Vidéo numérique

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Vidéo numérique
VIDÉO NUMÉRIQUE
TRUCS DE PROS
par Lionel Allorge
Éditions Micro Application
Note : Ce livre est paru en 2003. Étant maintenant épuisé, les Éditions Micro Application m'ont autorisé à
publier ce texte sous forme électronique. Il est mis gratuitement à la disposition des lecteurs sur le site :
http://www.lunerouge.org.
Introduction :
Lorsque nous avons crée l'Association Lune Rouge pour la création audiovisuelle, il y a dix ans, avec
quelques amis, c'était dans le but de réaliser des courts métrages en film super 8, destiné généralement à
rester dans le cercle des amis et de la famille.
Depuis 4 révolutions ont profondément changé les possibilités créatives pour les cinéastes amateurs :
•
Les caméras vidéo numériques qui ont apporté la souplesse de la vidéo, pouvoir tourner vite et à peu de frais,
avec une qualité d'image proche de la télévision professionnelle.
•
Le montage virtuel sur ordinateur et toutes les facilités de manipulation des images et des sons que cela
implique.
•
Internet qui permet de relier les gens qui partagent une passion commune, qu'ils habitent le même quartier que
vous ou bien qu'ils soient à l'autre bout de la planète. Internet permet aussi de présenter le travail de
nombreuses équipes de créateurs n'ayant pas d'autre moyen de se faire connaître.
•
Les logiciels libres qui apportent progressivement aux amateurs des logiciels de plus en plus performant pour
un coût très faible et sans les contraintes des logiciels propriétaires.
Le moment est donc venu pour toute une génération de cinéastes débutants ou confirmés de travailler avec
des moyens de très bonne qualité sans avoir pour cela à passer par le filtre des systèmes institutionnels qui
sont souvent rétifs aux créations populaires.
Ce livre à été écrit dans le but de vous fournir les bases techniques vous permettant de créer par vousmême le film de vos rêves.
Remerciements :
Mes remerciements vont à mes parents pour leur soutien et à tous ceux qui m'ont aidé à la rédaction de ce
livre (par ordre alphabétique) : Tony Beaufils, Olivier Billet, Etienne Cendron, Nicolas Cerisola, Cyril
Conforti, Jean Michel Cornu, Valérie Drouin, Stéphanie Drouin, Tran Tri Duc, Olivier Farcy, Johnny Lang,
Martin McGowan, Jean-Louis Mercier, Xavier Penin, Philippe Rochet, Ludovic Siou, David Vasly.
Copyright (c) 2003 Micro Application. Tous droits réservés. Cet ouvrage est issu du livre VIDÉO NUMÉRIQUE - TRUCS DE PROS
(Réf. 4047- ISBN 978-2-7429-3047-0). édité par Micro Application (20-22, rue des Petits-hôtels, 75010 Paris.
http://www.microapp.com).
Auteur : Lionel ALLORGE
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Préparation
Vous allez voir dans ce chapitre comment préparer le film de vos rêves.
En effet il parait toujours possible de prendre son caméscope fraîchement sorti de son emballage et de
commencer à filmer le prochain épisode de "La Guerre des Étoiles" dans son salon avec ses enfants pour
acteurs, mais le résultat est souvent très décevant ! A tel point que la projection de ce genre de film devient
vite un test pour faire le tri entre vos vrais amis et les autres. Les vrais feront l'effort d'attendre la fin du film
pour vous dire à quel point il est nul !
Ne vous inquiétez pas, tout le monde est passé par là.
Les fans de "la Guerre des Étoiles" sont sur le Net
Puisque nous parlons de refaire "la Guerre des Étoiles" dans son salon, sachez que de nombreux fans de
ce film, de part le monde, font des versions personnalisées ou des suites à leur série préférée nommé
"Fanfilm".
Par exemple, en France, l'association Ere2 a produit un long métrage inspiré de l'univers Star Wars,
« L'Ordre Sith » : http://www.ordresith.com/
Au niveau mondial, l'un des sites de référence, en anglais : http://www.theforce.net/theater/
Et pour les concours : http://www.atomfilms.com/films/star_wars_fan_films.jsp
Il va donc falloir se résoudre à préparer votre film car de cette préparation dépend toute la chaîne de
fabrication. Les professionnels découpent cette fabrication en trois parties principales :
•
La pré-production qui englobe tout ce qui se fait avant le tournage : écriture du scénario, choix des acteurs,
préparation des décors et des costumes, préparation du matériel et des effets spéciaux.
•
La production qui est équivalente au tournage principal, sachant que certains plans pourront parfois être tourné
bien plus tard.
•
La post-production qui comprend le montage, les effets spéciaux, la sonorisation avec les bruitages et la
musique puis finalement la diffusion du film.
•
Si le départ n'est pas bien pris, tout le reste de l'édifice en pâtira.
Notez que certains cinéastes préfèrent ne rien préparer, considérant que le film doit se faire au fur et à
mesure. C'est le cas des réalisateurs de la Nouvelle Vague française comme Jacques Rivette qui écrit
certains de ces films au moment du tournage et du montage. Citons aussi Jean-Luc Godard. C'est une
bonne manière de voir ce qui marche ou pas dans un tournage mais à moins d'être particulièrement doué,
c'est aussi le meilleur moyen pour se planter. L'avantage de la vidéo numérique, c'est son faible coût relatif
par rapport au cinéma professionnel. Il est donc plus facile d'expérimenter sa méthode de travail préférée
quitte à faire parfois des erreurs.
Le guide des tournages
Pour ceux qui ont besoin de préparer un tournage de grande envergure, vous pouvez avoir besoin de
garder sous la main le "Guide pratique des tournages" édité par la Commission Nationale du Film France
qui contient de nombreuses adresses de professionnels dans tous les domaines. Le guide est bilingue
français/anglais.
Commission Nationale du Film France - 30 avenue de Messine 75008 Paris - Téléphone : 01 53 83 98 98 Site Web : http://filmfrance.com/
Entretien avec Xavier Penin dit ZAZ
Xavier Penin, réalisateur et responsable du site Internet Cheapmovies vous parle de sa passion pour le
cinéma amateur.
Lionel Allorge : Peut-tu te présenter ? Ton âge, ta profession, tes
occupations...
Xavier Penin : J'ai 29 ans et je suis consultant interne chez Ubi Soft.
Le cinéma amateur est mon principal hobby, je joue aussi aux jeux
vidéos et je fais du sport assez régulièrement. Je prête également
mon concours à d'autres cinéastes amateurs, en tant qu'acteur. Je
fais également quelques excursions vidéo : j'ai réalisé un DVD sur un
concert et je vais filmer un jeu de rôle grandeur nature en Belgique
dans le même but.
Lionel Allorge : Tu réalises des films amateur. Pourquoi ? Peut-tu
détailler d'où viens cette passion ?
Xavier Penin : J'ai toujours voulu faire des films. Depuis tout petit, je
raconte des histoires, je crée des personnages et des univers. Livres
dont vous êtes le héros, jeux de rôles, puis BD, romans, et enfin,
cinéma amateur, depuis que mes finances et la technologie me le permettent.
Lionel Allorge : Les thèmes sont souvent inspirés par les jeux vidéos. C'est un hasard, un choix, un
hommage ?
Xavier Penin : Si on compte bien, les jeux vidéos ne représentent pas la partie la plus importante de ma
filmographie, mais c'est évidemment quelque chose d'important dans ma vie étant donné que je travaille
dans ce secteur. C'est aussi les films sur Counter-Strike qui m'ont fait connaître le plus. Sans parler
d'hommage, j'aime assez parodier les jeux car ils présentent toujours beaucoup de décalages par rapport à
la réalité.
Lionel Allorge : Comment trouves-tu les acteurs, les techniciens ?
Xavier Penin : Ce sont principalement des amis. Avec le temps, je trouve plus facilement des gens
intéressés et prêts à se donner du mal. Mon prochain film, Apostasis, regroupe plus de quarante personnes,
dont la moitié n'ont jamais travaillé avec moi mais me connaissent et apprécient mon travail. Niveau
technique, c'est toujours assez réduit. Je prépare actuellement mon premier film avec prise de son séparée
(MD).
Lionel Allorge : Quel est le budget moyen et d'où vient l'argent ?
Xavier Penin : Difficile de parler de budget. Dans pas mal de cas, le budget est nul. Pour certains films, j'ai
acheté des costumes et du matériel. J'ai investi prêt de 250 euros pour les films Counter-Strike, mais j'utilise
le matériel pour d'autres films. Le budget est souvent limité à payer un peu de quoi boire et manger pendant
le tournage, parfois un peu d'essence pour une voiture empruntée. Évidemment, plus on veut faire long et
sérieux, plus on doit dépenser.
Lionel Allorge : Quels sont les modes de diffusions ? Internet ? Les festivals ?
Xavier Penin : Je n'ai jamais couru les festivals. Je n'aime guère payer pour envoyer des cassettes à des
gens qui bien souvent ne se donnent même pas la peine de vous répondre ou de vous renvoyer quelques
chose. J'ai eu deux mauvaises expériences, je ne le fais plus. Je diffuse sur Internet, en qualité moyenne, et
parfois je fais des VHS pour certaines occasions. Mon prochain film sera sur DVD, mais je ne compte pas
faire une diffusion massive : le DVD sera pour les participants, et éventuellement les habitués de
Cheapmovies qui en feront la demande. Malheureusement, je ne pourrai pas offrir les DVD car le support est
encore assez cher.
Lionel Allorge : Merci.
Cheapmovies.com
Retrouvez les vidéos et les projets de Xavier Penin sur son site : http://overzaz.free.fr/
La documentation
Comme pour tout projet, la documentation est la base de votre travail.
Consulter livres et revues
Le livre que vous avez entre les mains ne prétend pas couvrir l'ensemble des informations utiles à la
réalisation d'un film. Il existe de nombreux livres en français sur tous les domaines de la création audio
visuelle que vous trouverez dans des librairies spécialisées ou bien sur les grandes librairies en ligne sur
Internet. Cela va des livres techniques qui décrivent un aspect de la réalisation aux mémoires d'acteurs ou
de réalisateurs et passant par les livres d'analyse critique de tel ou tel domaine. Dans la plupart de ces livres
il y a quelque chose à apprendre.
Voici une sélection de livres :
•
L'Ecriture du Scénario par A. Cucca aux éditions Dujarric (1988)
•
Ecrire un court métrage de Jean-Marc Rudnicki aux éditions Dixit (2002)
•
Faire son premier film de Frédéric Plas aux éditions Dixit (2002)
•
Le documentaire de Didier Mauro aux éditions Dixit (2002)
•
"Travailler dans le cinéma" par Florence Leroy aux éditions Balland/Jacob-Duvernet (2001)
•
Hitchcock, édition définitive de François Truffaut et Helen Scott aux éditions Gallimard (2003)
Pour les effets spéciaux, le choix est plus limité et il faut souvent faire appel à des livres en anglais pour
ceux qui peuvent lire cette langue. Voici quelques titres en français :
•
"Action ! Cascades & cascadeurs à l'écran" par Vincent Perrot aux éditions Dreamland (1999)
•
"Trucages et effets spéciaux au cinéma" par Alan McKenzie et Derek Ware aux éditions Atlas (1986)
•
"Technique des effets spéciaux pour le film et la vidéo" de Pierre Hemardinquer aux éditions Dujarric (1993)
Vous pouvez aussi consulter des revues spécialisées sur le cinéma et la vidéo. Voici quelques titres parmi
lesquels vous pourrez choisir en fonction de vos goûts personnels :
•
Les revues "Caméra vidéo & multimédia", "Photo et vidéo numérique" et "Vidéo pratique" sont des revues
techniques qui contiennent chaque mois des bancs d'essais de matériels vidéo ainsi que des études de cas
pratiques.
•
Les revues "Première", "Studio" et "Ciné Live" sont des revues généralistes qui proposent des interviews et de
commentaires sur les films d'actualité. C'est un bon moyen de suivre les créations des professionnels.
•
Les revues "Mad Movies" et "SFX" sont plus spécialisés dans le cinéma Fantastique et de science-fiction. Elles
contiennent régulièrement des dossiers sur les techniques d'effets spéciaux.
•
Les revues "Pixel", "Computer Art" et "Studio Multimédia" sont des revues axées sur le graphisme mais qui
abordent dans certains numéros les effets spéciaux et le cinéma d'animation.
•
Vous pouvez consulter de temps en temps la revue hebdomadaire des professionnels : "Le film Français". Vous
y trouverez entre autre des statistiques sur la fréquentation et le coût des films.
Le film français
Site de la revue "le film francais" qui est la revue des professionnels du cinéma en France :
http://www.lefilmfrancais.com/
Regarder des films
Allez au cinéma ! Rien ne remplace en effet la vision des films professionnels pour s'inspirer d'eux mais
aussi pour en analyser les éventuels défauts. Vous pouvez aussi visionner des films à la télévision mais
vous y perdrez de nombreux détails surtout si le film à été recadré pour son passage au petit écran. En effet,
pour éviter les bandes noires autour de l'image cinéma qui est plus large que l'image de la télévision, les
diffuseurs ont tendance à cadrer dans l'image pour n'en choisir qu'une partie (en anglais Pan et Scan) ce qui
dénature profondément les choix de cadrage du réalisateur.
Pan et Scan
Vous trouverez plus d'informations sur ce procédé ici :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pan_and_Scan
Vous pouvez acheter ou louer des DVD qui, pour la plupart,
respectent mieux le film. Un bon DVD permet de plus d'avoir
accès à des making-of et aux commentaires des réalisateurs ce
qui est un formidable outil d'auto-formation.
L'aspect légal
Comme dans toute activité, dans une société de droit, il faut prendre en compte l'aspect légal du tournage
d'un film. Même si la plupart des conseils ci-dessous sont du simple bon sens, il n'est pas inutile des les
rappeler.
Demandez conseil à un professionnel
Je ne suis pas un légiste. Les conseils qui suivent ne font qu'effleurer les problèmes légaux qu'un tournage
peut engendrer. Pour plus d'information, n'hésitez pas à demander conseil à un professionnel.
La loi française
La loi française est consultable en ligne : http://www.legifrance.gouv.fr/
S’assurer
Quelle que soit l'importance de votre film, à partir du moment où il implique la participation d'autres
personnes, il est important de vérifier que vous êtes couvert par une assurance. En effet, un accident est vite
arrivé. Sans faire de catastrophisme, imaginez que votre voisin, venu vous prêter main forte pour le tournage
de votre film, se casse une jambe en tombant de l'escabeau où vous lui aviez demandé de monter pour fixer
un éclairage. Ce genre d'accident de la vie quotidienne arrive malheureusement tous les jours. Mais là, votre
voisin peut éventuellement porter plainte contre vous car vous êtes le "donneur d'ordre", le patron en
quelque sorte, même s'il n'a jamais été question d'argent entre vous !
De plus en plus, des plaintes sont déposées contre des particuliers, suivant en cela l'exemple américain. Ne
vous croyez pas à l'abri. Prenez les devants et allez voir ou écrivez à votre assureur pour vérifier si vous
êtes couvert dans un tel cas. Souvent, vous êtes couvert sans le savoir par votre assurance multi-risques
habitation. Mais si cela n'était pas le cas, il vous faudra prendre une assurance complémentaire. Le coût
généralement assez faible d'un tel complément ne vaut pas de prendre le risque de s'en passer.
L'assurance sur le Web
Fédération Française des Sociétés d'Assurances : http://www.ffsa.fr/
Il existe des assureurs spécialisés dans la couverture des risques liés à un tournage. Ils peuvent assurer par
exemple contre les risques météorologiques dont on reparlera au prochain chapitre. Cela n'est nécessaire
qu'en cas de tournage important et cela demande un budget non négligeable. C'est donc plutôt réserver à
des tournages professionnels.
Obtenir des autorisations de tournage des lieux et des acteurs
Vous verrez un peu plus loin comment trouvez des acteurs, techniciens et lieux de tournages. Il faudra
préparer dès le départ des autorisations que vous ferez signer, surtout aux acteurs, pour qu'ils vous
autorisent à utiliser leur image dans votre film.
Idem si vous obtenez l'autorisation de filmer dans un lieu aussi bien public ou privé.
Il faut en effet savoir qu'il est interdit de filmer dans un lieu public : rue, jardin, parc, route... sans
l'autorisation de l'administration concernée. De plus, certains monuments sont protégés par un droit à
l'image. Souvent vous obtiendrez facilement une autorisation gratuitement. Il faut juste faire le demande
suffisamment à l'avance à l'administration. Parfois vous vous verrez demander une participation financière.
Faites alors valoir que vous êtes des bénévoles sans budget. Vous pouvez aussi vous présenter comme des
élèves en formation.
Le cas de Paris
Paris voit de nombreux tournages s'y dérouler chaque jour. Il existe des dérogations pour les journalistes,
les élèves en formation, les photographes… Renseignez-vous à cette adresse : Préfecture de Police de
Paris - SPEOAD/UPAMF - Cellule cinéma - 4 boulevard du Palais - 75004 Paris - Téléphone : 01 53 71 42
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Dans tous les cas, ne vous contentez pas d'un accord oral. Faites signer un document écrit. Cela vous
couvre et évite que les gens ne changent d'avis trop facilement.
Si vous tournez dans la rue, les passants ne doivent pas être identifiables. Il faudra donc éventuellement
masquer leur visage en post-production s'ils passent près de la caméra et si vous n'avez pas pu obtenir leur
autorisation.
Exemple de tournage en pleine rue. Les
passants sont suffisamment loin pour
ne pas être reconnaissables
Nous verrons à la section Masquer un
visage du chapitre Effets spéciaux
comment rendre non identifiable une
personne à l'écran.
Pour les enfants acteurs de moins de 16
ans, il faut non seulement une autorisation
écrite des parents mais aussi une
autorisation préalable du préfet du
département s'il y a emploi (et donc
versement d'un salaire ou d'un
intéressement). La demande d'autorisation
doit être déposée à la D.D.A.S.S. (Direction départementale des affaires sanitaires et sociales) qui s'assure
du respect de la réglementation du travail des enfants même bénévoles. Le dossier doit passer devant une
commission. Le préfet à un mois pour donner sa décision qui peut être négative.
Adresse de la D.D.A.S.S. de Paris
Vous obtiendrez plus de renseignement à cette adresse : D.D.A.S.S. de Paris - Commission des enfants du
spectacle - 23 boulevard Jules Ferry - 75011 PARIS - Téléphone : 01 43 14 12 24
Créer une association ou rejoindre un caméra-club
Il existe en France un très fort tissu associatif dans tous les domaines. L'union fait la force. Il est en effet utile
de se mettre à plusieurs pour réaliser ce que vous ne pourrez pas faire tout seul. A fortiori pour faire du
cinéma, activité collective par excellence.
Rejoindre un club
C'est ainsi qu'il existe en France de nombreuses associations de vidéastes, souvent nommés "Caméra
club". Renseignez-vous en Mairie ou en Préfecture pour savoir s'il en existe un près de chez vous. Certains
de ces clubs proposent des cours de formation, d'autres sont simplement des groupes de vidéastes. Dans
tous les cas, leur intérêt c'est de vous permettre de rencontrer d'autres passionnés, certains plus
expérimentés ou avec des connaissances dans des domaines qui ne vous sont pas familiers.
Fédération Française de Cinéma et Vidéo
Le site de la FFCV donne les adresses des responsables région par région : http://www.ffcinevideo.org/
Créer une association
Si aucun club ne vous convient, il vous reste la possibilité de créer votre propre association. La loi française
de 1901 sur les associations est très libérale et vous permet de choisir la structure qui correspond le mieux à
votre projet. C'est aussi assez facile. Le dépôt des statuts en préfecture est peu coûteux. C'est ainsi que des
milliers d'associations se créent tous les ans en France. Si l'aventure vous tente, vous trouverez en librairie
de nombreux guides, écrits par des juristes, qui vous permettront de créer et de faire fonctionner votre
association. Mais attention, ne vous leurrez pas, pour qu'une association vive, il faut que ces principaux
membres y consacrent temps et énergie. Soyez sûr de votre motivation et de la motivation de vos
partenaires avant de vous lancer.
