2005-2012 - École biblique et archéologique française de Jérusalem

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2005-2012 - École biblique et archéologique française de Jérusalem
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QUMRÂN
2005-2006
LA PUBLICATION DE L’ARCHEOLOGIE DE QUMRÂN
Quatre mois complets ont été consacrés cette année à la publication de l’archéologie de
Qumrân. Il est vrai que le volume III est en chantier depuis dix ans et ce temps paraît long à certains.
On justifiera ce délai en répétant que l’ouvrage est un des plus difficiles qui soient à concevoir dans le
domaine de l’archéologie. La fouille a été menée avec des méthodes qui ne sont plus celles
d’aujourd’hui. La documentation a vieilli et le produit des fouilles a beaucoup souffert de dispersion et
des injures du temps. La dernière campagne s’est achevée en 1955. Le P. de Vaux a publié sa synthèse
préliminaire dans les années qui ont suivi. La crise politique et diplomatique de 1967 a interrompu le
cours des études programmées. Ce n’est qu’en 1988, que le directeur de l’École, J.-L. Vesco, a décidé de
redémarrer l’entreprise de publication de l’archéologie.
J.-B. Humbert est entouré d’Alain Chambon et de Mireille Bélis, magnifiquement secondés
par Elisabeth Goupil (coopération DCC) pour le traitement par ordinateur des images et la délicate
mise en pages. Notre tâche est lentement menée sur deux pistes encore parallèles que l’on voudrait
faire se rejoindre en une synthèse acceptable. La première où, d’abord, nous avons dû recommencer le
traitement de la documentation, presque à partir de zéro ; et la mener aux normes d’aujourd’hui afin
qu’elle puisse être mise en parallèle avec les récentes publications des sites auxquels il faudra confronter
la nôtre. Ensuite, réorganiser cette nouvelle documentation selon une interprétation de la chronologie
et de la stratigraphie corrigées du site. L’interprétation que l’on doit aux premiers fouilleurs a été
systématiquement remise en cause depuis quinze ans par des chercheurs dans la discipline, et souvent
avec raison. On peut dire que la tâche est grevée de questions venues de tous côtés.
La nouvelle documentation graphique est maintenant achevée. Plus de cent planches
dessinées présenteront, pour chaque locus, la quasi-totalité des poteries conservées. Il est avéré
aujourd’hui que le premier fouilleur R. de Vaux a cédé au parti pris de concevoir une évolution du site
selon une stratification artificielle de niveaux, en écartant celle, plus rationnelle, d’une progression par
étapes de l’espace construit. Les assemblages de dépôts qu’il a conçus ne s’inscrivent plus la
chronologie reçue. Les récentes publications des sites dits « hasmonéens » ou« hérodiens » de la Judée,
le montrent.
Il convient donc de constituer une stratigraphie cohérente, à laquelle on rattachera les dépôts
de poteries, parfois fouillés sans références. Il s’agit d’un puzzle long, et complexe à plus d’un titre, où
il faut conjuguer les notes de fouilles, les plans souvent mal côtés, les annotations dans les catalogues,
les dates inscrites sur les poteries et les tessons, enfin les photographies. On ne prétendra donc pas à un
résultat qui serait celui d’une fouille archéologique faite en l’an 2000 avec les moyens, le confort et le
temps que l’équipe de 1950 n’avait pas. Cependant le déroulement de la fouille dans les loci a été
analysé puis reconstruit. Un schéma stratigraphique pour chaque locus présentera la succession des
niveaux telle qu’on peut la reconstituer. Les grandes étapes de l’histoire du site, proposées par R. de
Vaux, sont soumises à vérification.
Les quatre mois de travaux ont permis de constituer un chapitre test pour la publication à
faire. En effet, nous devons préciser que la mise en pages et le traitement de l’iconographie d’un tel
volume est si délicate que l’École biblique joue le rôle d’imprimeur et compose entièrement l’ouvrage.
Ce chapitre publie le mobilier d’un secteur qui groupe et commente dix loci. En liminaire, est décrit
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l’ensemble du secteur. Suit l’exposé de l’argumentation pour une reconstruction de la stratigraphie
avec les schémas. Viennent ensuite les planches qui illustrent le mobilier présenté par locus puis selon
les couches reconstituées ; les planches sont accompagnées des catalogues descriptifs.
En novembre 2002, s’était tenu à Brown University, Providence (USA), le premier congrès
d’archéologie de Qumrân. K. Galor, J.-B. Humbert et J. Zangenberg en étaient les promoteurs. La
réunion avait été l’occasion d’un débat chaleureux entre les partisans d’interprétations contradictoires.
Le titre des Actes qui viennent de sortir des presses en ont gardé trace : « Qumran, the Site of the Dead
Sea Scrolls : Archaeological Interpretations and debates », 21,5 x 28,8 cm, 308 pages illustrées, Brill,
Leyde et Boston, 2006. Les trois promoteurs sont restés les éditeurs. J.-B. Humbert y a inséré sa
contribution : « Some Remarks on the Archaeology of Qumran », pp. 19-39. Mireille Bélis y publie
aussi une étude attendue : « The production of Indigo Dye in the Installations of Ain Feskha », pp. 253262.
