-z) au moment de l’impulsion. Phase de mise en tension (pré manipulation) : A-B, phase de manipulation
(thrust): B-C, phase de relâchement (post manipulation) : C-D.
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Discussion
Toutefois, la variabilité de vitesse angulaire de notre échantillon peut être expliquée par un ensemble de facteurs,
comme par exemple la rigidité cervicale inhérente à la compliance des tissus du sujet. Celle-ci peut notamment être
influencée par les phénomènes dégénératifs liés à l’âge.
L’étude du mouvement cervical a également été appréhendée par l’analyse de l’axe hélicoïdal. Cette méthode
permettrait une analyse plus qualitative du mouvement en
démontrant des orientations de l’AH variables selon le statut clinique du sujet [12]. En rotation axiale, l’orientation de
l’AH est verticale chez les sujets asymptomatiques mais peut
présenter des variations d’orientation et de localisation chez
les sujets présentant un syndrome du Whiplash. Notre investigation a exploité une telle méthode dans le but de mieux
comprendre le mouvement de manipulation cervicale au travers de l’étude de l’AH tout en y associant sa représentation
graphique au sein d’un modèle anatomique. Ce dernier procédé permet une meilleure représentation des mouvements
anatomiques et des axes qui y sont associés [19]. Pour nos
trois sujets, l’orientation de l’AH présentait une attitude verticale assez similaire avec une inclinaison homolatérale à la
flexion latérale de la tête. Ce vecteur permet de définir l’axe
autour duquel le mouvement de la tête s’effectue par rapport au thorax pendant la manipulation. A notre meilleure
connaissance, cette donnée n’a pas encore été investiguée
dans le cadre de la réalisation de manipulation vertébrale.
Cette conception représente, à notre avis, une avancée dans
l’étude de la manipulation mais également dans son enseignement. En effet, tout comme l’utilisation de certaines méthodes de feedback visuel [20], la représentation des axes de
mouvement au sein de modèle anatomique pourrait faciliter
tant la compréhension que l’intégration du geste technique,
comme par exemple la manipulation. D’autre part, nous pensons que l’HA représente une alternative dans l’évaluation
qualitative du geste technique.
En conclusion, cette étude préliminaire met en avant la faisabilité de notre protocole et représente un point de départ
dans l’analyse cinématique de la manipulation. Nous espérons dans un futur proche pouvoir analyser l’ensemble de
notre échantillon afin de déterminer la variabilité de nos
données mais également d’étudier la relation entre l’orientation de l’axe hélicoïdal et le niveau cervical manipulé.
D’autres perspectives se dégagent également quant à l’analyse de différents types de manipulation (assis, couché) ou
de différentes gestuelles techniques, voire encore l’étude de
sujets symptomatiques présentant des dysfonctions articulaires différentes ou des raideurs mécaniques plus objectives.
Pour réaliser cette étude préliminaire, nous avons sélectionné un échantillon de trois sujets asymptomatiques. Pour
l’ensemble des manipulations réalisées un bruit articulaire de
cavitation a été perçu. Notre protocole s’est basé sur celui d’une
étude antérieure qui comparait la cinématique de la tête pendant l’application d’une manipulation en position assise [9].
Concernant les amplitudes maximales de mouvement pendant la manipulation, nos données sont proches de celles
rapportées dans la littérature pour le FL. Pour le RA, nos
valeurs restent inférieures aux amplitudes relatées [9, 10].
Ceci pourrait être attribué à l’utilisation de technique dite
à composantes multiples visant à minimiser les amplitudes
de mouvement durant la manipulation [16]. L’expression du
ratio RA/FL permet de caractériser l’importance du mouvement de rotation axiale couplé à celui de la flexion latérale
pendant les déplacements de la tête. Dans notre étude, le
ratio RA/FL est inférieur aux observations de Klein et al. [9],
ce qui caractérise une amplitude de rotation axiale moindre
en proportion de la flexion latérale. A ce propos, certains
auteurs soulignent les différences cinématiques pouvant être
observées entre différents praticiens réalisant une manipulation de type HVBA sur un même sujet [17]. Toutefois, le couplage hétérolatéral entre la rotation axiale et la flexion latérale observé dans le présent travail corrobore avec les études
précédentes. En ce qui concerne la composante sagittale du
mouvement, celle-ci apparaît de faible amplitude comme démontré antérieurement [9]. Toutefois, la direction de celle-ci,
à savoir ici l’extension, n’est que partiellement confirmée par
certains auteurs lorsque la manipulation ne s’accompagne
pas de cavitation.
Les composantes de mouvements pendant la phase d’impulsion sont des données qui restent encore peu investiguées dans la littérature. Au moment de l’impulsion, la tête
accomplit avant tout un mouvement de flexion latérale et de
rotation axiale avec une composante de mouvement sagittale négligeable. Notons que pour cette phase, le ratio RA/FL
semble augmenter pour atteindre une valeur de 0,75, caractérisant une proportion de rotation axiale légèrement plus
importante pendant la phase d’impulsion qu’en considérant
les amplitudes maximales.
La vitesse angulaire durant la manipulation a été estimée
entre 91°/s et 161°/s selon le sujet. Ces valeurs sont comparables aux données de la littérature rapportées pour des
mouvements actifs spontanés de rotation axiale ou de flexion
latérale [18] mais également pendant l’application de manipulation cervicale [17].
Conflits d’intérêts : les auteurs déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêt en lien avec cet article.
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la manipulation cervicale à haute vitesse et basse amplitude
Analyse cinématique de la tête et estimation de l’axe hélicoïdal pendant la manipulation cervicale à haute
vitesse et basse amplitude : étude de faisabilité
Résumé
Objectif : La manipulation vertébrale est fréquemment rapportée dans le traitement des algies mécaniques du rachis
cervical. Certaines études démontrent que l’analyse de l’axe hélicoïdal peut représenter une alternative intéressante
pour définir certaines caractéristiques cinématiques du mouvement tridimensionnel du rachis cervical. Cependant,
cette méthode n’a pas encore été développée pour l’analyse de technique manuelle comme la manipulation. Les
objectifs de notre étude portent sur l’analyse de la cinématique 3D de la manipulation et des paramètres déterminant l’orientation de l’axe hélicoïdal.
Méthodes : Quatorze volontaires asymptomatiques (âge: 30 ± 11 ans) ont été sélectionnés. Pour chaque sujet, un
praticien expérimenté a effectué une à deux manipulations du rachis cervical en position assise. Les mouvements ont
été enregistrés à l’aide d’un système optoélectronique en utilisant des marqueurs réfléchissants fixés sur la tête et
le thorax. Les données ont été traitées afin d’analyser les composantes de mouvement principales et associées ainsi
que l’axe hélicoïdal (AH).
Résultats : Une analyse préliminaire des données sur trois sujets démontre des amplitudes maximales estimées en
moyenne à 42°, 20° et 6° pour la flexion latérale, la rotation axiale et l’extension, respectivement. Pendant la manipulation, le ratio rotation axiale/flexion latérale a été estimé à 0,75 et la vitesse angulaire du mouvement à 139°/s.
L’attitude de l’AH moyen calculée démontre une orientation oblique de haut en bas et une localisation ipsilatérale
au côté de l’impulsion.
Conclusion : Nos résultats confirment la faible amplitude de la rotation axiale pendant la manipulation de type
haute vitesse basse amplitude. Cette étude fournit également de nouvelles perspectives dans le développement des
analyses cinématiques de la manipulation par l’estimation de l’axe hélicoïdal et de la représentation anatomique du
mouvement pendant le geste technique. Une analyse plus complète de notre échantillon est nécessaire pour confirmer ces résultats préliminaires et préciser la variabilité des paramètres étudiés.
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Ostéopathie et crénothérapie pour le traitement des rhinosinusites chroniques
de l’adulte : Essai comparatif sur 320 cas
Julien Miellet 1*
Eric Tulippe 2
Bernard Schmitt 3*
Osteopathy and crenotherapy in the management of adult chronic rhinosinusitis:
A comparative study on 320 cases
Abstract
1 Ostéopathe, Bagnères de Luchon, France
2 Médecin ORL, Bagnères de Luchon, France
3 Ostéopathe, Département recherche de
l’Institut Toulousain d’Ostéopathie (ITO),
Labège, France
* Correspondance
[email protected]
[email protected]
Objectives: To assess the interest of osteopathic care in the management of chronic
rhinosinusitis in adjunction to classical hydrotherapy treatment. In order to access
enough patients we devised the protocol jointly with the Luchon’s Thermes.
Methods: 320 adult patients were allotted in three different groups, without randomization. The first group (n=83) received one osteopathic treatment, the second
group (n=88) received two osteopathic treatments and the third one (n=171) was a
control group. All the patients included received a medical hydrotherapy course of
treatment. Judgement criterion was a questionnaire for chronic rhinosinusitis known
as “Dubreuil score”. This questionnaire was collected once on inclusion, then at the
end of the hydrotherapy course, and later on at one, three and six months.
Results: All patients present with an important decrease of the Dubreuil’s score
during the hydrotherapy course. For patients from both osteopathic groups, mean
scores are stable for up to six months after the course and significantly lower than
mean scores in the control group. Differences between the two osteopathic groups
are not significant.
Conclusion: Improvement of chronic rhinosinusitis symptoms lasted longer in pa-
Keywords: rhinosinusitis, osteopathy, hydrotherapy
Mots clés : rhinosinusite, ostéopathie, médecine
tients who benefited from osteopathic care in adjunction to classical hydrotherapy. A
randomized clinical study would be necessary to confirm these results.
thermale
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www.larevuedelosteopathie.com
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Ostéopathie et crénothérapie pour le traitement
des rhinosinusites chroniques de l’adulte
Introduction
-- les traitements médicamenteux pour toutes les rhinites :
•les antihistaminiques [8, 11]: ils sont actifs sur la
rhinorrhée, les éternuements, les douleurs et pesanteurs, et les dysosmies. Ils sont beaucoup moins
actifs sur l’obstruction nasale. L’indication est prépondérante pour les rhinites chroniques allergiques
perannuelles ;
•les corticoïdes locaux : ils sont actifs sur tous les
symptômes, y compris l’obstruction [8, 12];
•les anticholinergiques qui ne sont actifs que sur la
rhinorrhée [2].
-- la chirurgie pour certains types de rhinites lorsque les
corticoïdes locaux sont inactifs : l’obstruction nasale est
le seul symptôme sur lequel il est possible d’agir chirurgicalement. L’obstruction est réduite par turbinectomie
inférieure chirurgicale, par radiofréquence ou cautérisation sous-muqueuse [2].
Il existe deux grands groupes de pathologies rhinosinusiennes chroniques : les maladies de la muqueuse des fosses
nasales (rhinites) et les maladies des sinus para-nasaux
(sinusites). Toutefois certains auteurs utilisent le terme de
rhinosinusites [1]. La Tomodensitométrie (TDM) est normale pour les rhinites [2]. Pour les sinusites, la TDM est
l’examen de référence pour caractériser les lésions [3-6].
Les rhinites chroniques
Les rhinites allergiques
Les rhinites allergiques (RA) sont les plus fréquentes [7]. Leur
prévalence varie de 5 % à 50 % selon la tranche d’âge et le pays
et selon les régions pour chaque pays [8] et elle double tous les
10 ans [2]. Les RA sont présentes chez 66 % à 80 % des patients
asthmatiques [9]. Les symptômes associent des rhinorrhées
antéropostérieures bilatérales, des troubles de l’olfaction, des
céphalées et des signes extrarhinologiques [10] : larmoiements,
prurit oculaire et des conduits auditifs externes, troubles du goût.
Les sinusites
La prévalence de la sinusite est de 10 % à 15 % selon les
études [13]. Les signes cliniques de la sinusite sont l’obstruction nasale, la rhinorrhée antérieure et postérieure, les
crises d’éternuements, les douleurs et pesanteurs de la face
et les troubles de l’odorat. Une anosmie (et donc souvent une
agueusie) oriente vers une pan-sinusite bilatérale et symétrique, en particulier une polypose endo sinusienne. Une cacosmie (impression de puanteur dans les fosses nasales) est
présente dans 25% des sinusites antérieures et pratiquement
pas dans les autres maladies. La rhinite chronique perannuelle
Les symptômes sont présents toute l’année. Ils peuvent être
réduits à une obstruction nasale ou à un catarrhe au long
cours. L’origine allergique est suspectée devant les antécédents personnels ou familiaux d’allergie (terrain atopique
recherché par un interrogatoire précis sur l’habitat, la profession et les loisirs, permettant de suspecter un allergène :
acariens, animaux domestiques, moisissures...).
Les sinusites antérieures de la face
La rhinite saisonnière
Classique rhume des foins, elle survient à date fixe, répondant à une période pollinique (pollens de graminées,
d’arbres et d’herbacées). Sa période varie selon les régions.
Dans ce cas, la triade peut s’accompagner d’un prurit nasal,
d’un larmoiement et d’une conjonctivite, et d’une toux ou
d’un asthme. La symptomatologie est complète s’associant
souvent à un prurit nasal, avec participation oculaire et trachéo-bronchique (toux rebelle).
Les sinusites sur foyer dentaire
La plupart de ces sinusites antérieures de la face ont un
point de départ dentaire [14], sur une dent sinusienne : une
pré-molaire ou l’une des deux premières molaires [15]. La
dent a une infection apicale (parfois traitée mais le traitement canalaire est souvent insuffisant) et cette infection est
passée dans le sinus maxillaire car il n’y a aucune corticale
séparant l’apex dentaire du sinus maxillaire (parfois la racine
de la dent est entièrement dans le sinus maxillaire).