Créer son association
Voici des sites d'aides et d'informations à la création d'association :
Vivasso : http://www.vivasso.fr/
Associatis : http://www.associatis.com/
Agaf : http://www.agaf.org/
Le scénario
Toute la différence entre filmer ses enfants grandir et faire un film avec ses enfants est là : il faut raconter
une histoire et non suivre passivement des événements extérieurs. Pour faire un film, vous n'êtes plus
spectateur mais créateur, plus passif mais actif.
Alfred Hitchcock aurait dit "Un bon film, c'est : premièrement, une bonne histoire, deuxièmement, une bonne
histoire, troisièmement, une bonne histoire !".
La légende veut en effet que Hitchcock considérait que le tournage n'était qu'une fastidieuse formalité car
pour lui, tout le travail créatif avait été fait au moment de la rédaction du scénario. Cela en dit long sur le peu
de cas qu'il faisait de ses acteurs...
Il est impossible de donner des règles à suivre pour inventer une histoire. Voici par contre quelques conseils
pour rédiger un scénario.
En effet, contrairement à un récit, un scénario doit décrire des éléments visuels, ce qui apparaîtra à l'écran.
C'est donc souvent une suite d'actions ou de dialogue, un peu comme si vous écriviez une pièce de théâtre.
Mon conseil principal, c'est d'avoir une cohérence interne à votre histoire. Peu importe que vous racontiez
quelque chose de faux, comme l'invasion de la planète Terre par des clones de votre oncle Maurice. Du
moment que vous gardez une logique propre à votre histoire. Si vous montrez au début du film que les
clones se désintègrent une fois tués, vous devez conserver cette notion tout le long du film. Le spectateur
est prêt à vous suivre dans n'importe quelle direction, à partir du moment où vous êtes honnête avec lui et
que vous ne changez pas les règles du jeu en cours de route.
Trouver un auteur
Si vous n'avez pas le goût d'écrire un scénario vous-même mais que vous êtes motivé par la réalisation d'un
film, vous pouvez chercher un scénariste qui écrira une histoire pour vous, soit à partir d'une idée que vous
lui aurez fournit, soit à partir de sa propre imagination.
Les sites Internet ci-dessous sont un bon début pour laisser une petite annonce en précisant que vous
chercher à monter un projet de film amateur et que vous chercher un scénariste bénévole.
D'expérience, il est assez facile d'obtenir des réponses positives. Comme il est difficile de ce faire connaître
des producteurs, de nombreux auteurs débutants sont en effet prêt à faire leurs preuves sur des films
amateurs et sur des courts métrages. C'est un bon moyen pour eux aussi de se confronter aux demandes
d'un réalisateur ou d'un producteur. Ensuite, vous verrez rapidement si cette personne fait l'affaire.
Sites sur l'écriture d'un scénario
Pour en savoir plus :
http://www.contrechamp.org/scenario/
Ce site propose tout un cours d'écriture de scénario avec un atelier d'écriture en ligne, un forum...
http://www.writemovies.com/francais.html
Site américain réalisé par des professionnels du cinéma, avec une partie française, qui organise des
concours pour jeunes scénaristes.
http://www.videotruc.com/scenar/index.php
Ecriture de scénario en ligne grâce à un programme gratuit
http://www.scenario-mag.com/
Magasine en ligne sur le scénario avec un cours en ligne
http://www.6nop6.com/
Site de la revue Synopsis qui se consacre aux scénarios.
Ecrire le pitch et le synopsis
Le "pitch" est un terme anglais utilisé dans le milieu du cinéma où il désigne l'idée de base de l'histoire. Par
exemple, si je vous dis : "Dans un monde féerique, un jeune homme se retrouve en possession d'un anneau
maléfique qu'il doit détruire au péril de sa vie.", vous aurez peut-être reconnu là le "pitch", le thème du film
"Le Seigneur des Anneaux". Mais un pitch peut être aussi quelque chose comme : "Adaptons Cyrano à notre
époque".
Une fois le pitch trouvé, reste à développer l'histoire et les personnages.
Vous pouvez vous inspirer du système des jeux de rôles, où le jeu commence par la définition des qualités
et des défauts des personnages via une fiche. Vous pouvez ainsi noter, sur une page à part, une fiche pour
chaque rôle avec la description du personnage, le sexe, l'âge, les capacités, les qualités et les défauts. Cela
sera utile aussi pour les acteurs, pour qu'ils comprennent mieux ce que vous attendez d'eux.
Puis vous les faites évoluer dans un univers donné, en essayant d’imaginer les interactions possibles. Vous
pourrez ainsi commencer à écrire une histoire un peu plus développée sur quelques pages qui va faire
apparaître les principaux personnages et les principales étapes de l'intrigue, c'est le synopsis.
Il est courant de voir des projets de films, même professionnels, se monter sur le seul synopsis. Le scénario
détaillé n'étant développé qu'une fois que le projet a reçu un début de financement par un producteur. Pour
les amateurs, la différence entre synopsis et scénario est souvent assez mince, surtout pour un court
métrage.
Adapter le développement en fonction des contraintes matérielles
Un point important à prendre en compte dans le cinéma amateur, c'est les importantes contraintes
matérielles. Inutile de prévoir dans votre histoire un passage avec 300 cavaliers fonçant dans la plaine si
vous ne connaissez personne qui sait faire du cheval !
Un bon moyen pour démarrer votre histoire c'est justement de faire de ces contraintes une force pour vous
obliger à rédiger une histoire que vous pourrez vraiment tourner. Ce principe fera sûrement hurler les tenant
d'une écriture de scénario qui se moque des contraintes et laisse l'auteur libre, mais j'ai vu tellement de
projets de film amateur abandonnés en cours de route que je pense qu'il faut garder toujours à l'esprit cette
phrase : "Comment vais-je filmer cela ?"
C'est peut-être le moment pour choisir un type d'expression cinématographique adapté à votre ambition.
Pourquoi ne pas vous tourner vers un projet d'animation avec des poupées, de la pâte à modeler ou vers le
dessin animé ?
Repousser les limites
Votre pitch en tête, faites le bilan de vos contacts. Demandez autour de vous, dans votre famille et a vos
amis, si vous pouvez filmer chez eux, ou éventuellement sur leur lieu de travail. Demandez aux
commerçants de votre ville si vous pouvez filmer dans leur magasin. Demandez leur s'ils n'ont pas des
objets à vous prêter pour constituer votre décor... Parlez ouvertement de votre projet de film même si vous
ne détaillez pas l'histoire. Evitez de demander de l'argent. Si vous demandez juste de l'aide, vous
l'obtiendrez beaucoup plus facilement s'il n'y a pas de rapport marchand entre vous.
La bonne approche pour obtenir de l'aide
Ne dites pas : je fais un film amateur en vidéo avec quelques amis, je voudrais ci et ça... C'est plutôt
péjoratif et vous exigez quelques chose. Certaines personnes, à l'esprit mal tourné, peuvent même
assimiler cela à un tournage de film pornographique amateur !
Dites : Je fais du cinéma. Je n'ai pas beaucoup de moyens. Pouvez-vous m'aider ? Le terme cinéma est en
général perçu comme positif. Evitez de parler dans un premier temps de vos moyens techniques. Souvent,
vous aurez la question : "Votre film, il passe quant au cinéma ou à la télé ?" . Restez vague ! Dites quelque
chose comme "Le plus tôt possible, j'espère !" ou "Bientôt, mais ce n'est pas moi qui décide.".
N'hésitez pas à demander l'aide bénévole de professionnels, aussi bien des acteurs que des techniciens. Ils
dépendent d'un statut particulier (les intermittents du spectacle) qui leur permet d'accepter de travailler
bénévolement s'ils sont séduits par votre scénario ou votre personnalité. Il faut en effet savoir que la majorité
des courts métrages professionnels sont tournés avec des contrats dit de participation : techniciens et
comédiens travaillent bénévolement et ne seront payer que sur les éventuels bénéfices du film, ce qui
n'arrive pratiquement jamais...
Rédiger le scénario
Pour rédiger votre scénario, un papier et un crayon suffisent mais dans la pratique, mieux vaut utiliser un
traitement de texte sur ordinateur pour bénéficier de toutes les facilités d'un tel outil : modifications faciles via
le copier-coller, sauvegarde de plusieurs versions différentes, correction de l'orthographe (plus ou moins)
automatique...
Inutile d'avoir un programme très sophistiqué du moment que vous êtes à l'aise avec lui.
La plupart des ordinateurs sont vendus avec un traitement de texte. Si cela n'était pas le cas, je vous
conseille d'utiliser alors la suite bureautique OpenOffice. C'est une suite mise librement à la disposition du
public par la société Sun. Elle est disponible dans certaines revues d'informatique et sur le site web crée à
cet effet.
OpenOffice
La suite libre OpenOffice est disponible en français et en libre téléchargement sur le site :
http://fr.openoffice.org/
Cette suite comprend notamment un traitement de texte et un tableur qui vous seront utiles pour rédiger les
différents documents du tournage.
OpenOffice Writer, le module de traitement de texte de OpenOffice
La mise en page d'un scénario est une affaire de convenance personnelle. Le principal étant que cela soit
facilement compréhensible par tout le monde. Prenez des polices de caractères courantes comme l'Arial,
l'Helvetica ou le Times. Evitez les polices tarabiscotées ou difficiles à lire. Evitez la couleur sauf si vous
voulez signaler un point très important. En effet cette couleur aura tendance à disparaître au cours des
éventuelles photocopies. Laisser une large marge et des doubles interlignes pour pouvoir noter dessus lors
des répétitions ou du tournage.
La rédaction
Vous pouvez commencer la rédaction de votre scénario en faisant un découpage des différentes scènes.
Vous décrivez pour chaque scène : le décor, les personnages, l'action. Ce travail se nomme le "Traitement".
Traditionnellement la situation d'une scène est indiquée de quatre manières conventionnelles :
•
Intérieur Jour
•
Intérieur Nuit
•
Extérieur Jour
•
Extérieur Nuit
Cela permet rapidement de savoir à quel type de tournage vous aurez affaire pour définir ensuite, par
exemple, le type d'éclairage à prévoir.
Exemple de rédaction : L'invasion venue de l'espace
Scène 1 - Jardin - Extérieur Nuit
Dans un jardin de banlieue, faiblement éclairé par la demi-lune, un chat passe en miaulant. Soudain, une
lumière apparaît dans le ciel étoilé et fonce vers le jardin. Se révèle alors, se détachant dans l'obscurité, une
soucoupe volante. Elle s'arrête au-dessus du jardin, flottant en l'air. Au bout de quelques secondes, un cône
de lumière sort de dessous la soucoupe et éclaire le jardin.
Scène 2 – Chambre à coucher - Intérieur Nuit
Marcel Maurice se réveille dans son lit. Il lui semble avoir entendu un bruit dehors. Il se lève avec difficulté et
sort de la chambre.
Scène 3 – Jardin - Extérieur Nuit
Marcel Maurice sort dans le jardin. Il se dirige vers le cône de lumière. Il regarde vers le haut et disparaît
dans la lumière.
Fin de la page
Vous pouvez noter aussi un certain nombre de détails techniques comme par exemple, faire un fondu
enchaîné avec la scène suivante, scène au ralentit... Tout ce qu'il vous semble utile pour aider les autres à
comprendre ce que vous avez imaginé.
Le scénario doit resté factuel
Inutile de passer 3 pages à décrire les affres intérieures de votre héros. Vous pouvez les évoquer mais
vous devez surtout décrire ses actions. Par exemple : il marche de long en large dans sa chambre et
s'arrête régulièrement pour regarder vers le plafond en soupirant.
Si vous savez dessiner ou que vous avez quelqu'un de votre équipe qui se débrouille bien, il est utile d'avoir
sous la main une représentation graphique de vos personnages. Cela peut vous aider à imaginer leurs
actions et leurs dialogues.
Dessins préparatoires de Nicolas Cerisola pour le film Terminal Damage
Les dialogues
De la même manière, le dialogue doit être facilement lisible pour permettre à chacun de retrouver
rapidement qui dit quoi.
Là encore, il n'y a pas de règle définitive. Libre à vous d'adopter la présentation qui vous parait la plus claire.
En général, le nom des personnages est indiqué en gras, en souligné ou en majuscules. Il est souvent
centré au milieu de la page pour se détacher facilement.
Exemple de mise en page d'un dialogue
Une fois le traitement réalisé et les dialogues détaillés, vous obtenez un scénario complet que les
professionnels appellent "Continuité dialoguée ".
Choisir un nom
Choisissez un nom pour tous vos personnages de manière à éviter les confusions, même si ce nom ne sera
pas connu des spectateurs du film.
•
Si vous avez des difficultés pour trouver des noms de personnage, il existe quelques astuces.
•
Si vous chercher un nom réaliste, vous pouvez prendre un annuaire téléphonique et parcourir les noms pour en
trouver un à votre convenance.
•
Vous pouvez chercher aussi sur des sites de généalogie sur Internet.
•
Si vous chercher un nom qui ne soit pas réaliste, vous pouvez vous servir d'un programme gratuit nommé
NewName. Il vous permet de générer en un clic des listes aléatoires de noms ou de codes dont vous pourrez
vous servir comme inspiration.
Ecran principal du logiciel NewName
NewName
Vous trouverez la dernière version de ce programme sur cette page :
http://www.lunerouge.org/gnu/newname_f.htm
Dans un autre genre vous pouvez essayer aussi le Bordélisateur Lexicographique Ambiant :
http://ourworld.compuserve.com/homepages/jlpiedanna/outils.htm
Sauvegarder son travail
Dès le départ de votre travail sur informatique, il est important de prendre la bonne habitude de faire des
sauvegardes de votre travail. Il est en effet très fréquent que les ordinateurs tombent en panne et que cela
conduise à la perte totale ou partielle de vos données.
La première chose à faire et d'enregistrer votre
travail le plus souvent possible. En effet, une
simple coupure de courant peut vous faire
perdre des heures de travail si vous ne
disposez pas d'un onduleur. Les programmes
ont également parfois tendance à faire planter
l'ordinateur dans son ensemble provoquant
sous Windows le tristement célèbre écran bleu
qui vous prévient d'un problème mais ne vous
permet généralement pas de le régler. Cet
écran est parfois appelé de manière
humoristique : "L'Ecran bleu de la mort" ou
"Blue screen of death" en anglais.
La plupart des logiciels de traitement de textes
dignes de ce nom propose une fonction d'enregistrement automatique toutes les X minutes. D'expérience,
vous pouvez régler cette valeur sur 5 minutes. Cela ne sera pas trop pénalisant pour vote travail et permet
de ne perdre qu'un minimum de données. Vous pouvez aussi demander la création d'une copie de secours
qui contiendra l'avant-dernière version de votre travail. Cela ne doit pas vous empêcher d'enregistrer par
vous-même chaque fois que vous avez fini une partie importante. Sauvegardez immédiatement si vous
devez interrompre votre travail pour n'importe quelle raison : téléphone, arrivée d'une personne…
Exemple de réglage sous OpenOffice
1
Vous sélectionnez le menu Outils/Options… pour faire apparaître la boite de dialogue Options.
2
Dans la liste déroulante à gauche, cliquez sur la ligne Chargement/Enregistrement puis sur Général. Sur
la droite, cochez alors les cases Toujours créer une copie de sauvegarde et Enregistrer automa. toutes les X
minutes. Entrez le nombres de minutes entre deux sauvegardes.Validez avec le bouton OK.
Faire des sauvegardes
Il est également important de ne pas garder qu'une seule copie de votre travail. En effet, un disque dur
même récent peut tomber en panne. C'est alors la perte assurée de toutes vos données. Vous pouvez
également être la victime d'un vol, surtout si vous travaillez avec un ordinateur portable.
Le mieux est de s'astreindre à faire des copies régulières sur des disque USB ou des clés USB. Vous
pouvez aussi opter pour un graveur de cédéroms. Il existe deux types de cédéroms : le premier type ne peut
être gravé qu'une seule fois. Cela peut être utile pour converser des archives sans risque d'effacement.
L'autre type dit ré-inscriptible supporte de nombreuses écritures successives. Comme sur un disque dur, les
nouvelles versions des fichiers viennent écraser les anciennes sans espoir de les récupérer. Il faut donc
choisir le support en fonction du but recherché : les disques ré-inscriptibles pour faire des copies journalières
et les cédéroms non ré-inscriptibles une fois par semaine ou par mois ou à la fin d'un cycle de travail pour
les archives.
Dans tous les cas, ces sauvegardes ont une durée de vie limitée. Les professionnels ne sont pas d'accord
sur les chiffres précis mais il est raisonnable d'estimer que les cédéroms n'ont pas plus de 10 ans
d'espérance de vie. Les disques magnétiques sans doute un peu plus. Contrairement aux courriers de vos
grands parents que vous pouvez relire des années après leur décès, cela ne sera sans doute pas le cas de
vos méls et autres correspondances électroniques. Vos archives les plus importantes doivent donc être
recopiées de temps en temps sur un nouveau support.
Protéger ses idées ou les partager
Votre scénario est fait pour être lu. Non seulement par toute votre future équipe mais éventuellement par de
futurs producteurs, si vous cherchez des fonds. Pour cela vous devez en tirer des copies papier ou le faire
circuler par courrier électronique ou encore le poster sur un site Internet. Si vous pensez que votre prose a
de la valeur et que vous ne voulez pas vous la faire voler, il faut impérativement protéger votre œuvre sur le
plan légal.
Protéger
Il y a en effet un risque de se faire voler son travail que ce soit sur Internet ou sur n'importe quelle forme de
publication y compris un livre. C'est d'autant plus facile sur Internet qu'un simple clic de souris suffit. Mais
n'oublions pas que les photocopieuses couleur et les scanners permettent aussi de copier assez fidèlement
des ouvrages papier. Quelqu'un peut alors reprendre votre travail à son compte...
Inutile de protéger le petit court métrage que vous comptez faire avec vos enfants dans le fond de votre
jardin, dimanche prochain. Mais, si votre projet a une certaine envergure et qu’il est amené à circuler hors du
cercle de vos proches, il peut être nécessaire de protéger vos droits.
Il faut noter tout de suite qu’il est impossible de placer un droit d’auteur sur une simple idée. Chacun peut,
par exemple, faire un film sur la vie de Jeanne d’Arc. C’est la manière dont cette vie sera racontée qui est
unique et soumise au droit d’auteur.
Il faut faire la différence entre le droit français, qui est un droit de l’auteur sur son œuvre et qu’il détient en
personne et le copyright (droit de copie) anglo-saxon qui lui peut être cédé par contrat. En France l'auteur
conserve un droit moral sur sa création même s'il vend son droit de copie.
En France, votre création est protégée dès le jour de sa réalisation. C'est le droit d'auteur. Voici ce que dit la
loi française à ce jour :
Article L111-1 :
L'auteur d'une œuvre de l'esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création, d'un droit de propriété
incorporelle exclusif et opposable à tous.
Ce droit comporte des attributs d'ordre intellectuel et moral ainsi que des attributs d'ordre patrimonial, qui
sont déterminés par les livres Ier et III du présent code.
L'existence ou la conclusion d'un contrat de louage d'ouvrage ou de service par l'auteur d'une oeuvre de
l'esprit n'emporte aucune dérogation à la jouissance du droit reconnu par l'alinéa 1er.
Article L111-2 :
L'œuvre est réputée créée, indépendamment de toute divulgation publique, du seul fait de la réalisation,
même inachevée, de la conception de l'auteur.
Cette création est protégée durant toute la vie de l'auteur et pendant 70 ans après sa mort. Voici ce que dit
la loi française à ce jour :
Article L123-1 :
(Loi nº 97-283 du 27 mars 1997 art. 5 Journal Officiel du 28 mars 1997 en vigueur le 1er juillet 1995)
L'auteur jouit, sa vie durant, du droit exclusif d'exploiter son oeuvre sous quelque forme que ce soit et d'en
tirer un profit pécuniaire.