Pour ne pas laisser le grand public cultivé en dehors des débats, E. Villeneuve et J.-B.
Humbert préparent un Qumrân dans la collection Découvertes qui sortira à l’automne.
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2006-2007
LA PUBLICATION DE L’ARCHEOLOGIE DE QUMRAN
Nous avons insisté chaque année sur les difficultés rencontrées dans ce qui devrait être la bonne
marche de la publication de l’archéologie du site, engagée depuis 1988. Les deux premiers volumes sont
parus, en 1994 et 2004. Sous l’impulsion de l’École biblique et de Brown University (Rhodes Island),
les actes d’un colloque qui s’est tenu en Amérique (2001), sur le thème de « l’archéologie de Qumrân,
le site des manuscrits de la mer Morte ». Il a été édité en 2005 (Brill) et propose en quelque sorte, un
bilan contradictoire de la recherche archéologique ; si l’audience a été largement internationale, on
aura constaté que la majorité des intervenants étaient américains et israéliens.
L’École biblique a été le promoteur avec le volume II (2004), d’une ouverture aux technologies
qui relèvent de la chimie et de la physique, tout ce que l’on rassemble aujourd’hui sous le terme
d’archéométrie. Un tel mode de recherche suscite un certain engouement. Les Actes (2006) d’un autre
colloque qui s’était tenu à Jérusalem en 2005 exposaient les résultats des techniques les plus pointues
appliquées aux matériaux et aux matières organiques. La réunion avait été organisée par notre collègue,
le Pr Jan Gunneweg, co-auteur de notre volume II et qui s’est décidément investi dans la recherche
archéométrique. Les échantillons ont été fournis par nos soins. Si les données alors fournies sont
hautement estimables, il reste que le chiffre produit par les sciences dures n’est pas toujours d’une utile
exactitude. Ce qui est nouveau ne contribue pas encore à mieux jalonner les étapes de la chronologie,
débouche sur une anthropologie de stricte matérialité et manque à peu près l’homme dans sa fibre
historique qui, seule, nous intéresse.
Le volume III en préparation depuis plusieurs années, présentera le mobilier céramique selon
une stratigraphie reconstituée. Nous avons déjà eu l’occasion de dire que la chronologie élaborée par le
P. de Vaux, articulée sur un enchaînement erroné des différentes constructions, n’était pas toujours
juste. Lui-même, pressentant la fragilité de ses propositions, n’avait pas établi de niveaux comme il est
d’usage dans l’archéologie. En revanche, il avait préféré une distinction en « périodes », privilégiant de
comprendre l’évolution de Qumrân selon l’histoire, a priori. Force nous a été de reconsidérer le
développement de l’architecture, de reconstituer une stratigraphie somme toute artificielle et d’associer
le mobilier recensé par de Vaux d’après la nouvelle donne. Nous avons conscience des fragilités d’une
telle entreprise, à plus forte raison quand les archives qui concernent la fouille elle-même sont
inexistantes.
Nous n’avons pas cherché à résoudre tous les problèmes soulevés. Quelques points de
stratigraphie sont en suspens ayant retenu toute notre attention, en particulier ceux du moment de
l’installation du groupe sectaire et du passage des hasmonéens au règne d’Hérode. D’après les données
de l’archéologie, cette période précise devrait fournir la clé du dossier essénien.
Le volume III est bien avancé. La nouvelle stratigraphie est en place avec la répartition du
mobilier. Une typologie de la poterie est en cours d’achèvement l’étroite collaboration de Mme Rachel
Bar-Nathan qui a publié le corpus des céramiques des palais hasmonéens puis hérodiens de Jéricho et
de Massada. Elle est la personne la plus compétente en la matière. Il nous faut mettre au net les
schémas stratigraphiques sur ordinateur.
Un nouvel inventaire de la documentation complète de Qumrân, entreposée dans les sous-sols
du Palestine Archaeological Museum (Fondation Rockefeller) de Jérusalem, a été demandé par les
Antiquités israéliennes, chargées de la conservation du fonds. Deux chercheurs finlandais, impliqués
dans les études qumrâniennes sont venu prêter main forte. Les rares moments d’ouverture des
réserves, trois jours par mois, ne nous pas permis d’achever cet inventaire. L’occasion a été cependant
providentielle pour achever un répertoire photographique des poteries. Celui qui avait été fait entre
1953 et 1958 ne répondait plus aux normes des publications modernes.
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2007-2008
ARCHIVAGE DE L‘ANCIENNE DOCUMENTATION SUR L’ARCHEOLOGIE DE QUMRÂN CONSERVEE
A L’ÉCOLE BIBLIQUE
Les plans, relevés et dessins d’architecture réalisés au moment de la fouille de Qumrân sont
des documents originaux mais fragilisés par le temps et la manipulation répétée. La conservation
des documents sur papier-calque est mauvaise : le support desséché et jauni se déchire. L’ensemble
des 150 documents catalogués par R. Donceel en 1990, a été numérisé en haute définition aux fins
d’une consultation exclusive et des éventuelles duplications à partir de dossiers numérisés. Mme
Agnès Marcaud, architecte et volontaire internationale à l’Ecole biblique, s’est acquittée de la tâche
avec grand soin. Elle a ensuite catalogué tous les documents selon différentes entrées de manière à
en faciliter l’accès : ceux qui comportent des indications d’altitude, fort précieuses aujourd’hui pour
la reconstitution de l’architecture ; ceux qui présentent des indications stratigraphiques, etc.
