TISS — 199 — TISS plique point une action rectrice mystérieuse
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TISS — 199 — TISS plique point une action rectrice mystérieuse
TISS — 199 — plique point une action rectrice mystérieuse, exercée par un tissu spécial. L e grain de pollen, émettant un tube, n'est qu'une plantille mâle en germination; et le tube pollinique s'allonge naturellement à travers les éléments les mieux adaptés à son alimentation, c'est-à-dire à travers les cellules du tissu conducteur, comme la racine suit de préférence les veines du sol les plus ricbes en humus. L e tissu conducteur est généralement formé d'éléments allongés, fibriformes, lâchement unis, entre lesquels circule et rampe aisément le tube parasite et aux dépens desquels il se nourrit. Prenons d'abord ce tissu à sa partie supérieure, sur le sommet du stigmate. Nous le suivrons à travers le style; puis nous pénétrerons avec lui dans l'ovaire, où nous le verrons se concentrer sur les placentas, en général jusqu'au voisinage du micropyle. o I Tissu conducteur du stigmate. — Il faut séparer soigneusement de ce tissu les divers appareils collecteurs du stigmate, tels que certains poils, les indusium, etc., qui retiennent le pollen sur l'extrémité de l'organe femelle sans servir à sa nutrition, et par conséquent sans être réellement conducteurs. L e s éléments véritablement alimentaires et conducteurs du stigmate sont représentés p a r l e s papilles stigmatiques. Ces papilles sont comme l'épanouissement extérieur du tissu conducteur. Elles excrètent à leur surface des substances mucilagineuses ou oléagineuses, qui agglutinent le pollen, le fixent sur le stigmate et lui fournissent les matériaux indispensables à ses premiers développements. Quand le stigmate est capité, les papilles sont généralement répandues sur toute la tête stigmatique. Si le stigmate est divisé, ou trouve les papilles distribuées en autant de lignes ou de bandes qu'il y a de lobes, tantôt superposées aux placentas, tantôt en alternance avec eux. Dans les Passiflora, le tissu conducteur stigmatique paraît déborder le stigmate, tandis que, dans d'autres plantes, les Viola par exemple, il se concentre sur les parois de la cavité formée par le sommet du style. Les papilles peuvent être simples, cloisonnées ou c o m posées. Elles sont simples lorsqu'elles sont constituées par une seule cellule épidermique, et dans ce cas elles affectent les formes les plus variées : en crochet, dans les Graminées et Cypéracées; en d e m i - l u n e , dans les S é n e ç o n s ; en bouteille, à col plus ou moins effilé, dans les S p i r é e s ; en massue, dans les Anthirrinum; en couronne, dans les l'rachystemon; aciculaires, dans les Papilionacées; cylindriques, dans les Salvia; en forme de longs poils, dans les Grevillea et les Philodendron, etc. Une papille stigmatique est dite cloisonnée lorsque la cellule épidermique qui la constitue se segmente en plusieurs autres. On trouve des papilles de cette sorte mélangées aux papilles simples sur le stigmate des Papaver, et on les rencontre seules sur ceux des Lopezia, Forsythia, Géranium, etc. Enfin, les papilles composées sont constituées par plusieurs cellules é p i dermiques revêtant une (Passiflora) ou plusieurs (Rubus, Sanguisorba) utricules sous-jacentes. Dans ce cas, les papilles stigmatiques sont de véritables émergences, et dans les Pittosporées on peut les rencontrer mélangées avec des papilles purement épidermiques. Quelles que soient d'ailleurs leur forme et leur structure, les papilles stigmatiques gélifient diversement leur paroi au moment de la chute du pollen qu'elles nourrissent ainsi, non seulement par leur contenu, mais encore par leur cellulose devenue absorbable. À côlé des stigmates papilleux, il faut citer ceux dont les cellules conductrices ne font pas saillie à l'extrémité de l'organe femelle, bien qu'en gélifiant leur m e m brane et en excrétant des matières mucilagineuses et oléagineuses elles jouent en définitive le même rôle que les papilles. Des stigmates lisses de cette sorte se rencontrent chez les Euphorbia, les Manglesia, les Ombellifères, les Azalea, etc. Dans YAnchusa itálica, les utricules superficielles du stigmate sont également aplaties; mais la cuticule stigmatique se relève, de dislance en dislance, sous forme de bouteilles dont le col supporte un petit plateau à bords crénelés; et c'est elle qui retient à la surface du stigmate les grains de pollen, en jouant le rôle des papilles normales. Enfin, à côté des stigmates à tissu c o n ducteur papilleux ou lisse, il faut signaler ceux qui en sont TISS dépourvus, comme les stigmates béants de certaines fleurs cleistogames (divers Viola, OxalisAcetosella, Linariaspuria,elc), qui sont simplement traversés par le tube du grain pollinique, germé dans l'anthère même, et ne servent point de tissu c o n ducteur à ce tube, puisqu'ils ne lui cèdent aucune parcelle de substance alimentaire. 