Au décès de l'auteur, ce droit persiste au bénéfice de ses ayants droit pendant l'année civile en cours et les
soixante-dix années qui suivent.
Code de la Propriété Intellectuelle :
Retrouvez sur cette page les textes de loi concernant le droit d’auteur :
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/RechercheSimplePartieCode?
commun=CPROIN&code=CPROINTL.rcv
Mais il faut encore pouvoir prouver que vous êtes bien l'auteur original d'une œuvre !
Il faut pour cela pouvoir démontrer que vous aviez l’œuvre en votre possession à une certaine date pour
démontrer l’antériorité. Il existe plusieurs méthodes possibles.
Vous pouvez vous envoyer à vous-même une lettre recommandée
que vous n'ouvrirez pas mais conservez et qui donne un début de
preuve en cas d'action en justice. Mais c’est une méthode
apparemment peu fiable car c'est vous qui conservez la preuve et
pouvez éventuellement essayer de la manipuler. Il vaut mieux
privilégier des méthodes impliquant la garde d'une copie par un
tiers.
Il existe des enveloppes spéciales dites enveloppes Soleau,
vendues par l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) au
prix de 10 Euros auquel il faudra rajouter les frais de port. Ces
enveloppes vous permettent d’envoyer des documents papier
uniquement et pas plus de quelques pages, en 2 copies, mises dans
deux compartiments. Envoyez l’enveloppe par recommandé avec
accusé de réception à l’INPI. L’enveloppe est alors perforée et l’une
des deux parties est renvoyée à l’expéditeur qui la conserve comme
preuve. L’autre partie est conservée par l’INPI pendant 5 ans. C’est
un moyen facile pour protéger un synopsis par exemple. Cela ne
constitue qu'une première forme de protection et ne doit pas vous
dissuader de faire un dépôt comme expliqué plus bas.
Institut national de la propriété industrielle (INPI)
26 bis rue Saint Pétersbourg 75008 PARIS France
Téléphone : 01 53 04 53 04 - Site : http://www.inpi.fr
Pour protéger des documents numériques, comme des cédéroms par exemple, vous pouvez faire un dépôt
sous forme d’une enveloppe dans une société d'auteurs. Vous pouvez vous adresser, par exemple, à la
Société des Gens de Lettres qui conservent un exemplaire de votre travail pendant 4 ans pour 45 Euros ou
bien à la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques qui conservent votre création pendant 5 ans
pour 46 Euros. C'est la solution à préférer dès que votre travail à une forme définitive ou bien contient des
supports autres que le papier comme des cédéroms ou des cassettes vidéos.
Sociétés d’auteurs
Société des Gens de Lettres de France (SGDL) : 38 rue du Faubourg Saint Jacques 75014 Paris France Téléphone : 01 53 10 12 00 - Site : http://www.sgdl.org
Société Civile des Auteurs Multimédia (SCAM) : 5 avenue Vélasquez 75008 Paris France - Téléphone : 01
56 69 58 58 - Site : http://www.scam.fr
Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD) : 11 bis rue Ballu 75442 PARIS cedex 09
France - Téléphone : 01 40 23 44 44 - Site : http://www.sacd.fr
Si vous avez besoin d'aide pour protéger un travail plus complexe, vous pouvez aussi vous faire assister par
un notaire.
Le site des notaires de France
Sur ce site vous trouverez l'adresse d'un notaire près de chez vous : http://www.notaires.fr
Partager
Il existe de nombreux cas où cette protection ne convient pas.
Par exemple si vous souhaitez que vos écrits soient largement diffusés, pour attirer des collaborateurs ou
pour faire connaître vos créations, ou alors car vous souhaitez un travail de type collaboratif sur votre
scénario.
Vous pouvez alors autoriser la diffusion (c'est à dire la copie) de votre création mais pas sa modification.
Pour cela vous pouvez utiliser une mention du type :
"Copyright Mon Nom. Version 1 du 01/01/2003
Ce document peut être reproduit par n'importe quel moyen que ce soit, pourvu qu'aucune modification ne
soit effectuée et que cette notice soit préservée."
Il existe aussi une autre pratique qui inverse le droit d'auteur (et est donc parfois appelée gauche d'auteur)
qui consiste à donner la priorité à la collaboration. Des licences dites "libres", qui s'inspirent des licences
libres en informatique, sont faites pour donner un cadre juridique à ce partage.
La licence Art Libre
Vous pouvez par exemple placer vos créations sous la licence Art Libre :
http://www.artlibre.org/licence.php/lal.html
Vous donnez ainsi à partager votre travail avec d'autres et augmentez votre propre créativité. Cela peut être
utile si vous souhaitez réaliser un scénario collaboratif, où d’autres auteurs peuvent changer ou ajouter des
parties.
Transmettre le scénario
Pour transmettre votre prose, vous pouvez bien sûr imprimer
l’ensemble et le relier si possible pour en faire un livre. A noter
que cela vous coûtera moins cher d’imprimer des pages de
textes seul sur une imprimante laser que sur une imprimante à
jet d’encre. La différence de coût se fait rapidement sentir si
vous avec plusieurs dizaines de pages à faire en plusieurs
dizaines d’exemplaires…
Il peut se révéler plus économique, surtout dans les grandes
villes, de passer par un imprimeur qui vous sortira directement
des livres reliés pour un coût souvent raisonnable car leurs
principaux clients sont les étudiants pour leurs thèses.
Les coûts de la copie
Choix d'une imprimante
Exemple de site qui vous guidera dans le choix d'un type d'imprimante en fonction de vos besoin :
http://www.choixpc.com/impriman.htm
Le coût moyen du toner pour l'impression d'une page A4 de texte est très variable d'une marque à une autre.
Pour les imprimantes laser, la moyenne est entre 3 et 5 centimes d'Euro. Pour les imprimantes jet d'encre, la
moyenne se situe entre 12 et 15 centimes d'Euro. Chez un professionnel, vous trouverez une moyenne de 4
à 6 centimes d'Euro par page en fonction des quantités. Les frais de reliure sont en plus.
Exemple de copieur/relieur
Copy-Top propose des photocopies couleur ou noir et blanc ainsi que des reliures. Retrouvez leurs tarifs en
ligne sur leur site : http://www.copytop.com
L'envoi par email
Une autre méthode consiste, de nos jours, à envoyer votre scénario par courrier électronique (ou email).
Dans ce cas, il faut faire très attention au format de fichier utilisé. Un format souvent rencontré est le
format .doc qui correspond au traitement de texte Microsoft Word. Mais comme vous ne pouvez pas savoir à
l’avance de quel traitement de texte dispose votre interlocuteur, ni de quel type d’ordinateur, mieux vaut
opter pour un format plus général.
Choix du type de fichier via une liste déroulante dans la boite de dialogue Enregistrez sous… dans le
programme OpenOffice
Le plus courant est le format texte (dit aussi texte brut ou texte seul). Son défaut est de perdre toute mise en
page : plus de gras, d’italique, de texte centré…
Préférez donc l'utilisation du format HTML, utilisé par les pages Web. Il est lu et écrit par tous les traitements
de textes modernes. De plus, vous aurez directement ainsi une page prête à être postée sur votre site Web,
ce qui est aussi une bonne manière de proposer votre projet.
Exemple de rendu dans le navigateur libre Mozilla
Firefox (ex Mozilla)
Le logiciel phare de la société Netscape a été rendu libre sous le nom de Mozilla puis de Firefox. Ce logiciel
est maintenant développé de manière coopérative par de nombreux informaticiens de part le monde. Il est
gratuitement disponible sur le site Web dédié :
Le site principal en anglais est ici : http://www.mozilla.org
La version française se trouve ici : http://frenchmozilla.sourceforge.net
Une fois votre scénario passé en HTML, vous pouvez l'envoyer comme pièce jointe dans un email (référezvous à l'aide de votre logiciel de messagerie pour vérifier comment envoyer une pièce jointe si vous ne
savez pas encore le faire).
Pas de email trop gros !
Pensez au fait vos interlocuteur peut être connecté à Internet avec un faible débit de donnée. Si vous lui
envoyez des emails trop imposants, vous risquez de bloquer sa messagerie et vous ferez mauvaise
impression. Demandez toujours la permission par une email en texte seul avant d'envoyer des images ou
autres gros fichiers.
Si vous recevez des scénarios ou que vous en téléchargez sur Internet, vous trouverez parfois un autre
format qui se développe sur le Web, c’est le format Adobe Acrobat appelé aussi PDF. Il possède l'avantage
de garder la mise en page exacte notamment en ce qui concerne le positionnement des textes ce qui n'est
pas le cas du HTML en général. Vous pouvez directement générer des fichiers PDF à partir de OpenOffice.
Pour pouvoir lire ou imprimer ce type de fichiers, vos correspondants peuvent se procurer un lecteur.
Adobe Acrobat
Sur le site d’Adobe, vous pourrez trouver un lecteur gratuit pour le format Acrobat PDF pour la plupart des
systèmes d'exploitation : http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep2.html
Faire des réunions de travail
Il est souvent utile de faire des réunions de travail le plus tôt possible, dès le démarrage du projet.
Cela permet de vérifier que les participants s'entendent bien et pourront fonctionner ensemble. Il faut aussi
vérifier que les acteurs, surtout les débutants, ont bien compris que tourner un film n'était pas une partie de
plaisir mais demandait un véritable effort.
Un problème souvent rencontré avec les acteurs débutants ou novices, c'est le soudain refus, en général, le
jour même du tournage, d'une scène prévue pourtant depuis toujours dans le scénario.
Le cas classique c'est l'acteur ou l'actrice qui refuse de se mettre nu pour une scène montrant un couple
dans son lit. Même pour une scène n'ayant rien d'osé, le simple fait de se retrouver nu devant un groupe de
techniciens peut bloquer certaines personnes sensibles. Vous rencontrerez aussi des gens qui refusent de
s'embrasser, qui refusent de proférer certaines paroles qui, lors du passage du papier à la réalité,
deviennent soudain trop chargées de sens, des acteurs qui refusent de jouer un pervers ou un lâche ou
encore qui refusent par conviction politique, de tenir une arme à feu, d'entrer dans un fast food... Il faut aussi
penser aux problèmes liés aux religions comme le Ramadan pour les musulmans.
Il est important de lever ce genre de problème dès le départ pour éviter de graves déconvenues par la suite.
Il faudra alors soit modifier le scénario, soit remplacer l'acteur.
Les Français aiment bien en général passer de longues heures dans des cafés pour discuter. Ce qui étonne
souvent les étrangers. Beaucoup de films se sont ainsi préparés sur la terrasse d'un café ou dans la fumée
d'un fond de taverne. Cela peut se justifier par la manque de locaux de votre association ou par le fait que
vous ne puissiez pas recevoir trop de monde chez vous. Le "Chat" sur Internet en est une version moderne.
Il permet d'abolir les distances et de converser avec des gens à l'autre bout de la France à peu de frais.
Tester en grandeur nature
C'est un conseil de base pour obtenir une histoire qui tienne la route : Mimez vous-même les différents rôles
et les actions, si possibles dans les décors utilisés pour le tournage. C'est un bon moyen pour détecter
qu'une action est physiquement impossible, ou qu'une scène n'est pas crédible. Cela permet, dès l'écriture,
de vérifier la cohérence de ce que vous préparez. Cette partie peut-être mélangée avec la partie suivante : le
storyboard vidéo.
Si vous n'avez pas la possibilité de tester en grandeur nature (locaux indisponibles, acteurs absents...) vous
pouvez emprunter les jouets de vos enfants pour faire une maquette de votre scène. Les petits jouets de
type Lego se prêtent particulièrement bien à cela.
Scène préparée avec des Legos
A tel point que, comme vous le verrez a la section Animation du chapitre Effets spéciaux, il est possible de
faire un film rien qu'avec des Legos.
Vous pouvez en profiter pour estimer la durée de votre film. Selon l'exploitation que vous souhaitez en faire,
vous pouvez avoir des contraintes de durée. C'est le cas pour certains festivals qui imposent des durées
maximum comme vous le verrez à la fin de ce livre.
Le découpage
Une fois que l'histoire vous semble au point, si vous avez le temps, il est utile de définir l'aspect visuel de
votre film avant le tournage. En effet, le scénario, même détaillé, ne peut pas rendre compte de ce qui
apparaîtra exactement à l'écran. Le découpage, permet de définir plus précisément, pour chaque scène, les
souhaits du réalisateur. Il permet aussi de définir la durée de chaque plan pour obtenir une durée
approximative du film.
Storyboard ou storyboard vidéo permettent de définir visuellement les cadrages, les angles de prise de vues,
les mouvements de caméra et les effets spéciaux. Vous gagnerez ainsi beaucoup de temps et, lors du
tournage, vous n'aurez jamais assez de temps !
Ce découpage à l'avance peut sembler très contraignant. Beaucoup seront tentés de s'en passer. Et c'est
souvent possible, surtout pour un petit court métrage que le réalisateur a bien en tête. Toutefois, de
nombreux problèmes de raccord entre les différents plans peuvent alors ne se révéler qu'au montage,
lorsqu'il est trop tard pour recommencer un tournage.
Voyez des exemples de différents cadrages a la section Choisir le cadre et suivants du chapitre Tournage.
Réaliser un storyboard
Le storyboard est un terme anglais qui désigne une sorte de bande dessinée qui reprend le découpage du
film plan par plan en indiquant à chaque fois par une image ce que vous souhaitez voir à l’écran. Les
mouvements de caméra y sont aussi indiqués, généralement sous forme de flèche.
Préparation d'un storyboard
Si vous n'êtes pas doué en dessin, contentez-vous de croquis simplifiés. Certains utilisent des Polaroïdes
pour coller sur le storyboard des vues réelles des décors. Vous pouvez envisager de faire de même avec un
appareil photo numérique.
Vous pouvez aussi faire appel a un bon dessinateur et lui demander s'il accepte de faire quelques dessins
principaux pour votre histoire.
Voici quelques planches dessinées par Nicolas Cerisola pour illustrer l'une des scènes d'action du film
Terminal Damage. Pour travailler, Nicolas n'avait que les quelques lignes du scénario, des photos des lieux
du tournage et des principaux acteurs. Ce storyboard se lit en haut en bas puis de gauche à droite.
Il faut noter que l'usage du storyboard ne fait pas l'unanimité même à Hollywood où un réalisateur comme
Michael Mann, auteur des films "Heat" (1995) et "Ali" (2001) refuse de l'utiliser en disant qu'il y a quelque
chose de déprimant à travailler de cette façon. Cela retire tout le plaisir créatif de la mise en scène d'après
lui (Studio Magazine, numéro 176 de mars 2002). Au contraire, le réalisateur Ridley Scott, auteur de films
comme "Alien" (1979) et "Blade Runner" (1982) dessine souvent lui-même ses plans y compris sur le
tournage pour se faire comprendre de ces cadreurs (Making-of du film "La chute du Faucon Noir").
La fédération nationale des storyboardeurs français
Leur site : http://www.fnsbf.com/ où vous trouverez des informations et des exemples sur ce métier.
Préparation du storyboard
Il existe des logiciels spécialisés dans la création de storyboard. Mais leur prix les réservent aux
professionnels. Vous pouvez faire un storyboard très simplement sur une feuille de papier en créant vousmême ses cases. Il est toutefois utile de respecter un cadre précis et notamment de laisser des marges
autour des images. En effet, un storyboard doit pouvoir être annoté. Il est aussi courant que le réalisateur
découpe chaque plan et essaye différents montages de son histoire en recollant les images sur d'autres
planches ou bien en les punaisant sur un tableau (d'où l'origine du nom storyboard = tableau de l'histoire en
anglais). Vous aurez donc intérêt à prévoir un cadre bien net pour vos dessins.
Voici un exemple de préparation des cadres avec le logiciel OpenOfffice. Vous allez
utiliser la fonction de création d'étiquettes pour parvenir à nos fins :
1) Lancez le programme et choisissez dans le menu : Fichier/Nouveau/Etiquettes.
2) Dans la boite de dialogue Etiquettes,
choisissez l'onglet Format puis remplissez les
cases de dimension en fonction de la taille d'image
souhaitée. Par exemple :
•
Ecart horizontal : 13 cm
•
Ecart vertical : 9,5 cm
•
Largeur : 12 cm
•
Hauteur : 9 cm
•
Marge gauche : 1 cm
•
Marge supérieure : 1 cm
•
Colonnes : 1
•
Lignes : 3
3) Validez par le bouton Nouveau document.
Vous obtiendrez ainsi 3 cadres gris clairs sur une
page de format A4. Notez que vous pouvez utiliser
le bouton Enregistrer... pour sauvegarder ces
paramètres.
4) Cliquez sur le bord d'un des cadres gris, puis
sélectionnez le menu Format/Cadre… qui ouvre
la boite de dialogue Cadre. Sélectionnez l'onglet
Bordure.
5) Vous pouvez définir différentes sortes de
cadres. Cliquez sur le petit carré complet
sous la ligne "Disposition des lignes"
pour obtenir un cadre des quatre côtés.
6) Choisissez l'épaisseur et la couleur de la
ligne. Prenez-la assez épaisse pour faciliter une
éventuelle découpe. Puis validez.
Concevoir le storyboard vidéo
L'arrivée de la vidéo bon marché a permis de réaliser facilement une "maquette" d'un film avec un
caméscope et un ou plusieurs acteurs, même provisoires. De plus en plus de réalisateurs professionnels
travaillent ainsi pour préparer les différentes scènes de leur film.
Préparez votre tournage à l'avance si vous disposez d'un caméscope
Vous aussi, vous pouvez faire une telle préparation de votre
tournage. Cela vous permettra de choisir les angles de vue
et les mouvements de caméra à l'avance. Avec les
caméscopes modernes, inutile d'éclairer, la lumière ambiante
est en général suffisante pour obtenir une image, même de
qualité médiocre. S'ils sont disponibles, proposez aux
acteurs de participer à ce tournage qui leur servira à eux
aussi de répétition.
Vous pourrez alors extraire des images de votre vidéo pour
en faire un storyboard papier si nécessaire.
Voyez la section Extraire un photogramme au chapitre
Diffusion pour la méthode de conversion d'une image vidéo
en image papier.
Proposer aux acteurs de répéter avec vous
Trouver les acteurs et techniciens
Il n'y a pas de mauvais acteurs, juste de mauvais réalisateurs.
C'est un peu provocateur mais c'est une vérité souvent vérifiée. Même quelqu'un qui joue semble-t-il très
mal peut fonctionner dans un rôle, s'il est choisi à bon escient. La notion de bon ou de mauvais acteur est
souvent très variable en fonction du spectateur.
Exemple vécu
Un ami tourne un film. Pour un petit rôle, il demande à un copain de venir jouer. Non seulement celui-ci n'a
pas d'expérience du travail d'acteur, mais en plus il est timide, n'arrive pas à dire son texte, bafouille... C'est
la catastrophe. Le film est malgré tout monté et projeté à des gens qui ne connaissent pas l'acteur en
question et qui s'émerveillent sur les qualité du jeu de cet acteur capable de simuler à merveille un lâche et
un trouillard !