J.-Michel de Tarragon, chargé de la photothèque de l’École, a numérisé en plusieurs copies
l’album des photographies des chantiers qui ne compte pas moins de 1800 clichés. La fabrication de
l’album dans les années 1950 a été réalisée sur un bristol dont l’acidité et la nature chimique des
colles menacent la conservation à long terme des documents. Les albums ont été désossés et les
planches rangées dans des emballages non-acides. Par ailleurs, la collection d’une centaine de
diapositives couleur qui datent des années 1955-6 a été numérisée dans la foulée et traitée à Paris
pour reconstituer le prisme des couleurs qui avait varié : elles ont 50 ans d’âge et leur conservation
est plus que menacée. Elles constituent un lot exceptionnel.
Lenteurs à terminer le manuscrit du volume III
Le manuscrit du volume III de la publication de l’archéologie de Qumrân, annoncé depuis
plusieurs années, n’est toujours pas déposé chez l’éditeur. Nous avons insisté chaque année sur les
difficultés rencontrées dans le cours de son élaboration. Nous avons décrit à répétition celles que
nous devons surmonter et qui sont de deux ordres.
D’une part, les fouilleurs n’ont pas laissé d’archives et n’ont pas organisé le matériau
archéologique ; nous ne disposons que d’un échantillon brut. Nous avons tenté, avec quelque succès
et quelque fierté, de restituer le déroulement des travaux selon la fouille, chambre par chambre.
Dans de nombreux cas, la méthode suivie par les fouilleurs a failli et malheureusement dans des
endroits sensibles. La stratigraphie établie à l’époque est fautive et la chronologie est à revoir au
regard des bons résultats publiés, obtenus sur les sites hérodiens de Palestine, et en particulier à
Jéricho et Masada qui encadrent Qumrân. Mme Rachel Bar-Natan qui a étudié et publié la poterie
de ces deux sites nous assiste dans la mise au point de la typologie qui est la clé de l’interprétation
fonctionnelle des chambres puis des édifices. La chronologie s’articule autour de l’enchaînement des
architectures et de la lecture des monnaies et qui sont autant de problèmes à résoudre.
Les quelques fragments d’architecture soignée, bases de colonnes, chapiteaux, fragment
d’une frise, l’ordonnancement classique des chambres autour d’une cour centrale sont aussi des
indices de chronologie retenus pour placer la fondation de l’établissement dans le premier siècle
avant J.-C., c’est-à-dire : l’établissement hasmonéen que nous avons su restituer dans le plan du
bâtiment central. M. Pierre André, architecte armé d’une bonne expérience de l’Antiquité, est venu
passer trois semaines pour établir une cohérence entre distribution de l’espace et fragments du
décor. Il propose une date d’édification de la résidence originale entre 100 et 50 av. J.-C., date qui
concorde assez avec nos conclusions tirées de la poterie.
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La sélection des céramiques est achevée et sera montrée en 150 planches. Leur illustration
selon les dessins normalisés, sera accompagnée par de nombreuses photographies. Les clichés ont
été réalisés par J.-B. Humbert et Juhana Saukkonen dans les réserves du Musée Rockefeller. Mme
Virpi Saukkonen (Helsinki) achève l’étude de la vaisselle de pierre.
D’autre part, nous nous heurtons à des difficultés techniques dans la fabrication du
manuscrit par PAO. Il n’est pas aisé de trouver les personnes compétentes, disponibles et à des prix
raisonnables.
Le dossier numismatique
Nous n’avons jamais fait mystère de la disparition des monnaies constatée depuis 1988.
Pendant les campagnes de fouilles, les monnaies enregistrées sur le site étaient déposées chaque
semaine au Studium Biblicum Franciscanum (SBF) de Jérusalem puisque c’est là que le P.
Spijkerman s’employait à les décrasser et à en faire une première lecture. Les collectes étaient
chaque année déposées par le SBF au siège des Antiquités, le Palestine Archaeological Museum
(Rockefeller Foundation), lequel faisait fonction de succursale pour Jérusalem du Service des
Antiquités de Jordanie. Le SBF ne conserve que les quelques dizaines de monnaies issues de l’ultime
campagne de 1956 à Aïn Feshkha. Il faut accepter que les monnaies aient disparu du Musée
Rockefeller. La mainmise des autorités israéliennes sur les collections palestiniennes n’a pas exercé
un contrôle suffisamment strict du personnel. Les pièces d’argent du trésor monétaire ont
heureusement échappé à la disparition parce qu’elles étaient au coffre-fort.