2° Tissu conducteur du style. — Le tissu conducteur du style fait suite à celui du stigmate et tapisse diversement le canal stylaire, tantôt d'une couche continue, tantôt de bandes longitudinales distinctes. Quand le canal est étroit et le tissu conducteur suffisamment épaissi, ce dernier peut obstruer totalement le canal : ce qui fait que les auteurs ont décrit des styles « pleins » à côté des styles à cavité centrale. Dans les Vinca, Solanum, le canal est oblitéré seulement par places. Dans le style des Composées, le canal n'est représenté que par une très étroite fissure. Chez beaucoup de plantes à fruits pluricarpellés, le canal stylaire, au lieu de rester simple comme dans les plantes que nous venons de citer, se ramifie en étoile, sur une section transversale. 11 apparaît trifurqué dans la plupart des L i l i a c é e s . Simple en haut chez les Dracœna, il se trifurque en bas. Il existe quatre ou cinq canaux stylaires dans les Medinilla, huit à neuf dans les Musa et les Philodendron. Tous ces canaux sont tapissés par du tissu conducteur dont les éléments, chez les Musa, sont pleins de mucilage et de tannin. Il n'est pas rare que l'épiderme du canal produise des papilles comme celles du stigmate (Reseda, Forsythia), ou même des poils c o n ducteurs (Spathophyllum, Glaucium), entre lesquels glissent les tubes polliniques. Mais, généralement, le tissu conducteur du style est représenté par ces cellules fibreuses et faiblement separables dont nous avons parlé plus haut. Lors de l'arrivée du tube pollinique, elles se dissocient par gélification m i toyenne. Chez les Orchidées, par exemple, les cellules c o n d u c trices du style semblent semées dans une gelée plus ou moins diluée aux dépens de laquelle se nourrissent les tubes polliniques. Appelons, en terminant ce qui a trait au tissu conducteur du style, l'attention des anatomistes sur un fait qui paraît leur avoir échappé : c'est que, entre le stigmate et l'ovaire, ce n'est pas toujours un tissu conducteur stylaire qui s'interpose pour favoriser le cheminement du tube pollinique. S'il faut en croire les dessins organogéniques de Payer, les stigmates des Graminées et des Polygonées se relieraient à la cavité ovarienne non point par un style ordinaire, mais par une sorte de pied à peu près cylindrique qui ne serait qu'une excroissance latérale de l'ovaire. Il y a lieu de rechercher, dans ces excroissances sans cavité, comment est constitué le tissu conducteur, vraiment plein cette fois, et aux dépens de quels éléments primordiaux de la paroi ovarienne il a pu prendre naissance. 3° Tissu conducteur de Vovaire. — I l se relie directement à celui du style dont il n'est que l'épanouissement inférieur. Alors que dans le style il tapisse généralement toute la cavité, on le voit fréquemment se diviser en bandes distinctes, lors de sa pénétration dans la cavité ovarienne. C'est ainsi que dans les ovaires unicarpellés (Rubus, beaucoup de Légumineuses), il existe un centre de production de tissu conducteur sur chaque bord de la feuille carpellaire, dans sa région ovarienne. Chez les Ribes, qui ont deux feuilles carpellaires, ces centres sont au nombre de quatre, et de même dans les Glaucium. D'une manière générale, on peut dire que, dans les ovaires à placentation axile, il existe deux centres de formation de tissu conducteur ovarien par feuille carpellaire. Dans les ovaires à placenlalion centrale, au contraire (Primulacées, Théophrastées), le tissu conducteur apparaît généralement à la fois sur tout le pourtour des parois ovariennes et du placenta. Chez les C o m posées cependant, il constitue deux bandelettes opposées, correspondant au point d'union des deux carpelles. Quel que soit d'ailleurs le nombre des centres d'apparition, le tissu conducteur ovarien, dans beaucoup de cas, s'étend rapidement à la presque totalité de la paroi ovarienne (Gesneria, Forsythia) ; les bandelettes fusionnent, et le placenta lui-même se double uniformément de tissu conducteur. Cependant ce tissu ne des-