Vous devez faire signer une autorisation à vos acteurs pour avoir
le droit d'utiliser leur image. Cette autorisation n'est pas
nécessaire a priori pour vos enfants et vos proches. Elle est
fondamentale dès lors que vous travaillez avec des gens que vous
venez de rencontrer. Même si cela peut gêner certaines
personnes, expliquez que ceci est fait pour respecter leur droit à
l'image. Il est rare que les gens refusent. Sinon, changez
d'acteur…
Chercher autour de soi
Il est tentant de faire jouer dans votre film les membres de votre famille, vos amis, vos enfants, la tante
Berthe…
L'expérience montre que c'est rarement une bonne idée. Acteur est en effet non seulement un vrai métier qui
demande des connaissances techniques de base comme la manière de bouger, d'articuler… mais cela
demande aussi d'accepter de se voir à l'écran et pas forcement sous un jour favorable. Le côté glamour du
cinéma fait souvent oublier d'un acteur expose beaucoup de lui-même devant la caméra, y compris des
sentiments très personnels et il faut accepter de livrer tout cela devant un public. Il est ainsi courant pour les
acteurs amateurs de s'apercevoir qu'ils n'apparaissent pas à l'écran tel qu'ils s'imaginent être dans la vie
réelle. Cela peut créer chez cette personne un sentiment désagréable qui peut vite dégénérer dans un refus
de tourner. C'est aussi le meilleur moyen de se fâcher définitivement avec quelqu'un si vous insistez.
Contrairement aux techniciens, il est donc en général préférable de faire appel à des gens ayant au moins
un peu d'expérience d'acteur, que ce soit via un club de théâtre, ou quelqu'un qui a déjà participé à des
courts métrages, où ayant déjà joué de la musique devant un public...
Cela ne doit pas vous empêcher pas de chercher malgré tout parmi vos proches. Il arrive parfois de tomber
sur un acteur qui s'ignore. Il faut simplement prendre la précaution de faire un test de casting comme vous le
verrez plus bas.
Chercher dans les clubs
De même que les caméras clubs peuvent vous permettre de rencontrer des
techniciens qui pourront se joindre à votre projet, les clubs et troupes de théâtre
sont un vivier d'acteurs amateurs.
Cherchez dans les annuaires, renseignez-vous auprès de votre mairie et lisez
les petites annonces de votre région pour trouver ces clubs.
Prenez contact avec eux et parlez leur de votre projet. Ces acteurs sont souvent preneur de nouveautés, qui
les changent de leurs planches habituelles. Toutefois, l'expérience montre que les acteurs de théâtres ont
tendance à en faire trop. Certains disent parfois qu'ils "surjouent". Il faudra donc expliquer à ces acteurs que
la caméra étant beaucoup plus proche d'eux que dans une pièce de théâtre, ils peuvent donc jouer de
manière moins appuyée. Là aussi, un casting peut être une bonne méthode pour faire votre choix.
Ne négligez pas non plus les acteurs professionnels, qu'ils soient débutants ou confirmés.
La maison du court métrage vous permet de vous mettre en contact avec de nombreux acteurs. Il faut payer
un abonnement pour avoir accès à leur fichier mais cela peut valoir le coût si vous ne trouvez pas autrement.
Retrouvez cette adresse dans la section Obtenir des aides
Chercher sur Internet
Ici comme dans les autres domaines de la préparation de votre projet, Internet est votre ami !
De plus en plus de gens sont connectés à Internet. Il est ainsi possible de rencontrer des gens de tous
horizons et de tous âges. En se rendant sur certains sites, il est possible de laisser des messages dans des
forums en expliquant votre projet, ce que vous recherchez comme aide…
Il faut alors faire le tri dans les réponses éventuelles qui peuvent être de simples canulars ou le fait de
jeunes enfants. Des messages agressifs qui peuvent parfois survenir. Ils sont appelés des "Trolls" et leur
seul but est de provoquer une réaction de votre part. Ignorez-les.
Le plus souvent Internet permet des rencontres entre passionnés et est donc un outil de plus en plus
indispensable pour le développement des activités des vidéastes amateurs.
Créer un site Web
Si vous avez un projet d’envergure, si vous appartenez à une association ou un a club, il est utile de créer un
site Web qui servira de vitrine à vos activités. Vous pourrez ainsi y poster vos documents de travail :
scénario, storyboard, planning, essais…
C'est ainsi que l'association Lune Rouge à procédé pour son projet de film long métrage de science fiction :
"Terminal Damage". Vu la taille du projet et le nombre de personnes impliquées, un peu partout en France, il
fut décidé de placer tous les documents sur Internet pour faciliter la gestion du projet. Chacun pouvait ainsi
apporter ses créations, échanger ses idées et obtenir des critiques ou des encouragements. Le projet
n'aurait tout simplement pas pu voir le jour sans l'usage intensif d'Internet.
Terminal Damage
Le site du projet : http://www.terminal-damage.org
Voyez la section Créer son propre site web au chapitre Diffusion pour plus de détails sur la création d'un
site.
Faire des castings
Pour choisir vos acteurs, vous n'aurez parfois pas le choix, seule une personne acceptera de jouer un rôle
donné. Il faudra faire avec.
D'autres fois, un acteur se détachera du lot et vous ne voudrez que lui pour ce rôle.
Mais souvent vous aurez l'embarras du choix entre plusieurs acteurs possibles. Pour choisir de la manière la
plus objective possible, vous aurez intérêt à préparer un casting. L'idée c'est de faire venir, si possible le
même jour, les acteurs prévus pour un certain rôle. Prévoyez le temps à passer avec chaque acteur. Entre
une demi heure et une heure semble une bonne idée pour pouvoir tester un acteur. Rappelez-vous que le
test fonctionne dans les deux sens et qu'un acteur peut très bien s'apercevoir que votre projet ou votre
personnalité ne lui convient pas et renoncer lors ou après ce casting.
Vous pourrez présenter brièvement votre projet si ce n'est pas déjà fait. Vous pouvez soit demander à
l'acteur de lire un passage de votre scénario éventuellement plusieurs fois mais aussi lui proposer de faire
une improvisation dans le cadre d'une de vos scènes. Certains réalisateurs préfèrent faire jouer un texte
neutre comme une pièce de théâtre classique. Par exemple si les dialogues du film ne sont pas encore
achevés.
Comme toujours avec des personnes bénévoles, évitez de jouer
les chefs. Essayer d'éveiller l'intérêt pour votre film. Les acteurs
sont souvent des gens sensibles. Même si vous ne retenez pas
un acteur, restez poli et courtois. Expliquez-lui qu'il ne correspond
pas à ce que vous cherchez mais que cela n'est pas dû a une
mauvaise prestation de sa part. Il est en effet toujours possible
que vous ayez un jour besoin de nouveau de cet acteur pour un
autre projet.
Dans ce but, vous pouvez vous créer un fichier comprenant pour
chaque acteur son nom et coordonnées, sa photo, un court texte
descriptif permettant de se rappeler de cette personne pour une
future production.
Obtenir le matériel
Pour faire votre film, vous avez besoin d'au moins une caméra vidéo et d'un moyen de faire le montage.
C'est le minimum.
Pour faire quelque chose de plus abouti, il est utile de disposer de cette liste d'équipements :
•
Un caméscope et des cassettes.
•
Un trépied.
•
Un micro séparé de la caméra, un casque et si possible un enregistreur séparé.
•
Des éclairages et des filtres.
•
Un moniteur de contrôle.
•
Un système de montage.
Voyez le chapitre Tournage pour plus de détails sur les différents type d'éclairages.
Voyez le chapitre Montage pour plus de détails sur les différents types de matériel de montage.
L'idéal est de pouvoir disposer d'un caméscope en permanence pour pouvoir faire des essais ou un casting
à l'improviste.
Contacter des associations
De nombreuses associations se sont crées en France pour faciliter la mise en commun des connaissances
et du matériel. Il est possible qu'il existe déjà un tel groupe proche de chez vous. Renseignez-vous en
Mairie, lisez les petites annonces de la presse locale, faites des recherches sur Internet.
Souvent, nous recevons des demandes à l'association Lune Rouge pour du prêt de matériel. Nous ne
pouvons pas aider tout le monde mais, si le projet semble intéressant, alors nous pouvons y participer.
D'autres associations font comme nous et aident certains projets. Mais ne prenez pas cela pour un dû.
Personne n'est obligé de vous aider !
Un autre comportement que vous rencontrez, ce sont des gens qui pensent que pour réussir leur film, il leur
faut un budget qui se compte en millions d'euros ainsi que le matériel professionnel dernier cri !
Même si la jeunesse peut expliquer une partie de ce comportement, c'est à l'évidence un projet voué à
l'échec. Un dicton des bricoleurs dit : "Il faut savoir scier avec une lime et limer avec une scie". C'est tout à
fait approprié à notre démarche. Il est possible de faire un film avec peu de moyen, peu de gens et du
matériel bas de gamme. Seul compte la motivation pour arriver à un résultat intéressant.
Se plaindre de la mauvaise qualité du matériel, c'est souvent "mettre la charrue avant les bœufs". Il faut faire
le raisonnement inverse et considérer que vous allez faire votre film en fonction des limitations techniques.
C'est pourquoi vous rencontrerez plus souvent, dans les courts métrages, des drames intimistes qui se
passent dans une pièce avec 2 acteurs plutôt que des remakes des "Dix Commandements" !
Mais les effets spéciaux numériques sont en train de mettre même ce genre de film à la portée des
amateurs, comme vous le verrez plus loin.
Moïse
Une version très décalée et drôle de la vie de Moïse et des dix commandements, tournée en plein Paris par
l'équipe de la télévision de proximité TéléBocale, est disponible sur leur site Web :
http://ww.telebocal.com/boutique/moise.html
Chercher autour de soi
Comme toujours, votre famille et vos amis sont à contacter pour demander s'ils ont du matériel vidéo et s'ils
acceptent de vous le prêter. Là encore, parlez le plus possible de votre projet, ne faites pas l'erreur de
garder le secret sur vos intentions. Plus vous semblerez passionné par cette activité, plus les gens seront
tentez de vous aider. Si votre jeune âge semble poser problème, essayer de convaincre quelqu'un de plus
âgé de vous accompagner.
Obtenir des aides
Des aides peuvent être obtenues de différentes sources. Avec votre projet à la main, vous pouvez contacter
votre mairie (au niveau de la ville), votre conseil général (au niveau du département), votre conseil régional
(au niveau de la région) ainsi que directement le ministère de la Culture.
Certaines associations et fondations organisent aussi des concours de scénario avec une bourse à la clé.
En général, ces aides ne permettent pas d'acheter du matériel mais seulement de le louer.
Quelques adresses utiles en France :
•
Adami : société civile des droits des artistes et musiciens interprètes - Site : http://www.adami.fr
•
L'Agence du court-métrage : 74 rue du Rocher 75008 PARIS - Téléphone : 01 44 69 26 60
•
C.N.A.P. (Centre National des Arts Plastiques - Mission audiovisuelle) : 27 avenue de l'Opéra 75001 PARIS Téléphone : 01 40 15 73 00 - Site : http://www.culture.fr
•
CNC (Centre National de la Cinématographie) : 12 rue Lubeck 75016 PARIS - Téléphone : 01 44 34 34 40 Télécopie : 01 47 55 04 91 - Site : http://www.cnc.fr
•
G.R.E.C. : (Groupe de Recherche et d'Essais Cinématographiques) 14 rue Alexandre Parodi 75010 PARIS Téléphone : 01 44 89 99 99
•
La Maison du film court : 10 passage de Flandres 75019 Paris - Téléphone : 01 40 34 32 44 - Télécopie : 01 40
34 32 79 - Site : http://www.maison-du-film-court.org
•
Ministère de la Culture : 3 rue de Valois 75001 Paris - Téléphone : 01 40 15 80 00
•
L'Association Thécif - Site : http://www.thecif.org
Site du Centre National de la Cinématographie :
Le C.N.C. notamment est une mine d'informations. Vous
pouvez vous rendre sur leur site Web mais aussi sur
place à Paris pour y consulter de nombreux documents
pratiques.
Aides financières
Crée par la Région Ile-de-France, l'association Thécif agit dans les domaines du théâtre, du cinéma et de la
chanson. Ses missions tournent autour de quatre axes: le soutien à la création, l’aide à la diffusion, l’édition
et l’action culturelle.
Aide à la post-production numérique : http://www.thecif.org/cinema/aides/numerique.html
L'Adami fut crée en 1955 par la profession à l'initiative du syndicat national des acteurs (SNA aujourd'hui
SFA) et de la guilde des musiciens solistes.
Demandes d'aides à la création : http://www.adami.fr/aidesfin/demarches.html
Louer ou acheter
A moins de recevoir un caméscope tout neuf comme cadeau de Noël (on peut toujours rêver !), il va falloir
dépenser des sommes non négligeables pour se procurer le matériel de base pour votre tournage. Il existe
deux solutions principales : l'achat ou la location.
L'avantage de la location c'est bien sûr de disposer d'un matériel en général assez récent, d'avoir une
assurance contre la casse ou le vol (si c'est prévu dans le contrat de location), de pouvoir essayer
différentes sortes de matériel...
Le problème c'est que votre budget est en général bien précis et les frais de location deviennent vite très
élevés. Vous ne pourrez louer la caméra que pour une durée réduite et pour une période qu'il faut souvent
réserver à l'avance. Impossible de tourner quand vous le souhaitez. Impossible de retourner des plans ratés
sans devoir repayer...
La location est utile pour démarrer car elle limite les risques d'erreurs. Elle est aussi obligatoire si vous avez
bénéficié de certaines aides.
Le groupe TSF
L'un des principaux loueurs de France. Il est possible de télécharger le catalogue complet et de se
familiariser ainsi avec les différents types d'équipements professionnels.
TST : Adresse : 33 rue Proudhon 93210 La Plaine Saint Denis. Site Web : http://www.tsf.fr/
L'achat, c'est plutôt une fois que votre passion est bien établie et que vous êtes convaincu que vous allez
faire des tournages de manière assez régulière.
Vous pouvez acheter du matériel vidéo d'occasion. Comme les nouveaux modèles sortent régulièrement,
des modèles ayant 2 ou 3 ans d'age se retrouvent sur le marché de l'occasion a des prix souvent très
inférieurs au prix du neuf. C'est le moment de faire des bonnes affaires. Bien sûr, comme pour tout achat
d'un matériel d'occasion, il faut être prudent et vérifier l'état extérieur de l'appareil, l'absence de rayures ou
de marques sur l'objectif... Le mieux est de demander à faire un essai pour vérifier le bon fonctionnement de
l'ensemble. Préférez le matériel venant de particuliers que celui venant de professionnels, ce dernier ayant à
priori servi beaucoup plus.
Choisir un caméscope
Si vous louez ou acheter du matériel spécialement pour faire des films, il y a quelques conseils à suivre :
•
Prenez un caméscope numérique avec les principales fonctions débrayables : Mise au point, ouverture de l'iris
(focale), balance des blancs, anti-tremblement... Ce sont des automatismes utiles pour filmer bébé dans son
bain (et encore...) mais ils deviendront vite une gêne pour faire des images mises en scène. Si possible, prenez
un modèle ayant 3 capteurs, un pour chaque couleur. Ils sont appelés 3CCD (3 Charged Coupled Devices).
Prenez un modèle assez grand. Plus la caméra est grande, plus les boutons et réglages sont facilement
accessibles et plus elle sera stable de par son poids.
•
Prenez un trépied, léger si vous faites du trekking sinon assez lourd, bien stable, en métal ou en bois avec une
tête fluide. La tête fluide est une obligation pour réussir vos mouvements de caméra type panoramique.
Caméra Sony VX1000 3CCD avec fonctions débrayables
Manipulations
Les caméscopes modernes sont des merveilles de miniaturisation
mécanique et électronique. Mais le revers de la médaille, c'est leur
grande fragilité. Une simple chute de la hauteur d'une table peut
détruire votre caméscope.
Exemple de micro de caméscope cassé net
L'eau est également un ennemi redoutable. Il faut protéger votre
caméscope de la pluie, des éclaboussures... Si vous n'avez pas de
housse de protection et que vous pensez que le caméscope risque de
prendre l'eau, vous pouvez l'envelopper provisoirement dans du
Cellophane comme celui qui est utilisé en cuisine pour envelopper les
aliments. Surtout ne laissez pas ce Cellophane trop longtemps en
place sinon l'humidité va s'installer dans le caméscope.
Vous devez faire attention en manipulant votre caméra.
Prenez-le toujours par la poignée prévue pour cela.
Mauvaise prise d'un caméscope par l'objectif
Ne le tenez jamais par le micro, l'objectif, le viseur... qui
sont des parties qui peuvent se casser ou se déformer et
rendre inutilisable votre appareil.
Bonne prise d'un caméscope par la poignée
Le sac de transport
Lors de vos déplacements aussi, vous devez protéger votre
caméscope.
La boite en polystyrène expansé qui est fournie d'origine avec le
caméscope n'est pas d'une grande utilité. Vous pouvez la garder
pour y stocker votre caméscope si vous ne l'utilisez pas pendant
longtemps.
Le mieux est de préparer un sac ou une housse de transport qui
protège l'appareil et ses accessoires. Cela sert aussi à être ainsi sûr
de ne rien oublier en partant pour le tournage.
Petit sac caméra : permet
d'emporter le strict minimum
La taille et le type du sac dépendent de l'usage que vous voulez
en faire. Il existe de nombreux modèles en vente dans les
grandes surfaces et boutiques spécialisées. Certains sacs se
portent sur le côté en bandoulière, d'autres comme un sac à
dos.
Pour les voyages, vous prendrez bien sûr un sac léger et peu
encombrant. C'est une bonne idée de prendre un sac banalisé
qui ne ressemble pas trop à un sac photo ou vidéo.
Commencez par masquer les marques trop voyantes en les
noircissant avec de la peinture ou un marqueur noir. Vous
pouvez aussi colorier le sac ou y placer des macarons qui le
rendront moins "sérieux" et donc moins susceptible d'abriter un
objet de valeur.
Vous pouvez aussi garder sur
vous une partie détachable de
l'appareil comme le viseur,
l'œilleton ou la batterie. Cela
n'empêchera pas le vol de
votre caméscope mais rendra
sa revente plus difficile voir
impossible.
Sac à dos pour caméscope : permet d'emporter
également de quoi faire la prise de son
Vous pouvez aussi vous confectionner un sac à
partir d'une sacoche classique, d'un sac à dos ou
d'une boite de transport dans lequel vous placerez
un ou des blocs de mousse dans lesquels vous
couperez les espaces nécessaires pour y placer la
caméra et ses accessoires. Vous trouverez de la
mousse vendue en bloc chez les vendeurs de
matelas et de coussins à recouvrir soi-même.
Caisse de transport en métal avec intérieur en
mousse
Exemple de caisse de transport avec fond et bords en mousse
Si votre matériel voyage dans des conditions non contrôlables comme c'est souvent le cas en voyage à
l'étranger, vous pouvez opter pour une caisse métallique renforcée. C'est aussi valable pour le matériel des
clubs et associations qui sont manipulé par des gens pas forcément compétents ou consciencieux.
Si vous partez pour filmer dans un pays aride
où il y a beaucoup de sable ou de poussière
en suspension dans l'air, vous pouvez avoir
intérêt à protéger la fragile mécanique interne
de votre caméscope. La principale source
d'entrée de poussière est la trappe pour
insérer la cassette vidéo. Vous pouvez
protéger cette trappe avec de la mousse
synthétique d'étanchéité. Vous trouverez
cette mousse en vente dans les grandes
surfaces de bricolage sous la forme de
rubans avec une face adhésive. Découpezen une petite bande que vous collerez
délicatement sur le bord de votre trappe.
Attention, il est possible que cette
manipulation rende invalide votre garantie.
Mieux vaut faire cette préparation sur un
caméscope déjà ancien ou d'occasion.
Les formats
Il existe aujourd'hui 2 formats de cassette vidéo numérique : le miniDV et le D8. Ils sont incompatibles. Votre
caméscope ne pourra donc lire qu'une des deux sortes de bandes. Par contre les images sont encodées en
numérique de la même manière. Le type de bande ne joue donc pas vraiment sur la qualité finale de l'image
même si les caméscopes haut de gamme sont tous en miniDV.