Nous n’avons accès qu’au fichier établi par A. Spijkerman dans la période qui a suivi
immédiatement la fouille dans les années cinquante, et qui nous a été remis généreusement par M.
Piccirillo du SBF. L’examen complémentaire que nous avons entrepris n’a été possible qu’à partir de
ce fichier. Seul demeure accessible le trésor des 350 monnaies d’argent séleucides, encore que
dispersé entre Jérusalem, Amman et Washington. Un dossier, rassemblé sous la haute autorité de H.
Seyrig en 1960, n’a pas été publié. Une reprise du dossier a été confiée en 1972 à M. Christian Augé
(CNRS) qui n’a pas réussi à consulter les documents entre les trois lieux de dépôts. Une étude
publiée à compte d’auteur, menée hors de notre contrôle, et qui se voulait exhaustive, est apparue
soudain sur le marché.
K. Lönnqvist (Université de Helsinki), The Repport of the Amman Lots of the Qumrân
Silver Coins Hoards, New Chronological Aspects…, National Press, Amman, 2007
Lönnqvist a, par ignorance, tenu compte d’autres monnaies d’argent, certes en provenance
du site mais indûment jointes au trésor. Il en résulte que son étude renvoie, à tort, le lot au second
siècle de notre ère. Une telle conclusion anéantit toutes les chronologies proposées pour Qumrân
qui étaient déjà impossibles à harmoniser. La publication de ce dossier est alors une urgence, qui
doit prendre le dossier Seyrig comme point de départ. M. C. Augé, en poste actuellement à l’IFPO
d’Amman, n’a pas abandonné de le mener à bien mais juge inopportun de franchir le Jourdain pour
examiner la collection à Jérusalem. Nous sommes au point mort.
Des publications de vulgarisation scientifique
En 2007 a paru : J.-B. Humbert et E. Villeneuve, L’affaire Qumrân dans la collection
« Découvertes » chez Gallimard. La maison Gallimard a enregistré un beau succès commercial qui
démontre un réel intérêt dans la francophonie pour le débat Qumrân. Les propositions de
traductions en diverses langues étrangères n’ont pas tardé. La version japonaise a paru avant la fin
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de l’année 2007. La bonne vulgarisation est un but légitime et dans le domaine de Qumrân,
l’absence de bons manuels en langue française est une brèche dans laquelle se sont engouffrées des
traductions d’études américaines, partisanes ou insuffisamment mûries : J. Magness, The
Archaeology of Qumran, Grand Rapids, 2002 ; Y. Hirschfeld,, Qumran in Context, Peabody, 2004,
etc.
« L’archéologie de Qumrân »
Le format de l’opuscule Qumrân chez Gallimard imposait un propos général sans laisser
place à l’archéologie proprement dite. Une présentation synthétique mais uniquement consacrée à
l’archéologie reste à faire. D’autres formules plus amples et plus scientifiques sont envisageables.
Une demande émanant des Edizioni San Paolo (Milan) concerne un fascicule en italien de 300 000
signes, richement illustré, sur le thème des différents aspects de l’archéologie du site et non des
manuscrits comme textes. La collection des manuscrits sera appréhendée sous son seul aspect
archéologique. Mme Estelle Villeneuve qui a co-signé le Gallimard a été sollicitée pour rédiger le
volume avec J.-B. Humbert. Une co-publication serait acceptée avec une version française.
« Qumrân et la mer Morte »
À l’issue de deux conférences faites à Yale University (USA) en 2002, de concert avec Yizhar
Hirschfeld, J.-B. Humbert avait lancé une concertation sur un aspect du dossier « archéologie de
Qumrân » qu’il jugeait insuffisamment honoré : repenser l’événement Qumrân dans le bassin de la
mer Morte, prenant en compte le contexte culturel, religieux et politique clos d’une région
homogène, spécifique par sa géologie, son histoire, son économie et sa géographie fermées. Y.
Hirschfeld a fait cavalier seul en rédigeant de son côté, son ouvrage Qumran in Context, sorti en
2004. Son but non avoué était de polémiquer contre la théorie essénienne du site. J.-B. Humbert a
relancé l’idée du contexte géographique qumrânien avec Jürgen Zangenberg de l’Université de
Leyde. L’éditeur Von Zabern (Franckfort) s’est engagé à la parution courant 2008 d’un ouvrage
collectif bilingue : Qumran und die Region am Toten Meer / Qumran and the Dead Sea Region,
sous la direction de J. Zangenberg. Le manuscrit a été déposé en janvier 2008.
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2009-2010
PUBLICATIONS
Soucieuse de promouvoir les publications qui doivent couronner les travaux de terrain qui
sont maintenant achevés, celles de l’étude si attendue de l’archéologie de Qumrân, etc. L’École biblique
a par conséquent accepté la proposition de J.-B. Humbert de cesser son enseignement pour se
consacrer à cette lourde tâche. Il fera de Qumrân sa priorité.