Les germes en causes sont le streptocoque et des germes
anaérobies. Ce sont ces germes qui provoquent la cacosmie : la
muqueuse devient hyperplasique, du pus coule dans la fosse
nasale, bloque l’ostium du sinus maxillaire, entraînant des
douleurs. La sinusite maxillaire peut devenir maxillo-ethmoïdale puis maxillo-ethmoïdo-frontale ou pan-sinusite
antérieure de la face. Ce type de sinusite peut se manifester
par des épisodes aigus ou subaigus itératifs récidivant après
l’arrêt du traitement médical.
Les rhinites non allergiques
Ce sont des rhinorrhées antérieures ou postérieures bilatérales pouvant être accompagnées d’obstruction nasale,
d’éternuements ou de douleurs craniofaciales [10] :
-- rhinite hypertrophique ;
-- rhinite non allergique à éosinophile (NARES) ;
-- rhinites chroniques croûteuses.
Les traitements
Très peu de rhinites chroniques guérissent à terme. Le
traitement est donc permanent ou fréquemment renouvelé.
Il existe trois types de traitement des rhinites chroniques :
-- la désensibilisation pour les rhinites per-annuelles chroniques allergiques [8] ;
Les sinusites sur pâte dentaire
Les sinusites sur pâte dentaire se diagnostiquent par le
corps étranger radio-opaque présent, visible à l’orthopantomogramme.
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Ostéopathie et crénothérapie pour le traitement
des rhinosinusites chroniques de l’adulte
Traitement
Vérification de la vitalité, de l’intégrité ou du bon soin des
dents sinusiennes. En cas de corps étranger dentaire, le traitement est chirurgical [15]. Une fois les dents traitées, il faut
lever le blocage ostial et guérir la sinusite par un traitement
médicamenteux : antibiothérapie et corticothérapie à forte
dose [16].
Si les symptômes persistent l’indication est alors chirurgicale : la chirurgie des sinus antérieurs de la face a été totalement révolutionnée depuis une dizaine d’années par la
chirurgie endoscopique. Le patient est opéré sous anesthésie générale le plus souvent, par les voies naturelles, à l’aide
d’une caméra : le chirurgien introduit une optique dans les
fosses nasales, repère le cornet moyen, le luxe, puis ouvre
l’ostium du sinus maxillaire, y pénètre et nettoie la cavité
sinusienne. L’ostium est ensuite élargi [15, 16].
-- traitement chirurgical en cas de contre-indication à la
corticothérapie par voie générale, de polypose corticodépendante (nécessité de plus de trois cures de traitement général par an) ou cortico-résistante. L’intervention consiste à transformer le nez et les sinus en une
seule cavité. Les résultats sont bons sur l’obstruction
nasale et la rhinorrhée, plus aléatoires sur l’anosmie [16].
Les cures thermales à Luchon
Bagnères de Luchon est une petite ville des Pyrénées centrales, connue pour ses sources, déjà utilisées à des fins thérapeutiques au temps des romains, il y a plus de 2000 ans. On
y soigne de nombreuses pathologies notamment rhumatismales mais elle tient surtout sa renommée pour le traitement
des pathologies ORL.
Propriété des eaux de Luchon
Les Pan-sinusites bilatérales et symétriques
Les pan-sinusites bilatérales et symétriques sont des
maladies chroniques de la muqueuse des fosses nasales.
En l’absence de polypes dans le nez (maladie purement
intra-ethmoïdale), il s’agit d’une ethmoïdite chronique ou
NARES (ethmoïdite chronique hyper éosinophilique non
allergique) qui se traduit par une symptomatologie intense
et per-annuelle. Le NARES est une rhinite et non une rhinosinusite.
L’apparition de troubles de l’odorat au cours de l’évolution
oriente vers une polypose nasosinusienne [17] : on peut
alors voir des polypes venant de l’ethmoïde dans la fosse
nasale. Il s’agit d’une maladie de la muqueuse nasale (partie
haute de l’arbre respiratoire). L’arbre respiratoire en entier
peut être touché : l’asthme est souvent associé.
Les cures thermales, ou crénothérapie, sont le remède naturel pour soigner les maladies des voies respiratoires. Pour
l’Organisation Mondiale de la Santé, la crénothérapie est un
traitement à part entière [18]. Grâce aux minéraux actifs, les
eaux thermales agissent directement sur l’organe défaillant.
Les soins journaliers pratiqués en cure ORL sont effectués
par le curiste lui-même, par un masseur kinésithérapeute
ou par un médecin. Les techniques employées font appel
à l’inhalation et à la pulvérisation d’eau thermale. Leurs
actions sont la détersion et le désencombrement des voies
respiratoires. Les eaux de Luchon sont de quatre types :
-- sources chaudes, sulfurées sodiques ;
-- sources radioactives ;
-- sources sodiques dégénérées ;
-- sources ferrugineuses.
Les griffons où sourdent ces eaux sont centralisés près des
établissements thermaux, à l’exception de la source de RAVI,
se situant à quelques kilomètres de Luchon. Les émergences
se font par des cassures granitiques. Les eaux thermales de
Luchon sont indiquées pour les pathologies ORL suivantes :
-- allergies surinfectées naso-sinusiennes ;
-- allergies pharyngo-laryngo-trachéales ;
-- bronchite chronique ;
-- catarrhe tubaire ;
-- trouble du terrain ORL ;
-- trouble du terrain pulmonaire ;
-- laryngite à répétition ou chronique ;
-- otite à répétition ou chronique ;
-- pharyngite chronique ;
-- rhino sinusite à répétition ou chronique ;
-- rhino pharyngite à répétition ou chronique ;
-- rhinite chronique ;
-- trachéite ;
-- trachéo bronchite à répétition.
Elles sont également indiquées pour certaines affections
rhumatologiques et psychosomatiques.
Traitement
Le traitement est très lourd [6] car il s’agit d’une maladie
incurable, même par chirurgie. L’éducation du patient est
primordiale. Les symptômes peuvent être améliorés par des
traitements permanents, suivis avec une régularité absolue :
-- traitement médical, à base de corticoïdes :
•par voie générale : 1 mg/kg/jour pendant une durée
de 10 jours maximum [6], en une prise matinale,
avec arrêt brutal, sans régime sans sel, et sans précaution particulière. Habituellement ce traitement
est rapidement efficace sur l’obstruction nasale et
l’anosmie. La rechute peut être rapide en quelques
semaines ;
•par voie locale en spray nasal : le traitement associe
des lavages du nez au sérum physiologique et des
corticoïdes locaux. Ce traitement doit être poursuivi
plusieurs mois, années, parfois à vie. La majorité des
patients est équilibrée par l’association du traitement local au long cours et des cures de traitement
général (trois maximum par an).
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Les soins effectués à Luchon
Le bain nasal
Il s’agit d’un lavage des fosses nasales par voie antérieure,
à l’aide d’une rhino pipette. Le curiste lave une narine puis
l’autre avec de l’eau thermale isotonisée c’est-à-dire de l’eau
thermale à laquelle on a ajouté du sel.
était d’élaborer un protocole de recherche avec les thermes
de Luchon, afin d’avoir accès à une population suffisamment
importante pour pouvoir évaluer l’intérêt de l’apport de l’ostéopathie en complément de la cure thermale pour le traitement des rhinosinusites chroniques. L’objectif secondaire
est d’évaluer la faisabilité d’intégrer un ostéopathe dans une
structure de soins thermaux.
Les pulvérisations
Les pulvérisations du pharynx et des amygdales se font par
un jet d’eau sulfurée, brisé par un tamis.
Matériel et méthodes
Nous avons recruté 319 patients majeurs souffrant de
rhinite, sinusite ou rhinosinusite, bénéficiant d’une cure
thermale à Bagnères de Luchon pour cette pathologie. Le
recrutement incident a été effectué du 1er juillet au 30 septembre 2011. Les patients devaient se rendre disponible
durant la totalité de l’étude. Six investigateurs ont participé à
cette recherche : cinq médecins ORL de l’établissement thermal et un étudiant en sixième année d’ostéopathie.
La prise en charge des curistes s’est opérée au sein même
des thermes dans le bâtiment du Prince Impérial. La direction de l’établissement a mis à disposition une cabine de traitement, près de celles des médecins ORL.
Le Humage
Il consiste à inspirer, par le nez ou par la bouche, les vapeurs
sulfurées, provenant des eaux thermales, pour des curistes
ayant les voies respiratoires relativement fragiles.
Les aérosols
Des particules liquides approchant le micron, sont obtenues
par la projection d’air comprimé sur une buse plongée dans
l’eau thermale. Les particules les plus lourdes sont bloquées
par un système de chicanes et se déposent sur les parois tandis que les plus légères pénètrent au plus profond, dans l’arbre
bronchique, atteignant ainsi les muqueuses. L’aérosol sonique
permet de faire pénétrer les particules fines dans les sinus
afin de parvenir aux replis de la muqueuse respiratoire [19].
Critère de non-inclusion
Nous n’avons pas inclus les patients présentant :
-- des troubles psychiatriques susceptibles de nuire à la
mise en place de l’étude ;
-- une néoplasie en phase évolutive ;
-- une pathologie sévère contre-indiquant le traitement
ostéopathique ;
-- une fracture non consolidée.
Les Proetz
Le médecin instille les eaux sulfurées dans la fosse nasale
du patient en décubitus, la tête en extension. Des aspirations
répétées créent dans la fosse nasale un vide, une pression
négative favorisant ainsi la pénétration de l’eau sulfureuse
dans les sinus. Ce vide est atteint en prenant soin de boucher la narine opposée. Un aspirateur électrique permet de
recueillir une grande partie du liquide avec d’éventuelles
sécrétions purulentes sous forme de flocon.
Répartition
Les curistes, avant leur entrée au premier jour de leur cure,
prenaient rendez-vous avec leur médecin ORL référent afin
d’établir le traitement thermal le mieux adapté. Après vérification des critères d’inclusion, l’ORL proposait à chaque patient
de participer à l’étude et de choisir entre deux prises en charge :
-- ostéopathique en complément de la cure thermale
(groupe ostéopathie), avec deux séances pour les patients
recrutés du 1er juillet au 14 août, et une séance pour ceux
recrutés du 15 août au 30 septembre ;
-- médicale : cure thermale seule (groupe témoin).
Les patients inclus recevaient un dossier contenant différents documents à remplir en salle d’attente :
-- une lettre de consentement éclairé en fonction du groupe
ostéopathie ou témoin ;
-- un questionnaire sur les antécédents médicaux faisant
office de pré anamnèse ;
-- un questionnaire d’évaluation des rhinosinusites chroniques dit « score de Dubreuil » (score avant).
Les patients qui refusaient de participer à l’étude bénéficiaient du traitement thermal préconisé par le médecin ORL
référent, sans recueil de données.
La cure de boisson
Elle consiste en un traitement d’hydrothérapie interne, en
absorbant l’eau thermale par petites gorgées [18]. Le médecin prescrit la source à utiliser.
Le Vaporarium
Les curistes circulent dans un bain de vapeurs sulfurées au
cœur de galeries de soins creusées dans la roche et spécialement
aménagées. C’est un hammam naturel dont la température est
comprise entre 38 °C et 42 °C avec une hygrométrie de 95 %.
L’ostéopathie et les rhinosinusites chroniques
Certains auteurs présentent des techniques et des traitements ostéopathiques pour intervenir dans le cadre du
traitement des rhinosinusites chroniques [20-22]. À notre
connaissance, aucune étude n’a évalué l’efficacité de ces
méthodes pour ces pathologies. L’objectif de notre étude
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Protocole
tives aux rhinosinusites de 0 à 4 ;
-- symptômes secondaires (0=absent, 1=présent) :
troubles de l’odorat, toux, dysphonie, signe de catarrhe
tubaire ;
-- cotation des signes relatifs à la qualité de vie par des
échelles ordinales : sommeil de 0 à 3, fréquence du
mouchage de 0 à 2, impression d’épuisement de 0 à 2.
Présence de troubles de la vue, de problèmes de concentration, de baisse d’attention, de baisse de rendement,
d’irritation nasale et de troubles de la déglutition.
Le score est la somme des réponses de 0 à 28, transposée
en score de 0 (aucun symptôme) à 100 (symptômes les plus
sévères).
Les tests ostéopathiques
Le testing ostéopathique était réalisé à chaque début et
fin de séance pour rechercher les dysfonctions de mobilité
et vérifier qu’elles n’étaient plus présentes en fin de séance.
Nous avons systématiquement investigué l’ensemble des différentes structures du corps sur un plan fascial, notamment
la région de l’orifice supérieur du thorax, le diaphragme et
la région pelvienne. Nous avons également recherché les
dysfonctions vertébrales, costales, des articulations sacro-iliaques et pubienne, et réalisé un test dit « cranio-sacré » pour
évaluer la qualité des mouvements spontanés des tissus des
régions crâniennes et sacrées.
Méthodologie statistique
Le traitement ostéopathique
Pour comparer les caractéristiques des patients entre les
trois groupes, nous avons utilisé des tests de Chi-2 pour
les variables qualitatives et des tests ANOVA pour les variables quantitatives. Une ANOVA avec mesures répétées
a été utilisée pour comparer l’évolution des moyennes
des scores de Dubreuil entre les trois groupes. En cas de
différence significative, un test post-hoc de Scheffé était
réalisé, pour évaluer la signification des différences intra
et intergroupes.
Les différences étaient significatives pour p≤0,05.
Pour les patients du groupe ostéopathie, le traitement ostéopathique était mené en parallèle au protocole conventionnel de traitement par cure thermale.
