Le mur de Berlin

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Le mur de Berlin
Le mur de Berlin
Thématique : Art et pouvoir
Sommaire :
IIIIIIIVVVI-
Introduction
Contexte historique
Description et analyse
Interprétation
Relation avec d’autres œuvres
Conclusion
I-
Introduction
Titre : East Side Gallery
Nature de l’œuvre : Morceau du mur de Berlin
Construit par : l’Union Soviétique
Dimension : 1,3 km
Date et lieu de construction : 1961, Berlin
Période : Guerre froide
Lieu : Mühlenstraße, 10243 Berlin, Allemagne
Domaine Artistique : Art de l’espace
II-
Contexte historique
Lors de la construction du mur de Berlin, l’Allemagne divisée en deux blocs, est au cœur de
la Guerre froide. La Guerre froide est une période de tension entre le bloc de l’Ouest (EtatsUnis, France, Royaume- Uni, Italie …) et le bloc de l’Est (URSS, Chine, Pologne …).
L’Allemagne occupée par ses vainqueurs devient donc avec Berlin, l’enjeu majeur et le
théâtre de l’affrontement entre les deux pays leaders.
En 1948, les Soviétiques font le blocus de Berlin-Ouest (isolement de la ville, l’empêchant de
communiquer avec l’extérieur et de se ravitailler) ainsi, ils veulent forcer les Occidentaux à
se retirer de la ville pour la faire passer sous leur autorité. La manœuvre échout. En 1949,
cette crise débouche sur la division de l’Allemagne en une RFA (République fédérale
d'Allemagne) alliée des Etats-Unis et une RDA (République démocratique allemande) alliée
de l’URSS. Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, la RDA construit un mur infranchissable entre
Berlin-Est et Berlin-Ouest afin d’arrêter l’exode des Allemands de l’Est qui, depuis 1949 et
par centaines de milliers, ont rejoint la RFA en passant par Berlin-Ouest.
Il y a eu des manifestations à l'Ouest pendant quelques jours. Mais les Berlinois de l'Ouest
doivent se résigner à la présence du Mur.
Le mur de Berlin est tombé le 9 novembre 1989 à la suite de changement géopolitique.
Après la chute du Mur, des centaines d'artistes de partout dans le monde se sont réunis et
ont transformé le côté est du mur qui avait été intouchable jusqu'à présent, avec leurs
peintures, donnant le mur d'un nouveau visage dans une nouvelle époque.
Le 3 Octobre 1990, les deux camps divisant l’Allemagne ont été officiellement réunifiées
dans un traité.
III-
Description et analyse
L'East Side Gallery est le morceau du mur de Berlin le plus long épargné par la démolition
d’une longueur d’1,3 km dans l’ancien Berlin-est. Elle se situe dans la Mühlenstraße entre la
gare de l’est (Ostbahnhof) et le Oberbaumbrücke à Friedrichschain sur les bords de la Spree.
Il s’agit de la plus vaste galerie en plein air du monde, présentant plus de cent peintures
murales originales. L’East Side Gallery est considérée comme un symbole de liberté.
Les peintures reflètent avant tout le changement, l’euphorie et l’espoir d’un monde meilleur
qui régnaient après la chute du Mur.
Les œuvres ont été réalisées au pinceau et à la bombe.
Les peintures et les graffitis étaient, avant 1989, déjà une des attractions de Berlin, mais
uniquement du coté ouest. En effet le « mur de la honte » n’était pas accessible à la
population de Berlin-est qui ne pouvait même pas l’approcher. Aux abords du mur, coté est,
il y avait un « No man’s land », une zone vidée de ses habitants.
La principale contrainte de l’East Side Gallery est son entretien. Peu de temps après son
inauguration, des mesures de restauration s’avérèrent déjà nécessaires.
Malheureusement, plusieurs facteurs jouent sur la dégradation des œuvres.
Premièrement, elles ont été peintes à même le béton, sans apprêt (couche appliquée sur un
support permettant l’adhérence de la peinture) et à l’aide de laques inadaptées, se sont très
rapidement abîmées.
De plus, elles subissent les mauvais traitements du temps ainsi que de nouveaux graffitis qui
les recouvrent et tentent à les faire disparaître.
