Fiche élève 1

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Fiche élève 1
Fiches élèves : l’offensive du Chemin des Dames
Fiche activité 1
Objectifs visés
● Isoler et comprendre les différents thèmes d’un texte.
● Enrichir le vocabulaire.
Déroulement
Le professeur contextualise le document et fait mesurer par les élèves la durée de la guerre
à ce moment (La guerre dure depuis…) ainsi que le nombre de victimes depuis le début des
combats.
Présenter le document aux élèves. Attention : l’enseignant fait lui-même la lecture du
document et lève au fur et à mesure les principales difficultés de lecture. Il propose un
travail de groupe et donne à chaque groupe un couplet et le refrain.
La synthèse portera sur ce que nous dit le document sur la situation des combattants à ce
moment de la guerre, et sur celle de l’arrière et des civils.
Consigne : Après avoir pris connaissance du sens d’un certain nombre de mots ou
expressions présents dans La Chanson de Craonne, associe chaque couplet et refrain à l’un
des cinq paragraphes explicatifs suivants.
1. Les soldats déçus et révoltés dénoncent une guerre honteuse qui tue et blesse la plupart
d’entre eux.
2. Les soldats appellent tous les poilus à se révolter (= à se mutiner) en refusant d’obéir aux
ordres.
3. À partir de juin 1915, les poilus bénéficient de permissions d’une huitaine de jours leur
permettant de rejoindre leurs familles. Il leur est ensuite difficile de rejoindre les tranchées
pour reprendre les combats meurtriers. En 1917, ils font connaître leur mécontentement et
tiennent des propos antimilitaristes.
4. Les soldats contestent le fait de se battre pour défendre les gens riches (les capitalistes),
qu’ils estiment bien à l’abri du danger au cours de cette terrible guerre.
5. Les poilus sont régulièrement remplacés dans les tranchées pour aller se reposer à
l’arrière. Après des jours de souffrance, c’est un moment qu’ils attendent avec impatience.
Mots et expressions employés dans La Chanson de Craonne
Embusqué : à l’abri des combats.
Laisser sa peau : perdre la vie (terme d’argot).
Les civ’lots : les civils, par rapport aux militaires (terme d’argot militaire).
Les purotins : personnes pauvres (terme d’argot).
L’pognon : l’argent (terme d’argot).
Marcher : accepter (terme familier).
Prendre la pile : subir une défaite (terme d’argot militaire).
Sans tambour ni trompette : discrètement (expression familière).
Un troufion : soldat de seconde classe, fantassin (terme d’argot militaire).
La Chanson de Craonne
Quand au bout d’huit jours, le r’pos terminé,
On va r’prendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile.
Mais c’est bien fini, on en a assez,
Personn’ ne veut plus marcher,
Et le cœur bien gros, comm’ dans un sanglot
On dit adieu aux civ’lots.
Même sans tambour, même sans trompette,
On s’en va là-haut en baissant la tête.
Refrain
Adieu la vie, adieu l’amour,
Adieu toutes les femmes.
C’est bien fini, c’est pour toujours,
De cette guerre infâme.
C’est à Craonne, sur le plateau,
Qu’on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
C’est nous les sacrifiés !
C’est malheureux d’voir sur les grands boul’vards
Tous ces gros qui font leur foire ;
Si pour eux la vie est rose,
Pour nous c’est pas la mêm’ chose.
Au lieu de s’cacher, tous ces embusqués,
F’raient mieux d’monter aux tranchées
Pour défendr’ leurs biens, car nous n’avons rien,
Nous autr’s, les pauvr’s purotins.
Tous les camarades sont enterrés là,
Pour défendr’ les biens de ces messieurs-là.
Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance,
Pourtant on a l’espérance
Que ce soir viendra la r’lève
Que nous attendons sans trêve.
Soudain, dans la nuit et dans le silence,
On voit quelqu’un qui s’avance,
C’est un officier de chasseurs à pied,
Qui vient pour nous remplacer.
Doucement dans l’ombre, sous la pluie qui tombe
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes.
Refrain
Ceux qu’ont l’pognon, ceux-là r’viendront,
Car c’est pour eux qu’on crève.