L’archéologie de Qumrân
La mise en forme de la publication de l’archéologie de Qumrân suit son train de quatre mois
par an. Elle est attendue. La qumranologie est un domaine à soi seul qui aujourd’hui ne cesse de
prendre de l’ampleur. L’archéologie n’est qu’un aspect du sujet. On sait la publication en retard. Nous
avons répété les raisons de cette lenteur qu’il n’est pas utile de redire. Trois mois lui sont consacrés
chaque année. La difficulté de la tâche vient de ce que R. de Vaux n’a pas laissé d’archives concernant
les fouilles (1951-1958), excepté le journal des fouilles plus que succinct. Il a publié ses conférences
dans les Schweich Lectures qui donnent une interprétation brillante du dossier de Qumrân,
interprétation aujourd’hui dépassée. Pour ce faire il nous faut repartir des données brutes qu’il a
laissées : quelques plans, de rares relevés, le registre des trouvailles et le catalogue des photographies.
Autour de ce peu, s’est déployée l’attente, dans la communauté des chercheurs, d’un rapport avec un
raffinement comme si la fouille avait été menée avec les meilleures méthodes d’aujourd’hui, ce qui n’a
pas été le cas. Comment faire du neuf avec du vieux ?
Qu’on se rassure ! L’étude est bien avancée. La présentation de la documentation
archéologique est achevée. Ne l’est pas, la grille stratigraphique qui sera la colonne vertébrale de
l’ensemble. À partir des documents que nous avons mentionnés (plans, catalogues et photographies),
nous tentons de restituer une stratification du sédiment archéologique pour chaque chambre et chaque
espace de la ruine. Nous en tirons une stratigraphie en damier qu’il faut harmoniser. Des niveaux
s’organisent qui ne recoupent pas les « Périodes » proposées par de Vaux parce qu’il les avait plaquées à
partir de sa lecture des historiens de l’Antiquité. Le fruit de tout ce travail sera plus une proposition
qu’une démonstration.
Les deux tiers de la colonne vertébrale sont faits. Quatre mois à venir seront consacrés à son
achèvement. Il restera à distribuer la documentation selon cette grille. L’étude va vers sa fin.
Réexamen du cadran solaire
Dès 1995, nous avions confié à M. Albani et U. Glessmer le soin d’étudier un calendrier solaire
retrouvé au Musée Rockefeller, dans les caisses contenant du matériel lithique de Qumrân : « Un
instrument de mesures astronomiques à Qumrân », RB 1997, p. 88-115. L’article avait suscité quelques
réactions montrant que l’étude du disque de pierre gravé devait être poursuivie.
Nous avons demandé à M. Augustin Tavardon, de Jérusalem, d’en reprendre l’examen. Un
premier jet relu par deux censeurs a été augmenté de nouveaux calculs forts savants. Il a fallu encore
une année complète à M. Tavardon pour prendre conseil et reformuler ses conclusions. Un extrait de
sa conclusion donne le ton de l’ouvrage :
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« Si au tout début de cette étude, l’hypothèse d’un cadran solaire à style triangulaire permettait
d’expliquer bien des particularités du disque de Qumrân, au fur et à mesure du développement, il est
avéré qu’il s’agissait certes bien d’un cadran horizontal à style triangulaire mais entièrement axé sur
une finalité bien précise à savoir celle de déterminer l’écart du temps vrai et du temps moyen.
Problème connu sous le nom d’équation du temps.
Bien que l’on en trouve la théorie plus tardivement chez Ptolémée, il n‘empêche que le
phénomène était connu de longue date. C’est donc en fonction de cette finalité qu’il nous faut
maintenant rassembler l’ensemble des éléments constituant ce que l’on a convenu d’appeler : le disque
de Qumrân.
Il s’agit d’un disque de pierre dont l’une des surfaces présente une concavité qui n’est,
rigoureusement, ni hyperbolique, ni parabolique, ni conique. Cette surface concave est constituée par
un étagement de couronnes, de rayons et de largeurs différentes séparées chacune par des sillons plus
ou moins profonds, eux aussi de largeurs variées. […] »
Comme dans tout cadran horizontal à style triangulaire, le style droit se rapporte aux systèmes
de coordonnées horizontales : azimuts (a) et hauteurs (h) et le style oblique au système de coordonnées
horaires : angles horaires (H) et déclinaisons. Une des originalités du disque consiste dans le fait que les
coordonnées ne sont indiquées, ni par des lignes, ni par des arcs hyperboliques mais uniquement par
des cercles concentriques et les couronnes.
On comprendra qu’il s’agit d’une interprétation tout à fait nouvelle et qui posera aux
historiens de Qumrân la question de la présence sur ce site d’un instrument astronomique aussi
complexe. Le cadran suggère un lien culturel fort avec les sciences du temps à cette haute époque et
dans cette région. Qumrân dans l’orbite de l’Alexandrie hellénistique ? La question est posée.
Le manuscrit a été déposé chez l’éditeur en mai. L’ouvrage sortira en un Cahiers de la revue
biblique.
