Document - Lycée Blaise Pascal à Orsay

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Document - Lycée Blaise Pascal à Orsay
Une mise en scène de
Gwenhaël de Gouvello
metteur en scène de la Compagnie du Catogan
Love
Comédie de Murray Schisgal
Dans le rôle de :
Harry : Stéphane Valensi
Ellen : Héloïse Wagner
Milt : Frédérique Almaviva
Lumière : Aurore Beck
Décor : Joe Lamarque
Printemps théâtral en plein air du Lycée Blaise Pascal le
mardi 6 mai à 14h15
I- L’auteur et la pièce
•
Murray Schisgal:
Murray Schisgal est un auteur de théâtre, scénariste, producteur et acteur américain, né
en 1926 à Brooklyn, New-York.
Son théâtre se situe à la croisée de l'avant-garde et du vaudeville, et apparaît comme le
digne héritier de l'absurde et du non-sens britannique. Il débute sa carrière de scénariste en
écrivant les pièces Le Tigre et Les Dactylos pour des théâtres londoniens en 1960. Trois ans
plus tard, il crée Luv ou Love, qui le propulse de Londres à Broadway. Il a été nominé deux
fois au Tony Awards en 1965 pour cette pièce, en tant que « Meilleur auteur dramatique » et
« Auteur de la meilleure pièce ». Il travaille ensuite pour les studios de télévision et pour le
cinéma, où il connaît de nouveaux succès en 1969 avec Jimmy Shine, Les Chinois, An
American Millionnaire, All Over Town, etc.
En 1967, Murray Schisgal commence à écrire pour le cinéma et la télévision. Dans le
même temps, il écrit des pièces en un acte, jouées depuis sur tout le territoire des Etats-Unis.
En 1982, sa collaboration au scénario de Toostie, nominé neuf fois aux Oscars, l’entraîne dans
un des plus gros succès cinématographiques de l'année. En 1990, Murray Schisgal signe
Popkins. Puis il revient au cinéma avec A World on the Moon et The Devil Arithmatic, pour
lequel il remporte un Emmy Award.
En 2007, Paris met à l'honneur trois de ses pièces : Le Vieux Juif, 74 Georgia Avenue et
Les Marchands ambulants.
•
La pièce:
Love créée en 1963 restera comme la pièce phare de son répertoire. Montée à Londres
et à Broadway, elle sera plébiscitée par la critique internationale. Love s’inscrit dans le
registre des mœurs de la société américaine véhiculant les rêves et ses opposés, l’amour et la
détresse, l’argent et la misère.
La pièce se déroule à New York, sur le pont de Brooklyn. Harry Berlin s’apprête à se
jeter dans l’Hudson pensant avoir raté sa vie. C’est à ce moment que Milt Manville, son ami
de l’université qu’il n’a pas vu depuis 15 ans, arrive. Milt lui redonne goût à la vie et plus
particulièrement à l’amour et lui propose de rencontrer sa femme, Ellen, de qui il souhaite
divorcer pour aller avec sa maîtresse Linda. C’est chaque fois sur le pont qu’on aura des
nouvelles de ces trois personnages revenant toujours de l’un à l’autre.
En 1963, Love est produit à Londres, puis à Broadway au Booth Théâtre, le succès est
au rendez-vous et sa pièce est pressentie pour plusieurs prix, dont le Tony Award en 1967.
Cette nouvelle notoriété permet d'exporter ses pièces de théâtre en France. Laurent Terzieff en
fait la première production au Théâtre Montparnasse en 1965. Elle est ensuite reprise par
Patrick Chesnais, André Dussollier et Catherine Rich en 1985 ans au Théâtre de la GaitéMontparnasse, puis à la Comédie des Champs-Elysée avec Fanny Cottençon, Patrick Chesnais
et Sam Karman, sous la direction de Michel Fagadau.
II-
L’affiche
Notre affiche présente le titre « Love » au milieu et mis en valeur par un cœur fait
d'eau. L'eau est en effet symbolique dans cette farce, elle représente une échappatoire pour les
personnages. La bulle d'eau en forme de cœur semble fragile et prête à éclater, tout comme la
notion d'amour dans la pièce.
En haut à droite est représenté Harry, avec pour seule compagnie un chien. Ce chien
est, selon Harry, responsable de tous les malheurs qu'il a vécu. Il est mentionné au début de la
pièce et il clôture la pièce en mordant la jambe d’Harry. Nous l'avons fait figurer sur l'affiche
car il est l'allégorie du malheur qui poursuit ce personnage.