Quand la miniDV a pris la place des grandes
La société Sony, qui est à la pointe de la vidéo grand public mais surtout professionnelle, à rapidement
réalisé son erreur lors de la sortie de la miniDV. La qualité était telle que certains professionnels,
notamment dans le reportage, ont alors abandonné leurs caméras analogiques type Beta-SP pour de la
miniDV. Depuis Sony tente de rattraper cette erreur en proposant le DVCAM : Format proche du miniDV,
utilisant les mêmes cassettes mais avec défilement de la bande magnétique plus rapide pour obtenir une
meilleure bande passante. Ce format est également disponible sous forme de grandes cassettes
incompatibles avec la miniDV.
A noter qu'il existe aussi un format numérique basé sur l'ancienne technologie analogique Beta-SP et
nommé Beta Numérique qui ne présente pas les problèmes de compression que vous allez voir plus bas
mais que le prix réserve aux professionnels.
Rester compatible avec l'analogique
Choisir le format D8 permet de rester compatible avec les anciennes cassettes vidéo analogiques HI8. Ce
sont en effet physiquement les mêmes bandes. Seule l'information qui est inscrite dessus change. Ainsi, la
plupart des caméscopes D8 peuvent aussi relire les cassettes HI8. Cela peut être utile pour passer
graduellement au numérique si vous avez déjà une caméra HI8.
La compression
La compression des données est l'une des forces du numérique. Les images capturées par votre
caméscope sont compressées. Cela signifie qu'une partie de l'information contenue dans l'image est
supprimée sur le même principe que les images JPEG utilisées sur Internet. La compression permet des
gains de place importants. Sans elle, la manipulation des fichiers vidéos serait rendue très difficile.
Pour ceux qui sont intéressés par la technique, vous trouvez ci-dessous quelques informations sur le codage
DV. Sinon, vous pouvez passer directement à la suite.
La compression consiste à éliminer les informations les moins visibles de l'image. Il s'agit d'une opération
mathématique nommée Discrete Cosine Transform (DCT) soit "Transformée cosinus discrete". Le facteur de
compression est fixé par la norme DV à 5. Donc la taille des données de l'image est divisée par 5 environ.
Chaque image est ensuite enregistrée sur la bande magnétique.
Du fait de cette compression, il est possible de percevoir dans certains cas des effets de blocs dans l'image
vidéo, surtout le long des objets en mouvement rapide. Le débit vidéo est de 25 Mbits/s soit 3.125 Mo/s.
L'encodage audio est le même et propose 2 pistes à 48 kHz sur 16 bits soit 0.185 Mo/s. Il faut donc environ
13 Go pour stocker une heure de vidéo DV (soit la durée d'une casette standard). A noter que sous les
systèmes d'exploitations Windows 95 et 98, il n'est pas possible de créer un fichier de plus de 2 Go. Il faut
alors morceler la casette en plusieurs parties.
La compression DV
Voici une page qui donne plus d'information sur la compression et sur le problème des générations
successives : http://www.garage-video.com/spec/dvgen.html
La compression se note sous la forme de 3 chiffres. Pour le DV Pal elle est de 4:2:0.
La première valeur est la luminance (notée Y). Le 4 représente la fréquence d'échantillonnage de la
luminance, c'est à dire de l'intensité lumineuse : soit autour de 13.5 MHz. Vous pouvez voir cette valeur
comme la partie noire et blanche de l'image. C'est celle à laquelle l'œil humain est la plus sensible. Un
maximum de cette information est conservé soit 720 pixels par ligne.
Les deux valeurs suivantes sont les chromas (notée Cr et Cb). Ces valeurs représentent la différence entre
la quantité de rouge et de bleu et la luminance. Elles représentent l'information de couleur. Comme l'œil
humain y est peu sensible, c'est là que se fait le gros de la perte d'information. En effet 2:0 signifie qu'est
éliminée la moitié de l'information sur la couleur sur une ligne (soit 360 pixels au lieu de 720) et toute
l'information sur la ligne suivante (soit 0 pixels au lieu de 720) !
C'est donc les trois-quarts de l'information sur la couleur qui est perdue à chaque image. Par comparaison
les systèmes professionnels utilisent le 4:2:2. Ils ne perdent donc que la moitié de l'information sur la
couleur. Ceci va vous gêner lors de la réalisation de plans sur fond bleu ou vert comme vous le verrez plus
loin.
Le codage de la couleur
Cette page donne des précisions sur le détail du codage des couleurs en vidéo :
http://membres.lycos.fr/videogarage/spec/YUV.html
Les batteries
L'autonomie est souvent un des points faibles des caméscopes grand public. Il convient donc de prévoir des
batteries de rechange. Lorsque vous filmez dans un lieu clos, il est possible de se brancher directement sur
le courant alternatif. Cela évite de dépendre de la durée de charge des batteries. Mais l'expérience montre
que ce mode de fonctionnement peut introduire des bruits parasites dans l'enregistrement du son à cause de
la mauvaise qualité de l'électricité disponible. Il faut donc mieux faire un test avant et éventuellement
n'utiliser que les batteries. D'où l'intérêt d'avoir au moins 2 batteries. L'une est utilisée pendant que l'autre est
mise en charge.
Numérotez vos batteries
Si vous avec plusieurs batteries, il est utile de les numéroter avec un autocollant blanc et un chiffre au
marqueur par exemple. Cela facilite la gestion et évite de reprendre par erreur une batterie vide sur le
tournage.
Il existe aussi des batteries de plus forte contenance mais qui sont généralement assez lourdes et que vous
pourrez porter à la ceinture en cas de déplacement ou que vous laisserez posées par terre.
Si vous avez besoin de filmer dans des endroits éloignés de toute prise de courant comme lors d'un
documentaire à l'étranger, il peut être utile de prévoir la possibilité de recharger vos batteries avec un
panneau solaire portatif.
1001 Piles
Voici un exemple d'adresse où vous pourrez trouver votre bonheur en matière d'énergie portable :
http://www.1001piles.com
L'utilisation des piles (dans les micros, les enregistreurs,...)
Il faut stocker ces piles au frais et au sec. Ne pas les laisser dans les appareils si ceux-ci ne doivent pas
servir pendant un certain temps. Ne pas jeter ces piles dans la nature ni dans les pays en voie de
développement qui ne peuvent pas gérer ce type de déchets, car les piles contiennent de nombreux
produits toxiques comme des acides et des métaux. Rapportez-les en Europe et laissez-les dans les
supermarchés qui en font la récupération.
Le moniteur de contrôle
Il est utile de contrôler la qualité de son image. Or souvent l'image visible dans
l’œilleton ou sur l’écran plat de la caméra ne permet pas de repérer un certain
nombre de défauts. Il est donc utile d'avoir un moniteur de contrôle pour vérifier la
qualité exacte de l'image. Vous pouvez acheter ou louer des moniteurs vidéo qui
donnent un rendu très précis de l'image. Il faudra vérifier à l'avance que ce
moniteur est bien calibré car sinon, il peut vous induire en erreur quant à la couleur
de l'image que vous enregistrez. A défaut, vous pouvez utiliser une télévision
portable.
Choisir un système d'enregistrement du son
Tous les caméscopes modernes étant munis d'un système d'enregistrement avec micro incorporé, vous
vous demanderez sans doute pourquoi donc ajouter du matériel supplémentaire.
En fait, l'expérience montre que la qualité des micros fournit avec les caméscopes grand public est en
général assez médiocre. C'est souvent le parent pauvre par rapport à la qualité d'image qui est jugée
prioritaire par les fabricants. De plus, comme le micro est relié au corps de la caméra, il a tendance à
enregistrer les vibrations des moteurs d’entraînement de la bande vidéo et du zoom.
Le micro
Si vous n'avez pas le choix, vous pouvez bien sûr utiliser le micro de
la caméra. Mais de préférence cherchez à utiliser un micro séparé.
Ce micro peut être tenu à la main, mis au bout d'une perche, fixé sur
la caméra avec un bras qui l'éloigne des bruits des moteurs...
Vous pouvez utiliser un micro cravate pour faire des entretiens. Il
s'agit d'un petit micro qui se fixe sur les vêtements de l'acteur ou de
la personne interrogée. Il en existe deux sortes : l'une à fil que vous
devrez brancher sur l'enregistreur. Le fil est alors passé sous les
vêtements de l'acteur pour ressortir hors du champ de la caméra
puis passe par terre jusqu'à la caméra. Si celle-ci est trop loin, vous
pouvez doter votre acteur d'un enregistreur de poche type mini
disque (voir plus loin) caché dans ses vêtements et que l'acteur
démarrera souvent lui-même au départ de chaque plan. La
personne responsable du son ne pourra donc pas écouter la
qualité de l'enregistrement au moment de la prise de vue et devra
donc la réécouter entre deux prises.
Les professionnels utilisent en plus une petite
table de mixage portable de manière à régler
directement le volume sonore à l'enregistrement.
Cette table s'appelle une "mixette". Vous pouvez
très bien vous en passer si le caméscope dispose
d'un réglage du niveau sonore. Si ce n'est pas le
cas, il sera utile d'avoir un enregistreur séparé où
vous puissiez régler le niveau d'enregistrement.
La flèche indique le récepteur HF
branché sur la caméra et qui reçoit le
signal du micro cravate HF
Le casque
Pour pouvoir écouter la qualité de la prise de son, il vous faut
impérativement un casque. Si possible un modèle qui couvre
bien les oreilles pour pouvoir vous isoler du bruit ambiant. Les
casques de type walkman sont en général d'un rendu
médiocre. Préférez un casque de type chaîne Hi-Fi qui ne sera
pas forcement beaucoup plus cher mais sûrement plus
encombrant. Certains modèles sont pliables ce qui facilite leur
rangement dans la boite du caméscope.
Écoute au casque par
l'ingénieur du son
La perche
Il est également utile d'avoir une perche. Les professionnels disent alors "percher" pour l'activité qui consiste
à tendre cette perche au-dessus ou en dessous des acteurs et à vérifier la bonne qualité du son enregistré.
Le technicien chargé de cette prise de son est appelé le "Perchman".
Le site de pros
Retrouvez des infos et des articles autour du métier de perchman sur le site : http://perchman.com/
Les professionnels utilisent de longs manches en fibres de carbone pour obtenir des perches très longues
mais légères, ce qui n'empêche pas ce métier d'être dur physiquement.
Malheureusement ce matériel coûte très cher. Le micro est fixé dans un tube avec des élastiques conçus
pour amortir les vibrations. Le tout est recouvert d'une bonnette en fourrure synthétique qui permet de
dissiper le vent. En effet, la petite mousse qui couvre en général les micros est insuffisante pour éliminer le
bruit dû au vent.
Si vous ne pouvez pas vous procurer une perche professionnelle, voici un exemple de perche du pauvre que
vous pouvez fabriquer vous-même :
Pour cela vous allez prendre un manche à
balai télescopique, vendu dans les
grandes surfaces de bricolage. Le fait qu’il
soit télescopique permet de le replier et de
gagner en place durant le transport et lors
du stockage. Ce manche est recouvert
d’un manchon d’isolation en mousse pour
rendre la prise plus agréable et limiter les
vibrations. Cette mousse est vendue sous
forme de tubes fendu dans le sens de la
longueur comme isolation pour tuyauterie.
Vous pouvez la coller directement sur le
manche par exemple avec du ruban
adhésif double face.
Au bout, vous allez fixer une tête qui sert à tenir un
micro au bout d’un pied. Cela pour avoir un axe de
rotation pour pouvoir orienter le micro. Cette tête
s'achète chez les vendeurs d'instruments de
musique. Elle se fixe normalement au bout d'un pied
de micro.
Sur cette fixation, vous collez un tube en plastique, ici
un tube d’évacuation d’eau, suffisamment large pour
pouvoir largement passer votre micro à l'intérieur.
Percez ce tube de manière à pouvoir passer 2
élastiques de façon à obtenir une croix. Ces gros
élastiques sont vendus dans les magasins de sports
comme tendeurs pour les tentes. L’idée c’est de
pouvoir placer le micro dans ce croisillon d’élastiques pour
amortir les vibrations transmises au corps du micro par la
perche.
Une fois le micro en place, vous recouvrez le tube d’une
chaussette type chaussette de sport. C’est nécessaire en
cas de prise de son en extérieur où le souffle du vent risque
de provoquer un bruit désagréable. D'expérience, ce
système est très efficace même en cas de vent notable.
Les enregistreurs
Il est parfois nécessaire d'enregistrer le son séparément. Par exemple si les acteurs sont loin de la caméra
ou dans un environnement bruyant. Utilisez alors des enregistreurs qui peuvent facilement être cachés sous
les vêtements ou dans les poches des acteurs si nécessaire. Prenez soin de régler le niveau sonore à la
limite de la saturation de manière à enregistrer un signal aussi fort que possible. Si le signal est trop faible, il
sera couvert par le bruit de fond.
Deux générations
d'enregistreurs : A gauche :
Enregistreur à Minidisk
numérique. A droite : Enregistreur
à cassette analogique.
Liste d’accessoires utiles
Voici une liste d'accessoires qu'il est utile d'avoir sous la main le jour du tournage :
•
Une trousse de secours. Indispensable pour traiter les petits accidents qui peuvent survenir sur un tournage :
coupure, brûlure… Attention : ne donnez jamais de médicament, même de l'aspirine à une autre personne. Elle
peut être allergique. Dans tous les cas, appelez le SAMU ou les pompiers.
•
Des rallonges électriques. Des rallonges et des prises multiples sont utiles et souvent en grande quantité pour
tout tournage en extérieur.
•
Un clap ou une ardoise. Le clap est une sorte de planche avec une partie mobile sur
laquelle un assistant inscrit le nom du film, le numéro du plan qui va être tourné
(d'après le scénario) et le numéro de la prise de vue puisque chaque plan est
généralement tourné plusieurs fois. L'ardoise se trouve dans les fournitures de
bureau et le clap est vendu dans les boutiques d'accessoires pour le cinéma. Vous
pouvez construire votre propre clap avec une planche en bois mélaminé et une
charnière de volet. Le clap est important sur un tournage professionnel en film car il
va donner un top de synchronisation pour permettre un raccord facile entre l'image et
le son qui est enregistré séparément. En vidéo ce problème ne se pose pas si
l'enregistrement du son se fait directement avec la caméra. Certains trouvent pratique
d'avoir les indications du clap dans leur logiciel de montage et donc l'utilisent
systématiquement mais il peut alors être remplacé par une simple ardoise et vous éviterez ainsi de casser les
oreilles de toute l'équipe à chaque prise. En résumé : le clap n'est impératif qu'en cas de tournage avec
enregistrement du son à part. L'ardoise est utile mais pas indispensable.
•
De la bande Velcro. Le Velcro est composé de deux bandes de tissus
plastifié avec sur l'une des petits crochets et sur l'autre de petits fils. Cela
permet un accrochage très résistant à la traction mais facile à défaire et ne
laissant pas de marque. Le Velcro est en vente dans les magasins de
bricolage. Le Velcro est utilisé pour fixer des câbles électriques entre eux
mais aussi sur les pieds de la caméra, des projecteurs... Le Velcro peut aussi
servir à fixer en hauteur de petits éclairages d'appoint.
•
Du spun ou des filtres neutres. Les filtres neutres permettent de diffuser et de
modifier l'intensité lumineuse des éclairages dont la puissance est
généralement fixe. Le spun est une sorte de fibre de verre qui s'utilise sous
forme de feuilles pour disperser la lumière des projecteurs. Il se place devant
la source de lumière comme un filtre. L'utilisation de filtres est nécessaire
pour éviter que la lumière des projecteurs soit trop concentrée dans une
direction. Le spun ou des filtres neutres dispersent la lumière pour obtenir un
éclairage plus doux et plus naturel avec la vidéo qui a tendance à accentuer
l'intensité lumineuse. Les projecteurs professionnels sont généralement
munis de 4 volets sur lesquels se trouvent de petites pinces pour fixer le
spun ou tout autre sorte de filtre en feuille. Sur les halogènes de jardin, il faut
rajouter une petite tige au-dessus pour pouvoir y fixer les filtres a l'aide de
pince à linge en bois. N'utilisez pas de pince a linge en plastique qui risquent de fondre. Le spun et les filtres
neutres s'achètent dans les magasins spécialisés en fourniture d'accessoires pour la photo ou le cinéma et
dans les FNACs. Ils sont vendus en rouleau ou à la feuille. Si vous n'en trouvez pas, vous pouvez les remplacer
par du calque. Le calque est en général trop épais et vous perdrez du coup une partie importante de la
puissance lumineuse. Il est aussi plus sensible à la chaleur et risque de fondre. Il faut donc le surveiller durant
le tournage.
•
Du filtre bleu en feuille dit CTB (Convertisseur de température bleu). Le filtre bleu se place devant les
projecteurs comme le spun. Il sert a rendre moins jaune la couleur de la lumière émise par certains projecteurs.
Si, malgré la balance des blancs, vous constatez que vos acteurs ont un visage trop orange, il est alors utile de
pouvoir compenser par un filtre bleu. Ces filtres sont en vente, sous forme de feuilles ou de rouleaux, dans
différentes teintes de bleu.
•
Des filtres de couleur. Vous pouvez aussi utiliser des filtres de différentes couleurs, pour créer une ambiance
particulière.
•
Du Gaffer. Marque de ruban adhésif qui possède une forte résistance en traction
mais se coupe à la main par simple torsion dans le sens de la largeur. Très utile
pour fixer toutes sortes d'objets, de câbles et d'accessoires.
•
Du ruban adhésif décollable. Il vous faut du ruban adhésif qui se décolle
facilement et ne laisse pas de traces pour marquer des emplacements, surtout
au sol. Vous pouvez créer ainsi provisoirement des repères pour la position des
pieds des acteurs pour qu'ils puissent recommencer leur scène plusieurs fois en
gardant leurs marques. Par exemple, vous pouvez utiliser pour cela le ruban
adhésif de protection lors de la peinture.
•
Des pinces ou grips. Des pinces spécialisés vous
permettront de fixer vos éclairages, vos filtres ou
diffuseurs mais aussi éventuellement votre caméra dans
différentes positions et sur toutes sortes de tubes,
tuyaux…
•
Un niveau à bulle. Il vous permettra de vérifier la bonne
assiette verticale et horizontale de votre caméra une fois
en place sur son pied.
•
Des moyens de fixation : corde, ficelle, pinces, ruban adhésif double face, pâte
adhésive, … peuvent servir pour fixer un accessoire, faire tenir en place un objet dans une position bien
précise, fixer un morceau de vêtement pour qu'il ne bouge pas…
•
Des outils standards comme des tournevis, un marteau, une pince, une clé à molette… Ils seront utiles pour
monter, démonter ou dépanner le matériel.
•
Une caisse, un tabouret ou un marchepied qui serviront de support pour le tournage et aussi de siège entre
deux prises.
•
Un protège genoux. Il s'agit d'une plaque de mousse plastique légère et résistante que vous trouverez au rayon
jardinage et qui permet de se mettre à genoux sur le sol, même
sur des graviers, sans douleur.
Vous aurez intérêt à vous constituer une trousse à outils
contenant tous ces accessoires de manière à avoir tout sous la
main. En effet, lors du tournage il faut aller vite et ne pas perdre
de temps à chercher des éléments.
C'est souvent dans les grandes surfaces de bricolage que vous
trouvez facilement et pour des prix raisonnables la plupart des
outils classiques ainsi que des trousses et autres boites de
transport. Vous y trouverez notamment des valises métallisés ou
les boites en plastique qui protégeront les équipements les plus
fragiles.
Le planning du tournage
Pour votre tournage, vous pouvez préparer plusieurs sortes de documents en fonction de la complexité du
film. Vous avez vu plus haut les autorisations de tournage. Une partie très difficile à organiser est le planning
de tournage. Cela consiste à regrouper les scènes du film en journées de tournage et à prévoir ainsi
l'occupation des lieux de tournage, la présence des acteurs, des techniciens...