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2011-2012
PUBLICATION DE L'ARCHEOLOGIE DE QUMRAN
Une collaboration entre l’É.B.A.F. & la Faculté de théologie de Lugano, Jérusalem
1. Rappel du déroulement des séminaires 2011-2012
1.1. Session 1
1.2. Session 2
1.3. Session 3
1.4. Session 4
2. Activités menées
2.1. Rangement des Réserves du musée Rockefeller
2.2. Vérification du catalogue d’inventaire
2.3. Etat des lieux de la documentation
2.4. Réalisation d’une base de données
3. Recherche documentaire
3.1. Etat des lieux des Lampes
3.2. Restauration et première analyse du matériel de la citerne 110
3.3. Restauration du matériel des Grottes
La poursuite de la publication de l'archéologie de Qumran, certainement prioritaire pour
l'École biblique, s'est ralentie au cours de l'année écoulée. Il faut imputer le ralentissement à une
surcharge momentanée de l’agenda des activités de terrain. Entre 2009 et 2011, trois fouilles
archéologiques sont venues coup sur coup s'ajouter à un programme établi. Elles présentaient chacune
un caractère d'urgence et les mobiles, en partie politiques, ont fait que pratiquement seule l'École
biblique pouvait les mener. Pressantes, les demandes émanaient du Ministère des affaires étrangères ou
de l'U.N.E.S.C.O.. Leur préparation, leur exécution, le traitement à chaud de la documentation
fournie, enfin la mise en forme des résultats préliminaires, ont exigé et exigent temps et énergies.
La réinterprétation radicale de l'archéologie du site de Qumran et l'organisation d'un abondant
mobilier n'ont pourtant pas été interrompues. Une nouvelle encyclopédie anglaise d'archéologie
(Oxford)1 a été l'occasion pour J.-B. Humbert de présenter ses récentes révisions de la première
interprétation quant au tremblement de terre, pivot de la chronologie de R. de Vaux, à la « teinturerie »
qui est une salle d'eau hellénistique, au "four de potier pour les grandes pièces" qui n'est qu'un four à
chaux, etc. La fonction du site tend à se modifier malgré la résistance obstinée de certains historiens ou
exégètes à accepter des réajustements qui ne leur paraissent pas nécessaires. L’histoire est une chose
quand l’archéologie a ses exigences. L’indication de la faiblesse éventuelle des propositions ne peut
empêcher que l’on montre les failles d’une interprétation qui a souffert du temps avec le
développement tous azimuts de la qumranologie.
L’intérêt et l’engagement scientifique de l’École biblique dans le projet de publication de
l’archéologie de Qumran ne fléchissent donc pas et elles ont trouvé depuis un an le moyen de
s’exprimer à travers un séminaire dont les premiers résultats sont déjà visibles.
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En voie de publication.
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1. Rappel du déroulement des séminaires 2011-2012
Dans le cadre de l’étude archéologique et de la publication des fouilles menées par R. de Vaux
sur le site de Khirbet Qumran et de sa région2, J.-B. Humbert, responsable du projet depuis 1987, a
proposé à R. Lufrani et M. Fidanzio en 2011 de participer au programme sous la forme d’un séminaire
de recherche portant sur la typologie des jarres provenant des sites fouillés.
Au cours de l’été 2011, J.-B. Humbert a mis à la disposition de ses collaborateurs l’ensemble du
matériel disponible : fichiers informatiques, catalogues et fiches papier, dessins, études en cours
(typologie de la poterie, étude stratigraphique, etc.), etc.
M. Fidanzio a mis à profit l’automne 2011 pour constituer une équipe de collaborateurs qu’il a
préparés au travail sous la forme de séminaires, cours de céramologie, introduction aux techniques de
conservation des objets archéologiques et de visites de musées. Les séminaires se sont déroulés à
Florence (Italie) et à Lugano (Suisse). Ils ont été animés par des spécialistes de l’étude du site dont J.-B.
Humbert pour les questions archéologiques, Rahel Bar Nathan pour la céramologie et E. Puech pour le
dossier épigraphique. L’introduction aux techniques de conservation des objets archéologiques auprès
de la Surintendance des Biens Historiques et Culturels de Florence et les visites de musées ont permis la
rencontre avec des conservateurs, au fait des pratiques et des normes d’inventaire et de conservation du
matériel archéologique.
1.1. Session 1
La première session du séminaire Qumran a été menée du 2 au 15 février 2012. L’équipe constituée de
11 personnes a travaillé différents dossiers :
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Classement de la documentation : dessins et photos ;
Mise en place d’une base de données ;
Réflexion sur l’historique de la numérotation des Grottes ;
Début du rangement du matériel conservé dans les réserves du musée Rockefeller et insertion
des emplacements des objets dans l’inventaire informatique (Jérusalem).
L’idée initiale, d’une aide à apporter à J.-B. Humbert pour terminer la typologie des jarres, a
été reportée. S’y est substitué le projet d’une informatisation générale de la documentation disponible
sur la poterie, progressivement étendue à l’ensemble du matériel provenant des fouilles, et conservé de
manière privilégiée dans les réserves du musée Rockefeller et de l’É.B.A.F., avant d’être envisagée dans
l’ensemble des musées nationaux et des collections privées. Pour faciliter les recherches ultérieures, et
non plus s’en tenir à un simple catalogue informatique (inventaire), il a été décidé de mettre en place
une base de données.