Première séance
Elle avait lieu pendant les trois premiers jours de cure.
L’ostéopathe interrogeait le patient pour préciser les informations recueillies lors de la pré-anamnèse. L’investigateur
ostéopathe corrigeait les dysfonctions ostéopathiques trouvées suite au testing ostéopathique : le traitement était global,
sans approche symptomatique de la sphère ORL.
Résultats
Deuxième séance
Elle avait lieu pendant les trois derniers jours de la cure.
L’ostéopathe recueillait le score de Dubreuil (score après).
Pour les patients du groupe bénéficiant de deux séances
d’ostéopathie, le praticien testait la mobilité des tissus de
la région faciale, du rachis cervical, de la loge viscérale du
cou et de l’abdomen. Le traitement consistait en l’application de techniques fasciales sur les zones en dysfonction de
mobilité.
Description de la population recrutée
Notre population comprenait 320 patients, 191 femmes et
129 hommes :
-- les femmes étaient âgés de 49 ± 13 ans (moyenne
± écart-type), 82 % souffraient de rhinites, 92 % de
sinusites, 74 % des deux pathologies. Un traitement
médical avait été prescrit pour 70 %, chirurgical pour
33 %, et 24 % avaient suivi ces deux thérapies. Le score
de Dubreuil à l’inclusion était de 62,8 ± 12,3.
-- les hommes étaient âgés de 50 ± 14 ans, 87 % souffraient
de rhinites, 90 % de sinusites, 77 % des deux pathologies.
Un traitement médical avait été prescrit pour 73 %, chirurgical pour 33 %, et 27 % avaient suivi ces deux thérapies.
Le score de Dubreuil à l’inclusion était de 63,0 ± 9,2.
Les femmes et les hommes étaient comparables pour l’ensemble de ces caractéristiques.
Suivi téléphonique
Un, trois et six mois après la fin de la cure, l’ostéopathe
contactait le patient par téléphone pour recueillir les
scores 3, 4 et 5.
Critère de jugement
Nous avons utilisé un score d’évaluation des rhinosinusites
chroniques mis au point par le professeur Christian Dubreuil,
chef du service ORL au CHU de Lyon, à l’origine d’une étude
menée en 2006 par l’Agence Française pour la Recherche Thermale (AFRETH) sous l’égide de la Société française d’Otorhino-laryngologie et de chirurgie de la face et du cou [23].
Ce questionnaire comprend trois parties :
-- cotation des symptômes principaux par des échelles
ordinales : nature, fréquence et localisation des écoulements nasaux de 0 à 4, fréquence de l’obstruction
nasale de 0 à 3, et fréquence et nature des douleurs rela-
Comparaison des groupes à l’inclusion
Parmi les patients avec prise en charge ostéopathique, 83
ont reçu un traitement d’une séance et 88 de deux séances.
Nous n’avons pas mis en évidence de différences statistiquement significatives entre les trois groupes : ils étaient comparables pour l’âge, le sexe, le type de pathologie, les antécédents de traitement médical et /ou chirurgical et les scores de
Dubreuil avant traitement.
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Discussion
Evolution du Critère de jugement
Pour les comparaisons intra et intergroupes, nous n’avons
pas mis en évidence d’effet en fonction du sexe, du type de
pathologie et des antécédents de traitement médical et /ou
chirurgical.
L’objectif de notre étude était évaluer l’intérêt de l’apport
de l’ostéopathie en complément de la cure thermale pour
le traitement des rhinosinusites chroniques. Le but était de
faire une première approche du milieu thermal pour l’ostéopathie ; arriver à évaluer de manière quantitative l’impact
que pourrait apporter l’ostéopathie dans un milieu où elle
n’est pour le moment pas présente.
Les résultats du groupe cure thermale seule montrent que la
crénothérapie est efficace, avec une amélioration importante
des symptômes pendant la période de la cure. Cette amélioration se maintient à trois mois, et nous avons constaté à
six mois un retour modéré des symptômes pour les patients
témoins de notre population, mais avec un score nettement
amélioré par rapport aux symptômes à l’inclusion.
Le traitement ostéopathique n’a pas apporté de bénéfice pendant la période de cure pour les patients des deux
groupes expérimentaux. Le bénéfice apparaît à un mois et les
symptômes sont ensuite stables jusqu’au sixième mois. Nous
estimons que nous pouvons attribuer cet effet à l’efficacité de
notre prise en charge ostéopathique, même si l’étude n’était
pas randomisée : il était difficile de mettre en place ce processus dans le cadre de l’établissement thermal. Néanmoins,
les groupes étaient initialement comparables après inclusion
pour toutes les variables recueillies et nous pensons que ce
biais n’explique pas les différences de résultats.
Lors de la première séance de traitement ostéopathique,
l’investigateur réalisait des tests conformes à l’examen du
patient en pratique courante, et intervenait sur les régions
présentant des dysfonctions de mobilité, toujours conformément à la pratique courante. Les interventions sur la sphère
ORL ont été effectuées dans la deuxième séance, mais nous
n’avons pas mis en évidence d’effet supplémentaire. Dans
une future étude, Il serait utile d’évaluer l’effet de plusieurs
interventions ostéopathiques pratiquées par des praticiens
expérimentés sur la sphère ORL pour se prononcer sur l’efficacité des techniques locales.
Cette étude n’a pas été réalisée en double insu. Hormis le
fait que le double insu est difficile à appliquer en cure thermale [24], les patients savaient s’ils étaient ou non dans un
groupe avec traitement ostéopathique, et ils avaient même
choisi d’en faire partie, ce qui a pu constituer des groupes où
la croyance des patient en l’effet de l’ostéopathie a pu avoir
un impact. D’autre part, les patients du groupe ostéopathie
ont bénéficié d’une prise charge supplémentaire par rapport
à ceux du groupe contrôle ; de plus l’ostéopathe a pu transmettre, volontairement ou non, sa croyance en l’efficacité
de son traitement : cet effet Rosenthal n’est ni mesurable,
ni contrôlable dans notre étude. Ces croyances de l’investigateur et des patients ont pu influencer les mesures, tout
comme elles ont un effet en pratique courante. Dans une future étude, il serait pertinent d’aveugler partiellement le patient pour contrôler une partie de l’effet prise en charge, par
Comparaisons intragroupes
La diminution des moyennes des scores de Dubreuil au
cinq temps est très hautement significative statistiquement
pour les patients des trois groupes (p<0,0001), la modification la plus importante étant la diminution du score pendant
la période de la cure (figure 1).
Les barres verticales représentent les intervalles de confiance à 0,95
100
95
90
85
80
75
Score de Dubreuil
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65
60
55
50
45
40
35
30
25
20
15
10
Témoins
1 séance
2 séances
5
0
Avant
Après
1 mois
3 mois
6 mois
Figure I. — Evolution des moyennes des scores de Dubreuil pour les patients des trois
groupes. Avant : score à l’inclusion. Après : score en fin de cure.
Pour les patients témoins, le score diminue ensuite à un
mois, puis remonte à trois mois : ces variations ne sont pas
significatives. À six mois, le score est augmenté de manière
très hautement significative (p<0,0001).
Pour les patients des deux groupes ostéopathie, les moyennes
des scores sont stables de la fin de la cure jusqu’à six mois.
Nous n’avons pas mis en évidence de différence d’effet selon
que les patients ont reçu une ou deux séances d’ostéopathie.
Comparaisons intergroupes
Les différences d’évolution sont très hautement significatives entre les trois groupes (p<0,0001).
Pour les comparaisons des moyennes des scores de Dubreuil entre les groupes à chaque temps, les différences ne
sont pas significatives en fin de cure. Elles sont hautement
significatives à un mois (p<001), et très hautement significatives à trois mois et six mois entre les patients traités par
ostéopathie en complément du traitement thermal, par rapport au traitement thermal seul (p<0,0001). Les différences
entre les deux groupes ostéopathie ne sont pas significatives.
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Pour des raisons de facilité évidente, cette première étude
a été réalisée avec une population d’adultes. En effet le suivi
sur six mois par téléphone aurait été très difficile à mettre
en place de manière recevable avec des enfants. De plus, les
soins sur des mineurs auraient amené des difficultés de nature administrative.
Notre objectif secondaire était d’évaluer la faisabilité d’intégrer un ostéopathe dans une structure de soins thermaux. Il
a été constaté depuis quelques années, une baisse d’affluence
progressive et continue pour l’activité thermale en France
et notamment pour le traitement des troubles ORL [25]. Un
établissement thermal a besoin de se démarquer par rapport
aux autres. Réaliser des études expérimentales dans son domaine lui permet de devenir un acteur majeur et être le seul
à pouvoir proposer des soins en ayant dans ses équipes des
spécialistes experts, lui assure une notoriété plus importante.
Les établissements thermaux de Bagnères de Luchon s’inscrivent dans cette optique, ce qui leur permet de prétendre à
une place prépondérante dans le paysage de soins ORL. Dans
un cabinet d’ostéopathie, les patients consultent autant pour
des dorsalgies, lombalgies, que pour des troubles digestifs, des
troubles urinaires, de fatigues passagères ou encore pour des
céphalées ou des migraines. Nous pouvons imaginer que, dans
un établissement thermal, un ostéopathe peut apporter son
savoir-faire à une synergie thérapeutique déjà en place afin
d’apporter des alternatives ou simplement des compléments
afin d’assurer au patient un traitement toujours plus pertinent.
exemple en réalisant des tests ostéopathiques sur les patients
du groupe contrôle, et de pratiquer des techniques simulées.
Le niveau de preuve serait satisfaisant si cette future étude
était randomisée.
Nous n’avons pas mis en évidence d’influence des facteurs
sexe, type de pathologie et des antécédents de traitement médical et /ou chirurgical. Cette constatation concerne les patients des trois groupes : dans notre population d’étude l’efficacité de la crénothérapie seule ou associée à l’ostéopathie
est la même pour les femmes et les hommes, qu’ils souffrent
de rhinite et/ou de sinusite ; le fait d’avoir été traité médicalement et/ou chirurgicalement ne modifie pas les résultats.
Le critère de jugement était le score élaboré par le professeur Christian Dubreuil, à l’origine d’un projet d’étude
contrôlée de l’efficacité de la crénothérapie sulfurée
dans les rhinosinusites chroniques de l’adulte, protocole
AFRETH (association française de recherche en thermalisme) retenu en 2006. Pour cette étude il avait mis
en place un questionnaire qui répond précisément à une
approche des rhinosinusites du point de vue thermal.
Bien qu’aucune étude n’ait évalué sa validité ni sa fiabilité, nous avons utilisé ce score car il paraissait simple,
rapide à utiliser et les dimensions explorées couvraient
l’ensemble des symptômes des rhinosinusites. De plus,
nous n’avons pas trouvé de critères de jugement utilisable
en recherche clinique pour le suivi des patients souffrant
de cette pathologie.
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2006 [document électronique]. www.medecinethermale.fr/
webupload/download:221. Consulté le 04/06/2012.
Conflits d’intérêts : les auteurs déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêt en lien avec cet article.
Nous remercions les Drs Odile Champion De Cazes, Suzanne Fie-Martel, Michelle Lamas, Alain Rouget, ainsi que les
établissement thermaux de Bagnères de Luchon.
Ostéopathie et crénothérapie pour le traitement des rhinosinusites chroniques de l’adulte :
Essai comparatif sur 320 cas
Résumé
Objectif : Le but de notre étude était d’évaluer l’intérêt de l’apport de l’ostéopathie en complément de la cure thermale
pour le traitement des rhinosinusites chroniques. Dans cette optique, nous avons élaboré un protocole de recherche avec
les thermes de Luchon, afin d’avoir accès à une population suffisamment importante.
Méthodes : 320 patients adultes ont été répartis, sans randomisation, en trois groupes : une séance d’ostéopathie (n=83),
deux séances d’ostéopathie (n=88) et un groupe contrôle (n=171). Tous les patients inclus ont bénéficié du traitement
thermal médical. Le critère de jugement était un questionnaire d’évaluation des rhinosinusites chroniques dit « score de
Dubreuil », recueilli à l’inclusion, à la fin de la cure, puis à un, trois et six mois.
Résultats : Pour tous les patients, la diminution des moyennes des scores de Dubreuil est très importante pendant la
période de la cure. Pour les patients des deux groupes ostéopathie, les moyennes des scores sont stables de la fin de la
cure jusqu’à six mois, et sont significativement inférieures aux moyennes du groupe témoin. Les différences entre les deux
groupes ostéopathie ne sont pas significatives.
Conclusion : l’amélioration des symptômes était plus durable pour les patients qui avaient bénéficié du traitement ostéopathique en complément de la cure thermale. Un essai clinique randomisé est nécessaire pour confirmer ces résultats.
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Apport du traitement manuel neural dans la douleur chronique
Du reboutement à l’essor des neurosciences
Philippe Villeneuve 1*
Apport du traitement manuel neural dans la douleur chronique. Du reboutement à l’essor
des neurosciences
Abstract
1 Ostéopathe, Institut de posturologie, 20 rue
du Rendez-vous, 75012, Paris, France
* Correspondance
[email protected]
Neural pains are the most frequent of chronic pains. They also are more annoying, more marked and
older than other non-neuropathic pains. Moreover, neural hyperactivity frequently leads to posture
adaptations bringing on referred pains. Neural pains are not responding well to classical treatment
(painkillers and anti-inflammatory) and are insufficiently taken into account by manual therapists.