En effet, jusqu'à présent le scénario comme le storyboard présentait le film dans l'ordre où les scènes
devaient apparaître au futur spectateur. Mais il est en général difficile voir impossible de tourner les scènes
dans cet ordre là. Il faut regrouper par exemple toutes les scènes se passant dans un même lieu sur la
même journée de tournage ou sur plusieurs journées consécutives. Cela facilitera la mise en place du décor
et des éclairages et évitera que le lieu ne change entre-temps, préservant ainsi la continuité de vote scène.
Idem pour les acteurs qui risquent moins ainsi de changer d'aspect.
Exemple vécu :
Vous tournez le début d'une scène dans une pièce d'une maison avez beaucoup de plantes, chez un
parent, un samedi. En partant, vous lui précisez bien de ne rien toucher car vous devez continuer le
tournage le samedi suivant. En revenant une semaine plus tard, vous constatez qu'il a coupé toutes ses
plantes et vous précise fièrement : "C'est mieux comme cela, non ?". Tout le travail de la semaine
précédente est à refaire !
Préparer les documents de tournage
Vous pouvez préparer votre planning sur un simple traitement de texte pouvant faire des tableaux. Certains
utilisent un tableur, d'autres un logiciel spécialisé dans la gestion de projet. Utilisez un logiciel avec lequel
vous êtes familier, vous éviterez ainsi les pertes de temps inutiles.
Selon le nombre de gens impliqués, vous pourrez faire comme les professionnels et préparer ou faire
préparer par l'assistant réalisateur, pour chaque journée de tournage, une feuille de service qui reprenne ce
que chacun doit faire et à quelle heure.
Voyez dans la section Préparation du tournage du chapitre Tournage pour l'établissement d'une "feuille de
service" journalière.
Gérer les contraintes des participants
Comme vous travaillez avec des gens qui viennent avec vous bénévolement et sur leur temps libre, vous ne
pouvez pas exiger d'eux une disponibilité à 100%.
Il faut donc trouver des jours de tournage qui conviennent à tous. Bien sûr, moins vous avez besoin de
monde, plus c'est facile. Lorsque vous devez tourner une scène complexe avec plusieurs acteurs, c'est une
bonne idée de prévoir une journée de tournage plus une journée de secours, par exemple la semaine
suivante, au cas où la première soit annulée ou ratée. Il est plus facile de demander aux gens de vous
consacrer 2 journées puis d'annoncer que la seconde journée de tournage est annulée que le contraire. Par
exemple, si vous tournez sur les week-ends, essayez de faire le maximum le samedi de manière à libérer les
gens pour le dimanche.
N'exigez pas, demandez !
C'est une mauvaise idée d'exiger quoi que ce soit de vos bénévoles ! C'est le meilleur moyen pour qu'ils ne
fassent plus rien.
Restez poli, calme et demandez aux gens de bien vouloir faire ci ou ça. Pensez toujours à remercier les
gens qui vous aident. C'est gratifiant pour eux et cela montre que vous n'êtes pas leur patron mais un ami
avec un objectif commun. Si cela ne marche pas avec une personne, ne perdez pas de temps, laissez
tombez et passez à quelqu'un d'autre.
Préparez-vous aussi à l'idée que certaines personnes ayant donné leur accord changerons d'avis y compris
au beau milieu d'un tournage !
Le copain qui prend la mouche à cause de votre remarque désobligeante, celui qui vient le premier weekend "pour voir" et trouve que, finalement, faire un film c'est casse-pied, la copine qui tombe amoureuse et file
à l'anglaise... Tout cela est déjà arrivé et arrivera encore. N'espérez pas passer au travers !
Sans énervement, il faut alors leur rappeler qu'ils ont un engagement moral envers vous même s'ils ne sont
pas payé. Après tout personne ne les a forcé à dire oui au départ.
Mais il est possible que certains vous lâcheront quand même. Le plus sage est de prendre en compte cela
dès le départ et de prévoir :
•
Des techniciens de rechange, c'est le plus facile, car ils n'apparaissent pas à l'écran.
•
Des acteurs de rechange. Surtout pour les seconds rôles mais aussi éventuellement pour les rôles principaux. Il
faudra alors sûrement retourner certaines scènes. Ou bien vous avez un scénario assez souple pour le modifier
en cours de route.
•
Des lieux de rechange. Il est plus facile de demander dès le départ 2 autorisations que de devoir chercher un
nouveau lieu en catastrophe.
Essayez autant que possible de tourner dans la continuité et en une fois votre scène. Ainsi, une fois une
scène finie, vous pouvez passer à autre chose le jour ou le week-end suivant.
Appelez vos bénévoles quelques jours avant la date de tournage prévue pour bien leur rappeler l'heure et le
lieu de tournage et vérifier qu'ils sont toujours partant. Il est peut-être encore possible à ce moment-là de
leur trouver un remplaçant en cas de refus.
Préparer une check list
Pour chaque journée de tournage, préparer une "check list", une liste des choses dont vous allez avoir
besoin. Le matériel de tournage, les accessoires, les costumes, des exemplaires du scénario...
Une liste complète vous évitera d'oublier de prendre la cassette vidéo ou l'accessoire principal de la scène...
Dans le monde professionnel, ce rôle est généralement celui de l'assistant réalisateur et/ou du régisseur. Si
vous avez quelqu'un de confiance sous la main, c'est typiquement un poste à lui confier. Ce qui ne vous
empêche pas de vérifier aussi les points principaux par vous-même.
Avec votre check-list prévoyez une liste des numéros de téléphones les plus importants y compris celui des
pompiers, du SAMU...
Pensez à avoir toujours une petite réserve d'argent liquide avec vous sur le tournage qui vous servira pour
envoyer quelqu'un acheter le petit accessoire qui vous manque pour continuer votre scène.
Exemple de check list de tournage préparée avec le logiciel OpenOffice
Pour obtenir une case à cocher avec un effet de relief comme celle-ci devant chaque accessoire,
vous devez utiliser une police spéciale.
Ces polices contiennent non pas des lettres mais des symboles. Ici par exemple nous utilisons la
polices Wingdings généralement fournie avec Windows. Voici la marche à suivre pour vous y retrouverez
parmi ces caractères spéciaux.
1.
Placez votre curseur dans votre texte à l'emplacement où vous souhaitez insérer la case.
2.
Sélectionnez le menu : Insertion/Caractères spéciaux…
3.
Dans la boite de dialogue Caractères spéciaux, vous choisissez la police Wingdings dans la liste déroulante.
4.
Faites défiler la liste des symboles contenus dans la police jusqu'à trouver celui qui vous convient et cliquez
dessus. Le symbole choisit apparaît en gros sur le côté droit de la boite de dialogue.
5.
Validez avec la touche OK.
Visualiser
Une méthode un peu moins classique consiste à imaginer vos futures journées de tournage à l'avance.
Cette méthode de préparation mentale porte différents noms. Appelons-là visualisation.
Elle est souvent utilisée par les sportifs pour se préparer à un exploit. Et réussir un tournage, c'est un
exploit !
Vous essayez de vous imaginer le jour du tournage : vous vous levez, vous préparez votre matériel, vous
vous rendez sur le lieu de tournage, vous accueillez les
participants, vous distribuez les taches et participez à la
mise en place du décor, des lumières... Vous préparer le
cadrage, vous répétez avec les acteurs... Et ainsi de suite
pour tous les plans que vous devez tourner cette journée.
Cette visualisation mentale peut vous permettre de
découvrir certains problèmes comme le fait qu'il manque
quelque chose ou quelqu'un, qu'un plan va être plus long
que prévu à préparer... Vous pouvez affiner ainsi votre
check list. C'est aussi une bonne préparation mentale pour
le réalisateur qui doit être parfaitement maître de la
situation le jour du tournage. Il doit pouvoir répondre à
toutes les questions même les plus saugrenues. Il doit
pouvoir faire face à l'imprévu : l'absence d'un acteur, du matériel en panne, un accident... Idem pour
l'éventuel assistant réalisateur.
Le but est toujours le même, essayer de limiter les problèmes qui apparaîtront le jour du tournage en se
préparant le plus possible à l'avance. C'est en effet l'une des forces du cinéma amateur que de n'être pas
contraint par le temps de préparation sauf à vouloir être prêt pour une date précise.
L’habillage
Il faut bien sûr prévoir des costumes pour habiller vos acteurs en fonction de scénario. Les costumes sont
souvent un problème pour les productions amateurs à tel point que les réalisateurs demandent souvent aux
acteurs de venir avec leurs propres vêtements en guise de costume ! C'est une solution efficace à condition
que les vêtements ne soient pas endommagés par le tournage et que les acteurs aient bien le type de
vêtement souhaité.
Si votre histoire se passe de nos jours, cela ne pose pas trop de problème. Vous pourrez facilement utiliser
des vêtements du commerce. Aller dans les magasins dégriffés ou dans les magasins bon marché comme
Tati. Vous trouverez aussi des boutiques qui vendent des vêtements d'occasion. C'est une bonne solution
pour acheter des vêtements hauts de gamme à un prix abordable.
Pour les vêtements militaires ou de type policier, vous pourrez vous fournir dans des surplus ou des
boutiques de
militaria.
Pour être sûr que
les costumes iront
bien aux acteurs qui
sont supposés les
porter, il faut bien
sûr avoir déjà
attribuer vos
différents rôles. Il
faudra demander
aux acteurs quelles
sont les tailles de
vêtements qu'ils
portent
habituellement et
noter tout cela sur
une fiche à leur
nom. Le mieux étant
bien sûr de faire
faire des essais par les acteurs eux-mêmes au moment de l'achat.
Exemple de treillis
militaire, casque et
masque à gaz
Demandez aussi autour de vous. De nombreuses personnes ont tendance à garder leurs vêtements même
s'ils ne les portent plus. Vous pourrez récupérer ainsi toutes sortes de choses. Il faudra faire le tri de ce qui
peux vous convenir comme aspect mais aussi convenir comme taille aux acteurs. Les vêtements dont vous
ne vous servez pas peuvent être donner dans des conteneurs qui sont installés souvent sur les parkings de
supermarchés et qui récupèrent les vêtements au profit d'organismes caritatifs.
Les magasins de location de costumes et déguisements sont aussi une bonne source de costumes fantaisie
avec des costumes de bal, du Moyen Age, de princesse, etc. Mais le défaut est qu'il faut rendre les
vêtements intacts ce qui peut être incompatible avec le tournage de votre version personnelle de Rambo !
Il reste les costumes spécifiques. C'est le cas par exemple pour des costumes de policiers que les loueurs
professionnels refusent en général aux productions amateurs, sans doute par peur d'une utilisation
frauduleuse. Il faut trouver une couturière qui voudra bien vous faire le travail pour un prix raisonnable. C'est
le moment de vous rappeler aux bons souvenirs de votre Tante Berthe qui vous faisait des polos de marins
quand vous étiez petit !
Vous pourrez vous fournir en tissus dans des boutiques spécialisées. Certaines villes de France ont gardé
une tradition de fabrication de vêtements et sont particulièrement bien fournies. Prenez du tissu bon marché.
Inutile d'investir dans des tissus haut de gamme si le vêtement ne sert que pour un tournage. Le cuir par
exemple peut facilement être remplacé par du Skaï.
Si certains vêtements doivent être salis ou détruits lors du tournage, il faudra veiller à en avoir au moins un
exemplaire de rechange de manière à pouvoir tourner éventuellement plusieurs fois la scène.
De même, il est parfois nécessaire d'avoir des vêtements déjà salis ou déchirés. Il faudra penser à les
préparer à l'avance.
L'idéal étant d'avoir une personne qui s'occupe plus spécialement des costumes éventuellement la même
personne qui s'occupe du maquillage.
Les costumes ont souvent besoin d'être accompagnés de parures et autres bijoux. Ne pensez pas que c'est
surtout le cas pour les princesses des contes de milles et une nuits. Même dans un film actuel, il vous faudra
prévoir des montres, bagues et alliances de mariage, des colliers, des boucles d'oreilles et des bracelets
sans compter les faux percings !
Heureusement, de nombreux bijoux fantaisies en plastique sont en vente dans de
nombreuses boutiques voir dans des magasins de jouets et vous permettront d'équiper
vos acteurs à peu de frais.
La création des décors
La création d'un décor de cinéma est tout un art qui est souvent ignoré du grand public tellement il va de soi.
Les gens qui y travaillent sont pourtant souvent non seulement très doués mais de véritables artistes en
trompe l'œil, capables de transformer du bois, du plâtre et du plastique en à peu prêt n'importe quel matériau
comme du marbre, de la pierre, du métal…
Voici par exemple un décor en cours de réalisation pour un film de la télévision française tiré de la trilogie de
Pagnol : Marius, Fanny et César avec Roger Hanin, se passant en partie sur le Vieux Port de Marseille.
Les bâtiments sont réalisés avec des échafaudages en métal qui supportent une charpente de bois et seule
la façade est faite en plâtre imitant de la pierre et en vieux bois pour simuler les portes et fenêtres.
Seules les parties visible à l'image sont construites pour limiter les coûts.
Le plâtre qui simule les murs de pierres est ensuite peint puis salit avec du noir vaporisé et étalé avec une
éponge pour lui donner un aspect ancien.
Des accessoires comme des tonneaux et des charrettes sont ensuite placés devant pour parfaire l'illusion.
Les grands péplums comme les "Dix commandements" (The Ten Commandments - 1956) de Cecil B.
DeMille ou "Cléopâtre" (Cleopatra - 1963) de Joseph L. Mankiewicz et Rouben Mamoulian sont souvent
l'occasion de la construction de décors gigantesques. Seuls les parties basses des décors sont
généralement construits, les parties hautes étant rajoutées via une peinture très réaliste dite "matte
painting". Ces peintures ont longtemps été faites sur des grandes plaques de verre placées entre la caméra
et le décor réel. Aujourd'hui elles sont faites en post-production sur ordinateur.
De nos jours, beaucoup de décors sont entièrement réalisés par
informatique comme par exemple sur les films "La Guerre des Etoiles,
épisode 1 et 2" (Star Wars episode 1 and 2) de Georges Lucas où les
acteurs ont souvent joués dans un studio complètement vide et
entièrement peint en bleu. La couleur bleue est ensuite remplacée par
une image virtuelle en 3D. Les professionnels parlent alors de décor
virtuel.
Cyril tourne dans un studio
virtuel entièrement bleu
Vous verrez l'utilisation des fonds de couleur à la section Décor virtuel au
chapitre Effets spéciaux.
Mais l'utilisation de décors réels est toujours préférable, ne serait-ce que pour permettre aux acteurs une
meilleure immersion dans leur rôle. Par exemple le film "From Hell" (2001) des frères Hughes qui évoque le
Londres à l'époque de Jaques L'Eventreur et pour lequel un quartier complet fut reconstruit sur un plateau
de cinéma en Italie. Bien sûr, la plupart des maisons n'étaient que des façades mais certaines possédaient
un intérieur complet en fonction des besoins du scénario. Si les pièces sont petites alors les cloisons sont
souvent amovibles pour permettre d'obtenir la place de mettre caméras et éclairages en fonction de l'angle
de prise de vue.
Ce genre de décors de grande taille sont bien sûr hors de la porté des amateurs.
Vous allez voir que vous pouvez malgré tout obtenir des décors intéressants soit en modifiant des endroits
existants soit en créant un lieu de toutes pièces.
Modifier un décor existant
Les professionnels appellent repérages le fait de trouver des lieux de tournages réels. C'est souvent un des
assistants du réalisateur qui se charge de cette tache puis qui présente ses trouvailles au réalisateur qui ne
visite que les lieux qui lui semblent les mieux convenir. Il peut s'agir d'intérieurs comme des usines, bureaux,
boutiques, appartements, maisons… ou bien des extérieurs comme des jardins, parcs, champs, forêts…
Ces lieux sont loués par leur propriétaire aux producteur du film pour une durée limitée. Ensuite ce décor est
modifié par l'équipe des décorateurs pour coller aux souhaits du réalisateur.
Vous pouvez faire de même mais en essayant de vous faire prêter et non louer le lieu en question. Précisez
votre situation de bénévole et le fait que vous faites cela par passion et non comme une activité
commerciale.
Cherchez autour de vous les lieux qui peuvent se prêter à votre tournage. Des membres de votre famille ou
des amis peuvent être propriétaires ou locataires de lieux intéressants. Plus le lieu sera proche de ce que
vous cherchez, moins vous aurez à faire de modifications. Si possible, prenez en des photos pour vous
souvenir des détails. Il est en effet facile de mélanger plusieurs endroits et d'en confondre certains points.
Vous pouvez aussi demander aux propriétaires de boutiques ou de sociétés d'utiliser leur local en échange
d'un remerciement dans le générique bien sûr. Essayez de trouver des périodes qui ne gênent pas l'activité
commerciale comme le dimanche ou le soir.
Essayez de trouver 2 endroits différents pour une même scène si vous devez obtenir des autorisations. Vous
multipliez ainsi vos chances d'obtenir une réponse positive.
Une fois obtenu un accord oral pour l'utilisation d'un lieu, demandez un accord écrit comme expliqué à la
section Obtenir des autorisations de tournage des lieux et des acteurs page 7
Si vous tournez chez quelqu'un qui vous prête sa maison, sa boutique, son bureau… vous serez obligé de
vous brancher sur son compteur électrique pour alimenter vos éclairages notamment. Il est alors important
de relever le compteur à votre arrivée et au moment de votre départ, d'en déduire le nombre de
kilowatts/heure consommés et de proposer de les payer. Certaines personnes refuseront, d'autres
accepteront, mais dans les deux cas vous faites la preuve de votre sérieux en tant qu'organisateur.
Si votre besoin en énergie électrique dépasse les possibilités du compteur du lieu, il faudra faire appel à la
société de fourniture d'électricité (EDF en France) pour faire un raccordement provisoire appelé
branchement forain.
Trouver des accessoires
Dans un décor d'intérieur mais aussi d'extérieur, ce sont souvent des détails qui vont vous donner une
ambiance particulière à votre scène. Si dans une pièce, le spectateur ne voit que des objets anciens mais
propres et en bon état, il peut s'imaginer que la scène se situe dans le passé. La même pièce, avec les
mêmes objets, à la même place, mais vieux, cassés et poussiéreux va indiquer au contraire que l'action se
passe de nos jours dans une vieille masure laissée à l'abandon.
Vous pouvez souvent récupérer des objets intéressants qui ont
été jeté à la poubelle. C'est surtout vrai lors de l'enlèvement des
objets encombrants (aussi appeler monstres) par les éboueurs.
Cet enlèvement a généralement lieu une ou plusieurs fois dans
l'année à des dates qui vous seront communiquées par votre
mairie. Vous y trouverez souvent des meubles ou de l'électroménagé qui ne fonctionne plus mais qui, une fois nettoyé, peut
très bien faire illusion le temps d'un film.
Vous pouvez également passer dans les déchèteries qui
permettent parfois de récupérer des matériaux comme du métal,
du bois...
Régulièrement sont organisés dans toute la France, surtout au printemps et à l'automne, des vides greniers
ou brocantes qui sont une occasion de choix pour trouver un accessoire précis à un prix raisonnable.
Ajouter des lumières
Ajoutez des sources lumineuses visibles dans la scène comme des lampes avec abat-jour, des spots, des
néons, des lampes fantaisies, des halogènes... Ces sources lumineuses ne sont pas faites pour éclairer la
scène, pour cela il vous faudra toujours des éclairages supplémentaires, mais ils permettent de composer
une ambiance lumineuse qui va souligner ou au contraire masquer l'architecture de votre décor. Vous
pouvez souhaiter ainsi mettre en avant les poutres apparentes d'un plafond avec un halogène mais vouloir
masquer la tache d'humidité d'un mur qui sera laissée dans l'ombre.
Cela va permettre également de donner une impression de profondeur de champ en créant une impression
de distance entre le premier plan, les acteurs et les objets au fond de la pièce.
Avant et après la mise en place d'un éclairage
Vous pouvez aussi ajouter des bougies mais elles représentent un risque certain. D'abord elles n'éclaire
presque pas comparé aux sources de lumières artificielles, elles risquent de brûler un acteur ou un
technicien voir de mettre le feu au décor. Et pour finir, elles sont le cauchemar de la scripte qui essaye de
conserver une taille cohérente de la bougie en fonction de l'avancement de la scène.
