Rentrée - Living Inside
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Rentrée - Living Inside
SPÉCIAL Rentrée Design Le studio d’Eugeni Quitllet Scholten & Baijings, duo de choc néerlandais Michel Buffet, trésor vivant Le grand talent de Petite Friture TENDANCES DÉCO Canapés, tapis, papiers peints, carrelages, design enfants : tous nos coups de cœur de la rentrée ! Trips Barcelone, l’énergie est toujours là ! Bairro Alto, saudade hype à Lisbonne Beyrouth et l’art contemporain Lifestyle Doshi & Levien chez eux à Londres 6 intérieurs très désirables J.Crew, la mode androgyne qui cartonne M 01469 - 117 - F: 5,50 E - RD ’:HIKLOG=^UZZUW:?a@b@l@r@a" N° 117 - Septembre - Octobre 2015 - 5,50 ID-HOME 6 Dans le salon, la photo Houston de Luciano Rigolini (1993) surplombe la table d’appoint Tulip d’Eero Saarinen (1956, Knoll) ainsi que le fauteuil La Fonda de Charles et Ray Eames (1961, Hermann Miller). Sous la grande table Tulip d’Eero Saarinen, tapis marocain ancien (Battilossi). Canapé et fauteuil Soriana d’Afra et Tobia Scarpa (1960, Cassina). À Lugano (Suisse) Design en scène Architecte et scénographe, Francesco Dias a emménagé dans cet appartement baigné de lumière au début de sa vie professionnelle. Au fil des ans, il l’a investi avec des pièces de mobilier qui lui sont chères et qui distillent une ambiance au charme singulier. © LIVING INSIDE Reportage Francesca Davoli / Photos Fabrizio Cicconi 264 Autour de la table, qui est une création de Francisco, chaises DSW de Charles et Ray Eames (Herman Miller). Au-dessus, suspension Glo-ball de Jasper Morrison (Flos). Au mur, If it’s tuesday est une œuvre photographique de l’artiste Fabrizio Giannini (1999). 265 ID-HOME 6 1 2 «P our moi, la maison est une mise en scène de ce que nous sommes et de ce que nous voulons devenir. » Voici les mots qu’emploie Francisco Dias, scénographe et styliste à la Radio Télévision Suisse, pour présenter son appartement de 120 m2 qu’il a décoré à son image, tel un coffre qui contient tous les trésors d’une vie. Peu de temps après sa naissance, sa famille a quitté le Portugal pour s’installer en Suisse. À Lugano, Francisco a eu la chance de vivre plusieurs années dans la villa Favorita, où ses parents travaillaient au service du baron Thyssen. Cet environnement lui a permis de développer un sens esthétique pointu depuis sa plus tendre enfance. Le simple fait de vivre dans un manoir aux murs tapissés de peintures magnifiques et aux jardins sublimes a eu une influence déterminante sur son avenir. Aujourd’hui, sa volonté de travailler comme scénographe lui a permis d’aborder la construction sous un autre angle. Mais il est et restera architecte. « En 2001, je recherchais un appartement dans le centre-ville de Lugano lorsque j’ai appris par hasard qu’un ami en quittait un, situé au dernier étage d’un bel immeuble du début du XXe. La première fois que je l’ai visité, je me suis senti dépité : plusieurs revêtements ne me plaisaient pas du tout. J’y suis retourné trois fois avant de me décider... À chacune de mes visites, j’ai été surpris de constater à quel point l’espace était inondé de lumière, du lever au coucher du soleil, grâce à ses dix grandes fenêtres. J’ai alors compris : ce lieu m’appelait et je devais me faire à l’idée de réparer toutes les dégradations causées par d’autres au fil des années. J’avais un tout petit budget, j’ai donc commencé par repeindre les portes et les murs. Ensuite, j’ai remplacé les sols de l’entrée et de la cuisine par un revêtement en résine car, malheureusement, ceux d’origine étaient irrécupérables. Les parquets avaient également été recouverts d’une sorte de moquette que j’ai dû arracher pour les poncer. Ces petits changements efficaces ont rapidement redonné à l’appartement son charme originel. » 266 1/ Derrière la table Tulip d’Eero Saarinen (1956, Knoll), posée au sol à gauche, l’impression lithographique s’intitule Le Jeune Dessinateur (2012) de Giulio Paolini. Canapé et fauteuil Soriana, signés Afra et Tobia Scarpa (1960, Cassina). Lampe sur pied Dafne d’Olaf von Bohr, (1972, Valenti). Tapis marocain des années 30 (Battilossi). 