For several centuries, manual stimulation have been applied directly on the nerve. Nowadays, one
could say that these manual stimulations allow afferent and efferent paths modulation, thus modifying the threshold for neuromuscular reactions leading to muscular spasms and joint restrictions.
Before considering osteopathic or postural treatment it seems interesting, even vital if we want a
sustained result, to clinically investigate neural pathways. In this first paper, we will present the history of neural treatments, allowing to develop a manual neurostimulation methodology. In the next
paper we will develop an example on applying this method.
From the end of the 18th century, neural pain was known to develop mostly at the emergence of
neural rami and that stimulation of these rami (stretching, compression…) can exacerbate the pain
but also cure it. In the 19th century treatments based on nerve stretching are used by well-known
surgeons, notably in sciatic pain or cervico-brachial neuralgia, in Europe as well as in the USA.
Résumé
Keywords: neuralgia, manual neurostimulation,
neural dysfunction, postural consequences
Mots clés : névralgies, neurostimulations manuelles,
dysfonctions neurales, répercussions posturales
Les douleurs neurales sont les plus fréquentes des douleurs chroniques. Elles sont également plus
gênantes, plus prononcées et plus anciennes que les douleurs non neuropathiques. De plus, l’hyperactivité neurale entraîne fréquemment des adaptations posturales responsables de douleurs à distance. Les douleurs neurales répondent mal aux traitements médicamenteux classiques (antalgique
et anti-inflammatoire) et sont insuffisamment prises en compte par les thérapeutes manuels.
Depuis plusieurs siècles, des stimulations manuelles sont appliquées directement sur le nerf. Aujourd’hui, nous dirions que ces stimulations manuelles permettent une modulation des voies de
communication afférentes et efférentes et ainsi modifient le seuil de déclenchement des réactions
neuromusculaires responsables des spasmes musculaires et des blocages articulaires. Avant d’envisager un traitement ostéopathique ou posturologique, il paraît pour le moins utile, voire indispensable, afin d’obtenir un résultat pérenne, d’investiguer cliniquement les voies de communication
neuronale. Dans ce premier article, nous présentons les bases historiques des traitements neuraux
qui permettent de développer une méthodologie de neurostimulations manuelles. Puis, nous développerons un exemple d’application dans le prochain numéro.
Dès la fin du XVIIIe siècle, il était connu que la douleur neurale se manifeste préférentiellement à
l’émergence des rameaux nerveux et que la stimulation de ces rameaux (étirement, pression…)
peut exacerber la douleur, mais également la traiter. Au XIXe siècle, des traitements basés sur l’étirement des nerfs sont pratiqués par d’illustres chirurgiens notamment dans la sciatique ou les névralgies cervico-brachiales, aussi bien en Europe qu’aux USA.
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www.larevuedelosteopathie.com
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Du reboutement à l’essor des neurosciences
La douleur neurale
sorders). Les premiers, liés à une compression du nerf, sont
susceptibles de générer une lésion (exemple le syndrome du
canal tarsien) ; les « troubles neurodynamiques » englobent
des problèmes mécaniques d’un autre type qui perturbent la
fonction nerveuse, par exemple une irritation neurale faisant
suite à une pronation ou une supination excessives du pied.
Or Kleinrensink et al. avaient déjà montré [5] qu’une entorse
ou une inversion physiologique importante du pied sont susceptibles de modifier la vitesse de conduction de nerfs moteurs, en l’occurrence celle des nerfs fibulaires superficiel et
profond. Les nerfs ainsi sensibilisés par une force mécanique
excessive ou répétée deviendraient hypersensibles et leurs
volées d’influx seraient bidirectionnelles, afférentes et efférentes. Les influx afférents peuvent provoquer des douleurs,
les efférents une inflammation des tissus qu’innerve le nerf
sensibilisé (inflammation neurogène).
Ces dysfonctionnements neuraux peuvent, de plus, entraîner des répercussions à distance. Il est fréquent de trouver
un étirement neural à l’origine d’une hypertonie des muscles
dépendant de ce nerf, hypertonie capable de modifier les
rapports et les chaînes articulaires avec des répercussions
posturales à distance.
Lorsque l’attention du clinicien est sensibilisée à la possibilité de telles dysfonctions neurales, il les retrouve chez
une majorité des patients posturaux. Encore convient-il qu’il
sache les mettre en évidence.
La douleur neurale est repérable
Ce type de dysesthésie est assez hétérogène ; elle va de la
sensation de brûlure, d’arrachement, de compression comme
dans un étau, à des douleurs paroxystiques fulgurantes à type
de coup de poignard, de choc électrique ou de picotements, à
des fourmillements et des engourdissements. Certaines sont
provoquées par l’effleurement minime d’une zone cutanée
indemne de toute lésion qui déclenche une douleur insupportable (allodynie), en particulier chez les patients souffrant de
fibromyalgie ou de crise migraineuse. Quotidiennes, ces douleurs qui persistent parfois des années compromettent la qualité de vie de ces patients. Elles s’accompagnent fréquemment
d’insomnie, d’anxiété ou de dépression et répondent mal aux
antalgiques usuels et aux anti-inflammatoires.
La douleur neurale est la plus fréquente
des douleurs chroniques
Les atteintes isolées d’un nerf après un traumatisme ou
une compression et les syndromes canalaires représentent
une large part des consultations médicales [1]. Une vaste enquête – plus de 20 000 personnes – effectuée en France [2],
a récemment montré que parmi les 31,7 % de douloureux
chroniques, 21,7 % souffrent de douleurs neuropathiques ;
chez ceux dont la plainte était d’intensité modérée à sévère,
plus du quart (25,6 %) présentaient des douleurs neuropathiques. Dans la population générale, la prévalence de ce type
de douleur s’établit à 6,9 % ; pour 5,1 % de ces sujets, l’intensité en est modérée à sévère. Les femmes sont les plus touchées (60,5 %). Ces douleurs augmentent avec l’âge jusqu’à
un pic entre 50 et 64 ans ; à en croire la majorité des sujets de
l’enquête (78,4 %), elles se manifestent sur plusieurs zones.
Elles sont plus gênantes, plus prononcées et plus anciennes
que les douleurs non neuropathiques. Si ces douleurs neuropathiques représentent ainsi la majorité des douleurs chroniques, alors qu’une douleur non spécifiée constitue 63 % des
motifs de consultation des sujets se plaignant d’un syndrome
de déficience posturale [3], elles en représentent vraisemblablement l’étiologie essentielle, d’autant plus qu’il existe des
algies neurales fonctionnelles.
La douleur neurale n’est pas
une nouveauté
La première illustration d’étirement neural semble remonter au moins au XVIIIe siècle avant notre ère ; elle apparaît sur
un papyrus découvert par Edwin Smith [6]. Les premières
descriptions du traitement physique des névralgies dans un
contexte médical, qui succèdent probablement aux traitements
manuels des rebouteux ou rhabilleurs lesquels remettaient en
place les nerfs « froissés » ou déplacés, apparaissent au XVIIIe
siècle (figure 1). Leurs bases neuroanatomiques et cliniques sont
étudiées et codifiées en Europe au XIXe siècle par des neurologues
prestigieux comme Valleix [7], Romberg [8] et Lasègue [9]. Certains de ces traitements sont décrits aux États-Unis à la fin du XIXe
siècle dans les premiers ouvrages d’ostéopathie.
Si les écrits d’Hippocrate mentionnent déjà la névralgie
sciatique, c’est Cotugno [10], anatomiste italien, qui décrit
dans le premier ouvrage sur la sciatique (1770) les principes
permettant de comprendre les névralgies. Il envisage d’abord
la « neurophysiologie » : « Les fonctions des muscles tiennent
des nerfs leurs myotilités », puis la clinique : « Pour ce qui a
trait au siège de la douleur le malade indique du doigt le trajet du sciatique » et enfin la thérapeutique. Cotugno prescrit
des traitements physiques, entre autres frapper avec un fouet
de cuir la plante du pied correspondant au côté malade, dans
des cas d’atrophie musculaire et application de vésicatoire
sur le nerf sciatique poplité externe (fibulaire commun).
La douleur neurale : pathologie organique
ou dysfonction ?
Les algies neurales sont liées soit à des pathologies organiques (traumatisme, diabète, syndrome de Guillain-Barré…), soit à des dysfonctionnements mécaniques dépendant
de compressions neurales (syndrome canalaire) tels que le
syndrome du tunnel carpien, la névralgie pudendale, le syndrome du canal tarsien, mais également lors d’étirements
nerveux qu’un examen averti retrouve souvent.
Dans son ouvrage sur le sujet, Shacklock [4] sépare les syndromes canalaires (nerves entrapments) de ce qu’il désigne
comme « troubles neurodynamiques » (neurodynamic di-
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Premières approches des névralgies
Thouret [11] précise en 1782-83 que, dans la névralgie
faciale, la douleur neurale se localise préférentiellement à
l’émergence des rameaux nerveux : « la maladie paraît se
fixer plus particulièrement dans quelques endroits de prédilection, comme la mâchoire inférieure, le trou mentonnier…, le siège le plus ordinaire du mal est sur le côté du nez,
immédiatement au-dessous de la pommette, à l’endroit où
une branche principale du nerf maxillaire supérieur sort du
canal sous-orbitaire. » Chaussier [12] détermine peu après
que certaines douleurs jusque-là décrites comme des pathologies diverses sont des névralgies ; il les classe en fonction
de leur situation anatomique. Dans sa thèse, Reverdit [13]
met ensuite en évidence des processus que l’on nommerait
aujourd’hui allodyniques : « La moindre pression sur les parties malades cause de la douleur » ; il affirme qu’une stimulation directe du nerf permet de traiter la névralgie : « la douleur
cesse ou change de nature sous une forte pression ». Ces possibilités, vraisemblablement déjà connues depuis longtemps
des rebouteux et des rhabilleurs, trouvent les bases neuroanatomiques et cliniques de leur justification avec Valleix et
son Traité des névralgies (1841) [7].
œuvre, la codification des points douloureux à la pression,
points de Valleix, soumis à des lois qui, pour lui, « ne souffraient que d’un petit nombre d’exceptions » (figure 2). Dans
les névralgies dont le trajet est fixe et continu, Valleix décrit
quatre implantations localisées dans les dermatomes liés à
la névralgie :
-- « premièrement, au point d’émergence d’un tronc nerveux » (par exemple dans l’aine pour le nerf crural ou
fémoral) ;
-- « deuxièmement, dans les points où un filet nerveux
traverse les muscles, pour se rapprocher de la peau dans
laquelle il vient se jeter » (par exemple, branche postérieure des nerfs spinaux) ;
-- « troisièmement dans les points où les rameaux terminaux d’un nerf viennent s’épuiser dans les téguments »
(par exemple, partie antérieure des nerfs intercostaux) ;
-- « quatrièmement, aux endroits où des troncs nerveux,
par suite du trajet qu’ils ont à parcourir, deviennent très
superficiels (le lieu où le nerf cubital [ulnaire] et le nerf
péronier [fibulaire] contournent l’un l’épitrochlée et
l’autre la tête du péroné »).
Il conclut ce passage en affirmant : « rien n’est plus remarquable que cette prédilection de la névralgie pour des points
déterminés du vaste réseau sensitif formé par les nerfs à la
périphérie du corps. Romberg [8] partage ces vues : « La
douleur dans la région des nerfs de la peau du sciatique est
Valleix (1807-1855), pionnier de l’étude
des névralgies
Valleix se démarque de l’opinion de l’époque ; il observe
que la douleur des sciatiques n’évolue pas systématiquement dans le sens proximo-distal. Lorsque les élancements
parcourant le trajet du nerf sciatique se portent de la hanche
au pied, on dit alors que la douleur est « descendante. Mais
elle peut être… tantôt ascendante, tantôt descendante, ou
bien ascendante et descendante à la fois », laissant supposer que son origine est alors distale, liée par exemple à une
dysfonction du nerf fibulaire profond. Valleix précise aussi
que, sur les trajets douloureux, le patient localise des points
exquis qui correspondent aux points qui lui servent à diagnostiquer la névralgie. Ces observations fondent sa grande
Figure 1.— Un rebouteux remettant un bras démis. Carte postale collection Moeurs et
Coutumes Bretonnes.
Figure 2.— Points douloureux de Valleix dans la névralgie sciatique (1841). Selon le Larousse illustré. Paris, Larousse, 1924.
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le trait principal de cette maladie, complètement différente,
selon que les filets cutanés plus ou moins profonds sont
plus ou moins affectés simultanément… C’est aux extrémités cutanées des rameaux émanés du nerf grand sciatique,
qu’elle doit être ressentie ».
Valleix observe en outre que ces névralgies se propagent
par contiguïté ; par exemple, « la névralgie trifaciale (trigéminale) se propage aux nerfs cervicaux, en suivant le nerf
occipital, la névralgie cervico-occipitale s’étend, au contraire,
au nerf trifacial ». Il constate une tendance « de la névralgie
à envahir les nerfs voisins… Certaines douleurs nerveuses
qui, après avoir eu un siège borné, deviennent presque générales… Les sujets présentent dans ces cas presque toutes les
espèces de névralgies connues ».
Valleix et les troubles fonctionnels liés aux
névralgies
Valleix et ses contemporains s’accordaient à dire que les
névralgies entraînent :
-- premièrement, des contractions musculaires involontaires : tics douloureux de la névralgie faciale, crampes
et agitation involontaire des membres dans la névralgie
sciatique ;
-- deuxièmement, une hypersécrétion (larmes, mucus,
salive) ;
-- troisièmement, quelques troubles sensoriels (dans les
névralgies de la tête) ;
-- quatrièmement, des semi-paralysies associées à des
fontes musculaires lors de névralgies très violentes.