Si vous devez en utiliser, penser à avoir plusieurs exemplaires de chaque
bougie. Un technicien devra être désigné pour s'occuper plus particulièrement
d'éteindre les bougies à la fin de chaque plan et de les rallumer avant le début
du suivant.
Il est courant de voir dans des films historiques, des acteurs qui portent une
bougie devant eux pour s'éclairer. Pour obtenir cet effet, l'accessoiriste
prépare généralement une fausse bougie en creusant dans la vraie bougie un
espace qui va recevoir une ampoule électrique basse tension de petite taille.
2 fils électriques en partent et sont cachés dans les vêtements de l'acteur
pour rejoindre une pile.
L'acteur dirige bien sûr cette ampoule vers lui de manière à masquer le truc
pour la caméra et à donner l'impression que c'est la flamme de la bougie qui
l'éclaire.
Voyez les différentes sortes d'éclairages à la section Préparer l'éclairage
intérieur du chapitre Tournage
Créer un décor de A à Z
Il existe de nombreux cas où vous ne pourrez pas utiliser un lieu existant. C'est le cas de nombreux lieux
dangereux par exemple. Ou bien d'endroits qui n'existent pas comme l'intérieur d'un vaisseau spatial. Ou
tout simplement des lieux que vous n'obtiendrez pas l'autorisation d'utiliser.
Il faudra alors se résoudre à fabriquer un décor de toutes pièces.
Exemple : La grotte mystérieuse
Vous allez imaginer que votre héros doive se rendre dans une grotte mystérieuse pour y retrouvez sa
fiancée, enlevée par de vilains brigands.
Or vous n'avez pas de grotte près de chez vous et en plus, filmer dans une vraie grotte va vous poser plein
de problèmes de logistique pour y amener vos acteurs, vos techniciens, votre matériel, trouver un groupe
électrogène pour fournir l'électricité... sans compter les risques de chutes, les problèmes d'enregistrement du
son à cause de la résonance…
Il serait évidement plus simple de filmer tout cela dans votre garage. C'est ce que vous allez faire en
construisant une partie de cette grotte.
Comme vos moyens sont limités, vous ne réaliserez qu'un seul pan du mur de la grotte qui sera utilisé pour
tous les gros plans. Les plans d'ensembles pourront être filmés sur un fond bleu ou vert pour permettre
l'incrustation d'une image en post-production.
Retrouvez l'utilisation d'un fond de couleur à la section Décor virtuel du chapitre Effets spéciaux
Si vous avez une pièce disponible, vous pouvez décider d'utiliser directement l'un des murs comme support
pour le décor.
Pensez que vous devrez disposer de l'espace devant votre décor pour y placer vos acteurs mais aussi
l'éclairage, les techniciens et la caméra. Prévoyez le recul nécessaire. Si vous n'avez pas de pièce assez
grande chez vous, vous pouvez utiliser un pan de mur extérieur à condition de prévoir une bâche pour
couvrir le décor en cas de pluie. En effet le plâtre est très sensible à l'eau.
Pour protéger le mur d'origine, vous devez fixer sur ou devant celui-ci
des planches de bois. Vous pouvez acheter des grandes planches qui
couvriront rapidement l'ensemble de votre mur. Vous prendrez la
qualité de bois la moins chère puisque votre décor n'est pas destiné à
durer. Le bois le moins cher est généralement l'aggloméré. Vous
prendrez une épaisseur suffisante pour que les planches gardent une
bonne rigidité. Du 15 mm d'épaisseur semble le minimum.
Vous pouvez fixer vos planches entre elles avec des équerres et
autres plaques de métal que vous visserez ou clouerez ensemble.
Si vous ne pouvez pas transporter ou manipuler ces planches qui sont souvent
assez lourdes, vous pouvez opter pour du lambris de pin avec nœuds qui peut se
trouver à des prix assez bas car il est considéré comme d'une qualité inférieure au
bois sans nœuds. Vous devrez alors fixer chaque latte sur votre mur avec de la
colle pour cloison ou bien avec des vis et des chevilles. Les lattes s'emboîtant les
unes dans les autres, vous n'aurez pas à les fixer entre elles. Dans les deux cas,
votre mur d'origine restera marqué par ce processus. Si vous souhaitez conserver
votre mur intact, il vous faudra fabriquer en plus un échafaudage de bois et/ou de
métal pour soutenir vos planches comme sur les photos de décor professionnel
vues plus haut.
Vous préparez ensuite du plâtre pour couvrir vos planches. Il existe plusieurs types
de plâtre. Le plâtre classique dit plâtre de Paris convient très bien. Il existe aussi
une qualité dite plâtre à modeler qui prend un peu moins vite et vous laissera plus
de temps pour le manipuler. Le choix dépend de la complexité que vous souhaitez
donner à votre grotte.
Le plâtre se prépare de la manière suivante :
1.
En fonction des quantités indiquées sur le produit, préparez une certaine quantité d'eau et un peu plus de plâtre
qu'indiqué. En effet, les indications sont généralement faites pour obtenir un plâtre assez liquide alors que vous
avez ici besoin d'un plâtre assez épais.
2.
Versez l'eau dans le récipient puis faire tourner l'eau avec une spatule ou un bâton et verser lentement le plâtre
dans l'eau. Prenez votre temps car vous pouvez toujours rajouter un peu de plâtre à un mélange en cours de
réalisation pour l'épaissir par contre, vous ne devez jamais rajouter de
l'eau au mélange au risque stopper la réaction chimique et de "tuer" votre
plâtre qui deviendra inutilisable. Mélangez bien le plâtre jusqu'à obtention
d'une pâte molle.
3.
Recouvrez la paroi de mur avec le plâtre. Vous pouvez utiliser une
spatule ou une truelle pour appliquer le plâtre. Vous pouvez aussi
manipuler le plâtre à mains nues à condition de vous laver les mains
avant que le plâtre ne commence à prendre. Ne faites d'épaisseur trop
grande car elle ne va pas tenir et va se mettre à couler. Vous pouvez
aussi projeter le plâtre avec un couteau ou une truelle à une faible
distance de la surface de manière à obtenir des éclaboussures aléatoires
et donc plus naturelles. Si vous n'avez pas l'habitude de travailler avec le type de plâtre choisi, faites toujours
un essai préalable avec une petite quantité de produit pour vérifier sa texture et son temps de prise.
Bien laver le plâtre avant la prise
Le plâtre va commencer doucement à se solidifier. C'est le moment où vous devez finir votre travail et
commencer à nettoyer vos mains, vos vêtements et vos instruments à grandes eaux. Ainsi vous allez
empêcher le plâtre de prendre et il va se déliter et revenir sous forme de poudre. Sinon, une fois pris, il sera
beaucoup plus difficile à enlever.
4.
Laissez sécher pendant 24 à 48 heures, en fonction de l'humidité ambiante,
pour obtenir un séchage en profondeur. Puis recommencez une nouvelle
couche de plâtre jusqu'à obtenir l'aspect souhaité. Pour donner du relief à
certains endroits, vous pouvez utiliser des bandes plâtrées. Ces bandes qui
servent aux médecins à confectionner les plâtres pour réduire des fractures
osseuses sont également très utilisées dans les arts plastiques pour la création
de moulages par exemple. Vous en trouverez en vente dans les boutiques
d'accessoires pour artistes. Elles se préparent à l'avance en découpant des
bandes de quelques dizaines de centimètres de long. Plongez une bande dans
l'eau puis égouttez-la en la faisant passer entre deux de vos doigts. Vous
pouvez alors la placer sur la paroi en lui donnant une forme quelconque. Les
fibres contenues dans les bandes plâtrées vont aider à maintenir cette forme
lors de la prise.
5.
Il ne vous reste plus qu'à peindre le tout à la bombe, à l'Aérographe ou à défaut
au pinceau. La peinture à l'eau convient très bien et est plus facile à manipuler
que la peinture à l'huile dite glycérophtalique. Vous prendrez de la peinture mat pour éviter les reflets sur les
parois. A moins que votre grotte ne soit très humide auquel cas vous pourrez utiliser de la peinture brillante et
la compléter éventuellement par du vernis brillant pour renforcer l'aspect humide de la paroi.
Exemple 2 : La fausse pierre
Voici un exemple parmi d'autres des possibilités d'éléments de décors à
faire soi même.
Pour agrémenter votre décor de grotte, il vous faut des pierres. Mais
pour ne pas risquer de blesser les acteurs, vous allez refaire des blocs
factices qui pourront être projetés sur les acteurs par des techniciens
hors champ pour simuler l'effondrement de votre grotte, qui ne
manquera pas de se produire, vu le sadisme habituel des scénaristes
envers les pauvres acteurs !
Comme le volume est assez important, commencez par obtenir une
forme générale en mousse. Prenez de la mousse expansée que vous
pourrez acheter dans les magasins de
bricolage ou en grande surface. Choisissez
un sac dans lequel vous allez pulvériser la
mousse. Sélectionnez un sac d'une taille un
peu plus grande que la taille souhaitée.
Prenez si possible un sac métallisé à
l'intérieur car un sac plastique classique
risque de fondre sous la chaleur dégagée
par la réaction chimique de la mousse. Par
exemple un sac de croquettes pour chien.
Sac dans lequel vous faites
couler la mousse pour lui
donner sa forme générale
Ne pas verser trop de mousse
La mousse expansée multiplie plusieurs fois son volume. Il faut donc en pulvériser une petite quantité,
attendre un peu, puis continuer pour ne pas risquer de faire déborder la mousse inutilement.
Après un délai d'un à deux jours, coupez le sac avec un cutter et
libérez le bloc de mousse. Utilisez alors le cutter et une spatule
ou un couteau de cuisine pour sculpter dans la mousse la forme
de notre pierre. Prenez soin de faire des aspérités pour lui
donner un aspect plus naturel.
Viens ensuite l'étape du papier mâché. Il existe différentes
techniques pour couvrir un objet avec du papier mâché. Il est
possible d'utiliser du papier journal déchiré en bandes d'un
centimètre de large environ. Il est préférable de déchirer le
papier que de le couper avec des ciseaux pour obtenir un bord
qui ne soit pas droit.
Vous pouvez aussi laisser le papier journal macérer dans de
l'eau pendant quelques jours puis le malaxer à la main ou avec
un mixer de cuisine de manière à obtenir une pâte à papier que
vous égoutterez ensuite. Ici vous utiliserez du papier toilette qui
est très perméable à la colle à papier.
Coupez plusieurs feuilles et repliez-les sur elles-mêmes pour
obtenir une certaine épaisseur. Le tout est plongé dans la colle.
En en prenant plusieurs épaisseurs à chaque fois, il est possible
d'obtenir ainsi un effet de relief. Placez le tout sur la mousse et
lissez avec les doigts pour bien étaler les feuilles. Vérifiez que la
colle a bien pénétré l'épaisseur de papier. Vous pouvez alors
jouer avec cette épaisseur pour donner un léger relief à votre
texture. Faite la moitié supérieure de la pierre et laissez reposer
de 24 à 48 heures.
Vérifier que le papier est bien sec partout sur la surface. Au
besoin, si le séchage n'est pas parfait, vous pouvez accélérer
le mouvement en utilisant un sèche cheveux que vous
passerez au-dessus du papier mais pas trop près pour ne pas
risquer que le papier se décolle à cause du souffle.
Puis passez à la moitié inférieure. Une fois l'ensemble bien sec
vous pouvez passer à la phase de peinture. Il est utile de
disposer d'un stand pour peindre des objets à la bombe. Cela
permet de limiter les taches de peintures dues à la vaporisation
par la bombe. Vous pouvez réaliser facilement un tel stand qui
vous servira pour toutes sortes de travaux salissants.
Voici un exemple : Vous acheter 2 tréteaux en
bois bien stables. Vous achetez 3 planches de
120 cm par 60 cm en aggloméré. Il n'y a pas
besoin d'une grosse épaisseur a moins que
vous n'ayez à peindre des objets très lourds.
Vous faites couper par le magasin ou vous
coupez vous-même la troisième planche en 2
parties égales de 60 cm par 60 cm. Vous
acheter des équerres en métal. Dans cet
exemple 8 équerres ont été utilisées. Vous
placez une des deux grandes planches sur les
tréteaux. Vous placez alors les autres planches
en positions sur la première et, une par une,
vous fixez à l'aide de vis pour aggloméré les
équerres sur cette planche. Vous faites ainsi
avec les différentes planches pour obtenir une
sorte de boite rectangulaire ouverte sur 2 côtés.
Une fois les planches solidement fixées entre
elles, vous pouvez couvrir le tout de journaux de
manière à absorber le trop de peinture.
Vous pouvez alors commencer le travail de peinture.
Si vous disposez d'un aérographe, vous pouvez
l'utiliser en préparant vous-même votre mélange de
couleur. Vous pouvez aussi utiliser une bombe avec
un effet de relier ou effet de surface comme ici un
effet granité. Ces bombes sont en vente dans les
magasins de bricolage.
Après avoir traité les deux faces de votre rocher et
laissé la peinture bien sécher, vous pouvez garnir
votre grotte avec votre pierre factice.
La préparation des effets spéciaux
Des effets spéciaux qui auraient pu être simples à faire peuvent être rendus très complexes voir impossibles
par manque de préparation. Il faut donc, dès le début du projet, prendre en compte les problèmes
spécifiques des trucages.
Dessins préparatoires pour la réalisation de robots du film Terminal Damage par Nicolas Cerisola
Dans cet exemple, le scénario implique la création de robots. Des dessins préparatoires sont effectués dès
que possible pour définir l'aspect de ces robots. Il faut trouver et développer des concepts en se basant
toujours sur la logique interne du scénario.
D'où viennent-ils ? Quelle est leur fonction ? Sont-ils issus d'une technologie actuelle ou futuriste ? La
réponse à ce genre de questions devrait vous permettre de rester en accord avec la vision du scénariste.
Une fois l'aspect général et les mouvements possibles définis, il faut choisir la méthode qui permettra de
donner vie à ces créatures sur l'écran. Vous pouvez alors étudier plusieurs possibilités pour peser les
avantages et les inconvénients. Dans cet exemple, vous pourriez utiliser l'animation d'un modèle réduit
image par image (stop-motion en anglais) ou bien choisir de les réaliser en taille réelle et de les animer avec
des câbles ou des moteurs électriques ou encore vous pourriez vous décider pour de l'animation en images
de synthèse via des logiciels de rendu en trois dimensions. Enfin, vous pouvez envisager d'utiliser une
combinaison des 3 techniques selon les plans à truquer. C'est cette combinaison qui permet par exemple de
faire agir le robot du film "Terminator" (1984) réalisé par James Cameron.
Rappelez-vous qu'il n'y a pas de solution idéale, rien que des compromis.
Les maquillages, le sang et les prothèses
Le maquillage représente tout ce que vous pouvez
ajouter aux acteurs (hors costumes) pour modifier
leur apparence.
Le maquillage peut être vu comme la principale forme
de trucage du cinéma puisque tous les acteurs sont
maquillés dans les productions professionnelles.
La première raison c'est que l'éclairage de la pièce va
influencer la couleur de la peau. Le cerveau humain
est habitué à corriger cette variation. Même sous un
éclairage coloré, vous savez que la peau de la
personne en face de vous est rose ou marron alors
qu'elle apparaîtra bleutée ou verdâtre à la caméra qui
elle donne un rendu objectif de la couleur. Il faut donc
compenser l'éclairage par un maquillage adapté.
La seconde raison c'est de mettre en valeur la
personne en gommant les éventuelles imperfections
de la peau ou un bouton apparu entre deux journées
de tournage. Il faut aussi se rappeler que les gros
plans rapprochent le spectateur au plus près d'un
acteur, plus près que ce que vous vous permettriez en
rencontrant quelqu'un dans la rue. Vous pouvez
utiliser alors des fonds de teint épais et couvrant
comme le Naturo plasto en vente dans les boutiques
spécialisés comme Bogard (voir ci-dessous).
Une trousse de maquillage qui sert aussi de studio de
maquillage portable
Le troisième problème, c'est l'éclairage qui augmente
en général fortement la chaleur des studios. Il faut
alors cacher la sueur des acteurs avec du fond de
teint mat sinon, leur visage apparaîtra luisant, ce qui
est rarement esthétique.
Préparer à l'avance une trousse de maquillage en
utilisant par exemple un Vanity. Prévoyez du fond de
teint mat et des couleurs pour imiter les bleus et
autres modifications possibles de la peau ainsi que
du faux sang.
Naturo plasto et fond de teint mat
Magasin de maquillage pro sur Paris
Bogard : 34 rue de l'abbé Groult 75015 PARIS. Pour ceux qui veulent aller plus loin dans le maquillage,
voici un magasin pour les professionnels du maquillage. Ils proposent toute une gamme de produits pour le
maquillage traditionnel et pour les effets spéciaux : faux sang, fausse peau, mousse de latex...
Le faux sang
Il faut utiliser du faux sang sur un tournage. Vous pourriez penser
pouvoir utiliser du vrai sang, par exemple du sang de bœuf acheté en
boucherie. Mais son utilisation est rendue impossible car il coagule très
vite et prend alors une couleur marron qui le rend inutilisable. De plus,
l'odeur est assez forte et peut incommoder vos acteurs. Vous devrez
donc soit acheter soit fabriquer vous même du faux sang.
Vous pouvez acheter du faux sang des les boutiques de farces et
attrapes. Il existe aussi du faux sang professionnel buvable au goût de
menthe, vendu chez Bogard dont l'adresse se trouve au-dessus.
Voici une recette de faux sang :
Du faux sang liquide buvable et en
pâte épaisse ainsi que des fond de
teint type bleus
1.
Il vous faut une base de départ sous la forme d'un sirop. Les américains utilisent le sirop d'érable qui est vendu
couramment comme confiture. En France, le plus simple est de prendre du sirop de grenadine que vous
trouverez en vente dans les épiceries et supermarchés. Il va falloir diluer ce sirop pour le rendre moins épais.
Pour cela ajoutez un peu d'eau jusqu'à obtenir la constance voulue.
2.
Il faut rendre la base plus rouge car elle est généralement trop claire. Pour cela deux possibilités :
3.
•
Si votre sang n'a pas à être avalé ou placé dans la bouche d'un acteur, vous pourrez utiliser comme
colorant de la gouache couleur carmin (rouge foncé). La gouache se présente comme une pâte et est en
vente dans les papeteries et les supermarchés. Vous diluerez un peu de cette gouache dans de l'eau douce
jusqu'à obtenir un liquide bien homogène.
•
Si le sang doit être placé dans la bouche de vos acteurs, il faut remplacer la gouache par du colorant
alimentaire rouge. Ces colorants sont utilisés en pâtisserie pour colorer les gâteaux. Vous les trouverez en
vente chez les grossistes pour métiers de bouche. Si vous n'avez pas un magasin de ce type près de chez
vous, demandez à votre pâtissier s'il peut vous en fournir.
Ajoutez votre colorant à la base de grenadine jusqu'à obtenir un mélange bien rouge. Si le mélange vous parait
trop vif, vous pouvez le rendre plus foncé en ajoutant un peu de café soluble que vous aurez humidifié au
préalable.
Fournisseur de colorants pour l'alimentation
M.O.R.A. : 13 rue Montmartre 75001 PARIS - Téléphone : 01 45 08 19 24. Magasin spécialisé dans les
fournitures pour l'alimentation et les colorants.
Ne pas conserver
Le faux sang obtenu avec cette recette est sucré. Vous devez le conserver au réfrigérateur et l'utiliser
rapidement sinon il va moisir et vous devrez le jeter. Le mieux est de le préparer juste avant le tournage.
Ne pas utiliser les colorants chimiques
N'utiliser jamais de colorants chimiques genre colorants pour tissus. Ils sont toxiques et laissent des
colorations sur la peau pendant plusieurs jours ! Ils tachent aussi les vêtements...