Mais c’est fini, car les troufions
Vont tous se mettre en grève.
Ce s’ra votre tour, messieurs les gros,
De monter sur l’plateau,
Car si vous voulez la guerre,
Payez-la de votre peau !
Correction
La Chanson de Craonne
Quand au bout d’huit jours, le r’pos terminé,
On va r’prendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile.
Mais c’est bien fini, on en a assez,
Personn’ ne veut plus marcher,
Et le cœur bien gros, comm’ dans un sanglot
On dit adieu aux civ’lots.
Même sans tambour, même sans trompette,
On s’en va là-haut en baissant la tête.
Refrain
Adieu la vie, adieu l’amour,
Adieu toutes les femmes.
C’est bien fini, c’est pour toujours,
De cette guerre infâme.
C’est à Craonne, sur le plateau,
Qu’on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
C’est nous les sacrifiés !
C’est malheureux d’voir sur les grands boul’vards
Tous ces gros qui font leur foire ;
Si pour eux la vie est rose,
Pour nous c’est pas la mêm’ chose.
Au lieu de s’cacher, tous ces embusqués,
F’raient mieux d’monter aux tranchées
Pour défendr’ leurs biens, car nous n’avons rien,
Nous autr’s, les pauvr’s purotins.
Tous les camarades sont enterrés là,
Pour défendr’ les biens de ces messieurs-là.
Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance,
Pourtant on a l’espérance
Que ce soir viendra la r’lève
Que nous attendons sans trêve.
Soudain, dans la nuit et dans le silence,
On voit quelqu’un qui s’avance,
C’est un officier de chasseurs à pied,
Qui vient pour nous remplacer.
Doucement dans l’ombre, sous la pluie qui tombe
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes.
Refrain
Ceux qu’ont l’pognon, ceux-là r’viendront,
À partir de juin 1915, les poilus bénéficient
de permissions d’une huitaine de jours leur
permettant de rejoindre leurs familles. Il
leur est ensuite difficile de rejoindre les
tranchées pour reprendre les combats
meurtriers.
En 1917, ils font connaître leur
mécontentement et tiennent des propos
antimilitaristes.
Les soldats déçus et révoltés dénoncent
une guerre honteuse qui tue et blesse la
plupart d’entre eux.
Les soldats contestent le fait de se battre
pour défendre les gens riches (les
capitalistes), qu’ils estiment bien à l’abri du
danger au cours de cette terrible guerre.
Les poilus sont régulièrement remplacés
dans les tranchées pour aller se reposer à
l’arrière. Après des jours de souffrance,
c’est un moment qu’ils attendent avec
impatience.
Les soldats appellent tous les poilus à se
révolter (= à se mutiner) en refusant
Car c’est pour eux qu’on crève.
Mais c’est fini, car les troufions
Vont tous se mettre en grève.
Ce s’ra votre tour, messieurs les gros,
De monter sur l’plateau,
Car si vous voulez la guerre,
Payez-la de votre peau !
d’obéir aux ordres.
Fiche activité 2
Objectifs visés
● Écrire selon plusieurs points de vue.
● Produire un texte d’une dizaine de lignes en respectant les règles de syntaxe,
d’orthographe grammaticale et lexicale.
Consigne : Raconte la scène suivante du point de vue du soldat, de la femme ou d’un des
enfants, en respectant le plan donné.
Choisir le nom d’un soldat mobilisé le 2 août 1914, et qui revient en permission dans sa ferme
après 15 mois de durs combats au front. Il n’a pas pu en avertir sa femme, Louise et ses
enfants Antoine (8 ans) et Adélaïde (12 ans). Il va enfin connaître Héloïse, sa petite
benjamine, âgée de 9 mois.
Raconter :
1. L’effet de surprise lors de son arrivée ;
2. Le moment de partage autour du premier repas pris en commun ;
3. Le réveil d’Héloïse, couchée dans la chambre voisine ;
4. La joie du soldat qui retrouve ses terres, ses amis et ses voisins.
Correction
Lire l’ensemble des productions, puis les classer selon les différents points de vue pour faire
ressortir comment chaque personnage ressent ce qui lui est imposé par cette guerre : la
séparation, l’attente, les restrictions, les privations, l’angoisse…