Valleix avait également constaté que les douleurs de certains patients au niveau d’un muscle étaient consécutives
aux névralgies, « établissant une sorte de liaison entre le
rhumatisme musculaire et la névralgie » ; il retrouvait parfois « une coexistence de l’affection nerveuse avec un embarras du tube digestif ». Mais, souvent, la cause des névralgies
n’était pas identifiée : « la névralgie peut exister à un haut degré, et pendant plusieurs années sans aucune espèce de lésion
appréciable ». Par contre ces patients présentaient comme caractéristique commune et retrouvée par de nombreux auteurs,
une grande proportion de « tempéraments nerveux », ce qui
lui laissait à penser « que l’irritabilité, la sensibilité, etc., prédisposent d’une manière marquée aux névralgies ».
Figure 3.— Points douloureux de Valleix dans la névralgie faciale
(1841). Selon le Larousse illustré. Paris, Larousse, 1924.
Le traitement selon Valleix
Valleix différenciait les médications internes (narcotiques,
sous-carbonate de fer, sulfate de quinine) des médications
externes (vésicatoires simples, cautérisation, incisions et
résection du nerf, électricité). Il considérait les vésicatoires
sur les principaux points douloureux comme « un des meilleurs remèdes que l’on puisse opposer à la névralgie ». Quelle
que soit l’opinion actuelle sur leur mode d’action, il n’est pas
indifférent de rappeler que les vésicatoires soulèvent l’épiderme dans lequel se situent des récepteurs liés à la nociception [14] ; il est aujourd’hui envisageable qu’ils participent
ainsi à l’inhibition du message douloureux par l’intermédiaire du gate control de Melzack et Wall [15].
Clinique des algies neurales
Cotugno basait son examen clinique de la névralgie essentiellement sur le trajet douloureux, Valleix sur les points douloureux à la pression et Lasègue sur l’étirement du nerf (figure 4) puis Tinel [16] vint l’enrichir de la percussion du nerf.
Étirement et percussion du nerf : mise en
évidence des névralgies
Le déclenchement de la douleur névralgique par l’étirement
du nerf sciatique aurait été codifié par Lasègue en 1864 [9],
mais ne fut décrit qu’en 1881 par un de ses élèves, Forst [17],
dans sa thèse de médecine ; en 1916, Néri [18] montra que
la flexion de la tête - et Bragard [19] en 1929 que la flexion
dorsale du pied - aggrave cette limitation de l’élévation de
la jambe (signe de Lasègue). Étirer le nerf impliqué permet
de mettre d’autres névralgies en évidence ; Léri l’a montré
pour le nerf fémoral dans les cruralgies en testant la flexion
du genou sur le patient en décubitus ventral. Les mêmes
principes ont été appliqués au plexus brachial [5, 20] et au
Valleix et ses points douloureux
Les zones où la pression excite de la douleur ne sont autres
que celles qui sont spontanément envahies par la douleur,
zones d’émergence neurales (figure 3).
Cette localisation constitue un signe caractéristique dont
les exceptions, comme le notait déjà Valleix, sont excessivement rares. L’intensité de la douleur provoquée est variable
et se manifeste pour une pression plus ou moins forte : une
pression très légère détermine parfois des douleurs très
vives, l’hyperesthésie pouvant siéger dans la peau.
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Certains de ces traitements manuels des névralgies, étirement et compression, figurent aux USA dans les premiers
ouvrages d’ostéopathie [27, 28] et, en France, dans celui de
Riggs traduit par Moutin et Mann [29] (figures 5 et 6) . Les
conceptions qui y sont largement développées [30] ont ensuite été oubliées. Elles réapparaissent dans la seconde moitié du XXe siècle grâce à Maitland [31] et ses compatriotes
australiens, Elvey [20], Butler [32] et Shacklock [4], sous
forme d’étirement du système neuro-méningé. En France,
des ostéopathes n’ont publié sur ce thème « inconnu ou souvent ignoré » que très récemment [33-35].
Figure 4.— Première description de la manœuvre de Lasègue en
1881 lors de la Thèse d’un de ses élèves. Forst JJ. Contribution
à l’étude clinique de la sciatique. Thèse de médecine de Paris n°
33, 1881. Paris: A. Parent, Imprimeur de la Faculté de médecine.
plexus cervical [21]. Percuter le nerf permet aussi de provoquer des dysesthésies ; pour diagnostiquer un syndrome
du canal carpien, Tinel a proposé, en 1916, la percussion de
la face palmaire du poignet, qui déclenche alors des paresthésies dans le territoire du nerf médian [16]. Ce mode de
diagnostic peut être utilisé pour d’autres syndromes canalaires [22, 23].
Étirement et percussion du nerf : traitement physique des névralgies
Si étirement et percussion du nerf sont utilisés par les cliniciens pour manifester et identifier la névralgie, ils le sont aussi, paradoxalement, comme traitement. En 1872, poussé par
l’expérience sur cadavre de Billroth, un chirurgien allemand,
von Nussbaum soigne par étirements neuraux [24]. Les résultats positifs obtenus par l’étirement du plexus brachial ont
déclenché à l’époque un enthousiasme considérable ; l’étirement neural est rapidement devenu populaire. Les techniques ont varié ; certaines, chirurgicales, commençaient par
une libération des tissus enveloppant le nerf [24] avant une
traction directe manuelle ou par l’intermédiaire d’un crochet. Trombetta [25] préconisait, pour traiter les sciatiques,
une approche non sanglante que l’on pourrait aujourd’hui
qualifier de posturale. Il demandait de plier la cuisse sur le
corps, le genou arrivant au menton, puis d’étendre la jambe
sur la cuisse et enfin de fléchir le pied sur la jambe ce qui crée
une tension importante sur la partie extra-pelvienne du nerf
sciatique ; grand défenseur de cette méthode, il a montré sur
le cadavre, que cette manœuvre allonge le nerf sciatique d’un
pouce (2,54 cm). Pour être efficace, la manœuvre doit être
ferme et maintenue pendant cinq minutes. Hurd [26] précise, en 1890, que ces techniques sont pratiquées en Angleterre, en Allemagne, en France et en Amérique. Il ajoute que
l’amélioration de névralgies peut parfois être obtenue par
des frictions douces, des compressions, des percussions, des
pétrissages, des pressions profondes du nerf.
Figure 5.— Traitement du nerf trijumeau. Moutin VFL, Mann GA.
Manuel d’ostéopathie pratique. Paris: GA Mann; 1913.
Perte d’un savoir
Toutes les connaissances qui permettent d’effectuer un
traitement manuel neural étaient donc présentes à la fin du
XIXe siècle, sinon plus tôt. Est-il une explication à ce trou
dans l’histoire des thérapies manuelles neurales ? Non pas
une, mais trois paraissent vraisemblables, les deux premières
liées à l’histoire de la médecine en France et la troisième à
celle de l’ostéopathie aux États-Unis.
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• les Barbiers-Chirurgiens, quelque peu rebouteux.
À cette époque, comme maintenant, les charlatans sévissaient
et étaient dénoncés par la Médecine officielle. »
L’image et le concept de la sciatique
Si le continuum neural est bien visible dans les illustrations
d’ouvrages du XIXe siècle, comme dans le Traité complet de
l’anatomie de l’homme de Bourgery et Jacob [37], les livres
d’anatomie modernes tendent à schématiser la réalité plutôt qu’à la reproduire fidèlement. Par exemple, la continuité
entre le nerf grand occipital et les émergences supérieures du
trijumeau (V1) n’apparaissent généralement plus.
Ce contexte confère aux enseignants de médecine une autorité suffisante pour que, confondant image et concept, ils réduisent l’étiologie de la névralgie sciatique, multifactorielle,
à une cause unique qui représente, pour ses détracteurs, un
prototype de cette perte de savoir.
Stanislas de Sèze et le diagnostic de sciatique
Éminent professeur de médecine et l’un des pères de la
rhumatologie française, ancien président de l’Académie Nationale de Médecine, créateur de la Revue du Rhumatisme,
Stanislas de Sèze (1903-2000) qui a dirigé l’European League
Against Rheumatism, professait que « sciatique discale et sciatique tout court ne sont qu’une seule et même maladie ; que
l’une et l’autre ne sont que l’expression commune de ce que
nous avons appelé le conflit disco-radiculaire » [38]. Il considérait cette hypothèse comme une vraie avancée conceptuelle :
« nous pensons avoir été personnellement l’artisan, peut-être
même le principal artisan, de cette dernière étape » [39], les
deux premières étant attribuées à deux neurologues, Déjérine
et Sicard. Cette vision réductionniste de la pathologie qu’elle
inscrit dans un contexte d’organicité, confortée par certains
résultats de la chirurgie discale, a stérilisé analyse et évolution
des traitements pendant de nombreuses années.
Figure 6.— Extension du nerf sciatique. Moutin VFL, Mann GA.
Manuel d’ostéopathie pratique. Paris: GA Mann; 1913.
Docteurs en médecine et barbiers-chirurgiens-rebouteux
Houdeletk et de Mare [36], médecins, sont assez explicites sur
l’historique des manipulations pour qu’il suffise de les citer :
« Aussi loin que l’on puisse rechercher dans les origines de
l’Art de soigner, il est toujours possible de trouver des références concernant l’usage de la main pour définir le mal dont
souffre le patient, pour soulager ses souffrances et pour guérir
ses maux » […] « Aux différentes époques de la préhistoire,
puis dans les différentes civilisations, Égyptienne pharaonique,
chinoise, indienne, grecque, romaine et jusqu’à nos jours dans
l’Europe contemporaine et tout particulièrement en France,
l’utilisation des manipulations a fait partie intégrante de l’Art
de guérir ». En France, « Les religieux ont été amenés à pratiquer la médecine et c’est ainsi que la médecine se trouve fondue avec la religion, jusqu’à ce que l’Église interdise aux clercs
réguliers, donc aux moines, de sortir de leurs monastères pour
donner des soins. Inversement, lorsqu’un médecin désirait entrer secondairement dans les Ordres, il fallait qu’il renonce aux
opérations manuelles. Les techniques de médecine manuelle
vont donc tomber entre les mains des barbiers ; c’est le discrédit qui entoure ces barbiers qui va rejaillir sur l’ensemble de la
thérapeutique manuelle. Cependant, l’un de nos plus illustres
ancêtres, Ambroise Paré, père de la chirurgie moderne, fut barbier-chirurgien avant de devenir docteur-chirurgien, et continua de pratiquer la médecine manuelle. À cette période - de
1509 à 1590 - où se situe la vie du chirurgien de plusieurs de
nos Rois - (Henri II, François II, Charles IX et Henri III) -, il
existe trois corps professionnels rivaux :
• les Docteurs en Médecine, soutenus par la Faculté, parlant latin ;
• les Maîtres-Chirurgiens, déjà tenus pour inférieurs ;
La sciatique aujourd’hui
La hernie discale serait la cause de 90 % des sciatiques, maladie fréquente puisqu’elle concerne 5 à 10 % des patients se
plaignant de douleurs du dos [40]. Mais cette affirmation est
discutable et sans doute excessive dans la mesure où la sensibilité et la spécificité de l’IRM et du scanner rachidien, seuls
examens courants qui permettent d’objectiver la hernie en la
visualisant, sont faibles : un cinquième à un tiers des patients
ainsi définis et ayant une hernie discale n’ont jamais souffert
d’une sciatique [41]. Dans une population asymptomatique,
36 % des sujets seulement sont indemnes d’anomalie discale
alors que la reproductibilité inter examinateurs de la lecture
de ces images IRM de hernie discale est faible [42]. Établir
une relation quasi systématique entre névralgie sciatique
et hernie discale conduit alors à des traitements souvent
inadaptés et à des dépenses inutiles, sans compter, pour les
patients, le risque d’effets délétères parfois importants [43].
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Still : une vision mécanique des traitements ostéopathiques
À la fin du XIXe siècle, de l’autre côté de l’Atlantique, les
premiers ouvrages ostéopathiques décrivent, eux aussi, des
traitements manuels neuraux, dédiés entre autres aux nerfs
phrénique, sciatique ou aux ganglions sympathiques cervicaux. Barber [27] recommande pour traiter la sciatique
d’étirer le nerf lentement, mais fermement en pratiquant une
flexion de la coxo-fémorale puis, la jambe tendue, d’appuyer
très fortement sur la face postérieure de la cuisse. Ce traitement « permet de guérir les cas les plus tenaces de rhumatisme sciatique en six semaines à trois mois ». Riggs [28]
propose, par exemple, pour des traitements neuraux et vasculaires au niveau inguinal : « Une pression ferme, accompagnée d’un mouvement de rotation, relâchera ces tissus. En ce
point ou à côté, sont atteints les veines saphènes et fémorales
et quelques veines superficielles ; l’artère fémorale, le nerf
crural, la branche génito-crurale et une branche cutanée de
l’obturateur. Ce point est important dans toutes les affections
des jambes des genoux ou des chevilles, dans les varices, les
pieds froids ». Sa traduction française [29] a été, rappelonsle, le premier ouvrage d’ostéopathie diffusé en France.
Still, leur maître à penser, ingénieur et médecin conçoit sa
doctrine à partir des concepts mécaniques de son époque.
Pour lui qui connaissait parfaitement l’anatomie, le nerf et
l’artère jouent un rôle capital dans le maintien de l’homéostasie et le mécanisme physiopathologique qui les met en jeu
est toujours le même : l’os comprime l’artère ou le nerf. Cette
conviction aura la vie dure, comme le relate un de ses anciens
étudiants, Chapmann [44]: « Lorsque je suis entré à l’American
school of Osteopathy en 1897, la pensée dominante dans l’école
était qu’il n’y a pas de maladie sans lésion osseuse. Depuis,
30 années d’exercice de l’ostéopathie m’ont convaincu que le
pourcentage de lésions osseuses n’était que d’environ 20 % ».