Ainsi, de nouveaux projets de rénovation sont en cours. Les artistes à l’origine de l’East Side
Gallery ont monté une association afin de récolter des fonds.
105 fresques furent déjà remises en état de février à septembre 2009 par les artistes euxmêmes afin de célébrer les 20 ans de la chute du mur.
Le célèbre « Baiser de l'amitié » entre Erich Honecker (à droite), dernier dirigeant de la RDA
et Leonid Brejnev (à gauche), chef du Kremlin (dirigeant de l'URSS) jusqu’en 1982, a été peint
par l'artiste russe Dmitri Vrubel. C’est une des fresques emblématiques de la East Side
Gallery.
Cette gigantesque fresque fut inaugurée le 28 septembre 1990, soit quelques jours à peine
avant la date officielle de la réunification allemande.
L’artiste reproduit une photo bien réelle prise par un journaliste français en 1979, année du
30ème anniversaire de la formation de la RDA. Selon une tradition russe, s’embrasser sur la
bouche symbolise la fraternité.
Cette peinture évoque la soumission de l’Allemagne de l’Est à la politique Russe.
.
La Trabant a été peinte par Brigit Kinder en 1991. Le titre de l’œuvre est « Test the Best »
(tester le meilleur) reprise du slogan publicitaire pour une marque de cigarettes «test the
west» (« Testez l'Ouest »). La voiture surgit de l’ombre, la dictature de la RDA, vers la
lumière qui symbolise la liberté retrouvée.
Elle représente une Trabant, voiture fabriquée en Allemagne de l’Est qui détruit le mur de
Berlin. Cette peinture évoque la nuit du 9 novembre 1989 (destruction du mur), date qui est
marquée sur la plaque d’immatriculation de la voiture.
IV-
Interprétation
Les graffs, qui se rattachent à l’art du quotidien, sont pour la plupart des revendications
politiques et sociales. On retrouve à plusieurs reprises la thématique de la communication
pour rappeler que les Berlinois de l’est n’avaient pas la liberté d’exprimer ce qu’ils
ressentaient. Ces fresques commémorent ainsi la chute du Mur, le manque de libertés, la vie
en RDA, la séparation des Berlinois et l’unité retrouvée et elles apportent un message
pacifique. L’East Side Gallery est un monument en l’honneur de la liberté. Les peintures
reflètent le changement et expriment l’espoir d’un avenir meilleur pour tous les peuples du
monde.
V-
Relation avec d’autres œuvres
La West Side Gallery
La West Side Gallery est de l’autre côté de l’East Side Gallery investi par un photographe
allemand, Kai Wiedenhöfer. Il a utilisé ce support emblématique pour exposer ses photos de
murs et frontières du monde entier (de la frontière israélo-palestinienne, aux murs de
Belfast en passant par la frontière entre les deux Corées). Cette exposition, appelée « Wall
on Wall », est composée de 36 photos monumentales qui nous rappellent qu’il reste bien
des murs dans le monde.
Les murs de Belfast ou murs de la paix
Les murs de Belfast construits en 1998 sont des exemples de murs qui, en opposition au
mur de Berlin, ne sont pas des murs de répression mais des murs pour limiter les violences
entre les quartiers catholiques et les quartiers protestants en Irlande du Nord. Ils seront
démolis d’ici 2023.
Barrière de séparation israélienne
La barrière de séparation israélienne est une construction en Cisjordanie en cours
d'édification par Israël. L'objectif déclaré serait de protéger la population israélienne en
empêchant physiquement toute « intrusion de terroristes palestiniens » sur le territoire
israélien.
VI-
Conclusion
On parle souvent de Street art pour qualifier les œuvres de l’East Side Gallery. Il s’agit certes
d’une œuvre visible par tous et non enfermée dans un musée mais son support est chargé
de mémoire et porte encore les cicatrices du passé, c’est pourquoi on pourrait le qualifier
d’art commémoratif. Les artistes ne se sont pas seulement appropriés l’espace publique en
créant cette galerie ouverte à tous, ils ont aussi utilisé un support chargé d’une histoire
douloureuse pour tout un peuple et ils ont certainement voulu ainsi transformer le béton
gris en une expression durable de liberté et de réconciliation.