1.2. Session 2
La deuxième session du séminaire Qumran s’est tenue du 10 au 18avril 2012 et a occupé 7
personnes. Le travail a consisté en la poursuite de l’informatisation de la documentation dans la base
de données. L’intégralité des informations contenues dans les catalogues imprimés (catalogue
descriptif de R. de Vaux et catalogue d’inventaire de J.-B. Humbert) a ainsi été reprise. Ce document a
ensuite servi de base, à la vérification de l’inventaire du matériel conservé à l’É.B.A.F. et dans les
réserves du Rockefeller, réalisé au cours de l’été et de l’automne 2012.
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Six campagnes de fouilles menées entre 1951 et 1958 par R. de Vaux, sur le site Khirbet Qumran ; une campagne
en 1958 sur le site de Khirbet aïn Feshkha.
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1.3. Session 3
La troisième session du séminaire Qumran s’est échelonnée de mi-avril à juillet 2012,
occasionnant de nombreuses activités relevant du projet de publication dans son ensemble. Une équipe
de 14 personnes a ainsi poursuivi le travail de :
-
Restauration et inventaire du matériel de la citerne 110 fouillée en 1967 ;
Poursuite de l’étude des lampes et vérification de la typologie ;
Poursuite des dessins de la poterie ;
Rangement et inventaire du matériel conservé dans les réserves du musée Rockefeller ;
Première étape de vérification des informations rentrées dans la base de données ;
Réflexion sur les champs de recherche à retenir dans la base de données : destination et usage
de la base de données.
1.4. Session 4
La quatrième session s’est déroulée du 15 octobre au 15 novembre 2012 avec une équipe
réduite de quatre personnes. Elle a permis l’achèvement de la vérification de l’inventaire du matériel
conservé au Musée Rockefeller et le rangement des réserves.
2. Réalisations
2.1. Rangement des Réserves du Rockefeller Museum
Le réaménagement des réserves et les manipulations successives du matériel avaient entrainé
une certaine confusion dans organisation des lieux. Un rangement systématique de l’ensemble du
matériel (tout type d’objets confondus) a donc été décidé au cours du premier séminaire du mois de
février. Ce travail s’est poursuivi jusqu’en novembre 2012 au cours de quatre sessions (février, avril,
juin-juillet, septembre-octobre). Fin novembre 2012, le travail était achevé. Il aura permis de faire une
vérification générale du catalogue d’inventaire disponible.
2.2. Vérification du catalogue d’inventaire
En 1987, lorsque la responsabilité de la publication du site est confiée à J.B. Humbert, un
inventaire exhaustif du matériel conservé dans les réserves du musée Rockefeller est réalisé. Il a donné
lieu à un nouveau catalogue tenant compte de la liste des objets numérotés par R. de Vaux, à laquelle
furent ajoutés de nouveaux numéros d’enregistrement.
En 1999, une seconde vérification du matériel a été entreprise. Le catalogue était annoté des
numéros de caisses contenant les objets et de leur emplacement. La transformation du stockage par les
conservateurs du musée Rockefeller (retrait des étagères en bois par des étagères en métal) a
progressivement rendu le classement et le rangement obsolètes. Une vérification générale était donc
indispensable. Elle a été réalisée conjointement au rangement du matériel.
Les objets entreposés à l’É.B.A.F. ont été rapportés au Rockefeller à cette occasion.
Il est possible désormais de contrôler plus étroitement l’état de la documentation : ce qui est
disponible, ce qui a été déplacé (légitimement dans des musées, clandestinement en Belgique), ce qui a
été perdu, ce qu’il n’est pas opportun de montrer dans la publication.
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2.3. Etat des lieux de la documentation
Dès le premier séminaire un état des lieux de la documentation a été entamé. Un travail
général a tout d’abord été réalisé avant qu’une activité plus systématique ne soit mise en place à partir
de novembre 2012. Elle concerne pour l’instant la documentation dessin et consiste en un classement
des dessins originaux par locus. Une fois ce travail achevé, il s’agira d’y ajouter les dessins scannés dont
les originaux n’ont pas été retrouvés puis de vérifier l’ensemble de manière à établir la liste de ceux qui
restent à faire. Un travail identique concernera ensuite la documentation photographique.
2.4. Réalisation d’une base de données
Pour répondre aux nouvelles exigences de présentation des documents, l'élaboration d'une
base de données est apparue nécessaire.
La possibilité sera ainsi offerte, une fois la base achevée, de vérifier la fiabilité des niveaux
établis par la fouille. La documentation laissée par R. de Vaux et les fouilleurs manque souvent de
précision quant à la position stratigraphique des objets, à leur distribution, à leur localisation. Une telle
imprécision a contraint à une restitution en laboratoire d'une stratification a posteriori, par les
combinaisons croisées des minutes du chantier, des rares notations des catalogues et des fichiers, des
quelques plans cotés en élévation, des photographies de la fouille, enfin des références de date et de lieu
portées sur 1500 tessons non retenus dans les catalogues et désormais pris en compte. On comprendra
que l'élaboration de la stratigraphie qui manque est sujette à quantité d'aléas et d'approximations. La
gestion numérique du matériel par la base de données devrait permettre à terme de vérifier plus
facilement la justesse de la restitution stratigraphique proposée.