En bas à gauche est représenté un couple non définit, pouvant être les 3 couples de la
pièce : Milt/Ellen, Harry/Ellen ou Milt/Linda. Le visage des 3 personnages est caché pour
laisser une touche de mystère au spectateur qui peut ainsi faire une première interprétation de
« Love ».
Les couleurs de cette affiche sont froides, et non chaudes pourtant connues comme
étant les couleurs de l'amour. Nous avons fait ce choix car l'amour dans cette pièce n'est pas
un amour profond et véritable mais un amour désiré, ce qui le rend superficiel.
III- Le décor
Nous avons tout d'abord choisi de faire jouer la pièce en hauteur par rapport à la scène
et au public, à 2 mètres de haut sur un décor de pont avec parapet. Les chutes des personnages
sont ainsi rendues plus impressionnantes, et cela nous permet de représenter un cours d'eau
sous le pont.
Le cours d'eau est représenté par du tissus bleu clair découpé en bandes, agitées en
permanence avec une machine qui crée du vent. Sous ces bandes de tissus se trouvent un
creux dans la scène tapis de matelas.
Nous avons tenu à garder les autres éléments du décor, soit un lampadaire allumé
positionné à droite à côté d’un banc en bois ainsi que d’une boîte de sable avec dedans, une
poubelle.
IV- L’éclairage et la musique
•
L'éclairage :
Nous avons décidé de choisir deux scènes pour lesquelles nous décrivons le jeu des
éclairages. D’une manière générale et durant toute la pièce, l’éclairage est plus vif en front de
scène qu’au fond, où il est plus tamisé. Durant la scène d’exposition, où Harry est sur le pont,
prêt à se suicider, la pièce s’ouvre grâce à un éclairage qui augmente peu à peu, et ciblé sur
lui. Le spectateur découvre donc le premier personnage de la représentation, placé devant un
fond sombre et dans un cercle de lumière. La lumière n’est pas très forte, elle est tamisée et
tend vers le jaune : cela crée une intimité entre le spectateur et l’acteur, un certain confort.
Puis lorsque Milt entre en scène, un second cercle de lumière de la même intensité le suit.
Durant le reste de la pièce, les éclairages tamisés dans le fond de la scène sont de
couleurs rouille, pour montrer le temps qui passe, orangé-jaune pour créer un certain confort
chez le spectateur. Dans cette scène d’exposition des petites lampes blanches, qui rappellent
les étoiles, sont suspendues au plafond devant un fond bleu marine, cela inscrit la scène dans
l’intemporalité, puis le fond devient orangé-rouille lors des journées. Pour la seconde scène
choisie, la toute dernière, on voit Harry courir, poursuivi par un chien : une lumière blanche
éclaire toute la scène, puis au fur et à mesure qu’il grimpe sur le lampadaire, elle se referme
sur lui en cercle, pour qu’au final il soit le seul éclairé. Puis sur une grimace du comédien, la
lumière se coupe nette : la pièce est finie.
•
La Musique :
Première scène :
La musique démarre une minute après la vague apparition de la scène assurée par les
jeux de lumières tamisées.
Titre : ABPNB - Brilliance (Mysterious Suspense Music)
Lien YouTube: http://youtu.be/5wVOgm4G9vs
Nous avons choisi cette musique dramatique et haletante pour amener le spectateur
dans l’attente d’une tragédie. En effet, la disposition scénique, la lumière jaune s’intensifiant
en même temps que la musique, donnent d’emblée un ton tragique. Nous recherchions
principalement une instrumentale, c'est-à-dire sans paroles, pour mieux ménager le suspense
ne reposant que dans la simplicité d’une boucle d’accords, accompagnant un thème joué
harmonieusement et à tempo lent au début, puis s’emballant pour finalement arriver à son
paroxysme grâce à une amplification progressive du volume sonore.
Dernière scène :
Une toile se situe au fond de la scène, derrière un comédien court et est éclairé par un
projecteur sous le principe des ombres chinoises. Les spectateurs entendent des aboiements et
un homme essoufflé. Lorsque celui-ci déboule sur scène, la musique commence.
Titre : Caravane palace – Jolie coquine
Lien You Tube : https://www.youtube.com/watch?v=gqiTM4_ES3I
Nous voulions duper le spectateur en le laissant penser qu’il était sur le point d’assister
à une tragédie, en allusion au titre : « Love » pouvant avoir des connotations mélancoliques.