2/ Dans l’entrée, tapis tibétain ancien du début du XXe (Battilossi). Sur l’un des tabourets Leftlover d’Alfred von Escher (Studio 427), pendulette Secticon d’Angelo Mangiarotti (1956, The Universal Escapement Ltd) ; sur l’autre et sur le buffet danois en teck des sixties, vases allemands dénichés aux puces. Sur le même buffet, lampe Jucker d’Afra et Tobia Scarpa (1963, Flos). Lustre Lichtstruktur de Robert Haussmann (1965, Swisslamps). Dans la pièce du fond, fauteuil 635 Red and Blue de Gerrit Rietveld (1923, Cassina). Sur la table conçue par Francisco, trois vases en porcelaine (Rosenthal). Autour, plusieurs Plastic Side Chairs des Eames (Herman Miller). Suspension Glo-ball de Jasper Morrison, (1999, Flos). Au mur, série photographique de Fabrizio Giannini. 267 ID-HOME 6 Derrière le bureau Arco du studio BBPR (1963, Olivetti), fauteuil La Fonda de Charles et Ray Eames (1961, Herman Miller). Lampe Tizio de Richard Sapper (1972, Artemide). La bibliothèque modulaire provient de l’enseigne suisse Migros. Tapis tibétain ancien datant de 1890 (Battilossi). 268 Photo Houston de Luciano Rigolini (1993). Table d’appoint Tulip d’Eero Saarinen (1956, Knoll) et fauteuil La Fonda de Charles et Ray Eames (1961, Herman Miller). 269 ID-HOME 6 1 2 Deuxième étape : l’ameublement. Francisco a toujours apprécié le style 1900 et les objets qui nous relient à l’histoire de manière évidente et naturelle à la fois. Du coup, tout le mobilier évoque une époque, un style... « C’est quelque chose qui me fascine, nous a-t-il confié. La première chose que j’ai achetée, ce fut la chaise Rouge-Bleu de Gerrit Rietveld, l’un des objets les plus représentatifs du mouvement De Stijl. » Tout a donc commencé avec cette chaise acquise alors qu’il habitait encore chez ses parents. Depuis, Francisco Dias n’a jamais cessé de rechercher de nouvelles pièces pour sa collection. Son appartement s’est vite rempli de meubles signés Afra et Tobia Scarpa, Charles et Ray Eames, Joe Colombo, Eero Saarinen, Alvar Aalto, Le Corbusier, Ludwig Mies van der Rohe, Giò Ponti, Arne Jacobsen, Angelo Mangiarotti, Vico Magistretti, Achille Castiglioni et bien d’autres... Ses dernières acquisitions sont deux chaises du Danois Verner Panton. Marier les nourritures de l’âme et du corps « La mansarde est elle aussi remplie de meubles, ce qui me permet, de temps en temps, de changer le décor et de créer une nouvelle mise en scène. » Il ajoute : « Parallèlement, l’art est ma seconde passion. Ces dernières années, j’ai acheté des œuvres réalisées par de jeunes artistes, photographes et architectes plus ou moins reconnus. Mon dernier coup de cœur photographique, c’est Lisa Lurati. » Les expériences personnelles de Francisco l’ont amené à créer un monde bien à lui, où il peut vivre en harmonie avec ses goûts et avec les autres. « Je dirais que je suis quelqu’un de curieux, nourri de passions que je partage avec mes amis autour d’un bon repas. L’amour de la bonne chère est omniprésent ici... Rien d’étonnant lorsque l’on sait que ma maman cuisinait pour le baron Thyssen. » 270 1/ Francisco aime les objets qui racontent une histoire, comme la Chair 68 d’Alvar Aalto (1935, Artek). 2/ Dans la chambre, tapis tibétain du début du XXe (Battilossi). Linge de lit Society. Lampadaire simple de Serge Mouille (1953, Atelier Serge Mouille). Lit Nathalie de Vico Magistretti (1978, Flou).