Pour Still [45] : « enlevez tous les obstacles et lorsque cela
est fait intelligemment, la nature fera gentiment le reste ». Il
précisait dans son livre testament [46] que « Chaque praticien
devrait utiliser son jugement personnel et choisir sa propre
méthode pour ajuster tous les os du corps. Le problème n’est
pas d’imiter ce que font avec succès quelques praticiens, mais
de ramener un os de l’anormal au normal ». Il n’a, en fait, pratiquement pas décrit de technique de manipulation car précise-t-il : « C’est de la philosophie de l’ostéopathie dont l’opérateur a besoin. Par conséquent, il est indispensable que vous
connaissiez cette philosophie sinon, vous échouerez sévèrement et n’irez pas plus loin que le charlatanisme du “viserrater“». (Ces derniers mots concernent vraisemblablement
un traitement local à visée purement symptomatique). Still,
qui connaissait bien évidemment les stimulations neurales
pratiquées par ses confrères, ne souhaitait pas que l’ostéopathie soit assimilée à une simple réflexothérapie traitant les
pathologies uniquement par une stimulation métamérique.
Même son élève Sutherland, à l’origine de l’abord crânien de
l’ostéopathie, qui s’est intéressé à l’aspect neural, a maintenu
ce point de vue que l’os contraint le nerf : « Je vais maintenant vous parler du nerf facial… Dans le cas de paralysie de
Bell (faciale), vous comprenez que le septième nerf ne fait
pas son travail ou est suffisamment irrité pour provoquer un
spasme. La neuropathie d’emprisonnement explique chaque
problème » [47]. Avant de s’étonner, il faut se souvenir que
les débuts de la neurophysiologie ont été plus tardifs : les travaux de Santiago Ramon y Cajal (1852-1934) puis de Charles
Scott Sherrington (1857-1952) datent de la première moitié
du XXe siècle.
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Livingstone, Melbourne, 1991
La deuxième partie de cet article sera publiée dans le n°8 de La Revue de l’Ostéopathie
Ce texte est extrait de : Posturologie clinique. Comprendre, évaluer, soulager les douleurs, Association Posturologie
Internationale, coordonné par B. Weber et Ph. Villeneuve. p. 142-167. Copyright © Paris 2012 Elsevier Masson SAS. Tous
droits réservés.
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Actualités
Revues de littérature
Cette rubrique est destinée à communiquer
sur les évènements concernant la recherche
en ostéopathie : congrès scientifiques, synthèses de recherches, activités d’associations et organismes dédiés à la recherche et
sur toute nouveauté scientifique utile aux
ostéopathes
Millan M, Leboeuf-Yde C, Budgell B, Descarreaux M, Amorim MA;
The effect of spinal manipulative therapy on spinal range of motion: a systematic literature review, Chiropractic & Manual Therapies 2012, 20:23 doi:10.1186/2045-709X-20-23.
Millan M, Leboeuf-Yde C, Budgell B, Descarreaux M, Amorim MA; Effet des
manipulations vertébrales sur les douleurs vertébrales induites expérimentalements : revue de littérature, Chiropractic & Manual Therapies 2012, 20:23
doi:10.1186/2045-709X-20-23.
Article consultable gratuitement sur : http://chiromt.com/content/20/1/23/abstract
Cet article de Millan et al. publié dans Chiropractic & Manual Therapies en aout 2012 est une revue
de littérature des effets des manipulations vertébrales sur les douleurs vertébrales induites expérimentalement. Bien qu’un certain niveau de preuve atteste de l’efficacité des manipulations vertébrales sur la douleur, les mécanismes physiologiques et neuro-physiologiques sont mal connus.
Les objectifs de cette étude étaient d’évaluer si les manipulations vertébrales réduisent les douleurs vertébrales induites expérimentalement. Le cas échéant les auteurs ont cherché si l’action
était présente au niveau du segment rachidien traité, si les douleurs s’étendaient à une région du
rachis ou de manière plus globale sur l’ensemble du rachis.
Les auteurs ont donc effectué une revue systématique de la littérature incluant les essais cliniques
ayant évalué l’effet immédiat des manipulations vertébrales sur des volontaires sains et sans syndromes chroniques. Les articles sélectionnés ont été systématiquement examinés en aveugle par
deux auteurs. Un score de qualité de l’article a été attribué en aveugle à chaque article par les deux
auteurs. Les résultats considérés comme positif étaient tout ceux qui prouvaient un effet antalgique
des manipulations vertébrales avec une différence statistiquement significative. Chaque résultat a
ensuite été pondéré en fonction de la qualité globale de l’article dont il était issu.
Les auteurs ont inclus 22 articles qui décrivent 43 expériences, principalement sur la douleur
(n=27) ou la température (n=9). La qualité de ces articles a été jugée globalement moyenne. Un effet antalgique a été montré dans 19/27 expériences sur la douleur à la pression ; dans 3 expériences
sur 9 sur la douleur produite par l’élévation de la température et dans 6 expériences sur 7 sur la
douleur induite par d’autres facteurs. La plupart des études ont révélé un effet antalgique local ou
www.larevuedelosteopathie.com
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Revues de littérature
régional mais l’effet global n’a pas été mis en évidence. Ces résultats sont renforcés par le fait qu’il n’y avait pas de différence
notable entre les résultats des études avec des scores de qualité
élevés par rapport aux études dont le score était inférieur.
toutes les études évaluant l’apport des manipulations vertébrales chez des patients ayant des radiculopathies d’origine
cervicale. Sur les 10 études répondant aux critères d’inclusion,
quatre ont été considérés comme de bonne qualité (c’est-à-dire
avec un score PEDro de 5) et ont donc été définitivement inclus
dans cette revue systématique de la littérature. Dans ces quatre
études, les techniques employées étaient des techniques d’énergie musculaire, des manipulations à haute vélocité et basse amplitude (HVBA), des mobilisations du rachis cervical et/ou du
rachis thoracique et des techniques de tissus mous. Par ailleurs,
les thérapeutiques manuelles étaient utilisées soit de manière
exclusive soit de manière intégrée à d’autres thérapeutiques
(exercices musculaires, kinésithérapie, soins conventionnels).
En somme, ces résultats suggèrent que les manipulations
vertébrales ont un effet antalgique direct local et qui est également souvent régional sur les douleurs produites expérimentalement. D’autres expérimentations sont nécessaires afin
de renforcer le niveau de preuve d’efficacité antalgique des
manipulations vertébrales. Par ailleurs, les auteurs suggèrent
des évaluations plus poussées sur l’effet antalgique global. Les
mécanismes physiologiques et neuro-physiologiques exacts
par lesquels les manipulations vertébrales agissent sur la douleur doivent également être mis en évidence.
Les auteurs de cette étude concluent à une amélioration
des symptômes radiculaires chez des patients traités par des
manipulations vertébrales. Ainsi, d’après cette revue de littérature, les manipulations vertébrales avec ou sans exercice
musculaires semblent efficaces car les auteurs soulignent
une diminution significative des niveaux de douleur et d’incapacité des patients traités par manipulations vertébrales
pour des radiculopathies d’origines cervicales.
Boyles R, Toy P, Mellon J, Hayes M, Hammer B ; Effectiveness of manual physical
therapy in the treatment of cervical radiculopathy: a systematic review ; J Man Manip
Ther. 2011 August; 19(3): 135–142. doi:
10.1179/2042618611Y.0000000011.
Boyles R, Toy P, Mellon J, Hayes M, Hammer B ; Efficacité des thérapies manuelles dans le traitement des
radiculopathies cervicales : une revue systématique ;
J Man Manip Ther. 2011 August; 19(3): 135–142. doi:
10.1179/2042618611Y.0000000011.
Bien que ces résultats soient prometteurs, les auteurs modèrent en concluant que des essais cliniques de haute qualité
sont maintenant nécessaires afin d’élever le niveau de preuve
et d’être en mesure d’en produire des recommandations.
Article consultable gratuitement sur : http://www.ncbi.
nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3143012/
Caroline Barry, Pr Bruno Falissard, Rapport INSERM U669, Assessing the efficiency of osteopathic practice, INSERM U669,
2012.
Cet article de Boyles et al., publié dans la revue Journal of
Manipulative and Physiological Therapeutics en aout 2012 est
une revue systématique de la littérature des essais cliniques
randomisés évaluant les effets des manipulations vertébrales
dans le traitement des radiculopathies d’origines cervicales.
Caroline Barry, Pr Bruno Falissard, Rapport
INSERM U669, Évaluation de l’efficacité de la
pratique de l’ostéopathie, INSERM U669, 2012.
Rapport consultable gratuitement sur : http://www.unites.
inserm.fr/download.asp?download=stockfile/u669/OsteopathieVf.pdf
Les radiculopathies d’origines cervicales sont un motif de
consultation fréquent en cabinet. Elles sont le plus souvent
consécutives à des lésions occupant l’espace péri-vertébral de
la colonne cervicale (hernies discales cervicales, spondylose,
ostéophytose). Ces lésions sont pourvoyeuses de douleurs des
tissus environnant (os, ligaments, muscles) et produisent également des symptômes radiculaires observés sur les territoires
neurologiques concernés. La radiculopathie d’origine cervicale
a une incidence annuelle déclarée de 83,2 pour 100 000 et on
observe une augmentation de la prévalence de cette maladie en
population générale dans la cinquième décennie.
Depuis quelques années, à la demande de la Direction Générale de la Santé, l’unité 669 de l’INSERM a reçu pour mission
d’évaluer diverses pratiques dites « non conventionnelles », dont
la chiropraxie et l’ostéopathie. Le rapport Évaluation de l’efficacité de la pratique de l’ostéopathie, co-écrit par le Professeur Bruno
Falissard et Caroline Barry est paru au mois de juillet 2012.
Ce document effectue une revue de la littérature scientifique relative à l’efficacité et à l’innocuité de l’ostéopathie. Il
convient de souligner la qualité méthodologique ainsi que la
rigueur rédactionnelle de ce rapport qui constitue un document scientifique socle, inédit, consultable gratuitement et
de surcroît en langue française.
Les bases de données Medline, CINAHL via EBSCO, Cochrane
Library et Google Scholar ont été interrogées pour la période
allant de de janvier 1995 à février 2011 afin de sélectionner les
essais cliniques randomisés à inclure. Les auteurs ont inclus
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Revues de littérature
Méthode
Les auteurs de ce document ont choisi d’inclure les essais
cliniques évaluant l’ostéopathie selon des critères suivant :
-- essais contrôlés randomisés ;
-- critères de jugement « cliniques » ;
-- interventions réalisées par des ostéopathes ;
-- au moins 25 patients par groupe ;
-- articles en anglais ou en français.
Les bases de données des revues indexées Medline et
Cochrane ont été interrogées jusqu’au 1er aout 2011. Par
ailleurs, dans un souci d’exhaustivité, les auteurs ont sollicité les acteurs de l’ostéopathie française (associations
socio-professionnelles et syndicats professionnels, organisations scientifiques, établissements de formation) afin qu’ils
puissent transmettre des documents informatifs qu’ils pouvaient juger pertinents.
Les auteurs ont donc inclus 19 articles décrivant 17 essais
cliniques répondant aux critères d’inclusion. Par ailleurs,
trois revues systématiques Cochrane ont été analysées et sont
présentées dans ce rapport. Toutes les études sont présentées
et chacune d’elle est analysée avec une grille de lecture. Trois
essais supplémentaires ont été fournis par les ostéopathes
des organisations contactées. Au total, 20 essais cliniques ont
donc été analysés.
présentés dans ce rapport. Les personnes ayant collaboré ont
eu droit de réponse aux conclusions de ces experts. En tant
que contributeurs significatifs, le Fonds pour la Recherche
en Ostéopathie (FOREOS) et le Syndicat Français Des Ostéopathes (SFDO) ont rédigé chacun un droit de réponse afin de
contextualiser les conclusions du rapport.
Le Docteur Isabelle Boutron qui est l’auteur de recommandations pour l’évaluation des thérapeutiques non-médicamenteuses dresse l’inventaire des problématiques méthodologiques auxquelles la discipline doit faire face en tant que
pratique non-médicamenteuse par excellence.
Conclusions sur les risques
Ce rapport souligne que les actes ostéopathiques ne sont
pas sans risques. Ces risques liés aux manipulations justifient à eux seuls l’exigence d’une formation de haut niveau
telle que celle préconisée par l’OMS en 2007.
Conclusion et apport méthodologique
Ce rapport de l’INSERM a une grande valeur ajoutée en matière d’identification des difficultés méthodologiques liées à
l’évaluation de l’ostéopathie. Ainsi, les auteurs et les experts
dressent le panorama des biais auxquels devront faire face
les futurs investigateurs de la discipline. Parmi les biais identifiés au travers de ce document, retenons principalement :
-- la nécessité de réaliser des essais randomisés car ils
restent très peu nombreux eu égard au nombre d’interventions à évaluer et au grand nombre d’indications ;
-- la nécessité de choisir au mieux le comparateur et que
celui-ci soit le plus proche possible d’un placebo (light
touch, placebo de traitement, ultra-sons, etc.) ;
-- le choix des critères de jugement, qui doivent être cliniques et pertinents avant tout ;
-- la durée de suivi qui doit être plus longue que ce qui est
souvent proposé ;
-- les effectifs doivent être suffisamment dimensionnés
afin de limiter la variabilité des effets ;
-- limiter les taux de données manquantes afin de limiter le
biais de mesure ;
-- construire les analyses en intention de traiter, afin d’éviter le biais d’attrition, et non per protocole.