Ensuite, tout au long de la pièce nous lui laisserons entrevoir une vision plus satyrique et
ironique de l’amour et de la situation générale concernant ces trois personnages. Pour finir,
nous voulions clôturer la pièce avec une musique en décalage avec la situation pour accentuer
la facette ironique et humoristique que nous essayions d’assimiler à notre mise en scène. En
effet, cette musique enjouée, respirant la gaieté, souligne l’ironie de la chose par l’opposition
avec le moment funèbre se produisant à l’instant.
V-
Les costumes
Ellen :
Chemisier blanc, jupe et tablier sale. Lunettes et chignon bas.
Robe blanche, pieds nus, cheveux détachés, au naturel.
Ellen, la femme de Milt, est habillée d’un tablier
blanc, salit, sur une jupe et un chemisier et est
coiffée d’un chignon bas : ce style vestimentaire
montre qu’elle apparaît comme la ménagère idéal
de la société, un stéréotype fort de la femme au
foyer. Elle porte des lunettes de vue, pour
ringardiser un peu le personnage.
Dans un second temps, lorsqu’Ellen tombe amoureuse
d’Harry, elle change de costume : elle porte désormais
une robe blanche immaculée, vaporeuse, cela montre la
femme dans son plus simple appareil, le blanc étant la
couleur de la pureté. Elle est pieds nus et ne met plus ses
lunettes, comme si elle était libérée du joug de son mari,
elle n’a plus besoin de lui pour vivre tout comme elle n’a
plus besoin de ses lunettes pour voir. Le costume
souligne la déshumanisation d’Ellen par son mari, elle
subit donc une renaissance : elle n’est plus considérée
comme un objet futile et consentant. Elle est enfin
considérée comme l’égale de sa moitié, et est désormais
libre de ses propres choix. La transformation physique
d’Ellen montre la libération et le renouveau qu’elle subit
lorsqu’elle succombe à Harry.
Milt :
Veste grise, ceinture avec boucle en or, tee-shirt simple, cheveux bien coupés, courts.
Son époux, Milt, incarne la réussite, l’ascension sociale
et la richesse, c’est pourquoi il est habillé d’une veste
grise, associée à la prétention de sa classe sociale, d’un
tee-shirt assez banal, décontracté de couleur terne, qui
montre ici l’aspect blasé du personnage, qui se plaint
de sa vie. Il porte une ceinture avec une boucle en or,
signe de la richesse. Ses cheveux sont courts,
bien coupés et bouclés, pour montrer l’importance qu’il
porte à son aspect physique. De plus il porte des
chaussures en peau de crocodile, pour exagérer son
aspect aisé.
Harry :
Chemise déchirée, blanche et sale, jean déchiré, cravate dénouée. Cheveux en bataille.
Harry est différent de Milt, et nous avons choisi
d’accentuer cette différence : il porte une chemise
déchirée, d’un blanc sale, un pantalon en jean déchiré,
pour montrer un certain retour à l’adolescence, seul
moment heureux de sa vie, la remise en question. Il y a
donc une opposition avec Milt, Harry porte aussi une
cravate dénouée, signifiant la mélancolie et le tragique de
sa vie d’avant. Elle est rouge sang : le lecteur retrouve
ainsi un élément important de la tragédie. Ses cheveux
sont en bataille, comme sa vie est désordonnée.
VI-
Le sens de la pièce
Cette pièce est une tragi-comédie. Ce n’est pas une tragédie, car elle ne finit pas mal et
elle peut être comique à certains moments mais elle a un air tragique. Les personnages ne sont
pas heureux dans leur vie et sont indécis. Milt veut tout d’abord divorcer de sa femme, pour se
marier avec sa maîtresse Linda, qui le rend heureux. Mais une fois qu’il vit avec elle, il
comprend qu’il a fait une erreur et qu’il aime Ellen. Cette dernière suit le cours de sa vie, Milt
la quitte et tente de la pousser dans les bras d’Harry, un homme qui pense avoir raté sa vie.
Cette pièce est une critique des mœurs de la société américaine, où les personnes sont
en quête constante du bonheur sans jamais être satisfaits. Ils recherchent l’amour fou,
passionnel pendant toute leur vie. Ils ne se contentent pas de leurs acquis mais se focalisent
sur ce qu’ils n’ont pas. Ils en veulent toujours plus et sombrent à la fin dans une vie
malheureuse.
Boubeche Elise
Monnier Lily
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PS6

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