Les prothèses
Les prothèses peuvent être très diverses. Il peut s'agir d'une perruque, d'une fausse barbe ou moustache,
d'une fausse cicatrice en latex, de fausses dents…
Vous pourrez les acheter toutes faites dans les magasins de farces et attrapes et dans certaines boutiques
de location de costume. Mais pour avoir des prothèses de qualité, qui supportent les gros plans notamment,
il faudra y mettre le prix.
Exemples de la modification d'un visage par une perruque
Certaines prothèses tiennent d'elles mêmes. C'est généralement le cas
pour les perruques.
D'autres comme les barbes ou moustaches doivent être fixées avec de
la colle. Inutile d'espérer les faire tenir de manière réalise avec un
élastique comme sur les modèles pour enfants. Pour les coller
directement sur la peau humaine, il faut utiliser un produit spécial
appelé "Spirit gum". Pour décoller les prothèses après la fin du
tournage, il faut prendre le produit inverse appelé "Spirit gum remover".
Surtout pas de colle sur la peau !
Les colles classiques sont toutes nocives pour l'être humain. Surtout n'utilisez pas de colle pour fixer des
prothèses mais seulement du "Spirit gum" !
Les cicatrices sont généralement faites en latex. Elles ont un bord fin et souple que vous collerez sur la peau
avec le "Spirit gum". Il faudra ensuite cacher le raccord entre le bord de la plaque en latex et la peau grâce à
du fond de teint ou du Naturo Plasto de manière à uniformiser la couleur entre la prothèse et la vraie peau.
Il est possible de fabriquer soi-même des prothèses en latex et des fausses dents sur mesure mais cela
demande l'utilisation de matériaux et de techniques spécifiques qui sortent du cadre de ce livre. Vous
retrouverez sur le site de l'association Lune Rouge des tutoriaux qui vous aideront dans ce domaine.
Les effets spéciaux de maquillage
L'association Lune Rouge propose en ligne des fiches sur les techniques de base des effets spéciaux de
maquillage : http://www.lunerouge.org/sfx/
Préparer les effets numériques
Pour les effets numériques, l'idéal est de travailler à partir d'un storyboard précis qui vous aura permit de
déterminer quel type d'effet vous avez besoin pour tel plan.
Si ce n'est pas le cas, voici quelques règles :
Préférez les plans fixes. Si vous avez le temps faites toujours une version de vos plans sans mouvement et
une version avec mouvement. Au début ou à la fin de chaque plan, filmez quelques secondes sans aucun
acteur. Ce plan servira s'il faut éliminer de l'image un objet ou un acteur. Les responsables des effets
spéciaux auront ainsi sous la main l'image de fond du plan.
Si vous devez inclure des objets virtuels dans vos images, pour chaque changement de lumière, placez
devant la caméra et filmez pendant quelques secondes une boule blanche (type polystyrène expansé) et
une boule brillante argentée (type décor de Noël) qui serviront plus tard comme référence pour la lumière et
les reflets.
Filmer un plan du décor général avec un acteur comme référence pour les lumières et les ombres.
Les armes (factices)
Pour d'évidentes raisons de sécurité, vous devrez remplacer les armes réelles par des armes factices. Les
armes à feu ne doivent pas tirer de balles, les objets tranchants ne doivent pas couper…
Il faut donc prévoir, en fonction du scénario, d'obtenir des armes factices.
Appréhender le danger des armes
De nombreux films d'action utilisent des armes à feu, notamment des armes de poing. De telles armes ne
sont pas disponibles auprès du public en Europe, contrairement aux USA et au Canada. C'est une bonne
chose car des accidents sont toujours possibles, comme l'a montré la mort tragique de l'acteur Brandon Lee,
fils de Bruce Lee, tué, lors du tournage d'une scène du film "The Crow" (1994) de Alex Proyas, par une
véritable arme à feu qui devait tirer une munition factice. Elle ne l'était pas…
Il faut donc, sur un tournage, avoir recours à des armes factices ne pouvant tirer aucune sorte de projectile
ou ayant des lames non coupantes. Cela permet un tournage en toute sécurité pour peu que vous respectiez
les règles que vous trouverez plus bas.
Connaître les types d'armes
Dans les armes à feu, vous trouverez plusieurs catégories. Il faut tenir compte de ces différences si vous
voulez faire des combats réalistes notamment en fonction du nombre de balles qu'une arme peut tirer avant
de devoir être rechargée. C'est en effet une erreur de base que de voir des gens armé d'un revolver tirant
des dizaines de balles sans avoir à recharger leur arme.
Les armes de poing
Les armes de poing comprennent :
•
Les pistolets anciens comme ceux des pirates qui n'ont qu'une seule balle. La poudre doit être placée dans le
canon, suivie de la poudre.
•
Les pistolets modernes qui utilisent un chargeur contenant généralement plus de 10 cartouches et souvent
jusqu'à 15.
•
Les revolvers qui ont un barillet qui contient généralement entre 5 et 6 balles.
Exemples d'armes de poing à feu factices
Les armes longues
Les armes longues comprennent :
•
Les fusils anciens qui ne tirent qu'une balle et doivent être rechargé à chaque fois.
•
Les fusils type première ou seconde guerre mondiale qui ont un chargeur mais ne peuvent tirer qu'une balle à
la fois comme le système Mauser. Il faut donc réarmer entre chaque tir. Les chargeurs peuvent contenir au
moins 3 balles.
•
Les fusils modernes type Kalashnikov AK-47 russe ou M16 américain peuvent tirer en rafales et ont des
chargeurs de 10 à 20 balles.
•
Les mitraillettes qui ont des chargeurs de 10 à 100 balles et tirent toujours en rafale. C'est la mitraillette d'Al
Capone avec son chargeur dit "Camembert" ou les mitraillettes de la seconde guerre mondiale comme la Stern.
Les armes lourdes
Les armes lourdes qui sont faites pour être tirer à l'arrêt :
•
Les mitrailleuses sont alimentées par des bandes de cartouches et ont des chargeurs de plusieurs centaines de
balles.
•
Les canons, mortiers, bazookas et autres chars qui ne peuvent tirer qu'un seul obus à la fois.
Les armes blanches
Les armes blanches comprennent :
•
Les couteaux de cuisine et de chasse
•
Les épées, espadons ou épées à deux mains, sabres, fleurets
•
Les lances, faux, faucilles
Trois types de reproduction d'armes
blanches : Espadon ou épée à deux mains,
épée de Charlemagne, épée fantaisie de
type Conan le Barbare
Acheter ou louer
Pour obtenir des armes factices, il existe plusieurs pistes:
•
Les reproductions d'armes en métal ou en plastique
•
Les jouets pour enfant (mais ils sont souvent plus petits que dans la réalité)
•
Les pistolets à eau qui peuvent être réalistes ou bien faire penser à des armes de
science-fiction
•
Des maquettes plastiques d'armes à feu à monter soi-même à l'échelle 1
•
Des armes de soft air
•
Des armes faites soi-même
•
Vous pouvez acheter des armes factices mais réalistes dans des boutiques de jouets ou bien dans
des boutiques spécialisées dans la militaria, le Moyen-Age...
Pour les armes blanches de type épée, sabre, couteau, vous trouverez des répliques dans certaines
boutiques spécialisées et dans les armureries.
Pour les armes à feu, vous en trouverez à louer ou à acheter dans des boutiques spécialisées dans le "Soft
Air", activité qui consiste à créer des équipes et à simuler des attaques avec ces armes factices. Il existe des
modèles a ressort et des modèles à gaz comprimés, généralement plus cher et pas vraiment utiles pour un
tournage.
Site de la communauté Soft Air francophone
A cette adresse, vous trouverez des informations et des contacts avec les groupes pratiquant le Soft Air :
http://www.france-airsoft.com/
A ne pas confondre avec le "paint-ball",
activité proche mais qui utilise des lanceurs
qui propulsent avec du gaz comprimé des
grosses billes contenant de la peinture de
couleur de manière à laisser une trace. Ces
lanceurs ont délibérément un aspect assez
éloigné de celui des armes à feu réelles.
Certains magasins louent ces armes. Cela
peut être utile si vous en avez besoin pour
une durée assez courte comme sur un weekend. Sur une durée plus longue, il peut être
plus rentable de les acheter.
Vous pouvez aussi contacter directement des groupes qui pratiquent des activités de reconstitution et leur
demander s'ils ne veulent pas participer à votre film. C'est ainsi que nous avons pu tourner une séquence de
commando pour notre film Terminal Damage grâce au groupe Softair of Fortune (http://www.softair-offortune.com/) et une scène se passant au moyen age grâce au groupe M.S.M.A (Moines soldats du moyen
âge) (http://msma.free.fr/).
Modifier une arme
Les armes peuvent nécessiter des modifications soit pour les rendre plus réalistes soit au contraire pour en
faire des armes non réalistes.
Modification d'un jouet
C'est le cas des armes à eau que vous pouvez transformer en supprimant les bouchons d'arrivée d'eau, et
éventuellement en retirant le mécanisme interne d'envoi de l'eau.
Le mécanisme peut généralement être extrait par l'arrivée d'eau simplement en tirant dessus. Faites
attention au fait que ce mécanisme peut être sous pression. Si vous ne parvenez par à l'enlever, laissez-le
en place. Le seul problème c'est qu'il risque éventuellement de faire du bruit lorsque l'arme sera manipulé
par les acteurs.
Ensuite vous pouvez coller le bouchon avec de la colle forte de manière a ce qu'il ne puisse plus servir et
qu'il ne risque pas de tomber lors des manipulations.
Dans l'image ci-dessous, l'arme étant déjà proche de ce que qui était souhaité, seul le bouchon d'entrée
d'eau à été coupé et l'arme peinte en noir mat.
Exemple de préparation d'un pistolet à eau en arme factice
Il est aussi possible de modifier ou de supprimer certaines aspérités du jouet
avec une lame de couteau chauffée sur un bec a gaz.
Prenez de préférence un couteau à manche en bois
qui protège mieux de la chaleur. Faites très attention
à ne pas vous brûler avec la flamme ou avec la lame
du couteau. Laissez la lame dans le bleu de la
flamme jusqu'à ce que le bout de la lame devienne
rouge.
Puis retirer la lame et placez là rapidement à l'endroit
souhaité. La chaleur de la lame va faire fondre le
plastique et faciliter la coupe d'une aspérité. Vous pouvez aussi poser le plat
de la lame contre une portion de l'arme pour la réduire en taille. Il est
possible, dans une certaine mesure de sculpter la partie fondue pendant
qu'elle est encore molle avec le couteau. Si le plastique à tendance à coller à
la lame du couteau, vous pouvez faire couler un peu d'eau froide sur le plastique pour le refroidir
rapidement. Il sera alors plus facile à décoller du métal.
Une fois le plastique refroidi, vous pouvez coller avec de la colle Néoprène des pièces supplémentaires pour
donner plus de relief à votre création.
A la section Les maquettes du chapitre Effets spéciaux vous verrez comment ajouter des pièces en plastique
venant de modèles réduits du commerce.
Exemples d'armes de science fiction réalisées à partir de pistolets à eau
Une fois ces préparations faites, vous pouvez peindre l'arme
dans un noir mat qui sera plus réaliste que les couleurs
d'origines, souvent fluorescentes !
Voici un autre exemple d'arme réalisable simplement. Il s'agit
d'une mitrailleuse factice réalisée en collant plusieurs tubes de
petit diamètre autour d'un tube plus gros. Le tout peut ensuite
être rattaché à un manche de mitraillette en plastique.
Création d'un sabre laser
Le film "La Guerre des Etoiles" et ses suites ont marqués plusieurs générations de spectateurs. Et parmi
toutes les trouvailles visuelles de cette série, l'une des plus célèbres est le sabre laser. Il s'agit d'un sabre
dont la lame est remplacée par un rayon lumineux qui coupe tout ce qu'il touche, si possible en envoyant de
larges gerbes d'étincelles.
Bien sûr, le rayon laser est fictif. Il est rajouté en post production sur l'image d'origine. Les acteurs n'ont dans
la main que la poignée du sabre et s'ils doivent l'utiliser, le rayon laser est simulé par un simple morceau de
métal brillant ou de bois peint en blanc.
De nombreux fans construisent leurs sabres laser et certains n'hésitent pas à faire des modèles de luxe tout
en métal. Vous trouverez des exemples de leurs réalisations dans les sites Internet dédiés aux fans du film
de Georges Lucas.
Retrouvez les adresses de certains de ces sites au chapitre Préparation
Vous pouvez vous contenter dans un premier temps d'une version simple faite à base de tuyaux en
plastique.
Il vous faut pour cela un tube d'évacuation d'eau en
PVC d'un diamètre intérieur de 6 cm environ. Vous
aurez besoin d'environ 20 centimètres. Ces tuyaux
sont généralement vendus dans des longueurs
standardisées. Vous serez donc obligez d'un prendre
plus que nécessaire. Pour réaliser le haut du manche,
il vous faudra une pièces de raccord dont le diamètre
va en diminuant. Pour le bas, il vous faudra une pièce
faites pour boucher un tuyau. C'est aussi le moment
de laisser jouer votre imagination en ajoutant des
pièces en plastique de manière à personnaliser votre
sabre. Il vous faudra également un tube de colle pour
tubes PVC.
Vous prendrez également un manche à balai en bois donc la circonférence doit être
légèrement inférieure à celle du tube et d'une longueur d'au moins un mètre, de ruban
adhésif d'isolation en mousse, de la peinture en bombe, une de couleur blanche et l'autre
couleur argent métallisé.
1.
Coupez avec une scie à sauter le tube en PVC selon la longueur voulue. Ici environ 20
cm. Utilisez un papier de verre ou équivalent pour ébarber les petites aspérités de
plastique dues à la découpe.
2.
Collez les autres pièces avec la colle pour PVC. Il est inutile de mettre trop de colle qui
risque de baver. Laissez sécher.
3.
Passez le manche à la bombe de peinture métallisée, assez loin de l'objet
pour éviter des coulures difficiles à effacer ensuite. Laissez sécher et
recommencer jusqu'à obtenir un brillant bien uniforme. Il vous faudra au
moins 2 couches.
4.
Coupez le manche à balai pour obtenir un morceau d'environ un mètre
comprenant le bout rond qui servira de "pointe" pour votre lame. Vérifiez
la longueur qui rentre dans la poignée. Sur cette longueur vous placerez
une ou plusieurs épaisseurs de mousse pour que le manche en bois
rentre tout juste dans la poignée. Le tout doit tenir ensemble même lors
de mouvements brusques.
5.
Passez le reste du manche à la bombe blanche. Deux couches seront généralement nécessaires. Cette
peinture va aider les truquistes lors de la post-production en leur facilitant le repérage de la position du rayon
laser qu'ils devront rajouter.
Le faux sabre laser prêt au combat
Lorsque le sabre n'est pas en fonction, seule la poignée
est portée par l'acteur, en général glissée à la ceinture.
Si un combat s'engage, l'acteur fait semblant d'appuyer
sur le bouton à la base de la poignée. Puis dans le plan
suivant, vous ajoutez le manche blanc qui simulera alors
le laser et pourra être utilisé pour mimer des combats
entre acteurs.
Vous verrez à la section Sabre laser du chapitre Effets
spéciaux comment ajouter la lame laser sur cette image
Préparation d'un couteau
Il n'est parfois pas possible de trouver une réplique
d'un couteau qui soit utilisable en gros plan. Il faut
alors utiliser un vrai couteau. C'est souvent même
moins cher que d'acheter une réplique. Mais pour
limiter les risques de blessures, il faut préparer la
lame de manière à la rendre moins coupante. Le
plus efficace est de disposer d'une meuleuse sur
laquelle vous allez venir user le tranchant de la lame
pour diminuer son pouvoir coupant. Il faut souvent
quelques minutes avant d'arriver à faire perdre à la
lame son tranchant. Si vous n'avez pas de
meuleuse, vous pouvez user la lame du couteau sur
une pierre type grès ou granite. Vous y passerez
plus de temps mais c'est vraiment nécessaire pour
la sécurité de tous et donc pour votre tranquillité
d'esprit.
Apprendre à manipuler une arme
Si vous le pouvez, il faut organiser des séances de pratique des armes et de répétitions des combats avec
vos acteurs quelques semaines ou quelques jours avant le tournage. Cela permettra de préparer certaines
techniques simples et de corriger tout de suite les défauts des uns et des autres. Cela permet aussi aux
acteurs de connaître le comportement de son futur adversaire et limite les risques d'accidents.
Les règles de sécurité
Les armes à feu factices tirent souvent, selon les modèles, des billes en
plastique. Or ces billes sont très dangereuses. Elles peuvent par exemple
crever un œil si elles sont tirées de trop près. Certaines autres,
contiennent des amorces destinées à simuler le bruit du coup de feu. Là
aussi, cela peut être dangereux à courte distance. C'est aussi inutile
puisque les coups de feu seront simulés au moment du montage. Inutile
d'effrayer tout le voisinage avec vos pétards ! Vous devez donc détruire
ou faire disparaître les billes, pétards et autres projectiles qui sont vendus
avec ces armes de manière à éviter tout problème le jour du tournage.
L'idée générale c'est de traiter ces armes comme des vraies. Donc
prenez le temps d'expliquer à vos acteurs qu'ils ne doivent jamais viser
personne avec une arme même fausse et même vide ! C'est une simple
question de respect. La seule exception c'est pendant le tournage de la
scène elle-même bien sûr.
Pour les armes blanches, épée, sabre, couteau, c'est la même chose. Il faut les considérer comme de vraies
armes et ne pas jouer avec en dehors du tournage.
Entre les plans, demandez aux acteurs de placer leurs armes à un endroit précis et de ne pas chahuter
avec. Même s'il n'y a pas de risque objectif, cela oblige les gens à se responsabiliser face aux armes que
peu de gens ont en fait l'occasion d'utiliser habituellement.
Simuler un tir
Il faut apprendre aux acteurs a mimer le recul d'une
arme à feu, par exemple en leur montrant des films
où cela est particulièrement visible. Rappelez-vous
toutefois que les films ont souvent tendance à
exagérer la réalité.
Si vous n'avez pas vous même d'expérience de tir à
balle réelles, et que votre film présente des armes en
action, c'est le moment de faire un tour dans un stand
de tir proche de chez vous et de demander une
initiation au tir. Le recul des armes à feu est en effet
assez dur à imaginer sans l'avoir vécu soi-même.
Avec un peu de chance, le responsable du stand
vous laissera filmer d'autres tireurs en action pour
pouvoir montrer cela à vos acteurs.
La fédération française de tir
La fédération française de tir est une association sportive qui propose différentes activités de tir de
précision dans ces différents centres : http://www.fftir.asso.fr/
Par expérience, certains acteurs ont du mal à simuler les tirs et ont tendance à faire un mouvement très
mécanique d'avant en arrière comme s'il s'agissait d'un piston !
Au contraire, le tir d'une arme à feu provoque une réaction de recul qui est contrée par votre bras et votre
corps. Comme vous êtes à priori en contact avec le sol par vos pieds, l'arme a donc tendance à partir plutôt
vers le haut, dans la direction où votre corps offre le moins de résistance.
Si votre personnage est supposé savoir manipuler des armes à feu, il saura prendre une position bien
ancrée au sol, le corps bien droit et assez rigide. Seul le bras et le poignet auront tendance à bouger vers le
haut.
Vous pouvez bien sûr imaginer aussi un personnage n'ayant pas d'expérience dans les armes et qui va faire
n'importe quoi comme laisser tomber l'arme, oublier d'enlever la sécurité ou tomber à la renverse avec elle...
Vous verrez à la section Armes à feu virtuelles au chapitre Effets spéciaux comment ajouter différents
éléments sur l’image pour rendre crédible ces armes.
Vous voilà enfin prêt à aborder la partie généralement la plus complexe des films amateurs, le tournage !

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