Résultats
Tous les essais inclus sont caractérisés, de manière plus ou
moins forte, par une absence ou un très faible contrôle des
biais d’évaluation ou d’information, à l’exception d’un seul
(Licciardone, Stoll et al., Spine 2003) ayant mis en œuvre une
procédure de double aveugle comprenant manipulation factice et évaluation auto-administrée.
En raison de l’hétérogénéité des méthodes, seule une synthèse narrative a pu être réalisée et a été présentée :
-- 10 essais portaient sur les douleurs rachidiennes, principalement sur les lombalgies et la cervicalgie chronique ;
-- quatre essais portaient sur d’autres pathologies ostéoarticulaires (troubles temporo-mandibulaires, entorse
de cheville, arthrose de hanche et du genou, syndrome
du canal carpien) ;
-- six essais portaient sur des pathologies non ostéo-articulaires. Quatre essais portaient sur la paralysie cérébrale
spastique, l’asthme, la pneumonie, l’otite moyenne aigue
et la dysménorrhée fonctionnelle.
La méthodologie pour évaluer l’ostéopathie est difficile
compte tenu de l’absence d’insu, de la subjectivité des critères
de jugement, de la complexité de l’intervention et de l’influence
de l’expertise des thérapeutes sur le succès de l’intervention.
Cependant, en élevant le niveau d’exigence de l’évaluation de
la discipline il se produira une élévation du niveau de preuve.
L’ostéopathie partage ces problématiques méthodologiques
avec de nombreuses autres disciplines non-pharmacologiques
(chirurgie, psychiatrie, podologie, orthodontie). Ces difficultés
doivent donc être une raison à l’évaluation et non un frein :
l’enjeu scientifique est avant tout éthique.
Conclusion sur l’efficacité
Concernant l’évaluation de l’efficacité clinique de l’ostéopathie, ce rapport montre à quel point il est essentiel que
celle-ci s’évalue en élevant la qualité des études mais aussi
leur quantité, de manière à mettre en évidence ses champs
d’efficacité et à élever le niveau de preuve.
Deux experts (le Docteur Isabelle Boutron et le Professeur
Joel Coste) ont émis des conclusions sur la base des éléments
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Actualités
Ce que FOREOS a fait pour vous et l’ostéopathie
Ce que vous pouvez faire pour l’ostéopathie en 2012
-- l’étude MOST, menée par OSEOstéo a été soutenue et
accompagnée au long de son développement par FOREOS. Cette étude d’observation, qui a impliqué 98 ostéopathes et deux écoles, a été menée sur 1500 patients.
La description des motifs de consultation en cabinet et
des pratiques ostéopathiques permettra, entre autre, de
pouvoir cibler de futures études et apporter des éléments
concrets aux pouvoirs publics.
Madame, Monsieur, Chères consœurs, Chers confrères,
Nous avons pu voir, notamment avec l’émission de France 5
Allo Docteur de mardi dernier, l’importance de la recherche
scientifique menée par des ostéopathes.
C’est la seule voie possible pour la reconnaissance de l’ostéopathie.
FOREOS, structure associative à but non lucratif, a été fondée en janvier 2011 pour répondre à cette nécessité. Nous
récoltons des dons auprès des particuliers (patients, ostéopathes, etc.) et des entreprises pour financer des recherches
scientifiques en ostéopathie.
Voilà deux exemples de ce que FOREOS a réalisé pour vous
en 2012 :
-- un appel à projets en ostéopathie pédiatrique qui a été
remporté par une équipe de Nantes. Un protocole hospitalier de haut niveau a été lancé. Nous avons besoin
de trouver 40 000 € sur les 75 000 € pour financer cette
étude d’ostéopathie pédiatrique qui a été primée en septembre (35 000 € sont financés directement par le CHU
de Nantes) ;
La participation à l’élaboration du rapport INSERM de
l’unité 669 sur l’évaluation de l’efficacité de l’ostéopathie.
La conclusion de ce rapport met en évidence un manque
d’études de qualité. Nous devons tous nous mettre au travail
pour changer cela dès maintenant.
L’ostéopathie ne bénéficiera pas de fonds de l’industrie
pharmaceutique pour financer sa recherche scientifique.
C’est donc principalement aux professionnels de la financer.
Cependant, saviez-vous que par l’intermédiaire de FOREOS, c’est 60 % à 66 % d’une étude scientifique qui peut
être financée par l’Etat ?
En effet, en faisant un don à FOREOS, les 2/3 seront directement récupérés sur vos impôts. En donnant l’équivalent de
deux consultations à 50 €, l’état financera directement 66 €
sur 100 €. Vous avez ainsi la possibilité de choisir comment
votre impôt va être utilisé ! Votre effort ne sera que de 33 €
sur 100 €. Pour financer l’étude d’ostéopathie pédiatrique de
Nantes, il faut donc 400 dons. Nous devons y arriver.
L’effort financier doit être supporté par les ostéopathes.
Personne ne le fera pour nous …
Thibault Dubois, un des administrateurs de FOREOS, souligne, dans le rapport de l’INSERM, qu’une absence de preuve
ne signifie pas une absence d’effet. Il faut donc absolument
permettre à des Outcome studies de voir le jour. Ces études
cherchent en effet à prouver l’efficacité d’une prise en charge,
avant celle d’une technique.
L’ostéopathie a besoin de vous.
Aidez-nous à la rendre plus sûre. Rendez vous sur le site de
FOREOS http://foreos.fr et cliquez sur Faire un don
Merci de parler de nous autour de vous ! N’hésitez pas à
transmettre cette information à vos proches !
Pour FOREOS
Jérôme NOURRY
Président
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Livres
Regards croisés sur l’ostéopathie -Philosophie et éthique de la pratique
Yannis Constantidinès, Frédéric Pariaud
De Boeck
Ce livre écrit à deux mains cherche à combler une lacune étonnante : bien que relativement foisonnante,
la littérature spécialisée comporte peu d’ouvrages généraux dégageant de manière satisfaisante les enjeux
d’un métier de soin dont la portée réelle est encore largement méconnue.
L’ostéopathie cristallise un certain nombre de malentendus qu’il est nécessaire de lever pour qu’elle soit
réellement comprise, au risque de lui ôter en partie son aura médiatique. Lui prêter des qualités occultes,
des bienfaits presque magiques entretient en effet la défiance des professionnels du soin, qui voient souvent
d’un mauvais œil l’institutionnalisation récente de cette pratique manuelle, à la fois modeste et ambitieuse.
Pour rendre pleinement justice à cette discipline dont l’éthique est encore balbutiante, un philosophe et
un ostéopathe portent sur elle des regards croisés dénués de complaisance mais non d’affinité profonde. Ce
croisement de la réflexion pratique et de la pratique réflexive conduit à cette évidence que l’ostéopathie est
un métier de soin à part entière, qui n’a pas à rougir de sa philosophie, malgré ses approximations.
Cette prise de conscience du caractère iconoclaste - surtout de nos jours - d’une thérapeutique qui se passe
de toute technique autre que naturelle et manuelle, devrait lui permettre de mener à bien sa quête identitaire
et de formuler une éthique en adéquation avec sa pratique.
Éthique et pratiques soignantes - L’expérience de la gérontologie
Myriam Le Sommer-Péré
Seli Arslan
Familières des aléas de l’existence et partenaires des situations de faiblesse, les pratiques soignantes sont
un fidèle reflet de l’évolution d’une civilisation et de son degré d’humanisation.Face au réel,dont la traversée
nous rappelle les limites et la fragilité de l’être humain, il demeure nécessaire de mettre en exergue l’éthique
du soin. Les professionnels de la santé peuvent y trouver les moyens de réviser leurs intentions et de cultiver
leur capacité d’éveil sur des bases documentées et réfléchies, afin de ne pas se laisser envahir par la routine,
ou la démotivation. Cet ouvrage s’inscrit dans le quotidien des soignants, particulièrement marqué par la
spécialisation des savoirs, la puissance de la technologie, la fascination du légalisme et le pluralisme culturel.
Il les rejoint au cœur de leurs préoccupations, à la croisée des chemins du sensible et de l’intelligible, et vise à
leur fournir des repères conceptuels pour soutenir leur pensée.L’art de prendre position dans un acte de soin
est décrit dans ce livre non pas comme un exercice compliqué, lourd et chargé de technicité ou d’érudition,
mais comme fondé sur une histoire relationnelle qui se joue dans l’acceptation de la complexité.Un tel agir se
conçoit dans la pluridisciplinarité,s’appuie sur la circulation de la parole et garde,dans le temps,le souci de se
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Actualités
Livres
réajuster. L’auteur fonde ici sa réflexion sur son expérience de médecin gériatre exerçant auprès de
malades très âgés, dépendants et souvent désorientés. L’organisation des réponses aux besoins de
ces personnes constitue une véritable mise à l’épreuve de la cohérence des pratiques et des projets
thérapeutiques ou de soin. L’engagement éthique y devient démarche de légitimation, adossée sur
les normes et les valeurs (techniques,juridiques,déontologiques,culturelles et morales) validant les
diverses prises de position. C’est aussi un espace de délibération que l’en­semble des professionnels
de disciplines différentes, mais aussi les patients et les familles devraient pouvoir partager. Ce livre
intéressera tout praticien, tout soignant désireux de réfléchir sur sa pratique et de développer ses
capacités d’échange avec ses pairs, les malades ou leurs proches, mais souhaitant aussi bénéficier
de repères pour un enseignement interdisciplinaire.
Guide pratique de recherche clinique
Pierre-Marie Roy, Laurent Calvel, Alain-Eric Dubart, Patricia
Jabre, Agnès Ricard-Hibon, Frédéric Thys
S-Editions
Participer, prolonger, initier, diriger des travaux de recherche pour répondre aux multiples
questions qui restent encore en suspend peut sembler difficile voire même impossible pour
le clinicien confronté à ses difficultés quotidiennes. Et pourtant, comment être médecin aujourd’hui sans suivre la recherche médicale ne serait ce que pour la formation médicale continue et pour l’évaluation et l’amélioration des pratiques professionnelles ? Le guide pratique
de recherche clinique a pour ambition d’être accessible à tous, du novice au plus expérimenté,
tout simplement pour comprendre la recherche, pour participer à des travaux de recherche
initiés par d’autres ou pour poursuivre une idée et initier ses propres travaux de recherche.
Il a été rédigé par des cliniciens qui connaissent les problématiques de la recherche et de son
application en pratique clinique courante. Il s’appuie sur des exemples pratiques et réels issu
de la recherche en médecine d’urgence, un contexte connu pourtant comme peu propice à la
recherche. Il démontre ainsi que la recherche par et pour les cliniciens est possible quelles que
soient leurs conditions d’exercice. Qu’il vous donne « l’envie de vous lancer et vous permette
d’éviter les pièges pour aller jusqu’au bout du chemin, là où on est récompensé des efforts
accomplis. Alors ... Bonne lecture ... Et bonne recherche !
Lecture critique d’articles médicaux
Damien Jolly, Joël Ankri, François Chapuis, Pierre Czernichow,
Patrice François, Francis Guillemin, José Labarère
Elsevier Masson
Véritable outil pédagogique, cet ouvrage propose aux étudiants en médecine de se familiariser avec l’épreuve de résumé et lecture critique d’article médical.
Il se décompose en trois grandes parties
- les Bases théoriques qui comprennent :
• une sous-partie traitant des différents types d’articles médicaux et de la structure théorique d’un article original,
• une sous-partie consacrée à la rédaction du résumé,
• une sous-partie méthodologique destinée à donner les bases nécessaires à la compréhension d’articles scientifiques ;
- la Mise en pratique qui est constituée de 14 articles originaux à étudier. Chacun d’entre eux
est suivi de questions consistant en une épreuve de résumé et d’analyse du texte, avec leur
corrigé, offrant un outil d’auto-évaluation et d’entraînement ;
- un Glossaire détaillé qui permet au lecteur de rechercher la définition d’un terme rencontré dans une lecture. Cette 2e édition comporte une actualisation des données théoriques, 3
nouvelles analyses d’article et inclut le glossaire établi et validé par le CUESP.
Cet ouvrage s’adresse en priorité aux étudiants en DCEM2-DCEM4 qui souhaitent se préparer efficacement aux Épreuves Classantes Nationales, Il intéressera également l’ensemble
des praticiens qui désirent se former à la lecture critique d’article.
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Instructions aux auteurs
Robert Meslé
Directeur de la publication et
Rédacteur en chef
La Revue de l’Ostéopathie publie en français des articles originaux.
La présentation des articles est conforme aux Uniform Requirements for Manuscripts Submitted
to Biomedical Journals: Writing and Editing for Medical Publication, de l’International Committee
of Medical Journal Editorsa, connus sous le nom de Convention de Vancouver.
Tous les articles soumis sont étudiés anonymement par au minimum deux lecteurs choisis
pour leur compétence dans le domaine de l’article et/ou des méthodes utilisées (peer review).
Le comité éditorial se réserve le droit de refuser ou de renvoyer pour modification un manuscrit soumis, parce qu’il n’entre pas dans les domaines de la revue, ou pour des considérations
de qualité ou de format. Les corrections, modifications ou compléments sont proposées aux
auteurs par le comité éditorial.
Les opinions émises dans les articles publiés sont celles des auteurs ; elles n’engagent pas la
responsabilité de La Revue de l’Ostéopathie.
