Messe radio depuis l`église ND du Finistère à Bruxelles (Diocèse de

Messe radio depuis l’église ND du Finistère
à Bruxelles
(Diocèse de Malines-Bruxelles)
Le 24 avril 2016
5e dimanche de Pâques
Lectures: Ac 14, 19-28 – Ps 144 – Jn 14, 27-31a
Frères et Sœurs,
Nous le ressentons tous, nous vivons un temps difficile, confrontés à tout un tas de
manifestations en tous genres, d’émeutes sociales, quand ce n’est pas un véritable terrorisme
destructeur. Alors, nous espérons toutes et tous un avenir meilleur et pour cela, les recettes d’hier
ne marchent plus. Regarder en arrière semble être une perte de temps. C’est la nouveauté qui
nous attire. Et le Seigneur nous parle de cette nouveauté dans un passage de l’Apocalypse que
nous avons entendu. Jean nous dit qu’il a vu un ciel nouveau, une terre nouvelle, une Jérusalem
nouvelle. Et Jean entend même Dieu conclure: "Voici que je fais toute chose nouvelle." Et Jean nous
parle si bien de cette nouveauté qu’il semblerait qu’elle est toute proche, presque à portée de
main. Elle nous est promise, elle est probablement déjà là mais, saurons-nous la voir?
L’évangile que nous avons entendu nous parle aussi de cette nouveauté quand Jésus s’adresse à
ses disciples juste avant sa mort, il leur dit: "Je vous donne un commandement nouveau." Et cette
nouveauté, ce commandement, n’est rien d’autre que l’amour. Oh, l’amour est un grand mot,
aussi vieux que le monde; alors, en quoi cet amour pourrait-il devenir une nouveauté? L’amour
est d’abord vécu et compris par tout le monde comme une réalité humaine. Il est bien souvent
vécu superficiellement selon les besoins du corps et de l’affectivité mais Jésus y apporte une
nouveauté en nous invitant à ne pas vivre l’amour comme de simples humains le feraient, l’un
porté vers l’autre, il nous invite à vivre cet amour en profondeur. Il faut aimer, dit Jésus, comme
je vous ai aimés. La mesure de notre amour doit aspirer à devenir semblable à celle de Dieu, c’està-dire un amour profond et sans limite.
En écoutant certains, on pourrait croire que nous aspirons toutes et tous à être des dieux, c’est-àdire à être tout-puissants et n’avoir à rendre de comptes à personne, mais cela est une fausse
image de Dieu. Si nous voulons être des dieux, être comme Dieu, alors, faisons comme lui. C’està-dire, aimons d’une manière profonde et désintéressée. Aimons pour le bonheur des autres et
non pour notre propre petit bonheur. Voilà la grande nouveauté que nous a apportée Jésus:
découvrir avec lui le Dieu amour. Passer d’un Dieu tout-puissant autocrate dont on a parfois peur
à un Dieu tout amour et miséricorde qui se donne par amour pour les hommes qu’il aime tant.
Nous voulons un monde nouveau. Pour cela, alors, transformons nos réactions purement
humaines comme, par exemple, répondre à la haine qui nous entourent par l’amour.
Donc, le premier appel d’aujourd’hui, est d’éviter tout amour superficiel et de manifester un
amour profond et réel pour toutes celles et ceux qui nous entourent. Notre deuxième appel sera
d’étendre cet amour aux dimensions du monde. Ce sera ne pas mettre de limites physiques ou
géographiques à notre amour. Les hommes de toutes races, cultures ou religions doivent devenir
l’objet de l’amour de Dieu, l’objet de notre amour.
Les premiers disciples l’ont très vite compris, à la suite de Paul, de Barnabé, ils vont se tourner
vers ce qu’ils dénomment comme les nations et ils vont ainsi nous faire voyager à travers tout
l’Orient. Dans la première lecture, nous avons entendu le nom de Lystres, Iconium, Antioche de
Pisidie, Antioche de Syrie, de Pergé. Dans toutes ces villes où les apôtres sont passés, ils ont
travaillé d’arrache-pied, mais surtout, ils ont voulu reconnaître l’œuvre de Dieu lui-même
lorsqu’ils témoigneront devant le Conseil des chrétiens, on nous dit qu’ils rapportèrent tout ce
que Dieu avait fait avec eux et comment il avait ouvert aux nations la porte de la foi.
Ainsi, nous avons les deux notions fondamentales de la nouveauté de Dieu que Jésus nous a fait
découvrir: un amour en profondeur qui s’étend jusqu’aux limites du monde. Frères et sœurs, dans
ce monde qui est tourmenté ces jours-ci, nous sommes appelés à témoigner, à temps et à contretemps, de l’amour du Seigneur pour nos amis tout autant que nos ennemis si nous en avons, pour
nos voisins tout autant que pour ceux qui nous sont lointains. Nous devons les aimer parce que le
Seigneur les aime et qu’il est mort pour eux tout autant que pour nous. Ce fut le but de son
sacrifice sur la croix. Quand nous célébrons l’eucharistie, nous nous souvenons du sacrifice du
Christ et surtout l’universalité de son amour. Amen.
Père Gilles Mathorel
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