Il est prévu, une fois le travail achevé, de proposer à la communauté des chercheurs l’entière
documentation archéologique de Qumrân, à la fois sous la forme d’une publication imprimée
traditionnelle et par un accès en ligne sur le site de l’École.
3. Recherche documentaire
3.1. Etat des lieux des Lampes
L’étude des lampes trouvées sur le site de Qumran est actuellement en cours. Les lampes de
l’époque du Fer ont été confiées à Mariusz Burdajewicz. Les autres sont sous la responsabilité de
Jolanta Mlynarczyk et de Mariusz Burdajewicz qui en a établi la typologie. Dans le cadre du travail
documentaire mené par le séminaire Qumran, il s’agissait de vérifier le catalogue d’enregistrement et
de s’assurer que le matériel inventorié en 1987 puis en 1999 et enregistré à partir de cette période était
bien conservé dans les réserves du Rockefeller. Le résultat de cette vérification a fait l’objet d’une note
interne disponible à l’École.
3.2. Restauration et première analyse du matériel de la citerne 110
Après la crise de Suez en 1956, le P. R. de Vaux, directeur de la fouille de Qumran, avait
rencontré certaines difficultés dans la maintenance du projet de recherches. L’Angleterre et la France
s’était vu désavouer leur action conjointe avec Israël contre le canal de Suez. La Jordanie avait alors
nationalisé le Service des Antiquités jusque-là dans des mains anglaises. Des fouilles sous autorité
jordanienne, ponctuelles avaient été faites par J. Allegro en 1964 puis par M. Baramki juste avant juin
1967. J.-B. Humbert avait obtenu, lors d’un séjour à Manchester en 1996, les droits d’examiner aux fins
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de publication, les archives Allegro. La Jordanie ayant en 1989 renoncé à la gestion des Territoires
palestiniens, les droits de publication des travaux Baramki étaient tombés sous la juridiction de la
Palestine, jusqu’à présent gérés par les autorités d’occupation israéliennes.
Le lot de poterie Baramki 1967 a par conséquent été répertorié et enregistré au printemps 2012.
Il concerne surtout la fouille de la grande citerne 110 menée avec soin selon la stratification. La partie
haute est le mélange d’un remplissage opéré pendant la Période III, post 70. Mais la partie inférieure, le
fond de la citerne, a livré un matériel pris dans la vase pouvant dater de la période antérieure. La
décision d’une restauration complète de ce matériel a été retenue et réalisée par Manon Saenko de
l’École de Condé, Paris, en mai-juin 2012. Une première analyse est disponible à l’École.
3.3. Restauration du matériel des Grottes
Le mobilier des grottes n’a jusqu’à présent été que peu examiné malgré son importance. Son
intérêt n’est pourtant pas à démontrer puisqu’il compte de nombreux fragments de jarres dites « à
manuscrits ». Le décompte des fonds, si facilement identifiables, a toutefois fourni le nombre de jarres
recueillies. Un important travail de restauration est à envisager. Une documentation photographique et
de dessin suivra.
L’atelier de restauration de l’École a également entrepris la reconstitution de jarres « à
manuscrits » remontées mais malmenées depuis cinquante ans et aujourd’hui à l’état de fragments. Un
long travail de patience a tout d’abord exigé une dé-restauration, avant qu’un nouveau remontage ne
soit possible. Mmes Nathalie Hirshi et Jeanne Bonnefoy s’en sont chargées.
4. Conclusion
Entre l’automne 2011 et l’automne 2012, quatre séminaires se sont tenus. Dirigés par R.
Lufrani et M. Fidanzio, sous l’autorité scientifique de J.-B. Humbert et la responsabilité du directeur de
l’Ecole biblique, ils participent au projet de publication de l’archéologie de Qumran dont l’É.B.A.F. est
en charge. Les séminaires se poursuivront au cours de l’année académique 2012-2013.
Menée par J.-B. Humbert, l’étude du site de Qumrân présente des enjeux importants. Peuvent être
ainsi rappelés :
-
la mise en place de la typologie de la poterie ;
l’interprétation stratigraphique globale du site ;
l’interprétation historique générale du site dans une perspective chronologique et
fonctionnelle ;
etc.
Par son caractère exhaustif et systématique, la base de données dont les critères de recherche ont
été établis au cours du séminaire Qumrân avec l’expertise scientifique de J.-B. Humbert, répond aux
besoins de l’étude du site et peut accélérer son interprétation en facilitant l’accès à l’intégralité du
matériel. De manière complémentaire, les résultats de l’étude stratigraphique du site et la mise en place
d’une typologie de la poterie viendront enrichir la documentation disponible et seront insérés dans la
base de données.
Jérusalem, 27 octobre 2012
Riccardo Lufrani
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Séminaire de catalogage de la poterie de Qumrân un exemple des entrées du catalogue (session
de mai 2012)