connecter les bits aux bytes
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connecter les bits aux bytes
technique Connecter les bits aux bytes La semaine passée. Heu ! Non il y a déjà deux mois (pfff, le temps passe trop vite !) et la bonne année 2011 que je vous souhaite enthousiasmante est passée par ici. L’an dernier, disais-je, j’avais dressé l’inventaire du visible informatisé amarré aux alentours de la table à carte. J’ai nommé le « hard » : ordinateur et périphériques, tels qu’on peut les trouver dans n’importe quel bureau ou même à la maison. Mais on le sait, il y a trois fois plus de matos dans un bateau que dans un appartement cinq à dix fois plus spacieux et vingt fois moins spartiate. Ben oui, vous avez déjà vu, vous, un appartement diesel avec voiles et GPS, youyou et dessalinisation de l’eau pompée sous la nappe du carré grâce à une éolienne ? Ajoutons donc à l’inventaire précédent ce qui appartient à la « connectique » et aux « interfaces » matériels, simples, mais néanmoins pas pour les nuls. Plongée en apnée dans les protocoles Photos © Pierre Lang Le B.A.-BA cool de la communication entre les équipements du bord est le protocole NMEA 0183 (National Marine Electronics Association) en cours d’évolution vers la norme NMEA 2000. En deux mots, NMEA définit la manière de transférer des informations à travers des fils, aussi bien en ce qui concerne les caractéristiques de transmission (RS232, 4.800 bauds, 8 bits, 1 Stop bit, No parity) que la manière d’encoder les données. Une position GPS, par exemple, peut être codée par la phrase $GPRMC, 073826, A ,3657.418, N, 02609.332, E, 005.0, 083, 271009, 000, W*6A. Chaque ligne transmise commence par le signe $ et des lettres indiquant le type d’information qui suit (position, cap, vitesse, waypoints, profondeur, température, etc.). Les éléments d’information sont séparés par des virgules. À la fin, se trouve un checksum permettant de vérifier que les données sont transmises sans erreurs et sans horreur. 46 La connectique a évolué de l’ancestrale fiche DB21 à la vieille DB9 (respectivement 21 et 9 fils, dont 3 sont réellement utilisés) qui n’est plus disponible sur les PC récents, équipés de ports USB. Connecter des fils dans des dominos et des fiches est dépassé. Il y a de l’interface dans l’air. Attention ! On ne peut pas raccorder brutalement les fils NMEA provenant de divers appareils. Un inintelligible brouhaha dû au mélange des phrases de tous les appareils parlant en même temps arriverait au bout du fil. Boite de jonction NMEA Les câbles NMEA venant du GPS sont raccordés en parallèle avec ceux allant à l’entrée du pilote, à la VHF DSC, au NAVTEX, au multiplexer NMEA, au PC. Il y a deux fils à raccorder. Cela fonctionne bien, car il n’y a qu’un flux de données. Si l’on souhaite envoyer des données à partir du PC vers les instruments (par exemple, des waypoints • Boite de jonction NMEA vers le GPS et/ou le pilote), il faut raccorder un troisième fil, indépendant des autres, véhiculant l’information dans l’autre sens. Prise DB9 1 2=RxD 3=TxD réception transmission 2 3 4 5=GnD masse • Fiche femelle DB9 5 6 7 8 9 technique Le schéma ci-avant montre la numérotation des contacts d’une prise DB9 femelle vue de l’extérieur (la photo et le dessin se correspondent). On peut aussi écrire, ce qui revient au même, que le dessin représente une prise mâle vue du côté des contacts sur lesquels on soude les fils. Vous suivez ? Plongée avec bouteille dans les méandres du fleuve NMEA Multiplexer Le multiplexer photographié est une interface intelligente « fusionnant » les flux de données NMEA provenant de quatre appareils. Les flux sont fusionnés en un seul. Il existe avec sortie RS232, USB ou BlueTooth. Il est disponible avec l’option SeaTalk permettant de traduire le protocole propriétaire Raymarine en NMEA, avant fusion. envoyé au PC de deux manières : soit indirectement via le multiplexer, soit directement via une interface RS232/USB. La seconde permet de faire face à une panne du multiplexer. Il n’est pas inutile d’avoir à bord une interface RS232/USB de secours. Il faut deux ports différents du PC si l’on veut réaliser les deux montages simultanément. Plongée en apnée dans les protocoles Le PC de Thoè dispose de 3 ports USB, ce qui est nettement insuffisant pour implémenter toute l’architecture. En 2010, je suis passé de l’utilisation d’un hub de 7 ports (photo) à un de 10 plus un autre de 2 ports intégrés à un lecteur de cartes mémoire (pour le clavier et la souris, car je n’aime pas les souris sans queue). Si je compte bien, cela nous fait 11 ports disponibles. Pour éviter la surcharge électrique du hub par les « gros » consommateurs (disque dur et hauts parleurs), il est alimenté en 5 V de façon autonome et pas par le port USB du PC qui est limité à 500 mW. • Hub USB (7 ports) Alimentation 12 V • Multiplexer NMEA • Interface RS232/USB Si SeaTalk est disponible, le fabricant indique d’alimenter l’interface à partir de ce réseau, dont les fils rouge et noir constituent l’alimentation 12 V (le jaune véhicule les données). Je préfère alimenter l’interface à partir du tableau électrique pour qu’il soit allumé dès que le PC est mis sous tension. Cela évite des désagréments divers et variés. Instruments éteints, il risquerait d’être insuffisamment alimenté par le PC. Et multiplexer éteint, c’est Windows qui y perd son latin. Pour le reste, yaka se reporter à la documentation fournie avec l’appareil. Multiplexer logiciel Un jour, j’expliquerai qu’il existe un multiplexer logi•M ini GPS avec interface ciel, fonctionnant sous WinRS232/USB interne dows. Dans ce cas, il faut réserver un port du PC par instrument. Plutôt que de se faire concurrence, ces deux types de multiplexer se complètent, car ce logiciel est très utile pour satisfaire d’autres besoins. Je ne sais pas si vous êtes de mon avis. Cette semaine, le menu était aussi indigeste que la réforme des institutions belges. On se demande à quoi tout cela peut-il bien servir. Car au final, une fois que cela fonctionne, on peut tout oublier. L’important n’est ni l’infrastructure, ni les normes, ni la régionalisation des interfaces, mais la volonté de marcher en avant. See you later… • Pierre Lang Journal et eBook sur Internet : www.thoe.be Interface RS232/USB La plupart des PC modernes ne sont plus équipés que d’entrées/sorties USB. Il est donc nécessaire d’intercaler une interface RS232/USB entre le câble NMEA et le PC. On en trouve facilement partout. Il y en a généralement plusieurs à bord dont certains sont cachés dans les instruments (multiplexer, mini GPS-USB, etc.) Dans le raccordement du GPS, son signal NMEA peut être 47