revue 180 - Union des oenologues de France
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revue 180 - Union des oenologues de France
Françoise BRUGIÈRE Onivins, Division Etudes et Marchés - 232, rue de Rivoli, 75001 Paris 1 Production (source : observatoire national de l'Agriculture Biologique) 3 L'Allemagne (d'après "le marché des produits biologiques en Allemagne" - avril 1997 - C.F.C.E. -D.P.A.). 1.1- Superficies 3.1- La production En 1998, 4 765 ha de vigne étaient en production biologique (+ 2 % moy. 1997) compte tenu des superficies en conversion, ce chiffre atteindrait 5 500 ha en 1999 et 7 500 ha en 2000. 4 % de ces vignes produisent du raisin de table. La répartition régionale confirme la première place du Languedoc-Roussillon avec 1 425 ha soit 30 % des vignes “bio” contre 37 % du vignoble total. La deuxième région de production est l'Aquitaine : 1 220 ha en production (26 % des vignes “bio” moy. 18 % du vignoble), suivie de la région Provence Alpes - Côte d'Azur avec 980 ha en production (21 % des vignes “bio” moy. 23 % du vignoble). ECOVIN, l'association allemande de viticulteurs “biologiques” compte 208 membres qui exploitent 871 ha de vignes et au total, la profession compterait plus de 300 viticulteurs “bio” exploitant 1 300 ha. Les rendements sont plus faibles que pour la production viticole conventionnelle. La production de vins issus de raisins de l'Agriculture Biologique doit répondre aux règles fixées dans le règlement européen qui concernent aussi bien la conduite de la vigne que la fermentation en cave. 1.2- Exploitations 498 exploitations en production ont été dénombrées dont 101 en Aquitaine, 98 en Languedoc-Roussillon et 85 en région Provence - Alpes - Côte d'Azur). La superficie moyenne par exploitation est donc de 9,6 ha (12 ha en Aquitaine, 14,5 en Languedoc-Roussillon et 11,5 en Provence - Alpes - Côte d'Azur). 1.3- Production La production est estimée entre 260 et 300 milliers d'hectolitres. 2 Marchés 2.1- Metteurs en marché La vente directe par le producteur à l'export ou vers les détaillants spécialisés (ou non) conserve vraisemblablement une place importante dans la commercialisation de ces produits. Pour répondre aux demandes de leurs clients, les négociants conventionnels commencent à inscrire des références de vins issus de l'Agriculture Biologique dans leur offre. 2.2- Marché français (d'après l'A.I.V.B. - L.R.) 31 % des ventes sont réalisées sur le territoire français dont moins d'un tiers en G.M.S. soit moins de 30 milliers d'hectolitres. 2.3- Marchés à l'exportation (d'après le C.F.C.E. et l'A.I.V.B. - L.R.) L'export aurait représenté en 1998, 69 % des ventes en volume. L'A.I.V.B. - L.R. estime la répartition des exportations françaises de vins de l'Agriculture Biologique entre les différents pays clients de la façon suivante (figure 1) : Danemark : 17 % Allemagne : 48 % Royaume-Uni : 7 % Pays-Bas : 7 % Suisse : 6 % Japon : 4 % Etats-Unis : 3 % Autres : 8 % Figure1- Répartition des exportations françaises de vins issus de raisins de l'Agriculture Biologique La commercialisation de vins allemands se fait en majorité directement du producteur au consommateur. Cependant la vente sur le circuit des "bioläden" progresse que ce soit par vente directe ou par l'intermédiaire des grossistes “bio” multiproduits. Ces dernières années ont vu l'apparition de groupements de viticulteurs “bio”, ce qui a permis une mise à disposition sur le marché de quantités de vins “bio” suffisantes pour l'approvisionnement de grossistes. 3.2- La consommation Le marché allemand du vin “bio” est estimé pour 1996, par les principaux importateurs à 30 millions de Marks au stade de détail et connaît, contrairement au marché conventionnel qui est en baisse de 3 à 5 %, des taux de progression de 20 à 40 % par an. Le consommateur achète moins en quantité, mais plus en qualité. Ces taux de croissance importants s'expliquent par la jeunesse du marché. La France est le premier fournisseur du marché, devant l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne. Elle jouit d'une bonne image auprès du consommateur (image de terroir, de tradition et de pays du vin). La majeure partie des vins français est importée en bouteilles mais certains importateurs achètent du vin en vrac, le conditionnent eux-mêmes et le vendent sous marque propre. Depuis un à deux ans, la part de l'Allemagne sur le marché allemand du vin “bio” a progressé du fait de l'augmentation de la production, de l'amélioration de l'image du vin allemand auprès du consommateur et de l'affermissement des contacts entre les producteurs et la distribution. Les autres pays fournisseurs sont l'Autriche, la Grèce, les Etat-Unis, le Portugal et l'Australie. La consommation se concentre sur quelques vins et en particulier les vins bon marché : le prix de détail à ne pas dépasser pour un vin “bio” varie entre 10 et 12-13 Marks la bouteille. Certains vins, embouteillés en Allemagne et vendus autour de 5 Marks la bouteille, se vendent particulièrement bien. Les vins français remportant le plus de succès sont les Bordeaux A.O.C., les vins du Languedoc-Roussillon ainsi que des vins de cépage comme le Cabernet Sauvignon. Un vin italien de la province de Vénétie, le Soave est également très apprécié. Pour les vins bon marché, le caractère “bio” est important, en revanche pour les grands crus et les premiers crus que le consommateur accepte de payer plus cher, l'appellation prime sur le caractère “bio”. Pour ces vins de haut de gamme, c'est surtout la qualité gustative à laquelle le consommateur, connaisseur de vin, attache de l'importance. Ils seront surtout distribués en magasins spécialisés et en restaurants haut de gamme. Les vins “biologiques” traînent derrière eux une mauvaise image. Le consommateur les considérait et les considère encore souvent Revue Française d’Œnologie - janvier/février 2000 - N° 180 D O S S I E R “ V I N S I S S U S D E R A I S I N S D E L ' A G R I C U LT U R E B I O L O G I Q U E ” Les vins issus de la viticulture biologique : approche économique. 25