Types d’articles publiés
Articles originaux
Les articles originaux sont des comptes-rendus d’expérimentation ou d’études observationnelles évaluant l’efficacité thérapeutique ou les performances diagnostiques. La Revue de l’Ostéopathie ne publie pas de cas cliniques isolés. Les séries de cas sont envisageables sous réserve
d’être rapportés de manière rigoureuse à la littérature. Ces articles sont structurés IMRAD
(Introduction, Méthodes, Résultats, Et Discussion), comprennent 30 000 signes au maximum
(espaces compris, hors tableaux et références) et plusieurs dizaines de références.
Articles courts
Envoi des manuscrits
Les manuscrits sont à adresser par :
courrier postal
un exemplaire papier + un exemplaire cédérom à :
Robert Meslé
La Revue de l’Ostéopathie
20 rue du Rhin - 75019 Paris
courriel
sous forme de pièce jointe, au format .doc à :
[email protected]
Les articles courts (Brief Reports) présentent des résultats d’études préliminaires, d’études
pilotes ou des protocoles de recherche en cours dans des services hospitaliers ou des laboratoires
universitaires. Ces articles suivent la même structure IMRAD que les articles originaux (Introduction et Méthodes seulement, pour les protocoles). Ils comprennent 10 000 à 15 000 signes
(espaces compris) et 10 à 20 références.
Revues générales
Les revues générales sont des synthèses de littérature exhaustives portant sur un point précis.
Leur présentation suit les mêmes principes que la structure IMRAD, la partie « méthodes »
consistant à décrire la stratégie de recherche documentaire. Ces articles comprennent 30 000
signes au maximum (espaces compris) et peuvent comprendre plus de 100 références.
a. - International Committee of Medical Journal Editors. http://www.icmje.org/urm_main.html. Consulté le 13/11/2010.
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Instructions aux auteurs
Mises au point
Les citations
Réalisée par un auteur faisant autorité sur ce domaine, la
mise au point analyse, ou actualise un sujet de manière plus
limitée qu’une revue générale. La structure de ces articles est
plus libre que pour les articles originaux. Les mises au point
comprennent 10 000 à 15 000 signes (espaces compris) et
quelques dizaines de références.
Toute citation doit être précisément référencée. Les citations de moins de cinq lignes restent dans le texte entre guillemets. Celles de plus de cinq lignes peuvent être détachées
du texte.
Le résumé en français
Pour les articles originaux le résumé doit être structuré et
comprendre quatre parties :
-- l’état des connaissances sur la problématique et l’hypothèse de l’étude ;
-- le matériel clinique ou expérimental et les méthodes utilisées ;
-- les résultats chiffrés les plus importants avec leur signification statistique ;
-- les éléments de discussion et la conclusion.
Pour les articles courts, dans les cas d’études préliminaires,
la structure du résumé est identique à celle des articles originaux. Lorsque le protocole n’est pas réalisé, seules les deux
premières parties sont présentées.
Pour les revues générales, le résumé doit être structuré et
comprendre quatre parties :
-- l’objectif et la justification de l’étude ;
-- la stratégie de recherche documentaire ;
-- les résultats les plus importants ;
-- les éléments de discussion et de préconisation.
La structure du résumé des autres types d’articles est libre.
Dans tous les cas, le résumé est accompagné de 3 à 10 mots-clés.
Articles didactiques ou pédagogiques
La structure des articles didactiques est libre, ils peuvent
comprendre 30 000 signes au maximum (espaces compris),
présenter de quelques références à plusieurs dizaines, ainsi
qu’une bibliographie, pour conseiller les lecteurs sur les éléments de littérature pertinents. Des thèmes variés peuvent
être abordés :
-- méthodologie de recherche expérimentale ;
-- rédaction scientifique ;
-- lecture critique ;
-- conduite à tenir face à certains motifs de consultation ;
-- synthèses de recommandations pour la pratique clinique ;
-- méthodologie de recherche documentaire ;
-- démarche statistique ;
-- sciences de l’éducation appliquées à la formation et à la
pédagogie en ostéopathie ;
-- etc.
Autres types d’articles
La structure des autres types d’articles est comparable au
point précédent : rédaction libre, 10 000 à 30 000 signes au
maximum (espaces compris), ils présentent de quelques
références à plusieurs dizaines, ainsi qu’une bibliographie,
pour conseiller les lecteurs sur les éléments de littérature
pertinents. Cette rubrique aborde plusieurs thèmes, sous
forme d’essais :
-- épistémologie (philosophie des sciences) ;
-- neurosciences ;
-- bioéthique ;
-- réflexions conceptuelles en relation avec l’ostéopathie ;
-- critique d’un article publié dans La Revue de l’Ostéopathie.
Cette critique est communiquée à l’auteur. La critique et la
réponse de l’auteur sont publiés dans le même numéro ;
-- etc.
Certains articles traitent de l’actualité sur la recherche en
ostéopathie et les disciplines annexes : biomécanique, rhumatologie, neurologie, imagerie médicale, etc.
Le résumé en anglais
Chaque article est accompagné d’un résumé en anglais,
avec 3 à 10 Keywords.
Les abréviations
Les abréviations sont expliquées lors de leur première apparition dans le texte, puis sont ensuite utilisées sans explication.
La numérotation
Les parties des articles sont identifiées par une numérotation décimale selon le principe suivant :
1
2
2.1
2.2
2.2.1
3
Etc.
Format du manuscrit
Le manuscrit est dactylographié ou imprimé au recto sur
format A4, avec une police « Times New roman » taille 12 en
double interligne, non justifié à droite, sans césure des mots
en fin de ligne, avec des marges d’au moins 25 mm. Toutes les
pages sont numérotées, en commençant par la page de titre, à
l’angle supérieur ou inférieur droit de chaque page, avec une
pagination X sur Y.
Unités de mesure
Les abréviations des unités de mesures doivent respecter le
système international des unités de mesureb.
b. - Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie : Le portail de
l’industrie . Sous direction de la sécurité industrielle et de la métrologie.
http://www.industrie.gouv.fr/portail/index_metrologie.html. Consulté le
20/12/2010..
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Instructions aux auteurs
Les références
chez la femme au CHU Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou, Burkina Faso [Internet]. Disponible sur http://www.
cairn.info/revue-perspectives-psy-2009-4-p-342.htm.
Tout manuscrit doit comporter les références qui s’y rapportent, appelées dans le corps du texte et numérotées dans
l’ordre d’apparition. Leur rédaction doit être conforme aux
recommandations de l’U.S. National Library of Medicine National Institutes of Health: The NLM Style Guide for Authors,
Editors, and Publishersc.
Jusqu’à six auteurs, le nom et l’initiale du prénom (sans
point d’abréviation) de chaque auteur sont indiqués ; Au
delà, les six premiers sont indiqués, suivis de la mention
« et al. »
Les abréviations des noms des périodiques (sans point
d’abréviation) sont celles de l’Index Medicus de la National
Library of Medicined.
Les notes
Elles sont à limiter au strict minimum – voire mieux – à
éviter. Elles figurent à la fin du texte. Les appels de notes dans
le texte sont numérotés en continu.
Les tableaux et figures
Chaque tableau, graphique, figure, photographie (pour les
clichés numériques, au format .wmv .emf .jpeg ou .eps, à la
taille définitive de publication, sans compression, minimum
300 dpi) est présenté sur une feuille distincte, numéroté et
accompagné d’une légende. Tous les tableaux et toutes les
figures sont appelés dans le corps du texte. Seule leur bonne
qualité permet la reproduction. La source doit impérativement être mentionnée. Il revient à l’auteur de solliciter de
l’éditeur, ou des auteurs concernés, l’autorisation de reproduire toute figure ou tableau déjà publiés. Sous format électronique, chaque feuille du tableur comporte un seul tableau.
Article de revue
Nom initiale Prénom. Titre de l’article. Nom de la revue.
Année;numéro:première page-dernière page.
-- Ozguler A, Loisel P, Boureau F, Leclerc A. Efficacité des
interventions s’adressant à des sujets lombalgiques, du
point de vue du retour au travail. Revue d’Epidémiologie
et de Santé Publique. 2004 Apr;52(2):173-88.
-- Nitta H, Yamazaki S, Omori T, Sato T. An introduction to
epidemiologic and statistical methods useful in environmental epidemiology. J Epidemiol. 2010;20(3):177-84.
Soumission du manuscrit
Présentation
Chaque article doit comporter :
• une page de titre distincte mentionnant :
-- le titre de l’article concis et explicite de 100 signes au
maximum, un sous titre éventuel de 150 signes au maximum ;
-- le(s) prénom(s) et le nom et de chaque auteur avec les
plus hauts rangs universitaires, ainsi que l’affiliation à
des institutions ;
-- les noms des institutions où a été réalisé le travail ;
-- le cas échéant, les renseignements sur une publication
antérieure ou une soumission de tout ou partie du travail dans une autre revue ou publication, quelle que soit
sa forme. En cas de communication préliminaire ou de
publication partielle, sa référence complète doit être
mentionnée ;
-- les cessions de droits de reproduction pour les figures ou
tableaux, les transferts de droits d’auteur ;
-- le prénom, le nom, l’adresse postale et électronique, le(s)
numéro(s) de téléphone de télécopie et l’adresse courriel
de l’auteur qui assure la correspondance avec la revue ;
-- sur cette page de titre doit figurer une déclaration indiquant que le manuscrit a été lu et approuvé par tous les
auteurs.
• l’article, sans nom(s) d’auteur(s), ni mention des institutions, avec, dans l’ordre :
-- le titre de l’article concis et explicite de 100 signes au
maximum, un sous titre éventuel de 150 signes au maximum espaces compris, et leur traduction en anglais ;
-- un résumé en français de 250 mots, et sa traduction en
anglais ;
Livre
Nom initiale Prénom. Titre du livre. Ville: Éditeur; année.
Pagination.
-- Morin E. La méthode. Paris: Le Seuil; 2008. 2462 p.
Livre avec plusieurs éditions
Nom initiale Prénom. Titre du livre. xe ed. Ville: Éditeur;
année. Pagination.
-- Evelyne Mouillet. La recherche bibliographique en médecine et santé publique. 2e éd. Paris: Elsevier-Masson;
2008. 208 p.
Thèse ou mémoire
Nom initiale Prénom. Titre [thèse]. [Ville]: Institution;
année. Pagination
-- Berete D. Élaboration d’une méthodologie pour la
conception et la réalisation d’une étude statistique en recherche clinique [Thèse]. [Grenoble]: Université Joseph
Fourier; 1997. 85 p.
Publication électronique
Nom initiale Prénom. Titre [Internet]. Nom de la revue
année:numéro. Disponible sur: URL
-- Karfo K , Sanou A, Yaogo A, Ouango JG, Ouédraogo A.
Aspects épidémiologiques et cliniques de la dépression
c. - National Library of Medicine. National Institutes of Health. http://www.
ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK7256/. Consulté le 20/12/2010.
d. - National Library of Medicine. National Institutes of Health. http://www.
nlm.nih.gov/tsd/serials/lji.html. Consulté le 20/12/2010.
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Instructions aux auteurs
-- une liste de 3 à 10 mots clés (ou expressions clés) pour
indexer l’article dans les fichiers documentaires, ainsi
que leur traduction en anglais ;
-- le corps de l’article, les remerciements et les références ;
-- les tableaux et illustrations.
Exemplaires d’auteur
Chaque auteur et chaque co-auteur recevra un exemplaire
du numéro de La Revue de l’Ostéopathie dans lequel l’article
est publié. Il aura la possibilité de commander des numéros
supplémentaires en s’adressant à l’éditeur.
Envoi des manuscrits
Les manuscrits sont à adresser par :
-- courrier postal : un exemplaire papier + cédérom à :
Robert Meslé
La Revue de l’Ostéopathie
20 rue du Rhin - 75019 Paris
-- courriel : sous forme de pièce jointe, au format .doc à :
[email protected]
Les Instructions aux auteurs sont téléchargeables sur le site
Internet, à l’adresse suivante :
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Abonnement et numéros : tarifs
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France : 22,80 €
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Reste du monde : 26,60 €
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En téléchargement (ordinateur, IPad ou tablette PC)
Article : 10 €
Numéro : 20 €
étudiants
Numéro broché
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Union Européenne et Suisse : 19,60 €
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Abonnement numéros brochés (une année, 4 numéros)
France : 53,70 €
Union Européenne et Suisse : 62,90 €
Reste du monde : 68,90 €
En téléchargement (ordinateur, IPad ou tablette PC)
Article : 10 €
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Les tarifs des numéros électroniques sont TTC (TVA 19,6 %).
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PEFC/10-31-1478
Abonnement, achat d’exemplaires, téléchargement d’articles sur le site de La Revue de l’Ostéopathie : www.larevuedelosteopathie.com
Numero 3-2: 201222,80 €La Revue de l’Ostéopathie
L’impression de La Revue de l’Ostéopathie est réalisée avec des encres végétales par l’imprimerie Chiffoleau.
Le papier est fourni par des entreprises labellisées FSC et PEFC.
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Évaluation de l’efficacité d’un traitement ostéopathique sur les effets
secondaires et la qualité de vie de patients sous chimiothérapie
Analyse cinématique de la tête et estimation de l’axe hélicoïdal
pendant la manipulation cervicale à haute vitesse et basse amplitude
Ostéopathie et crénothérapie pour le traitement
des rhinosinusites chroniques de l’adulte
N° 7
Apport du traitement manuel neural dans la douleur chronique
Du reboutement à l’essor des neurosciences
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